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Le blog de Dasola
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11 mars 2009

Bellamy - Claude Chabrol

Je suis restée assez perplexe devant ce film, Bellamy, 50ème film de Claude Chabrol, qui est surtout un portrait de Depardieu (Gérard) à la manière de Chabrol: un homme (commissaire en vacances), qui aime la bonne chère et la chair (désolée pour ce jeu de mot). Jacques Gamblin avec ses postiches (en escroc aux assurances) ne m'a pas convaincue plus que cela, j'ai un problème avec cet acteur qui joue toujours sur le même registre. Clovis Cornillac, en demi-frère alcoolique de Depardieu, joue les utilités. En revanche Chabrol filme amoureusement Marie Bunel. Elle est divine. Elle forme un beau couple de cinéma avec son Bellamy de mari. Chabrol dédie ce film aux deux Georges (Simenon et Brassens), je me demande bien pourquoi. Depardieu n'est pas du tout Maigret et bien que cela se passe à Nïmes (pas loin de Sète), qu'un personnage veuille voir la tombe de Brassens et que l'on entende un avocat "chanter" Brassens lors d'une plaidoirie, on est loin de l'univers de Brassens. Toute l'histoire policière n'est qu'un prétexte. Chabrol se fait plaisir. Il n'y a aucun rythme. C'est voulu. Chabrol prend son temps. Je me suis un peu ennuyée. A vous de voir.

9 mars 2009

Boy A - John Crowley

Je vous conseille d'aller voir Boy A de John Crowley pour l'histoire et pour l'interprétation toute en nuances des acteurs principaux. Boy A est un film anglais qui raconte que votre passé vous rattrape surtout quand on veut le fuir. Jack Burridge a une vingtaine d'années. Il tente de se réinsérer avec l'aide d'un éducateur, Terry (Peter Mullan), qui lui a trouvé une nouvelle identité et un travail. Il vient de sortir de prison pour des vols de voitures (c'est ce qu'il doit dire). Mais avec des flash-back, tout le long du film, on apprend que c'est pour un délit plus grave. Nous sommes en Angleterre de nos jours. Jack, dont le vrai prénom est Eric, semble avoir eu une enfance difficile entre une mère malade, un père indifférent, et des "camarades de classe" dont il était le souffre-douleur. A l'école, il s'était trouvé comme unique ami un jeune garçon au regard glaçant (enfant maltraité) qui l'entraînera à l'acte irréparable. Dans sa nouvelle vie, Jack se plaît dans son boulot et il trouve une amie (surnommée la baleine blanche en raison de ses formes généreuses). Il croit qu'il peut atteindre le bonheur. Mais il y a une scène intéressante dans une discothèque où il se laisse aller à danser sous l'emprise de la drogue. L'inquiétude est toujours présente. Jack/Eric peut être démasqué. Quand il sauve une petite fille d'un accident de voiture, il devient célèbre, sa photo est publiée dans le journal. C'est à partir de là que tout rebascule. Jack est un personnage attachant (le physique de l'acteur n'y est pas étranger). On veut croire qu'il va s'en sortir. Le réalisateur filme le tout avec finesse. Il n'émet aucun jugement sur Jack. Certains actes sont suggérés et non montrés (le crime par exemple). Le réalisateur dénonce la presse "tabloïd" qui peut ruiner des vies. Ce film est adapté d'un roman de Jonathan Trigell, Jeux d'enfants, paru en collection Folio Policier avec l'affiche du film en couverture. Je viens de le trouver d'occasion.

5 mars 2009

Films vus et non commentés depuis le 31/01/2009 (fin)

Le présent billet achève avec 4 films étrangers et 1 français le "passage en revue" entamé dans celui du 27/02/2009.

Les trois singes, de Nuri Bilge Ceylan: après Uzak il y a quelques années, c'est le deuxième film que je vois de ce réalisateur turc. Les trois singes est une allusion semble-t-il au secret du bonheur, qui est de ne rien dire, de ne rien voir et de ne rien entendre. J'ai été frappée par les plans séquences assez longs et aussi par la couleur sursaturée de l'image qui rend le film très beau à regarder. Un chef d'entreprise demande à son chauffeur (moyennant compensation financière) de faire de la prison à sa place (il a causé un accident mortel en voiture). Le gros du film repose sur les conséquences causées par ce séjour en prison.

Of time and the city, de Terence Davies: mis à part le commentaire en voix "off" un peu pompeux et qui n'a pas toujours de rapport avec les images que l'on voit, cette évocation de Liverpool est émouvante et sort des clichés convenus comme Les Beatles (très peu évoqués). Terence Davies s'est servi de documents d'époque (années 40, 50, 60, 70 et 80) d'actualités ou autres où sont filmés des anonymes dans leur vie quotidienne. Le film a été réalisé en 2008 au moment où Liverpool était capitale européenne de la culture.

Les insurgés, de Edward Zwick: avec un Daniel Craig qui trouve un rôle nettement plus intéressant que celui qu'il tient dans le dernier James Bond. Adapté d'une histoire vraie, cela se passe en 1942-1943, une poignée de Juifs d'Europe centrale se cachent dans les forêts d'Ukraine pour échapper aux massacres des Nazis. D'une dizaine, ils passeront à une centaine au gré de leurs déplacements. Un semblant de vie "sociale" s'organise avec malheureusement les rivalités qui l'accompagnent. C'est un film prenant qui dévoile un épisode peu connu de l'histoire de la Seconde guerre mondiale.

Secret défense, de Philippe Haïm, n'est pas un trop mauvais film, et constitue une tentative louable de tourner des films "à l'américaine". Gérard Lanvin (qui revient en force sur les écrans) joue un homme important des services secrets. C'est un grand manipulateur. Il "recrute" des hommes et des femmes et les oblige à travailler pour le service. En parallèle, on voit un jeune (Nicolas Duvauchelle) qui est recruté par les fondamentalistes religieux pour effectuer une mission kamikaze. Bien mené mais pas inoubliable (la preuve, je ne me rappelle pas toute l'histoire).

The club (clubbed), de Neil Thompson. Film noir anglais que j'ai bien apprécié grâce à un retournement de situation final que je n'avais pas deviné. Quelques "videurs" de discothèques sont les héros de ce film qui se passe dans une petite ville d'Angleterre. C'est une belle histoire d'amitié, mais je n'en dirai pas plus pour ne pas "spoiler". Pour l'anecdote, je l'avais vu le même jour que The square (mon billet du 05/02/09). Il a connu un peu la même carrière (quelques courtes semaines à Paris), et je trouve cela dommage.

