Visite à Guédelon le 28 mai 2022 / Maison de Colette
Nous avons fait une escapade culturelle en Bourgogne le week-end dernier. La visite nous a permis de constater que la construction du château prenait vraiment tournure. Avec mon ami Ta d loi du cine, nous étions allés sur le chantier de Guédelon dans l'Yonne (environ 180 km de Paris) en 2008. Quatorze ans plus tard, le château semble presque terminé même si la grosse tour maîtresse n'a pas encore atteint la taille prévue et n'a pas encore de toit, pas plus que la tour des essarteurs ou la tour de la carrière. A la différence de 2008, il n'y a plus de visite guidée et le prix d'entrée est de 14 euros au lieu de 9 euros. Le chantier devait se terminer entre 2022 et 2025, je pense que cela sera plutôt en 2025 au mieux.
Ce qui nous a paru la vraie nouveauté par rapport à notre visite de 2008, ce sont les ateliers animés avec les artisans en train de travailler: forgeron, carrier, tailleurs de pierre, tuilier, vannière, boulanger (accompagné de sa femme qui l'aide à ramasser des glands chaque année!), charpentiers (qui vous manipulent des grumes de chêne avec de simples câbles avant de les transformer en poutres), cordière, potière, gâcheurs (les "morteliers" qui préparent le mortier, la colle qui va permettre de sceller les pierres entre elles), sans oublier le moulin hydraulique qui est situé à quelques centaines de mètres du reste de l'ensemble.
On a vu le moulin fonctionner. Il fournit la farine pour le château... quand l'eau daigne faire tourner la roue.
C'est aussi à côté du moulin qu'opère le tourneur sur bois, pas très bavard (d'origine anglaise?), mais fabuleusement habile, et capable de faire sous nos yeux, d'une simple buche de bois vert qu'il commence par dégrossir à la hache, avant de s'aider d'un tour qu'il actionne lui-même au pied, un vrai bol en bois tourné (en vente pour 45 à 55 euros à la boutique).
Par-ci-par-là, il y avait quelques animaux comme des ânes, des brebis, des oies et deux coqs (ils n'arrêtaient pas de chanter), ainsi que des chevaux de trait.
On est resté plus de six heures sur le chantier, on y a passé une très belle journée.
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A six kilomètres de Guédelon, nous avons été le lendemain visiter la maison où l'écrivain Colette est née, à Saint-Sauveur en Puysaye, en janvier 1873. Les visites sont guidées, à 11 euros l'entrée. La maison est gérée par une association depuis 2016. C'est assez émouvant de voir l'endroit où Colette est née et a vécu pendant les dix-huit premières années de son existence entre son père, sa mère Sido, sa demi-soeur et ses deux frères (sauf erreur de ma part). A l'intérieur, parmi les meubles et objets, certains viennent réellement de la famille de Colette, d'autres sont contemporains de ceux que la famille possédait (vendus aux enchères quand elle a été ruinée). C'est une très belle maison bourgeoise entourée d'un splendide jardin dont s'occupait Sido, la mère de Colette. La visite commence aussi par le "Jardin d'en-face", de l'autre côté de la rue (un petit terrain dont la possession permettait d'éviter la construction d'une maison en vis-à-vis).
Pas très loin de la maison, on peut aussi aller visiter le musée Colette qui rasssemble beaucoup de photos (entrée à tarif réduit par accord entre les deux structures). Il y a la reconstitution de l'appartement de Colette au Palais-Royal à Paris et on peut voir un documentaire de 45 minutes (Ecrivains de notre temps) qui narre la vie de Colette de sa naissance à sa mort en 1954. C'est une suite de témoignages où on l'entend elle-même avec sa voix à l'accent bourguignon, mais où s'expriment aussi son troisième mari, Maurice Goudeket, et Joseph Kessel. Avec mon ami, on a noté que ces personnes savaient manier à l'oral avec brio l'imparfait du subjonctif sans que cela soit ridicule.
Un plat donné par la fille de Colette.
Le piano sur lequel Colette et les autres enfants ont étudié
La salle à manger qui fut d'abord l'ancien bureau du père de Colette lorsqu'il était percepteur des impôts
Ce devait être la troisième Maison d'écrivains que nous visitons ensemble (après Alexandre Dumas et Maurice Leblanc).
