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Le blog de Dasola
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19 mars 2011

We want sex equality - Nigel Cole

Je voudrais tout d'abord dire que le titre sous lequel le film de Nigel Cole est distribué en France, We want sex equality ("Nous voulons l'égalité des sexes") m'a semblé quelque peu racoleur, alors que le titre original Made in Dagenham ("Fabriqué à Dagenham") est plus neutre. Toujours est-il que l'histoire (basée sur des faits réels) se passe en 1968 à Dagenham en Angleterre où étaient implantées les usines Ford. A cette époque, Ford employait 55000 hommes et... 187 femmes. La tâche principale de ces dernières consistait à coudre à l'aide de coupons de tissu (sans qu'on leur fournisse de modèle), les revêtements des portières des voitures sortant des usines. Elles étaient considérées comme des ouvrières non qualifiées et pourtant... Beaucoup moins bien payées que les hommes, elles se mirent en grève avec le soutien d'un contremaître (Bob Hoskins, très bien). Elles réclamaient le même salaire que les hommes: à travail égal, salaire égal. C'était la première fois que des femmes osaient se mettre en grève. Très déterminées dans leur revendication, elles sont arrivées à paralyser la fabrication des voitures. Parmi les grévistes, on fait la connaissance de Rita (Sally Hawkins) qui devient la meneuse de l'action de ces femmes qui ont des personnalités attachantes. C'est un film optimiste, mais en même temps, il fait regretter cette époque où les hommes politiques n'étaient pas inféodés aux hommes d'argent. En l'occurrence, ici, il s'agit de la ministre du travail de l'époque, Barbara Castle (Miranda Richardson, plus vraie que nature) qui sut résister aux menaces de fermeture de l'usine par la direction. Son attitude fut exemplaire et elle sut être diplomate. Le film comporte quelques longueurs et maladresses et quelques histoires annexes n'apportent rien au récit, mais je vous le conseille vivement.

13 mars 2011

Winter's bone - Debra Granik

Voici un billet sur Winter's bone de Debra Granik (d'après un roman de Daniel Woodrell). Film recommandé en particulier par Yuko (que je remercie), il semble qu'il ait reçu des prix dans de nombreux festivals. J'avoue que je n'avais pas du tout entendu parler de ce film jusqu'à sa sortie et si je ne n'avais pas lu plusieurs bonnes critiques, je ne suis pas sûre que j'y serais allée. Je ne regrette vraiment pas de l'avoir vu, bien au contraire. La réalisatrice nous plonge dès les premières images dans un paysage d'hiver triste au milieu des bois (nous sommes dans les monts Ozarks du Missouri). De nos jours, deux jeunes enfants, un garçon et une fille, jouent avec pas grand-chose devant la maison qui est une masure sans confort. Elle suinte la misère et l'abandon comme les baraques aux alentours. Leur grande soeur, Ree Dolly, âgée de 17 ans, devenue le chef de famille, veille sur eux, leur fait faire les devoirs, cuisine, etc. La mère qui vit avec eux est mutique et ne fait rien. Quant au père, il a disparu (pour ne pas rester en prison) après avoir payé une caution (en l'occurrence, il a donné la maison). C'est d'ailleurs tout le sujet du film. Ree Dolly, très déterminée, n'a de cesse de retrouver ce père qui doit se présenter au tribunal, sinon elle, ses deux frère et soeur et leur mère seront obligés de quitter les lieux. On assiste à des scènes dures où la violence et la faim sont très présentes. On tue les écureuils pour les manger. Le cheval de la famille qui n'a pas eu de foin depuis trois jours est cédé aux voisins (plutôt solidaires et compatissants). Ree Dolly n'est pas la bienvenue quand elle pose des questions sur son père. Même son oncle semble menaçant. Tous les personnages frustres et souvent analphabètes ont des trognes pas possibles, autant les femmes que les hommes. Le shérif du comté ne peut pas faire grand-chose. La description de cette Amérique profonde du Missouri n'est pas rose. Les caractères des personnages sont aussi âpres et durs que le climat. C'est vraiment l'Amérique des laissés-pour-compte. Le film se situe dans la lignée de Frozen River et aussi de Wendy et Lucy. La jeune comédienne, Jennifer Lawrence (que la réalisatrice filme au plus près et qui est pratiquement présente de la première à la dernière image), joue très bien. Un film que je vous recommande. Voir les billets de Yuko, Alex, Marco Ze blog et Ariane.

7 mars 2011

Films vus et non commentés depuis le 11/02/11

Je voudrais évoquer trois films que j'ai vus le week-end dernier. Ils n'ont aucun rapport entre eux, si ce n'est qu'ils sont sortis dans très peu de salles à Paris et qu'ils ne resteront peut-être pas à l'affiche très longtemps (ce qui est bien dommage).

Je commence par le film kirghize (sorti cette semaine), Le Voleur de lumière de Aktan Arym Kubat (qui interprète le rôle principal avec une bouille sympathique). Pendant 1H15, on se retrouve dans un Etat de l'ex-Union soviétique que personne ou presque ne peut situer sur une carte géographique. Dans les montagnes, dans un village oublié par la civilisation, vit M. Lumière, électricien de son métier. Il entretient les lignes électriques tout en trafiquant les compteurs pour les plus démunis qui ne peuvent pas payer les factures. Il est heureux en ménage, entouré de sa femme et de ses trois filles, et il conseille et écoute les autres. Son rêve est de construire des éoliennes dans la vallée battue par les vents. Mais des hommes corrompus, nouveaux maîtres du pays, ne l'entendent pas ainsi. Le fil de l'histoire m'a paru décousu mais le film dégage une certaine chaleur humaine et la dernière image avec l'ampoule qui fonctionne grâce à une éolienne bricolée donne une lueur d'espoir. Voir le billet de Neil.

