Tout récemment, j'ai acheté et revu en DVD (avec mon ami qui ne les avait jamais vus), trois grands classiques de Disney, Les 101 dalmatiens, Les Aristochats et le Livre de la Jungle. Le premier et le troisième sont des adaptations de romans, respectivement de Dodie Smith et de Rudyard Kipling.
Les 101 Dalmatiens (1961) et Le Livre de la Jungle (1967) ont été tournés du vivant de Walt Disney qui était producteur, les Aristochats est sorti (en France) en 1971, soit 4 ans après sa disparition. Les Aristochats et le Livre de la Jungle ont été réalisés par Wolfgang Reitherman qui a été un des dessinateurs/animateurs des studios Disney, et aussi réalisateur de Robin des bois, Winnie l'ourson, Merlin l'Enchanteur et Bernard et Bianca.
Pour ce qui concerne les deux adaptations de romans des 101 Dalmatiens et du Livre de la Jungle, on est assez éloigné des histoires originales. Chez Rudyard Kipling, par exemple, Kaa, le python, est un "gentil"; et les circonstances du "renvoi" de Mowgli chez les hommes, avec le clan des loups qui le chasse, sont dans le dessin animé simplifiées à l'excès: dans le livre, Akela, le vieux chef du clan des loups, ne craint nullement Shere Khan, et souhaite garder Mowgli dans le clan. C'est Mowgli lui-même qui décide de retourner chez les hommes - pendant un temps. Je n'ai pas lu le roman, c'est mon ami qui me l'a raconté. Dans le roman de Dodie Smith, la grosse différence avec le film est que les chiots ne sont que 97, avec 4 chiens adultes. En effet, quand le premier ménage de chiens, Pongo et Missis Pongo, se retrouvent à avoir 15 chiots, Missis Pongo ne peut pas tous les allaiter, et c'est pourquoi une chienne "nourrice" appelée Perdita est engagée. Et à la fin du livre, Perdita retrouve son compagnon, Prince. L'édition de mon enfance a été imprimée en 1966 (le copyright chez Hachette est "1960").
Concernant les longs-métrages les 101 Dalmatiens et les Aristochats, je les trouve assez proches du point de vue visuel, les décors sont peints et il n'y a pas de profondeur de champ en arrière-plan. Ce sont seulement les personnages animés qui bougent. Les Aristochats est un hommage chaleureux à Paris et ses alentours avec Maurice Chevalier qui chante la chanson du générique. Pour les 101 Dalmatiens, l'histoire se passe à Londres et dans sa région. Dans les deux films, les "méchants" sont des humains. Dans l'un, nous avons Edgar, le majordome qui, pour hériter de sa patronne, veut supprimer la chatte Duchesse et ses petits, Berlioz, Toulouse et Marie. Dans l'autre, Cruella aux cheveux noirs et blancs, qui veut se faire un manteau en peau de "toutou", est une des méchantes les plus réussies de l'univers Disney. Dans les deux films, les personnages
secondaires sont savoureux. Les Aristochats auraient été moins drôles sans la présence inénarrable de Napoléon et Lafayette, deux chiens aux
longues oreilles mais pas très intelligents, et de deux oies venues d'Angleterre, Emilia et Amélia, au délicieux accent "British". Dans les 101 Dalmatiens, nous sommes en présence de chiens de toutes races, d'un chat, de vaches, qui font tout pour sauver les chiots. Ils sont tous irrésistibles et l'homme y est le "fidèle compagnon".
Le livre de la Jungle fait la part belle aux animaux: le tigre, le python, la panthère noire, les éléphants aux petites oreilles, les loups, les singes. L'histoire est un peu simpliste mais j'adore Kaa, avec ses yeux hypnotiques et ses anneaux, qui voudrait bien manger le petit d'homme (il a fait penser mon ami au conseiller du Prince Jean dans Robin des Bois de Disney). En revanche, Mowgli, qui se fait comprendre de tous les animaux, est un jeune chenapan désobéissant, mettant en péril sa vie et celle des animaux qui le protègent.
Ces trois films sont très musicaux (beaucoup de chansons). Il faut enfin noter que ces longs-métrages sont tellement connus et populaires que les studios Disney ont fait des suites (Le livre de la Jungle 2) ou des "remakes" avec des humains et des animaux (Les 101 dalmatiens, et Les 102...). Ce n'est pas forcément ce qu'ils ont fait de mieux!