Visite des catacombes de Paris
J'aurai attendu plus d'un demi-siècle pour visiter enfin les catacombes situées dans le 14ème arrondissement de Paris, près du métro Denfert-Rochereau. Là sont entreposés les crânes et les os de plus de six millions de Parisiens, que l'on a déplacés de plusieurs cimetières intra-muros. C'est le plus grand ossuaire souterrain du monde. C'est à la fin du XVIIIème siècle, suite à la saturation des cimetières parisiens qui débordaient en créant des problèmes croissants d'insalubrité, qu'il a été décidé de déverser les ossements en souterrain dans les anciennes carrières de la Tombe-Issoire. Par exemple, le cimetière des Saints-Innocents, le cimetière le plus célèbre de Paris a été évacué en 1785-1787. Il avait reçu pendant treize siècles les corps de dizaines de générations de Parisiens. D'autres cimetières parisiens suivront. Les guillotinés de la Révolution française reposent désormais dans les catacombes.
Personnellement, j'en attendais peut-être trop, mais j'ai été déçue par ma visite. 131 marches pour descendre sur le site. Ensuite, on marche et on arrive à l'entrée des 1500 mètres de l'ossuaire, endroit très sombre mais bien aéré. Il y a des panneaux explicatifs avant d'entrer dans l'ossuaire où est inscrit "Arrête ! C'est ici l'empire de la mort". A partir de là, des deux côtés du passage où marchent les visiteurs sont empilés des os, des fémurs et des tibias bien serrés les uns contre les autres. Il y en a une grande épaisseur. Je m'attendais à un endroit plus solennel, plus émouvant.
J'ajouterai que l'entrée (réservation uniquement par Internet) est relativement chère: 27 euros tarif normal quand on réserve pour une date précise, ou 14 euros en réservant pour un créneau le jour même (il en reste).
Sinon, je vous livre une anecdote que j'ai trouvée amusante. J'ai vu un des employés qui font des rondes régulières. Il avait une lampe torche. Je lui ai demandé ce qu'il cherchait : "un os" me repondit-il. En effet, il se trouve que des visiteurs ne fassent pas attention quand ils marchent. Ils s'arrêtent trop près des ossements et donc des os peuvent tomber car il ne sont pas soudés les uns aux autres... La remontée à l'air libre se fait par un escalier en colimaçon de 112 marches. Je vous communique le lien du site des catacombes qui donne beaucoup d'informations.
Voyage dans le sud Ardèche et le Pont du Gard
Après quelques désagréments dûs à une crevaison de roue de ma voiture (je vous passe les détails), j'ai enfin pu partir une semaine dans le sud Ardèche. Avec mon ami on a visité la grotte Chauvet 2, une réplique de la "vraie" grotte fermée définitivement au public. On ne peut pas prendre de photos à l'intérieur. Avec cette visite, on peut constater que l'on est passé de l'artisanat à l'industriel : 55 minutes de temps de visite montre en main. Des groupes de 28 personnes maximum toutes les dix minutes. On nous met des écouteurs dans les oreilles pour entendre les explications de la guide. On va à l'essentiel, c'est à dire les empreintes de mains et de paumes, les bisons, les rhinocéros et les deux ensembles impressionnants, le panneau des chevaux et celui des lions (la réplique est de dimension plus "concentrée" que l'original). Je n'ai pas éprouvé l'émotion ressentie lors de mes visites à Font de Gaume et Combarelles même si les dessins de Chauvet sont datés entre -36000 et -29000 avant 1950. En revanche, à côté de la grotte, je conseille la visite de la galerie de l'Aurignacien, des "sapiens" de l'époque de la grotte. Ce sont eux qui sont les auteurs des dessins.
L'Ardèche est avec la Dordogne, le département le plus riche en grottes ornées ou non. Avant la grotte de Chauvet situé près de Vallon Pont d'Arc,
nous avons visité l'Aven d'Orgnac, seule grotte classée "Grand site de France". On a pu descendre jusqu'à 121 mètres de profondeur en descendant plus de 700 (!) marches. Mes jambes ont mis deux jours pour se remettre de l'épreuve. Heureusement que l'on remonte en ascenseur en 50 secondes. En bas, c'est magnifique, on va d'une salle à l'autre en admirant diverses concrétions. Certaines sont toujours "vivantes", on voit les gouttes d'eau qui tombent, et éclaboussent parfois. La grotte a été découverte en 1935 par Robert de Joly. La formation de la grotte remonte à presque 130 millions d'années.
Il ne faut pas quitter le site sans avoir visité le musée de la Préhistoire qui est passionnant.
Sinon, en sud Ardèche, on trouve des petits villages comme Balazuc, Vogüe, Labeaume qui ont le label "Villages de caractère".
