Mémoire d'un escargot - Adam Elliot
Après Mary et Max qui m'avait énormément plu, j'ai été contente de voir quinze ans plus tard le nouveau film de l'Australien Adam Elliot. Mémoires d'un escargot raconte, en stop motion (image par image) et en pâte à modeler, l'histoire de Grace Pudel et de son frère jumeau Gilbert nés d'un père français et d'une mère australienne morte en couches. C'est le père tétraplégique (suite à un accident) qui va les élever en Australie, tant bien que mal. À son décès, Grace et Gilbert âgés de 8 ans sont séparés et confiés à des familles d'accueil, à deux extrêmes du continent. Grace a été confiée à un couple échangiste sympathique adepte au développement personnel qui la laisse très seule. Gilbert, lui, est mal tombé, dans une famille qui cultive des pommes. Des vrais fous de dieu effrayants, en particulier Ruth, la mère.
Grace, avec son bec de lièvre mal rafistolé après une opération manquée, est une fille avec de grands yeux tristes mais expressifs. Elle a un corps dont elle ne sait pas quoi faire et un bonnet sur la tête orné d'antennes qui ressemblent à des yeux d'escargots. Les escargots, justement, qu'elle adore et auxquels elle s'identifie. Elle monologue pendant presque tout le film en s'adressant à un de ces gastéropodes qu'elle a appelé Sylvia. L'autre personne dont elle est proche est Pinky, une vieille dame excentrique (avec de grandes lunettes rouges) très attachante qui a mené une vie trépidante. Grace et Gilbert ne cesseront de s'écrire pendant leur séparation. Comme Mary et Max, ce n'est pas un film pour les jeunes enfants. Il faut noter le travail sur les couleurs, les objets entourant Grace. Déjà, le générique du début est un film en soi. L'ensemble dégage de la tristesse mais aussi de l'espoir pour les laissés-pour-compte, les sans-grades. Je vous conseille vraiment d'aller voir ce film. Lire la chronique de Selenie (moins convaincue).