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Le blog de Dasola
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29 février 2024

Challenge marsien (autour de la planète Mars) - 2ème édition

Pour la seconde fois (mais j'espère que ce sera la deuxième!), je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) lance un nouveau challenge marsien (autour de la planète Mars), à partir de demain 1er mars 2024 et jusqu'au 31 mars 2025 (13 mois). La première édition avait eu lieu du 1er mars 2021 au 31 mars 2022, et contenait plein d'idées...

 

... Mais commençons par recadrer le challenge. Je reprends à l'identique les règles que j'avais énoncées lors de la première édition: peut être répertorié pour ce Challenge tout billet de blog publié dans la période et ayant un lien avec la planète Mars. Mon billet de 2021 comporte aussi une liste appréciable d'idées en tout genre (SF, romans, BD, films, séries TV, articles scientifiques...). Lors de cette première édition, j'avais comptabilisé une quinzaine de participant(e)s, moi compris, pour une quarantaine de billets au total. Mais il s'agissait du tout premier challenge que j'organisais! Peut-être que, en treize mois, et si je m'y applique correctement dès le départ, on fera mieux?

 

Si donc durant cette longue période, votre curiosité vous mène vers des oeuvres ayant un lien avec la planète Mars, n'hésitez pas! La seule menace que vous pourriez affronter sera celle des correcteurs orthographiques, qui insisteront pour corriger en "martien" mon "marsien" ("forme vieillie" utilisée au début du XXe siècle). Après, si certaines veulent jouer avec le gentilice de quelques communes françaises, le jury décidera s'il accepte...

Avec le logo, voici le "crédit" à mentionner: "Challenge marsien (autour de la planète Mars) - 2ème édition, lancé par Ta d loi du cine sur le blog de dasola, jusqu'au 31 mars 2025"

 

En tout cas, cette année, j'aurai eu un jour de plus pour préparer le présent billet (février bissextile).

 

Edit du 11/03/2024: en réponse à la question de Pativore, je précise que, oui, les participations sont ouvertes à tous types d'oeuvres: livres comme films, séries ou d’autres œuvres artistiques comme les chansons, opéras, théâtres, spectacles, et même non-fiction, ouvrages scientifiques, revues, documentaires, etc.!

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Pour vous inscrire, merci de mettre un commentaire sous ce billet dans un premier temps, puis de revenir signaler la parution de votre chronique (avec son lien). Le challenge restera signalé dans la colonne de droite du blog de dasola (et le récapitulatif sera mis à jour ci-dessous au fur et à mesure des inscriptions et parutions). 

Participations:

* Ta d loi du cine (inscrit le 01/03/2024) : Michael Anderson & Richard Matheson - Chroniques martiennes (série TV, d'après Ray Bradbury) / Florence Hinckel - L'aube est bleue sur Mars / Fredric Brown - Une étoile m'a dit(prévisions challenge: deux articles par mois...) René Cothias & Antonio Parras - Le lièvre de Mars (série BD) / Robert Heinlein - En terre étrangère / Ben Bova - Mars & Retour sur Mars / Romain Benassaya - Les naufragés de Velloa / Alix Alex - Le château des étoiles (série BD) / Brian Aldiss - Mars blanche / Arthur C. Clarke - Le marteau de Dieu / Philip K. Dick - Des nuées de martiens / Philip K. Dick - Le dieu venu du Centaure / Kim Stanley Robinson - La trilogie de Mars (Mars la rouge + Mars la verte + Mars la bleue) / Gustave Le Rouge - Le prisonnier de la planète Mars / Lavie Tidhar - Central Station / Gil Bartholeyns - L'occupation du ciel / Octavia E. Butler - L'initiation & Imago (respectivement T.2 & T.3 de la trilogie Xenogenesis) / Vincente Cifuentes (dessin) & Dobbs (scénario) - La guerre des mondes (BD en 2 tomes d'après H. G. Wells) / Thilo Krapp - La guerre des mondes (BD d'après H. G. Wells) / Mary Robinette Kowal - Lady Astronaute (série de trois livres et de diverses nouvelles) / Mary Robinette Kowal - L'Homme superflu / Laurent Genefort - Les temps ultramodernes / Laurent Genefort - La croisière bleue / Alastair Reynolds - De l'espace et du temps / Mizu Sahara (dessin) & Makoto Shinkai (scénario) - The Voices of a distant Star (manga) / ... 

 

* The Killer inside Me (inscription le 06/03/2024) Gil Bartholeyns - L'occupation du ciel 

 

* Claudialucia (inscrite le 02/03/2024) : Florence Hinckel - L'aube est bleue sur Mars / René Cothias & Antonio Parras - Le lièvre de Mars (trois premiers tomes d'une série BD qui en compte 9) / (prévisions) Ray Bradbury - Chroniques martiennes 

 

* Le nocher des livres (inscrit le 30/03/2024) : Lavie Tidhar - Central station / Laurent Genefort - La croisière bleue (nouvelles) / Mary Robinette Kowal - L'Homme superflu 

 

Inscriptions:

* Audrey [Light and Smell] (inscrite le 01/03/2024, prévisions) : John Brown - Simulacres martiens / Florence Hinckel - L'aube est bleue sur Mars 

* Je lis je blogue [Doudoumatous] (inscrite le 01/03/2024) 

* Sunalee (inscrite le 02/03/2024) 

* Jojoenherbe (inscrite le 02/03/2024, prévisions) : Alix Alex - Le château des étoiles (série BD - T.3) / Ethan Chatagnier - L'affaire Crystal Singer / ...