3 mars 2009

Gran Torino - Clint Eastwood

Gran Torino est un film de et avec Clint Eastwood qui joue un raciste (à mon avis, il est plutôt misanthrope) dans une bourgade du Michigan habitée par un grand nombre de Latinos, de Noirs et d'Asiatiques. Dans Gran Torino, Walt Kowalski (Clint Eastwood) vient de perdre sa femme. Il a deux fils et des petits-enfants qu'il n'apprécie guère. Vétéran de la guerre de Corée, il a travaillé dans une usine Ford (il trouve honteux qu'un de ses fils travaille pour une marque japonaise). D'ailleurs, comme trésor, il a une magnifique une Ford "Gran Torino 1972", une belle voiture qu'il "bichonne". Il vit seul avec sa chienne Daisy, se nourrit de boeuf séché, s'abreuve de bières, et fume beaucoup. Enfin, il se met à exécrer un jeune prêtre qui n'arrête pas de lui demander de confesser ses péchés. Les proches voisins de Walt sont des Coréens Hmongs affables qui font de la très bonne cuisine. Parmi eux, il y a la grand-mère qui pourrait gagner un concours de crachats et dont l'animosité envers Walt est vivace. Il y a aussi une jeune femme, Sue, et un jeune homme, Thao (d'une timidité maladive), qui se fait maltraiter par une bande de jeunes coréens. Ceux-ci sèment la terreur autour d'eux. C'est à partir de là que j'émettrai une réserve concernant l'histoire car il y a un retournement psychologique un peu précipité dans le scénario. En effet, Walt se prend d'affection pour le jeune Thao (je ne dirai pas pourquoi). II essaie de lui donner confiance. Peut-être veut-il se racheter d'actes qu'il a commis 55 ans auparavant. J'ai oublié de dire que Walt est très malade. Ceci explique qu'il ira jusqu'au bout de sa rédemption. La dernière scène m'a tiré des larmes. Depuis sa sortie, le film se donne devant des salles combles: c'est justifié. Le Dr Orlof est très réservé sur ce film (je comprends son point de vue). Il y a des effets larmoyants un peu faciles, c'est cousu de fil blanc mais ça marche. Personnellement, j'aime les films où Eastwood se dirige lui-même et particulièrement celui-là. C'est un grand monsieur au sens propre et figuré.

27 février 2009

Films vus et non commentés depuis le 31/01/2009 (début)

Prolongeant ma dernière chronique du 31/01/2009 de cette série, voici des films français vu depuis quelque temps pour certains. Ils sont tous différents tant sur le fond que sur la forme.  Je vous les conseille à des degrés divers.

Envoyés très spéciaux, de Frédéric Auburtin: c'est une comédie plaisante bien ficelée qui raconte comment deux journalistes de radios, qui doivent partir en Irak pour suivre au plus près certains événements, se retrouvent confinés dans un appartement sous les toits de Paris et se mettent à "fabriquer" de l'info. Ils font même croire qu'ils sont otages. Des émissions, des appels aux dons, etc., tout s'organise pour les faire libérer. La femme du preneur de son n'y est pas pour rien. Cette comédie démonte joyeusement tant les mécanismes du "bidonnage" journalistique que les procédés compassionnels des mobilisations pour une cause crue très honorable. A la fin, la morale est sauve puisque l'argent récolté va à une ONG réellement engagée "sur le terrain" (dans le film). Jugnot et Lanvin sont très bien.

L'autre, de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic, est adapté d'un roman d'Annie Ernaux, L'occupation. J'ai eu vraiment du mal à entrer dans ce film, car nous assistons à une suite de scènes (sans vraiment de chronologie) qui suivent le questionnement d'Anne-Marie. Elle vient de se séparer d'Alex, son amant plus jeune. Alors qu'ils paraissent être restés bons amis, il lui annonce qu'il fréquente quelqu'un d'autre (à moins qu'elle ne l'imagine) et Anne-Marie se demande: qui est-elle? Que fait-elle? Anne-Marie qui est assistance sociale semble perdre pied, la jalousie la ronge. Elle va jusqu'à se donner un coup de marteau sur la tempe (scène impressionnante). La fin est, comme le début, en suspens. J'ai lu le dossier de presse, je n'ai pas mieux compris. Je trouve l'ensemble confus mais Dominique Blanc est toujours très bien.

Stella, de Sylvie Verheyde: ce film que j'ai vu depuis déjà un petit moment vaut la peine de l'être. En 1976, Stella, une jeune fille de 11 ans issue d'une banlieue pas très chic, se retrouve inscrite en 6ème dans un lycée "huppé et bourgeois" de Paris. Elle ne se lie pas beaucoup avec ses camarades mais elle sait frapper quand elle se sent agressée. De plus, elle se retrouve vite la dernière de sa classe. Chez elle, elle n'est pas aidée entre une mère, gérante d'un bar, et un père gentil mais un peu dépassé. Pour ceux (ou celles) comme moi qui sont né(e)s entre 1960 et 1965, ils pourront se reconnaître dans cette histoire autobiographique grâce à l'atmosphère générale et à la bande son avec les "tubes de l'époque".

La guerre des Miss, de Patrice Leconte: je pense que je vais baisser dans l'estime de beaucoup de blogueurs, mais j'ai beaucoup aimé ce film. Après un démarrage un peu laborieux qui m'a fait craindre le pire, La guerre des Miss est une agréable comédie qui fait du bien. Poelvoorde est impeccable comme souvent. L'histoire: chaque année depuis plus de 20 ans, Charmoussey perd face à sa rivale Super Charmoussey dans l'élection des Miss. Le maire de Charmoussey décide d'engager un "coach" pour choisir et mettre en valeur quelques jeunes filles afin que l'une d'elles soit enfin élue Miss du canton. C'est là que Franck Chevrel (B. Poelvoorde), enfant du pays et comédien assez calamiteux, est engagé. J'ai trouvé ce film sans prétention et tous les acteurs épatants.

