Le meurtrier - Patricia Highsmith
J'ai écouté tout récemment, grâce à You Tube, plusieurs épisodes de l'émission "Les maîtres du mystères", une émission radiophonique diffusée sur France Inter dans les années 1950 et 60. A la fin de certains épisodes, les producteurs de l'émission, Pierre Billard (1921-2012) et Germaine Beaumont (1890-1983), faisaient une intervention pour parler d'un roman policier. Et j'ai retenu que Germaine Beaumont avait appprécié Le meurtrier de Patricia Highsmith (Livre de poche, 281 pages), dont je n'avais jamais entendu parler. C'est un roman qui a été écrit en 1954 mais est paru en français en 1960 et que je me suis procuré. En préambule, je dirais que j'ai apprécié les romans de Patricia Highsmith que j'ai lus, dont ceux avec Ripley. Je conseille aussi La rançon du chien ou Eaux profondes. Les romans de Patricia Highsmith (1921-1995) sont tous de qualité. Les histoires qu'elle raconte se finissent mal en général. Sous couvert d'histoires policières, ce sont surtout des romans sur la psychologie criminelle. L'histoire du Meurtrier se passe dans la région de New-York. Dès les premières pages, Melchior Kimmel, un libraire d'une quarantaine d'années, assassine sa femme Helen. Cette dernière prend un bus et au premier arrêt, son mari qui la suivit en voiture la tue derrière un fourré. Après quelques semaines, la police n'a toujours pas trouvé l'assassin. En revanche, Walter Stackhouse, un jeune avocat, devine qui a assassiné Helen Kimmel. Il aime lire les comptes-rendus de faits divers dans les journaux. Walter a lui-même une vie de couple compliquée avec Clara, une jeune épouse tyrannique qui lui fait du chantage affectif. Sur un coup de tête, Walter rend visite à Kimmel pour lui commander un livre mais surtout pour savoir qui est Kimmel. Quelques semaines plus tard, Clara doit se rendre au chevet de sa mère mourante qu'elle n'aime pas. Elle prend le car pour se rendre à destination, mais, comme Helen Kimmel, elle est retrouvée morte lors d'un arrêt. Elle est tombée dans le vide et son mari Walter devient le seul suspect aux yeux de Corby, un policier tenace. Celui-ci commence à faire le rapprochement entre les deux décès et pourtant Walter n'est pas coupable de la mort de sa femme. Le meurtrier est un roman passionnant de bout en bout.
La république des faibles - Gwenaël Bulteau
Pour une première oeuvre, j'ai trouvé que le roman La république des faibles de Gwenaël Bulteau (qui est professeur des écoles) était réussi (Edition 10/18, 328 pages prenantes). L'histoire se passe à Lyon, dans le quartier de la Croix-Rousse, début janvier 1898, en pleine affaire Dreyfus. Le "J'accuse" de Zola ne va pas tarder à paraître. Le corps d'un jeune garçon habillé en fille est retrouvé par un chiffonnier dans une décharge. Il a été décapité et on n'a pas retrouvé la tête. Le commissaire Jules Soubielle avec ses trois adjoints sont chargés de l'enquête. On entre dans l'intimité de chaque policier, le commissaire devrait être bientôt père de famille après plusieurs échecs. Avec sa femme Marie-Thérèse, ils sont les voisins des Genor, une étrange famille composée d'un couple (le mari est pharmacien) et de leurs six garçons. Cette famille va jouer un rôle non négligeable dans le déroulement de l'intrigue. Parmi les officiers qui aident Soubielle, il y a le lieutenant Fernand Grimbert qui boit trop et a des relations houleuses avec sa fiancée Lucienne. Aurélien Caron, lui, est célibataire et cela lui convient; quant à Gabriel Silent, il est père de famille. En dehors de son métier de policier, Silent fait de la politique. Il compte se faire élire aux prochaines élections au côté de la Ligue contre les Dreyfusards. Au fur et à mesure que l'histoire avance, on apprend qu'il dissimule des choses de sa vie. Un deuxième enfant disparaît et on est témoin de son calvaire. C'est le fils du chiffonnier qui était chargé d'aider la police pour trouver qui avait tué la première victime. A la différence de Jean-Marc Laherrère, je ne me suis pas ennuyée une minute à la lecture de ce roman que j'ai lu en une journée. Cannibales Lecteurs et Baz-art ont aimé.
