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Le blog de Dasola
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5 juin 2011

Films vus et non commentés depuis le 21/05/11

Voici encore deux films vus récemment et qui m'ont assez plu pour que je vous les conseille.

De l'eau pour les éléphants de Francis Lawrence représente une adaptation du roman de Sara Gruen, dont j'avais dit tout le bien que j'en pensais ici. Pour parler du film, l'essentiel y est mais il manque la cruauté, l'aspect sordide de cette vie dans un grand cirque en perdition en pleine crise d'après 1929. Ce film a été mis en valeur du fait que Robert Pattison (Twilight) y tient le rôle principal. Il est mignon tout plein et se débrouille pas mal, mais il semble un peu fade. Reese Witherspoon m'a paru très en retrait, voire éteinte. Seul Christopher Waltz, dans le rôle du méchant de service, sort du lot. Et mention spéciale à l'éléphante, très bien dressée, qui réagit aux ordres en polonais.

J'ai trouvé que La défense Lincoln de Brad Furman constituait un bon polar au scénario solide (je n'ai pas lu le roman de Michael Connelly). La Lincoln du titre est une voiture dans laquelle Mick Haller (avocat divorcé et père d'une petite fille) étudie ses dossiers, parle avec ses clients, pendant que son chauffeur parcourt les rues de Los Angeles. Il défend surtout les malfrats coupables de trafics en tout genre. On lui confie une affaire dans laquelle une prostituée a été sauvagement battue. Le présumé coupable, Louis Roulet, un homme riche et sans scrupules, engage Mick (celui-ci ne sait pas dans quoi il s'est engagé!). Il y a pas mal d'humour, des retournements de situations, des moments tragiques (comme l'assassinat de son enquêteur), des moments de tendresse avec son ex-femme, procureur. C'est un film qui se suit avec beaucoup de plaisir. Et j'apprécie de voir jouer des acteurs comme William M. Macy, Marisa Tomei ou John Leguizamo. Matthew McConaughey est très convaincant. Un bon film.

30 mai 2011

Le gamin au vélo - Luc et Jean-Pierre Dardenne

Le gamin au vélo des frères Dardenne vient de recevoir le Grand prix (ex-aequo avec le film du cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan) lors du dernier festival de Cannes. A la différence des précédents, ce long-métrage s'achève sur une note optimiste, pourquoi pas? En revanche, c'est la façon dont on arrive à cette conclusion qui me gène un peu. *spoiler* Tel Lazare, Cyril se relève de sa chute de l'arbre sans une égratignure et sa nouvelle vie va commencer, à moins que...*fin du spoiler*. Pour en arriver là, les réalisateurs ne laissent pas aux spectateurs le temps de souffler. Comme toujours chez les frères Dardenne, tout est filmé au plus près des acteurs. Il n'y a aucune psychologie (ce n'est pas un défaut) mais j'avoue que ce gamin, Cyril, m'a beaucoup crispée. Je comprends qu'il soit un écorché vif, mais pendant le déroulement de l'histoire, on a envie de le prendre entre 4 yeux et de lui dire de se calmer. Cyril, âgé d'une dizaine d'années, a été confié à une institution par son père qui ne peut pas s'occuper de lui. Cela devait être une situation provisoire. Cyril veut retourner chez son père parti sans laisser d'adresse. Il veut aussi récupérer son vélo (son père l'a vendu). Cyril a quand même de la chance de trouver en Samantha, une coiffeuse célibataire (Cécile de France, très bien), un foyer de substitution, mais Cyril est un enfant obstiné qui fugue tout le temps. Voilà l'histoire, et elle ne se termine donc pas trop mal, mais je préfère les Dardenne filmant des histoires plus sombres (plus vraisemblables?) ou avec des fins incertaines. Ceci étant, je vous conseille ce film qui dégage une grande énergie.

27 mai 2011

Minuit à Paris - Woody Allen

On pourrait sous-titrer le dernier film de Woody Allen "Paris est une fête" en reprenant un titre de roman d'Ernest Hemingway (un des nombreux personnages de Minuit à Paris). Il s'agit d'un film virevoltant qui remonte le temps, d'un hommage à un Paris fantasmé et/ou disparu. Le film débute par des prises de vues du Paris d'aujourd'hui, tel que les touristes peuvent le voir ou se l'imaginer, sous le soleil ou sous la pluie. Pour la Parisienne que je suis, c'est un bonheur. L'argument du film qui fait alterner l'histoire entre le temps présent (avec Gil Pender, un écrivain en quête de succès, sa fiancée, les parents  de cette dernière - plutôt réactionnaires - et une jeune antiquaire - je ne parle même pas de la guide du musée Rodin) et le temps passé. Le passage entre les deux se fait par l'intermédiaire d'une belle voiture de collection qui emmène Gil dès que minuit sonne. Il se retrouve, toujours à Paris, en compagnie de quelques écrivains, peintres ou chanteuses célèbres pendant ces flamboyantes années 20 (Hemingway, Fitzgerald et Zelda, Josephine Baker, Dali, Picasso, Man Ray, Gertrude Stein...). Il rencontre une jolie jeune femme (Marion Cotillard), modèle de Picasso, qui trouve que ces années 20 sont décevantes. Plus tard, Gil se retrouve dans les années 1890 où il croise Toulouse-Lautrec, Degas et Gauguin. Il n'y a pas vraiment de fin à cette histoire mais Gil va prendre une décision importante dans sa vie. J'ai trouvé la partie contemporaine assez faible mais c'est nettement compensé par la partie dans le passé où un détective privé se perd dans Versailles au temps de Louis (XIV ou XVI?): savoureux. Je ne peux que vous recommander ce film réjouissant dans lequel presque tous les acteurs sont épatants. Voir le billet d'Aifelle.

21 mai 2011

Films vus et non commentés depuis le 07/03/2011 (fin)

Voici mon deuxième billet sur 5 autres films que j'ai vus. Les deux derniers sont à voir toutes affaires cessantes.

