samedi 13 novembre 2021

Films vus et non commentés depuis le 6 octobre 2021

J'ai vu plusieurs films que je n'ai pas commentés pour différentes raisons.

Par exemple, le dernier James Bond, Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga, m'a déçue comme le précédent, Spectre. Le prologue est interminable et l'histoire m'a paru obscure. Je n'ai pas compris le rôle du méchant. Daniel Craig a pris un coup de vieux. Lui-même n'a pas l'air convaincu par ce qu'il fait. Il fait "la gueule". Les deux points positifs de ce film, c'est la séquence qui se passe à Matera et l'actrice Ana de Armas qui a un sacré tempérament et que l'on voit vraiment trop peu. Elle seule donne un peu de vie dans ce film. Pour moi, le dernier Bond vraiment bien, c'était Skyfall.

Je passe à Eiffel de Martin Bourboulon qui se focalise surtout sur la relation amoureuse entre Gustave Eiffel et Adrienne Bourgès, un amour de jeunesse qu'Eiffel retrouve au moment où la Tour Eiffel est construite entre 1887 et 1889. Eiffel fut un jeune ingénieur plein de fougue qui rencontre dans les années 1860, dans la région de Bordeaux, la jeune Adrienne, fille de notable. Eiffel était en train de superviser la contruction d'un pont passerelle qui enjambe la Garonne. Tous ceux qui s'attendait à voir plus de la construction de la Tour Eiffel seront déçus même si l'élaboration de la tour, le côté financier et les débuts de la construction de l'édifice sont évoqués. Eiffel est interprété par Romain Duris qui n'est pas mal au côté d'Emma Mackey. Nous dirons que le film est plus une comédie sentimentale qu'un film sur la Tour Eiffel.

Julie (en douze chapitres) du norvégien Joachim Trier a permis à Renate Reinsve d'être récompensée du prix d'interprétation féminine au dernier Festival international du film de Cannes 2021. Le film est découpé en 1 prologue, 12 chapitres et 1 épilogue. Julie est une jolie jeune femme trentenaire qui ne sait pas trop ce qu'elle veut faire dans la vie. Après avoir voulu s'occuper des corps comme médecin, elle préfère s'occuper de l'esprit des gens, mais elle gagne sa vie en étant employée de librairie. Sa vie sentimentale manque aussi de simplicité. Elle ne veut pas d'enfant (pas tout de suite) alors qu'Aksel, l'homme avec qui elle vit et qui est âgé de 40 ans, est prêt à fonder une famille. Aksel qui est un auteur de BD pour adultes va laisser partir Julie. En effet, cette dernière n'aime pas assez Aksel pour fonder une famille. J'ai trouvé l'ensemble très triste. Un film à ne pas voir si vous êtes un peu déprimé. Renate Reinsve est bien mais j'ai trouvé Anders Danielsen Lie dans le rôle d'Aksel très émouvant.

Je termine avec La fracture de Catherine Corsini qui se passe dans un service d'urgence d'un hôpital en grève (!) pendant une soirée et une nuit de manifestation de gilets jaunes. Raphaëlle (Raf) et Julie (Marina Fois, très bien) sont au bord de la rupture amoureuse. Raf (Valéria Bruni-Tedeschhi, hilarante) se casse le coude en glissant sur la chaussée. Elle est admise aux urgences ainsi que Yann (Pio Marmaï), chauffeur routier de son état, grièvement blessé à la jambe pendant la manifestation. D'autres patients ont des pathologies plus ou moins graves et le service est débordé par manque de personnel. Il y a des moments comiques, d'autres tragiques. Les infirmières font ce qu'elles peuvent dont Kim (Aissatou Diallo Sagna) qui montre beaucoup de compassion envers les patients. Je pense que ce film illustre pour partie l'état lamentable des services d'urgence des hôpitaux en France. Un film à voir.


jeudi 14 juin 2018

Champions - Javier Fesser / La mauvaise réputation - Iram Haq

Suite à mes deux billets précédents, voici les 4ème et 5ème films qui m'ont plu.

