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Le blog de Dasola
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Pour les challenges de l'année en cours, 
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19 décembre 2017

Seule la terre - Francis Lee

On arrive à la fin de l'année 2017 et il y a encore des sorties cinéma digne d'intérêt. Par exemple, Seule la terre. En effet, après avoir lu le billet enthousiaste de Pascale, je me suis décidée à aller voir le premier long-métrage très abouti de Francis Lee, qui a aussi écrit le scénario. L'histoire se passe dans les landes du Yorkshire, de nos jours. Johnny (25 à 35 ans) travaille dans la ferme familiale, avec son père et sa grand-mère qui n'arrêtent pas de lui faire des reproches. Le travail avec le bétail (vaches et brebis) est dur, Johnny fait de son mieux à aider les vaches à vêler. Le soir pour tenir le coup, il boit beaucoup à en vomir. Par ailleurs, il s'adonne à des relations homosexuelles sans lendemain. Johnny est rustre. Le père qui marche avec une canne consécutif à un AVC va être diminué encore plus à cause d'une deuxième attaque. Pourtant, la ferme doit tourner. Pour aider Johnny, une annonce est publiée dans le journal et seul Gheorghe, un Roumain y répond. Johnny et Gheorghe s'en vont dans la campagne sauvage et désolée mais si belle du Yorkshire pour aider les brebis qui mettent-bas. C'est là que Johnny va tomber amoureux. Les étreintes entre les deux hommes commencent par être rudes puis elles vont s'adoucir au fur et à mesure. J'ai été sensible à la beauté des paysages, aux relations entre ces deux jeunes hommes, leurs gestes de tendresse. Pendant tout le film, on ne perd pas de vue que de s'occuper de bovidés ou d'ovins est un travail prenant. C'est presque un sacerdoce. J'ai aimé la scène où Gheorghe récupère la peau laineuse d'un agneau qui vient de mourir. Il fabrique une sorte de manteau qu'il enfile sur un autre agneau. Puis il installe l'animal près de la maman brebis qui hume la laine et laisse donc têter le petit agneau, le prenant pour le sien. Un très beau film à voir en version originale de préférence. Lire aussi le billet enthousiaste du Bison.

16 décembre 2017

Un homme intègre - Mohammad Rasoulof

Voici un film iranien marquant. Il a reçu le prix dans la section d'"Un certain regard" au dernier festival de Cannes, et, par ailleurs, le réalisateur a eu son passeport confisqué, il ne peut plus sortir d'Iran et risque six ans de prison. Mohammad Rasoulof n'est pas tendre avec la société iranienne qui vit dans la corruption et les versements de pots-de-vin. Dans son film, dès que les gens ont un petit pouvoir, ils en profitent. Les fonctionnaires de justice et de police en prennent pour leur grade. Ainsi que les banquiers...

Après avoir quitté Téhéran, Reza et sa femme Hadis se sont installés dans le nord de l'Iran dans une grande maison avec plein de terrain autour. Reza élève des poissons rouges, tandis qu'Hadis, grande et belle femme ayant du caractère, dirige un collège de filles dans la ville voisine. Ils ont un petit garçon d'une dizaine d'années. Reza a du mal a joindre les deux bouts et n'arrive pas à rembourser son prêt pour la maison. Cette maison et le terrain sont convoités par une société de distribution d'eau appelée "La compagnie". Reza est un homme incorruptible qui n'accepte aucune compromission. Sa famille et lui vont le payer cher, entre menaces, chantage et courte incarcération. On lui propose de racheter la maison à la moitié de son prix. Acculé, Reza ne veut pas céder. J'ai craint pour sa vie et celle de sa famille au vu de ce qui arrive à ses poissons rouges. Et pourtant, peu à peu, assez subtilement, entraîné par les circonstances, Reza va passer du statut d'opprimé à celui de maître et d'oppresseur. Il va même en arriver au meurtre. Le film comporte de très belles scènes dont une digne des Oiseaux d'Hitchcock et une autre où une maison brûle dans un paysage hivernal (le contraste des couleurs entre le jaune du feu et le gris de l'hiver est magnifique). Les seuls moments de douceur du film sont celles entre Reza et son fils, et quand Reza se réfugie dans une grotte où il prend un bain d'eau chaude. Par ailleurs, je remercie Strum (lire son billet très complet, il raconte beaucoup de l'intrigue) de m'avoir éclairée sur ce que Reza fabrique avec des pastèques: il en fait de l'alcool de pastèque. Je ne savais pas que cela existait. Allez voir ce très bon film qui ne donne pas envie d'aller vivre en Iran, ou même de le visiter (et c'est une voyageuse qui parle).

Au final, si je peux me permettre d'ajouter ce que je n'ai vu mentionné nulle part, le sujet m'a rappelé celui du film russe Leviathan.

10 décembre 2017

La villa - Robert Guediguian / Le brio - Yvan Attal / Johnny

Comme je l'avais annoncé dans mon billet précédent, j'ai vu quatre films français depuis mon retour du Chili. Voici les deux manquants.

Avec La Villa, je me suis réconciliée avec le cinéma de Robert Guédiguian. La villa est celle où vit un vieux monsieur dans une calanque près de Marseille. En introduction, on voit cet homme qui a une attaque. Paralysé, il ne pourra se débrouiller tout seul. A l'occasion de ce triste événement, ses trois enfants, Joseph, Armand et Angèle (interprétés par Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan et Ariane Ascaride), reviennent pour s'occuper de lui. Surtout ses deux fils. Joseph est accompagné par Bérangère (Anaïs Desmoutiers), une "jeunette" qui pourrait être sa fille et qu'il présente comme sa fiancée. Le jeune médecin qui s'occupe du père en profite pour rendre visite à ses parents, qui sont des voisins du père. Raconté comme cela, on pourrait croire qu'il ne se passe pas grand-chose, et bien on aurait tort, car on s'attache tout de suite aux personnages, on se sent en famille. On apprend un élément tragique sur la vie d'Angèle. Il y a quelques retours en arrière dans le passé. L'histoire nous raconte le temps qui passe sur un ton mélancolique avec une pointe de tristesse. Elle nous évoque aussi la vie d'aujourd'hui où les migrants cherchent refuge en Europe. J'ai aimé la manière dont Guediguian filme la calanque et la mer. Je me suis sentie dépaysée. Cela donne des envies de voyage. Pas forcément le film de l'année mais une belle histoire. Lire les billets de Pascale, ffred, larroseurarrose.

Je termine avec Le brio d'Yvan Attal. Neïla Salah, une jeune banlieusarde de Créteil issue de l'immigration, arrive en retard pour sa première journée en fac de droit d'Assas - à la réputation de "droite". Dans l'immense amphi où Pierre Mazard (Daniel Auteil) débute son cours, il l'interpelle. Leur relation débute mal. Leur altercation est filmée et diffusée très vite sur Internet. Les propos de Mazard à caractère raciste le mènent au conseil de discipline. Il bénéficiera néanmoins d'un sursis s'il arrive à faire que Neïla remporte le prochain concours d'éloquence, qu'Assas n'a pas gagné depuis plusieurs années. Mazard n'est pas un homme facile. Il m'a fait l'impression d'être un misanthrope plutôt qu'un raciste. Pour débuter l'entraînement de Neïlah, Mazard lui demande de lire L'art d'avoir toujours raison (ou La Dialectique éristique) de Schopenhauer (on le trouve en français pour 2 euro en collection Librio). Dans ce petit ouvrage, Schopenhauer décrit 38 stratagèmes pour sortir vainqueur de tout débat. Pour revenir au film, on suit avec un certain intérêt la confrontration entre les deux protagonistes. Cela se laisse voir, et j'ai aimé vers la fin le discours de Neïlah face à quelques personnes. Le film semble avoir trouvé son public. Lire le billet de Pascale.