La fille du puisatier de Daniel Auteuil se laisse voir si on accepte les dialogues très datés, des situations un peu "cuculs", d'entendre Auteuil avec un accent à couper au couteau. L'histoire de cette fille du puisatier qui perd sa virginité (à cause d'un bel aviateur, fils d'un marchand de la ville) et qui se retrouve "fille-mère" peut faire sourire. C'est un film plein de bon sentiments et désuet, comme le film de Pagnol dont il est le "remake". Jean-Pierre Darroussin est très bien.

L'homme d'à côté de Mariano Cohn et Gaston Duprat, film argentin où le principal décor se trouve être la seule construction (la maison Curutchet) bâtie par Le Corbusier en Amérique du sud, en 1948. Là vit une famille: un homme, sa femme et sa fille. L'homme a acquis une notoriété grâce à un fauteuil révolutionnaire de son invention. Sa femme (que je n'ai pas trouvée sympathique du tout) donne des cours de relaxation, et la gamine vit dans son monde avec des écouteurs et de la musique plein les oreilles toute la journée. Leur vie à tous les trois se trouve bouleversée du jour au lendemain par un voisin installé récemment dans un immeuble mitoyen de la maison. Ce voisin, Victor, a en effet décidé (pour bénéficier du soleil) de percer une fenêtre qui donne sur la cour intérieure de l'édifice classé (celui-ci a été conçu pour la transparence... à l'usage de ses occupants, mais non depuis l'extérieur!), violant ainsi l'intimité de la famille au style de vie "bourgeois bohême". Le film repose sur l'affrontement de ce voisin récalcitrant, à la tessiture de voix grave, qui arrive à avoir de l'emprise sur cette famille. Le film est un peu long. On sent une menace qui pèse dans la relation entre ces êtres, mais le danger ne vient pas de là où on l'attend. La fin m'a quand même laissée perplexe.

Il était une fois un meurtre (Le grand silence en VO) de Bo Odar n'a pas rencontré que des avis favorables. En ce qui me concerne, j'ai trouvé ce film allemand assez remarquable avec cette histoire de meurtre pédophile qui se passe sur une période de 23 ans. En 1986, une jeune fille est assassinée et violée dans un champ. Le crime reste impuni (mais nous, spectateurs, nous savons qui a tué). De nos jours, dans une bourgade peu éloignée du lieu de ce premier meurtre, une deuxième jeune fille disparaît (on la retrouvera morte). Il semble que cela soit le même modus operandi (mais nous, les spectateurs, on ne sait rien). La police rouvre l'enquête depuis l'origine. C'est un film glaçant et glacial car les meurtriers mènent une vie banale sans histoire dans cette bourgade. L'un des deux, devenu architecte, est marié et père de famille. C'est un film sur le mal qui peut se nicher chez les individus. Un film qui reste en mémoire. Et pourtant, ce film comporte quelques défauts comme le personnage caricatural du policier pertubé.

Je veux seulement que vous m'aimiez de Rainer Werner Fassbinder était un film inédit tourné pour la télévision. Il date de 1976. Je ne peux que vous le recommander. Il est sorti dans très peu de salles à Paris, je ne sais ce qu'il en est en province. C'est un drame social qui se passe en 1976 mais qui pourrait se passer de nos jours. Peter, un jeune homme courageux, n'ose pas affronter ses parents qui semblent le mépriser. Ils sont très ingrats envers leur fils qui leur a construit une maison. Peter épouse Erika qu'il veut rendre heureuse à tout prix. Parti à Munich, il s'endette pour elle, il n'arrête pas d'acheter davantage que ses moyens financiers ne le lui permettent. Bien qu'apprécié par son patron, il a un petit salaire. Il se crève à la tâche. C'est la triste histoire d'un homme surendetté qui commet l'irréparable. Les acteurs (que je ne connaissais pas) sont formidables. Ce film n'a pas pris une ride. Voir le billet du ciné d'Alain.

Tomboy de Céline Sciamma est une merveille de délicatesse. Ce très beau film (qui rencontre un joli succès) nous raconte l'histoire de Laure (garçon manqué), âgée de 9 ou 10 ans, qui se fait appeler Mickael. Elle/Il fait comme si elle était un garçon, s'habille comme eux, crache, joue au foot, fait tout comme un garçon (à l'extérieur de chez elle). Elle apprécie aussi de tenir le volant de la voiture familiale installée sur les genoux de son père. Vivant dans une famille unie entre un papa qui travaille avec les ordinateurs et une maman très enceinte, Laure est très complice avec sa petite soeur, Jeanne, une petite fille absolument irrésistible. Laure/Mickael attire l'attention d'une fille de son âge qui trouve qu'elle est un garçon pas comme les autres. On ne sait pas pourquoi Laure se voit comme un garçon. Aucune explication ne nous est donnée. Simplement, Laure semble plus à l'aise dans sa peau de garçon. La réalisatrice nous montre une jeune fille en quête d'une identité sexuelle. La jeune Zoé Héran est une révélation. Voir les billets de Wilyrah et de Phil Siné.

PS: Pour finir, une bonne nouvelle, le 22 juin ressort un chef d'oeuvre du cinéma: Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984) en version numérique entièrement restaurée. Cela dure presque 4 heures. Je peux vous dire que sur grand écran, cela vaut la peine.

15 mai 2011

Films vus et non commentés depuis le 07/03/2011

Comme je me rends compte que je prends du retard dans mes comptes-rendus sur les films vus depuis 1 mois, voici un billet sur 5 d'entre eux, le prochain billet rendra compte de 5 autres. Je les ai tous assez appréciés et je vous conseille de les voir en salle ou en DVD si vous pouvez.

Le film étant chaudement recommandé sur la blogosphère (voir par exemple le billet d'Aifelle), je suis allée voir Tous les soleils du romancier Philippe Claudel et bien m'en a pris. Il s'agit d'une histoire sympathique qui se passe à Strasbourg où Alessandro, veuf, vit seul avec sa fille Irina, jeune adolescente plutôt bien dans sa peau. Il héberge depuis quelque temps son frère, Luigi, qui a fui l'Italie depuis l'arrivée de Berlusconi au pouvoir. Alessandro enseigne la musique baroque en université et chante dans une chorale. C'est un film qui finit bien. A voir quand vous êtes d'humeur morose.