(à suivre)

23 février 2009

L'étrange histoire de Benjamin Button (le film) - David Fincher

Malgré quelques réticences au vu de la longueur du film, je suis allée voir L'étrange histoire de Benjamin Button. J'ai été assez enthousiasmée par cette oeuvre non pas tant par les prouesses techniques du numérique (changements physiques de Brad Pitt), mais parce que l'histoire est bien racontée et qu'elle m'a beaucoup touchée (surtout la fin).
En préambule, à part le titre et le fil directeur, je n'ai pas trouvé beaucoup de liens entre la nouvelle de Fitzgerald (mon billet du 19/02/2009) et le film et c'est tant mieux.
D'abord et avant tout, je trouve que ce film fait la part belle aux rôles féminins. Nous avons d'abord la mère adoptive, Queenie (jouée par une actrice inconnue absolument formidable), qui prend Benjamin comme il est avec une immense générosité. Puis une parenthèse avec Elizabeth Abbott (Tilda Swinton), la première grande expérience amoureuse de Benjamin Button pendant la seconde guerre mondiale, et dont le rêve est de traverser un jour la Manche à la nage. Arrive ensuite Daisy (Cate Blanchett, un de ses meilleurs rôles), personnage central, l'amie et l'amante qui s'occupera jusqu'au bout de Benjamin avec dévouement et compassion. Et enfin la fille de Daisy, Caroline (Julia Ormond), qui, en lisant (à sa mère mourante) le journal de Benjamin Button, saura tout sur sa naissance. Et justement, Benjamin Button paraît bien en retrait par rapport à toutes ces femmes mais il est le "facteur commun" entre elles.
L'époque où se passe l'histoire est postérieure à celle de la nouvelle. Fitzgerald avait fait naître Benjamin Button la même année que lui-même, en 1896. Dans le film, Benjamin naît au moment de l'Armistice de 1918. Il s'ensuit bien évidemment des événements personnels et un contexte historique très différents entre la nouvelle et le film.
Le prologue de l'histoire met en scène Monsieur Gâteau (en français dans le texte), horloger de profession, qui fabrique une horloge (pour une gare) avec des aiguilles qui reculent. Son fils vient de mourir au combat et il aimerait pouvoir remonter le temps pour que son enfant et des millions d'autres puissent revivre. Une des idées intéressantes du scénario est que Benjamin, abandonné à la naissance par son père qui est au désespoir (la mère étant morte en couches), est recueilli par une jeune femme noire qui s'occupe de personnes âgées en fin de vie (Benjamin reviendra régulièrement dans ce lieu où les gens meurent de vieillesse). La présence de Benjamin, vieux dès la naissance, ne semble pas incongrue dans la maison de retraite située à la Nouvelle Orléans.
 C'est là qu'il fera la connaissance de Daisy, jeune fille rousse aux yeux bleus (dont la grand-mère est pensionnaire de l'institution). Au fur et à mesure que Benjamin "avance en âge", il rajeunit. Le temps passant, à la veille de ses 18 ans (il en paraît 50), il quitte ce cocon douillet pour s'embarquer sur un bateau. En revanche, en y réfléchissant, dès sa naissance, Benjamin peut savoir vers quel âge il va disparaître (il meurt de "jeunesse"). Durant toute sa vie d'adulte, il voyagera beaucoup. Pendant la seconde guerre mondiale, il sera marin dans la région de Mourmansk en plein conflit germano-soviétique, et c'est à ce moment là qu'il rencontre Elisabeth Abbott. Mais il aime Daisy, devenue une grande danseuse classique. Je m'arrête là pour l'histoire. J'ajouterai que j'ai versé une larme à la fin quand Daisy, dans les dernières séquences, prend soin de Benjamin redevenu garçonnet puis nourrisson.
PS: après vérification, je viens de constater que Cate Blanchett n'est pas "nominée" aux Oscars de cette année (alors que Brad Pitt l'est), c'est un scandale.

21 février 2009

Volt, star malgré lui - Chris Williams et Byron Howard

Après Po (Kung Fu Panda) qui m'a fait craquer, voici Volt (Bolt en VO), le super-chien héros de série qui sauve régulièrement sa maîtresse, la petite Penny. Cette dernière production est une réussite du point scénaristique et animation. J'ai vu le film en VO: il n'y avait que des adultes dans la salle. Ce Volt, petit chien blanc de race indéfinie, est vraiment irrésistible. Tout commence en Californie, dans les studios hollywoodiens. Personnellement, je n'ai pas compris tout de suite que Volt est le héros d'une série policière télévisée. Dans celle-ci, il possède de supers pouvoirs. C'est pratiquement le chien "bionique". Il vit à l'écart de la "vraie vie", enfermé le soir dans un grand mobile-home garé sur un grand plateau d'un studio. Il se croit invincible. Les seuls êtres qui font attention à lui, les lumières éteintes, sont deux chats qui n'arrêtent pas de se moquer de lui. Un jour, par un concours de circonstances, Volt se trouve enfermé dans un colis postal et expédié à New York. Là, des pigeons et une chatte qui "rackette" ces mêmes pigeons lui en font voir de toutes les couleurs car les "supers pouvoirs" de Volt n'ont bien sûr aucun effet. Malgré son désarroi, Volt est déterminé à repartir vers la Californie pour retrouver Penny et reprendre ses habitudes en la sauvant. La chatte l'accompagne à son corps défendant. Sur la route vers l'ouest, ils rencontrent un hamster dans une bulle, "groupie" des exploits de Volt. Tous les trois rejoignent la Californie et Penny. Pendant tout le film, je ne me suis pas ennuyée une minute. Le scénario réserve de très bons moments avec des "piques" sur le milieu artificiel hollywoodien où "the show must go on", quitte à remplacer Volt disparu par un clone. L'une des dernières séquence, le (réel) sauvetage de Penny, est un grand moment d'intensité. Un très bon film qui peut plaire autant aux grands qu'aux petits, et dont Ffred a dit que cela l'avait fait penser à "The Truman Show" que je n'ai malheureusement pas vu.