Le bureau des affaires occultes 2 : Le fantôme du vicaire - Eric Fouassier
Le bureeau des affaires occultes 2 - Le fantôme du Vicaire (Edition Albin Michel, 377 pages haletantes) commence quatre mois après la fin du Bureau des Affaires occultes que j'ai lu plus tôt dans l'année 2022. Cela se passe donc en mars 1831, au début du gouvernement de Louis-Philippe. Valentin Verne, 24 ans, est toujours à la recherche d'un certain Vicaire qui est l'incarnation du Mal absolu. Ce Vicaire l'avait retenu prisonnier quand il était enfant et il lui avait fait subir les pires sévices pendant quelques années. Valentin qui est inspecteur de police a maintenant un adjoint, Isidore Lebrac, un jeune homme roux perspicace. Valentin éprouve aussi de tendres sentiments pour Aglaé, une jeune actrice de théâtre qui lui avait sauvé la vie dans le premier tome. Il y a deux histoires distinctes dans le roman. Celle dans laquelle le Vicaire crée un jeu de piste mortel pour que Valentin se rapproche de lui. Il sème des cadavres sur lesquels il laisse des missives parfois énigmatiques. Certaines victimes sont des proches de Valentin. La deuxième histoire est axée sur le thème du spiritisme. Ferdinand d'Orval a perdu sa fille unique décédée brutalement et il a aussi perdu sa première femme. Désormais, il est remarié à Mélanie, une jeune femme qui vient un jour voir Valentin. En effet, elle a peur pour son mari qui semble être sous la coupe d'un aigrefin, un "Russe de pacotille" qui fait tourner les tables en promettant à Ferdinand que sa fille Blanche va lui apparaître. Et là, Eric Fouassier nous parle de l'utilisation du Diorama inventé par Louis Daguerre. Il est aussi question d'Alfred de Musset et de Théophile Gautier, d'émancipation des femmes avec la présence de Claire Démar (1799-1833) dans le mouvement saint-simonien. Et il y a aussi Vidocq qui vient en aide à Valentin. Je ne sais pas s'il y aura un troisième tome mais ce dyptique forme un tout homogène et il y une conclusion. A la différence d'Eva, j'ai presque préféré ce deuxième tome au premier. Les deux peuvent se lire indépendamment, même si lire le tome 1 avant le tome 2, c'est mieux.
L'illusion du mal - Piergiorgio Pulixi
Après L'île des âmes qui m'avait beaucoup plu et qui se passait exclusivement en Sardaigne, j'ai eu le plaisir de retrouver les deux enquêtrices Eva Croce et Mara Rais dans L'illusion du mal (Edition Gallmeister, 600 pages haletantes). Les deux femmes aux personnalités très différentes vont devoir affronter un personnage déterminé qui va être surnommé le Dentiste. Un individu grimé enlève un homme accusé de pédophilie mais qui n'a jamais été condamné. Dans une vidéo qui devient rapidement virale intitulée "La loi, c'est toi", le kidnappeur demande à ceux qui sont connectés de voter pour ou contre la mort de l'homme qu'il a enlevé et à qui il a arraché toutes les dents. Vito Strega (sorcière en italien), un criminologue milanais de renom, va prêter main-forte aux deux femmes. L'enquête se déroule entre Cagliari en Sardaigne et Milan en Italie. Un deuxième enlèvement a lieu, il s'agit cette fois-ci d'une présentatrice d'une émission de télévision racoleuse. Pour elle, le jugement du public sera un peu plus clément que le précédent. Au fur et à mesure que l'enquête avance, on apprend qu'il y a plusieurs Dentistes. Quand un premier est abattu, un deuxième prend le relais. Je ne vous dirais rien de plus sur l'histoire qui est divisée en très courts chapitres. J'aurais grand plaisir à retrouver Eva et Mara, des inspectrices douées et attachantes ainsi que Vito Strega dans le roman suivant de Piergorgio Pulixi. Enfin, j'espère qu'il y en aura un traduit en français (il semble qu'il y en ait encore beaucoup en italien). Le titre original du roman en italien est "Un colpo al cuore" qui est le titre d'une chanson de Mina (je ne connaissais pas cette chanteuse italienne). Le Dentiste écoute cette chanson quand il torture ses victimes. Lire le billet de Pierre Faverolle et Jostein.