Vogüe et son château que j'ai visité
Je ne pouvais quitter le sud Ardèche sans aller dans le Gard, pas loin de Nîmes, là où se trouve depuis 2000 ans le "pont romain" haut comme le Colisée de Rome qui a servi d'aqueduc pendant 400 ans entre le 1er siècle et le Vème siècle après J.-C. L'aqueduc proprement dit faisait 52 km de long. Le Pont du Gard est la partie monumentale de l'aquaduc. C'était ma première visite du pont et je n'ai pas eu de chance, car suite à la visite d'un ministre et du président du Sénat, la rive gauche du pont était fermée, on ne pouvait pas le traverser intégralement et on a été privés de la visite du musée. Cela n'empêche que le pont vaut la peine d'être vu.
Et pendant la semaine, il a fait un temps radieux avec une température à plus de 30° à la mi-septembre.
J'ai passé une semaine très agréable.
PS : voici une photo prise à Vogüe.
Douleur - Zeruya Shalev / Cabine téléphonique-Bibliothèque
Après Ce qui reste de nos vies que j'avais beaucoup aimé, j'ai été contente de découvir Douleur de Zeruya Shalev qui est paru début 2017 (Editions Gallimard, 400 pages). Il est à mon avis plus accessible que le précédent, l'écriture est plus aérée. Iris (le double de l'écrivain elle-même victime d'un attentat en 2004?) a été grièvement blessée dans un attentat dix ans auparavant. Elle en garde des séquelles depuis lors. Iris est mariée à Micky et a deux enfants presque adultes, Alma et Omer. Agée de 45 ans, Iris dirige une école privée à Tel Aviv. A l'occasion d'une visite de contrôle à l'hôpital, elle reconnait Ethan, un médecin qui fut son premier amour. Renouant avec lui, elle ne sait pas où cela va la mener. Ethan l'avait quittée assez brusquement 28 ans auparavant. Elle sent qu'elle a une décision importante à prendre. En parallèle, sa fille Alma, qui est en train de s'émanciper, a accepté de travailler dans une cafétéria à Jérusalem dont le patron est une sorte de gourou. Alma est complètement sous la "coupe" de cet homme. Quand elle découvre cet état de fait, Iris s'inquiète pour Alma qui est en conflit avec elle. Comme dans Ce qui reste de nos vies, Zeruya Shalev reprend ses thèmes sur la famille et les relations pas toujours faciles entre les êtres, sur le pardon. Ainsi, "Douleur" est un avatar qui apparaît dans son téléphone portable. Sous ce pseudo, elle a enregistré le numéro de téléphone d'Ethan... Au final, un beau roman. Lire le billet de Kathel.
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Le week-end du 15 août, j'étais à Dol-de-Bretagne (il faisait beau et bon). Sur une place, j'ai découvert une cabine téléphonique publique (il n'y en a pratiquement plus en France) qui a été détournée de son usage initial. C'est devenu une mini bibliothèque où l'on peut emprunter, rendre ou donner des livres. C'est libre d'accès. Mon ami et moi trouvons le concept très sympathique. Je souhaitais le partager avec vous.
Domaine de Chantilly
Faisant suite à la disparition récente de Roger Moore, mon ami et moi avons revu tous les James Bond avec lui dans le rôle. En particulier, Dangereusement vôtre, le dernier James Bond qu'il ait tourné. Une grande partie de la première heure se passe dans le domaine de Chantilly. Dans le film, le château appartient à Zorin, le "méchant". Cela nous a donné envie de connaître le domaine en "vrai". Nous n'y avions jamais été.
Ce domaine, à 44 km au nord de Paris, est un ensemble constitué du Château (presque entièrement reconstruit au XIXème siècle), du petit château d'Enghien (que l'on ne visite pas), d'un beau parc de 115 hectares et du musée du cheval qui est une dépendance du château. Le tout a été légué en 1886 par le Duc d'Aumale (1822-1897), l'un des fils du roi Louis-Philippe. Pour voir l'ensemble, il faut sans doute y consacrer presque deux jours (ce que nous n'avons pas fait).
Différentes vues du château qui a appartenu à la famille de Montmorency entre le XVème et le XVIIème siècle. Le connétable Anne de Montmorency (1492-1567), le plus illustre de cette famille a fait rénover la forteresse au XVIème siècle. Plus tard, le château passera à la famille des Bourbon-Condé dont le Grand Condé (1621-1686) est le membre le plus connu.