17 février 2009

Le petit fugitif - Morris Engel, Ruth Orhin et Ray Ashley

Le petit fugitif date de 1953. Cette année-là, il a reçu le Lion d'argent à Venise, ex-aequo avec Les contes de la lune vague après la pluie de Mizoguchi. Il vient de ressortir en "réédition exclusive en VOSTF" (sic). C'est grâce à mon ami, qui m'en a parlé et avec qui j'y suis allée, que j'ai pu découvrir ce film qui a inspiré Les 400 coups de Truffaut. Film en noir et blanc, il a suscité l'admiration de grands cinéastes dont ceux de la Nouvelle vague. Le petit fugitif est un mélange de documentaire et de fiction. Les trois personnes citées dans le titre ont collaboré pour écrire, produire, photographier et monter le film. Morris Engel, producteur et chef opérateur, a créé un harnachement spécial pour la caméra qui permettait de filmer sans être remarqué. Cela donne effectivement une spontanéité à l'ensemble. A Brooklyn, en plein été, Joey, 7 ans, petit garçon à la frimousse pleine de taches de rousseur, et passionné de chevaux, a un grand frère, Lenny, 12 ans, joueur d'harmonica. Ce dernier en a souvent la garde quand la maman (veuve) doit s'absenter. En l'occurrence, c'est ce qui se passe quand démarre le film. Mais Lenny préfère jouer avec deux copains de son âge, et ils décident ensemble de jouer un vilain tour à Joey pour s'en débarrasser. Joey s'enfuit en métro à Coney Island (à l'extrémité sud de Brooklyn), lieu d'attractions diverses et variées, et où se situe une immense plage, endroit de prédilection pour des milliers de New Yorkais à cette époque. La caméra ne lâche pratiquement pas Joey et le suit dans ses périgrinations. C'est la première fois qu'il va à Coney Island. Grâce aux quelques dollars que la maman avait laissé avant de partir, il peut se payer un tour de manège, s'exercer à lancer des balles sur des boîtes (sans succès), se payer une barbe à papa et surtout faire des tours de poney. Il est débrouillard. L'argent étant épuisé, il se met à ramasser sur la plage des bouteilles de boissons pétillantes qui sont consignées. Il reçoit 5 c par bouteille: une fortune. Joey va rester du samedi après-midi jusqu'au dimanche après-midi livré à lui-même. Pas une fois, il ne pleure. Il est plutôt heureux. Tout finit bien. Je remercie mon ami de m'avoir convaincue d'assister à cette projection, ce fut un plaisir partagé, je pense, par un public nombreux (d'adultes) qui a beaucoup ri et qui a trouvé le gamin adorable. Personnellement, j'ai trouvé que c'était un garçonnet comme tous ceux de son âge, pas toujours obéissant mais qui a besoin que l'on s'occupe de lui.

15 février 2009

Doute - John Patrick Shanley

Doute (Doubt) est adapté d'une pièce de théâtre écrite par John Patrick Shanley (réalisateur du film) qui a été jouée (avec succès) à Broadway en 2005-2006 et a reçu le prix Pulitzer. Ce "doute" est une référence à deux ou trois éléments du film. C'est d'abord le thème choisi pour son sermon par le Père Flynn (Philip Seymour Hoffman) lors d'une messe au tout début du film. C'est aussi le sentiment qui envahit Soeur Aloysius (formidable Meryl Streep) concernant ce Père Flynn chez lequel elle soupçonne un comportement coupable envers un jeune élève noir, Donald. Ce sentiment est renforcé par le témoignage de Soeur James (Amy Adams) qui pense avoir vu quelque chose de répréhensible. Le doute de Soeur Aloysius repose sur une certitude sans preuve réelle. J'ai oublié de dire que l'histoire se passe pendant l'hiver 1964, un an après l'assassinat de Kennedy, dans un collège privé catholique du Bronx, un quartier de New-York. A cette époque, les tensions entre blancs et noirs sont vives aux Etats-Unis. Le jeune Donald est arrivé en milieu de scolarité, il est isolé parmi ces jeunes blancs qui ne manquent pas de le rudoyer. De plus, chez lui, il est battu par son père. Le Père Flynn l'entoure d'une affection qui va (peut-être) au-delà de la bienséance. Il y a parfois de l'humour dans ce film un peu austère: on voit le contraste entre les hommes d'Eglise bons vivants qui parlent fort pendant les repas et les Soeurs qui s'adressent à peine la parole en mangeant. Ce film donne l'occasion à Meryl Streep de montrer une fois de plus son grand talent. Son rôle de Soeur Aloysius est complexe. Elle est "la terreur" du collège: c'est elle qui punit les élèves dissipés. Elle est aussi capable d'avoir de la compassion pour une autre Soeur qui perd la vue. Elle est enfin capable par son seul discours d'acculer quelqu'un à démissionner. On apprend qu'autrefois elle a été mariée, mais que son mari est mort pendant la campagne d'Italie durant les années 40. Elle connaît la vie. Elle est aussi capable de pleurer. Elle se rend compte qu'elle est pleine de doutes. En revanche, je ne sais que penser du personnage de la mère de Donald: son seul but est que son fils finisse son année scolaire quel qu'en soit le prix. C'est un film idéal pour les acteurs. Personnellement, j'ai assisté en 2006, à Paris, à une représentation de la pièce (adaptée en français) mise en scène par Roman Polanski avec Thierry Frémont et Dominique Labourier. C'était vraiment très très bien.

11 février 2009

Walkyrie - Bryan Singer

Le sujet a été rarement traité au cinéma: l'attentat manqué du 20 juillet 1944 contre Adolf Hitler. Walkyrie de Brian Singer est un film assez hollywoodien: on parle anglais, même Hitler et Goebbels. Avec le regain du cinéma outre-Rhin, j'aurais mieux aimé que le film soit tourné en allemand avec des acteurs allemands. D'ailleurs il y a des Allemands dans ce film en la personne de Thomas Krestchmann (vu dans la Chute). Cela m'a beaucoup gênée d'entendre parler la langue de Shakespeare tout du long, sauf dans le préambule où Stauffenberg (Tom Cruise) lit en voix "off" en allemand son journal (l'acteur ne se débrouille pas mal). Walkyrie, pour ce que j'en ai compris, est le nom d'une opération (dûment décrite dans un document) qu'avait imaginée Hitler, qui permettrait de donner le pouvoir à l'armée régulière s'il venait à disparaître. Certains opposants au Führer (dont le comte Von Stauffenberg) ont repris à leur compte cette opération en modifiant la rédaction du texte et en le faisant re-signer par Hitler sans qu'il le lise. Tout le film retrace comment Stauffenberg et quelques hauts gradés ont préparé l'attentat avec une bombe artisanale. Ils ont décidé d'éliminer Hitler qu'ils jugent devenu un danger pour l'Allemagne. C'est Stauffenberg (privé de l'oeil gauche et de la main droite dans un bombardement en Afrique du Nord) qui est chargé de déposer la bombe lors d'une réunion entre Hitler et son état-major. [Cela me fait penser qu'il n'est fait mention à aucun moment du rôle de Rommel qui fut destitué de ses fonctions après l'attentat. Hitler le soupçonnait d'y avoir participé]. Je m'attendais à du suspense (même si on connaît la fin). C'est au contraire platement filmé, j'ai trouvé le film neutre, sans relief. On côtoit plusieurs personnages mais le réalisateur ne s'attarde pas à nous les présenter. Tout est superficiel. Vous pouvez vous dispenser de le voir, à moins que vous soyez "fan" de Tom Cruise, qui est très bien ainsi que tous les acteurs qui l'entourent, Bill Nighy et Tom Wilkinson en tête.