Coup d'éclat de José Alcala avec une Catherine Frot comme je l'aime. Cette actrice est formidable dans le rôle de Fabienne, une femme flic (presque) au bout du rouleau entre ses problèmes d'alcool (elle boit pas mal de vin) et sa vieille mère qui la harcèle souvent. Fabienne, qui s'occupe plutôt des "sans-papiers", décide d'enquêter sur le suicide d'une jeune prostituée venue de l'est qui a laissé un petit garçon derrière elle. L'action se passe à Sète et dans ses environs. Le film donne l'occasion de voir Tcheky Karyo de plus en plus rare sur nos écrans (et c'est dommage). Le scénario tient la route même si la fin est un peu en suspens.

Animal Kingdom de David Michôd est un polar australien très noir qui se passe à Melbourne dans un quartier sans âme. Là vivent les Cody, une famille "ordinaire" composée de quelques hommes sous la domination de la mère, Janine, qui avec de grands sourire et beaucoup de gentillesse demande la "disparition" de quelqu'un quand elle sent que sa famille proche (ses fils) est menacée. Les garçons pillent des banques, tirent des coups de feu, tuent quand c'est nécessaire. Il se trouve qu'un "maillon faible" va entrer dans cette famille: le petit-fils, qui vient d'assister sans ciller à la mort de sa mère morte d'une overdose d'héroïne. Je ne suis pas prête d'oublier le personnage de Janine et la scène finale inattendue et violente.

Où va la nuit de Martin Provost avec Yolande Moreau en femme battue qui se venge (on la comprend!) de son mari violent qui a tué accidentellement une jeune fille en la renversant avec sa voiture. C'est un film qui possède de grandes qualités avec une Yolande Moreau attachante. Le bémol que je mettrais tient au personnage du fils, que je n'ai pas trouvé bien écrit. Il est crispant au possible. De son côté, le personnage du flic qui a deviné tout ce qui s'est passé n'est pas banal. Et il faut noter la présence notable, vers la fin du film, d'Edith Scob, même si son personnage m'a paru improbable. Et je pense qu'il y a clin d'oeil voulu au film Thelma et Louise de Ridley Scott, avec la scène des deux mains l'une sur l'autre dans la voiture en surplomb au bord du quai. Un film à voir.

Voir la mer de Patrice Leconte: 2 garçons, 1 fille, 3 possibilités. Clément et Nicolas doivent partir vers Saint-Jean-de-Luz voir leur mère. Clément, qui travaille dans un garage, vient d'être plaqué par sa copine. Thomas rencontre Prudence dans un bal. Celle-ci vient de quitter son amant plus âgée qu'elle. Elle décide d'accompagner les deux frères. On sent que Patrice Leconte a voulu se faire plaisir. C'est un film libre, assez drôle, parfois coquin: la fille qui couche avec les deux frères à tour de rôle, et le vieil amant qui les poursuit. C'est un film idéal à voir l'été.

12 mai 2011

Détective Dee (et la flamme fantôme) - Tsui Hark

Voici un film distrayant, haletant, beau à regarder... Je n'ai pas vu passer les deux heures que dure Détective Dee de Tsui Hark. L'histoire se passe en l'an 689 en Chine, année pendant laquelle la première impératrice de Chine doit monter sur le trône. C'est la première et dernière fois qu'une femme régnera seule et en son propre nom sur cet immense empire. Afin de célébrer dignement cet événement, un stupa (bouddha) géant de 120 m de haut est construit. Les ouvriers s'affairent sous les ordres d'un contremaître qui meurt tout à coup dans d'horribles souffrances: son corps se consume de l'intérieur. D'autres suivront. La future impératrice fait appel au Détective Dee, dont elle reconnait les qualités d'enquêteur, bien qu'elle l'eût fait emprisonner 8 ans auparavant car il s'était opposé à elle. Les adversaires auxquels Dee doit faire face sont nombreux et revêtent plusieurs visages ou apparences. Il y a de beaux morceaux de bravoure comme le combat avec des cerfs, des insectes venimeux, des hommes masqués qui virevoltent dans un monde souterrain. Dee affronte une femme qui se mue en homme, un homme balafré, un homme albinos (qui se trouve être un allié) et une future impératrice sans pitié. Dee est un personnage qui a vraiment existé, et il a servi d'inspiration à Robert Van Gulik pour son détective Ti dont je vais m'empresser de relire quelques enquêtes. Détective Dee, servi par de bons acteurs, constitue un agréable divertissement.

6 mai 2011

Sibérie mon amour - Slava Ross

J'ai vu ce film, sorti en catimini, grâce au conseil d'une collègue (et à une très bonne critique sur le Canard enchaîné). Disons-le tout de suite, Sibérie mon amour de Slava Ross, qui est aussi l'auteur du scénario, n'est pas un film rigolo du tout. L'histoire se passe de nos jours, en Sibérie. Des gens survivent comme ils peuvent dans cette contrée hostile oubliée de tous. On fait, par exemple, la connaissance d'un vieil homme et de son petit-fils Lyochka, qui vivent dans une masure avec une chèvre dans un enclos à côté, avec Dieu qui veille sur eux: ils font des prières régulièrement face à une icône (seul trésor qu'ils possèdent). La nourriture est rare, surtout que des chiens affamés en meute font des ravages et représentent une menace permanente envers les humains et les autres animaux. Orphelin de mère, Lyochka attend le retour de son père. Iouri, son oncle, loge dans une maison de la ville voisine avec sa femme et ses filles. Préoccupé par le sort du vieil homme et de Lyochka, il leur rend régulièrement visite en apportant de la nourriture. Par ailleurs, des rôdeurs pillent les maisons. On découvre aussi une garnison de soldats en attente de filles aux moeurs légères. Le film dégage une grande violence qui est autant suggérée que montrée. Je retiens les cris poussés par une spectatrice bouleversée par une ou deux scènes choquante, dont une avec un homme mangé par les chiens. Néanmoins, la fin du film donne une lueur d'espoir. Je retiens du film: les paysages grandioses de Sibérie, le climat hostile, le comportement sauvage des humains; et, en même temps, le chemin de croix que subit le grand-père pour sauver son petit-fils. Un film à voir si vous avez le moral.

