Le jardin zen - Naoko Ogigami
Voici une histoire qui sort un peu des sentiers battus, par une cinéaste, Naoko Ogigami, dont c'est le premier film distribué en France sur les six qu'elle a réalisés. Cela se passe à Tokyo au Japon en 2011 au moment de la catastrophe de Fukushima. Le jardin zen raconte l'histoire d'une femme, Yoriko, de son mari Osamu, de son fils et de son beau-père grabataire dont elle s'occupe avec répulsion. Ils vivent tous ensemble dans un pavillon avec un jardin rempli de fleurs dont Osamu prend soin. Un jour, rentrant du travail, Osamu après avoir écouté la télé juste avant de diner, disparaît en laissant le tuyau d'arrosage du jardin ouvert. Quelques années plus tard, on retrouve Yoriko, adepte d'une "secte de l'eau", qui en suit les préceptes. Cette femme qui n'est pas souriante voire revêche parle peu mais elle semble être douée pour la cuisine. Il y a désormais des bouteilles d'eau partout chez elle. En revanche, le jardin est devenu un jardin sec (ou karensensui en japonais) avec des graviers blancs où l'on voit des formes rondes dessinées grâce à un râteau. L'ensemble est complété avec quelques rochers. J'avoue que quand je l'ai vu la première fois à l'écran, je l'ai trouvé très beau. Quand son mari revient sans crier gare quelques années plus tard, Yoriko n'est pas contente mais elle ne se révolte pas vraiment car elle apprend qu'Osamu a un cancer à un stade très avancé. Cependant Yoriko est capable d'humanité quand il s'agit de son fils (il est tout pour elle) ou d'une femme d'entretien avec qui elle se lie d'amitié et à qui elle parle de problèmes typiquement féminins. Je ne vous dirais rien de plus (il y a quelques moments savoureux que je vous laisse découvrir dans le supermarché où travaille Yoriko comme caissière). Le film se termine sur un air de flamenco. C'est un film surprenant qui évoque un pays où les Japonaises n'ont pas une vie facile dans une société très machiste.