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Sinon, je pense que tout le monde est au courant: Johnny, l'idole des jeunes, est parti, la France est en pleurs, les funérailles furent nationales. Voici une photo prise chez un marchand de journaux dans une gare parisienne avant-hier. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais n'est-ce pas un peu exagéré? Même si je l'aimais bien, Johnny...

journauxjohnny

6 décembre 2017

Films vus et non commentés depuis le 20 novembre 2017

Depuis que je suis rentrée du Chili, j'ai recommencé à aller au cinéma. Et je viens de voir quatre films français qui se laissent regarder.

Dans ce billet, j'en commente deux dans l'ordre où je les ai vus.

D'abord Jalouse, de David et Stéphane Foenkinos, qui permet à Karin Viard de prouver une fois de plus son talent dans un rôle pas facile, pas très sympathique. Nathalie Pécheux, une cinquantenaire, est prof de français en khâgne dans un lycée parisien. Divorcée, elle vit avec sa fille danseuse, qui espère entrer très prochainement à l'école de danse de l'Opéra de Paris. Nathalie (Karin Viard), par ses remarques mordantes et son comportement, est devenue odieuse auprès des siens, qui par ailleurs sont plutôt patients avec elle. Je n'ai pas compris le titre du film. Nathalie n'est pas jalouse des autres, elle est mal dans sa peau durant une période parfois délicate pour les femmes. Karin Viard est à l'écran dans pratiquement tous les plans du film. Face à elle, Dara Dombroff qui interprète sa fille joue très juste, ainsi que la Québecoise Anne Dorval dans le rôle de l'amie de Nathalie. Une autre actrice que je n'avais jamais vu jouer et que j'ai trouvé surprenante et épatante, c'est Julie-Marie Baup, dans le rôle de la nouvelle compagne de l'ex-mari de Nathalie. Je n'oublie pas Anaïs Desmoutiers qui joue la collègue du lycée de Nathalie et qui ne se laisse pas démonter devant l'agressivité de cette dernière. Lire les billets de Pascale, de Tinalakiller et Ffred.

Je passe à Prendre le large de Gaël Morel, dans lequel Sandrine Bonnaire interprète le rôle d'Edith Clerval, une ouvrière en usine qui décide, comme l'usine qui l'emploie, d'être délocalisée au Maroc à Tanger. C'est la seule qui n'accepte pas le plan de licenciement qui lui permettrait de tenir financièrement un moment. A Tanger, où elle compte s'installer, les conditions de travail sont dures et le salaire est au niveau du pays, c'est-à-dire très bas. Qu'à cela ne tienne, ayant trouvé à se loger dans une pension de famille tenue par une mère et son fils, elle essaye de vivre au jour le jour avec des handicaps comme la barrière de la langue et le fait qu'elle soit une femme seule dans un pays musulman. Dans l'usine, à Tanger, on l'appelle l'étrangère. Elle n'est pas acceptée. Le thème du film fait penser au scénario de Crash Test Aglaé dont le ton était plus léger. Sandrine Bonnaire, en femme qui n'envisage pas de s'arrêter de travailler, est crédible, c'est la seule actrice connue du film. Face à elle, le jeune Kamal El Amri et Mouna Fettou (le fils et la mère propriétaires de la pension) sont bien. La fin optimiste que je ne dévoilerai pas rend l'ensemble moins sombre. Lire le billet enthousiaste de ffred.

11 novembre 2017

Bricks (film) / Les briques rouges (livre) - Quentin Ravelli

... Et hop, le squatteur débarque en l'absence de la propriétaire du blog!

Vendredi 20 octobre 2017, j'avais (ta d loi du cine) convaincu dasola de venir voir une projection de documentaire suivie d'un débat avec le réalisateur au cinéma Les Trois Luxembourg, au Quartier latin à Paris (que je fréquente beaucoup moins depuis que je ne suis plus étudiant...). Le film en question est titré Bricks. Le fait qu'on puisse encore le voir à Paris cette semaine (dans une unique salle, un seul jour, à une seule séance!) me pousse à finaliser le présent billet. J'y prends en compte le visionnage du film, le débat d'après (avec le réalisateur, Quentin Ravelli, sociologue et chargé de recherches au CNRS, et Marguerite Vappereau, aujourd'hui enseignante en cinéma à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne sauf erreur de ma part), mais aussi la lecture du matériel de promotion (notamment l'entretien de Quentin Ravelli avec Arnaud Hée du 13 janvier 2017 dans le dossier de presse) et enfin celle du livre Les briques rouges, disponible le soir de la séance (avec dédicace de l'auteur).

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Le film aurait pu, à mon avis, s'appeler "Casse-briques" (pour y réintroduire un jeu de mots signifiants). Quentin Ravelli nous a expliqué après la séance que "Ladrillo" (en espagnol) ou "Briques" (en français) n'aurait pas été assez "accrocheur" ou porteur de sens. Or, dans ce documentaire, le sens symbolique est important. Si l'on y visite à plusieurs reprises des usines de briques, si l'on voit agir ceux qui les fabriquent ou les vendent (dans la mesure du possible), elles servent surtout de fil rouge à une description sociologique de la crise immobilière en Espagne. Celle-ci est née de l'explosion d'une "bulle immobilière" qui reposait sur un mirage: faire miroiter à de pauvres gens l'espoir de s'acheter leur maison à crédit (prêts à taux variable). Conséquence: arrêt brutal des constructions de logement (de + de 600 000 en 2006 à moins de 30 000 en 2013 - officiellement), renchérissement des remboursements, insolvabilité, expulsions et pertes de logement... Pas grand-chose de nouveau depuis La jungle d'Upton Sinclair, si ce n'est l'émergence d'une nouvelle forme d'action collective, non-syndicale mais sous l'égide d'une "plateforme" (terme utilisé en Espagne pour désigner tout collectif de lutte). Le collectif aide les victimes de crédits à risque (manifestations de soutien au moment où sont prévues les expulsions, occupation d'agences bancaires afin de négocier le départ de l'appartement au paiement inachevé contre l'annulation de la dette restant à courir, aide au relogement par "squat" d'appartements vacants...). La crise immobilière a aussi provoqué des bouleversements électoraux, et nous suivons ainsi un maire qui s'efforce de revitaliser une "ville nouvelle" quelque peu fantômatique (sans argent, les "services publics" ont du mal à être mis en place), Valdeluz. Le film s'achève par une séquence artistique: des briques sont utilisées pour modeler des têtes géantes ensuite coulées en bronze.

Une fois la lumière revenue, le documentariste a livré quelques éléments, partie en monologue et partie en réponse aux questions du public (clairsemé): 5 ans de travail  (depuis 2012) pour ce projet, avec d'abord de longs repérages et quelques images en "équipe légère", puis une accélération pour l'essentiel du tournage en quelques mois en 2015, dans de bonnes conditions techniques une fois le plan de financement bouclé, 200 heures de rushes pour 1H23 de plans montés, des "angles" à choisir en fonction de ce qui avait pu être capté "sur le vif"... J'en ai retenu les impondérables techniques (micro qui ne fonctionnaient pas pour des scènes de foule), des choix assumés par le réalisateur (qui aurait sûrement pu faire tel ou tel film "différent"). Dans le livre, il est fait plusieurs fois référence au DVD et aux "bonus" qu'il contiendra. Mais Les briques rouges peut évidemment donner à "décrypter" davantage de statistiques et d'explications que le film, tant sur le "matériau" brique que sur la construction ou le secteur économique que représente l'immobilier.