30 avril 2011

L'étrangère - Feo Aladag

Encensé par la critique, le film allemand L'étrangère de Feo Aladag, sorti il y a une semaine, raconte une histoire tragique ponctuée par des moments de tendresse, mais la fin m'a parue prévisible. En Turquie, Umay, âgée de 25 ans, très malheureuse en ménage, prend son petit garçon Cem avec elle et quitte son mari qui la bat. Elle repart à Berlin, en Allemagne, où vivent ses parents qui l'accueillent d'abord avec joie. Quand ils découvrent qu'Umay ne repartira pas auprès de son mari, l'ambiance se gâte. Les deux frères et la soeur d'Umay lui en veulent beaucoup, ainsi que ses parents, qui deviennent indifférents vis-à-vis d'elle. Leur unique but est de séparer Umay de Cem pour que ce dernier reparte auprès de son père. Umay devient le déshonneur de cette famille très intégrée dans la communauté turque berlinoise. Une réplique du père en dit long: "Ah si elle était un garçon". Néanmoins Umay (la si jolie Sibel Kekilli), longue liane élancée, ne baisse pas les bras pour garder son petit garçon. Elle trouve un travail, reprend des études et rencontre même un homme charmant qui a le béguin pour elle. Malheureusement, suite à quelques scènes terribles, on devine que les choses ne vont pas s'arranger. Même Berlin filmée souvent de nuit apparaît comme une ville menaçante. Je trouve qu'il y a une scène de trop qui rend le film un peu démonstratif, celle où l'on voit le père et ses deux fils pleurer: j'ai pressenti la séquence finale. Ceci mis à part, le film me paraît quand même réussi. La réalisatrice ne fait aucune concession à certaines traditions ancestrales pesant sur les individus et plus particulièrement sur les femmes. En revanche, il faut noter que la religion est relativement peu évoquée. Je ne suis pas prête d'oublier la dernière séquence. Un film que je vous conseille.

21 avril 2011

La pecora nera - Ascanio Celestini

J'ai été une privilégiée, semble-t-il, d'avoir pu rencontrer le réalisateur et l'une des actrices à l'issue de la projection en avant-première du film italien La Pecora Nera (La brebis galeuse) à laquelle j'ai assisté le 4 avril 2011. Ce film, sorti en salles hier 20 avril 2011, est réalisé par Ascanio Celestini, également l'auteur du scénario, de la pièce de théâtre écrite en 2005 (qui fut représentée au Théâtre de la Ville en 2010 interprétée par A. Celestini) et du livre (Editions du sonneur). C'est quelqu'un dont, personnellement, je n'avais jamais entendu parler (il est pourtant très connu en Italie). Selon moi, le film nous raconte l'histoire de Nicola, né en Italie dans la région de Rome au sein d'une famille de bergers durant "les fabuleuses années 60". La maman de Nicola étant morte à l'asile (il y a une scène terrible où Nicola embrasse sa mère mourante), le garçonnet est pris en charge par sa grand-mère, qui élève des poules. Il a du mal à suivre à l'école, toujours au fond de la classe, et la maîtresse le surnomme "la brebis galeuse". Il tombe amoureux d'une camarade de classe, Marinella. Peu après, il est interné (à la demande de son père, certainement) dans un institut privé tenu par des soeurs. En effet, dès 1978, la loi "Basaglia" (du nom d'un psychiatre italien célèbre), qui imposait une approche nouvelle dans le traitement de la maladie mentale, a entraîné la fermeture des asiles psychiatriques publics en Italie. La plus grande partie du film se passe en 2005 (au moment du décès de Jean-Paul II). Dès le début du film, Nicola, le narrateur, nous parle beaucoup en voix off: des martiens, du docteur, des saints, des femmes qui lèchent des hommes nus... Enfermé depuis 35 ans dans un "asile électrique", son discours et son comportement ne m'ont pas paru totalement incohérents, bien que parfois il semble perturbé. Chargé de faire des courses au supermarché, autre lieu d'enfermement, il retrouve Marinella. Cette rencontre va déterminer le reste de sa vie. Je ne peux pas dire que j'ai été totalement enthousiasmée par ce film (je suis restée en dehors, je n'ai pas été touchée, ce que je dis est un sentiment très personnel) mais il y a suffisamment de scènes marquantes (l'enfant qui mange une araignée ou le suicidé contre un radiateur), sans oublier le sourire de Maya Sansa (vue dans Nos meilleures années et qui joue ici Marinella adulte), pour que vous alliez voir le film.

La rencontre - nous étions une quinzaine de personnes (en me comptant) - avec le réalisateur et l'actrice Maya Sansa s'est passée dans les locaux de Bellissima, le distributeur du film. J'ai posé la première question, "Pourquoi ce film et ce sujet?". Restropectivement, je ne suis pas sûre que Celestini ait répondu. C'est un sujet qui lui tient à coeur depuis des années, mais je ne sais pas pourquoi car ce n'est pas un sujet banal et grand public. J'aurais été intéressée de voir la pièce avec lui en scène.

 Voir le billet de Neil.