* Pativore (billet d'annonce, inscrite le 11/03/2024) : Gil Bartholeyns - L'occupation du ciel / Cédric Degottex - Mars Express TEM  

* Erwelyn (billet d'annonce le 02/04/2024

* Sacha (annonce dans billet du 19/04/2024

28 février 2024

Sans jamais nous connaître - Andrew Haigh

Après avoir lu le billet de Pascale et sur les conseils d'un collègue, je suis allée voir Sans jamais nous connaître (All of us Strangers) du britannique Andrew Haigh. Le scénario est adapté d'un roman d'un romancier japonais Taichi Yamada décédé en novembre dernier qui est intitulé Présences d'un été. C'est le seul roman de l'auteur qui a été publié en français en 1988. Pour en venir au film, il m'a paru silencieux à part une scène dans une boîte de nuit. Il y a quatre personnages; d'une part, Adam (écrivain et scénariste) et Harry qui vivent dans une tour d'immeuble à Londres et ils semblent en être les seuls occupants et d'autre part, les parents d'Adam qui vivent dans une maison dans une banlieue éloignée de Londres. Il se trouve que les parents sont décédés des années plus tôt dans un accident de voiture alors qu'Adam avait 12 ans. Cela n'empêche pas Adam d'aller les voir. Ces visites à des fantômes lui font du bien. Il a désormais le même âge qu'eux mais il reste le petit garçon de ses parents. Quant à la relation homosexuelle entre Adam et Harry, elle évolue un peu mais cela reste distant sauf à la fin. Après avoir lu les commentaires chez Pascale, je n'avais pas forcément tout compris mais ce n'est pas grave. C'est une histoire d'amour filial, de deuil et peut-être d'amour tout court. Un beau film.

PS : depuis lundi après-midi, je suis dans le plus grand désarroi car canalblog a basculé chez overblog sans prévenir (surtout les blogueurs), des articles avaient disparu mais plus tard ont réapparu mais surtout surtout des commentaires ont disparu. La plateforme est différente, j'ai du mal à m'y retrouver surtout après 17 ans de canalblog. Je sais que Ta d loi du cine ne manquera pas d'écrire sur cet événement.

25 février 2024

La ferme des Bertrand - Gilles Perret

Mon ami Ta d loi du cine m'a emmenée voir La ferme des Bertrand de Gilles Perret le 10 février dernier et je l'en remercie. A l'heure où le monde paysan est en émoi et revendique à juste raison, le film montre une certaine réalité sur le monde paysan depuis 50 ans. C’est un film documentaire sur la transmission de génération en génération. La ferme s'est concentrée sur l'élevage d'une centaine de vaches laitières. Elle se situe en Haute-Savoie et le lait sert à la fabrication du reblochon.

Ta d loi du cine: j'ai retenu que la filière de valorisation du lait s'est organisée après la guerre (AOC Roblochon en 1958), sous forme de coopérative qui achète le lait et le transforme (avec des statuts faisant qu'aucun acteur de la filière ne puisse à lui seul peser trop lourd aujourd'hui). 

Il y cinq générations: le grand-père, trois de ses fils (André, Joseph et Jean), leur neveu Patrick (et sa femme Hélène qui en 2022, va partir à la retraite), les trois enfants du couple (seul le fils, Marc, travaille à la ferme avec le gendre, Alex) et les petits-enfants. Pour illustrer ces diverses époques, il y a trois films en un. Les images sont en format carré ou format rectangulaire selon que le tournage date de 2022, 1997 (le premier documentaire du réalisateur qui est voisin des Bertrand) ou 1972 (des extraits d’un film réalisé par Marcel Trillat). Les intervenants principaux sont donc, en 1972 et 1997, les trois oncles, des frères restés célibataires. Deux des oncles connaissaient le prénom de chaque vache (presque une centaine). Le troisième qui a fait la guerre d’Algérie pendant son service militaire réparait les clôtures et faisait d’autres travaux (réparations mécaniques...).

Ta d loi du cine: d'une ferme familiale, les trois frères, par leur travail acharné, ont développé leur exploitation agricole. Dans le reportage de 1972, on les voir construire de leurs mains, cassant des cailloux comme des forçats, une grande étable neuve. Ils ont pu récupérer les terres d'autres fermiers qui, eux, partaient à la retraite sans reprise familiale derrière eux. 

Même s'ils ne se plaignent pas, André, celui qui parle le plus, révèle que leur vie (celle des trois oncles) a été difficile. Les trois frères ont les souvenirs de l'Occupation et de la vie en autarcie, quand leur fratrie (ils étaient sept enfants) vivait de rien. Dans tout le film, il est peu question du côté financier ou des relations avec les industriels comme Lactalis. On ne parle pas de chiffre. Ils ne se payent pas vraiment de salaire mais ils vivent correctement sans faire de folie. L’argent qu’ils gagnent sert à investir (dans la terre ou dans l'outillage indispensable). À l'époque, le travail était harassant: les vieillards ont les épaules et les mains abimées. André, l’oncle survivant est tout courbé, les deux autres sont morts relativement jeunes.

