La fertilité du mal - Amara Lakhous
J'ai terminé récemment deux romans policiers qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre, et je me dépêche de les chroniquer avant de les rendre en bibliothèque.
Je commence aujourd'hui avec un billet sur La fertilité du mal d'Amara Lakhous (Editions Actes Noir, 273 pages). Cet écrivain né en Algérie a passé vingt ans en Italie. Depuis quelques années, il vit aux Etats-Unis. Ses quatre romans précédents ont été écrits en italien, La fertilité du mal a été écrit en arabe (Algérie). J'avoue que je ne connaissais pas cet auteur. Avec ce roman policier, Lakhous retrace soixante ans d'histoire algérienne entre 1958 et 2018 en toile de fond, mais il se concentre sur plusieurs personnages de fiction qui ont des liens étroits, familiaux ou amicaux. Certains connaissent une fin tragique le 5 juillet 2018, jour de la fête de l'indépendance. Karim Soltani, un colonel spécialisé dans l'antiterrorisme, est appelé d'urgence par son supérieur. En effet, à Oran, Miloud Sabri, un notable âgé de 80 ans, ancien du FLN et homme d'affaires prospère, a été retrouvé égorgé et le nez coupé dans une belle résidence. L'enquête qui se déroule sur une journée est haletante, tout comme les périodes marquantes de l'histoire de l'Algérie qui ponctuent le récit. Presque tout le roman est au présent de l'indicatif même si le récit alterne entre des événements du passé et 2018. C'est un peu scolaire et parfois l'écrivain passe du coq à l'âne. Mais c'est un roman qui se lit bien. A la fin du livre, il y a la liste des personnages fictionnels (cela peut aider) et une liste de figures historiques de la révolution et de l'Algérie indépendante.
Lire les billets de Clete (qui a aimé) et de Jean-Marc Laherrère qui lui n'a pas aimé.