The Chaser - Hong-jin Na
Grâce à l'opération "séances de rattrapages" de mon cinéma d'Art et d'essai favori (Le Lido à Limoges pour ne pas le nommer), j'ai enfin vu le film sud-coréen, The Chaser, dont Shin a dit le plus grand bien. Je le rejoins totalement dans son enthousiasme. Ce film noir (âmes sensibles s'abstenir) se passe presque entièrement de nuit à Séoul. Joong-ho, un ancien flic devenu un proxénète moyennement prospère, s'interroge sur la disparition très récente de certaines de "ses filles" et de l'argent par la même occasion. Comme dit Shin, c'est l'anti-héro par excellence. Personnellement, malgré son "métier" peu recommandable, je ne l'ai pas trouvé antipathique. Et il se trouve qu'il se prend d'affection pour la petite fille de la dernière disparue. Assez vite, on connaît tout de l'horrible vérité: il y a un tueur qui ne craint rien ni personne. C'est un homme jeune d'aspect banal (d'ailleurs j'ai cru au début qu'il n'était qu'un simple "rabatteur") qui agit seul dans une grande demeure vide où la salle de bain immonde sert de lieu pour perpétrer des meurtres. Je vous épargnerai les détails quant au modus operandi. Quand ce tueur est arrêté par hasard, nous sommes dans le premier tiers du film, il avoue tout: c'est-à-dire avoir tué au moins 12 personnes. En revanche, comme les policiers n'arrivent pas à lui faire dire où il habite, ils ne peuvent rien contre lui puisqu'ils n'ont pas de cadavres. Il est relâché au grand désespoir du proxénète (qui retrouve ses réflexes de flic). La police ne veut pas être accusée de commettre une bavure. Une course-poursuite au sens propre et figuré s'engage entre Joon-ho et le tueur. Pendant ce temps, la dernière victime, que l'on croyait morte, parvient à s'échapper de la maison du crime. Jusqu'au bout, la peur est palpable: qui, du tueur ou du l'ex-flic, va réussir? La fin est terrible mais logique. Vraiment un grand film d'un réalisateur que je ne connaissais pas, et qui est haletant pendant les deux heures qu'il dure, sans un temps mort.