Les écuries et le musée du cheval
Des moutons servent à la "tonte naturelle" (sic!) de l'herbe pour certaines parties du parc.
D'autres animaux croisés dans le parc.
Il y a même une vingtaine de Walabis dans deux enclos depuis plusieurs années.
Une vue du parc côté jardin anglais.
Henri d'Orléans, duc d'Aumale, avait une immense fortune familiale qu'il a dépensée en acquérant livres de bibliophilie, peinture et divers objets. Parmi les ouvrages, il y a la plus belle collection de livres enluminés (1500) après celle de la Bibliothèque Nationale dont Les Riches heures du Duc de Berry.
Concernant les peintures, je n'ai pas pris de photos, la collection est la deuxième après celle du Musée du Louvre pour les peintures d'avant 1850.
Dans un des coins dans le jardin anglo-chinois, il y a un hameau composé de cinq maisonnettes contruites en 1773. Marie-Antoinette s'en est inspiré pour faire contruire son hameau à Versailles. Juste à côté, on s'est installé pour déguster une glace pour mon ami et des fraises/framboises à la chantilly (maison) pour moi.
Faute de temps, on a eu à peine une demi-heure pour visiter le Musée du cheval. On n'a même pas pu assister à une démonstration de dressage.
Juste avant que cela ferme, j'ai pu entrer dans le lieu où se déroule le spectacle: très bel endroit.
Je ne peux que vous conseiller de vous rendre à Chantilly. Le dimanche 4 juin, jour où nous y sommes allés, il y avait des courses hippiques à l'hippodrome juste à côté du musée.
Dictée à l'ancienne en Limousin
Dimanche 17 juillet 2016, en compagnie de mon ami, j'ai eu le plaisir de faire deux dictées. Explications: une institutrice à la retraite du petit village de Montrol-Sénard près de Bellac organise depuis des années, au mois de juillet, ce moment bien sympathique, sous l'égide de l'association touristique syndicat d'initiative. Les dictées (niveau certificat d'études et brevet supérieur) permettent à une trentaine de personnes (chacune dûment munie du ticket d'inscription) de se réunir dans la vieille école communale du village. Dans la salle sont disposés des pupitres d'écoliers avec des encriers "à l'ancienne". On retrouve les tableaux et les craies, les vieilles cartes géographiques Vidal Lablache. Au fond (comme sur la première photo), on voit des porte-manteaux avec des manteaux ou des blouses. Ce jour-là, il faisait chaud dehors mais très bon à l'intérieur: j'ai été impressionnée par l'épaisseur des murs.
La dictée que l'institutrice avait choisie pour le certif était de Marguerite Audoux (1863-1937). Son titre: "Repas du soir à la ferme". Mon ami et moi, on a fait une faute: "à pleines dents" s'écrit au pluriel et non au singulier. On a bien orthographié "du pain bis" et "on eût dit". On a appris que ce temps de verbe (conditionnel passé) n'était plus enseigné, au profit de "on aurait dit". En ce qui concerne la dictée du brevet, on était moins nombreux, et les jeunes qui avaient fait la première dictée ont passé leur tour (ils jouaient à P*kemon!). La dictée proprement dite était plus longue mais pas plus difficile. Son titre: "Une école de village", de Pierre Manse (un illustre inconnu, en ce qui me concerne) J'ai fait une faute à "ânonner". En revanche, on a été plusieurs à ne pas être d'accord avec l'orthographe de "l'extrêmité" (sic!). Après vérification sur un Larousse et un Petit Robert, j'ai constaté qu'extrémité s'écrivait bien avec un accent aigu et non un accent circonflexe... Extrême vient du latin "extremus" tandis qu'extrémité vient du latin "extremitas" (non mais!).
Ces deux épreuves nous ont pris pas mal de temps dans l'après-midi, mais cela ne nous a pas empéché de visiter ce village dont certains lieux sont entretenus par des bénévoles, comme la forge du Maréchal-ferrant ou la grange à cidre. On s'est aussi sustenté au café-buvette en dégustant de bonnes tartes faites maison et des jus de fruits.
Retour de ma pause vacancière (suite et fin)
Nous avons terminé notre périple en Dordogne, à Sarlat (sous la pluie) et Domme (temps très mitigé).
Etant arrivés en fin d'après-midi, nous avons parcouru les rues du vieux Sarlat. A cause de la pluie, j'ai fait peu de photos. Je reviendrai.
