Flow - Gints Zibalodis / La plus précieuse des marchandises - Michel Hazanavicius
Au tout début de cette année 2025, je suis allée voir deux films d'animation intéressants, mais quand je suis sortie de chacune des deux projections, mon moral était au plus bas.
Le premier, Flow, d'un jeune réalisateur letton, peut se définir comme un film survivaliste sans paroles. Flow, un petit chat noir, va tenter de survivre dans un monde envahi par les eaux où toute humanité semble avoir disparu. Il se retrouve sur un bateau à voile en compagnie d'un labrador sympathique, d'un capybara (un genre de gros rongeur), d'un grand oiseau (un messager sagittaire) et d'un lémurien. Ils vont naviguer au gré du courant entre de la végétation et des bâtiments. Malgré leurs différences, ces animaux vont s'entraider. Flow n'hésite même plus à sauter à l'eau pour attraper des poissons. J'ai trouvé le film empreint d'une grande tristesse, et son ton m'a chamboulée. Le film vient de recevoir le Golden Globe du meilleur film d'animation aux Etats-Unis début janvier 2025. Lire les billets de Pascale, Selenie.
Je passe à La plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius, qui est très différent dans le style, mais l'histoire n'est vraiment pas gaie non plus. Elle évoque la deuxième guerre mondiale et la Shoah, certainement en Pologne, pas loin de camps d'extermination, dans les années 40. Le narrateur est le regretté Jean-Louis Trintignant, qui raconte l'histoire d'un pauvre bûcheron et d'une pauvre bûcheronne qui vont recueillir une petite fille encore bébé, jetée par son père d'un train en route pour la mort. Il s'agit d'une adaptation d'un roman du dramaturge Jean-Claude Grumberg. Le film est rythmé par le passage des trains et des arbres qu'on abat. Grâce à un voisin à la gueule cassée et à sa chèvre, la petite fille est nourrie. Il y a des moments joyeux mais d'autres beaucoup moins. La plupart du temps, cela se passe dans un paysage désolé et neigeux. Il y a un long passage sur le tragique destin des déportés dans les camps avant leur libération. La fin délivre une note d'espérance, mais elle est ténue. J'ai trouvé l'animation réussie. Mais je ne suis pas sortie guillerette de la projection. Lire les billets de Miriam, Pascale, Selenie.