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Le blog de Dasola
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31 octobre 2024

Moi, Osmane, pirate somalien - Laurent Mérer

J'ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) déniché tout récemment (mais pas dans une bouquinerie!) deux exemplaires, deux versions successives d'un même ouvrage, et le titre m'a amené à lire l'un puis à feuilleter l'autre. Bien entendu, c'est encore grâce au challenge Book trip en mer proposé par Fanja que je me suis focalisé dessus. 

Laurent Mérer, Moi, Osmane, pirate somalien
Editions Koutoubia / Editions Alphée, 2009, 122 pages
Editions du Rocher, 2012, 167 pages

 

Lorsque ce titre m'est tombé sous les yeux, j'ai tout d'abord cru qu'il s'agissait d'une véritable "autobiographie" (éventuellement "réécrite" par un journaliste ou un écrivain professionnel). Erreur! L'ouvrage est qualifié en "fiction romanesque" en quatrième de couv', mais le mot "roman" qui figure discrètement en page de titre de l'édition Koutoubia de 2009 est ... mis en couv' de l'édition de 2012. Pratiquement chaque paragraphe, voire chaque phrase, ont été réécrits (peut-être dans un style plus "nerveux"?). J'aimerais bien savoir si c'est l'auteur qui a décidé de sa propre  initiative d'"améliorer" son texte, ou bien si l'éditeur le lui a demandé, voire a demandé à un tiers de s'en charger... La seconde version du récit proprement dit est aussi plus longue (se finit p.102, contre p.79 dans la version 1... même si ce ne sont pas les mêmes polices de caractères).

 

Mais le fond n'a pas changé. Le principal du livre est composé d'un récit "à la première personne", qui commence par l'interception par des "commandos marine" en hélicoptère d'un 4 x 4 dans lequel se trouvait le fameux "Osmane" et six autres hommes, avec une partie de la rançon versée par les armateurs de l'Octant. Osmane arrive à s'échapper, il se rappelle ce qui l'a amené là, en Somalie, pas loin de la côte... Instruit (il parle anglais, est payé par une ONG italienne pour faire fonction d'instituteur dans un village côtier), il a vécu à Mogadiscio jusqu'à la mort de toute sa famille (en son absence) lors d'une explosion qui a anéanti la maisonnée entière dans le contexte de guerre civile. Puis, arrivé dans ledit village côtier, il y a vu les pêcheurs locaux en butte au pillage de la ressource halieutique par des chalutiers étrangers en l'absence de tout pouvoir étatique capable de les protéger, les pêcheurs sortant de vieux fusils pour se faire justice eux-mêmes en abordant et rançonnant ces navires, puis l'argent appelant l'argent, l'audace augmentant, l'activité se développer, plus ou moins par hasard, avec l'abordage d'un cargo en panne. Le tsunami de décembre 2004 a ramené sur les plages des fûts de déchets toxiques immergés illégalement devant les côtes somaliennes par un système mafieux (pratiquement des déchets "NBC", à lire l'auteur), rendant malades voire tuant poissons et humains. D'où la "professionnalisation" de la piraterie, seul moyen de faire désormais vivre la population locale avec tout un écosystème de soutiens/bénéficiaires/"ayants-droits" à terre... Mais l'aventure tournera mal pour notre narrateur, Osmane, alors qu'il a acheté un carnet pour commencer d'y raconter son histoire, avec le projet de passer illégalement au Yemen... ("épilogue": le crime ne paie pas... ses dollars n'ont pas été retrouvés!).

 

Né en 1948, l'officier de marine Laurent Mérer a quitté l'institution en 2006 (il avait rang, appellation et prérogatives de Vice-Amiral d'Escadre (VAE) correspondant à un officier général "quatre étoiles"). Il a été ALINDIEN [voir Wikipedia consulté le 29/10/2024], sujet de son premier ouvrage publié en 2006 (année où il a quitté la Marine), de 2001 à 2004. Sa bibliographie compte aujourd'hui plus de 10 ouvrages. On sent qu'il connaît son sujet, et que, à défaut de sympathie pour son personnage, il l'a conçu comme une synthèse explicative de la question de la piraterie contemporaine dont il se présente comme un spécialiste. J'ai trouvé l'aspect sociologique fort dans ce livre: pauvreté, conditions naturelles et environnement dégradés, contexte de guerre, drogue, afflux d'argent avec toute la convoitise d'accès aux produits occidentaux qui peut l'accompagner... 

 

J'ai lu ce livre "d'actualité" (qui présente donc l'originalité d'exister en deux versions) avec mon oeil de lecteur d'aujourd'hui, 12 et 15 ans après leur parution. Octant rebaptise de manière transparente le Ponant, voilier de croisière pris d'assaut en 2008 (par de petites embarcations rapides) dans le golfe d'Aden, avec 30 membres d'équipage à bord, puis amené le long des côtes du Puntland, à proximité du village côtier de Garaad (le nom du village a disparu dans la seconde édition). Les 6 pirates finalement arrêtés par les commandos marine ont été jugés en France (de même que ceux capturés lors des affaires du Carré d'As IV [2008] ou du Tanit [2009]). Entre 2007 et 2011, la France a connu une période de vide juridique (entre l'abrogation d'une loi de 1825 sur la piraterie et la mise en place d'une nouvelle législation). Tous les pirates condamnés en France doivent aujourd'hui avoir purgé leur peine (certaines des personnes capturées ont été acquittées et/ou ont obtenu des dommages-intérêts). À l'époque, le chef suprême des armées avait ordonné, dans ces trois affaires, l'intervention des commandos marine: un message d'impunité zéro de la part de la France... 

 

Dans les éléments qui complètent le roman proprement dit, plusieurs éléments ont disparu d'une édition sur l'autre. D'une part, une phrase (p.100) comparant les problématiques des moyens de lutte contre la piraterie et celles de la lutte contre la pollution par rejets illicites ("dégazages"). D'autre part, la proposition d'utiliser des "leurres" pour appâter les pirates (p.110). Enfin, cette édition reproduit deux tribunes publiés dans Le Figaro pour alerter sur les besoins de la Marine nationale. 