Ta d loi du cine: c'est touchant de voir comme la jeune génération prend soin de mettre des copeaux sur la pente enneigée qui conduit à l'étable pour qu'il puisse, ensuite, grimper tout seul (sans qu'on ait à lui tenir le bras) mais sans risque. Le côté financier est abordé sous l'angle de la valeur du "patrimoine foncier" accumulé et conservé au fil des décennies, malgré les pressions financières liées à la spéculation sur ces terres aujourd'hui agricoles en Haute-Savoie.

Il considère que ce n’est pas un travail pour les femmes même s’ils ont bien accepté que la femme de Patrick les aide pour les veaux. En 2022, il est question de traite avec des robots mais Hélène continue le nourrissage des veaux au biberon avec le lait de leur mère. On garde les génisses mais les veaux partent pour l’abattoir. Dans la partie filmée en 2022, André, l’un de trois oncles, le seul survivant, n’aime pas regarder en arrière. Désormais, il s’occupe de ses poules, et il admire la nouvelle génération. Ils ont repris à leur compte le fait de ne pas abîmer le paysage. 

Ta d loi du cine: j'ai noté la reprise de gestes similaires, d'une génération à l'autre, mais avec des outils différents: le "fauchage-débroussaillage" autour des pieds des arbres au milieu des pâturages, à la faux pour les premières générations, avec une débroussailleuse à fil ensuite. Mais on retrouve le même geste de l'outil porté par-dessus l'épaule pendant la marche. Ou bien, le foin fané au râteau et à la fourche d'abord, de manière mécanisée ensuite. 

L’entretien des pâturages avec le tracteur est aussi important que la traite des vaches. On ne voit pas les femmes de la famille, elles doivent travailler ailleurs. On voit un peu la ferme sous la neige avec les vaches mais surtout au printemps et en été. Pendant l’hiver (plus de 4 mois), les bêtes sont confinées dans un immense hangar. À certaines périodes, il faut se lever à 5h du matin. A l’heure actuelle, les fermiers peuvent s'accorder une semaine de vacances dans l’année maximum. Dommage que l’on ne voit pas assez les filles du neveu (mort à 50 ans) même si elles interviennent deux fois, en 1997 et 25 ans plus tard. En tout cas, la 5ème génération fera ce qu’elle veut: continuer ou arrêter. 

Ta d loi du cine: j'aimerais vraiment qu'il y ait un quatrième volet, en 2047. Je ne suis pas certain d'être encore là pour le voir... Parmi les critères pour le maintien de l'intérêt pour ce métier, il y aura sans doute l'assurance d'un revenu décent, et la possibilité de passer à une vie avec moins de contraintes (et davantage de congés possibles qu'une seule semaine par an?). 

D'autres billets sur le film: Pascale, Henri Golant, Chris, ou Wilyrah (chez qui, depuis bien longtemps, on ne peut plus mettre de commentaires). Et sinon, le lien à propos du film avec en particulier le dossier de presse. 

Et voici le logo de l'activité chez Ingannmic sur le monde ouvrier et les mondes du travail
(lire, mais aussi voir, donc):
 
LOGO_MONDE_OUVRIER_&_MONDES_DU_TRAVAIL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23 février 2024

Ce que je sais de toi - Eric Chacour

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Je remercie à nouveau Luocine pour avoir donné un très bon conseil de lecture avec Ce que je sais de toi d'Eric Chacour, un premier roman (Edition Philippe Rey, 300 pages magnifiques). Le récit se divise en trois : Toi, Moi et un épilogue appelé Nous. En 1974, Tarek, un homme de 25 ans issu d'une famille chrétienne du Caire, vient de perdre son père qui était médecin. Tarek est devenu aussi médecin. Il vit entouré de femmes : sa mère, sa soeur de deux ans plus jeune et une domestique, Fatheya, une sacrée personnalité et la confidente des secrets de famille. Et puis, il va se marier avec Mira, une jeune femme de bonne famille. En 1981, Tarek va développer un dispensaire à l'abandon dans un quartier défavorisé, le Moquattam. Il reçoit beaucoup de patients et en particulier, un, Ali, 16 ans dont la mère souffre d'un mal incurable. Il ne va pas tarder à découvrir la profession du jeune homme mais Tarek n'y attache pas trop d'importance car il est très attiré par ce garçon. Et malgré les quolibets, Tarek va engager Ali pour l'aider avant ce dernier ne disparaisse. On le dit mort. Tarek, désespéré, émigre au Canada en laissant tout derrière lui, mère, soeur et épouse. J'ai été sensible à la très belle écriture et à l'histoire. Je vous laisse découvrir qui est le narrateur, le "Moi". Le récit se termine en 2001. Un très beau roman que je vous conseille. Tout comme GambadouBernie et Mademoisellelit ainsi que Ritournelle.

