Saint Omer - Alice Diop
Ce n'est pas toujours le cas, mais pour une fois, je suis d'accord avec le billet de Pascale. J'aurais tant voulu aimer plus Saint Omer. Il dure un peu plus de deux heures, 1H20 ou 1H30 aurait suffi. Dommage que la réalisatrice, qui est aussi la scénariste, ne se soit pas concentrée plus sur le procès de Laurence Coli, une femme infanticide. Alice Diop a dilué l'histoire avec d'une part le procès qui est passionnant, et le reste. Le reste, c'est un préambule incompréhensible sur les femmes tondues à la Libération, c'est Rama qui donne un cours sur Marguerite Duras et c'est surtout le mal-être de la même Rama, qui est aussi écrivain et qui pour son nouveau roman suit le procès. Enceinte de 4 mois, elle semble avoir des problèmes relationnels avec sa mère. Moi, j'ai trouvé le personnage de Laurence Coli, la mère infanticide d'origine africaine qui s'exprime dans un français châtié, très intéressant. Il y a plein de choses qu'elle ne dit pas, dont la raison de son acte. Pendant tout le procès, elle s'exprime avec clarté. Au fur et à mesure que se déroule le film, il semble que cette femme intéresse de moins en moins la réalisatrice. L'un des deux seuls témoins que l'on entend est le père de la petite victime, une petite fille de 15 mois que Laurence a abandonnée une nuit sur une plage de Berck-sur-Mer dans le Pas-de Calais. C'est tiré d'une histoire vraie qui s'est passée en 2013. Guslagie Malanga dans le rôle de Laurence Coli et Aurélia Petit qui interprète l'avocate de la défense sont toutes les deux remarquables. Rien que pour elles, vous pouvez allez voir le film, mais vous allez peut-être vous ennuyer comme certaines personnnes dans la salle où j'ai vu le film. J'ai entendu des soupirs et quelqu'un qui disait qu'elle serait bien partie avant la fin. En tout cas, le film a reçu deux prix à la dernière Mostra de Venise et il représente la France aux prochains Oscars.