7 février 2009

Morse - Tomas Alfredson

Ce qui frappe immédiatement dans ce film, Morse, c'est la neige d'un blanc immaculé que l'on voit pendant tout le film et qui donne un aspect un peu irréel. Nous sommes en Suède dans la région de Stockholm, dans une petite ville au début des années 80 (Brejnev est encore au pouvoir en URSS). Installé récemment dans la ville, un homme d'une cinquantaine d'années, d'aspect anodin, s'attaque à un homme en lui faisant inhaler un produit qui endort. Très tranquillement, il pend sa victime par les pieds à un arbre et la saigne comme un cochon. Il récupère le sang dans un récipient, mais, interrompu dans sa triste besogne, il laisse tout sur place et quitte les lieux sans être poursuivi. En revanche, ce crime fait la une des journaux locaux. On ne voit ni policier ni enquêteur. Cet homme vit avec une étrange adolescente, Eli, une brune aux yeux bleus âgée de 12 ans (mais cela fait longtemps qu'elle a 12 ans). On ne sait pas, on ne saura pas, les rapports qu'ils entretiennent: est-il le père d'Eli, son protecteur ou leurs rapports sont-ils plus intimes? Toujours est-il que dans cette même ville, un jeune garçon, Oskar, du même âge qu'Eli mais qui paraît plus jeune, est le souffre-douleur de trois de ses camarades d'école. Oskar est très blond, un peu malingre, et il encaisse toutes les brimades sans broncher. Oskar rêve pourtant de se venger, il a un couteau sur lui qu'il sort souvent, mais il se contente de poignarder les arbres. Voisins de palier, Eli et Oskar se rencontrent, échangent un rubik cube... Eli est un vampire. Elle a une force peu commune. C'est pour elle que l'homme tuait (il donnera sa vie pour elle). Dès qu'Eli a faim/soif de sang, elle semble émettre une odeur pas agréable. Elle paraît anémiée, a les yeux cernés. Pourtant, la jeune vampire sait aussi très bien tuer ses propres victimes pour se gaver de leur sang. Ses forces décuplent quand elle attaque. Il y a quelques scènes un peu "gore" où l'on voit Eli s'attaquer à des victimes plutôt "costaudes", elle les vide de leur sang et leur brise la nuque (sinon ils deviennent aussi vampires). Un plan de quelques secondes montre qu'elle était un garçon avant d'avoir été mutilée. Oskar la voit à l'oeuvre. Il a deviné qu'elle est un vampire mais n'en a pas peur. Grâce à Eli et à sa force de conviction, Oskar arrivera à se venger de ses bourreaux (et de quelle façon!). Le titre "Morse" est en rapport direct avec l'alphabet du même nom. C'est un des moyens qu'Oskar et Eli utilisent pour communiquer (par exemple lors de la dernière scène dans le train). Ce film est un beau film sur l'enfance, les premiers émois entre un garçon et une fille. Morse a paraît-il reçu beaucoup de prix dans les festivals (dont celui de Gerardmer). La salle où j'ai vu le film était comble. Le public est au rendez-vous et c'est mérité. Je n'ai pas vu Twilight qui est sur le même thème mais je pense que Morse, adapté d'un roman suédois de John Ajvide Lindqvist (non traduit en français, me semble-t-il), est vraiment une oeuvre étonnante qui renouvelle le genre "film de vampires" (absence de gousse d'ail et de crucifix et autre figure classique). Sont conservés les suçons dans le cou ou la combustion spontanée due au soleil.

5 février 2009

The Square - Nash Edgerton

Dans la même soirée, je suis allée voir The Square en ayant lu que c'était un film noir australien, puis juste après The Club, film noir anglais (billet à venir [chroniqué le 05/03/09]). Je suis friande de ce genre de cinéma. The Square est un film dont le réalisateur et les acteurs sont inconnus chez nous. C'est en effet très noir. Et pourtant, cela se passe en plein été australien pendant les périodes de Noël et de Jour de l'An. Un homme et une femme sont amants: ils font l'amour dans une voiture. Les seuls témoins sont deux chiens, un gros et un petit, qui attendent chacun dans une voiture. La femme, Carla (maîtresse du gros chien), est mariée à un homme tatoué dont on ne connaît pas la profession (a priori pas très honnête), très "beauf", et qui cache une grosse somme d'argent dans un sac (que Carla découvre par hasard). L'homme, Raymond (le maître du petit chien), est entrepreneur de travaux publics et il est marié. Comme de bien entendu, Carla veut partir avec son amant et l'argent. Les ennuis commencent à cause d'un engrenage fatal. Il y a beaucoup de morts: quelques humains, et malheureusement le gros chien amoureux de la petite chienne qui trouvera une fin tragique en voulant la rejoindre à la nage. Entretemps, un méchant maître-chanteur très mystérieux se manifeste et s'adresse à Raymond par cartes de Noël interposées. Le "Square" en question est un bout de terrain carré à l'intérieur du chantier de Raymond et il sert accessoirement pour enterrer un corps. Tout se termine tragiquement, et les méchants ne sont pas ceux qu'on croit. Comme film de genre, ce n'est pas mal du tout.
PS: je viens de constater que, deux semaines après leur sortie, The Square et The Club ne sont plus à l'affiche à Paris. Je ne sais pas quoi penser.