Je commence par Champions (Campeones), un sympathique film espagnol de Javier Fesser qui raconte comment Marco, un entraîneur d'une équipe professionnelle de basket-ball se retrouve à entraîner une équipe de déficients mentaux (trisomiques et autres). Pour avoir conduit en état d'ébriété, Marco est condamné à trois mois de travaux d'intérêt général par une juge dont le neveu fait partie de l'équipe. Par ailleurs, Marco a des problèmes relationnels avec sa compagne qui est prête à avoir un enfant tandis que lui, non. Entraîner cette équipe composée d'hommes et d'une jeune fille "différents" et aux caractères bien à eux n'est pas une mince entreprise. Certains d'entre eux sont des handicapés de naissance, d'autres ont eu des traumatismes au cours de leur vie qui les ont fait devenir ce qu'ils sont. Marco veut se défiler plusieurs fois mais il ne peut pas, la juge y veille, tout comme un vieil homme qui coordonne l'équipe. Bien évidemment, tout va aller de mieux en mieux. Marco va s'attacher à eux et réciproquement. Un joli film qui peut changer le regard du spectateur sur les handicapés si ce n'est pas le cas.

Je passe à La mauvaise réputation d'Iram Haq. Pascale a eu du mal à se remettre de la projection. On peut la comprendre. En Norvège, dans la communauté pakistanaise, Nisha, 16 ans, vit presque une double vie. A l'extérieur, elle mène une vie d'Européenne, elle voit des amis, elle fréquente des garçons. Chez elle, c'est une autre histoire, elle obéit à ses parents, à cheval sur les traditions, qui n'admettent pas qu'une fille puisse fréquenter un garçon s'il ne se marie pas avec elle. Ils craignent le "qu'en-dira-t-on". Le titre original du film en urdu est "Qu'est-ce que les gens vont dire?". Mirza, le père, un être doux en apparence, devient violent, quand, une nuit, il surprend Nisha dans sa chambre avec un garçon. Mirza tabasse gravement le petit ami et Nisha se réfugie dans un foyer où elle est prise en charge par les services sociaux. Plus tard, quand Nisha revient chez ses parents, elle est enlevée par son père et son frère qui l'emmènent loin. Son père l'accompagne jusqu'au Pakistan chez sa soeur et son beau-frère. Là, elle devra devenir une bonne Pakistanaise. Elle est vraiment prisonnière et ne peut aller nulle part. Je vous laisse découvrir les humiliations qu'elle va subir avant son retour en Norvège. Comme Pascale, je n'ai aucune sympathie pour les adultes, la mère et la tante de Nisha sont à mon avis les pires. On se demande comment elles peuvent se comporter ainsi entre femmes. A priori, le personnage de Nisha ressemble à la réalisatrice qui a écrit le scénario. Pendant 26 ans, cette dernière n'a pas revu ses parents. Son père l'a contactée peu de temps avant qu'il ne décède. Elle lui a pardonné.

Pour l'anecdote, j'ai vu le film dans une immense salle de province d'au moins 400 places, nous étions... 3 spectatrices (je dis bien: zéro spectateurs). C'est peu. Dommage car le film vaut largement la peine qu'on aille le voir.

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mardi 29 mai 2012

Films vus et non commentés depuis le 26/04/12

Voici quatre films que je n'avais pas encore chroniqués.

Pour un premier long-métrage, Margin call de J. C. Chandor est une réussite. Il nous fait découvrir les prémices de la crise financière de 2008 au sein d'une grande banque d'investissement où interviennent des licenciements secs (aux Etats-Unis, la façon de faire est brutale). Juste avant de quitter les lieux, un des licenciés qui fut à la tête du département "management des risques" prévient qu'un gros problème va arriver, la banque est proche de la banqueroute. En 24 heures, on peut voir quelques personnages importants de cette banque essayer de s'en sortir au mieux et tant pis pour les autres. C'est un film qui prend son temps, il n'y a aucune agitation, on parle beaucoup autour d'une table ou ailleurs. Cela pourrait se jouer au théâtre. Les personnages sont tous plus cyniques les uns que les autres. Ce n'est jamais qu'une histoire d'argent comme dit le directeur joué impeccablement par Jeremy Irons. Les autres acteurs sont tout aussi excellents: Stanley Tucci, Kevin Spacey, Simon Baker (vu dans The Mentalist), Paul Bettany et Demi Moore. Un bon film.