On trouve par contre dans la seconde version (à ce jour) deux grands développements: une compilation sur la piraterie à travers les âges, "les pirates d'hier et d'aujourd'hui": "pirates d'hier" (pp.111-132), puis "la piraterie aujourd'hui" (pp.135-167, largement complétée et actualisée). Le livre est intéressant en ce qu'il évoque, comme solutions à long terme, d'une part davantage d'aide au développement pour les populations locales au lieu de les abandonner à leur misère et aux mafias armées, et d'autre part un soin accru apporté au recrutement d'équipages plus nombreux et mieux formés, alors que l'économie mondiale repose beaucoup (trop?) sur le commerce maritime. 

 

Pour finir, je signalerai que j'ai retrouvé dans ce roman tant le film Hijacking que, en problématique annexe, la question des déchets "occidentaux" évoquée dans le roman Cargo pour l'enfer

30 octobre 2024

Miséricorde - Alain Guiraudie

Miséricorde d'Alain Guiraudie vaut la peine d'être vu pour les acteurs, en particulier Catherine Frot dans un registre plus grave que d'habitude. Le film débute avec Jérémie (Felix Kysyl, moins innocent qu'il ne paraît) qui arrive en voiture dans un petit village dans le sud de la France. Il doit assister aux funérailles de son ancien patron, un boulanger. Sans raison précise, il s'installe chez Martine (Catherine Frot) la veuve. Le fils de Martine voit d'un très mauvais oeil cet état de fait. Dans ce village, il y a aussi le curé affable très ambigu qui aime aller cueillir des champignons et il y a un voisin célibataire, ami de longue date de Jérémie. On assiste à un meurtre très violent. L'enquête teintée d'humour qui s'ensuit est menée par un gendarme inquisiteur et sa collègue. Il est aussi question d'hommes qui aiment les hommes. C'est une comédie très noire qui a une fin très amorale mais qui ne m'a pas dérangée. A vous de vous faire une opinion. Sinon, lire le billet de Pascale.

27 octobre 2024

Mission to Mars - Brian De Palma

J'ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) récemment déniché dans un bac d'occasion un DVD à un prix... imbattable (non, il n'était pas gratuit!). Et le soir même, j'en ai imposé le visionnage à dasola. Mais il m'en a fallu un second avant de rédiger le présent billet: au premier, j'étais trop "immergé" dans l'histoire pour bien "mémoriser"...  

Ce film de 2000 était censé se dérouler en 2020 (trop d'optimisme tue l'optimisme? Nous sommes désormais en 2024, toujours pas revenus sur la lune, et l'ISS n'est plus financée au-delà de quelques années... sans vraiment qu'une "station mondiale" soit dans les tiroirs!). Mission to mars débute sur terre, en juin 2020, par un "barbecue" typique des Etats-Unis, une réception de plein air entre collègues et amis: un couple, une petite famille afro-américaine, quelques comparses... y compris un arrivant solitaire de dernière minute, manifestement bien connu des autres. Le côté "science-fictionnesque" commence peut-être quand l'identité des maîtres des lieux est dévoilée! Pilote d'essai ou ingénieurs surdiplômés, les astronautes concernés par la première mission vers Mars s'entraînent depuis 12 ans pour cela. 

 

Treize mois plus tard, un petit robot ressemblant fort à l'astromobile Sojourner (1997 dans la réalité) roule sur Mars (l'équipe du film n'a pas su imaginer/anticiper le petit drone-hélicoptère Ingenuity, qui a volé sur mars en 2021... dans la réalité toujours! À moins qu'il faille se dire que c'est précisément lui qui filme de haut le rover), et envoie des images à la base Mars-1, où les voient quatre des astronautes que nous avions découverts sur terre. L'astromobile (qui s'appelle ici Arès-8) leur envoie des images qui les amènent à rallier les lieux en 20 minutes (à peine le temps d'envoyer à la "station mondiale spatiale" en orbite autour de la terre un message d'information... et d'amitié. Mais, sur une planète "étrangère", il ne faut pas aller chatouiller un truc "bizarre"... La mission "Mars-2" va se transformer en une mission de sauvetage d'un possible survivant (la "SMS" a reçu un message peu intelligible, mais qui permet d'espérer). Elle mettra 8 mois à arriver à la rescousse...  

 

Il y a peu de temps morts dans ce film très américain (l'un des tout premiers gestes de la mission de secours? Relever le drapeau américain de la base, tombé par terre - pardon, par mars). Certains aspects m'ont fait songer à 2001 Odyssée de l'espace, d'autres à Abyss. Sans oublier Rencontre du troisième type... Au final, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'un film tout à fait honorable, relativement réaliste (même si les images sont sans doute trop "léchées", trop parfaites, trop "hollywoodiennes"). Il faudra comparer avec les images réelles une fois l'exploit accompli (et ce sera certainement sous une forme et d'une manière autres que ce que ce film montre, bien entendu). 

 

Mais au-delà des péripéties imaginaires sur la planète Mars, ce qui a particulièrement attiré mon attention est d'ordre sociologique. Nous avons une image du couple tout à fait classique, mais l'image d'un astronaute noir sur un parfait pied d'égalité avec ses collègues (big hug compris) est peut-être plus inattendue (ou alors, je me fais une image fausse de nos Etats-Unis contemporains). En tout cas, je me suis demandé ce qu'il pouvait en être lors des premières sélections (Mercury Seven, etc.) d'astronautes par la NASA (alors que la ségrégation n'était encore pas bien loin)? Qu'en était-il pour les pilotes d'essai ou de pilotes d'avions militaires, "vivier" des premiers recrutements? Et ensuite, lorsque celui-ci a été élargi aux scientifiques? Et qui donc a été le premier astronaute noir?

Hé bien, je ne vais pas vous livrer "tout cuit" le résultat de mes recherches, mais je vous invite à effectuer les vôtres sur les noms suivants: Edward Joseph Dwight Jr., Robert Henry Lawrence Jr., Guion « Guy » Steward Bluford Jr., Mae Jemison. 

 

Mission to Mars n'est pas le film le plus connu de Brian De Palma et ne semble pas avoir explosé le box-office. Pour un budget variant entre 75 et 100 millions de dollars selon les sources, le film a rapporté seulement 60 millions aux Etats-Unis et 111 millions dans le monde, ce qui, pour un film américain, est synonyme d'échec. 