20 février 2024

Nuit noire en Anatolie - Özcan Alper

La bande-annonce m'avait paru prometteuse et en effet, je n'ai pas été déçue par Nuit noire en Anatolie de Özcan Alper. Le film se déroule de nos jours (avec un retour en arrière) en Anatolie. Ishak, les cheveux hirsutes, est un joueur de luth qui joue de son instrument à l'occasion de mariages ou dans des boîtes de nuit. Un jour, on l'appelle pour qu'il revienne assister sa mère mourante. Il a quitté son village natal sept ans plus tôt et on apprend pourquoi au fur et à mesure du déroulement de l'histoire. La disparition suspecte d'Ali, un jeune garde forestier, est en effet survenue à cette époque. Ali venait d'Istanbul, il avait dans l'idée de croiser un caracal, un félin pratiquement disparu dans la région. Il s'est mis presque tout de suite les hommes du village à dos car il enlève les pièges à ours et arrête sans ménagement les contrevenants. Par ailleurs, plutôt beau garçon, il séduit Sultan, la jolie fille à marier du village, en lui donnant des leçons de maths. Les rumeurs circulent dans le village sur le fait qu'Ali "en est" d'autant plus qu'un jour lui et Ishak se baignent ensemble dans un point d'eau. Je vous laisse découvrir les péripéties de ce film qui aborde le sujet de l'homosexualité avec délicatesse et plein de non-dits. Les images sont magnifiques. Il faut dire que le paysage pentu est extraordinaire. Il est escarpé avec des gouffres abyssaux. Les pierres et les conifères se côtoient. On sent le danger en permanence. Un très beau film qui m'a fait penser à Burning days dans le traitement du sujet. Lire le billet de Mymp qui a aimé autant que moi.

17 février 2024

Daaaaaali! - Quentin Dupieux

Autant je n'ai pas trop apprécié Yannick, autant j'ai souvent souri en visionnant Daaaaaali! *, le nouveau film du réalisateur Quentin Dupieux qui a aussi écrit, monté et éclairé le film qui dure 1H19. Judith (Anaïs Demoustiers), une jeune journaliste travaillant pour un magazine, est arrivée à obtenir un interview de Salvador Dali qui a accepté. La première séquence est irrésistible car Judith attend le maître dans une chambre d'hôtel. Le couloir est interminable pour parvenir à la chambre. Et l'on voit Salvador Dali marcher et avancer mais il n'approche pas vraiment, d'un plan à l'autre, on le voit toujours au fond du couloir. La séquence dure plus de cinq minutes et c'est très amusant. C'est le premier Dali interprété par Edouard Baer (très bien). Il y en a trois autres (interprétés par Pio Marmaï, Jonathan Cohen et Gilles Lellouche) et un Dali âgé (d'où certainement les 6 "a" du titre). Dali s'attendant à être filmé repart comme il est venu laissant la pauvre Judith désemparée. Dans ce film surréaliste, on assiste au déroulement d'un cauchemar qui débute en enfer, on voit un cow-boy tirer sur un évêque et d'autres péripéties. En parallèle, Judith arrive à obtenir un nouvel entretien cette fois-ci filmé, mais rien ne se déroule comme prévu. Sous son aspect brouillon, le scénario tient la route. Le film est réjouissant. Un bon moment de cinéma où l'on voit Romain Duris manger des pâtes comme un cochon et jouer un producteur de film assez détestable en traitant Judith de boulangère (une insulte dans sa bouche) alors qu'elle a été pharmacienne pendant quatre ans avant de changer de voie.

Lire les billets de Pascale, Selenie et Princecranoir et je n'oublie pas Henri Golant.

* avec six "a" [Edit du 22/02/2024]

14 février 2024

Proust, roman familial - Laure Murat

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Grâce à Luocine que je remercie encore, j'ai lu Proust, Roman familial de Laure Murat (Edition Robert Laffont, 219 pages, plus 18 pages de notes et 10 pages d'index de personnes et personnages) qui a été récompensé à juste titre du prix Médicis essai en 2023. Laure Murat née en 1967 vit à Los Angeles depuis plusieurs années. Elle a rompu ses relations avec sa famille depuis plusieurs années. Homosexuelle, elle vit avec une femme et n'a pas d'enfant, elle est féministe, vote à gauche et elle est professeur à l'université de Los Angeles. "Pour le milieu d'où je viens, c'est excéder de beaucoup le délit de cumul des mandats" (p.14). Ce comportement était une chose inconcevable dans la famille dont elle est issue. En effet, Laure Murat appartient à la famille du duc de Luynes (favori de Louis XIII) par sa mère et est descendante d'un beau-frère de Napoléon, Joachim Murat, par son père. Laure est une princesse Murat. Et Proust dans tout ça? Laure Murat le déclare à la fin de l'ouvrage: Proust l'a sauvée. Elle a découvert Proust quand elle avait une vingtaine d'années avec La recherche du temps perdu où elle a retrouvé le monde révolu dans lequel elle a évolué quand elle était jeune. "L'aristocratie, royaume du signifiant pur et de la performance sans objet, est un monde de forme vides" (p.20). A priori, les arrière-grands-parents de Laure ont connu Proust. Ce dernier s'est inspirée de ses rencontres avec ces aristocrates pour décrire certains personnages de La Recherche. Laure Murat* alterne dans son récit l'histoire de sa famille du côté maternel et du côté paternel en remontant dans le temps tout en analysant en parallèle l'oeuvre majeure de l'écrivain, c'est absolument passionnant et pas du tout rebutant. Elle évoque les relations houleuses qu'elle a eues avec ses parents. Cet essai a la grande qualité, enfin j'espère, de donner envie de se (re)plonger dans La Recherche du temps perdu. Elle nous dit bien que ce n'est pas un roman difficile à lire (je suis d'accord). Il est intéressant de savoir que le nombre d'exemplaires des différents volumes vendus depuis 1913 n'est pas énorme par rapport au fait que l'oeuvre est dans le peloton de tête des chefs-d'oeuvre de tous les temps. On parle pas mal de cette oeuvre mais combien l'ont lue? (p.110-112). Un essai que je vous recommande car je pense que vous allez apprendre plein de choses. Lire le billet de Dominique