J'ai suivi le conseil d'Ed concernant Santiago 73, post mortem de Pablo Larrain. J'ai été assez surprise par le début, au point de me demander si je m'étais pas trompée de film. Je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais voir. Mario, homme sans âge défini avec ses cheveux gris mi-long, traîne sa solitude entre chez lui (une petite maison impersonnelle) et la morgue où il travaille comme fonctionnaire (il tape les rapports du médecin légiste). On assiste à trois autopsies dont une femme (qu'on aura vu vivante dans le film) et un homme (le président Allende). C'est difficile d'évoquer ce film à l'atmosphère grise et métallique comme l'image. Les scènes de morgue sont hallucinantes avec des cadavres entassés (tués par balles) ou des agonisants. Il n'y aucun cri, quelques pleurs et des coups de feu. Le réalisateur évoque le coup d'Etat de Pinochet en 1973 et l'assassinat (ou le suicide?) de Salvador Allende, mais rien n'est montré. Tout est figé sauf la scène de larmes (que je n'ai pas comprise) à un moment donné du film. En revanche, la séquence finale est remarquable. Je l'ai comprise comme un drame de la jalousie (une femme a des relations intimes avec un homme: Mario ne peut l'admettre). Car plus tôt dans l'histoire, Mario avait bien fait comprendre à l'assistante du médecin légiste qu'il ne coucherait pas avec elle puisqu'elle avait couché auparavant avec ledit médecin. C'est un film abstrait mais qui mérite d'être vu. On ne voit pas ce genre de film très souvent.

Je terminerai avec Amours salés, plaisirs sucrés, un film espagnol de Joaquin Oristell qui donne la pêche. L'histoire se passe entre 1968 (année de la naissance de Sofia, l'héroïne du film sur un fauteuil de coiffeur) et 2001. Sofia se découvre très tôt une passion pour la cuisine et les garçons. Elle devient une cuisinière d'exception grâce à deux hommes: son mari et son amant (très mignons tous les deux). Ce ménage à trois fait des étincelles. Le film dégage une bonne humeur communicative. Le film a des saveurs salées, poivrées, pimentées, acides et sucrées. La charmante actrice qui illumine le film s'appelle Olivia Molina (elle est la fille d'Angela Molina qui a débuté dans un film de Luis Bunuel, Cet obscur objet du désir, en 1977). Je vous recommande vraiment ce film, tout comme Neil (encore lui - j'ai d'ailleurs vu son billet affiché à un des frontons du cinéma où j'ai assisté à la projection du film).

1 mars 2011

Les femmes du 6ème étage - Philippe Le Guay

Pour me remettre de mes émotions "black swanesques", je suis allée voir Les femmes du 6ème étage, dans la foulée. Qu'est-ce que j'ai apprécié ce film sympathique et sans prétention! J'ai passé un excellent moment en compagnie de ces Espagnoles vivant dans des chambres de bonnes (sans le confort élémentaire), au dernier étage d'un immeuble parisien cossu. L'histoire débute en 1962. Jean-Louis Joubert (Fabrice Luchini, très bien), agent de change de père en fils depuis 3 générations, mène une vie (très) bourgeoise avec sa femme Suzanne (Sandrine Kiberlain) et ses deux garçons (têtes à claques). Leur domestique bretonne venant de les quitter, ils engagent Maria qui vient de débarquer d'Espagne et qui loge dans l'une de ces chambres du 6ème étage accessibles par un escalier de service, l'ascenseur leur étant interdit. Suite à quelques événéments que je ne dévoilerai pas, la vie de Jean-Louis Joubert va changer du tout au tout, au point qu'il va laisser femme et enfants pour se réfugier au 6ème. Je vous conseille vraiment ce film sans vulgarité et qui met de bonne humeur.

23 février 2011

Black Swan - Darren Aranofsky

Après moult hésitations (voir mon billet du 17/02/11), j'ai vu Black Swan de Darren Aranofsky. Je suis sortie de la projection avec un sentiment plus que mitigé. D'abord, je suis presque certaine que je le reverrai pas. Je dirais que l'un des défauts du film est l'inconsistance de son scénario et donc du personnage principal, Nina Sayers interprétée par Natalie Portman, qui affiche un rictus de souffrance pendant tout le film. Au bout d'un moment, cela devient insupportable. On ne peut pas avoir de l'empathie pour cette jeune femme qui n'a qu'un credo: être parfaite dans son métier de danseuse. Je pense qu'elle devrait se faire soigner car elle m'a semblé bien atteinte psychologiquement. D'ailleurs les cauchemars éveillés qu'elle fait semblent nous le prouver. Elle m'a davantage crispée qu'autre chose, j'avais envie de la secouer ou de lui donner une claque, mais pas de la consoler, surtout quand elle jette ses peluches au vide-ordures. Autre bémol à propos de ce film, qui est le côté que je trouve toujours déplaisant dans les films d'Aranofsky, c'est de nous montrer les scarifications du corps (en l'occurrence celui de Nina): quand elle s'arrache la peau de ses doigts ou qu'elle se gratte jusqu'au sang. Cette jeune femme qui est sous la coupe de sa mère (ancienne danseuse elle-même) a du mal à devenir une vrai femme et elle est aussi dominé par le seul personnage masculin du film, Thomas Leroy (joué par un Vincent Cassel pas si mal par rapport au rôle qu'il doit endosser). Je note que pour Darren Aranofsky (en tout cas dans ce film), le sexe se résume à la masturbation et à une séquence saphique. Je trouve que ce film manque cruellement de sensualité. Personnellement, j'adore voir des spectacles de ballets classiques. Je m'attendais à vibrer devant ce film comme je peux vibrer devant un ballet; et bien pas du tout. Le peu de danse que l'on voit est assez mal filmé. On parle aussi de la musique de Tchaikovski. Je ne la trouve pas du tout mise en valeur. Tout cela pour dire que Black Swan n'est pas mon film de l'année (1). En revanche, je verrais bien, un de ces jours, une belle interprétation du Lac des cygnes, cela m'en a redonné envie.