Pour ma part, j'ai posé quelques questions: le lien imaginable entre le "phalanstère" du XIXe siècle dans la même région, dont il est fugitivement question dans le film, et l'utopie sociale d'un Godin et de son "Familistère de Guise" (en France); l'attitude des "militants" de la plateforme face à la démarche de ce film; et la place des "bruits" de ces usines de fabrication de briques.

En ce qui concerne le phalanstère, il se rattachait plutôt au genre des cités ouvrières construites via un paternalisme patronal d'inspiration chrétienne. Aucun rapport avec un mouvement de type coopératif ou socialiste. D'autre part, la plateforme pour les victimes du crédit avait fort bien compris l'importance des vidéos en ligne pour promouvoir leur cause, et l'équipe de Bricks n'était donc pas seule à filmer les scènes fortes que l'on peut y découvrir. Au contraire, "mettre en scène" les parties plus intimistes n'a pas été simple, entre l'immigrée équatorienne qui pouvait avoir tendance à "surjouer" pour faire plaisir au documentariste, les ouvriers qui n'avaient pas prévu de déjeuner ensemble le jour où la scène figurait sur le plan de tournage, ou le maire hors d'état de témoigner... et a nécessité des choix du réalisateur, privilégiant ici le réalisme sur l'émotion.

Spontanément, les scènes dans l'usine de briques, puis le fait que le réalisateur ait parlé du "bruitage" (briques achetées chez LeroyMerlin et martyrisées pour en tirer des sons crissants pour la BO) m'avaient fait penser au documentaire C'est quoi ce travail? que j'avais chroniqué il y a 2 ans. Lorsque j'ai donc posé une question en ce sens, c'est cette fois l'enseignante en cinéma qui a répondu, pour préciser et recadrer, en disant que l'angle principal dans Bricks n'était pas "musical", mais avait plutôt choisi le produit "brique" (produit originellement dans l'usine) comme fil rouge et comme symbole de construction-déconstruction d'une bulle spéculative immobilière (je surinterprète sa réponse).

De tout ce qui a encore été dit, je retiendrais seulement que les policiers pouvaient se montrer compréhensifs lors des procédures d'expulsion, car eux aussi ont parfois des crédits sur le dos... Le public était ensuite convié à prendre un verre, mais dasola et moi en sommes restés là.

Pour dire quelques mots sur Les briques rouges (sous-titre "Logement, dettes et luttes sociales en Espagne", éditions Amsterdam, août 2017, 192 pages), que j'ai lu en quelques jours, je dirais qu'il complète bien le film, sans le paraphraser. Il comporte 13 chapitres, une trentaine de pages de notes et 7 pages de bibliographie.

Voir aussi le billet sur le blog Persistence rétinienne.

9 novembre 2017

Carbone - Olivier Marchal / Logan Lucky - Steven Soderbergh / Hommage

Avant de m'envoler aujourd'hui pour le Chili pendant une dizaine de jours, je voulais chroniquer deux films. 

Je commence par Carbone d'Oliver Marchal, que je résumerai par "bof". Je n'ai rien compris à la fraude à la taxe carbone qui a fait perdre à la France plus d'un milliard d'euros en 2008-2009. En revanche, le film permet à Dani de trouver un rôle intéressant. Laura Smet dit à peine trois mots et joue les utilités en étant très maltraitée. Depardieu, en patriarche juif qui veut avoir la garde de son petit-fils, est égal à lui-même. Quant à Benoît Magimel, dont on connait le destin dès l'ouverture du film, on a l'impression qu'il souffre beaucoup. C'est un film violent qui n'apporte pas grand-chose. Lire le billet de Pascale plus enthousiaste que moi.

J'ai nettement préféré Logan Lucky de Steven Soderbergh, dans lequel Daniel Craig (James Bond) joue le rôle d'un taulard que deux frères font évader afin qu'il les aide à faire un casse: siphonner les recettes d'une course automobile sur un circuit fréquentés par des milliers de gens. Les deux frères Logan, l'un manchot, l'autre boiteux, avaient connu jusqu'au casse de méchants coups du sort. Les choses vont peut-être enfin s'arranger. Ce film sympathique a un rythme lent au début, puis tout s'accélère dans la dernière demi-heure. Il n'y a ni violence ni armes, mais les compiices, volontaires ou non, sont nombreux. Le casse est bien organisé. Les coupables seront-ils punis? Je vous laisse le découvrir.

Et enfin, je voulais rendre un petit hommage à un blogueur disparu cet été (je l'ai appris par l'intermédiaire de chez Sentinelle). Depuis le 17 août 2017, il n'écrivait plus de billet. Il est décédé le 22 août. Pour ma part, j'avais échangé avec lui quelques mois auparavant. Il m'avait envoyé le manuscrit d'un roman policier qu'il avait écrit en demandant mon avis. Il s'agit d'Alex-6, son blog "Y a quoi à chercher" est encore ouvert. Une nouvelle qui m'a rendue très triste.

Sur ce, je vous dis à bientôt avec plein de photos.

4 novembre 2017

Au revoir là-haut - Albert Dupontel

Je dis tout de suite que je n'ai toujours pas lu le roman de Pierre Lemaître, Au revoir là-haut (prix Goncourt 2013), mais j'avais lu la BD parue en 2015 (non chroniquée). C'est Pierre Lemaître qui a réalisé l'adaptation, et Christian de Metter a fait les dessins.

Pour en revenir au film d'Albert Dupontel qui interprète l'un des deux rôles principaux, les premières scènes dans les tranchées, la couleur et l'image m'ont fait penser A un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet (2004). Le 9 novembre 1918, les soldats français, dont Albert Maillard et Edouard Pericourt, attendent l'armistice avec impatience. Malheureusement, le lieutenant d'Aulnay-Pradelle qui commande ces soldats ordonne à deux d'entre eux d'aller vers la tranchée adverse. Ils sont abattus d'une balle dans le dos. Et les canons allemands se mettent à envoyer un déluge d'obus. Albert est enseveli avec un cheval mort, et Edouard est défiguré. Il devient une "gueule cassée". Désormais, revenu à la vie civile, il porte différents masques pour dissimuler son visage. Par ailleurs, grâce à Albert qui s'en est sorti, il prend l'identité d'un soldat mort, ne pouvant se résoudre à retourner dans sa famille avec son visage abîmé. Edouard, très doué en dessin, est le fils d'un riche banquier. Albert fait tout pour l'aider du mieux qu'il peut. Tous les deux, en compagnie d'une jeune orpheline, ils mettent au point une escroquerie aux monuments aux morts. Pendant ce temps là, d'Aulnay-Pradelle se fait de l'argent sur le dos des morts au combat. Il dirige un genre d'entreprise de pompes funèbres qui déterre les corps des soldats enterrés dans des tombes de fortune sur les champs de bataille et les inhument à nouveau dans des cimetières militaires. Parfois les corps étaient intervertis. Par ailleurs, d'Aulnay-Pradelle, qui est un ignoble personnage, s'est marié avec la soeur d'Edouard. Je m'arrête là pour l'histoire. C'est un film très bien joué jusqu'aux petits rôles. Arestrup en père d'Edouard est bouleversant. Mention spéciale au jeune Nahuel Pérez Biscayart qui, derrière ses masques en plumes ou en carton, a un regard qui vous chavire. La réalisation est virevoltante. Je ne m'attendais pas à une telle maîtrise de la part d'Albert Dupontel dont je n'ai pas aimé certains films. Le sujet l'a vraiment inspiré. Un film à voir. Lire les billets de Pascale et de ffred.