Une rue du vieux Sarlat
La lanterne des morts
Le lanterneau du Présidial (l'ancien tribunal jusqu'à la Révolution de 1789). Cet édifice est devenu un restaurant.
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Je termine par Domme, situé à 8 km de Sarlat. Il s'agit d'une bastide qui fait partie de l'association "Les plus beaux villages de France". C'est un village qui domine la Dordogne. Les rues sont pentues mais pas trop. On a passé un moment agréable en particulier lors de notre tour en "petit train" (durée 20 minutes) qui nous a permis de faire un tour commenté du village.
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Avant de regagner Paris, nous avons fait une halte à Limoges (j'y vais très souvent) où se déroulent des fouilles archéologiques (jusqu'en octobre 2015) sur une des places principales de la ville. Déjà, l'année dernière, des sondages assez conséquents avaient été faits. Des visites commentées par l'archéologue (une jeune femme) ont lieu les mercredis et jeudis. A chaque présentation, elle fait le point des avancées de la semaine.
Sur les palissades qui entourent les fouilles, on peut lire des panneaux explicatifs très intéressant. Ces fouilles permettront peut-être d'approfondir la connaissance du site dominé par l'abbaye Saint-Martial pendant plus de dix siècles.
Je ferais une remarque: tous les platanes qui se situaient sur la place ont été abattus dans le périmètre de ces fouilles.
Une journée à Giverny - 1300ème billet
Mon 1300ème billet me permet de rendre compte de ma journée à Giverny dans l'Eure. Vendredi 20 juin 2014, je suis allée dans la maison et les jardins de Claude Monet (1840-1926). La journée était organisée par l'association loisirs de l'entreprise où je travaille (c'était ma seconde visite, 26 ans après, pour ma part). Le jardin était une explosion de couleur. Il paraît que, cette année, les floraisons sont en avance d'au moins deux semaines. Claude Monet a vécu dans sa propriété de Giverny pendant 43 ans (la moitié de sa vie), de 1883 jusqu'à sa mort. La maison est très bien meublée, mais on ne peut pas prendre de photos à l'intérieur. Aux murs, dans les différentes pièces, sont accrochées 231 estampes japonaises acquises par le peintre. Je n'ai rien d'autre à vous dire, et maintenant les photos (avec quelques nénuphars -"nymphéas"-, bien entendu) :
Près du Musée de l'Impressionnisme, voici un champ de coquelicots mélangés à des bleuets : superbe.
Il était une fois l'Orient-Express
Pour une fois, je ne parlerai ni de livres ni de cinéma (quoique...). A l'Institut du Monde Arabe à Paris, se tient, jusqu'au 31 août prochain, Il était une fois l'Orient-Express, une exposition évoquant le train mythique qui traversa l'Europe d'Ouest en Est et inversement pendant plus de 90 ans (avec des interruptions). L'expo se décompose en deux parties: la première permet d'admirer trois wagons de la Compagnie internationale des Wagons-Lits qui ont été rachetés récemment par la SNCF. Les wagons présentés datent des années 1925-1930, époque de l'âge d'or de l'Orient-Express. Un des wagons a été restauré en 2014. Ils sont installés sur le parvis devant l'entrée de l'IMA.
C'est assez spectaculaire et l'ensemble a beaucoup d'allure. Il est écrit, selon une brochure que je me suis procurée, que chaque wagon pèse 60 tonnes!
Vous remarquez que les caisses où acheter les billets ressemblent à un wagon: 2ème photo au milieu à gauche.
Puis, comme j'y suis allée à l'heure du déjeuner, il n'y avait pas foule et l'attente fut courte. Une jeune guide "conducteur" nous informe brièvement de ce qu'on verra dans les trois wagons: le premier est le restaurant, salle à manger. Le deuxième wagon est composé de compartiments (les photos y sont interdites) dans lesquels sont reconstituées quelques scènes d'ambiance dont le fameux crime de l'Orient-Express (Christie/Poirot); et enfin le troisième wagon est un grand salon avec des fauteuils très confortables. C'est là qu'a été tourné la scène finale du film Le crime de l'Orient-Express de Sidney Lumet (1974) où l'on voit Poirot qui a rassemblé tous les suspects pour révéler qui est coupable du crime.
Voici des photos prises à l'intérieur des wagons avec en particulier les panneaux en verre de René Lalique dans les boiseries en acajou de Cuba.
Puis je me suis dirigée vers la suite de l'expo (dans l'IMA aux niveaux -1 et -2) où sont présentés pas mal de documents, d'affiches, des reconstitutions des couchettes.
