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9 février 2024

La zone d'intérêt - Jonathan Glazer

Quand la projection de La zone d'intérêt du britannique Jonathan Glazer démarre, l'écran est noir et on nous fait entendre une musique plutôt oppressante. Quelques minutes après, une image bucolique apparaît, un groupe d'hommes, de femmes et d'enfants finissent de pique-niquer au bord d'une rivière. Ils repartent en voiture et on se retrouve dans une maison agrémentée d'un grand jardin (avec piscine et verger) entourés d'un mur. Derrière ce mur, c'est l'enfer sur terre. Nous sommes à Auschwitz en 1942 et Rudof Höss et sa femme Hedwig vivent dans cette maison mitoyenne du camp avec leur cinq enfants dont un bébé, servis par de jeunes polonaises corvéables à merci qui ne disent pas un mot. Rudolf Höss règne sur le camp et Hedwig règne sur la maison d'une main de fer. Le film se passe essentiellement dans la maison et le grand jardin qui ressemble à l'Eden. Mais néanmoins, on entend des sons dont les fours crématoires qui fonctionnent à plein régime jour et nuit. Même quand il fait beau, les fenêtres restent fermées car en en plus de l'odeur nauséabonde, cela permet d'atténuer le bruit des fours, des détonations, des cris, des pleurs, des aboiements de chiens et des vociférations. Il faut saluer le travail de l'ingénieur du son. Il y a relativement peu de dialogues dans ce film, sauf quand Höss se fait expliquer sur un plan comment raccourcir les délais pour exterminer le plus de gens possible. Ou quand Höss quitte le camps quelques semaines pour se rendre à Orianenburg pour une réunion que je vous laisse découvrir. A la fin du film, une séquence marquante nous permet d'entrer dans le camp de nos jours, avec des femmes de ménage qui passent l'aspirateur devant des vitrines remplies de chaussures, valises et autres béquilles ou qui balaient dans une chambre à gaz et autour de deux fours crématoires délabrés. Les acteurs sont filmés plutôt de profil et de loin. Le personnage d'Hedwig m'a paru aussi épouvantable que le mari. Elle n'a aucune empathie pour personne. Elle ne comprend même pas que sa mère venue lui rendre visite quelques jours reparte sans rien dire. Les enfants du couple n'ont pas grand-chose à faire. Le réalisateur arrive à désincarner ces personnages. C'est effrayant. Le film est une expérience sensorielle qui met mal à l'aise car si on ne voit rien de ce qui se passe derrière le mur, on entend tout. Pendant la projection, un jeune couple assis à côté de moi mangeait du popcorn: ils se sont arrêtés de le faire. En ce qui me concerne, j'ai recommencé à respirer normalement en sortant de la séance. Cela n'empêche pas que je conseille ce film.

Lire les billets de Pascale (pas convaincue), Princecranoir et Selenie. Sinon, même si certains critiques (comme Xavier Leherpeur au cours de l'émission du Masque et la Plume qui a traité le film de "dégu... asse") sont durs avec ce film, La zone d'intérêt a déjà été vu par plus de 200 000 spectacteurs depuis sa sortie le 31 janvier 2024. 

