Le silence de la ville blanche - Eva Garcia Saenz de Urturi
Grâce à un excellent roman policier qui se passe à Vitoria, capitale de la province d'Alava au Pays basque en Espagne, je participe, pour la deuxième fois cette année, au challenge "Pavé de l'été" organisé par Brize que je remercie à nouveau.
Le silence de la ville blanche d'Eva Garcia Saenz de Urturi (Edition Pocket, 621 pages haletantes) se passe alternativement en 2016 et au début des années 1970. En 2016, dans la cathédrale Santa Maria, deux corps sont retrouvés. Il s'agit d'un garçon et d'une fille âgés de 20 ans. Entièrement nus, les mains posés sur les joues l'un de l'autre avec trois chardons (eguzkilore en basque), l'un entre leur tête et les deux autres à leurs pieds. La ville est en émoi et la police aussi, car cela rappelle des crimes qui se sont déroulés vingt plus tôt, où les victimes, retrouvées dans différents lieux de la ville, furent deux nourrissons, puis deux enfants âgés de 5 ans, puis deux âgés de 10 ans et enfin 2 âgés de 15 ans. Ils avaient été empoisonnés par de l'If. A priori, le coupable, Tasio Ortiz de Zarate, avait été arrêté par son frère jumeau, Ignacio. Unai Lopez de Ayala, surnommé Kraken (depuis l'adolescence), un inspecteur de police qui est aussi profileur, mène l'enquête avec sa collègue Estibaliz Ruiz de Gauna. Unai est le narrateur des événements de 2016. Quelques jours après, d'autres crimes vont être perpétrés, les victimes sont cette fois-ci âgées de 25 ans, puis 30 ans, puis 35 ans. Cette fois-ci, le modus operandi a changé, avec l'injection d'une piqûre de rohypnol dans le cou et puis l'introduction de quelques abeilles dans la bouche fermée avec du sparadrap. Les abeilles piquent le fond de la gorge et les victimes meurent dans d'atroces souffrances. Les corps sont toujours disposés de la même manière dans d'autres lieux historiques de la ville. Ces crimes se déroulent en été pendant des fêtes comme le jour de la Blouse et puis de la Virgen Blanca (la patronne de Vitoria-Gasteiz). Ce roman qui se dévore en peu de temps m'a permis d'apprendre plein de choses sur une ville dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Il donne envie d'aller visiter cette partie de l'Espagne pas loins de la frontière française. Sinon, Le silence de la ville blanche, dont je n'ai bien sûr pas raconté toute l'histoire, est le premier tome d'une trilogie. Je ne manquerai pas de lire les tomes suivants. Lire les billets de Richard, Eve-Yeshé et L'atelier de litote.
Patagonie route 203 - Eduardo Fernando Varela / Le monde perdu - Michael Crichton
Voici deux romans qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre, mais je les ai lus avec plaisir.
Je commence avec Patagonie route 203 d'Eduardo Fernando Varela (Editions Métailié, 357 pages), paru le 20 août 2020, que j'ai eu la chance de lire en avant-première. L'écrivain a 60 ans et c'est son premier roman. Après le cinéma, je continue à me dépayser en étant partie dans le sud de Amérique du sud sur les routes d'Argentine en compagnie de Parker, un routier. Il transporte des fruits exotiques et autres marchandises indéfinies d'un bout à l'autre de la Patagonie balayée par les vents. C'est un homme qui semble fuir un passé que l'on ne connaîtra pas. Il est peu sociable et ne s'arrête qu'en cas de nécessité. La seule personne avec qui il communique est un journaliste qui conduit une voiture sans freins et qui est en quête de vieux sous-marins allemands de la seconde guerre mondiale. Sinon, le seul bien que possède Parker est un saxophone dont il tire parfois quelques notes. Et quand le temps le permet, il sort du camion des meubles et même un lit qu'il dispose sur le bord de la route comme si c'était chez lui. Un jour, son camion a un problème qui l'oblige à s'arrêter dans une petite ville où s'est installée une fête foraine. Il tombe immédiatement sous le charme de Maytén, la caissière du parc d'attractions. Malgré qu'elle soit mariée, elle quitte tout pour suivre Parker dans sa vie d'errrance au moins pendant quelque temps. J'ai beaucoup aimé ce road-movie du bout du monde où l'écrivain a créé des noms de lieux évocateurs, "La pourrie", "Saline du désespoir", "Mule morte" et où l'on rencontre des personnages qui sortent de l'ordinaire. Ce roman a reçu le prix de Las Américas 2019. Lire le billet de Simone.