18 avril 2011

Incendies - Denis Villeneuve

Avant de reparler de films sortis plus récemment et de refaire un billet "livre", je voulais évoquer un film projeté depuis trois mois dans toutes les bonnes salles et que j'ai enfin vu: Incendies de Denis Villeneuve. C'est un très très grand film primé de nombreuses fois (et nominé aux Oscars 2011) que je vous recommande absolument. D'ailleurs, je ne suis pas la seule. Voir le billet de Yohan. Adaptée d'une pièce de théâtre qui fait partie d'une quadrilogie écrite par Wadji Mouawad (parue aux Editions Papier Actes Sud et Babel), cette tragédie à l'antique vous prend aux tripes. Au Canada, Narwal Marwan, une femme de 60 ans, vient de décéder en laissant à ses jumeaux, Jeanne (mathématicienne) et Simon, deux lettres à remettre à leur frère (dont ils ignoraient l'existence) et à leur père (qu'ils n'ont jamais connu, ne sachant pas s'il est mort ou vivant). C'est Jeanne qui décide la première de partir sur les traces de sa mère et de son frère dans un pays du Moyen-Orient. Le film est découpé en plusieurs chapitres dans lesquels on fait connaissance de Nawal (grâce à des flash-backs très habilement amenés) et de toutes les horreurs qui lui sont arrivées: à la fin des années 60, Nawal se retrouvant enceinte sans être mariée, elle fut obligée d'abandonner son fils à la naissance. Devenue une meurtrière par conviction politique, elle fut emprisonnée pendant 15 ans. Auparavant elle fut témoin d'au moins un massacre. En prison, elle fut violée et humiliée mais elle a survécu. Des séquences restent en mémoire: le petit garçon au regard terrible à qui on tond les cheveux, l'explosion d'un car plein de cadavres mitraillés, une cellule de prison où des femmes ont croupi pendant des années, sans parler de Simon qui devine, grâce à une formule mathématique, la terrible vérité. Il faut ajouter que les acteurs sont tous remarquables. A la fin de la projection du film qui dure 2H10, les spectateurs semblaient très touchés. Un grand moment de cinéma. Je n'ai plus qu'à lire la pièce de théâtre qui, sur scène, dure 4 heures.

15 avril 2011

The Company men - John Wells / Morning Glory - Roger Michell

Je voudrais évoquer deux films américains vus récemment, pas inoubliables mais qui font passer un (bon) moment.

The Company men de John Wells bénéficie d'un casting impeccable (Tommy Lee Jones, Ben Affleck, Chris Cooper). Des cadres supérieurs travaillant dans une compagnie de transport se trouvent licenciés du jour au lendemain suite à une fusion de leur société. Les temps deviennent durs dans un pays où les licenciés peuvent être payés 12 semaines de chômage et pas plus (le temps de retrouver un travail), où il faut se résoudre à diminuer son train de vie (plus de golf, on revend sa Porsche, sa belle demeure, etc.), où il faut rabattre ses prétentions. Ils perdent plus ou moins leurs repères, Bobby (Ben Affleck) qui n'est pas un personnage très sympathique (heureusement que sa femme est là pour le remettre à sa place) se retrouve à travailler sur un chantier de construction d'une maison grâce à son beau-frère (Kevin Costner), chef de travaux. Le film est bourré de bonnes intentions et de quelques clichés. Certains remonteront la pente, d'autres non. C'est assez un "film du samedi soir". Les spectateurs avec moi avaient l'air content. Je ne regrette pas de l'avoir vu.

Morning Glory (1) de Roger Michell vous permet de voir Harrison Ford "faire la gueule" du début à la fin de ce film qui nous montre la vie de quelques journalistes ou animateurs télé et comment certaines émissions se préparent. Becky (Rachel Mc Adams, manquant un peu de sobriété), une jeune productrice pleine d'énergie (qui vient d'être virée d'une émission radio) est embauchée pour remonter le taux d'audience de "Daybreak", une émission de télé à bout de souffle diffusée par une chaîne télé en queue des sondages. A force de persuasion et de quelques menaces pécuniaires, elle arrive à persuader Mike Pomeroy (Harrison Ford), un grand journaliste d'investigation sur la touche, d'être co-présentateur de cette matinale avec Coleen Peck (Diane Keaton qui en fait des tonnes sur le registre comique mais avec talent). Morning Glory (1), bien mené et parfois assez drôle, rend hommage au métier de journaliste.

(1) et non Star, comme je l'avais écrit (voir commentaire de Neil ci-desssous)

9 avril 2011

L'agence - George Nolfi

Adapté d'une nouvelle de Philip K. Dick, le film L'Agence (The Adjustement bureau) m'a fait passer un bon moment. C'est une romance sur fond de science-fiction qui se passe aux Etats-Unis à New-York, de nos jours ou bien dans un futur proche, à moins que cela soit dans un passé récent (qui sait?). David Norris (Matt Damon), célibataire, est appelé à devenir sénateur, mais il tombe amoureux au premier regard d'Elise (Emily Blunt), une ballerine qui pourtant disparaît très vite on ne sait où. Ce sentiment amoureux contrarie le Plan conçu par une Agence dirigée peut-être par Dieu lui-même. Commence pour David une recherche pour retrouver Elise qui durera trois ans. Il arrive à ses fins au grand dam des agents de l'Agence. Ces derniers portent des chapeaux Stetson qui leur permettent d'aller d'un endroit à l'autre en passant par des portes (toute distance est abolie). Elles débouchent sur des lieux comme un stade (alors qu'ils étaient dans une rue), un tunnel, un immense parking, un bureau... J'ai été sensible au côté ludique de l'histoire qui traite de la prédestination. Est-on maître de son destin? Est-ce que l'on a notre libre-arbitre? Les effets spéciaux relativement discrets mais très bien fait donnent du rythme, et pour une fois (comme me l'a fait remarquer une collègue), Matt Damon joue le rôle d'un amoureux (sauf erreur de ma part, c'est la première fois que cela arrive), et il le fait avec conviction. Mentions spéciales à Emily Blunt, toujours aussi ravissante, et à Terence Stamp qui joue un personnage savoureux. Les acteurs ont tous l'air de beaucoup s'amuser. Un film distrayant que je recommande.