*et non Proust comme Anne me l'a fait gentiment remarquer

12 février 2024

Lettre à un Inuit de 2022 - Jean Malaurie

Je (ta d loi du cine, « squatter » chez dasola) présente un livre qui, à deux mois près, aurait pu figurer au "challenge sur les minorités ethniques" proposé par Ingannmic en 2023 (vérification faite, aucun blog ne l’y a proposé). Mais ce qui m’a pour ma part amené à le lire seulement maintenant, c’est le décès de son auteur, Jean Malaurie, à 101 ans révolus (22/12/1922-05/02/2024). J'ai emprunté l'ouvrage au système de prêt de livres de l'AMAP dont je fais partie.

Lettre_a-un-Inuit-de-2022
Jean Malaurie, Lettre à un Inuit de 2022, récit, Fayard, octobre 2015, 160 pages
(un regard angoissé sur le destin d’un peuple)

Je cite les premières lignes du livre : « C’est à toi, Inuit, que je m’adresse. Debout ! Peuple du Groenland, réveille-toi ! Ne renonce pas à ton avenir ! L’Arctique est à la veille d’un désastre. Le pétrole, l’uranium suscitent des projets inconsidérés et l’ombre d’un conflit nucléaire avec des sous-marins au pôle se profile. »

Jean-Malaurie_2001

Dans cette "lettre-testament", c’est surtout au "peuple premier" du Groenland qu’il a étudié durant plus de 70 ans que Malaurie s’adresse, au long de la vingtaine de courts chapitres que comporte l’ouvrage (quelques titres: «L’homme a su plus qu’il ne sait»; Une écriture orale; L’animiste, en survie chrétienne; «Lève-toi et marche!»). Je suppose que le millésime choisi ne l'était pas au hasard, puisqu'il correspondait à son propre centenaire (dont rien ne lui assurait, en 2015, qu'il l'atteindrait et même le dépasserait!). Le livre en gros caractères comporte huit pages de photos en cahier central [photo : Jean Malaurie, 3 mai 2001], ainsi que plusieurs cartes en début et en fin d’ouvrage.

Au fil des pages, l’auteur revient sur son parcours, sa carrière, ses rencontres, en tant qu’ethnologue « de terrain » (et non « de bibliothèque »). 

Entre autres, j’ai été frappé par l’exemple qu’il donne (p.48-49) : alors qu’il enregistrait au magnétophone un groupe, dans un igloo, le doyen, en écoutant la bande au bout de 20 minutes, lui dit avec colère : « cet appareil est mauvais. Je n’ai jamais prononcé ces mots ». L’appareil était réducteur : il ne « captait » rien de la gestuelle, des efforts de langage simplifié pour se mettre « au niveau » d’un blanc inculte, de l’approbation silencieuse de l’auditoire qui « validait » ce qui était dit… « Le seul enregistrement est mensonger parce que fragmentaire ».

Pour ma part, je l’avoue, je suis beaucoup plus sensible à ce genre d’exemple purement sociologique (comme l’information que 40% de la population active au Groenland est constituée de fonctionnaires ou de para-fonctionnaires travaillant pour le gouvernement, que la quasi-totalité des échanges s’effectue avec le Danemark, que les Danois représentent 11% de la population mais la majorité des cadres…) qu’à d’autres aspects plus « mystiques » du livre, portant sur le chamanisme, le rapport au monde, les perceptions extra-sensorielle, l’animisme, ou la croyance que proclame Malaurie en l’entité Gaia (la planète terre sur laquelle nous vivons et dont nous faisons partie)…

Jean Malaurie a par ailleurs été le fondateur de la collection Terre humaine en 1954 chez Plon, collection qui compte aujourd’hui une centaine de titres, dont trois ou quatre lui sont dûs (elle en est aujourd’hui à son troisième directeur de collection). J’ai pu, comme tout le monde, lire quelques-uns de ces titres au cours des quatre dernières décennies. Selon ce que j’en comprends, le projet était nettement plus ambitieux que la collection Raconter la vie que j’ai évoquée il y a quelque temps. Il s’agissait ici davantage de faire rédiger « à la première personne » des ouvrages dont chacun ferait sens mais aussi mémoire pour la recherche ethnologique présente ou future.

Jean Malaurie déplore d’ailleurs, en 2015, qu’il n’existe pas une Maison d’édition spécifiquement groenlandaise pour traduire certains titres, ceux concernant le pays. Il signale aussi le manque d’établissements d’enseignement supérieur, qui amène les jeunes souhaitant faire des études à s’exiler à l’étranger, d’où ils hésitent, ensuite, à revenir. J'ai noté l'anecdote qu'il rapporte (pp.114-115): lors de l'inauguration du Musée des Arts premiers, quai Branly, un premier ministre d'un Etat d'Afrique de l'Ouest lui a demandé de dire de sa part à Jacques Chirac qu'il ne se retrouvait pas beaucoup dans ces peuples racines. "(...) Nous avons de grandes universités en Afrique noire. Où sont-elles représentées dans ce musée parisien de l'histoire des peuples?".