Dans les brumes de Capelans - Olivier Norek
J'ai été très contente de retrouver le capitaine Victor Coste, l'inspecteur de police que Norek avait abandonné après Surtensions. Cette fois-ci, l'essentiel de l'histoire de Dans les brumes de Capelans (Edition Michel Lafon, 421 pages lues en deux jours) ne se passe pas dans le département du 93 mais à Paris et surtout à Saint-Pierre(-et-Miquelon), cet archipel français, collectivité d'Outre-Mer, qui se situe au sud de Terre-Neuve, à l'Ouest du Groenland et à l'Est de Québec. Victor Coste travaille désormais au SPT (Service de Protection des Témoins). Il est "peseur d'âmes", il est chargé d'évaluer les personnes qu'on lui confie. Le repenti donne des noms, des planques, des contacts. Par la suite, on donne une nouvelle identité au repenti (et à sa famille s'il en a une) et un nouveau pays d'accueil. La résidence protégée par des vitres pare-balles où demeure Victor Coste est bien entendu classée secret défense. Une nouvelle mission est confiée à Coste et cette fois ci, il s'agit d'une victime, Anna Bailly, qui a été prisonnière pendant dix ans depuis l'âge de 14 ans d'un homme responsable de la mort de neuf jeunes filles. Anna est la seule survivante. Son geôlier est à sa poursuite. Andréas, c'est son prénom, est un tueur froid et sans état d'âme qui n'a de cesse de retrouver Anna en laissant d'autres victimes derrière lui. Quand cet homme va arriver à Saint-Pierre, l'île sera bientôt enveloppée d'une brume épaisse, les brumes de Capelans ou de Terre-Neuve. Cette brume va jouer un rôle important lors de la résolution de l'histoire. Je ne veux pas en dire trop sur l'histoire haletante même si Norek donne des indices sur les personnalités de certains protagonistes. Un roman que je conseille comme les autres d'Olivier Norek. Lire les billets de Richard, Cannibales Lecteurs, Alex-mot-à-mots, Matatoune.
Sel - Jussi Adler Olsen
Je viens de terminer Sel de Jussi Adler Olsen (Editions Albin Michel, 551 pages (! c'est juste le nombre minimun de pages demandé) lu dans le cadre du challenge du pavé de l'été organisé par Brize que je remercie une fois encore. Sel est la neuvième enquête de l'équipe du département V. Dans la série, je n'avais lu que le premier, Miséricorde, que j'avais trouvé haletant mais éprouvant. Dans ce neuvième tome, j'ai retrouvé, à Copenhague, le sous-commissaire Mork et son adjoint Assad tous deux mariés et pères de famille. Dans l'équipe, il y a aussi Rose et Gordon Taylor. Ce quatuor va être amené à enquêter sur des morts (accidents ou suicides) dont les premières datent des années 1980. Il se trouve que ce sont des assassinats déguisés. On en dénombre vingt-six, un tous les deux ans. Le point commun entre ces crimes, c'est le petit tas de sel de cuisine retrouvé sur les lieux des crimes. On a même retrouvé du sel à l'intérieur de certains corps. Les victimes étaient toutes des être nuisibles pour la société. On devine assez vite qui est le responsable des crimes et le pourquoi, ainsi que la symbolique biblique du sel. Le côté haletant du roman, c'est comment les membres du département V vont arriver à attraper le coupable, particulièrement intelligent mais d'une cruauté sans nom. Dans ce roman, il y a pas mal d'allusion à des choses qui se sont passées dans les romans précédents, et à la fin de ce tome, Carl Mork est arrêté par quelques-uns de ses collègues de la police. Je pense qu'il faut attendre le tome 10 pour en savoir plus. Mais je n'ai pas trouvé gênant de ne pas avoir lu les huit tomes précédents. Un roman que je recommande. Lire les billets de Shangols et Cannibal lecteur.