 

L'habillage du DVD (accès aux menus) est un peu trop "réalité virtuelle" pour moi, mais bon, c'est mon avis personnel... Les bonus comprennent évidemment une bande-annonce (très "américaine"). Mais surtout près de 40 minutes de "making-of" expliquant le soin apporté au décor, notamment. Tout le film a d'abord été "storyboardisé" sur ordinateur, il ne restait plus, ensuite, qu'à "produire" les images attendues suivant ce modèle pour remplacer les "séquences animées"... Bien sûr, ils nous vantent l'ingéniosité des "trucs" imaginés pour donner des impressions réalistes (apesanteur...). Mars en extérieur a nécessité 53 000 litres de peinture biodégradable... Maquettes, acteurs filmés sur fond bleu, images de synthèse, travail final d'intégration et de retouche par ordinateur... Toute la lyre a été utilisée, et c'était il y a (déjà) un quart de siècle! J'avoue qu'il y a une séquence qui, même en "dessin d'animation", mais avec en temps réel les voix des acteurs, m'a autant ému que dans le film. La "Art Gallery" raconte des histoires, rien qu'avec des suites d'images fixes (simples croquis, dessins, tableaux ou illustrations magnifiques), sans paroles. 

 

Bien évidemment, ce film s'inscrit dans mon challenge marsien

 

D'autres blogueurs en ont dit ou montré en leur temps davantage que moi, comme Shangols, Voracinephile (dernier billet en 2016), Thierry13

26 octobre 2024

Les guerriers de l'hiver - Olivier Norek

Avec Les guerriers de l'hiver (Editions Michel Lafon, 447 pages avec des annexes), Olivier Norek est désormais considéré comme un grand écrivain puisqu'il est en lice pour des prix littéraires en cette fin d'année. Norek s'est passionné pour l'histoire de la Finlande en 1939, lorsque Staline a décidé d'attaquer et d'envahir ce petit pays de 7 millions d'habitants. C'était le combat entre David et Goliath. Même si la Russie a gagné, elle n'en est pas ressortie grandie. Les Russes ont pensé gagner très vite, que cela ne serait qu'une formalité mais il s'avère que cette "guerre d'hiver" a duré 98 jours, entre le 30 novembre 1939 et le 13 mars 1940. Pendant cette période, le peuple finlandais a montré un courage admirable face à l'ennemi. Toutes les forces ont été mobilisées. Les Finlandais sont connus pour le Sisu, l'âme de la Finlande. Un mot intraduisible dans les autres langues. Olivier Norek s'est en particulier attaché à raconter l'histoire de quelques Finlandais de la 6ème compagnie du 2ème bataillon du 34ème régiment de la 12ème division du IVème corps d'armée. Parmi eux, il y avait Toivo, Onni, Pietari et Simo (surnommé la "mort blanche", ou Belaya Smert). Ce dernier était un sniper hors-pair qui était capable de tuer une cible humaine à plus 490 mètres de distance grâce à son arme M28/30. Il paraît que Simo Häyhä a tué environ 540 soldats russes en 98 jours avant d'être grièvement blessé à la mâchoire (on l'a cru mort). Pendant ces 98 jours, les conditions météorologiques étaient épouvantables. La température est parfois tombée à -50 degrés Celsius. Norek a écrit un récit haletant qui se lit d'une traite. Et ce n'est donc pas un roman policier, même si, dans la bibliothèque où j'ai emprunté l'ouvrage, il a été référencé comme tel. 

De nombreux blogs ont parlé de ce livre récent: Collectif polar (!), Sandrine (Tête de lecture), Luocine, Belette2911, Alex-mot-à-mots, LilouAude bouquine, Le murmure des âmes livres, Le sentier des mots, Aurélie (Des livres et moi), Nath (Mes lectures du dimanche)Lorenztradfin... Liste non exhaustive.

24 octobre 2024

Un livre sur la navigation

Encore un livre que j'ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) déniché dans la bibliothèque partagée en bas de chez dasola. Cette fois-ci, en m'arrêtant, j'y ai aperçu un livre beaucoup plus récent que d'autres, mais tout à fait en ligne avec mes actuels centres d'intérêt (ce n'est pas moi qui l'y avais mis)! 

Il s'agit d'un "Code Vagnon" pratiquement neuf (le prix encore dissimulé par la petite pastille indique qu'il doit s'agir d'un cadeau de Noël ou d'anniversaire...). J'ai sauté dessus. 

Le titre complet en est: "Permis plaisance option côtière, nouvelle édition, 100% à jour de la réforme 2022" (dépôt légal: mars 2022). J'ai donc appris à cette occasion qu'il y avait plusieurs "permis de navigation" (et qu'il y avait eu une réforme en 2022)... Celui visé ici "est obligatoire pour prendre la barre d'un bateau à moteur de plus de 6 CV dans la zone côtière, c'est-à-dire à moins de 6 milles nautiques d'un abri (voir la définition du mille et de l'abri, pp. 10 et 12)" [Généralités, p.7]. Mais il existe aussi l'option "eaux intérieures" pour les eaux intérieures (fluvial, rivière)... 

 

Comme le permis de conduire automobile, ce permis bateau est constitué d'une partie théorique et d'une partie pratique. Pour obtenir le permis, il faut passer par un organisme agréé par les services de l’Etat (centre d'examen, bateau-école équivalent à l'auto-école...). Mon "code Vagnon" est en fait un "manuel" permettant de potasser pour se préparer à la partie théorique de l'examen, avec des "questions" sous forme de QCM en fin de chaque chapitre. Au début, j'y ai glané de captivantes notions d'intérêt général. Mais ce livre contient également des informations plus pointues et nettement moins utiles au grand public (la signification précise des feux de signalisation nocturne... entre des dizaines d'exemples). Retenons pourtant la locution "pied de pilote" (p.51): une marge de sécurité à ajouter au tirant d'eau (pour ne pas risquer l'échouement) - prévoir une marge de sécurité, c'est utile dans bien des circonstances et des métiers! 

 

Les 200 pages du livre sont divisées en 10 chapitres, dont chacun est suivi d'un QCM "Je retiens et je teste mes connaissances" ("solutions" en fin de livre pour s'auto-évaluer facilement). Il est très dense en informations pratico-pratiques pour la navigation (connaître la météorologie et décider de la sortie en mer; sécurité en mer; balisage maritime; utiliser la VHF [radio]... entre autres chapitres). Deux pages d'Index sont bien utiles en fin de volume. 