29 octobre 2017

La belle et la meute - Kaouther Ben Hania / The Square - Ruben Östlund

La belle et la meute de Kaouther Ben Hania est inspirée d'une histoire vraie. Toute l'action se déroule pendant une soirée et une nuit. En Tunisie, Mariam, une très jolie jeune femme âgée de 21 ans et célibataire, va subir un viol (hors champ). Elle a perdu son portable et son sac à main avec ses papiers. Elle était en train de se promener au bord de la plage avec Youssef, un homme rencontré à une soirée dans un dancing. C'est lui qui va la pousser à porter plainte. A partir de là, une sorte de calvaire commence pour Mariam. Elle se rend dans une clinique proche où elle est mal accueillie. N'ayant plus de papier d'identité, la réceptionniste affirme que l'on ne peut rien pour elle. Dans un autre hôpital, on lui dit qu'il faut d'abord qu'elle porte plainte à la police. Arrivée au poste, elle est insultée, menacée. Il faut dire que ceux qu'elle accuse de l'avoir violée sont des policiers. Mariam, pas très grande mais volontaire ne s'en laisse pas compter. Elle a du courage face à cette meute qui espère qu'elle rentre chez elle se reposer et puis c'est tout. Pour eux, un viol, ce n'est rien ou presque, pourquoi veut-elle se plaindre? Les hommes n'ont pas le beau rôle, à part peut-être un vieux policier à cheveux blancs qui semble moins borné et moins bête que les autres. J'ai trouvé en revanche qu'il n'y avait pas beaucoup de solidarité entre les femmes. Une réceptionniste obtuse, une gynéco, une femme policier: les trois la considèrent avec mépris ou indifférence. Un film prenant jusqu'au bout. La fin se termine sur le lever du jour... Un film qui m'a plu malgré quelques maladresses de scénario. Lire le billet de Pascale.

Je n'en dirai pas autant concernant The Square, le film suédois de Ruben Östlund, Palme d'or au dernier festival de Cannes en 2017. Je suis sortie perplexe. Je pense que je n'ai pas compris ce que le réalisateur qui est aussi le scénariste a voulu nous dire ou nous montrer. Personnellement, je me suis forcée à aller voir The Square parce qu'il a reçu une Palme d'or. Comme j'avais des a priori négatifs après avoir vu la bande-annonce, mon jugement a peut-être été faussé. J'ai trouvé ce film ni drôle, ni intéressant. Je trouve que ce qui pêche, c'est le scénario. Il y a des scènes pleine de "non sense" comme on dit en anglais. Un chimpanzé dans un salon qui se met du rouge à lèvres, un homme qui imite un chimpanzé et terrorise toute une assemblée à table. J'ai aussi trouvé que de se moquer de quelqu'un atteint de la maladie de Gilles de la Tourette n'était pas du meilleur goût. On est dans la surenchère et au bout du compte, cela m'a laissé indifférente. Le film dure presque 2H30 qui passent relativement vite. L'acteur principal, Claes Bang, que je ne connaissais pas mais à qui j'aurais donné le prix d'interprétation masculine, est très bien et plutôt bel homme. Il joue avec un détachement de bon aloi. Il y a de très beaux plans avec un travail sur les cadrages. Je suis pour ma part passée à côté de cette Palme. Lire les billets de Pascale, Tinalakiller et ffred qui racontent beaucoup mieux que moi le film.

23 octobre 2017

Numéro Une - Tonie Marshall / Taxi Sofia - Stephan Komandarev

Numéro Une de Tonie Marshall est un film réussi, même si je l'ai trouvé un peu sage. Il est classique et sobre. Il donne la part belle aux acteurs et permet de revoir avec plaisir Francine Bergé et Sami Frey peu présents sur les grands écrans depuis un moment. Numéro Une raconte comment Emmanuelle Blachey (Emmanuelle Devos) va parvenir à la tête d'une entreprise du CAC 40. L'histoire est librement inspirée de celle d'Anne Lauvergeon et d'Areva. Emmanuelle Blachey est une brillante ingénieure à qui on propose cette opportunité grâce à un réseau de femmes influentes bien organisées qui se battent avec les mêmes armes que les hommes: le sexe, le pouvoir et l'argent. Tous les coups sont permis dans ce milieu misogyne. La pression est énorme. Emmanuelle a un peu mal à concilier vie personnelle et vie professionnelle. Son père (Sami Frey), ancien professeur d'université, est à l'hôpital. Gary, le mari d'Emmanuelle, est obligé de démissionner de son emploi. Même si on sait comment le film se termine, on suit avec intérêt les différentes péripéties qui permettent à Emmanuelle de parvenir à la présidence d'Anthéa (nom fictif). En sortant de la salle, on se dit que, malheureusement, ce n'est que de la fiction. Suzanne Clément, Benjamin Biolay, Bernard Verley et Richard Berry (en méchant) complètent une distribution homogène. J'aurais aimé un peu plus d'audace. Lire les billets de Pascale, ffred et Colette.

Je passe à Taxi Sofia de Stephan Komandarev que je n'ai pas encore vu beaucoup chroniqué sur les blogs (je trouvais cela dommage - mon ami m'a déniché Aurore). L'histoire se passe à Sofia, capitale de la Bulgarie. Pendant vingt-quatre heures, plusieurs taxis vont se croiser dans la ville au bord de la crise de nerf. On sent que la ville et ses habitants vont mal. En tout cas, ceux qui restent et qui prennent un taxi. « La Bulgarie est le pays des optimistes : tous les dépressifs et les pessimistes sont partis depuis longtemps. » « c'est un pays "que Dieu a depuis longtemps quitté avec un tiers de la population" ». Micho, un chauffeur de taxi (un petit entrepreneur), après avoir déposé sa fille de 12 ans au collège et s'être fait insulté par une fille de 16 déguisée en "call-girl", part à un rendez-vous avec son banquier qui pour lui débloquer un prêt multiplie par deux le pot-de vin demandé. Micho abat le banquier et se tire une balle dans la tête. Plus tard, on voit un vieux chauffeur malmené par un couple adultère. Il vient de perdre son fils de maladie et on le retrouvera plus tard sur le bord d'une route en train de raconter la mort de son fils à un chien amateur de pizza. Un troisième chauffeur de taxi plutôt dragueur sauve un suicidaire qui voulait se jeter d'un pont. C'est le cinquième de l'année qu'il sauve! Puis il y aussi une femme, chauffeur de taxi, qui prend en charge des jeunes ivres, puis plus tard, un homme qu'elle a jadis connu (je vous laisse découvrir ce qui arrive). Il ne faut pas oublier le chauffeur pope qui a des doutes sur l'existence de Dieu et enfin un chauffeur qui voulant escroquer un client connait une fin tragique. J'ai apprécié l'humour noir de film dont le rythme est rapide et intense. Il s'agit du premier film du réalisateur (un ancien pédo-psychiatre) qui est distribué en France. Peut-être parce qu'il a été sélectionné dans la section "Un certain Regard" au Festival de Cannes de cette année 2017.