Le livre se conclut sur une exhortation à la jeunesse inuite à prendre son destin en main, pour créer une nation groenlandaise. 

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Pagedemandeenexistepas_12-02-2024-10h10Je change totalement de sujet pour signaler que, durant tout le week-end dernier et jusqu'à ce lundi 12 février, dasola et moi n'avons pu accéder à la partie "administrateur" du blog, cependant que nous constations avec chagrin que, même si le blog restait consultable, il était rigoureusement impossible d'y enregistrer le moindre commentaire (un message en rouge s'affichait, signalant cette impossibilité et invitant à réessayer "d'ici quelques minutes"...). 

Selon les informations disponibles, la plateforme canalblog est en pleine migration sur de nouveaux serveurs, d'où les "couacs" ces derniers temps...

9 février 2024

La zone d'intérêt - Jonathan Glazer

Quand la projection de La zone d'intérêt du britannique Jonathan Glazer démarre, l'écran est noir et on nous fait entendre une musique plutôt oppressante. Quelques minutes après, une image bucolique apparaît, un groupe d'hommes, de femmes et d'enfants finissent de pique-niquer au bord d'une rivière. Ils repartent en voiture et on se retrouve dans une maison agrémentée d'un grand jardin (avec piscine et verger) entourés d'un mur. Derrière ce mur, c'est l'enfer sur terre. Nous sommes à Auschwitz en 1942 et Rudof Höss et sa femme Hedwig vivent dans cette maison mitoyenne du camp avec leur cinq enfants dont un bébé, servis par de jeunes polonaises corvéables à merci qui ne disent pas un mot. Rudolf Höss règne sur le camp et Hedwig règne sur la maison d'une main de fer. Le film se passe essentiellement dans la maison et le grand jardin qui ressemble à l'Eden. Mais néanmoins, on entend des sons dont les fours crématoires qui fonctionnent à plein régime jour et nuit. Même quand il fait beau, les fenêtres restent fermées car en en plus de l'odeur nauséabonde, cela permet d'atténuer le bruit des fours, des détonations, des cris, des pleurs, des aboiements de chiens et des vociférations. Il faut saluer le travail de l'ingénieur du son. Il y a relativement peu de dialogues dans ce film, sauf quand Höss se fait expliquer sur un plan comment raccourcir les délais pour exterminer le plus de gens possible. Ou quand Höss quitte le camps quelques semaines pour se rendre à Orianenburg pour une réunion que je vous laisse découvrir. A la fin du film, une séquence marquante nous permet d'entrer dans le camp de nos jours, avec des femmes de ménage qui passent l'aspirateur devant des vitrines remplies de chaussures, valises et autres béquilles ou qui balaient dans une chambre à gaz et autour de deux fours crématoires délabrés. Les acteurs sont filmés plutôt de profil et de loin. Le personnage d'Hedwig m'a paru aussi épouvantable que le mari. Elle n'a aucune empathie pour personne. Elle ne comprend même pas que sa mère venue lui rendre visite quelques jours reparte sans rien dire. Les enfants du couple n'ont pas grand-chose à faire. Le réalisateur arrive à désincarner ces personnages. C'est effrayant. Le film est une expérience sensorielle qui met mal à l'aise car si on ne voit rien de ce qui se passe derrière le mur, on entend tout. Pendant la projection, un jeune couple assis à côté de moi mangeait du popcorn: ils se sont arrêtés de le faire. En ce qui me concerne, j'ai recommencé à respirer normalement en sortant de la séance. Cela n'empêche pas que je conseille ce film.

Lire les billets de Pascale (pas convaincue), Princecranoir et Selenie. Sinon, même si certains critiques (comme Xavier Leherpeur au cours de l'émission du Masque et la Plume qui a traité le film de "dégu... asse") sont durs avec ce film, La zone d'intérêt a déjà été vu par plus de 200 000 spectacteurs depuis sa sortie le 31 janvier 2024. 

7 février 2024

Le procès Papon - Riss (livre & exposition)

Une exposition sur la couverture par Riss du procès Papon en 1997-1998 est en cours au Mémorial de la Shoah (jusqu'au 3 mars 2024). Il est encore temps que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous parle aujourd'hui de ce "reportage dessiné" et du livre que Riss en avait tiré. 