Juste avant, j'ai terminé la suite de Jurassic Park. Le monde perdu de Michael Crichton, Editions Pocket, 473 pages haletantes et horrifiques. J'ai trouvé l'histoire assez différente du film Le monde perdu, surtout la fin. L'un des deux personnages de Jurassic Park que l'on retrouve dans cette suite est le mathématicien Ian Malcolm ,adepte de la théorie du chaos. Il est entouré de différents personnages, dont une jeune femme, Kelly, qui va montrer de l'intelligence et de la bravoure en face de ce qui les attendent sur le site B. Car en effet, le professeur Hammond, à l'initiative de tout, et la société InGen, créateurs des bestioles, avaient prévu un second site pour élever les bébés dinosaures et effectuer des manipulations génétiques. Le deuxième personnage que l'on retrouve dans Le monde perdu, c'est le "méchant" de l'histoire, Dodgson, qui avec deux acolytes, veulent récupérer des oeufs de dinosaures. Le site B est l'île Nublar où se déroule toute l'histoire. Kelly constate vite qu'il y a plus de prédateurs que de proies sur l'île. Et l'on apprend que certains dinosaures ont réussi à s'échapper de l'île et sont morts sur des plages chiliennes. Et certains sont atteints d'encéphalite. Sur l'île, Malcolm et ses compagnons, dont deux adolescents, doivent affronter les animaux livrés à eux-mêmes. Les méchants vont connaître, quant à eux, une fin épouvantable mais prévisibles. Il y a du suspenses, les vélociraptors sont toujours aussi voraces et intelligents et j'ai aussi appris que les tyrannosaures savaient nager. Un roman haletant que je conseille.
Une santé de fer - Pablo Casacuberta
Une santé de fer, de l'écrivain uruguayen Pablo Casacuberta (Edition Métailié, 207 pages), a été une belle découverte. J'avais ce roman dans ma PAL depuis un an. "Convaincu que j'allais mourir, j'enfilai deux manteaux et partis à la consultation" (p.7): voici la première phrase du roman, qui m'a donné envie de continuer. Le narrateur, Tobias Badembauer, est âgé de 49 ans, c'est une force de nature, un "bien portant" qui vit toujours avec sa maman, elle-même spirite à ses heures et qui le couve. La mère de Tobias, veuve d'un colonel, reçoit une pension de misère. Avec une partie de cet argent, elle espère pouvoir communiquer un jour avec son mari décédé avant la naissance de Tobias. Hypocondriaque depuis tout petit, ce dernier n'arrête pas d'aller consulter des médecins. Le dernier en date qu'il voit depuis 20 ans se nomme le docteur Svarsky, un homéopathe. C'est le seul qui a prêté une oreille attentive à ce que Tobias lui racontait. Sur le chemin du cabinet, vêtu d'une robe de chambre et chaussé de pantoufles, Tobias rencontre la belle-mère de Svarsky. Il croise aussi Carmen, la femme du docteur, qui vient de la quitter pour une jeune femme. L'histoire se déroule pendant une journée dans un lieu, l'immeuble Mignon, où on trouve un hôtel installé à un étage et le cabinet de Svarsky, quatre étages au-dessus. Une fuite d'eau et un échange de baiser vont complètement bouleverser la vie de Tobias à tout point de vue. Il va même découvrir comment et pourquoi son père est mort. J'ai apprécié l'écriture très ramassée de l'écrivain. Il n'y pas beaucoup de descriptions. Il va à l'essentiel. Un écrivain à découvrir que je conseille.