20 octobre 2017

Detroit - Kathryn Bigelow

Pendant deux heures vingt minutes, le spectateur se trouve à Detroit, en juillet 1967. Cette ville, berceau du label de chansons Motown et capitale de l'industrie automobile vit des émeutes sanglantes. Tout part, pendant une soirée, d'un cercle de jeu clandestin où une fête est organisée pour célébrer le retour d'un soldat noir du Vietnam. La police interrompt cette fête. Les gens se dispersent pour éviter l'affrontement avec les forces de l'ordre. Un ou deux jours plus tard, c'est l'état de siège dans Detroit. Les magasins sont pillés. Dans une salle de spectacle, un concert où se succèdent des chanteurs de "soul" est interrompu. The Dramatics, un groupe de cinq chanteurs noirs qui s'apprêtaient à monter sur scène pour la première fois, se retrouve dans la rue et se réfugie dans un motel voisin, The Algiers Motel, en évitant les arrestations de masse. Fin de la première partie. A partir de là, tout dérape, un Afro-américain logeant dans le motel a la très mauvaise idée de tirer avec un pistolet d'alarme en direction des militaires stationnés dans la rue. Les autres Afro-américains et deux jeune femmes blanches présents sur les lieux essuient des tirs de riposte. Le motel est bientôt investi par les gardes nationaux et surtout par des policiers dont le meneur s'appelle Krauss, un nazillon de la pire espèce qu'on avait croisé au début du film. Durant plus d'une heure dans un huis-clos étouffant, on assiste à l'humiliation et au tabassage des afro-américains et des deux jeunes femmes qui sont agressées et ceci en tout impunité. Trois noirs sont tués. Melvin, le seul vigile noir arrivé en renfort, n'a pu rien pu faire. Fin de la deuxième partie. Dans la troisième partie qui sert aussi d'épilogue, on voit les policiers blancs traduits en justice. Les jurés et le juge sont blancs. Donc vous pouvez deviner que les prévenus vont s'en sortir. C'est un film asphyxiant. On sort chamboulés et révoltés. La caméra suit les acteurs de très près. On ne sort pas indemne de Detroit (film réalisé par Kathryn Bigelow), qui ne peut pas laisser indifférent, qu'on l'aime ou pas. Lire les billets de Pascale, Aurore et Chris,

14 octobre 2017

Le jeune Karl Marx - Raoul Peck / Confident royal - Stephen Frears

Le jeune Karl Marx du réalisateur haïtien Raoul Peck m'a beaucoup plu. C'est après avoir lu le billet de Pascale que j'ai eu envie de le voir. J'ai surtout apprécié d'entendre les deux acteurs, trilingues, qui donnent une certaine authenticité à l'ensemble. Le réalisateur a choisi de retracer la vie et l'oeuvre de Marx entre 1844 et 1848, années pendant lesquelles Marx va de Paris à Bruxelles et puis Londres. En septembre 1844, à Paris, Karl Marx (August Diehl, très bien), gagne chichement sa vie en écrivant des articles. Il est marié à Jenny Von Westphalen depuis un an. C'est à Paris qu'il rencontre Engels, fils d'un riche industriel allemand vivant et possédant une usine en Angleterre. Entre Marx et Engels, c'est le début d'une profonde amitié qui durera jusqu'à la mort de Karl Marx. Ensemble, ils se mettent à écrire des livres en commun. Ils rencontrent Proudhon (célèbre pour la phrase "La propriété, c'est le vol"). Etant en désaccord avec la pensée de Proudhon, ils continuent d'écrire. A cause de leurs écrits, ils sont chassés de France, puis de Belgique et ils s'installent en Angleterre. C'est là qu'ils écriront Le manifeste du Parti communiste publié en février 1848. J'ai trouvé le film intéressant car il n'est pas didactique. Les acteurs sont tous bien dans leur rôle. Et je pense avoir appris des choses. S'il passe par chez vous, vous pouvez aller le voir. 

Je vous conseille aussi d'aller voir Confident Royal de Stephen Frears, rien que pour Judi Dench en reine Victoria. Elle est impériale en reine d'Angleterre et impératrice des Indes. Le réalisateur, qui n'est pas tendre avec les us et coutumes de la royauté anglaise, nous raconte une histoire vraie pour l'essentiel. En 1887 pour le jubilé célébrant les 50 ans de la Reine Victoria, une médaille (mohar) est offerte à Victoria par deux Indiens qu'on a fait venir spécialement du "sous continent" britannique. En effet, l'Inde est sous domination britannique depuis 29 ans. Malgré les instructions très strictes faites à Abdul Karim, l'un des deux Indiens, sur le fait de ne pas croiser le regard de la Reine, il ne peut s'empêcher de le faire et Victoria, âgée de presque 70 ans, à l'époque trouve cet homme très beau. De là, commence une amitié entre la reine et l'Indien qui ne plaît pas du tout à l'entourage royal. Je n'en dirai pas plus, sauf pour saluer encore le talent de Mme Dench. J'ai retenu son monologue percutant où elle parle de ses divers problèmes de santé, concluant qu'elle n'est certainement pas folle. 

8 octobre 2017

Blade Runner 2049 - Denis Villeneuve

J'avais adoré Blade Runner de Ridley Scott sorti en 1982. Sans faire de comparaison, j'ai trouvé Blade Runner 2049 très réussi du point de vue visuel d'une part et du point de vue scénaristique d'autre part. L'histoire renvoie à certains moments de Blade Runner, en particulier sur ce que sont devenus Rick Deckard et Rachel. A Los Angeles noyée dans un brouillard de pollution, K (Ryan Gosling), un répliquant (un androïde ou "robot à peau" pour parler crûment) qui fait partie du LAPD (la police de Los Angeles), doit éliminer un autre répliquant. Cela se passe dans un paysage "de fin du monde". Pas très loin, les monceaux de détritus et de ferraille s'accumulent. Au pied d'un arbre mort, K trouve un coffre enfoui avec un squelette à l'intérieur. Ce sont les restes d'une répliquante dont on apprend qu'elle a mis au monde un enfant avant de mourir. Cet événement s'est produit 28 ans auparavant, en 2021. K est chargé de mener l'enquête pour retrouver l'enfant. Pour ce faire, il va croiser la route de plusieurs femmes dont Joi, une femme hologramme, et Luv, une répliquante très dangereuse. Son chemin va aussi l'amener à rencontrer Deckard (Harrison Ford, avec 35 ans de plus) qui vit avec un chien dans un casino abandonné. Malgré sa décrépitude, l'endroit est beau. Je n'en dirai pas plus sur l'histoire car le film est avant tout une expérience visuelle. Comme spectateur, on est complètement immergé dans les images jaunes, orange et grises. Avec mon ami, quand on est sorti de la salle, on s'est dit qu'on ne voudrait pas vivre dans ce genre de monde sans soleil, sans ciel bleu. Le film dure 2H43. Vous pouvez tenter l'expérience. Et dans la foulée, je vous conseille de revoir Blade Runner de 1982 qui est un chef d'oeuvre.

Lire les billets de Strum, Pascale, Wilyrah.

