Le Mozart des pickpockets - Philippe Pollet Villard
Je profite du fait que ce court-métrage est passé sur France 3 dans la nuit du lundi 31 mars au mardi 1er avril à 01 h 30 (grrrr... Sans blague, quel horaire!) pour accrocher mon billet dans leur dos.
Le Mozart des pickpockets (2006), qui vient d'être récompensé par le César et l'Oscar du meilleur court-métrage de fiction cette année, est paru en DVD pour un prix modique, avec deux autres courts, La baguette et Ma vie sur le trottoir du même réalisateur, Philippe Pollet Villard. Ce dernier est aussi le comédien principal et scénariste et il vient de publier un roman, La fabrique de souvenirs (Flammarion). Dans le Mozart des Pickpokets (qui dure 31 minutes), après que leurs complices aient été arrêtés en flagrant délit de vol, deux pickpockets très "loosers", Philippe et Richard, se retrouvent à recueillir un petit gamin sourd, qui se révèle très doué comme pickpocket en vidant les sacs à main dans les grands cinémas. Entretemps, on apprend à s'attacher à ces deux hommes complètement déconnectés de la réalité, très gaffeurs, et, somme toute, bien moins doués dans ce "métier" de pickpocket. Film et personnages sont sympathiques. Dans La baguette, film antérieur au Mozart... (il est de 2003), nous retrouvons Philippe et Richard, récemment sortis de prison et sans argent, qui décident de faire un braquage dans une épicerie, avec comme arme une barre de fer dissimulée dans une baguette de pain. Bien évidemment, rien ne se déroule comme prévu, et comme Philippe et Richard ont faim, ils finissent par manger la baguette. Dans Ma vie sur le trottoir (1997), on fait la connaissance de Philippe, qui, en faisant du porte à porte pour vendre des aspirateurs, a rencontré Jacqueline, divorcée de son mari, plus très jeune, prostituée et propriétaire d'un s*x-sh*p. Tout naturellement, Philippe s'est retrouvé être son souteneur (mais à la bonne franquette), il s'est installé chez elle et est devenu gérant du magasin. Le souci de Philippe qui s'écoute parler est de trouver une énième danseuse-actrice pour le p**p-sh*w. Le court-métrage finit autour d'un lapin au four brûlé. Je dirais que Philippe Pollet Villard a un style bien à lui. Ses dialogues sont très bien écrits, souvent poétiques, les situations sont drôles, c'est enlevé. 10 ans séparent Ma vie... et Le Mozart...: cela se voit dans la façon de filmer. Dans Le Mozart des Pickpockets, les plans sont plus travaillés, il y a des effets de caméra avec travelling arrière. Le montage aussi s'est bien amélioré. J'espère que, dans un futur proche, Philippe Pollet Villard aura l'occasion de faire un long-métrage.