 

Il faut être âgé d’au moins 16 ans révolus à la date de l’examen et fournir un certificat médical d’aptitude de moins de 12 mois. La partie pratique semble consister (si j'ai bien compris) en 1 h 30 de cours collectifs et 2 h à la barre d'un bateau où le formateur vérifiera la bonne assimilation des notions transmises et les compétences. J'ai cru comprendre que le taux de réussite était relativement élevé (90%?) et que l'ensemble (cours + examen + timbre) ne devait pas coûter plus de 500 euros...

 

Mais je ne suis pas certain que je conserverai cet exemplaire de Code Vagnon ad vitam aeternam dans ma bibliothèque. Il s'agit plutôt d'un livre que j'ai été intéressé de découvrir et dont je suis content de connaître l'existence. Mais si me vient un jour l'envie de passer mon "permis bateau", je chercherai alors la documentation du moment! Je vais donc sans doute le "remettre en circulation"... comme son possesseur initial, une fois qu'il n'en a plus eu l'utilité, du moins je le suppose!

 

J'ai encore quelques idées sur des billets pour le challenge Book trip en mer organisé par Fanja, il ne me reste plus qu'à lire ou relire les bouquins correspondants... puis à rédiger mes billets, avant fin novembre 2024!

23 octobre 2024

Norah - Tawfik Alzaidi

Voici un film sorti dans très peu de salles mais qui, j'espère, trouvera son public. Norah  a été réalisé par Tawfik Alzaidi dont c'est le premier long-métrage. L'histoire se passe en 1996 dans un village au milieu de nulle part dans une des régions arides d'Arabie Saoudite. Il n'y a pas d'électricité et aucun confort moderne. Les hommes du village qui discutent beaucoup dînent sous une tente. Ils sont réfractaires à tout ce que ce qui est culture et progrès. Apprendre à lire et à écrire ne sert à rien. Ce sont des éleveurs de moutons et pour eux, rien d'autre existe. Norah, une jeune femme qui doit être mariée prochainement à un homme du village, est orpheline. Elle a été élevée par sa tante et son oncle. C'est grâce aux magazines féminins que lui apporte clandestinement l'épicier du village que Norah rêve de sortir de son carcan et de ce village où elle se sent prisonnière, mais sa tante lui assure qu'elle vivra là jusqu'à sa mort. Mais tout change quand Nader, le nouvel instituteur, arrive de la ville afin d'enseigner la lecture et l'écriture à des garçons. Le petit frère de Norah est un des élèves et c'est lui que Nader va dessiner pour le récompenser d'un bon résultat à une interrogation écrite. A partir de là, Norah rêve aussi d'avoir son portrait. Les séances de pose se passent dans l'arrière-boutique de l'épicier. Norah porte son niqab un peu transparent qui fait que Nader peut deviner les traits de son visage. J'ai aimé l'ambiance de ce film et une révélation finale à laquelle je ne m'attendais pas. Le film en dit beaucoup sur la condition des femmes (et des hommes) dans ce pays si riche où des gens vivent dans l'ignorance et dans un certain dénuement.

P.S.: pour répondre au commentaire de Miriam (voir ci-dessous), j'avais aussi aimé Wadjda. Le film était sorti il y a 11 ans.

19 octobre 2024

Trilogie La fosse aux vents - Roger Vercel

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) poursuis mes participations aux trois challenges Book trip en mer de Fanja, Monde ouvrier, mondes du travail d'Ingannmic et 2024 sera toujours classique organisé par Nathalie, en évoquant de nouveau l'oeuvre de Roger Vercel, mais cette fois-ci avec une trilogie complète.

Ceux de la "Galatée", Le livre de Poche N°4034, 1975 (Copyright Albin Michel 1949), 248 pages
La peau du diable, Ed. Albin Michel, 1950, 324 pages
Atalante, Ed. Albin Michel, 1951, 302 pages

 

Dans la trilogie La Fosse aux vents, on suit sur près de 20 ans (de 1897 à la guerre de 1914) le parcours d'un jeune marin (au caractère affirmé), d'abord matelot (gabier), puis second capitaine (après avoir suivi l'Ecole d'Hydrographie de Saint-Malo), et enfin capitaine au long cours. Une ascension sociale, qui lui ouvre l'esprit, sans changer énormément, au fond, son caractère d'origine.

Ce livre de poche, Ceux de la "Galatée", m'a été offert en 1979 par celle de mes grand-mères qui avait dû lire ce titre à parution (pour mes 15 ans). Par contre, les tomes suivants ne sont jamais parus en Livre de Poche, quelle qu'en soit la raison (résultats financiers insuffisants, changement de politique éditoriale, ...). Mais j'avais trouvé, quelques années après, la suite en occasion.

Le héros du livre, Pierre Rolland, n'apparaît au départ que comme l'un des matelots de l'équipage de la Galatée commandée par le capitaine Le Gac. Nous sommes en avril 1897, le bateau est à Dunkerque, en partance vers Iquique (Chili) et San Francisco. L'embarquement des matelots pour ce long voyage, c'est tout un poème. Rolland est ramené le dernier par les gendarmes (cependant que le "pilotin", Jean Barquet, avait couché à bord dès avant le départ). Un "pilotin", c'est un navigant-qui-paye (enfin, sa famille...) pour le voyage ("tu prends la place d'un petit gars qui aurait eu besoin de naviguer pour manger", comme on lui dit). Ce que j'avais apprécié dès ma première lecture, c'est que tout est clairement expliqué du métier de marin sur un grand voilier (deux douzaines d'hommes pour de longues semaines de mer), presque pédagogiquement (même si chacun, du matelot aux officiers, a son propre caractère et sa manière de faire et d'être). p.154, le second, Monsieur Monnard, offre à Rolland la possibilité de devenir officier - tout en lui expliquant qu'il le fait parce que c'est son métier de tirer le maximum des hommes, comme du navire. On a pu voir évoluer le jeune marin, d'un orgueil difficilement domptable et qui n'apprécie la faiblesse ni chez les autres (pauvre pilotin...) ni chez lui-même. Les vents ramènent enfin le bateau à Dunkerque p.194, et Rolland ira suivre le cours préparatoire au concours d'entrée à "Hydro" proposé par l'instituteur Rémy en étant logé chez le frère (prêtre tuberculeux) de Monsieur Monnard (il n'y a malheureusement pas de date mais si l'on considère que les cours sont commencés depuis un mois, je suppose que l'on doit être fin septembre / début octobre?). Une fois de plus, notre jeune matelot se comportera comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, refusant l'attachement qui point chez la fille de l'instituteur. Mais il réussit l'examen pour le cours "au long cours" de l'Ecole d'hydrographie, et le livre finit abruptement. 