2 octobre 2017

Une famille syrienne - Philippe Van Leeuw / Le Redoutable - Michel Hazanavicius

Une famille syrienne, le deuxième long-métrage de Philippe Van Leeuw (il en a aussi écrit le scénario) est un huis-clos prenant qui se passe sur une journée avec une séquence très forte. Dans un immeuble, plusieurs membres d'une même famille et un jeune couple de voisins avec un bébé, Samir et Halima, vivent calfeutrés dans un appartement. Ils sont seuls dans tout l'immeuble vidé de ses habitants. Par les fenêtres, ce n'est que désolation, bâtiments éventrés et gravats, sans parler des bombardements. Un matin, nous voyons Samir quitter l'immeuble et être abattu par un sniper. Nous sommes dans les 5 premières minutes du film qui dure 1H20. A partir de là, on voit Oum Yazan, la mère de famille (Hiam Abbass) qui fait l'impossible pour protéger sa famille du dehors. La porte d'entrée est barricadée. Tout le monde se tient loin des fenêtres. Le père est absent et le seul homme dans l'appartement est le grand-père. Halima va montrer qu'elle a du cran quand deux hommes arrivent à s'introduire dans l'appartement. La caméra étant très près des acteurs, cela renforce l'impression que les personnages sont enfermés et on se demande comment ils pourront s'en sortir. Un film qui m'a beaucoup plu. Lire les billets de Baz'art et de Chris.

Je passe au Redoutable de Michel Hazanavicius, d'après le livre autobiographique d'Anne Wiazemsky, Un an après, à propos de sa vie avec Jean-Luc Godard entre 1967 et 1968. Ils se sont séparés en 1970. Le ton du film est amusant, les dialogues savoureux et Louis Garrel dans la peau de JLG s'en sort bien. C'est pour lui qu'il faut aller voir le film. Jean-Luc Godard est un homme pas sympathique Il ne devait pas être facile à vivre, entre sa mauvaise foi et sa prétention. Il est odieux avec tout le monde. Par ailleurs, il renie trois de ses films, qui resteront pourtant dans les mémoires. La jeune Anne, 17 ans, étudie la philosophie à la Sorbonne. Elle admire Jean-Luc Godard. Elle est heureuse de vivre avec l'homme qu'elle aime. Il lui fera tourner La Chinoise. Le film m'a donné envie de lire le livre d'Anne Wiazemski. Le film se laisse voir. Lire le billet de Pascale.

26 septembre 2017

Barry Seal - Doug Liman / Patti Cake$ - Geremy Jasper / Good Time - Benny et Josh Safdie / Hommage

J'ai décidément été beaucoup au cinéma pendant le mois de septembre (2017).

Voici trois films américains très différents vus la même semaine.

Barry Seal de Doug Liman permet à Tom Cruise de montrer ses talents de pilote d'avion. Le scénario est tiré d'une histoire vraie. Barry Seal fut commandant de bord dans des avions de grandes lignes d'une compagnie américaine dans les années 70. Puis, par un concours de circonstances, on le voit devenir pilote de petits avions transportant des armes et de la drogue pour le cartel de Medellin. Marié et père de deux enfants, il s'installe dans une petite ville de l'Arkansas. Il est rapidement repéré par la DEA, le FBI, etc qui lui demandent de collaborer. Il accumule des millions de dollars mais aura une mort violente assez attendue. Le film lorgne vers le docu-fiction. C'est bien fait. Tom a l'air de s'amuser (ce n'est que du cinéma). Ca se laisse voir. Après, quant au message et à la morale du film, je vous laisse juge.

Patti Cake$ raconte l'histoire de Patricia Dombrowski, aussi connue sous le nom de Killa P et Patti Cake$, qui vit dans le New Jersey. Cette jeune femme blonde, pas très mince (elle a comme surnom "Dumbo" comme l'éléphant), exerce des petits boulots tout en composant du rap. Les paroles sont souvent assez crues. Elle rêve de gloire et de gagner un peu mieux sa vie. Elle trouve du soutien de la part de sa grand-mère et d'un jeune Noir qui devient son amant. Une histoire sympathique à la fin attendue. Mais pas de quoi fouetter un chat.

Good Time permet à Robert Pattison d'interpréter un malfrat plutôt attachant. Connie Nikas (Robert Pattison) commet un braquage avec Nick, son frère un peu attardé. Au moment de s'enfuir, Nick se blesse et se faire prendre par la police. Connie passe une nuit à essayer de trouver de l'argent pour le faire libérer. Il faut prévenir que la caméra est au plus près des acteurs. L'image n'est pas belle. Les couleurs sont parfois saturées. C'est assez particulier. J'avais lu des critiques positives. Bon, bof. Sans plus.

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Ceci n'ayant rien à voir avec cela, je voulais rendre un petit hommage à une dame de théâtre (elle fut Sociétaire de la Comédie Française) qui vient de disparaître à 103 ans, Gisèle Casadesus. Elle nous a quittés dimanche 24 septembre 2017. Elle vivait dans le XVIIIème arrondissement de Paris et la mairie de cet arrondissement lui avait rendu hommage pour son centenaire en 2014. En plus du théâtre, elle avait tourné au cinéma jusqu'à récemment. Je l'avais vue dans La tête en friche (en 2010) ainsi que dans Sous le figuier (2012).

23 septembre 2017

Faute d'amour - Andrey Zvyagintsev

Le mercredi 20 septembre 2017 est sorti, parmi d'autres films, le film russe Faute d'amour  (qui a reçu le prix du Jury au dernier Festival de Cannes) du réalisateur Andrey Zvyagintsev. C'est le quatrième film que je vois de ce réalisateur après Le retour, Elena et Leviathan.

Faute d'amour raconte l'histoire très triste d'un gamin de 12 ans, Aliocha, qui m'a fait beaucoup de peine. Et pourtant, on ne le voit qu'au tout début du film, soit en colère soit en train de beaucoup pleurer, avant qu'il ne disparaisse. Genia et Boris, ses parents qui n'arrêtent pas de se disputer, font peu de cas de leur fils, qui est plus un embarras qu'autre chose. Ils envisage même de le mettre dans un internat pour ne plus s'en occuper. Ils sont en train de divorcer et ils mettent leur appartement en vente. Désormais, Genia fréquente un homme aisé, tandis que Boris a mis une jeune femme enceinte et vit maintenant avec elle. Un matin, Aliocha part pour l'école et on ne le reverra plus, mais on sent malgré tout sa présence. Les parents mettront 36 heures à se rendre compte qu'il a disparu. Pendant le reste du film, on suit un groupe de bénévoles volontaires qui cherchent les personnes disparues. Cette association de bénévoles existe dans la réalité et ils font ces recherches gratuitement par principe. On voit la manière dont ils ratissent systématiquement les bois alentour dans la banlieue de Moscou. Ils interrogent ceux qui connaissaient les habitudes d'Aliocha. Entretemps, Genia et Boris vont jusqu'à rendre visite à la mère de Génia sur la route vers Kiev. La confrontation est terrible. J'avoue que les parents, surtout la mère, m'ont paru antipathiques. Elle a les yeux vissés sur son portable et puis c'est tout. Et elle dit des choses terribles sur son accouchement, que la naissance d'Aliocha était une erreur. C'est une vraie tragédie. J'ai beaucoup aimé ce film comme les précédents du réalisateur. Je vous le conseille. Lire le billet de Chris.

17 septembre 2017

Otez-moi d'un doute - Carine Tardieu / Les grands esprits - Olivier Ayache-Vidal

Voici deux films français très réussis chacun dans leur genre et que je conseille chaleureusement.