Rattrape-le ! - Jake Hinkson
Après L'Enfer de Church Street qui m'avait beaucoup plu, je viens de lire en deux jours Rattrape-le! de Jake Hinkson (Edition Gallmeister, 378 pages). L'écrivain a une fois de plus situé son histoire en Arkansas, près de Little Rock, où sévissent différentes églises évangélistes comme les Baptistes et les Pentecôtistes. Lily Stevens, âgée de dix-huit ans, est enceinte de cinq mois. Cette fille d'un pasteur pentecôtiste doit se marier avec Peter, le père de l'enfant. Malheureusement pour elle, Peter disparait la veille du mariage sans rien dire. Lily ne veut pas croire que Peter l'ait abandonnée. Elle est sûre qu'il lui est arrivé quelque chose. Si Peter ne reparaît pas, elle va se retrouver mère célibataire et cette situation est très mal vue dans l'église pentecôtiste à laquelle elle appartient. Son père doit démissionner de son poste de pasteur. Lily est une fille obstinée et après qu'elle soit allée porter plainte en vain à la police, elle décide de mener son enquête par elle-même. Elle entraîne avec elle un collègue de Peter, Allan Woodson, qui se trouve être le demi-frère de Peggy Stevens, la mère de Lily. Ce colosse de quarante-deux ans est chauve et homosexuel. Il s'occupe depuis des années de son vieux père. Je vous laisse découvrir ce qui est arrivé à Peter à la toute fin du roman. L'intrigue est assez noire et se passe dans cette Amérique profonde que j'ai du mal à comprendre, où la religion guide les actions et le comportement de beaucoup de gens à quelques exceptions près. Un très bon roman haletant que je conseille.
Lire les billets de Pierre Faverolle et Baz'art.
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J'inscris ce billet pour Le mois américain 2022 en solitaire perpétué par Pativore et Belette2991 (créatrice des logos).
Le silence de la ville blanche - Eva Garcia Saenz de Urturi
Grâce à un excellent roman policier qui se passe à Vitoria, capitale de la province d'Alava au Pays basque en Espagne, je participe, pour la deuxième fois cette année, au challenge "Pavé de l'été" organisé par Brize que je remercie à nouveau.
Le silence de la ville blanche d'Eva Garcia Saenz de Urturi (Edition Pocket, 621 pages haletantes) se passe alternativement en 2016 et au début des années 1970. En 2016, dans la cathédrale Santa Maria, deux corps sont retrouvés. Il s'agit d'un garçon et d'une fille âgés de 20 ans. Entièrement nus, les mains posés sur les joues l'un de l'autre avec trois chardons (eguzkilore en basque), l'un entre leur tête et les deux autres à leurs pieds. La ville est en émoi et la police aussi, car cela rappelle des crimes qui se sont déroulés vingt plus tôt, où les victimes, retrouvées dans différents lieux de la ville, furent deux nourrissons, puis deux enfants âgés de 5 ans, puis deux âgés de 10 ans et enfin 2 âgés de 15 ans. Ils avaient été empoisonnés par de l'If. A priori, le coupable, Tasio Ortiz de Zarate, avait été arrêté par son frère jumeau, Ignacio. Unai Lopez de Ayala, surnommé Kraken (depuis l'adolescence), un inspecteur de police qui est aussi profileur, mène l'enquête avec sa collègue Estibaliz Ruiz de Gauna. Unai est le narrateur des événements de 2016. Quelques jours après, d'autres crimes vont être perpétrés, les victimes sont cette fois-ci âgées de 25 ans, puis 30 ans, puis 35 ans. Cette fois-ci, le modus operandi a changé, avec l'injection d'une piqûre de rohypnol dans le cou et puis l'introduction de quelques abeilles dans la bouche fermée avec du sparadrap. Les abeilles piquent le fond de la gorge et les victimes meurent dans d'atroces souffrances. Les corps sont toujours disposés de la même manière dans d'autres lieux historiques de la ville. Ces crimes se déroulent en été pendant des fêtes comme le jour de la Blouse et puis de la Virgen Blanca (la patronne de Vitoria-Gasteiz). Ce roman qui se dévore en peu de temps m'a permis d'apprendre plein de choses sur une ville dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Il donne envie d'aller visiter cette partie de l'Espagne pas loins de la frontière française. Sinon, Le silence de la ville blanche, dont je n'ai bien sûr pas raconté toute l'histoire, est le premier tome d'une trilogie. Je ne manquerai pas de lire les tomes suivants. Lire les billets de Richard, Eve-Yeshé et L'atelier de litote.