 

La peau du diable, ça parle d'un cyclone. Mais, bien entendu, pas uniquement de cela. Durant les 20 premières pages, Pierre Rolland se remémore... On apprend dès les premières pages qu'il a "enseveli sa jeunesse" (à 25 ans) devant la tombe du capitaine Monnard, sous les ordres duquel il avait été durant deux ans lieutenant puis second avant qu'il meure stupidement du tétanos. Lorsqu'il rejoint son nouveau poste sur l'Antonine à Port Talbot (Royaume-Uni, pays de Galles), il est officier depuis 5 ans, a navigué sur l'Astrée (capitaine Bouteloup), puis sur le quatre-mâts l'Espérance (capitaine Arlozzi). Deux capitaines qui ne l'ont guère gâté dans leurs rapports, lui rejetant la responsabilité de leurs diverses "fortunes de mer" (démâtage ou feu à bord aussi bien que "perte de face"), alors que "le second n'est qu'un exécutant payé pour donner l'exemple de l'obéissance la plus absolue" (p.21). L'Antonine est commandé par le capitaine Thirard (premier lieutenant Berteux, second lieutenant Poullain). Cette fois, c'est vers la Nouvelle-Calédonie que se dirige le bateau pour aller y charger son nickel. Encore une fois, nous voyons vivre et "fonctionner" tout un équipage durant un "aller-et-retour" riche en histoires individuelles. 

Sur ce navire à coque en fer, vergues et voiles montent grâce à un treuil à vapeur. Mais le "groumage", ces récriminations si universellement tolérées que les hommes prétendaient, en rigolant, abandonner cinq pour cent de leur salaire afin d'y avoir droit (p.88) est toujours présent. Dicton de marin (p.34): "La pluie, c'est de la pluie; le vent, c'est du vent; mais de la pluie et du vent c'est du mauvais temps". Et l'équipage peut passer des jours à s'efforcer de ne pas dormir à coup de récits interminables (Jean de l'Ours, p.96).

Le capitaine Thirard effectue son dernier voyage, mais Rolland met du temps à comprendre exactement ce qui l'y pousse: "il savait avec quelle obstination un capitaine peut s'accrocher à son commandement. s'il descendait de sa dunette, dix se précipiteraient pour l'y remplacer. Et après, pour y remonter..." (p.33). p.101: "second capitaine, cela signifiait bien suppléant, remplaçant du commandant empêché, et non pas "qui vient derrière le premier"", est-il mentionné en aparté... Cependant que le second doit savoir tout faire, y compris "arranger le coup" pour une gamine éperdue réfugiée à bord dans le but d'échapper à son père qui la bat quand il est saoul. Mais c'est bien le capitaine Thirard, presque à l'agonie, qui saura insuffler à l'équipage l'espoir nécessaire pour traverser le fameux cyclone et réussir à ramener ce qui reste du bateau vers la Nouvelle-Calédonie qu'ils avaient quittée peu avant. C'est un "vapeur" qui remorque au port de Nouméa le voilier désemparé. Quand Rolland ramène le navire à bon port vers la Métropole (en 98 jours, de la Nouvelle-Calédonie au Havre) - "Un voyage dont on reviendrait moins sûr de soi qu'on était parti" (p.317) -, son poste de capitaine lui est enfin confirmé.

On doit bien être en 1905: il est fait allusion au fait que la France renonce à ses pêcheries à Terre-Neuve à la suite d’un accord global avec le Royaume-Uni (1904), ou aux persécutions combistes. J'ai retrouvé avec plaisir dans ce volume une narration bien huilée, au point que je revoyais des péripéties à l'avance, alors que je ne l'avais plus relu depuis longtemps. 

 

Quand débute Atalante, Pierre Rolland est désormais capitaine depuis plusieurs années (il commande donc l'Atalante, après l'Andromède, la Marie-Laurentine, l'Argonaute et le Saint-Sever). Mais il reste muré dans sa solitude. Lorsqu'il rejoint des capitaines, ses pairs, qu'il retrouve aux quatre coins du monde, il fréquente des collègues, non des amis. Paradoxe: lui, l'homme qui n'aime toujours rien tant que sa liberté, est un capitaine qui hait les propagandistes libertaires qui viennent demander aux matelots s'ils ont à se plaindre de leur capitaine... Et il a toujours fui éperdument l'attachement à une femme. Jusqu'au jour où son second l'invite au mariage de sa soeur. L'on apprend qu'il arrivait que des épouses de "cap-horniers" embarquent à bord pour le voyage (à condition de ne jamais interférer avec les tâches quotidiennes du capitaine, qui se doit tout à son bateau). Mais, pour la jeune épousée Geneviève Rolland, qui ne supporte malheureusement pas la navigation à bord d'un voilier, le voyage aller est tragique. Pierre Rolland est une fois de plus trop dur pour lui-même comme pour les autres, alors que ceux-ci se laissent briser... À la fin de cette trilogie seulement, à force d'être confronté à ce qu'il lui semble juste de faire, entre force et faiblesse, il a sans doute réussi à faire bouger son propre curseur pour estimer celles-ci. 

Ce dernier volume est, plus que les autres peut-être, celui de la nostalgie d'une époque condamnée. C'est d'autant plus perceptible que nous avons vu passer l'époque de la "routine" de ces voyages de trois-mâts ou quatre-mats cap-horniers, dédiés au transport de pondéreux en utilisant juste la force gratuite du vent pour transporter leur cargaison. Les capitaines se payaient, à l'origine, le plaisir de régater victorieusement, avec leurs "lévriers des mers", face aux "vapeurs" au machines encore peu rapides et grosses consommatrices de charbon. Mais c'est un chant du cygne. Comme le remarque le capitaine Rolland, "il se construit deux [voiliers] pour dix qu'on désarme. Avant 10 ans, cette marine à voiles aura disparu."

