Le chant de Kali - Dan Simmons
Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente un livre que j'ai acheté chez un bouquiniste sur la seule foi du nom de l'auteur, Dan Simmons.
Dan Simmons, Le chant de Kali, J'ai Lu (coll. Ténèbres) N°2555, 1999, 318 pages
Traduit de l'américain (Song of Kali, 1985) par Bernadette Emerich en 1989
Hé bien, voilà un livre plus sombre que les Cantos d’Hypérion. Je peux vous le conseiller comme une lecture au réveil, pour commencer la journée. Mais surtout, ne le lisez pas le soir avant de vous endormir : cauchemar garanti ! Particulièrement si vous êtes jeune parent.
Pour ma part, j’ai déjà lu au fil des ans un certain nombre d’œuvres de Dan Simmons (même si je n’en ai jamais tiré de chroniques).
Dans ce premier roman de lui à avoir été publié, on trouve déjà ce qui reviendra dans plusieurs de ses oeuvres ultérieures : le pouvoir du mal (l’échiquier…), les terreurs de la nuit (d’été…), fantômes, spectres, zombies et autres créatures animées mais désormais sans âme humaine. Ou, simplement, toute la noirceur humaine.
Un Américain, Robert Luczak, écrivain plus ou moins journaliste, part à Calcutta sur les traces d’un mythique poète disparu dont on aurait sur place découvert un « inédit ». Il emmène dans ce reportage sa petite famille : sa femme Amrita (elle-même d’origine indienne) et leur fillette de 7 mois, Victoria… On a du mal à s'arracher au récit avant la fin.
Je crois que j'ai repéré une petite erreur de traduction (p.16, un "non" à la place d'un "pas" concernant Gandhi...). Je ne suis pas forcément d'accord avec ce qui est dit dans le roman sur Les bâtisseurs de pont de Kipling (mais c'est le jeu). J'ai relevé avec amusement le petit "coup de patte", p.59, envers les "romans de pacotille" de Stephen King. Enfin, l'intrigue se plaçant à la fin des années 1970, cela fait bizarre, aujourd'hui, de lire vers la fin du livre la possibilité de transporter en avion, d'un aéroport à l'autre, un Luger et plusieurs dizaines de ses balles.
Ce livre noir m’a un peu fait songer à certaines aventures du héros d’Henri Vernes. Dans une Inde mythifiée (et même ailleurs), celui-ci se heurte aussi bien à des thugs et autres adorateurs de Kali qu’à la pègre ou à des « tueurs » identifiés comme les « dacoïts » (et qu’il massacre par douzaine). Mais ceux-ci n’enlèvent pas la fillette âgée de quelques mois qu’il n’a pas (d’ailleurs, Bob Morane n’a jamais (eu) aucune responsabilité paternelle sauf erreur de ma part…).
Je pense que je relirai d'abord certains livres de Dan Simmons, ou en découvrirai que je ne connais pas encore, avant de reprendre en main celui-là. Comme déjà dit, ce n'est pas un livre à lire le soir, dans son lit, avant de s'endormir.
J'ignore si j'ai réussi à attiser votre curiosité? J'ajoute encore que la collection Ténèbres chez J'ai lu n'a vécu que de 1996 à 2000, le temps d'abriter 42 titres dont celui-ci. Je n'en ai lu aucun autre.
Apophis a chroniqué une édition plus récente que la mienne, comme Jean-Louis Dragon (en 2018 - dernier billet en 2019), et le blog Carolivre encore une autre, comme Tenseki (dernier billet en 2022).