Revue Epsiloon (créée en 2021)
Après une interruption de plus de trois mois (l'automne, les jours qui diminuent, tout ça...), je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) tâche de reprendre la rédaction de mes billets "Challenge de la planète Mars", avec cette fois-ci une chronique un peu particulière.
Tout d'abord, merci à Mamaragan (blog l'Arène d'airain) qui a signalé sur la page du Challenge un intéressant billet. Ensuite, encore une fois un grand merci à Pativore (qui a créé le logo du Challenge). Car c'est sur son blog à elle que j'avais pris conscience (sinon connaissance) de la parution de la revue Epsiloon, lancée en 2021. La rédaction de cette jeune revue est constituée d'"anciens" de Sciences & Vie, qui ont quitté ce dernier journal par suite de désaccords éditoriaux avec le groupe Reworld Media. Ce dernier a racheté durant l'été 2019 ce vénérable titre (S&V) avec ceux du groupe Mondadori France (j'avais sans doute vu passer quelques communiqués de presse à l'époque, mais sans suivre le dossier...). Le premier numéro de la nouvelle revue (Epsiloon) est sorti cet été (daté de juillet 2021), mais je ne l'ai pas acheté à l'époque où il était disponible en kiosque.
Quel rapport avec la planète Mars, me direz-vous? J'y arrive.
Epsiloon se présente sous la forme d'une revue mensuelle de 100 pages, au format plus carré qu'allongé, et vendue 4,90 euros. Cherchant à rendre compte de l'actualité scientifique, les journalistes "conteurs de science" ont réussi à citer la planète Mars dans chaque numéro, à ma connaissance. Dans le numéro 6 (décembre 2021), la page 14-15 publie, un peu recadrée, une photo de trois cratères martiens prise par la sonde européenne Exomars au printemps dernier.
Dans le numéro 5 (novembre 2021), une brève nous informait que Mars avait connu des méga-erruptions volcaniques... il y a 4 milliards d'années (sans doute). Et citait juste le nom de la planète dans un article décrivant la "famille" des astres.
Le numéro 4 (octobre) "analysait" que le retour sur la Lune annoncé en 2024 dès 2019 par Donald Trump a pour véritable objectif un voyage humain vers Mars, chose à peine mentionnée dans le N°3 (p.45). Dans le numéro 2 daté d'août 2021, il fallait attendre la p.93 pour une "idée neuve": coloniser Mars avec des cerf-volants.
Comme dit plus haut, je n'avais pu me procurer en kiosque le N°1, déjà épuisé le 14 août (mais dont il paraît qu'on le trouvait encore à Ajaccio à cette date?). J'ai pu cependant en prendre connaissance, et je sais donc qu'un article (p.38) y était titré "Quand Mars devient un terrain de rivalité" (entre la Chine, les Emirats arabes unis, l'Inde, les Etats-Unis et l'Union soviétique).
Mais mis à part ces aspects martiens, quelques mots plus généraux sur la revue.
La création de ce nouveau titre de presse conte une histoire sympathique par bien des aspects. C'est une levée de fonds auprès du public, via Ulule, qui avait rassemblé 24 236 contributeurs pour de la prévente ou de l'abonnement: un bon moyen d'assurer la promotion du (futur) titre et de vérifier l'intérêt des futurs lecteurs! La page Epsiloon sur Wikipedia (consultée le 19/12/2021) contient des détails et des liens pour en savoir davantage sur cette aventure.
Les plus militants des lecteurs potentiels regretteront peut-être qu'il ne s'agisse pas d'une SCOP de presse comme Alternative Economiques par exemple, ni d'un journal véritablement "engagé".
J'ai relevé avec intérêt, en fin d'article 5 de la Charte éditoriale d'Epsiloon (9 juin 2021), que la Rédaction "s’engage à ne pas se cantonner aux modèles de pensée dominante et à traiter de points de vue innovants ou originaux, sous réserve qu’ils soient étayés par des arguments scientifiques robustes." Mais ce souhait ne risque-t-il pas d'entrer en conflit avec la troisième phrase de l'article 3, qui dit "Ils ont également collectivement la charge d’assurer dans la mesure du possible la réussite financière du Titre, suivant les meilleurs standards de rentabilité, qui sera le gage de son indépendance, de sa pérennité, et de la rémunération de la Rédaction, des Dirigeants et des Actionnaires, mais aussi de l’assurance de pouvoir réaliser les investissements nécessaires pour assurer son avenir."?
Ce que, à titre personnel, j'attends du journaliste, et notamment du journaliste spécialisé: c'est, d'abord, de ne pas se contenter de résumer des communiqués ou des dossiers de presse et autres "fils d'agence", en se dépêchant de publier sur des sujets à la mode, ceux dont parlent tous les confrères. De ne pas faire du "placement de produits", bien sûr. Et, plus généralement, de croiser les informations et de varier les informateurs et les "experts" interrogés (autant que possible), d'être force de proposition pour des sujets, et de les suivre sur le long terme.
J'ai appris pas mal de choses dans ces centaines de pages lues au fil des mois, sur des sujets bien variés (histoire, astronomie, ... covid-19, etc.). Au bout de cinq numéros lus, j'ai tout de même un léger a-priori sur le fait que ce journal peut avoir tendance à donner le point de vue "majoritaire" (dans le monde de l'industrie ou de l'entreprise), en tout cas à mettre seulement sur le même plan des opinions "pour" et "contre". Par exemple, dans le numéro 6 de décembre, quand il est question du "mur de rendement" du "bio", c'est davantage du bio "labelisé" (le bio industriel, à cahier des charges et obligations de moyens, orienté vers la vente en grande surface dans une approche "business") qu'il est question, plutôt que de la "bio-dynamie" ou des fermes en "bio holistique" (en polyculture-élevage...) ciblant les circuits courts. Et parler "contre" le bio, n'est-ce pas objectivement avantager l'agriculture "raisonnée" ou même "conventionnelle"? Epsiloon laisse au lecteur le monopole de l’engagement et de l’opinion... et ne s'en cache pas. Bref, nous voici bien loin de Mars encore!
Début septembre 2021, un échange de mail avec le service commercial m'avait informé qu'on devrait pouvoir se procurer les numéros en ligne d'ici la fin du mois. Je ne suis pas certain que cela ait bien été le cas fin septembre, mais, à ce jour (deuxième moitié de décembre), la vente au numéro sur leur site internet cible tous les numéros parus (précaution est prise de préciser "dans la limite des stocks disponibles"). Je continuerai en tout cas à lire les prochains numéros, même si je ne suis pas dans une démarche d'abonnement.
Je termine avec les liens vers les articles de Pativore sur les numéro 1 et numéro 2. Et, tout de même, le lien vers le site-vitrine de la revue Epsiloon!