Lorsque le roman se conclut, Pierre Rolland, lieutenant de vaisseau auxiliaire commandant durant la guerre le voilier Caldera, a ramené son équipage mais non son navire, coulé par un sous-marin. Il explique avec force au conseil de guerre qu'un voilier encalminé est impuissant contre un sous-marin, en surface, qui l'engage au canon tout en restant soigneusement hors de portée... et qu'il s'est refusé à faire massacrer vainement son équipage. Les dernières pages sont belles (je trouve). Pierre Rolland y a donc achevé son "parcours initiatique", tout en refusant de sortir de l'impasse superbe où il s'est engagé dans sa jeunesse, et c'est Jean Barquet, devenu armateur, qui lui offre la seule porte de sortie honorable: prendre le commandement d'un "bateau-piège" destiné à lutter contre les sous-marins (1). Je me rappelle que ma grand-mère m'avait cité "par coeur" la phrase de conclusion: "oh, des "après", sur ces bateaux-là, même en ne faisant que son service, il ne doit pas y en avoir pour tout le monde". 

Je souris aujourd'hui en lisant mon annotation sur ce 3e tome: "enfin! Depuis le temps que je le cherchais...". Mais, à 19 ans, 2 ans + 2 ans pour compléter la trilogie (1981 et 1983), ça avait dû me paraître une durée excessivement longue. 

 

Aujourd'hui (au XXIe siècle), on revient à la "propulsion à vent" (pour économiser les "combustibles fossiles") et à son énergie gratuite (ou du moins à des cargos à propulsion "mixte" et plus économique), mais il y a autant de différence entre les "mâts-voiles" ou les "mâts-rotors" d'aujourd'hui et les voiles en toile de la marine d'antan qu'il y en a entre nos éoliennes productrices d'électricité et les "moulins à vents" de naguère. 

 

Pour en savoir plus sur les cap-horniers de la "grande époque" (fin du XIXe s. et début du XXe), on consultera utilement le site d'une association qui a pris la suite de l'AICH (Amicale Internationale des capitaines au long cours Cap-Horniers), disparue en 2003 avec les derniers Cap-Horniers français. Je me rappelle avoir visité il y a déjà bien 10 ans, à Saint-Malo, le Musée des Cap-Horniers (fermé en 2019), dans la Tour Solidor. J'ai cru comprendre que son patrimoine avait été repris par le futur musée maritime qui devrait ouvrir en 2028. 

 

(1) P.S. du 21/10/2024: à titre d'exemple de "duel au canon entre un voilier et un U-Boot", on lira avec intérêt Dominique Le Brun, La  vraie histoire des corsaires, Tallandier, 2024, pp.237-248).

18 octobre 2024

Le chant maléfique - Eric Fouassier

J'ai retrouvé avec plaisir Valentin Verne et sa dulcinée Aglaé Marceau, une jeune actrice devenue membre à part entière du bureau des affaires occultes. Dans ce quatrième tome du Bureau des affaires occultes - Le chant maléfique (Edition Albin Michel, 400 pages plus 5 pages de notes), nous sommes en 1832 à Paris où le choléra sévit (Casimir Perier, président du Conseil des ministres français, atteint de ce mal, est à l'article de la mort) et Louis-Philippe, roi des Français règne depuis deux ans à la suite de la révolution de juillet de 1830. Valentin Verne est chargé d'une enquête secrète sous couverture qui l'emmène en Vendée où des légitimistes, avec à leur tête, la duchesse de Berry, aspirent à ce que le comte de Chambord Henri V (le fils de la duchesse) puisse accéder au trône. On demande à Valentin de découvrir qui a tué deux des trésoriers ralliés à la cause des légitimistes. L'argent en leur possession a disparu. Car tout le monde sait que l'argent est le nerf de la guerre. De son côté, à Paris, Aglaé va essayer de sauver la tête d'un jeune homme accusé du meurtre d'un certain Crayencourt, un homme d'affaires qui s'est enrichi grâce à des coups boursiers. Le roman alterne les deux récits, l'intrigue vendéenne étant la principale. Valentin rencontre beaucoup d'obstacles sur un chemin semé d'embûches et des personnages qui jouent double-jeu. Il est même question des Thugs et de la déesse de Kali quand les meurtres perpétrés sont précédés par le chant de l'instrument de musique hindou, le ramsinga. Le roman est prenant. Vivement le cinquième tome où l'on retrouvera ensemble Valentin et Aglaé (et Vidocq). 

Voir aussi Belette2911Caroline du blog Le murmure des âmes livres, Livressedunoir, Aurélie de Des livres et moi, Bianca de Des livres, des livres, A la page des livres, Badgeekette

15 octobre 2024

Le robot sauvage - Chris Sanders

Je viens de voir Le robot sauvage de Chris Sanders, un film d'animation très sympathique qui se passe sur une île déserte où beaucoup d'animaux, proies ou prédateurs se côtoient. C'est là qu'un robot Rozzen 7134 (diminutif "Roz") atterrit par inadvertance après une grosse tempête. Roz est programmé pour aider son prochain. Il est plein de sollicitude envers les êtres qu'il rencontre. Malheureusement, les animaux s'enfuient à son approche. Ils le traitent de monstre, même si Roz arrive à traduire le langage de chaque animal. Roz ayant provoqué l'écrasement d'un nid d'oies, il recueille le dernier oeuf prêt à éclore. Joli-bec, un adorable oison, considère tout de suite que Roz est sa maman (la voix du robot est bien féminine). Grâce à un renard rusé mais gentil et à Roz, Joli-bec va apprendre à nager et à voler, au grand dam d'autres oies qui se moquent de lui. Il est aidé par un faucon et par des opossums. Je vous passe toutes les nombreuses péripéties qui vont permettre à Roz de se faire accepter par le monde animal. C'est une histoire pleine d'optimisme et de bons sentiments sans tomber dans la mièvrerie. Grands et petits ne peuvent qu'apprécier ce film que j'ai vu dans une salle où il n'y avait que des adultes. 

14 octobre 2024

Les solariens - Norman Spinrad

J'ai (ta d loi d cine, "squatter" chez dasola) eu la chance de tomber, parmi des livres d'occasion, sur un titre que j'avais inscrit sur ma LAL grâce à Fattorius: un livre de science-fiction que l'on peut faire rentrer dans la catégorie des "classiques" (selon la définition de Nathalie pour son challenge 2024 sera classique aussi) puisqu'il date d'avant 1970, et qui peut aussi compter pour le 12e challenge de l'imaginaire (organisé par Tornade). Mais c'est seulement vers la fin de ma lecture que j'ai découvert qu'il pouvait aussi participer à mon challenge marsien

Norman Spinrad, Les Solariens, bibliothèque Marabout Science fiction N°329, 1969
(paru aux Etats-Unis en 1966 en anglais), 240 pages. 