Otez-moi d'un doute raconte l'histoire de Erwan Gourmelon (François Damiens), démineur de bombes, qui, après une analyse génétique, apprend que Bastien Gourmelon (Guy Marchand), l'homme qui l'a élevé, n'est pas son père biologique. Après avoir fait faire une recherche, il apprend que Joseph Levkine (André Wilms) est son vrai père et que celui-ci a une fille, Anna (Cécile de France), sa demi-soeur, médecin généraliste dont il était tombé amoureux avant de même de connaître son lien de parenté avec elle (vous me suivez?). Par ailleurs, Erwan est le père d'une jeune femme enceinte des oeuvres d'un inconnu costumé en Zorro. On apprend assez vite qui est ce "Zorro". Le film qui traite de filiation et de paternité pas toujours facile à assumer est assez subtil. C'est souvent très drôle. Certains personnages sont irrésistibles. Un film qui fait du bien. Lire les billets de Pascale, Armelle et Chris.

Dans Les grands esprits, un professeur agrégé de lettres à Henri IV se "frotte" à des collégiens d'un collège de banlieue. De nos jours, François Foucault (comme Jean-Pierre) est professeur agrégé de lettres classiques au lycée Henri IV, lycée prestigieux s'il en est. Quand on est professeur dans ce lycée, c'est l'aboutissement d'une carrière. Ses élèves appliqués ne font pas de vagues. Lors d'une soirée où il rencontre une inspectrice de l'éducation nationale, François Foucault émet l'idée qu'un professeur aguerri devrait enseigner dans un établissement "difficile". Il est pris au mot et il se retrouve professeur de français et professeur principal d'une 4ème dans un collège de banlieue du 93. Sa tâche se révèle tout de suite pas simple. Déjà, il a du mal à retenir et prononcer les noms des élèves. Mais petit à petit, il arrive s'en faire accepter grâce aux Misérables de Victor Hugo. Bien entendu, un récalcitrant appelé Seydou, un garçon plein de ressources, va provoquer des perturbations au sein de la classe, ainsi qu'au Château de Versailles, lors d'une sortie mémorable. Denys Podalydès dont je ne suis pas une grande fan est excellent dans le rôle du professeur, et le jeune Abdoulaye Diallo qui joue Seydou est très attachant. Lire les billets de Stephie et Pascale.

11 septembre 2017

Au gré du courant / Quand une femme monte l'escalier / Le grondement de la montagne / Une femme dans la tourmente - Mikio Naruse

A Paris, dans le cadre d'une rétrospective du réalisateur japonais Mikio Naruse commencée cet été avec Nuages épars, j'ai pu découvrir quatre autres films (en noir et blanc) du réalisateur, dont deux vus le même soir. Il serait souhaitable que ces films restés inédits ou presque en France sortent un jour en DVD s'ils ne bénéficient pas d'une programmation en province. Ils vont continuer à être projetés en matinée (au moins une semaine) dans le cinéma parisien où je les ai vus.

AF_courant  AF_escalier  AF_grondement AF_tourmente

Au gré du courant (1956) se passe dans la maison de geishas de Tsutayako (Otsuta) à Tokyo. Dans cette maison peu prospère, les geishas s'en vont peu à peu. Quand le film commence, Rika, une veuve ayant aussi perdu son fils, devient la bonne de la maisonnée. Elle bénéficie du gîte et du couvert. C'est une personne dévouée qui attire tout de suite la sympathie. Otsuta, la patronne, peine à joindre les deux bouts. Sa fille Katsuyo qui est couturière et qui vit dans la maison, ne souhaite pas prendre la suite. Par ailleurs, Ohama, qui fut l'amie d'Otsuta, informe cette dernière qu'elle est devenue propriétaire des murs. Le lieu deviendra un restaurant. Le film décrit ce que pouvait être une maison de geishas pendant la journée, quand les clients n'étaient pas présents. Une vie routinière avec ses tracas. Le film m'a paru un peu long mais il est à voir.

Quand une femme monte l'escalier (1960) se passe, lui, dans un bar d'un quartier chic de Tokyo où des femmes flattent les hommes en les faisant consommer de l'alcool. Elles ne sont ni des geishas ni des prostituées. Keiko est l'une d'elle. Elle est le personnage central de l'histoire. Surnommée Mama, veuve et encore belle, elle rêve d'ouvrir un bar à elle. Elle a fait voeu de ne jamais se remarier bien qu'elle soit très courtisée. Elle tient un journal dans lequel on sent qu'elle n'aime pas son métier d'hôtesse, mais il faut bien vivre. Le titre se réfère au fait qu'elle doit monter un escalier afin d'entrer dans le bar où elle travaille. C'est un film qui vous envoûte grâce à l'actrice principale, Hideko Takamine (décédée en 2010 à 86 ans), une des actrices fétiches du réalisateur.

Le grondement de la montagne (1954), tiré d'un roman éponyme (paru la même année) de Yasunari Kawabata (1899-1972, prix Nobel de littérature), raconte l'histoire de Kikuko, toute dévouée à ses beaux-parents Shingo et Yasuko, qui de leur côté sont très attachés à elle. Shuichi, son mari volage et nonchalant, la néglige. Il a, par ailleurs, une maîtresse enceinte de ses oeuvres. Un jour, sa belle-soeur, dont le mari est parti, revient vivre chez ses parents avec ses deux enfants. De là, on apprend que Kikuko qui paraît malade est en réalité enceinte. Elle se fait avorter et, quand le film se termine, elle va certainement quitter sa belle-famille. L'actrice principale Setsuko Hara (décédée en 2015 à 95 ans) fut l'actrice de beaucoup de films d'Ozu. Elle est émouvante.

Je termine avec Une femme dans la tourmente (1964), un très beau mélo dans lequel Reiko (de nouveau Hideko Takamine, qui est magnifique), une veuve de guerre (son mari a été tué six mois après leur mariage), s'occupe très bien toute seule depuis 18 ans du commerce de sa belle-famille. Au début des années 60, le Japon est en pleine mutation avec l'implantation de supermarchés. Les petits commerces comme celui tenu par Reiko sont menacés de disparaître ou de s'adapter car ils ne sont pas concurrentiels au niveau des prix. Les deux belle-soeurs de Reiko aimeraient que cette dernière refasse sa vie, qu'elle renonce à diriger le magasin pour qu'elle leur laisse le champ libre afin de transformer la boutique en supermarché. En revanche, Koji, le beau-frère de Reiko (il a 12 ans de moins qu'elle), ne veut pas qu'elle parte. On apprend pourquoi. Reiko cette femme admirable est pratiquement de tous les plans du film. Il n'y a pas un plan en trop. Un très grand film.

Avec ses films, Naruse brosse de très beaux portraits de femmes et c'est un cinéaste à découvrir.

Il faut noter que la cinémathèque de Bruxelles fait une rétrospective de l'oeuvre de Naruse en septembre et octobre 2017. Lire le billet de Chez sentinelle.

8 septembre 2017

Petit paysan - Hubert Charuel

Comme annoncé dans mon précédent billet, je vous conseille d'aller voir Petit paysan, le premier long-métrage d'Hubert Charuel qui est aussi le co-scénariste. Pierre Chavanges est propriétaire d'une trentaine de vaches laitières dans la Charente. Pierre ne vit que pour ses vaches, il les appelle par leur prénom, il les aide à vêler. Un jour, par internet, il apprend qu'une fièvre hémorragique décime les troupeaux du nord de la France. Pierre, très inquiet, a un pressentiment. Une première puis une deuxième de ses vaches vont mourir de la fièvre. Lui-même a des symptômes qui le font se gratter jusqu'au sang. Il ne dit rien à personne, sauf à sa soeur, Pascale (Sara Giraudeau), l'une des vétérinaires de la région. On suit le calvaire de Jean qui est pris dans un engrenage infernal. Avec ce film, on apprend que toutes les vaches sont "tracées": aucune ne peut "disparaître" impunément. Les contrôles sanitaires sont fréquents. Pierre Chavanges (Swann Arlaud, très bien), avec ses cernes et son air buté, a toute notre sympathie, surtout quand il essaie de préserver un petit veau qu'il recueille sur son canapé. On se dit qu'être éleveur de bovins n'est pas un métier simple. C'est fatigant, peu gratifiant et parfois déprimant. Un film à voir. Lire le billet de Pascale.