Dark Shadows de Tim Burton (qui semble beaucoup s'être inspiré de la famille Addams) se regarde avec plaisir, mais la fantaisie y fait défaut. Exceptés Angélique (la sorcière) et Barnabas Collins (le vampire, revenu d'entre les morts au bout de 200 ans), les autres personnages manquent de consistance. La mort d'Angelique est un moment très poétique: elle se fèle comme une poupée de porcelaine. J'ai retenu deux autres scènes notables: quand Barnabas très pâle se lave les deux canines devant une glace avec une brosse à dent et la scène "torride" entre Angélique et Barnabas: ça déménage! A part ça, une grande partie de l'histoire que je ne raconte pas se passe surtout dans un manoir gothique en 1752 puis en 1972, où vivent les Collins qui forment une famille décomposée constituée par Elizabeth (Michelle Pfeiffer) et de son frère Roger (Johnny Lee Miller), père lâche et indigne, tandis que les deux enfants de la maisonnée sont perturbés l'un et l'autre pour des raisons différentes. Vit aussi là, une psychologue, Helen Bonham-Carter qui se met à rêver d'immortalité. Ce n'est pas forcément le meilleur film de Tim Burton pour ceux qui ne le connaissent pas encore.

Babycall du Norvégien Pål Sletaune est un thriller qui commence de façon plutôt banale, et qui, au fur et à mesure, change de ton pour entrer dans le genre paranormal et fantastique. Le film est porté par Noomi Rapace qui interprète Anna, une maman inquiète pour Anders, son petit garçon de 8 ans. Elle a quitté le domicile conjugal car son mari les battait, elle et son garçon. Elle loge dans l'appartement qu'on lui a alloué, situé dans une espèce de HLM impersonnel et très laid. N'étant pas tranquille la nuit, elle achète un "babycall" (autrement dit un interphone bébé) qui intercepte des cris et des pleurs venant d'ailleurs dans l'immeuble. Le fantastique intervient par petites touches et la fin assez inattendue qui lorgne vers Le 6ème sens est très réussie. Le réalisateur nous a bien manipulés. C'est un film que je vous recommande. (Lire le billet enthousiaste de ffred).

Moonrise Kingdom de Wes Anderson est le premier film que je vois de ce réalisateur. C'est en lisant un billet de Wilyrah que j'ai eu envie de le découvrir. Je n'ai pas été déçue car le film dégage un charme poétique et champêtre. En 1965 (on entend une chanson de Françoise Hardy), deux jeunes adolescents vivent une jolie histoire d'amour sur une île au large de la côte est des Etats-Unis. Le garçon est un scout rebelle qui n'a plus ses parents, la jeune fille est l'ainée d'une famille de quatre enfants qui vivent avec leurs deux parents un peu excentriques. Une des tempêtes du siècle qui va balayer tout sur son passage va aussi jouer un grand rôle. Il faut noter le casting impressionnant: Bill Murray, Frances Mc Dormand, Edward Norton, Bruce Willis, Tilda Swinton et en grand chef scout: Harvey Keitel! C'est un film pour petits et grands. Lire le billet enthousiaste de Wilyrah.

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lundi 12 mars 2012

Oslo, 31 août - Joachim Trier

Oslo, 31 août, librement adapté d'un roman de Drieu La Rochelle, Le feu follet, est un film que je vous conseille de ne pas rater. Cela commence comme du Perec, "Je me souviens" de ce jour où il se passe plein de choses pour quelques personnes que l'on entend en voix "off". Puis une date et un lieu apparaissent: Oslo, 31 août, qui sera le dernier jour de la vie d'Anders. Profitant de la permission d'une journée accordée par la maison de santé où il vient de passer quelques mois pour une cure de désintoxication, Anders renoue avec d'anciennes connaissances, il passe un entretien d'embauche sans aller jusqu'au bout et essaie surtout d'appeler sans succès une petite amie à qui il laisse des messages. Anders se rend compte que la vie a continué sans lui. Il n'attend plus rien de sa vie gâchée (il n'a pourtant que 34 ans). Il n'y a rien de larmoyant dans cette histoire qui se termine par quelques notes de piano. L'acteur principal est remarquable. Je ne connaissais pas le réalisateur. Je suis contente d'avoir réparé cette lacune. Il y a vraiment de belles choses venant du cinéma nordique.

