Sur le chemin de l'école - Pascal Plisson / La dette - Sophie Mitrani et Nicolas Ubelmann
Voici deux documentaires qui ne sont pas mal mais ne m'ont pas totalement satisfaite.
Le premier, Sur le chemin de l'école, est plein de bons sentiments, mais avec un côté factice qui m'a gênée. Le réalisateur se met en position de simple observateur et pas plus. Quatre écoliers (trois garçons et une fille) font des kilomètres tous les jours ou presque pour aller à l'école.
D'abord, Jackson 11 ans et sa petite soeur Salomé, deux Kenyans qui font 15 kilomètres matin et soir (durée du trajet 2 heures dans les deux sens) à traverser la savane où le danger n'est pas constitué par les automobiles, mais par les éléphants qui chargent dès qu'ils se sentent menacés.
Ensuite Zahira, une jeune Marocaine qui est en internat et qui fait, une fois par semaine, l'aller-retour (4 heures de marche x 2) pour rejoindre son école. Entre les cailloux, les montées et les descentes dans les montagnes de l'Atlas, le chemin est éprouvant. A mi-parcours, elle est rejointe par deux copines.
Puis encore Samuel, un Indien du Golfe du Bengale, handicapé physique avec un sourire qui lui mange le visage, qui est trainé sur 4 km par ses deux frères plus jeunes dans un genre de fauteuil (?) roulant fait de bric et de broc et tout rouillé.
Et enfin Carlos, un Argentin qui va à l'école à cheval avec sa petite soeur qui est assise derrière lui. Le tracé dans ces magnifiques paysages de Patagonie est parfois glissant et dangereux. Ils rejoignent l'école en 1h30 tous les matins. Le réalisateur passe d'un enfant à l'autre en captant des moments un peu marquants. Les parents de tous ces enfants sont montrés sous leur meilleur jour: ils montrent qu'ils sont contents que leurs enfants aillent à l'école.
Le film se termine avec l'espoir qu'ils vont tous réussir à terminer l'école diplômés: Jackson gagne une Bourse, Samuel rêve d'être médecin, Carlos rentre à l'internat et Zahira espère devenir institutrice, et que d'autres filles de l'Atlas iront elles aussi à l'école. J'ai trouvé ce film un peu trop bien pensant à mon goût. Et à part la toute fin, j'ai trouvé que l'ensemble manquait de naturel.
Mais allez voir le film en famille avec des élèves récalcitrants. Peut-être que cela les fera réfléchir.
Maintenant je passe à La Dette, documentaire de 71 minutes sorti dans une seule salle à Paris et qui essaye de nous éclairer sur les mécanismes de la dette qui menace les pays européens et les autres. La question principale posée dans ce documentaire, c'est "d'où vient la dette?". Il y a quelques rappels historiques comme le fait que la Banque de France a été fondée en 1800 par des financiers privés. J'ai compris que 95% des opérations bancaires étaient de simples écritures. Souvent les banques ne possèdent pas l'argent qu'elles prêtent. Elles peuvent faire ça car elle en ont le droit parce qu'elles sont des établissements bancaires. Cela leur donne une légitimité. Les banques empruntent à des taux très bas et prêtent à des taux usuraires souvent énormes. Il y a pas mal de témoignages, de graphiques. Le film se termine avec l'Islande et les Islandais qui sont parvenus grâce à un référendum à empêcher que l'argent public rembourse l'énorme dette privée qui a presque mis cette île en faillite. J'ai trouvé ce documentaire pas mal fait mais un peu fouillis, ça part dans tous les sens et il ne propose pas vraiment de solution pour résorber la dette. Intéressant malgré tout. Voir le site du film.