(1) Voir les critiques bonnes et moins bonnes de Leunamme, Ffred, Wilyrah, Neil, Edisdead, Tinalakiller, Chris, Alain, Quaty, Vincent, Ornelune, Oriane, Choupynette, Bond007 et beaucoup d'autres.

11 février 2011

Films vus et non commentés depuis le 29/12/2010

Voici quelques films qui ne méritent pas vraiment un billet à part entière. Il y en a pour tous les goûts (surtout si on n'est pas trop exigeant pour certains).

Les chemins de la liberté de Peter Weir narre le périple de 7 hommes évadés d'un camp de Sibérie en 1941, dont certains ont parcouru plus de 6500 km à pied pour arriver en Inde. Les acteurs ne jouent pas mal, les paysages sont beaux, mais il manque un souffle épique et je trouve que le réalisateur a du mal à faire croire que ces hommes ont marché autant de kilomètres. Changer de paysage et de climat ne fait pas tout.

Si vous voulez voir un film plutôt risible (surtout la fin), allez voir Le dernier templier de Dominique Sena. Si j'étais Satan, je porterais plainte pour atteinte à mon image démoniaque. A part ça, Nicolas Cage s'est fait plein de cheveux et Ron Perlman finit en cendres. Pour résumer l'histoire, on assiste à une suite de tueries lors de croisades sur plus d'une dizaine d'années, la peste fait des ravages, et tout cela est l'oeuvre de Satan qui cherche à détruire tous les exemplaires du livre de Salomon dont des passages lus à haute voix servent d'exorcismes contre lui. Film évitable même s'il a fait déjà pas mal d'entrées en salles en France.

J'ai vu Rien à déclarer de Dany Boon pour Benoît Poelvoorde, car le réalisateur et ses ch'tis ne m'avaient pas fait rire. L'histoire: à la veille de 1993 avec l'ouverture des frontières européennes, le métier de douanier est menacé. On sourit parfois à des scènes que l'on a l'impression d'avoir déjà vues. Comme dirait Ffred, cela ressemble quand même à du sous-De Funès. Mais Karine Viard, Benoît Poolvoerde, Bouli Lanners sont très bien. Pour le reste, bof, surtout que les dialogues ne sont pas un modèle de finesse.

Carancho
(Rapace en espagnol) de Pablo Trapero m'a laissé une impression mitigée. En pré-générique, on nous annonce qu'il y a des centaines de milliers de morts par accidents de la route en Argentine. Je voulais voir le film pour Ricardo Darin, et la BA me semblait prometteuse. J'avoue que, comme d'autres blogueurs, j'ai été déçue, car les tenants et les aboutissants de l'histoire sont nébuleux. Le film a été tourné caméra au poing, très près des acteurs: cela bouge beaucoup. Concernant le thème central de l'histoire, l'escroquerie aux assurances, on ne sait pas trop comment cela fonctionne si ce n'est que tout le monde semble dans le coup: les hôpitaux, les avocats véreux, les policiers et même les victimes consentantes (quand elles ne sont pas déjà mortes). A cela se greffe une histoire d'amour improbable entre l'avocat (Ricardo Darin) et une jeune urgentiste (Martina Gusman) qui se drogue pour tenir. Je n'y ai pas vraiment cru. En revanche la fin du film vous laisse tétanisé. Un film qui ne peut pas plaire à tout le monde. Pedro Trapero est le réalisateur d'un film que j'avais bien apprécié, Leonera, interprété déjà par Martina Gusman (sa compagne dans la vie).

L'avocat, de Cédric Anger, se laisse voir grâce à un scénario bien ficelé et un Benoît Magimel pas mal du tout en avocat idéaliste qui ne rêve que de plaider devant une cour. En face de lui, Gilbert Melki, patron véreux d'une entreprise de retraitement de déchets toxiques, est inquiétant à souhait, surtout qu'il est entouré d'acolytes peu recommandables. Une diffusion à la télé aurait peut-être été suffisante.

5 février 2011

Poupoupidou - Gérald Hustache-Mathieu

Poupoupidou de Gérald Hustache-Mathieu ressemble à un bonbon fondant mais qui laisse un goût un peu acide au fond de la bouche, car l'héroïne du film, une certaine Martine Langevin qui a pris comme pseudonyme Candice Lecoeur (elle est, en effet, jolie comme un coeur) est déjà morte quand l'histoire commence. David Rousseau (Jean-Paul Rouve), écrivain en mal d'inspiration, se retrouve à Mouthe (ville la plus froide de France), dans le Jura, en Franche-Comté. Il apprend qu'une jeune femme, célébrité locale, a été retrouvée morte dans la zone franche qui sépare la Suisse de la France. Il décide de savoir ce qui est arrivé à Candice. Il est aidé en cela par un gendarme inconsolable de la mort de cette dernière. David Rousseau retrouve le journal intime de Candice, qui se compose de plusieurs carnets. De nombreux flash-back ponctuant le film donnent l'occasion d'admirer, en plus de son talent, les formes rebondies et attrayantes de Sophie Quinton, qui, de rousse, se transforme en jolie blonde. Des scènes restent en mémoire comme celle de la séance photo du calendrier des pompiers, ou celle de la présentation de la météo. Le film est un bel hommage réussi aux films américains des années 50 (comme All about Eve) et même ceux plus contemporains comme Barton Fink des frères Coen (la chambre d'hôtel et l'écrivain), C'est aussi une sorte de transposition d'une partie de la vie de Marilyn Monroe. Ce film, au scénario très original mais qui reste modeste, mérite toute votre attention. S'il passe par chez vous, allez le voir sinon attendez sa sortie en DVD.