3 février 2009

Les noces rebelles - Sam Mendes

Je dis tout de suite que je n'ai pas été emballée par ce film (le titre original est Revolutionary Road (2)). Bien que cela ne sombre pas dans l'hystérie, nous assistons quand même à une suite ininterrompue (ou presque) de violentes "engueulades" verbales au sein du ménage que forment Kate Winslet et Leonardo di Caprio (April et Frank (1) Wheeler). J'ai trouvé l'histoire et l'atmosphère étouffantes (pour ça, c'est réussi). Et tout se passe presque exclusivement au 125 Revolutionary Road (2), allée proprette d'une petite ville sans histoire, pendant l'été 1955. Dans le cinéma où je vais régulièrement, le succès est au rendez-vous pour ce film que j'ai vu il y a presque une semaine et qui m'a laissée totalement de marbre. Sam Mendes est un cinéaste froid. Pour American Beauty, ça passait, et il y avait un certain humour. Dans les Noces rebelles, il n'y en a aucun. De plus, certains spectateurs n'ont pas arrêté de ricaner (rires nerveux?) pendant la projection et je me demande bien pourquoi. Peut-être venaient-ils voir "l'après-Titanic", et ce n'est pas ce qu'on voit à l'écran. April rêvait d'une autre vie que celle qu'elle mène: une mère de famille qui attend son mari de retour du travail. Elle voulait être actrice. Or, aux Etats-Unis, dès que les femmes sont mariées, le conformisme s'installe. Pendant le film, on ne fait qu'apercevoir (une fois) les enfants; en revanche, on fait connaissance d'un couple voisin (lui est secrètement amoureux d'April), puis d'un autre couple dont l'épouse, Helen Givings (Katie Bates), agente immobilière et très bavarde, se lie avec April. Ce troisième couple a un fils, John, perturbé psychologiquement et ex-génie en maths. Après une période d'espoir pour April qui a des rêves d'émancipation et de changement de vie (provoquant un certain émoi dans l'entourage des voisins), la fin de l'histoire est terrible et assez inéluctable. April souffre (me semble-t-il) de dépression. Autant Kate Winslet est convaincante, autant je suis plus réservée concernant Lenonardo di Caprio (que l'on sent trop peu au fait de la vie de couple, et de père de famille, dans la vie réelle). Il manque de maturité pour ce genre de rôle. Quant à la condition des femmes aux Etats-Unis, ce n'est pas forcément une sinécure, même aujourd'hui. Certes, 1968 est passé par là, mais il y encore des progrès à faire. A vous de juger.

(1) et non "Raymond" comme je l'avais écrit par erreur (confusion de ma part avec The Square vu par ailleurs [billet du 5 février 2009]?). Merci Wilyrah.
(2) et non "Revolution Road" comme je l'avais marqué. Merci Audrey.

31 janvier 2009

Films vus et non commentés depuis le 23/12/2008

Suite de ma chronique précédente sur les films dont je n'ai pas pris la peine de faire un billet entier. Pour ces cinq-là, il faut bien que j'en parle puisqu'il y a en au moins trois cités dans mon billet "mes meilleurs films 2008" (mais ça commence déjà à s'éloigner...).

Mesrine - L'ennemi public n°1 de Jean-François Richet. Cette deuxième partie m'a paru un peu moins convaincante que la première. Les seconds rôles y sont peut-être pour quelque chose, en particulier Gérard Lanvin en Charlie Bauer, qui parle avec un accent un peu ridicule. Cette deuxième partie se concentre sur les 7 dernières années de vie de Mesrine: ses évasions, ses cavales, sa rencontre avec François Besse, et sa fin qui ressemble à une exécution en règle. Le rythme est toujours haletant et Vincent Cassel a trouvé le rôle de sa vie (pour l'instant).

Luther
d'Eric Till. Le film réalisé en 2003 a trouvé un distributeur pour une sortie en France fin 2008. C'est une hagiographie de Luther (1483-1546). Les Luthériens ont financé le film. Joseph Fiennes interprète Luther. Physiquement un peu gringalet (il ne ressemble pas au portrait que Cranach l'Ancien a fait du fondateur du protestantisme), il manque de charisme. Le film se déroulant sur plus de 20 ans, aucun des personnages à l'écran ne semble pourtant avoir pris une ride. A noter quand même une des dernières apparitions de Peter Ustinov (très bien en prince protecteur de Luther). Luther aurait mérité mieux. De plus, cette période est passionnante et peu connue.

Et après
(Afterwards) de Gilles Bourdos. Le film est adapté d'un roman de Guillaume Musso que je ne connais que de nom. Le film ne m'a pas convaincue de lire le roman. Romain Duris (pas à l'aise) joue Nathan adulte. Dans le prologue du film, on voit Nathan âgé d'une dizaine d'année percuté par une voiture. On le croit mort, il revient à la vie. Devenu adulte, un mystérieux docteur (John Malkovich) lui fait comprendre qu'il est devenu un ange sans le savoir. Il a le don de voir qui va mourir dans les minutes, heures ou jours qui viennent, car les futurs trépassés sont entourés d'un halo de lumière quelques instants. J'ai trouvé le film sans intérêt et pas bien interprété.

L'empreinte de l'ange de Safy Nebbou, avec Catherine Frot et Sandrine Bonnaire, est un film à voir pour la confrontation entre deux femmes. L'une, Elsa (Catherine Frot), qui a perdu sa fille encore bébé (quelques jours) dans l'incendie de la maternité, plusieurs années auparavant, croit la reconnaître en voyant
lors d'un anniversaire une fillette (âgée de presque 10 ans) dont la mère, Claire, jouée par Sandrine Bonnaire, mène une vie apparemment sans histoire. Jusqu'au bout, on se demande si Elsa n'est pas folle. Catherine Frot fait presque peur dans sa détermination. Les faits s'inspirent d'une histoire vraie; il faut accepter la conclusion. Le film aurait pu s'appeler "l'instinct maternel".

The Spirit de Franck Miller est le premier film que j'ai vu en 2009, en ne sachant pas du tout ce que j'allais voir. J'avais bien aimé Sin City, surtout le premier segment (avec Mickey Rourke), et il y a en avait 3 pour un seul film, alors que pour The Spirit, il s'agit d'une seule et unique histoire qui est longue à s'installer. Et The Spirit n'est ni Batman, ni Superman. C'est peut-être un des éléments qui expliquent pourquoi au moins 25 personnes, dans la salle où j'étais, sont parties subrepticement avant la fin. Depuis Trouble every day de Claire Denis, c'est la première fois que je vois autant de gens partir de cette manière. Personnellement, voir un film comme celui-là ne m'apporte rien et j'ai eu l'impression que j'aurais pu faire des choses plus passionnantes (écrire des billets pour mon blog par exemple).