Une offrande à la tempête - Dolores Redondo
Et voilà, j'ai terminé "La trilogie du Baztan" avec Une offrande à la tempête de Dolores Redondo (Folio Policier, 580 pages haletantes). L'histoire reprend un mois après la fin de De chair et d'os et donc plus d'un an après la première enquête décrite dans Le gardien invisible. On retrouve les protagonistes des deux tomes précédents dont Amaia Salazar, l'inspectrice de police qui continue de lutter contre des forces du mal qui la dépassent. Après le "basajaun", le "tarttalo", elle doit combattre Inguma, un génie maléfique de la mythologie basque. Une petite fille encore au berceau est étouffée dans son sommeil par son père. Elle n'avait pas encore été baptisée. Amaia découvre avec l'aide de ses collègues que d'autres nourrissons ont subi le même sort, et ce depuis plusieurs années. Les parents offraient leur enfant en sacrifice. L'enquête est d'autant plus difficile que des gens puissants lui mettent des bâtons dans les roues. Un de ses enquêteurs va payer de sa vie d'avoir été près de la vérité. Et Amaia apprend qu'une personne de sa famille, que l'on croyait morte, ne l'était pas. Je ne dévoile pas tout, loin de là. Pendant 1700 pages et trois tomes, Dolores Redondo arrive à tenir le lecteur en haleine avec ces intrigues emmêlées qui forment un tout dans cette province de Navarre où coule le fleuve côtier Baztan, qui change de nom en Bidassoa sur son parcours et se jette dans le golfe de Gascogne. J'ai tout de même noté que c'est une région froide l'hiver et qu'il y pleut très souvent (comme au Pays Basque français). Un point positif au confinement : avoir pu lire autant de pages en si peu de temps.
De chair et d'os - Dolores Redondo
Après Le gardien invisible, j'ai continué avec le deuxième tome de "la trilogie du Baztan" de Dolores Redondo, De chair et d'os (Folio Policier, 604 pages). L'inspectrice de police Amaia Salazar, que l'on avait laissé enceinte, accouche d'un petit garçon appelé Ibai, alors qu'on lui avait dit qu'elle aurait une fille. On se retrouve de nouveau dans la vallée du Baztan au Pays Basque espagnol, où Amaia et toute son équipe (uniquement des hommes) enquêtent sur la profanation d'une église à Arizkun et sur les suicides d'hommes après qu'ils aient assassiné leurs épouses. Le seul mot qu'ils laissent avant de mourir est "Tarttalo", un cyclope dans la mythologie basque. Après chacun des meurtres, quand la police arrive, elle découvre que chaque corps a été mutilé: un des bras, coupé net, a disparu. Les assassins n'y sont pour rien. L'enquête permet à nouveau à Amaia de se replonger dans son passé de petite fille détestée par sa mère. Elle découvre une chose épouvantable. Il est beaucoup question du mal que certains individus ont en eux sans qu'on puisse faire quelque chose. J'ai apprécié les descriptions de la nature environnante où baigne un certain mystère. Le roman se lit très bien et je ne l'ai pas trouvé trop long. Je vais commencer le troisième tome. J'ajouterai qu'il est préférable de lire la trilogie dans l'ordre.
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Réponse à l'énigme posée par Ta d loi du cine:
C'est un piano droit qui me fait de l'oeil, certains matins, au moment (court) où le soleil vient juste taper par la fenêtre ouverte, dans l'immeuble en face d'où j'habite.
Le gardien invisible - Dolores Redondo
Je viens de terminer Le gardien invisible de Dolores Redondo (Folio policier, 518 pages), le premier tome d'une trilogie qui se passe en Navarre, une des régions du Pays Basque espagnol. De nos jours, sur les rives supérieures du fleuve Bidassoa (nommé Baztan à sa naissance en Navarre), on retrouve le corps d'une petite fille. Elle n'est pas la première victime, et peu de temps après, on en trouvera une autre. Amaia Salazar, une inspectrice de police âgée d'une trentaine d'année, est chargée de l'enquête car elle est originaire d'Elizondo, le village principal de la commune où se passe l'histoire. Mariée à un Américain, artiste de renom, Amaia est une jeune femme heureuse mais avec des blessures d'enfance qui vont refaire surface. Sa famille possède une usine de gâteau depuis plus d'un siècle, et Flora, l'une de ses deux soeurs, la dirige d'une main de fer depuis le décès de leurs parents. En l'occurrence, Rosario, la mère qui souffrait de problèmes psychiatriques, détestait Amaia. Sur le lieu du crime, à côté de la victime, on trouve un gâteau qui pourrait avoir été fabriqué dans l'usine. Dans ce roman, il est aussi question des superstitions et légendes de la région dont le basajaun, un être mi-homme mi-ours que l'on pourrait croire responsable de ces décès. Mais rien n'est moins sûr. Le roman forme un tout mais je l'ai tellement apprécié que je me suis précipitée sur le tome suivant, De chair et d'os, qui reprend l'histoire neuf mois après. J'ai déjà lu une centaine de pages sur les 608, et je le trouve aussi bien que le premier. Mme Redondo sait raconter des histoire et captiver la lectrice que je suis.
