La source thermale d'Akitsu - Kiju Yoshida

Je n'avais jamais entendu parler du réalisateur, j'ai des lacunes concernant le cinéma asiatique. J'ai lu une très bonne critique de Vierasouto renforcée par un commentaire élogieux de Dr Orlof. N'ayant pu assister à une projection à cause d'un incident technique, je n'ai pas renoncé à le voir et j'y suis allée le lendemain. A part la très belle photo de ce film (les couleurs sont magnifiques dans les tons ocre et jaune), je m'attendais vraiment à autre chose. La source thermale d'Akitsu de Kiju Yoshida (1962) m'a déçue. Le film débute au Japon à la toute fin de la seconde guerre mondiale. On voit des gens s'enfuir dans un train. Il y encore des bombardements. Un jeune homme, Shusaku Kawamoto, tuberculeux (à ce qu'il semble), se retrouve à Akitsu pour se soigner mais une dépression suite à la défaite du Japon le pousse à vouloir se suicider. Shinko, fille d'un aubergiste d’Akitsu, arrive à l’en dissuader. Petit à petit, elle en tombe amoureuse. Désormais, l’histoire est une suite de rencontres, souvent éphémères, entre Shinko et Shusaku, car ce dernier part vivre et travailler à Tokyo. Il se marie et a une petite fille. Shinko, elle, ne se mariera jamais. Shusaku sera son seul amour. La fin est bien évidemment tragique. Ma déception vient de deux éléments: d'abord, l’acteur principal que je trouve terne par rapport à l’actrice qui est lumineuse (Mariko Okada), on ne voit qu’elle. On se demande comment elle a pu tomber amoureuse de lui (mais l’amour est aveugle n’est-ce pas?). Mais surtout, ce qui m’a le plus gênée, c’est la musique romantique, omniprésente (que j’ai trouvée insupportable) tout le long du film, qui souligne les moments forts du film, et de ce fait m’a empêchée d’éprouver de l’émotion devant cette belle histoire d’amour. Cela m’a gâché mon plaisir. Dommage.

Comments

[InFolio]

hmm. Un film/livre asiatique qui n'est pas avec une part de tragique. J'avoue que c'est denrée rare. Là, en écrivant, je ne songe qu'à des films de kung-fu.

Mais dès qu'il s'agit de raconter une histoire, j'ai constaté que l'art asiatique baigne rarement dans le bonheur. Ah, peut être Totoro, quoique, la mère est malade à l'hôpital... Même quand on entrevoit une lueur d'espoir, un peu d'amour, les auteurs trouvent un bon moyen pour que ça finisse mal. Je pense à ça entre autre à cause de "la Shampouineuse" de Xi Yang...

[Benoît]

Bonjour Dasola, tu n'es pas la seule à posséder des lacunes sur le cinéma asiatique. Avant cet article, je n'avais jamais entendu parler de ce réalisateur.

[Rosa]

Il me semble aussi que ce film m'aurait plu.
En ce qui concerne la musique je pense qu'elle est caractéristique des films des années 60 et moi j'adore, au risque de paraître ringarde.

[Dr Orlof]

Ah! je regrette amèrement ta déception car ce film m'a bouleversé et je le trouve sublime. Il s'inscrit dans la lignée des grands mélodrames de Douglas Sirk et même la musique (il est vrai un peu trop omniprésente)ne m'a pas gêné. Mariko Okada est splendide : elle épousera Yoshida et tournera avec lui, lorsqu'ils quitteront les studios de la Shôchiku, des films que je trouve admirables comme "Histoire écrite sur l'eau" "Le lac des femmes" ou l'incroyable "Eros+massacre" (qui est un film plus "compliqué", pour le coup!)

[alex]

bonjour, il y avait longtemps que je n'avai pas fait un tour sur ton blog, désolé, car vu le nombre de connections c'est sur qu'il mérite un détour plus régulier, mais comme dirait un poete "rien n'est silmple".
Pour en venir au sujet du cinéma Japonais, il semble que cette année il brille par sa discrétion à Cannes et c'est vrai que comme le cinéma Chinois on ne peut pas bien l'apprécier avec notre culture occidentale, tout est tellement différent, y compris dans la façon de vivre....
donc, c'est bien que des cinephiles comme toi le donne à voir quand même.
Bien à toi!