23 janvier 2009

Il divo - Paolo Sorrentino

Il divo, masculin de "La Diva", c'est Giulio Andreotti (aussi surnommé l'Inoxydable, le Sphinx, Il gobetto [le joli Petit-Bossu], Belzebuth, le Renard, le Moloch, la Salamandre, le Pape noir, l'Homme des ténèbres), homme politique italien qui a régné sur la Péninsule pendant un demi-siècle en tant que président du conseil (il a été nommé sept fois à ce poste, qui échoit au chef du parti ou de la coalition majoritaire). Le réalisateur a trouvé l'acteur qu'il fallait pour incarner Andreotti en la personne de Toni Servillo. Il est grandiose, Toni Servillo, que j'ai découvert dans Gomorra. Pour incarner son personnage, il porte des lunettes, il a les oreilles décollées et l'air engoncé, et quel plaisir de l'entendre dire son texte. Dans une scène, il récite un monologue comme s'il était sur une scène de théâtre: les spots s'allument et on est complètement captivé par cette langue italienne dite par la voix doucereuse de l'acteur. Les reparties sont souvent drôles: quand il dit, par exemple, que Dieu ne vote pas mais les prêtres si. Je n'ai rien révélé de l'histoire, assez irracontable car, à moins d'être familier de la vie politique italienne des 50 dernières années, on ne comprend pas forcément les tenants et les aboutissants. Ce n'est pas bien grave puisque la forme du film est aussi importante que le fond. Pour la petite histoire, on apprend qu'Andreotti souffre de migraines terribles qu'il soigne par acupuncture ou par un médicament qu'il essaie de faire commercialiser (en vain). Le personnage a donc aussi ses faiblesses. Sa femme est toujours à ses côtés ou pas loin. Les personnes qui entourent Andreotti sont présentés au fur et à mesure. Pour ce faire, leur nom et fonction apparaissent en rouge sur l'écran dès qu'ils sont à l'image. L'histoire se passe au moment où Andreotti est accusé de collusion avec la mafia, et d'être en partie responsable de la mort d'Aldo Moro (de l'avoir laissé exécuter), du Général della Chiesa, d'un journaliste. Il échoue à l'élection au poste de Président de la République italienne. Il est traduit en justice, condamné à une lourde peine, puis relaxé. C'est un film que j'ai vu deux fois. La première fois, j'avais loupé les  cinq premières minutes (elles sont importantes comme toutes les autres). Je suis prête à y retourner une troisième. C'est totalement jubilatoire! Et cela donne envie de mieux connaître la politique italienne de ces dernières années. C'est un véritable roman. Andreotti, 90 ans cette année, n'a pas apprécié le film, et c'est dommage car je trouve que son personnage n'est pas négatif. Comme on l'entend à un moment donné, les gens ne sont ni des anges, ni des démons. Lui, il est aussi humain que les autres. C'est un des coups de coeur de ffred.

19 janvier 2009

Les Implacables - Raoul Walsh

Vu dans le cadre d'un cycle western à l'Action Christine, The Tall Men (en VO) est un film de 1955 que je ne connaissais pas. Petite anecdote en passant, Clark Gable, qui partage l'affiche avec Robert Ryan et Jane Russell, ne me semblait pas grand. Il m'a paru même être très petit. Je ne sais pas si la position de la caméra en est la cause, mais ce détail m'a frappée. Je reprends. Peu après la fin de la guerre de Sécession, dans le Montana, deux frères texans, un peu voleurs, Ben (Clark Gable) et Clint (Cameron Mitchell), acceptent la proposition d'un homme (Robert Ryan), à qui ils ont dérobé beaucoup de pièces d'or, de l'aider à convoyer un très important troupeau de bétail (avec chevaux et chariots) du Texas vers le Montana. La première partie du film voit les trois hommes chevaucher vers le Texas. Sur leur route, ils croisent le chemin de Nella (Jane Russell) en la sauvant d'une attaque des Indiens. Elle rêve d'une vie tranquille dans le sud. Ben et Nella tombent amoureux l'un de l'autre mais n'osent se l'avouer. Nella décide d'accompagner les trois cavaliers. Durant la seconde partie du film, nous assistons au convoyage proprement dit. Des Mexicains qui sont tout dévoués à Ben sont aussi du voyage. Le film fait la part belle aux paysages grandioses, à la vie rude des hommes. Un film distrayant et agréable à voir. Je remarque une fois de plus que le public qui vient aux projections paraît être constitué de connaisseurs. Il y a des femmes (comme moi), la moyenne d'âge est la quarantaine. C'est bien, les westerns sur grand écran!

15 janvier 2009

Pour elle - Fred Cavayé

Encore un film que j'avais vu en 2008. Lisa (Diane Kruger) est "elle", Julien (Vincent Lindon) est "lui" et il y Oscar, leur fils, un adorable bambin blond d'à peine un an. Julien est professeur de français, Lisa travaille dans une société. Un matin, leur vie bascule dans la tragédie, "elle" est accusée d'avoir assassiné sa chef dans le parking de l'entreprise. Un court insert dans le premier quart du film montre qu'elle est innocente. Malgré tout, elle est condamnée à 20 ans de prison. Il faut donc accepter le postulat que le scénariste/réalisateur Fred Cavayé, dans cette première oeuvre, fait abstraction du rôle de l'ADN dans les enquêtes d'aujourd'hui. Lisa est diabétique (élément important de l'histoire). Julien s'improvise "gangster" (et ce n'est pas "inné") pour faire évader sa femme. On suit les péripéties et toutes les phases qui permettent à Julien d'arriver à ses fins. Le film dure 1h32 sans une minute de trop. J'ai été "scotchée" à mon siège. Julien planifie tout jusqu'au moindre détail en écrivant et faisant des schémas sur les murs de l'appartement qu'il occupe. Le suspense est haletant jusqu'au bout. A la fin, un des flics demande qui est Julien, un autre lui répond, c'est "monsieur tout le monde", qui va peut-être arriver à passer au travers des mailles du filet d'Interpol. Vincent Lindon et Diane Kruger forment un couple formidable. On a peur pour eux. On espère qu'ils y arriveront. La réalisation est maîtrisée, Pour elle est un grand premier film pour un réalisateur à suivre.