30 janvier 2011

Le discours d'un roi - Tom Hooper

Après avoir été récompensé du Golden Globe en ce début d'année, Colin Firth devrait recevoir l'Oscar du meilleur acteur, mérité en tout état de cause pour son interprétation du roi George VI (alias Bertie), qui souffrait de bégaiement. Ce prince né Albert, Frederick, Arthur George, a été le père de l'actuelle reine Elisabeth II et de la princesse Margaret. Marin de formation, il ne devait pas régner, mais se retrouva couronné roi pendant la période difficile de la fin des années 30. En effet, son frère Edward VIII abdiqua pour l'amour d'une Américaine, Wallis, deux fois divorcée (mais cette raison ne fut a posteriori qu'un prétexte). Le film commence en 1934, le futur George VI a des problèmes d'élocution qui l'handicapent énormément. On apprend que son bégaiement débuta à l'âge de 4 ou 5 ans et qu'il était un gaucher contrarié. Sa femme, Elisabeth (Helen Bonham Carter), lui présente un orthophoniste (acteur raté), Lionel Logue (un Australien installé à Londres), aux méthodes peu orthodoxes. George, très réticent, renonce plusieurs fois à suivre les conseils de cet homme (Goeffrey Rush, absolument formidable) qui le soutient jusqu'au fameux discours, le premier d'une longue série, où George VI s'adresse aux Anglais en les incitant à lutter et à vaincre la barbarie (personnifiée par Hitler). Le film est une réussite en tous points: les décors, les costumes, le scénario et les acteurs (uniquement des pointures) qui transcendent ce film à voir absolument en ce début d'année. Je l'ai vu en avant-première devant une salle comble: les spectateurs ont énormément applaudi à la fin.

24 janvier 2011

Tolstoï, le dernier été - Michael Hoffman

Un peu en désespoir de cause (je trouve qu'il y a très peu de films dignes de ce nom sortis depuis trois semaines), je suis allée voir Tolstoï, le dernier été (sorti dans très peu de salles) dont j'avais entendu dire du bien lors d'une émission du Masque et la Plume sur France Inter. Ce qui m'a aussi poussée à le faire est que je suis une grande admiratrice depuis longtemps d'Helen Mirren. L'histoire se passe en 1910. Tolstoï (Christopher Plummer) n'a plus que quelques mois à vivre. Adulé dans son pays, l'auteur de Guerre et Paix et Anna Karenine est marié depuis 48 ans avec Sofia (Helen Mirren). Sous l'influence de quelques idéalistes et par conviction personnelle, Leon Tolstoï (initiateur du mouvement tolstoïen) avait décidé de céder ses droits d'auteur à la nation russe, au grand dam de Sofia, mère de ses 13 enfants (dont 8 vécurent) et qui fut sa secrétaire dévouée pendant toutes ces années, recopiant 6 versions successives de Guerre et Paix! Abandonnant sa demeure et sa famille, Tolstoï meurt d'une pneumonie, assez seul. Sofia est montrée comme une femme qui veut protéger sa famille. Helen Mirren est absolument formidable. Moi qui n'ai jamais lu d'oeuvre de Tolstoï, je finirai bien par lire des nouvelles. Sinon, on vient de publier les mémoires de cette épouse hors du commun. Un film intéressant, joué en anglais, mais cela ne m'a pas dérangée.

15 janvier 2011

Harry Brown - Daniel Barber

Que dire du film Harry Brown sorti le 12 janvier 2011 et vu en avant-première courant décembre 2010? Qu'il est d'une violence inouïe. Je suis sortie de la projection en étant mal à l'aise et assez sonnée. Quoi qu'en dise le dossier de presse, il pourrait être sous-titré "Un justicier dans la ville" - en l'occurrence, un quartier de Londres. Harry Brown (Michael Caine, impressionnant), ancien "marine" à la retraite, y vit dans un quartier difficile, gangréné par la violence et les trafics en tout genre (le réalisateur ne nous épargne pas grand-chose). Son vieil ami et voisin, Leonard, est assassiné par une bande de jeunes. Face à la police impuissante dont une inspectrice jouée par Emily Mortimer, Harry, qui vient de perdre sa femme, décide de se faire justice lui-même. Et là, on assiste à des scènes qui frôlent parfois l'insoutenable, à l'image de la première séquence du film où deux jeunes sur une moto tirent au hasard avec une arme, et une femme s'écroule, tuée net à côté de son bébé dans un landau. Une autre séquence m'a beaucoup perturbée. Harry veut trouver une arme et se retrouve dans l'antre d'un petit malfrat camé jusqu'au yeux. A proximité, une jeune femme avachie sur un divan, la bave aux lèvres, est proche de l'overdose. Je ne vous en dirai pas plus. Je reprocherai au film son manque d'humour et de recul. Ce portrait proche d'une certaine réalité n'est pas bien gai. Je suis étonnée qu'Harry Brown ne soit même pas interdit au moins de 12 ans. En résumé, je dirais que ce n'est pas un film pour se détendre un samedi soir.