5 septembre 2017

7 jours pas plus - Héctor Cabello Reyes / Bonne pomme - Florence Quentin

Voici deux long-métrages sortis le 30 août 2017.

Je commence par le "remake" du film argentin El Chino qui m'avait plu. 7 jours pas plus m'a autant divertie que le film original. Je l'ai trouvé drôle et émouvant. La transposition en Belgique est réussie et Benoît Poolvoerde s'en sort bien. Pierre, un vieux garçon qui s'endort tous les soirs à 23h00 pile et se réveille à 6h00 du matin, est le propriétaire d'une quincaillerie en ville. Il n'arrête pas de récriminer contre un fournisseur de vis. Dans les boîtes qui lui sont livrées, le compte n'y est pas. Le soir, il découpe dans le journal des articles de faits divers qui sortent de l'ordinaire. Il n'a aucune vie sentimentale même si une jeune femme de sa connaissance vient le voir souvent. C'est un homme rustre qui n'a pas beaucoup de savoir-vivre. Jusqu'au jour où il va croiser le chemin d'Ajit, un Bengali qui, ne parlant pas un mot de français, est éjecté d'un taxi juste devant lui. Sept jours, c'est le temps que Pierre accepte de loger Ajit afin que ce dernier retrouve son oncle. Je ne vous en dis pas plus. Pour ceux qui ont vu El Chino, c'est la même histoire et la même fin. Allez voir 7 jours pas plus, qui semble être projeté dans peu de salles - et c'est dommage.

Je suis allée voir Bonne pomme parce que la BA m'avait amusée, et puis Depardieu et Deneuve dans le même film, c'est souvent un plaisir. Le scénario est plutôt confus au début. Gérard qui ressemble à un ogre s'occupe d'un garage à Dreux. C'est le "brave couillon" qui se fait avoir par son ex-femme, comptable dudit garage, et par toute sa belle-famille. Il part sur un coup de tête pour acheter un garage à lui tout seul dans un petit village de Seine-et-Marne. Face à ce garage, il y a un hôtel-restaurant tenu par Barbara (Catherine Deneuve). Barbara est fantasque, n'a pas un sou, arrive à soutirer des arrhes importantes à Gérard. Elle laisse en plan ses clients au moment du dîner. De très mauvaise foi, elle se sort de toutes sortes de situations avec beaucoup d'aplomb en prenant souvent la fuite. Heureusement qu'avec Gérard qui ne boit que du jus d'abricot (!!!), elle va trouver une "bonne pomme". J'avoue que je suis très très indulgente envers ce film au scénario très ténu, car Deneuve et Depardieu sont attendrissants, mais vous pouvez attendre de le voir à la télé.

Je chroniquerai ultérieurement Petit paysan sorti la même semaine et que je vous conseille.

2 septembre 2017

Seven sisters - Tommy Wirkola / Les proies - Sofia Coppola / Wind River - Taylor Sheridan

Seven Sisters est un thriller futuriste pas désagréable à voir, même si la fin n'est pas tout à fait réussie. L'un des atouts du film est Noomi Rapace qui interprète des septuplées. Nous sommes en 2079. Depuis plus de 30 ans la planète Terre connaît un problème de surpopulation. La politique de l'enfant unique a été instaurée et tous les enfants surnuméraires sont enlevés et confinés dans un endroit bien gardé. Personne ne sait ce qu'il leur arrive. En 2049, Terrence Settman, un scientifique, a assisté à l'accouchement de sa fille (elle en est morte). Elle a donné naissance à sept filles. Terrence décide de les appeler Lundi, Mardi, etc. jusqu'à Dimanche. Pendant trente ans, ces filles identiques vont grandir dans la clandestinité grâce à leur grand-père. Quand elles sortent dehors à tour de rôle dans la rue pour aller travailler ou se promener, elles le font le jour de la semaine qui correspond à leur prénom. Chaque soir, grâce à une caméra grefféee sur elles, elles font un compte-rendu de leur journée pour que les autres ne fassent pas d'impair quand c'est à leur tour de sortir. Car bien entendu, le monde de 2079 est hyper-connecté. Autant ces jeunes femmes se ressemblent, autant leur personnalités sont différentes. Un jour, malheureusement, la machine s'enraye quand un lundi soir, Lundi ne revient pas au domicile. Les six autres vont se mettre à sa recherche. Je ne vous en dis pas plus. Il y a pas mal de suspense. Les méchants de l'histoire ne sont vraiment pas sympathiques. Le style du film m'a fait penser à Hunger Games, au Labyrinthe ou même à Divergente. Les effets spéciaux avec sept Noomi Rapace dans le même plan sont réussis. Pourquoi pas?

Je passe au long-métrage de Sofia Coppola, Les proies (Beguiled en VO) qui a reçu le prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes en 2017. Après avoir revu tout récemment le film de Don Siegel de 1971 avec Clint Eastwood, j'ai trouvé que le film de Sofia Coppola n'était pas déshonorant mais il manque tout de même l'aspect sexualité réprimée et la jalousie causées par le caporal McBurney dans les Proies de 1971. En 1864, en pleine guerre de Sécession, en Virginie, un état sudiste, une des cinq jeunes pensionnaires d'une école de jeunes filles trouve un soldat yankee gravement blessé près d'un arbre. Elle le ramène dans l'école, une belle demeure sudiste. Le caporal va doucement se remettre et va provoquer des tensions au sein de ce groupe féminin. L'image est très léchée, il y a des très beaux plans. Colin Farrell, sans être comparé à Eastwood, est plutôt pas mal, ainsi que les actrices, Nicole Kidman en tête qui est toujours très à l'aise dans ce genre de rôle. Mais l'ensemble reste très sage. Lire le billet de Pascale.

Je termine avec Wind River de Taylor Sheridan dont c'est le premier long-métrage. Il est aussi acteur et il est le scénariste de Sicario et Comancheria. De nos jours, dans le Wyoming, en territoire indien, en plein hiver, c'est-à-dire avec -30° comme température extérieure, on suit Cory Lambert, un chasseur qui traque les loups menaçant un troupeau de moutons. Avec son motoneige, parcourant les étendues neigeuses, il découvre le cadavre d'une jeune femme qu'il connaissait, une Amérindienne qui fut l'amie de sa fille, elle aussi décédée sans qu'on ait retrouvé son corps. Une agente du FBI, dépêchée sur les lieux, va, avec l'aide de Cory, poursuivre le meurtrier. L'intérêt du film réside dans le fait que la victime est Amérindienne et que l'enquête est menée dans des conditions climatiques extrèmes. Cory sait voir les traces qui le conduiront au meurtrier. La victime a couru 10 km pieds nus dans la neige avant de mourir. Le meurtrier lui, fera à peine cinq cents mètres avant de s'écrouler avec les poumons explosés. Un film qui se laisse voir même si c'est inférieur aux deux films mentionnés. Lire le billet de Wilyrah.

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