P1160909  P1160908  P1160907
La plaquette de présentation de l'exposition en cours, et le livre
Riss, Le procès Papon, un fonctionnaire de Vichy au service de la Shoah, éd. Les échappés, 1ère édition 2017, 144 pages (relié), 26 euros

On connaît les faits (et sinon, on trouve facilement sur internet l'histoire de Maurice Papon et de son procès), que je résume en quelques mots : durant la seconde guerre mondiale, sous l'occupation allemande, Maurice Papon (1910-2007) a exercé des responsabilités en Gironde en qualité de secrétaire général de la préfecture de Bordeaux. Après la Libération, il a poursuivi sa carrière de haut fonctionnaire, notamment en Algérie ou au Maroc sous la Quatrième République, jusqu'à devenir Préfet de Police à Paris, puis ministre, sous la Cinquième République, de 1978 à 1981 (troisième gouvernement Barre). En mai 1981, entre les deux tours de l'élection présidentielle, Le canard enchaîné publie un article mettant en lumière son rôle dans la déportation des Juifs bordelais. Maurice Papon est inculpé le 19 janvier 1983 de crimes contre l'humanité. Après des années de guerilla judiciaire, le procès Papon se tient du 8 octobre 1997 au 2 avril 1998. Riss est présenté comme le seul journaliste à avoir suivi l'intégralité des débats (98 séances). Sa demande d'accréditation pour le procès mentionnait son statut de dessinateur de presse (souligné par lui, voir photo du courrier ci-dessous).

Demande_accreditation_dessinateur-de-pressePour ma part, je suis passé visiter l'exposition il y a quelques semaines (une soixantaine de dessins y sont présentés, sur + de 400 réalisés par Riss). N'ayant pas pris de photos, je remercie mon collègue pour la transmission de celles qu'il avait prises lors de sa propre visite en décembre 2023.

Par ailleurs, ne possédant pas les numéros de Charlie Hebdo de 1997-1998 dans lesquels paraissaient chaque semaine les "reportages dessinés" de Riss durant les six mois du procès, je ne suis pas retourné en bibliothèque aux fins de les consulter. Je ne possède pas non plus le Hors-série (N°6, broché) publié en 1998 et qui comportait 144 pages (dont j'ignore si elles reprenaient purement et simplement les chroniques hebdomadaires, ou si elles en différaient). Mais je disposais, lors de la rédaction du présent article, du livre ci-dessus, dont la première édition date de septembre 2017. Laurent Joly, collaborateur régulier de Charlie Hebdo de 2009 à 2015 et commissaire de la présente exposition (2023-2024), en signe aussi la préface (mais ce n'est pas le catalogue de l'exposition). J'en ai compté les pages moi-même, car elles ne sont pas numérotées.

L'exposition est située au troisième étage du mémorial, dans les mêmes salles où j'avais visité l'exposition des dessins de Cabu sur la rafle du Vél d'Hiv en 2022. Au-delà des dessins de Riss ou des documents bruts (tapuscrits d'époque, documents administratifs, ...), de grands panneaux explicatifs contextualisent, expliquent et commentent ce qui est exposé. 

Le livre, lui, est organisé par "chapitres" retraçant chronologiquement le déroulé du procès:

  • Le curriculum vitae de Papon; les témoins de moralité; les historiens;
  • Les organisateurs des persécutions anti-juives à Bordeaux;
  • Papon au service des questions juives de la préfecture de Bordeaux;
  • Les crimes contre l'humanité reprochés à Papon (déportation de Léon Librach; huit convois, depuis celui du 18 juillet 1942 jusqu'à celui du 13 mai 1944);
  • Papon et la résistance; Papon et l'épuration; les associations parties civiles;
  • Les plaidoiries des avocats des parties civiles; le réquisitoire du parquet; les plaidoiries de la défense; le verdict.

Il est essentiellement en noir et blanc, même si quelques touches de couleur (rouge, vert, mauve...) rappellent ça et là dans quelle "partie" on se trouve, s'il est question de l'accusation, de la défense, des parties civiles (24 avocats défendaient 27 parties civiles)...

En ce qui concerne le travail de Riss, j'ai été intéressé par cette "mise en lumière" du processus créatif, puisqu'on a, accrochés sur les murs, des pages "brutes", des crayonnés, des esquisses d'attitudes, les mots griffonnés à la volée. On a aussi quelques pages "montées": mise en place des dessins, découpés et collés sur une grande feuille, avec des textes lettrés lisiblement. Et enfin, le livre permet d'en apprécier le résultat une fois imprimé. 

Barre_a_la_barre  P1160906 Intervention de Raymond Barre (ancien Premier ministre et dont Papon a été ministre): à gauche la page du croquis avec les notes prises lors son intervention, à droite la page imprimée (avec phylactères). 

HS_6_avril_98_pp2-3 La page "montée" en noir et blanc... P1160911 ... et la version imprimée (avec quelques touches de couleur). 

Au risque de me répéter, je ne puis dire si ces "pages" ont été imprimées à chaque fois sans retouche (sur le papier "grand format" [environ 31,5 x 40 cm] de l'hebdo, puis sur le format plus petit du Hors-série de 1998, enfin sur du beau papier épais pour la version reliée que j'ai entre les mains), ou s'il y a eu plusieurs versions plus ou moins complètes. 

Certains dessins exposés sont de très grande dimension (plus d'un mètre de côté), notamment des "panoramiques" de la salle d'audience. Je n'ai pas distingué si le papier d'origine était d'un seul tenant, ou constitué de plusieurs feuilles collées bout à bout (que ce soit sur place ou a posteriori).

Salle_d_audience_5_fevrier_98  Salle_d_audience_9_octobre_97

Riss dessine avec respect les parties civiles, tandis que l'accusé ou les témoins de la défense ne sont pas dessinés sous leur meilleur angle. Dans le livre, ses multiples dessins de Papon (j'en ai compté plus de 120 au total) campent en tout cas un personnage agité, avec des expressions de visage et de corps extrèmement variées (esquisse, dessin en pied, de face, de profil, de dos, écoutant (ou pas) ou s'exprimant, immobile ou en mouvement...). 