12 janvier 2011

Bullitt - Peter Yates (billet N°2)

Venant d'apprendre le décès du réalisateur Peter Yates survenu le 9 janvier 2011, j'en profite pour écrire un mini-billet sur son film le plus célèbre, Bullitt (1969), avec le regretté Steve Mc Queen (je n'ai pas vu les autres ou alors, ils ne m'ont pas laissé de souvenirs précis). Ce film devenu un classique n'avait d'autre but que de distraire. C'est un très bon film policier avec beaucoup de suspense. La musique de Lalo Schifrin joue un grand rôle. Le film permet d'admirer les rues de San Francisco, la célèbre poursuite en voiture dans la ville est devenue une référence en la matière. Et puis il y avait Steve Mc Queen (dans le rôle de Bullitt), au faite de sa gloire, mort sans héritier cinématographique. Jacqueline Bisset, toute jeunette, joue les utilités avec talent. Bullitt est le genre de film que l'on revoit toujours avec plaisir (il existe en DVD à petit prix). Il dégage un charme certain qui donne la nostalgie de la fin des années 60. [film déjà chroniqué le 22 août 2007]

5 janvier 2011

Another year - Mike Leigh

Je voulais dire beaucoup de mal du dernier Mike Leigh, et bien c'est raté. Another year est LE film qui me réconcilie avec ce réalisateur dont j'avais beaucoup beaucoup aimé Naked en 1993 (prix de la mise en scène et prix d'interprétation masculine au festival de Cannes de cette année là), mais qui par la suite m'avait toujours déçue: je n'avais pas aimé Secrets et mensonges, Vera Drake ni Be Happy (ce dernier film m'avait particulièrement horripilée). Pour en revenir à Another year, l'histoire se passe sur quatre saisons: printemps, été, automne et hiver. Tom et sa femme Gerry forment un couple uni depuis de nombreuses années. Ils vivent dans une maison agréable et ont un fils de 30 ans, Joe. Gerry est psychologue et Tom géologue. Tom et Gerry dont la passion commune est le jardinage sont à l'écoute des autres, et en particulier de Mary (une collègue de Gerry), une femme paumée, handicapée de la vie, seule, mariée et divorcée deux fois, qui boit et parle beaucoup. Elle vient souvent chez eux, cette maison lui sert de refuge (elle reste parfois la nuit). En revanche, Mary n'est pas toujours aimable: il faut voir le regard meurtrier qu'elle lance à Katie, la petite amie de Joe, quand celui-ci vient la présenter à ses parents. En effet, Mary ressent un tendre sentiment pour Joe. Elle se fait des illusions à tout point de vue. Ken, une autre connaissance du couple, fait aussi peine à voir quand il est invité chez eux. Il boit beaucoup trop et fume pas mal. La dernière partie se passe en hiver où survient un décès et où Mary semble au bout du rouleau (elle se raccroche à Gerry comme à une bouée). Son état de détresse extrême rejoint celui d'une patiente de Gerry que l'on voit au tout début du film et que l'on ne revoit plus après. Le film dure un peu plus de deux heures, je n'ai pas vu le temps passer. Les comédiens sont tous formidables. Another year (sélectionné au dernier festival de Cannes) fut, je le confirme, le grand oublié du palmarès. Allez le voir.

3 janvier 2011

Mon bilan ciné 2010

J'ai vu 134 films en 2010. Il y en a beaucoup que j'ai déjà oubliés. Mais je trouve que le cru 2010 fut très honorable avec au moins une vingtaine de films à retenir. Voici mes dix préférés (dont trois (1) documentaires), pas forcément dans l'ordre.

The ghost writer de Roman Polanski qui fut et reste mon coup de coeur 2010.
The social network de David Fincher pour la maîtrise de la réalisation.
The American d'Anton Corbijn pour la photo, l'atmosphère feutrée et George Clooney.
Des Hommes et des dieux de Xavier Bauvois pour le sujet et les comédiens et la sobriété de la réalisation.
Les rêves dansants (sur les pas de Pina Bausch): un documentaire intelligent et un bel hommage à l'oeuvre de Pina Bausch.
Les mystères de Lisbonne de Raul Ruiz, 4H30 d'images somptueuses et envoûtantes.
Inside job de Charles Ferguson pour voir ce que c'est qu'un grand documentaire percutant et pédagogique sur la crise financière de 2008.
Dans ses yeux de Juan José Campanella parce que l'histoire se passe en Argentine et que c'est une sublime histoire d'amour.
La terre de la folie de Luc Moullet parce que ce documentaire est bourré d'humour malgré son sujet grave (sur le papier).
Policier Adjectif de Corneliu Porumboiu pour les dialogues de rhétorique vers la fin de ce film d'une grande intelligence.

Je n'oublie pas les comédies trop souvent sacrifiées dans les palmarès:
Holiday de Guillaume Nicloux pour Jean-Pierre Darroussin et l'humour très second degré de l'histoire.
Potiche de François Ozon pour le plaisir d'écouter des "tubes" des années 70 et pour le côté "kitsch" de l'ensemble.
Copacabana de Marc Fitoussi parce qu'Isabelle Huppert montre qu'elle est capable de jouer dans un registre léger.
Petits meurtres à l'anglaise de Jonathan Lynn car Bill Nighy est un acteur irrésistible.
Les petits ruisseaux de Pascal Rabaté pour Daniel Prévost absolument formidable.