11 janvier 2009

Aide-toi, le ciel t'aidera - François Dupeyron

Avec beaucoup de retard par rapport au 28/11/08, date à laquelle je l'ai vue en 2008, je chronique cette comédie douce-amère car elle sort des sentiers battus. Elle a surtout beaucoup de grâce et l'ensemble dégage une bonne humeur communicative. Et pourtant... Dans la banlieue parisienne, Sonia, une femme africaine avec un mari et quelques enfants, s'accroche à un "mantra" qu'elle se répète de temps en temps: "on va trouver une solution". Car elle en a des problèmes, Sonia. Le jour du mariage de sa fille, son mari, qui vient de perdre l'argent pour payer la noce, meurt subitement. Il n'y a qu'elle qui s'en aperçoit. On est en période de pleine canicule (peut-être en 2003). Sonia vit en HLM et s'occupe de certaines personnes âgées dont un monsieur (Claude Rich) qui est son voisin de palier. Il lui propose de garder le cadavre du mari, le temps de la noce, puis de voir quelle solution trouver car il ne faut pas qu'elle perde les allocations chômage du mari. Cette aide proposée est providentielle mais non dénuée d'arrière-pensée... Un autre problème est que le fils aîné de Sonia trafique (deale). Mon ami, à ce sujet, a été frappé par une scène où l'on est à l'intérieur de l'appartement. Quelqu'un frappe fort, c'est la police. La famille (la fille la plus jeune, avec son bébé dans les bras) ne s'y attend pas. Contrairement à ce que les téléspectateurs voient dans les magazines télévisés, cette fois, la caméra est du côté du petit trafiquant qui va être arrêté devant les siens, et on voit entrer "de l'intérieur" les policiers, au lieu de les suivre en train d'intervenir. Après l'arrestation de son fils, Sonia arrive encore à le sortir de là. J'ai retenu de ce film les couleurs chaudes de la photo, la beauté de l'actrice principale (Félicité Wouassi) et la musique entraînante. Claude Rich en "vieillard indigne" est très bien. Après La Chambre des officiers et Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, Dupeyron continue une carrière atypique dans le cinéma français.

3 janvier 2009

Trois courts-métrages d'Harold Lloyd

Si vous passez par Paris, que vous soyez petits ou grands, allez voir trois courts-métrages d'Harold Lloyd qui sont projetés dans une belle salle Art et Essais, le "Grand Action" dans le 5ème arrondissement. Les 3 films, Get out and Get under (1920), The Eastern Westerner (1920) et Never Weaken (1921) narrent des aventures délirantes bourrées de gags visuels dans lesquelles the Boy (le garçon) (Harold Lloyd) est le héros récurrent. Il y a aussi the Girl (la fille) (Mildred Davis). Chaque aventure dure environ une vingtaine de minutes. Dans Get out and Get under, the Boy, acteur amateur, doit rejoindre un théâtre le plus vite possible (car il est en retard). Il doit jouer le rôle principal. Pour ce faire, il prend une voiture (genre torpédo d'époque) légèrement récalcitrante. Dans the Eastern Westerner, il est envoyé dans l'ouest du far west: the Boy est en costume de ville. Il sauve une jeune fille des griffes d'un homme, croise des "méchants" portant cagoules genre KKK, mais triomphe de toutes les embûches qu'on lui tend. Dans Never Weaken, à New-York ou une autre grande ville qui lui ressemble, the Boy veut se suicider croyant que sa belle est prête à convoler avec un autre. Il occupe un bureau dans un étage élevé d'un building, et on assiste pendant tout le film à ses tentatives ratées qui l'entraînent à des acrobaties vertigineuses. Je ne connaissais pas du tout, et cela a vraiment été une belle découverte. La salle était réceptive à ce qu'elle voyait à l'écran, les adultes comme les enfants. Harold Lloyd a un physique de "jeune premier" avec des lunettes, est plutôt bien habillé, et durant toutes ses (més)aventures, il ne perd rien de son assurance. Il n'est jamais une victime, il ne se laisse pas "démonter" comme on dit. Il se tire avec brio de toutes les situations. Harold Lloyd a créé un personnage très différent de Chaplin, de Buster Keaton ou de Laurel et Hardy.

29 décembre 2008

Hunger - Steve McQueen

Pour Hunger de Steve McQueen (plasticien de formation, et qui n'a rien à voir avec l'acteur de Bullitt), j'ai été tout d'abord sensible à la beauté plastique du film. L'histoire se passe en 1981 dans la prison de Maze en Irlande du Nord. Des hommes sont emprisonnés car accusés de comploter contre le gouvernement britannique alors dirigé par Margaret Thatcher (la Dame de fer). D'ailleurs, on entend la voix de cette dernière marteler qu'il n'y a pas de violence politique mais de la violence criminelle. Bobby Sands (puisque c'est de lui dont il s'agit), et quelques autres condamnés pour crimes de droit commun, se considèrent comme des prisonniers politiques: ils ne veulent pas porter la tenue pénitentiaire réglementaire. Leur révolte pour qu'on reconnaissent leur statut consiste à faire "grève" de la propreté. Ils ne se lavent pas, laissent de côté la nourriture envahie par les asticots et badigeonnent les murs de leur cellule d'excréments. Le film est divisé en deux parties (selon moi): après le début dont j'ai parlé plus haut, le dialogue entre Bobby Sands et le prêtre, suivi par la grève de la faim proprement dite (qui entraînera plusieurs prisonniers, dont Bobby Sands, dans la mort, au bout de 66 jours), forment un tout. C'est un film très fort. Le chef op' a fait un travail sensationnel et les quelques plans fixes sont des leçons de cinéma. La presque absence de dialogues tout au long du film ne m'a pas du tout gênée, bien au contraire, car c'est compensé par une photo et des plans qui se suffisent à eux-mêmes. Le premier plan du film montre un homme (gardien de prison) qui se trempe les poings dans l'eau. Il a mal. Dans le courant du film, on saura pourquoi. Personnellement, je n'ai jamais trouvé le film insoutenable mais il faut être prévenu qu'il y a des scènes qui dérangent. Les spectateurs qui assistaient à la même séance que moi ont eu quelques réactions mais personne n'est parti avant la fin. Le film a reçu entre autre la Caméra d'Or à Cannes en 2008.

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