Commentaires
R
20/02/24 - 21:13<br /> Lorsque j’ai connu le synopsis de ce film, j’ai de suite pensé à un autre film, qui m’a beaucoup marqué Le garçon au pyjama rayé qui traite du même sujet : le directeur SS du camp de concentration qui habite à côté du camp avec sa famille « normale » mais dont la fin, terrible, est bouleversante. Je ne serais pas allé voir La Zone d’intérêt si une amie, qui l’avait vu, ne m’avait assuré qu’il n’y avait aucune scène insupportable, ce qui est vrai. Après les premières images idylliques qui se passent en été, sur fond de ciel bleu et de chants d’oiseaux, on n’est pas projetés dans l’horreur. Pourtant, celle-ci est bien là, en fond sonore et elle se révèle au fur et à mesure par de petits détails (le manteau de fourrure, le rouge à lèvres, les cendres dans la rivière…) Tout est suggéré, rien n’est montré. C’est très fort, ravageur même, et le spectateur sera longtemps hanté par cette bande son lancinante, à la limite du tolérable (sur le générique de fin) composée par Mica Levi. Un film que l'on n'oubliera pas de sitôt.
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C
Un film qui fait réfléchir et qui remue pour lequel il m'a fallu du temps avant de poser mes mots dessus...
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R
Mouais... J'ai beaucoup hésité à aller voir ce film. Je ne peux m'empêcher de penser à un autre film (Le garçon au pyjama rayé de Mark Herman - 2008) qui traite d'une histoire semblable: le directeur d'un camp de concentration et sa famille vivent comme si de rien n'était à côté immédiate du camp. A la fin, le garçon allemand (joué par Asa Butterfield), qui s'ennuie, fait ami-ami avec un garçon juif de son âge et, franchissant les barbelés, il se retrouve dans le camp et la fin est tragique. Ce film m'a marqué à vie et en y repensant, j'en ai encore les larmes aux yeux.
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É
Bonsoir Dasola. Je n'ai pas vu le film mais j'ai lu le film dont il a été tiré et l'ai trouvé glaçant, ayant du mal à aller jusqu'au bout. Bonne soirée
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K
Nous l'avons vu et fort apprécié il y a quelques jours. <br /> <br /> J'ai été lire les critiques de fin de billet et je suis bien d'accord avec ce nous dit Princecranoir.
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C
Le parti pris de la mise en scène et du son doit rendre encore plus sensible l'horreur des camps. je ne l'ai pas encore vu mais j'irai.
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H
Pour moi, c'est un grand film, par le sujet qu'il traite et par sa manière de l'aborder. Glaser tient globalement son pari : sur un sujet très riche sur le fond, il choisit de miser sur la forme, parce qu'elle signifiante. Il confirme qu'il n'est pas nécessaire d'accumuler les images chocs, tire-larmes, pour traiter d'un massacre.<br /> <br /> <br /> <br /> On peut situer le réalisateur dans la lignée à la fois de Claude Lanzmann (celui de "Shoah") et d'Hannah Arendt, quand elle évoque la "banalité du mal".
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K
Je reviens, après la note rouge u WE(!), pour signaler que, extraordinaire, il va passer dans ma petite ville , avec un intervenant. J'ignore si j'irai?
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L
je sais qu eje n'irai pas voir ce film
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A
Je me demande si j'irai le voir au cinéma.
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M
Je n'irai pas le voir c'est certain d'autant plus que je ne pense pas qu'il passe un jour dans ma petite ville...je n'ai lu que des critiques qui disent que ce film met mal à l'aise par contre je nie pas le fait que ce soit certainement un très bon film...Merci pour ton ressenti
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L
Un film, malgré le presque silence, que j'ai beaucoup aimé. Difficile, et prenant à la gorge, il m'a néanmoins hypnotisé, du moins esthétiquement. Après Under the skin, j'aime le cinéma de Glazer.<br /> <br /> C'est fort et ça met mal à l'aise, surtout avec ce final et les dernières images de nos jours, qui ont fait d'Auschwitz un musée...
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D
Je ne pense pas que j'irai voir ce film qui me mettrait trop mal à l'aise. Merci d'avoir partagé ton ressenti avec nous.
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S
Voilà plusieurs chroniques que je lis sur ce film. Il n'a visiblement rien à voir avec le roman de Martin Amis qu'il prétend adapter et qui se voulait un livre drôle sur la Shoah (d'un humour tout à fait particulier, bien sûr). Comme je n'ai pas du tout aimé ce livre (il ne m'a pas fait rire, non parce que je suis réticente à ce genre d'humour mais juste parce que je l'ai trouvé raté), je pense pouvoir apprécier le film. Mais il n'est pas encore arrivé sur les écrans de ma lointaine province...
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P
Bonjour Dasola.<br /> <br /> Je n'ai pas aimé cet exercice de style esthétique qui tourne en rond, fait du surplace et ridiculise le couple notamment quand ils se font des "grouiiiiik" au lit, ce qui les rend hilares. Les montrer insignifiants, ok, les ridiculiser je n'ai pas compris. <br /> <br /> Mais tu as raison tous les personnages sont désincarnés.<br /> <br /> J'ai trouvé l'épilogue musée hypocrite.<br /> <br /> Il n'a pas tenu son parti pris de ne rien montrer jusqu'au bout.
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K
Pas sûr que ça passe dans ma ville, pas sûr non plus que j'aie envie de le voir. (pas de pop corn dans mon ciné, y'a des limites!)<br /> <br /> J'ai entendu hier que le dénommé Höss a écrit ses mémoires, espérant une condamnation adoucie, et lui n'a jamais nié l'existence de la Schoah!!!
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