Et je voudrais redire tout le bien que je pense de cinq films:

Le braqueur de Benjamin Heisenberg.
Mardi après Noël de Radu Muntean.
Ander de Roberto Caston.
Ce que je veux de plus de Silvio Soldini.
Poetry de Lee Changdong

Allons, encore un de plus: Valhalla rising de Nicolas Winding Refn (2).

(1) et non deux (comme je l'avais écrit). Merci PierreAfeu pour cette judicieuse remarque comptable.
(2)
suite à la demande expresse et acceptée de Mymp (voir son commentaire ci-dessous).

29 décembre 2010

Films vus et non commentés depuis le 21/11/10

Juste avant la fin de l'année, je veux évoquer quelques films vus récemment, dont un qui sort vraiment de l'ordinaire.

Le voyage du directeur des ressources humaines d'Eran Riklis (réalisateur du film Les citronniers) est adapté du roman qui porte le même titre et que j'avais beaucoup apprécié (ici), j'avoue que j'ai été déçue par le film que j'ai trouvé un peu longuet et sage. L'histoire est très fidèle au roman (peut-être trop?). Il y manque un grain de folie. C'est une des premières fois où cela m'arrive mais je n'imaginais pas du tout le DRH du roman comme le DRH du film. Ce n'est qu'un détail mais cela m'a perturbée pendant toute la projection. Voir le billet de ffred.

Le nom des gens de Michel Leclerc constitue une comédie réjouissante qui rencontre un succès certain depuis sa sortie. Il faut dire que la rencontre et les amours d'Arthur Martin (Jacques Gamblin, excellent) et de Bahia Benmahmoud (Sara Forestier) valent le détour. Arthur (qui a failli s'appeler Jacques) est jospiniste, spécialiste en épizootie, fils d'un employé de centrale nucléaire et d'une mère d'origine juive qui ne veut pas le dire. Bahia n'est pas brésilienne comme son prénom semblerait l'indiquer, mais française par sa mère et algérienne par son père. A l'époque où elle rencontre Arthur, elle n'hésite pas à user des ses charmes pour convertir à ses idées politiques (de gauche) des hommes de droite. Il y a des moments tendres ou émouvants. Quelles que soient les idées politiques des spectateurs, je pense qu'ils tomberont sous le charme du duo. Voir le billet de véranne.

Les émotifs anonymes de Jean-Pierre Améris fut
en revanche une petite déception. Je suis moi-même une émotive et je ne me suis pas du tout reconnue dans les comportements des deux protagonistes: Jean-René Van Den Hugde (Benoît Poelvoorde), patron d'une chocolaterie en faillite, et Angélique Delange (Isabelle Carré), une chocolatière de génie qui n'arrive pas à l'avouer au grand jour. Bien entendu, ils finiront dans les bras l'un de l'autre, mais pour en arriver là, on assiste à des séquences plus ou moins réussies. Parmi celles qui sont réussies, on peut noter les deux qui se passent dans un restaurant. Poelvoorde y donne toute la mesure de son talent. Pour le reste, comme celle avec la"webcam": bof. Et j'ai été frustrée par la fin abrupte. Je m'attendais à un épilogue. Je trouve que le film aurait dû s'intituler "Les timides anonymes". J'ai préféré le couple Poelvoorde/Carré dans Entre ses mains d'Anne Fontaine. Voir le billet d'Aifelle.

Je terminerai par Le soldat dieu (Caterpillar) de Koji Wakamatsu, sorti dans une seule salle à Paris. Un film étonnant qui mêle les images d'archives (dont l'explosion des bombes d'Hiroshima et Nagasaki) et des images de fiction. Cela se passe de 1940 à 1945, pendant la guerre sino-japonaise. Un lieutenant japonais, Kyuzo Kurokawa, amputé des deux bras et des deux jambes (il est aussi devenu sourd), est rendu à son épouse, Shigeko, qui est chargée de s'occuper de lui en tant que soldat dieu. Car il faut faire honneur à l'empereur et au Japon. Cet homme-tronc est un être abject vis-à-vis des femmes en général et de sa femme en particulier (on l'apprend par des flash-back). Malgré son handicap, il a des exigences sexuelles continuelles auxquelles sa femme se soumet. Les relations entre le mari et la femme sont violentes. De soumise, Shigeko devient un peu bourreau. L'actrice principale, Shinobu Terajima, est remarquable. Elle a reçu l'Ours d'argent de la meilleure actrice au dernier festival de Berlin en 2010. Je vous conseille vraiment ce film s'il passe par chez vous. Voir le billet de Dr Orlof.

27 décembre 2010

Le narcisse noir (Black Narcissus) - Michael Powell & Emeric Pressburger

Ressorti le 15 décembre dernier dans trois salles à Paris en version restaurée, Le narcisse noir de Michael Powell et Emeric Pressburger (1947) était un film que je n'avais jamais vu (cet oubli est enfin réparé). Pendant 100 minutes, on admire une image en technicolor qui a fait date. Cinq religieuses, qui doivent renouveler leurs voeux tous les ans, sont envoyées dans un ancien harem situé sur les contreforts de l'Himalaya pour le transformer en dispensaire. Un certain Mr Dean, vivant sur place depuis des années, prédit qu'elles ne resteront pas longtemps (juste avant la saison des pluies) tout comme les religieux venus avant elles. Ce lieu où souffle un vent incessant fait naître des tensions où le corps et l'esprit sont mis à rude épreuve. Le film est l'occasion de voir Deborah Kerr, David Farrar et Jean Simmons dans un petit rôle muet, et aussi une actrice dont le visage ne me disait rien: Kathleen Byron (Soeur Ruth), dont le visage ravagé par la colère et la jalousie vous hante longtemps. On devine assez vite que l'endroit (un à-pic vertigineux) où se trouve la cloche que les soeurs font sonner régulièrement va jouer un rôle tragique. Le film considéré comme un chef d'oeuvre à juste titre déroule une histoire où tous les plans sont importants et d'où se dégage une atmosphère pareille au parfum envoûtant du narcisse noir. Du grand art. Deborah Kerr avec sa belle voix rauque, et face à elle David Farrar en short et chemise ouverte (la virilité personnifiée), ont trouvé un de leurs meilleurs rôles. A voir absolument.