31 mars 2011

Easy money - Daniel Espinosa

Le 16 mars 2011, j'ai vu, en avant-première, Easy Money (le titre original est Snabba cash) de Daniel Espinosa (né en Suède mais d'origine chilienne par ses parents). L'affiche ne m'inspirait pas plus que cela et je m'attendais à un simple film policier avec des bons, des méchants et pas mal de coups de feu. Et bien pas tout à fait. D'abord, ce film policier (sorti cette semaine, le 30 mars) est suédois. Le scénario est adapté d'un roman (paru en Presse Pocket) de Jens Lapidus (que je ne connais pas du tout). On y suit l'itinéraire de trois hommes impliqués dans un trafic de drogue à grande échelle: JW, un jeune Suédois, beau gosse, fréquente des gens aisés en faisant croire qu'il est issu du même milieu qu'eux alors qu'il vit dans une chambre d'étudiant et fait le taxi pour payer ses études; un Serbe, Mrado, tueur à gages, qui se retrouve à garder sa fille (la mère étant incapable de le faire); et un latino, Jorge, qui vient de s'évader de prison. Avant de s'enfuir de Suède, ce dernier prépare un gros coup: importer une grande quantité de cocaïne. Mais lui aussi a une famille: sa soeur, mariée à un Suédois, attend un bébé. J'ai trouvé que le film était un peu long à démarrer et je me demandais qui était qui, et puis, au fur à mesure du déroulement de l'histoire, on se retrouve dans l'intimité de ces trois personnages avec leurs états d'âme, leur code de l'honneur, leurs doutes. Sans les défendre, on arrive à être proche d'eux. A part l'une des dernières séquences avec une fusillade, la violence n'est pas trop présente dans ce film où l'on peut noter quelques moments de tendresse. La relation de Mrado avec sa fille m'a touchée. Les acteurs, qui me sont inconnus, jouent avec justesse. Dans le dossier de presse, il est dit que certains sont des non-professionnels. Ce polar nordique qui a été un triomphe dans son pays (1 Suédois sur 9 l'a vu!) montre un nouveau souffle du cinéma suédois. Un remake américain est déjà prévu. Je vous conseille ce film (malgré ses maladresses) s'il passe par chez vous.

25 mars 2011

True Grit - Joel et Ethan Coen

Trois semaines après sa sortie, j'ai vu True Grit et je dois dire que j'ai passé un très bon moment en compagnie de Rooster Cogburn et Matty Ross qui poursuivent en territoire indien (ils n'en croiseront guère) l'homme qui a tué le père de Matty. Je ne qualifierai pas ce film de chef d'oeuvre mais c'est un western assez humoristique même si la fin est plutôt désenchantée. Tout le début avec la première rencontre entre Mattie et Rooster, Mattie qui dort dans un cercueil à côté de pendus, Mattie et la grand-mère qui ronfle, Mattie qui négocie le rachat des poneys, consiste en des scènes très bien faites et assez drôles. Après, mon intérêt s'est peut-être un peu émoussé avec le "méchant" plus bête qu'autre chose qui apparaît très tard dans le film. Mais le Texas Ranger joué par Matt Damon et une bande de hors-la-loi mettent du piment dans l'histoire. On ne devine pas forcément que c'est un film des frères Coen, qui aiment changer de genre à chaque film. Appréciant Jeff Bridges depuis longtemps (et c'est un des raisons qui m'a donné envie de voir le film), j'ai constaté qu'il en fait des tonnes mais avec beaucoup de talent. Il est touchant. La jeune actrice qui joue Mattie s'en sort très bien. Un bon film.

19 mars 2011

We want sex equality - Nigel Cole

Je voudrais tout d'abord dire que le titre sous lequel le film de Nigel Cole est distribué en France, We want sex equality ("Nous voulons l'égalité des sexes") m'a semblé quelque peu racoleur, alors que le titre original Made in Dagenham ("Fabriqué à Dagenham") est plus neutre. Toujours est-il que l'histoire (basée sur des faits réels) se passe en 1968 à Dagenham en Angleterre où étaient implantées les usines Ford. A cette époque, Ford employait 55000 hommes et... 187 femmes. La tâche principale de ces dernières consistait à coudre à l'aide de coupons de tissu (sans qu'on leur fournisse de modèle), les revêtements des portières des voitures sortant des usines. Elles étaient considérées comme des ouvrières non qualifiées et pourtant... Beaucoup moins bien payées que les hommes, elles se mirent en grève avec le soutien d'un contremaître (Bob Hoskins, très bien). Elles réclamaient le même salaire que les hommes: à travail égal, salaire égal. C'était la première fois que des femmes osaient se mettre en grève. Très déterminées dans leur revendication, elles sont arrivées à paralyser la fabrication des voitures. Parmi les grévistes, on fait la connaissance de Rita (Sally Hawkins) qui devient la meneuse de l'action de ces femmes qui ont des personnalités attachantes. C'est un film optimiste, mais en même temps, il fait regretter cette époque où les hommes politiques n'étaient pas inféodés aux hommes d'argent. En l'occurrence, ici, il s'agit de la ministre du travail de l'époque, Barbara Castle (Miranda Richardson, plus vraie que nature) qui sut résister aux menaces de fermeture de l'usine par la direction. Son attitude fut exemplaire et elle sut être diplomate. Le film comporte quelques longueurs et maladresses et quelques histoires annexes n'apportent rien au récit, mais je vous le conseille vivement.

13 mars 2011

Winter's bone - Debra Granik

Voici un billet sur Winter's bone de Debra Granik (d'après un roman de Daniel Woodrell). Film recommandé en particulier par Yuko (que je remercie), il semble qu'il ait reçu des prix dans de nombreux festivals. J'avoue que je n'avais pas du tout entendu parler de ce film jusqu'à sa sortie et si je ne n'avais pas lu plusieurs bonnes critiques, je ne suis pas sûre que j'y serais allée. Je ne regrette vraiment pas de l'avoir vu, bien au contraire. La réalisatrice nous plonge dès les premières images dans un paysage d'hiver triste au milieu des bois (nous sommes dans les monts Ozarks du Missouri). De nos jours, deux jeunes enfants, un garçon et une fille, jouent avec pas grand-chose devant la maison qui est une masure sans confort. Elle suinte la misère et l'abandon comme les baraques aux alentours. Leur grande soeur, Ree Dolly, âgée de 17 ans, devenue le chef de famille, veille sur eux, leur fait faire les devoirs, cuisine, etc. La mère qui vit avec eux est mutique et ne fait rien. Quant au père, il a disparu (pour ne pas rester en prison) après avoir payé une caution (en l'occurrence, il a donné la maison). C'est d'ailleurs tout le sujet du film. Ree Dolly, très déterminée, n'a de cesse de retrouver ce père qui doit se présenter au tribunal, sinon elle, ses deux frère et soeur et leur mère seront obligés de quitter les lieux. On assiste à des scènes dures où la violence et la faim sont très présentes. On tue les écureuils pour les manger. Le cheval de la famille qui n'a pas eu de foin depuis trois jours est cédé aux voisins (plutôt solidaires et compatissants). Ree Dolly n'est pas la bienvenue quand elle pose des questions sur son père. Même son oncle semble menaçant. Tous les personnages frustres et souvent analphabètes ont des trognes pas possibles, autant les femmes que les hommes. Le shérif du comté ne peut pas faire grand-chose. La description de cette Amérique profonde du Missouri n'est pas rose. Les caractères des personnages sont aussi âpres et durs que le climat. C'est vraiment l'Amérique des laissés-pour-compte. Le film se situe dans la lignée de Frozen River et aussi de Wendy et Lucy. La jeune comédienne, Jennifer Lawrence (que la réalisatrice filme au plus près et qui est pratiquement présente de la première à la dernière image), joue très bien. Un film que je vous recommande. Voir les billets de Yuko, Alex, Marco Ze blog et Ariane.