J'ai appris que c'est M. Georges Nagelmackers (1845-1905), un Belge né à Liège, fils et petit-fils de banquier et fondateur de la Compagnie internationale des Wagons-Lits, qui a imaginé le train de ses rêves (après un séjour aux Etats-Unis), en s'inspirant des wagons Pullman (Pulman a inventé le wagon-lit). Il a voulu, grâce à ce train, faire l'unité de l'Europe à travers les Balkans dans les années 1880. L'Orient-Express a été créé en 1883. Istanbul a été choisie comme terminus du fait que c'était la pleine période de l'orientalisme à la fin du XIXème siècle. Le voyage durait quatre jours. La clientèle de ce train de luxe (le prix du billet était très cher) était essentiellement composée de militaires anglais, d'archéologues, des écrivains, ainsi que les premiers touristes, et des diplomates. Il y avait aussi des demi-mondaines. Entre les deux guerres mondiales, le réseau s'étend avec une ligne qui partait d'Istanbul jusqu'à Bagdad et Le Caire en passant par Alep en Syrie. Les lignes de l'Orient-Express ont été un reflet de la géopolitique d'époques différentes. Le dernier direct Orient-Express vers Istanbul et Athènes a cessé en 1977.
Personnellement, j'ai bien aimé cette exposition car ce serait un rêve de pouvoir prendre un jour ce genre de train où tout est luxe et volupté.
En vrac...
J'ai intitulé ce billet "En vrac" car je rentre de trois semaines de vacances assez occupées et diversifiées puisque, étant partie de Paris pour aller dans le Limousin (à Limoges, racines maternelles), je suis allée jusqu'en Gironde, au sud de Bordeaux (racines paternelles). Après un retour sur Limoges (où j'ai été rejointe par mon ami) nous sommes partis vers le Puy en Velay (une des nombreuses cités d'où part le pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle) avant d'arriver en Ardèche, but de notre voyage puisque mon ami tenait à aller voir Ardelaine (j'en reparle en fin de billet).
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Près de Limoges se trouve un parc animalier que je vous recommande, Le parc du Reynou. Les animaux sont beaux et bien traités semble-t-il, et le public assez nombreux. Il y a en particulier deux tigres magnifiques. Le parc est divisé en zone géographique: zone africaine, asiatique, etc.
Un cerf et un rhinocéros "raplapla".
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En Gironde, à une dizaine de kilomètres au sud est de Bordeaux, je vous recommande le Château de la Brède (celui de la famille de Montesquieu) qui est relativement petit (1000 m2 au sol) mais bien meublé (on ne peut pas prendre de photos de l'intérieur).
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En Haute-Loire se situe donc la ville du Puy en Velay, célèbre pour ses lentilles, sa verveine (sous toutes ses formes: infusion, glace ou digestif) et son pélerinage.
Voici quelques photos prises à différents moments de la journée:
Le rocher et la Chapelle de l'Aiguilhe
Vue panoramique de la cathédrale et du rocher Corneille avec la statue Notre-Dame de France
Notre-Dame de France qui est une statue faite grâce à la fonte de 213 canons pris aux Russes au siège de Sébastopol pendant la guerre de Crimée en 1855 (Un peu "mastoc" à mon goût).
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En Ardèche, avant d'arriver au but de notre voyage, nous avons fait une petite halte au Mont Gerbier de Jonc où naît la Loire. Il avait beaucoup plu avant qu'on arrive:
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Qu'est-ce qu'Ardelaine? L'Ardèche au XIXème siècle était un département relativement industrialisé et l'industrie de la laine était importante. Les moutons y sont nombreux. Mais Saint-Pierreville était passé de 2000 habitants en 1850 à moins de 500 dans les années 1970, et les éleveurs jetaient la laine dont le prix s'était effondré. En 1972, quelques jeunes passionnés ont racheté le bâtiment d'une filature qui avait fermé 10 ans plus tôt. En 1982, ils ont fini par pouvoir créer une SCOP (une société coopérative), et l'aventure a commencé. Aujourd'hui, Ardelaine (fidèle exposant au salon Marjolaine à Paris chaque année en novembre), c'est toujours la fabrication de matelas et de couettes sur place (avec une "filière laine" intégrée depuis la tonte jusqu'à la vente de produits finis - vêtements compris), une boutique et une librairie (axée économie sociale et solidaire, écologie... et moutons), deux musées de la laine... et 47 salariés. Une belle aventure humaine, qui a croisé la route des CIGALEs dans leurs débuts.