Le petit caporal - Yann Zolets / La petite fasciste - Jérôme Leroy
Les éditions La manufacture de livres vient de lancer une nouvelle collection, "La manuf, toutes les couleurs du noir" avec trois titres en attendant les autres. J'en ai lu deux, La petite fasciste de Jérôme Leroy (Editions La Manuf, 190 pages) et Le petit caporal de Yann Zolets (Editions la Manuf, 395 pages).
Je commence par La petite fasciste de Jérôme Leroy où une fois de plus l'écrivain a choisi comme toile de fond le nord de la France, de nos jours, au moment d'élections où la droite extrême est près de gagner. C'est l'histoire d'une jeune fille, Francesca, la vingtaine, qui a des idées de droite, et d'un homme d'âge mûr, Bonneval, un député socialiste. Ils vont tomber amoureux l'un de l'autre. Pour en arriver là, il va se passer plusieurs événements dont le plus tragique est l'assassinat du petit ami de Francesca, Jugurtha Aït-Ahmed, par le propre frère de Francesca. Cette dernière découvrira la vérité au bout d'un certain temps. Pendant ce temps, Bonneval est recherché par un tueur qui va commettre un carnage sur des étudiants qui étaient là au mauvais endroit au mauvais moment. Le livre est très plaisant à lire car comme toujours il est très bien écrit. Je conseille.
Je passe maintenant au roman Le Petit Caporal (en référence à Bonaparte) de Yann Zolets. L'écrivain qui écrit sous pseudonyme appartient au renseignement français après avoir parcouru l'espace post-soviétique. On sent qu'il connait son sujet. En revanche, j'aimerais attirer l'attention sur l'écriture et surtout la relecture. C'est bourré de maladresses et de redites. Par exemple, "Il n'a guère douté de doute (sic) sur l'issue" (page 188). A part ça, l'histoire est suffisamment prenante pour que je sois allée jusqu'au bout. Il s'agit d'une histoire d'espionnage, de traîtres, de sous-marin russe qui échappe à la traque d'un sous-marin français. La DGSE, la DGSI côté français et le GRU, le FSB et le SVR (les acronymes ne sont pas traduits) ne se font pas de cadeau. Il y a aussi quelques personnages peu recommandables. Je me demande tout de même si le roman n'a pas été écrit par une intelligence artificielle car l'essentiel de l'histoire se passe en 2020 en plein Covid (nulle part il n'est fait mention de cette épidémie). Les avions décollent, l'opéra Garnier donne des représentations, les gens partent en villégiature, etc. Je le répète, c'est un roman qui se lit bien... si on fait abstraction de tout ce que je viens d'écrire.