7 mars 2011

Films vus et non commentés depuis le 11/02/11

Je voudrais évoquer trois films que j'ai vus le week-end dernier. Ils n'ont aucun rapport entre eux, si ce n'est qu'ils sont sortis dans très peu de salles à Paris et qu'ils ne resteront peut-être pas à l'affiche très longtemps (ce qui est bien dommage).

Je commence par le film kirghize (sorti cette semaine), Le Voleur de lumière de Aktan Arym Kubat (qui interprète le rôle principal avec une bouille sympathique). Pendant 1H15, on se retrouve dans un Etat de l'ex-Union soviétique que personne ou presque ne peut situer sur une carte géographique. Dans les montagnes, dans un village oublié par la civilisation, vit M. Lumière, électricien de son métier. Il entretient les lignes électriques tout en trafiquant les compteurs pour les plus démunis qui ne peuvent pas payer les factures. Il est heureux en ménage, entouré de sa femme et de ses trois filles, et il conseille et écoute les autres. Son rêve est de construire des éoliennes dans la vallée battue par les vents. Mais des hommes corrompus, nouveaux maîtres du pays, ne l'entendent pas ainsi. Le fil de l'histoire m'a paru décousu mais le film dégage une certaine chaleur humaine et la dernière image avec l'ampoule qui fonctionne grâce à une éolienne bricolée donne une lueur d'espoir. Voir le billet de Neil.

J'ai suivi le conseil d'Ed concernant Santiago 73, post mortem de Pablo Larrain. J'ai été assez surprise par le début, au point de me demander si je m'étais pas trompée de film. Je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais voir. Mario, homme sans âge défini avec ses cheveux gris mi-long, traîne sa solitude entre chez lui (une petite maison impersonnelle) et la morgue où il travaille comme fonctionnaire (il tape les rapports du médecin légiste). On assiste à trois autopsies dont une femme (qu'on aura vu vivante dans le film) et un homme (le président Allende). C'est difficile d'évoquer ce film à l'atmosphère grise et métallique comme l'image. Les scènes de morgue sont hallucinantes avec des cadavres entassés (tués par balles) ou des agonisants. Il n'y aucun cri, quelques pleurs et des coups de feu. Le réalisateur évoque le coup d'Etat de Pinochet en 1973 et l'assassinat (ou le suicide?) de Salvador Allende, mais rien n'est montré. Tout est figé sauf la scène de larmes (que je n'ai pas comprise) à un moment donné du film. En revanche, la séquence finale est remarquable. Je l'ai comprise comme un drame de la jalousie (une femme a des relations intimes avec un homme: Mario ne peut l'admettre). Car plus tôt dans l'histoire, Mario avait bien fait comprendre à l'assistante du médecin légiste qu'il ne coucherait pas avec elle puisqu'elle avait couché auparavant avec ledit médecin. C'est un film abstrait mais qui mérite d'être vu. On ne voit pas ce genre de film très souvent.

Je terminerai avec Amours salés, plaisirs sucrés, un film espagnol de Joaquin Oristell qui donne la pêche. L'histoire se passe entre 1968 (année de la naissance de Sofia, l'héroïne du film sur un fauteuil de coiffeur) et 2001. Sofia se découvre très tôt une passion pour la cuisine et les garçons. Elle devient une cuisinière d'exception grâce à deux hommes: son mari et son amant (très mignons tous les deux). Ce ménage à trois fait des étincelles. Le film dégage une bonne humeur communicative. Le film a des saveurs salées, poivrées, pimentées, acides et sucrées. La charmante actrice qui illumine le film s'appelle Olivia Molina (elle est la fille d'Angela Molina qui a débuté dans un film de Luis Bunuel, Cet obscur objet du désir, en 1977). Je vous recommande vraiment ce film, tout comme Neil (encore lui - j'ai d'ailleurs vu son billet affiché à un des frontons du cinéma où j'ai assisté à la projection du film).

1 mars 2011

Les femmes du 6ème étage - Philippe Le Guay

Pour me remettre de mes émotions "black swanesques", je suis allée voir Les femmes du 6ème étage, dans la foulée. Qu'est-ce que j'ai apprécié ce film sympathique et sans prétention! J'ai passé un excellent moment en compagnie de ces Espagnoles vivant dans des chambres de bonnes (sans le confort élémentaire), au dernier étage d'un immeuble parisien cossu. L'histoire débute en 1962. Jean-Louis Joubert (Fabrice Luchini, très bien), agent de change de père en fils depuis 3 générations, mène une vie (très) bourgeoise avec sa femme Suzanne (Sandrine Kiberlain) et ses deux garçons (têtes à claques). Leur domestique bretonne venant de les quitter, ils engagent Maria qui vient de débarquer d'Espagne et qui loge dans l'une de ces chambres du 6ème étage accessibles par un escalier de service, l'ascenseur leur étant interdit. Suite à quelques événéments que je ne dévoilerai pas, la vie de Jean-Louis Joubert va changer du tout au tout, au point qu'il va laisser femme et enfants pour se réfugier au 6ème. Je vous conseille vraiment ce film sans vulgarité et qui met de bonne humeur.