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vendredi 9 avril 2010

Films vus et non commentés depuis le 27/01/10 (fin)

Encore un billet sur trois films: le film des studios Disney, avec une animation classique sans être en 3D qui m'a plu mais sans plus. Et deux "petits" films sortis dans une ou deux salles à Paris qui font découvrir un autre cinéma pour notre plaisir même s'ils sont imparfaits.

La princesse et la grenouille de John Musker et Ron Clement, dessin animé des studios Disney, se passe en Louisiane à la Nouvelle Orléans et dans les bayous. L'époque est indéfinie. Pour une fois, Tiana, celle qui deviendra princesse, a la peau noire et rêve d'ouvrir un bar/restaurant jazz. Le prince Naveen, transformé en grenouille par un sorcier vaudou, est très imbu de lui-même et n'inspire pas beaucoup la sympathie. Tout se termine bien grâce à l'aide d'une amie d'enfance de Tiana, une blondinette assez "tête à claques". J'ai beaucoup aimé Louis, un crocodile fan de jazz, qui sait montrer les dents quand il faut.

La plus grande partie d'Ilusiones opticas de Cristian Gimenez présente une galerie marchande située dans une ville Chilienne indéterminée. C'est une "ville dans la ville" dirigée par une société. Cette dernière est en train de préparer des plans de licenciements. Même les cadres sont mis sur la touche. On leur donne l'occasion de se reconvertir. La première scène du film est symbolique: elle se passe entre un homme jeune qui a des problèmes de vue et un vieux monsieur: ils voient le mauvais temps arriver de loin. D'autres personnages nous sont présentées tour à tour, dont une femme kleptomane qui est repérée par un des vigiles (qui tombe amoureux d'elle), une femme aveugle albinos, une enfin qui grâce à sa prime de licenciement peut se refaire faire les seins: vraiment des personnages très décalés. Cela aboutit à un ovni cinématographique qui a beaucoup de charme.

Nord de Rune Denstad Langlo est une comédie norvégienne même si ce n'est hilarant. Le film qui dure 1H10 raconte l'odyssée de Jomar, ancien sauteur à ski, dépressif chronique et gardien d'un téléphérique pas très fréquenté. Il apprend qu'il est père d'un enfant. La mère et l'enfant vivent dans le nord de la Norvège, presque au Pôle nord. La maison jouxtant le téléphérique où logeait Jomar brûle par accident et le voilà qui se met en route avec une moto neige. A partir de là, il fait des rencontres surprenantes et aboutissant à des situations cocasses: par exemple, celle où il rencontre un homme vivant sous une tente avec un pied attaché à une luge; ou comment il apprend à se saoûler sans boire une goutte d'alcool. L'histoire est un peu décousue et d'ailleurs, en y repensant, je ne me rappelle même plus comment cela se termine vraiment. Mais je ne suis pas prête d'oublier Jomar, ce géant blond débonnaire qui ne s'étonne de rien. Le film n'est malheureusement pas resté à l'affiche.