23 décembre 2010

Mardi, avant Noël - Radu Muntean

Je suis allée voir ce film (chaudement recommandé par Chris et ffred) dans un cinéma que j'apprécie, le Lincoln, sur les Champs-Elysées. Et j''ai en effet beaucoup aimé Mardi, avant Noël, film d'un réalisateur roumain à suivre de près. C'est une histoire simple (celle d'une séparation), mais il n'est pas facile d'en parler: mieux vaut le voir. Depuis 6 mois que Paul a rencontré une dentiste, Raluca, un peu plus jeune que lui, ils vivent une passion charnelle. Mais Paul est marié à Adriana depuis 10 ans et ils ont ensemble une petite fille de 8 ans, Mara. L'histoire se passe pendant la période de fin d'année. Le film est constitué d'une suite de longues séquences. Dès que le film démarre, on voit Paul et Raluca nus qui se parlent dans un lit après l'amour. On sent une grande connivence entre les deux. Dans la séquence suivante, Paul se trouve chez lui dans la cuisine avec Adriana et leur petite fille, ils discutent de choses et d'autres. Plus tard, Adriana et Raluca se rencontrent de façon impromptue puisque Mara se fait soigner les dents par Raluca. L'histoire culmine au bout d'une heure (le film dure 1H39) quand Paul annonce à sa femme qu'il en aime une autre, alors qu'Adriana se préparait à passer le réveillon tranquille. Cette scène de vie conjugale est terrible mais sans violence ni drame particulier. Toute la tension et la rancoeur résident dans les paroles échangées. C'est surtout Adriana qui est vindicative, mais on peut la comprendre. Paul prend tous les torts à sa charge. Il veut vivre avec Raluca et rien d'autre. Les comédiens sont tous excellents. Je vous recommande vraiment ce film s'il passe par chez vous. A Paris, le bouche-à-oreille semble fonctionner.

15 décembre 2010

De vrais mensonges - Pierre Salvadori / A bout portant - Fred Cavayé

Je voudrais parler de deux films français qui ne resteront pas (selon moi) dans les annales mais qui se laissent regarder chacun dans leur genre.

Concernant A bout portant de Fred Cavayé, je parie que ce thriller qui va certainement bénéficier d'un "remake" américain très prochainement (comme Pour elle). Le film démarre sur les chapeaux de roue avec un homme blessé (Roshdy Zem) poursuivi par deux individus. Renversé par une voiture, il se retrouve à l'hôpital sous la garde d'un aide-soignant (futur infirmier) Gilles Lellouche. De là s'ensuivent des ennuis graves pour ce dernier. C'est donc l'histoire d'un homme ordinaire, futur père de famille qui va devenir un fugitif, prêt à tout pour sauver la vie de sa femme mise en danger. Le film ne souffre d'aucun temps mort (le reproche que l'on pourrait faire est que le rythme est un peu trop rapide). Preuve en est la poursuite dans le métro (très réussie au demeurant). Les flics ripoux dont Gérard Lanvin font des méchants très convaincants. Gilles Lellouche est bien dans son rôle. L'épilogue est un peu hors de propos. Mais après Pour elle, je considère que Fred Cavayé est un cinéaste à suivre.

Pour De vrais mensonges, Pierre Salvadori réunit Nathalie Baye, Audrey Tautou et Sami Bouajila. Cette comédie se passe à Sète sous un beau soleil. Maddy (Nathalie Baye) souffre de dépression depuis que son mari l'a quittée. Sa fille, Emilie, co-gérante d'un salon de coiffure, essaye de lui remonter le moral comme elle peut. C'est là qu'intervient Jean, récemment embauché au salon, qui est tombé fou amoureux d'Emilie et qui se retrouve grâce à une lettre dans les bras de Maddy (je résume). C'est une comédie qui prend son temps, un peu languissante. Il nous tarde de savoir la fin. J'ai trouvé quelques répétitions dans les situations. Le personnage d'Audrey Tautou, de plus en plus maigrichonne, m'a paru crispant dans ses tergiversations. Après Hors de prix (que j'avais moyennement aimé), De vrais mensonges reste sur le même registre. J'espère que Pierre Salvadori se renouvellera dans son prochain film.
Dans la salle où j'étais, j'ai constaté qu'un certain nombre de spectateurs sont partis avant la fin de la projection.