Les filles qui mentent - Eva Björg Ægisdóttir
Les filles qui mentent (Editions de la Martinière, 413 pages) est le deuxième roman de l'écrivaine islandaise Eva Björg Ægisdóttir traduit en français (le premier était Elma, que je n'ai pas encore lu). Le cadavre d'une femme est retrouvé dans un champ de lave. On l'identifie assez vite. Elle s'appelait Marianna Thorsdottir, elle avait trente et un ans et était mère célibataire d'une fille de 14 ans, Hekla. Marianna avait disparu depuis plus de six mois. Elma, une inspectrice de police, est chargée de l'enquête avec son équipe. A la suite de l'autopsie du corps, il s'avère que la victime a été assassinée alors que l'on pensait qu'elle s'était suicidée. On sait qu'elle n'est pas morte là où on l'a retrouvée. L'histoire se passe dans l'ouest de l'Islande entre Sandgerdi, Akranes, Borganes, Bifrost et le volcan Grabrok. J'ai trouvé ce roman haletant car il réserve beaucoup de surprises et de révélations dont la principale (p.294) que je n'avais pas vu venir. Un personnage dont je vous laisse découvrir l'identité raconte de manière chronologique sa vie depuis la naissance de sa fille, quatorze ans auparavant. En ce qui concerne le titre du roman ("Les filles qui mentent"), il en est pas mal question vers la fin du roman. Ce livre est vraiment très bien construit et le suspense nous tient en haleine jusqu'au bout. Une nouvelle romancière islandaise à suivre.
Lëd - Caryl Ferey
Je viens de terminer Lëd (Edition Pocket, 541 pages), un bon thriller de Caryl Férey, un écrivain français dont je n'avais encore rien lu. Lëd (qui signifie Glace en russe) est un roman haletant qui se passe de nos jours à Norilsk en Sibérie. Norilsk est située au nord du cercle polaire arctique. Elle est considérée comme la ville de plus de 100 000 habitants la plus septentrionale du monde (source wikipedia). C'est aussi une ville très polluée à cause de l'extraction du nickel, du cuivre, du cobalt et du charbon. Le complexe sidérurgique et minier de Norilsk est le premier au monde. Quand le roman commence, il fait -64° dehors, on est en plein hiver polaire. Dans ces conditions extrêmes, on fait la connaissance de Gleb Berenski qui est mineur dans un mine de nickel et photographe à ses heures. Il vit une relation amoureuse avec un autre mineur appelé Nikita, qui est son voisin de palier Ils se cachent car l'homosexualité n'est pas vue d'un bon oeil en Russie. Gleb et Nikita ainsi que d'autres personnages du roman comme Dasha, Lena et son mari Sacha vivent dans des barres d'immeubles. Le blizzard souffle et le toit entier d'une de ces barres est sur le point de s'effondrer. Gleb est témoin de cette catastrophe et il découvre parmi les décombres le corps décapité et démembré d'un Nenets (un autochtone) éleveur de rennes. La police se rend compte que le Nenets était mort avant l'effondrement du toit. Il a été assassiné. Boris Ivanov, un policier originaire d'Irkoutsk, est chargé de l'enquête qui va se révéler difficile. Il va se trouver impliquer de manière très personnelle dans l'enquête pendant laquelle d'autres meurtres sont commis. Je ne dirai rien de plus sur cette histoire bien menée qui parle de corruption à haut niveau. On sent que Caryl Férey a bien étudié son sujet, il évoque Poutine et sa politique. Un livre qui se lit bien et que je recommande tout comme Eva.