En 2015, Ramette en parlait, Catherine en dévoilait beaucoup. Mais aussi (dès 2013) Yan ou le blog Quoilire. Et voir encore Quel Bookan! ou le Collectif Polar.
Sous la grande roue - Selva Almada
Je suis tombée par hasard sur ce roman en bibliothèque et je ne regrette pas mon choix. Sous la grande roue de l'écrivain argentine Selva Almada (Editions Métailié, 182 pages) raconte comment deux grands adolescents, jadis bons amis, sont arrivés à s'entretuer avec des poignards dans une fête foraine. Le roman retrace la courte vie de Pajarito Tamai et Marciano Miranda, nés à quelques heures d'intervalle dans une petite ville argentine écrasée par le soleil. Ils ont grandi dans des maisons voisines et sont devenus des copains très tôt malgré l'hostilité des pères respectifs, fabricants de briques. Le récit se déroule de manière implacable avec des révélations dont une qui entrainera la tragédie finale. La violence est omniprésente comme l'assassinat du père de Marciano. Le style est concis sans un mot de trop, tout ce que j'aime.
La transparence du temps - Leonardo Padura
Avant que j'évoque des polars plus ou moins réussis, je veux vous convaincre de lire le nouveau Leonardo Padura, La transparence du temps (428 pages, Editions Métailié) dans lequel on retrouve Mario Conde, l'ancien policier devenu un commerçant de livres anciens. Le roman se déroule entre le 4 septembre et le 9 octobre 2014 (le jour des 60 ans de Conde), et un épilogue se passe le 17 décembre 2014 (le jour où Obama et Raùl Castro ont entamé des négociations pour la normalisation des relations entre les USA et Cuba et la restauration des relations diplomatiques). Comme Keisha, j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Conde qui rêve toujours de boire du bon café, qui fume des cigarettes et ne boit pas toujours du bon rhum. Entouré de ses amis fidèles et de son amoureuse Tamara, ainsi que son chien Basura II, Conde va reprendre son métier d'enquêteur pour rendre service à Bobby, un ancien camarade de lycée. Bobby, amateur d'art, s'est fait plaquer par son petit ami Raydel qui en a profité pour vider l'appartement qu'ils partageaient. lI a en particulier dérobé une très ancienne vierge noire en bois de grande valeur, importée d'Europe au moment de la guerre civile espagnole dans les années 30. Cette vierge va malheureusement provoquer quelques morts violentes. Pour Padura, ce roman est surtout l'occasion de faire une description de Cuba et de ses habitants en pleine décrépitude où la richesse côtoie la misère. Même pour Conde et ses proches, les produits de première nécessité manquent. Pour se déplacer, Conde prend les taxis collectifs ou marche longtemps. Il y a des descriptions de quartiers où les maisons sont des simples assemblages de tôles. Le récit est ponctué par l'histoire de la vierge noire et ses origines datant au moins de la chute de Saint-Jean d'Acre en 1291. Un magnifique roman avec un Conde un peu bougon qui n'est pas pressé de fêter ses 60 ans. Lire aussi le billet de Clara.