 

Lorsque nous lisons comme ici de la SF datant d'il y a plusieurs décennies, nous avons la chance (je crois que c'est bien une chance) de pouvoir nous dire "Tiens, tel "successeur" connaissait-il ce bouquin, dont un de ses propres romans me paraît reprendre un élément-clé pour l'amener dans une tout autre direction?".

 

Cette édition porte en sous-titre "Pour sauver l'humanité, des êtres venus du soleil". Mais l'image apparaît trompeuse. Du moins, la couverture ne me "parle" guère. Alors, qu'avons-nous là?

 

Le bouquin commence en pleine bataille: la Onzième flotte (dans le camp des humains), commandée par l'officier supérieur Jay Palmer, s'apprête à affronter une flotte Duglaari dans le système Sylvanna. Quelques pages plus tard, notre commandant a réussi à sauver une partie de ses vaisseaux, mais le système est tombé aux mains de l'ennemi. Lors du débriefing, on comprend que, si doués soient-ils, tous les officiers et jusqu'aux généraux voire au commandant suprême côté humain sont "tenus en bride" alors que la stratégie humaine est décidée par ordinateur (une intelligence artificielle, mmmmh?), qui effectue systématiquement les meilleurs choix possibles en fonction des moyens disponibles. Depuis des siècles, les humains résistent ainsi au "grignotage", perdant vaisseau par vaisseau, système par système, dans une lutte retardatrice face aux Duglaari plus nombreux depuis le départ, avec l'espoir que, du "Système solaire" (à l'origine de l'expansion de l'humanité dans l'espace, il y a fort longtemps... mais qui s'est "retiré sous sa tente", comme Achille, il y a quelques siècles) arrive comme promis du renfort pour une victoire décisive. Le temps est justement venu. Mais on attend une armée invincible, et l'on voit juste venir se poser un vaisseau qui ne paye pas de mine d'où débarque un groupe humain. S'agit-il (ou non) de super-héros? Très vite est prise la décision d'envoyer une ambassade aux Duglaari. Tiens, si le commandant Jay Palmer prenait le titre d'ambassadeur des humains? Durant le voyage, chez les Duglaari, et encore par la suite, il va aller de surprises en surprises...

 

Les planètes de notre système solaire, dont Mars, y apparaissent vers la fin du livre (à partir de la page 196 ou environ?), à l'occasion de la "visite guidée" du système Sol. Et je ne vous en dirai pas davantage (lisez le livre!).

 

J'ajouterai juste (pour éclairer ce que je disais en introduction) que, pour ma part, Les solariens m'a fait songer à La stratégie Ender d'Orson Scott Carr (publié en 1985 mais prolongeant une de ses nouvelles datant de 1977). Mais je suis sûr qu'il y a bien d'autres références possibles (jusqu'à l'univers étendu de Star Wars - désormais hors du "canon"). 

 

Outre Fatorius déjà cité, le blog Les carnets dystopiques a aussi parlé du roman Les solariens. En regardant dans les archives des précédents challenges "Summer Star Wars", j'ai aussi déniché un vieux billet signé A.C. de Haenne

11 octobre 2024

The Apprentice - Ali Abbasi

Voici encore un film qui m'a beaucoup plu. Vous saurez tout (ou presque) sur l'ascension de Donald Trump qui fut le 45ème président des Etats-Unis. The Apprentice du réalisateur danois d'origine iranienne Ali Abbasi raconte de manière enlevée et sans temps mort la vie de Donald Trump à partir de sa rencontre avec Roy Cohn, l'avocat qui est devenu célèbre au temps du McCarthysme, et qui fut en partie le responsable de la condamnation à mort d'Ethel Rosenberg avec son mari Julius en 1951. Trump et Cohn se sont rencontrés dans les années 70. Roy Cohn est devenu l'avocat de la famille de Donald Trump et de Trump lui-même lorsque celui-ci s'est vu accuser de discrimination quand il louait des appartements dans le quartier du Queens. Car Trump avec son père font des affaires dans l'immobilier et le rêve de Donald est de construire une tour qui ferait hôtel et immeuble d'habitation au centre de Manhattan: la future "Trump Tower". Les trois conseils de Cohn (mort du sida en 1986 à 59 ans) à Trump furent : "attaque, attaque, attaque", "n'avoue jamais" et "revendique la victoire même quand tu perds". Trump a retenu la leçon. On assiste aussi à la rencontre de Trump avec sa première femme, Ivana. Au fur et à mesure, on voit que Trump prend de l'assurance et il devient assez odieux avec ceux qui l'ont aidé. Il n'a aucun état d'âme, même envers sa famille. C'est sûr que si Trump voit le film un jour, il ne va pas être content. Roy Cohn qui n'était pas très recommandable devient presque sympathique, surtout à la fin. Un film de deux heures que je recommande. J'ai trouvé excellents les deux acteurs principaux, Sebastian Stan (Trump) et Jeremy Strong (Cohn). 

8 octobre 2024

L'histoire de Souleymane - Boris Lojkine

Mercredi 9 octobre 2024 sort un film formidable qui ne peut pas laisser indifférent. L'histoire de Souleymane de Boris Lojkine suit, sans le lâcher, Souleymane Sangare (Abou Sangare, une révélation), un jeune Guinéen sans papiers qui circule comme un fou en vélo dans Paris. Il fait des livraisons grâce à un compte que lui "prête" un des ses compatriotes (qui lui prélève 120 euros tout de même) toutes les semaines sur ses livraisons. C'est un vrai "racket". Et Souleymane est anxieux, car dans trois jours, il doit passer un entretien à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Pour info, Abou Sangare, le jeune acteur de 23 ans en est à son 3ème refus de demandeur d'asile. Il est en train de faire sa quatrième demande. Dans la vie, il est mécanicien sans papiers. Il est arrivé en France en 2017. Le réalisateur s'est pas mal inspiré de la vie d'Abou Sangare. Pour en revenir au film, on se rend compte que même s'il a des contacts avec d'autres livreurs, Souleymane est très seul. C'est chacun pour soi et il n'y a pas beaucoup de solidarité car les liens se résument à une histoire d'argent. J'espère qu'avec ce film, l'acteur va enfin obtenir des papiers en règle. Il le mérite. Il s'est mis à apprendre à lire et à écrire le français dès son arrivée alors qu'il n'a jamais été à l'école en Guinée. Grâce son cachet, il a pu rembourser ses dettes. Le film n'a pas de gras, aucun plan inutile. Je vous le recommande chaudement. 

