The Brutalist - Brady Corbet
J'ai hésité avant de me décider à voir ce film en avant-première dimanche dernier, 9 février 2025, dans l'une des salles que je fréquente à Paris. The Brutalist de Brady Corbet est un film de 3h30 divisé en deux par 15 minutes d'entracte décomptées sur l'écran. 1h40 pour la première partie qui se passe entre 1947 et 1952 et la deuxième partie dure 1h50 et se déroule à partir de 1952 jusqu'au début des années 60, et enfin un épilogue qui se passe en 1980. The Brutalist, c'est Lazlo Toth (Adrian Brody, absolument remarquable), un architecte juif hongrois qui débarque d'un bateau à New-York avec une simple valise en 1947. Sa première vision du Nouveau Monde est la statue de la liberté filmée en diagonale au large de Manhattan. Il a laissé derrière lui sa femme Erzsébet et sa nièce Zsofia qui sont restées coincées en Europe. Il est d'abord hébergé à Philadelphie dans un cagibi sans fenêtre par son cousin Attila (marié à une catholique), qui fabrique et vend des meubles que Lazlo trouve assez laids. Puis Laszlo et Attila acceptent d'honorer un contrat inespéré: créer et fabriquer une immense bibliothèque dans la demeure d'une famille fortunée. À partir de là, le destin de Laszlo bascule: il se lie d'amitié avec un Noir et son fils, il est rejeté par son cousin, il est renvoyé par le père du commanditaire de la bibliothèque avant d'être rappelé. Le père Harrison Van Buren (Guy Pearce, impérial) lui propose de construire un grand projet communautaire dans le style "brutaliste". Mais on rappelle bien à Laszlo qu'il n'est que toléré. Le racisme est sous-jacent en permanence dans cette Amérique d'après-guerre. Il y a un très beau travail sur la musique, le cadre, les couleurs, la lumière. Le film est aussi une belle histoire d'amour, mais tragique, entre un homme et une femme (Felicity Jones dans le rôle d'Erzébet est sensationnelle). Cette dernière est devenue handicapée à cause de l'ostéoporose. La nièce, elle, ne parle pas depuis son arrivée aux Etats-Unis. Je pourrais continuer à vous raconter les péripéties de ce film très maîtrisé mais Wiki*** le fait très bien. Pour résumer, on ne voit pas passer les 3h30. Au bout d'une heure 40, on n'a qu'une hâte c'est de voir la suite sans attendre. Le film ne plaira pas à tout le monde mais moi j'ai aimé (sauf l'architecture brutaliste assez écrasante), tout comme Pascale et Selenie. Une dernière remarque: The Brutalist m'a fait penser à There Will Be Blood de Paul Thomas Anderson, d'un point de vue style de film.