23 février 2011

Black Swan - Darren Aranofsky

Après moult hésitations (voir mon billet du 17/02/11), j'ai vu Black Swan de Darren Aranofsky. Je suis sortie de la projection avec un sentiment plus que mitigé. D'abord, je suis presque certaine que je le reverrai pas. Je dirais que l'un des défauts du film est l'inconsistance de son scénario et donc du personnage principal, Nina Sayers interprétée par Natalie Portman, qui affiche un rictus de souffrance pendant tout le film. Au bout d'un moment, cela devient insupportable. On ne peut pas avoir de l'empathie pour cette jeune femme qui n'a qu'un credo: être parfaite dans son métier de danseuse. Je pense qu'elle devrait se faire soigner car elle m'a semblé bien atteinte psychologiquement. D'ailleurs les cauchemars éveillés qu'elle fait semblent nous le prouver. Elle m'a davantage crispée qu'autre chose, j'avais envie de la secouer ou de lui donner une claque, mais pas de la consoler, surtout quand elle jette ses peluches au vide-ordures. Autre bémol à propos de ce film, qui est le côté que je trouve toujours déplaisant dans les films d'Aranofsky, c'est de nous montrer les scarifications du corps (en l'occurrence celui de Nina): quand elle s'arrache la peau de ses doigts ou qu'elle se gratte jusqu'au sang. Cette jeune femme qui est sous la coupe de sa mère (ancienne danseuse elle-même) a du mal à devenir une vrai femme et elle est aussi dominé par le seul personnage masculin du film, Thomas Leroy (joué par un Vincent Cassel pas si mal par rapport au rôle qu'il doit endosser). Je note que pour Darren Aranofsky (en tout cas dans ce film), le sexe se résume à la masturbation et à une séquence saphique. Je trouve que ce film manque cruellement de sensualité. Personnellement, j'adore voir des spectacles de ballets classiques. Je m'attendais à vibrer devant ce film comme je peux vibrer devant un ballet; et bien pas du tout. Le peu de danse que l'on voit est assez mal filmé. On parle aussi de la musique de Tchaikovski. Je ne la trouve pas du tout mise en valeur. Tout cela pour dire que Black Swan n'est pas mon film de l'année (1). En revanche, je verrais bien, un de ces jours, une belle interprétation du Lac des cygnes, cela m'en a redonné envie.

(1) Voir les critiques bonnes et moins bonnes de Leunamme, Ffred, Wilyrah, Neil, Edisdead, Tinalakiller, Chris, Alain, Quaty, Vincent, Ornelune, Oriane, Choupynette, Bond007 et beaucoup d'autres.

11 février 2011

Films vus et non commentés depuis le 29/12/2010

Voici quelques films qui ne méritent pas vraiment un billet à part entière. Il y en a pour tous les goûts (surtout si on n'est pas trop exigeant pour certains).

Les chemins de la liberté de Peter Weir narre le périple de 7 hommes évadés d'un camp de Sibérie en 1941, dont certains ont parcouru plus de 6500 km à pied pour arriver en Inde. Les acteurs ne jouent pas mal, les paysages sont beaux, mais il manque un souffle épique et je trouve que le réalisateur a du mal à faire croire que ces hommes ont marché autant de kilomètres. Changer de paysage et de climat ne fait pas tout.

Si vous voulez voir un film plutôt risible (surtout la fin), allez voir Le dernier templier de Dominique Sena. Si j'étais Satan, je porterais plainte pour atteinte à mon image démoniaque. A part ça, Nicolas Cage s'est fait plein de cheveux et Ron Perlman finit en cendres. Pour résumer l'histoire, on assiste à une suite de tueries lors de croisades sur plus d'une dizaine d'années, la peste fait des ravages, et tout cela est l'oeuvre de Satan qui cherche à détruire tous les exemplaires du livre de Salomon dont des passages lus à haute voix servent d'exorcismes contre lui. Film évitable même s'il a fait déjà pas mal d'entrées en salles en France.

J'ai vu Rien à déclarer de Dany Boon pour Benoît Poelvoorde, car le réalisateur et ses ch'tis ne m'avaient pas fait rire. L'histoire: à la veille de 1993 avec l'ouverture des frontières européennes, le métier de douanier est menacé. On sourit parfois à des scènes que l'on a l'impression d'avoir déjà vues. Comme dirait Ffred, cela ressemble quand même à du sous-De Funès. Mais Karine Viard, Benoît Poolvoerde, Bouli Lanners sont très bien. Pour le reste, bof, surtout que les dialogues ne sont pas un modèle de finesse.

Carancho
(Rapace en espagnol) de Pablo Trapero m'a laissé une impression mitigée. En pré-générique, on nous annonce qu'il y a des centaines de milliers de morts par accidents de la route en Argentine. Je voulais voir le film pour Ricardo Darin, et la BA me semblait prometteuse. J'avoue que, comme d'autres blogueurs, j'ai été déçue, car les tenants et les aboutissants de l'histoire sont nébuleux. Le film a été tourné caméra au poing, très près des acteurs: cela bouge beaucoup. Concernant le thème central de l'histoire, l'escroquerie aux assurances, on ne sait pas trop comment cela fonctionne si ce n'est que tout le monde semble dans le coup: les hôpitaux, les avocats véreux, les policiers et même les victimes consentantes (quand elles ne sont pas déjà mortes). A cela se greffe une histoire d'amour improbable entre l'avocat (Ricardo Darin) et une jeune urgentiste (Martina Gusman) qui se drogue pour tenir. Je n'y ai pas vraiment cru. En revanche la fin du film vous laisse tétanisé. Un film qui ne peut pas plaire à tout le monde. Pedro Trapero est le réalisateur d'un film que j'avais bien apprécié, Leonera, interprété déjà par Martina Gusman (sa compagne dans la vie).

L'avocat, de Cédric Anger, se laisse voir grâce à un scénario bien ficelé et un Benoît Magimel pas mal du tout en avocat idéaliste qui ne rêve que de plaider devant une cour. En face de lui, Gilbert Melki, patron véreux d'une entreprise de retraitement de déchets toxiques, est inquiétant à souhait, surtout qu'il est entouré d'acolytes peu recommandables. Une diffusion à la télé aurait peut-être été suffisante.

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