7 octobre 2024

La vie secrète des jeunes, T.I & T.II - Riad Sattouf

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) finalise aujourd'hui, pour la parution du mois dans ma série "Hommages du 7", un billet longtemps resté "en jachère". J'avais, au premier semestre, fini par me procurer les deux premiers tomes de La vie secrète des jeunes, dont j'avais chroniqué naguère le tome III. Et ceci, après avoir enfin lu le sixième et dernier volume de L'Arabe du futur, où Riad Sattouf raconte son bac, ses études de dessinateur professionnel à l'Ecole des Gobelins, la publication de ses premiers albums, et accessoirement sa rencontre avec Charlie Hebdo (j'y reviendrai plus bas). J'ai pris en photo les couvertures et une sélection de pages. 

Riad Sattouf, La vie secrète des jeunes, L'Association (T.I en 2007 & T.II en 2010). 
Le tome I comprend des dessins publiés dans Charlie Hebdo de 2004 à 2007, l'exemplaire que j'ai eu entre les mains correspondait à une réimpression en août 2009, 4ème édition (DL 4ème trim. 2007).

Voici la 4ème de couv' du tome II (imprimé en mars 2010).

 

Je n'ai plus aujourd'hui ces albums, rendus en bibliothèque il y a des mois. C'est grâce à dasola que j'ai retrouvé les photos de pages prises lorsque je les avais lus, pour les quelques citations ci-dessous. Impossible par contre de les attribuer avec certitude à l'un ou à l'autre album, et ce d'autant moins qu'ils ne sont pas paginés... J'avais en tout cas noté que le tome I comportait 154 planches (dont une histoire en deux planches), et le tome II 140 planches, avec plusieurs histoires se déroulant en 3 planches. 

Parfois, la planche est très bavarde, parfois presque muette, avec des textes auxquels il arrive d'être "hard". J'ai de préférence relevé celles qui m'ont fait sourire plutôt que les innombrables qui mettent en évidence la bêtise, la vulgarité, la violence (physique ou symbolique), ou la méchanceté gratuite (ou du moins ce qui, à toute première vue et avant toute analyse plus profonde, nous est montré, "brut", comme tel), souvent désespérante. 

Au fil des pages, nous avons ici les jeunes bourgeois et bourgeoises d'un côté (futilité), ou les jeunes bobos des milieux de la culture (déconnexion du monde réel?), les cailleras de l'autre (langage grossier et répétitif, ponctué de fisdeput à toutes les sauces, de menaces verbales lorsque ce n'est pas de baffes...). Et ces tronches, bon sang... 

Des situations professionnelles (on ne voit pas le client qui vient se plaindre au bureau de poste)...

On ne voit pas le client intimidé par son "réparateur"...

La plus triste des deux n'est pas forcément l'enfant pour son premier jour d'école...

Maltraitance mentale, ça existe?

Un caquet bien rabattu ;-)

Et autant pour le lourdaud qui ne comprend pas...

L'histoire ne dit pas si cette jeune femme aux yeux azimutés avait réussi, ou non, à faire son trou à Charlie...

La bave de la vieille grenouille n'a apparemment pas atteint la jeune colombe ;-)

Sans commentaire.

La honte de l'accompagnatrice...

La culture... c'est ce qui restera? 

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Ci-dessus les pages de L'Arabe du futur où Riad rencontre Charlie... (désolé pour la qualité des photos, prises avant la "migration" de canalblog!)

 

En fait, j'avais commencé à rédiger cet article avant la dissolution [non, dasola, pas du gouvernement! De l'Assemblée nationale...], puis bizarrement, je n'ai pas eu envie de le publier à ce moment-là... De son côté, l'auteur n'a-t-il pas arrêté cette série parce que son contenu le déprimait? Je remarque, en tout cas, que j'ai choisi ci-dessus surtout des pages de gauche (?)...

 

Comme je l'avais déjà noté en parlant du tome III, on peut trouver quelques articles sur l'un ou l'autre des albums de cette série. J'y rajoute Mo' du bar à BD (dernier billet en 2022), Belzaran du Blog Brothers, Argoul, Li-An (elle-même dessinatrice), Une comète (son ancien blog), Playne sur le vieux blog Culture's Pub (dernier billet en 2013). 

 

PS: selon les dernières informations que j'ai vues sur Riad Sattouf, après avoir terminé sa série en 9 albums (un par année) titrée Les cahiers d'Esther, histoire de mes [10 à 18] ans, il donne une sorte de suite à son Arabe du futur (6 tomes autobiographiques sur son enfance) avec Moi, Fadi le frère volé (où a la parole son jeune frère, enlevé tout jeune enfant par son père et élevé en Syrie).

 

*** Je suis Charlie ***

4 octobre 2024

Quand vient l'automne - François Ozon

Après 15 jours de disette par manque d'envie, je viens d'aller voir Quand vient l'automne, le nouveau film de François Ozon qui m'a absorbée. On est enveloppé par cette histoire. Je ne peux pas mieux dire. Michelle (Hélène Vincent, magnifique), une octogénaire, vit dans une grande maison près de Cosne-sur-Loire. La maison est entourée d'un potager en friche. Avec sa vieille et meilleure amie, Marie-Claude (Josiane Balasko, très sobre), elles se voient fréquemment et Michelle accompagne souvent Marie-Claude en voiture pour que cette dernière aille visiter son fils Vincent (Pierre Lottin) incarcéré. Valérie (Ludivine Sagnier), la fille de Michelle, arrive avec son jeune fils, Lucas, qui doit passer une semaine de vacances avec sa grand-mère. Dès son arrivée et après avoir été odieuse avec sa mère, Valérie est victime d'un malaise, un empoisonnement alimentaire. Sa mère, après avoir cueilli des champignons avec Marie-Claude, les avait cuisinés et servis au déjeuner. Michelle et Lucas n'en n'ont pas pris. Banal accident ou empoisonnement intentionnel? On ne le saura pas mais cela va déclencher plusieurs événements dont un tragique qui se passe hors champ. Tout reste très feutré mais on apprend, au bout de 50 minutes de film, le passé de Michelle qui fait que sa fille la méprise. Un film d'atmosphère qui m'a beaucoup plu.

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