11 décembre 2010

Le manteau (Il cappotto) - Alberto Lattuada

Pour une fois, je vais parler d'un "vieux" film (ressorti dans une salle à Paris), Le manteau (Il cappotto), tourné en 1952 et réalisé par Alberto Lattuada. Il s'agit d'une adaptation de la nouvelle de Nicolas Gogol qui porte le même titre. C'est une histoire très triste d'un homme, employé de mairie, habillé d'un manteau tout rapiécé avec un gros trou en haut du dos. Il est la risée de ses collègues et le souffre-douleur de son supérieur hiérarchique. Il fait froid dans l'Italie du nord en plein hiver. Carmine (tel est son prénom) se réchauffe les mains aux naseaux d'un cheval sur le chemin de son travail. Comme Carmine a une belle écriture et forme bien ses lettres, on lui demande, un jour, de prendre des notes à l'occasion de l'inauguration d'un chantier de construction. Malheureusement, le résultat est désastreux et Carmine est renvoyé avec son manteau troué. Je ne vous raconterai pas comment il réussit à se faire faire un nouveau manteau. Mais je vous dirai qu'il se le fait voler peu de temps après, la nuit sur un pont désert. Le désespoir de cet homme émeut. A la fin, son fantôme revient hanter les vivants. Le film vaut vraiment la peine d'être vu pour l'acteur principal, Renato Rascel (que j'ai découvert dans ce film; il fut surnommé le "Charlot italien"), et pour l'histoire elle-même. Quelques scènes sont marquantes comme celle entre le tailleur et Carmine, ou bien celle du corbillard de Carmine qui dérange une cérémonie présidée par le maire de la ville. A noter qu'Antonella Lualdi, toute jeunette, apparaît dans deux scènes muettes pendant lesquelles elle embrasse un partenaire.

7 décembre 2010

Holiday - Guillaume Nicloux

Holiday de Guillaume Nicloux sort demain, mercredi 8 décembre 2010. Je sais qu'il ne va pas plaire à tout le monde, mais personnellement j'ai beaucoup aimé ce film vu en avant-première. Dès le départ, on a un doute sur ce qu'on va voir, car en guise de générique de début, on voit apparaître des noms inconnus. Et en effet, ce sont les noms des personnages qui sont mentionnés et non le nom des acteurs. L'essentiel du film se passe dans un beau château près de Cahors où Michel (Jean-Pierre Darroussin), sa femme Nadine (Judith Godrèche), et sa belle-mère, Christiane Mercier, viennent passer le week-end. Quand ils arrivent dans le château transformé en hôtel, un intertitre nous indique que l'on est 16 heures avant le crime. En effet, en préambule, on voit Michel hagard, seul, se réfugiant dans une pharmacie de la ville voisine. Il vient de rater son train pour repartir. Pendant ces 16 heures, que de péripéties! Les personnages croisés dans l'hôtel sont haut en couleur: un réceptionniste, une femme de chambre, un serveur, un détective aux dents pourries, un gynécologue pleureur plaqué par sa femme, un Don Juan qui ne dédaigne pas le SM, un proxénète qui donne du plaisir à Christiane, un nain avec une copine pas mal du tout, sans parler de la propriétaire des lieux, Eva Lopez, chanteuse qui répète la nuit, et de deux policiers qui mènent l'enquête suite au crime annoncé. L'isolation phonique entre les chambre est inexistante, tout comme les serviettes de toilette. L'histoire n'est pas toujours subtile, avec des scènes pas très ragoûtantes, mais les acteurs jouent le jeu à fond dans la dérision, dans le 2ème degré. Ils sont très à l'aise. C'est une farce macabre mais très drôle et bien construite, et j'avoue que je n'avais pas deviné la fin. Le scénario a été co-écrit par Guillaume Nicloux, Nathalie Leuthreau et Jean-Bernard Pouy. Du même Nicloux, j'avais déjà apprécié Le Poulpe (1998) et Cette femme-là (2003). A vous de juger.

3 décembre 2010

Les rêves dansants (Sur les pas de Pina Bausch) - Anne Linsel et Rainer Hoffmann

Avant de reprendre mes billets "livres" ou autre, je voulais encore parler d'un film à voir si ce n'est déjà fait.

Les rêves dansants est un bel hommage a posteriori à la fondatrice du
Tanztheater de Wuppertal (Allemagne), j'ai nommé Pina Bausch, décédée en juin 2009 à 68 ans. Sans être une grande fan de son oeuvre (qui personnellement me paraît dérangeante par certains côtés) dans laquelle elle mélangeait la danse et le théâtre, je reconnais que ses spectacles ne laissent pas indifférent et sont admirés par beaucoup. Chaque année, depuis plus de trente ans, sa troupe se produit au Théâtre de la Ville à Paris à guichets fermés. Pour en venir à ce documentaire passionnant qui dure 1H30, les réalisateurs ont choisi de filmer les répétitions d'un spectacle, Kontakthof, interprété par des jeunes âgés de 14 à 18 ans. Ce même spectacle a aussi été joué par des personnes de plus de 60 ans. Ce n'est pas Pina Bausch elle-même qui les fait répéter, mais deux de ses assistantes, anciennes danseuses dont une qui avait interprété un des rôles du spectacle en 1978. On apprend assez vite que ces garçons et filles ne se connaissent pas, qu'ils n'avait jamais dansé auparavant et qu'ils viennent répéter tous les samedi après-midi. Ils sont issus de milieux sociaux différents. Certain(e)s ont connu des drames familiaux douloureux. De ce que l'on voit des répétitions, on sent que ce n'est pas facile pour ces jeunes d'avoir des contacts hysiques (surtout entre garçon et fille). Il sortent transformés de l'expérience. Ils feront la connaissance de Pina Bausch quand les répétitions se terminent. Je vous conseille absolument d'aller voir ce documentaire très bien fait qui donne envie de voir le spectacle dans son intégralité. Depuis sa sortie, le film rencontre un succès qui ne se dément pas et de nombreux blogueurs dont Aifelle en disent beaucoup de bien.

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