Bergers - Sophie Deraspe

Je n'ai pas attendu le conseil de Pascale (que je remercie) pour aller voir Bergers de la québécoise Sophie Deraspe. Avec Ta d loi du cine, on a assisté à une avant-première il y 9 jours. On avait vu la bande-annonce qui nous avait plu. Et donc, dans une salle à moitié pleine, un dimanche soir, on est parti avec Mathyas (Félix-Antoine Duval, mignon comme tout), un Québécois qui a laissé sa vie professionnelle de publicitaire derrière lui à Montréal afin de vivre une expérience hors du commun avec des brebis. Quand on n'a jamais été berger comme Mathyas qui en plus ne possède pas de permis de séjour longue durée en France, les choses s'annoncent compliquées pour travailler. Il propose ses services à différents éleveurs. Le premier le prend à l'essai mais il renonce vite à former un néophyte car il n'a pas de temps pour cela. Le deuxième est un homme qui a des problèmes financiers et comportementaux. C'est la troisième personne qui semble la bonne. Une femme qui est propriétaire de plus de 800 brebis et qui lui fait confiance pour emmener les ovins en transhumance dans les montagnes des Alpes de Haute Provence. Mathyas a la chance d'être accompagné par Elise (Solène Rigot, charmante), une jeune fonctionnaire qui laisse tout tomber pour le suivre. La dernière partie du film nous montre le dur métier de berger à flanc de montagne avec les intempéries comme l'orage et la foudre, et les loups. Mais il y a de magnifiques nuits étoilées. Mathyas et Elise forment un joli couple inséparable. Leur chien Hola ne les quitte pas. Mon ami Ta d loi du cine s'est procuré dans une bibliothèque parisienne le livre de Mathyas Lefebure dont le film est une adaptation. Il compte écrire un billet dessus dès qu'il l'aura terminé.

Comments

[Henri Golant]

J'ai beaucoup aimé.

La réalisatrice réussit à marier l'histoire d'amour, la reconversion du jeune homme, la description réaliste d'un monde professionnel et une certaine vision de la nature.

Résultat : un film qui fait respirer, dans tous les sens du terme.

[tadloiducine]

@DonaSwann
Bonjour
Je pense que l’on peut se reconvertir vers les métiers paysans à tous âges, pourvu que l’on ait les capacités physiques, la motivation et la possibilité de vivre avec un revenu financier frugal (ce qui implique peu de besoins en terme de produits « de grande consommation »). Un certain nombre de personnes « non issues du milieu agricole » effectuent chaque année une reconversion professionnelle en quête de sens (comme Mathyas dans le film et le livre), se testent et se confrontent aux réalités du métier, et pour certains s’installent… souvent en bio pour la production et/ou en "circuit court" pour les débouchés.
C’est sûr qu’il ne faut pas être feignant. Un éleveur, quand, vers le mercredi ou le jeudi, il a fini ses premières 35 heures, il enchaîne immédiatement sur les 35 heures suivantes. Les bêtes, il faut les nourrir tous les jours (et traire les laitières). Mais en maraîchage par exemple, les stagiaires découvrent que la terre est basse… et les journées longues aussi, parfois par tous les temps dehors, ou en travaillant aussi longtemps que la météo le permet!
Pour ma part, quand j’ai voulu passer mon bac pro agricole par correspondance (2017-2018), à 50 ans passés, j’avais eu la chance de trouver une ferme qui a bien voulu m’accueillir pour les 8 semaines de stage obligatoire. Et j’ai passé des WE et des WE (anticipés ou prolongés) à me lever pour être prêt à 7h30 en vue d’aider à la traite des 60 ou 70 vaches laitières menées en bio, à nettoyer ensuite la salle de traite des bouses qu’elles y laissaient, à racler le fumier de la stabulation, à me faire les muscles en étalant à la fourche la luzerne dans la mangeoire, à nourrir les veaux… et j’en oublie.
Après, je n’ai jamais concrétisé le projet de « laiterie pédagogique itinérante » dont j’avais parlé à mon jury d’oral (pour un bac pro, il faut toujours avoir un « projet professionnel » à présenter…), mais ceci est une autre histoire.
(s) ta d loi du cine,« squatter » chez dasola

[Dona Swann]

Il faudra qu'un jour je demande le sens du pseudo de Ta d loi du cine...
Le sujet me laisse dubitative : peut-on improviser un métier pareil ? Le film semble dire qu'on peut.

[Martin]

Bonjour Dasola. Un joli film, réaliste, optimiste et lumineux. Avec de très belles interprétations. Par les temps qui courent, ça fait du bien.

[Audrey Light And Smell]

Il a l'air très humain ce film. Je ne pense pas aller le voir au cinéma mais je le regarderai volontiers quand il sera diffusé. J'attends maintenant avec impatience l'avis de Ta d loi du cine sur le roman.

[Philfff]

Tu nous as raconté le film, maintenant je vais attendre le livre ! Merci Dasola et bonne journée.

[Pascale]

Bonjour dasola.
Je suis beaucoup plus enthousiaste que toi.
Ce film m'a transportée de joie mais j'ai tremblé aussi.
Tous les aléas et tous les bonheurs du métier sont formidablement bien décrits.
Le plus incroyable est que Mathyas et Élise ne renoncent pas.
C'est vraiment TRÈS beau.

[keisha]

Je doute que ça passe près de chez moi, et dommage!

[Aifelle]

Je l'ai vu hier et mon avis rejoint le tien et celui de Pascale ; j'ai l'intention de lire le récit maintenant, qui doit être assez différent. J'ai lu pas mal d'histoires de bergers ces dernières années et ça m'a toujours intéressée. Bonne journée.