Les muselés - Aro Sainz de la Maza
J'ai lu Les muselés de Aro Sainz de la Maza (Collection Actes noirs, éditions Actes Sud, 363 pages paru en septembre 2016) il y a déjà quatre ou cinq mois. On retrouve Milo Malart et Rebecca Mercader, les policiers rencontrés dans Le Bourreau de Gaudí. Cela se passe encore à Barcelone de nos jours. Une jeune femme est retrouvée étranglée dans un sous-bois près de Barcelone. Les enquêteurs remarquent que ses ongles sont manucurées alors que le reste de sa mise est plutôt banal. Carolina Estrada, la victime âgée de vingt ans, travaillait au recouvrement de créances dans un cabinet d'avocats. Les policiers apprennent aussi qu'elle était escort-girl. Peu de temps après, on retrouve assassiné chez lui un avocat, l'un des employeurs de la jeune femme. Et Barcelone est en émoi, car des chiens empalés sont retrouvés, dispersés dans des squares de la capitale catalane. Ces affaires sont plus ou moins liées et Malart qui vit seul a fort à faire pour résoudre ces meurtres. Son enquête le mène dans une Barcelone des laissés-pour-compte qui essaient de réaliser leurs rêves. Juste avant ces meurtres, Malart a trouvé une compagnie inattendue. Un locataire à quatre pattes s'invite chez lui. Il s'agit d'un chien noir qu'il prénomme "Mon vieux". Côté famille, Malart prend en charge Hugo, son frère schizophrène qui a un comportement menaçant. Le roman se lit agréablement grâce à une intrigue bien menée et crédible. J'ai trouvé l'histoire moins touffue que dans le Bourreau de Gaudí et c'est plus court. J'ai apprécié ce roman et j'espère que l'écrivain ne s'arrêtera pas là. Je conseille.
Negra soledad / Les yeux du coeur - Ramon Diaz-Eterovic
J'ai encore bien apprécié les deux romans de Ramon Diaz-Eterovic, Les yeux du coeur (écrit en 2001 et publié en français en 2007) et Negra Soledad (écrit en 2014 et publié en français en mai 2017). Avec ces deux titres, j'en suis à sept romans lus de cet écrivain, alors que la série "Heredia" comporte 16 titres (selon wikipedia). J'ignore pourquoi le plus récent (Negra soldedad) a été traduit en français et pas les deux précédents. Il y a des mystères dans le monde de l'édition qui me dépassent. En revanche, c'est encore Bertille Hausberg qui se charge de la traduction (Elle le fait avec beaucoup de talent depuis le début). Lire mes billets précédents ici, ici, ici et là.
Dans Les yeux du coeur (Editions Métailié, 260 pages), le détective Heredia, le narrateur, enquête sur la disparition d'un homme qu'il a connu en 1974, en pleine dictature. Les deux faisaient partie d'un groupe d'aspirants poètes et ils étudiaient le droit. L'enquête va obliger Heredia à quitter Santiago momentanément afin de terminer son enquête sur l'île de Chiloé, au sud des côtes chiliennes, où il retrouvera (ou non) Traverso, l'homme qu'il n'est pas tout seul à chercher. Mais avant d'en arriver là, comme dans les autres romans, on suit Heredia dans ses réflexions, ses déambulations dans quelques quartiers de Santiago. Heredia n'est pas toujours aimable, il est sans concession. On devient familier avec la rue dans laquelle il vit et on entre souvent dans son appartement dont les fenêtres ont vue sur le rio Mapocho et la cordillère des Andes. Il le partage toujours avec Simenon, son chat blanc à qui il fait la conversation. Heredia reçoit parfois de la visite, dont quelques membres du sexe féminin. Mais ses amours ne sont pas très heureuses. Les dames s'en vont ou disparaissent tragiquement et Heredia se retrouve condamné à la solitude. Heredia n'est pas très riche, mais de temps en temps il se renfloue en misant sur les bons chevaux aux courses.
Dans Negra Soledad (titre original en espagnol : La Musica de la soledad (!), Editions Métailié, 345 pages) Heredia décide d'enquêter sur le meurtre d'Alfredo, un ami avocat d'Heredia. Et ceci à la demande de la veuve. Alfredo avait été engagé par des villageois du nord du Chili. Ils sont menacés d'expropriation à cause d'un barrage et d'une exploitation minière polluante. On peut deviner assez vite qui a tué, mais ce n'est pas cela l'important mais la progression d'Heredia dans la découverte de la vérité. En parallèle, Heredia va peut-être enfin se marier avec Doris, une inspectrice de la police.
Ces lectures m'ont encore donné beaucoup de plaisir et j'ai quitté à regret Heredia et Simenon. J'espère les retrouver bientôt. A bon éditeur, salut.