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dimanche 23 novembre 2008

L'art de la pensée négative - Bard Breien

J'ai été invitée (avec mon ami) à une des avant-premières de ce film (au cinéma "Le Latina" dans le quartier du Marais à Paris), venu de Norvège et acheté sur un coup de coeur par le producteur des films de Jean Becker, qui a rajouté une corde à son arc et créé une maison de distribution pour l'occasion. Le titre original est Kunsten a tenke negativt. Il sort le 26 novembre en France. Le distributeur nous en a dit quelques mots: il a découvert le film dans un festival à l'étranger, en ayant assisté à une séance où les spectateurs riaient. Pour ma part, je ne suis pas arrivée à avoir le recul nécessaire et le sujet ne s'y prête pas vraiment. J'ai trouvé cela plutôt triste et pathétique. On parle du handicap physique (et de ses conséquences psychologiques). Dans une ville de Norvège, un groupe de thérapie par la pensée positive est animé par une femme non handicapée qui essaie d'aider psychologiquement des personnes handicapées. Pour ce faire, elle a même un genre de sac/bourse qui sert de défouloir pour ceux qui disent des insanités ou qui crache quand ils ne vont pas bien. Certains protagonistes ont un handicap lourd. Je pense en particulier à une jeune femme blonde paralysée de la tête aux pieds. Son compagnon semble responsable de ce qui est arrivé, il l'accompagne dans l'épreuve mais ne rêve-t-il pas de la quitter? Les autres invalides sont une femme avec une minerve (qui semble surtout malade dans sa tête), et un homme aphasique, paralysé. Quand le film commence, ce groupe conduit par l'animatrice part vers la demeure d'un homme jeune, hémiplégique, fumant des "pétards", qui n'arrête pas d'être désagréable avec sa femme. Il broie du noir. Il cultive la pensée négative. C'est sa femme qui a demandé l'aide du groupe. Elle s'attend à ce que son mari qui regarde des films comme Apocalypse Now et Voyage au bout de l'enfer change de comportement envers elle. Le film se déroule en presque 24 heures. Rien ne se passe comme prévu (mais après tout y avait-il un résultat attendu?). Est-ce la pensée négative ou la positive qui prévaudra? Rien ni personne ne sortira indemne de ce règlement de compte entre personnes valides et invalides et entre les invalides eux-mêmes. Pour mon ami, cela l'a beaucoup fait penser à l'humour d'Adam's Apple. Personnellement et honnêtement, cet humour (norvégien) ne me fait pas rire. Je n'ai pas été touchée par les personnages (et pourtant le sujet s'y prête). C'était peut-être une volonté du réalisateur. Je m'attendais à un film dérangeant, c'est surtout un film déjanté que l'on voit sur l'écran (la façon de filmer m'a fait penser à celle du "Dogme" cher à Lars Von Trier). On aime ou on n'aime pas. A vous de voir. L'invitation à cette avant-première s'est faite par l'attachée de presse qui m'a envoyée une invitation car elle a remarqué mon blog. Elle a prospecté comme cela. Je l'en remercie, même si je ne suis pas sortie enthousiasmée par ce long-métrage. En revanche, 3 semaines après sa projection, je ne l'ai pas oublié.

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mercredi 9 juillet 2008

La nouvelle vie de Monsieur Horten - Bent Hamer

Film norvégien plutôt étrange, La nouvelle vie de Monsieur Horten est celle d'Odd Horten, cheminot mécanicien qui vient d'avoir 67 ans et, après 30 ans de bons et loyaux services, reçoit comme "médaille" la locomotive d'argent et ses droits à la retraite. Il effectuait la liaison Oslo - Bergen. A l'occasion de son dernier parcours avant la fin de sa vie active, on a l'occasion de voir des paysages enneigés qui succèdent à des tunnels qui semblent en tôle. Son rêve est de faire le voyage du retour en avion. Le jour effectif de sa retraite, et après avoir quitté son logement (près de la voie ferrée), il va vivre une ou deux journées pas comme les autres pendant lesquelles il va (dans le désordre) escalader un immeuble pour pouvoir atteindre un appartement en étage où on l'attend pour fêter sa retraite, rendre une visite à sa mère (ancienne championne de saut à ski) qui est maintenant devenue mutique (sénile?), s'apprêter à vendre son bateau auquel il tenait tant à un ami, faire un arrêt à la piscine en nocturne (où quelqu'un lui prend ses chaussures), croiser le chemin d'un homme, Sassener, (avec un chien que recueillera Odd par la suite). Sassener fait cadeau à Odd de chaussures de femme à hauts talons rouge (pour éviter qu'il soit pieds nus). Plus tard, dans la nuit, ce même Sassener essaie de conduire les yeux bandés. Fumeur de pipe, Odd va apprendre aussi que le buraliste chez qui il allait est décédé, et que sa femme le remplace. Entretemps, il dînera chez une femme qui est peut-être un ancien amour et qui pourrait faire un bout de route avec lui. Tout ce que je décris est une suite de scènes qui s'enchaînent naturellement sans que l'on se pose trop de questions. C'est tout le talent du réalisateur-scénariste qui a tenu à prendre des acteurs âgés et qui font leur âge, et c'est magnifique. J'ai constaté, lors de certains gros plans, que Bard Owe (qui joue Odd Horten) a un visage parcheminé que l'on n'oublie pas. Le film finit bien ou mal, c'est selon l'opinion que l'on en a, avec un côté onirique. Après Nous les vivants du Suédois Roy Andersson, cette oeuvre norvégienne confirme qu'il existe un cinéma nordique qui sort des sentiers battus.

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