Dans la maison - François Ozon / Le magasin des suicides - Patrice Leconte
Voici deux films qui n'ont rien en commun l'un avec l'autre, que j'ai été voir tout dernièrement et dont je voulais parler.
D'abord Dans la maison de François Ozon encensé par la critique. Pour ma part, je m'attendais peut-être à autre chose par rapport au déroulement de cette histoire. Un élève, Claude Garcia, fraîchement arrivé dans un collège "pilote", écrit des dissertations sur la vie d'une famille (qu'il côtoie en donnant des cours de maths au fils de la famille). Il ménage le suspens en terminant chaque dissertation par "A suivre". Germain, le prof de français, lit cette prose à haute voix chez lui, sa femme étant une auditrice attentive. Responsable d'une galerie d'art contemporain, elle devine assez vite que Claude est peut-être dangereux voire pervers sous son visage d'ange. Germain, écrivain raté, s'attache plus au style des textes et trouve que Claude a du potentiel. Bien entendu, un grain de sable va tout faire exploser. J'ai noté le clin d'oeil du réalisateur à Fabrice Luchini (très bien) quand ce dernier est assommé dans une séquence par un gros exemplaire du Voyage au bout de la nuit de Céline (un des textes que Luchini a interprété sur scène). Kristin Scott Thomas et Emmanuelle Seigner sont aussi pas mal du tout. C'est l'arrière-plan de l'histoire qui est bancal avec des personnages caricaturaux, comme celui du père de famille épié par Claude. Pas mal mais pas génial à mon avis.
En revanche - et tant pis pour les mauvaises critiques lues et entendues - j'ai beaucoup apprécié Le magasin des suicides de Patrice Leconte. Adapté d'un roman de Jean Teulé que je n'ai pas encore lu, ce film d'animation nous fait rencontrer une famille pas banale, les Tuvache: Mishima, Lucrèce et leur trois enfants qui sont propriétaires d'un magasin où l'on trouve tout pour se suicider. Tout est fait "maison" ou presque. Parmi les trois enfants, le petit dernier fait figure de vilain petit canard car il est heureux de vivre et sourit tout le temps à la différence des deux autres. L'histoire est ponctuée de morceaux de musique et de chansons pas mal du tout (pour mes oreilles). J'ai passé un très bon moment et je n'ai pas boudé mon plaisir.