P1160910  Avocat_gesticulant  Papon  Papon_gesticulant

Encore quelques photos de l'exposition... Papon-face-procureur_5fevrier98  HS_6_avril_98_pp22-23

Condamné à 10 ans de prison et 10 ans de privation de ses droits civiques, civils et de famille, libéré pour raison de santé le 18 septembre 2002, Maurice Papon est mort le 17 février 2007, à l'âge de 96 ans. 

Avocat

Je n'ai pas assisté à la conférence inaugurale de l'exposition le 19 octobre 2023 (on peut la retrouver sur la chaîne youtube du Mémorial). J'ai écouté un extrait de Riss parlant de son travail de captation sur Apple Podcasts: présentation de l'exposition. Il y évoque notamment son souhait de donner au lecteur la matière la plus brute possible. Les dessinateurs étaient dans le prétoire, au plus proche de l'accusé et des témoins (ce qui permet de mieux observer le comportement des gens, les attitudes), alors que les journalistes étaient dans une mezzanine, parfois dans une autre salle à suivre l'audience en vidéo... Dans un procès, ce qui est important c'est la parole (oralité des débats), il mettait donc autant de temps pour noter ce qui se disait que pour dessiner (avec un "compte-rendu" à produire chaque semaine pour publication dans Charlie Hebdo...). Il fallait toujours rester vigilant (on ne sait pas à l'avance l'importance de ce qui va être dit, l'analyse se fait a posteriori sur tout ce qu'on a noté). "Il faut capter très vite les traits d'un témoin, pour garder trace de son passage. Ce qu'ils disent aide à comprendre à qui on a affaire. Parfois, c'est un peu caricatural... Certains ne sont restés que 2 minutes parce qu'il n'arrivaient même plus à parler". Riss constate aujourd'hui (fin 2023) que les acteurs de l'époque qui sont venus témoigner en 1997 ont aujourd'hui disparu: ce procès était le dernier moment où l'on pouvait les faire parler en public. On trouve une présentation par Riss du Hors-série de Charlie aux étudiants de l'IEP de Bordeaux en 1998 sur la plateforme de l'INA

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Le "Hors-série" de Charlie Hebdo paru en 1998 avait connu un second tirage, une fois le premier écoulé à 250 000 exemplaires (vendu 35 F à l'époque). 

L'entrée de l'exposition (qui dure encore quelques semaines) est gratuite. Le livre de 2017 (relié) est disponible sur la boutique des éditions Les échappés

Je ne sais pas si beaucoup de blogs ont publié des billets sur le livre ou l'exposition, une recherche sur G**gle avec "blog le procès papon riss" ramène à plusieurs reprises "Certains résultats peuvent avoir été supprimés conformément à la loi européenne sur la protection des données." J'ai cependant constaté que le blog Notre jardin des livres a évoqué livre et exposition. Je rajouterai d'autres liens si j'en ai connaissance. 

*** Je suis Charlie ***

6 février 2024

INA Madelen

Vous allez me dire, qu'est-ce que c'est? Et bien bien pour une fois, je voulais faire une publicité pour une plateforme passionnante, celle de l'INA (Institut National de l'Audiovisuel), accessible pour une somme très modique (2,99 euros/mois). Sur cette plateforme, vous pouvez visionner de "vieilles" séries, des émissions de télévision à une époque où l'on ne prenait pas les télespectateurs pour des imbéciles, des films et du théâtre (dont Au théâtre ce soir et les représentations de la Comédie Française des années 60 et 70). Je vous donne quelques titres: tous les Apostrophes de Bernard Pivot, les six saisons de Chapeau Melon et Bottes de cuir en VO sous-titrée, Les cinq dernières minutes, Maigret avec Jean Richard, les aventures de Vidocq, des mini-séries dont Madame le juge (avec Simone Signoret), Docteur Teyran (avec Michel Piccoli), Les brigades du Tigre,  la pièce Peer Gynt d'Ibsen mis en scène par Patrice Chéreau, Le soulier de satin de Paul Claudel mis en scène par Antoine Vitez. Le catalogue proposé s'enrichit régulièrement et inclut des films et des séries. Le moteur de recherche est très simple. Pour moi, c'est du bonheur. Pas encore convaincu? Vous pouvez tester la plateforme pendant 1 mois sans engagement. https://madelen.ina.fr/discover 

3 février 2024

Les lueurs d'Aden - Amr Gamal

Cela m'intéresse toujours d'aller voir des films venus de pays où l'industrie du cinéma est pratiquement inexistante. Les lueurs d'Aden d'Amr Gamal est un film yéménite qui se passe à Aden, la deuxième ville plus importante du Yemen, pays qui est en guerre depuis des années. On fait la connaissance d'Isra'a et Ahmed, un couple marié avec trois enfants. Ahmed travaille à la télévision Aden TV, mais il n'est pas payé depuis quelques mois. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il est devenu chauffeur de taxi collectif. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, Isra'a est à nouveau enceinte pour la quatrième fois et ce n'est plus une bénédiction dans ce pays profondément religieux, mais un avenir de misère encore plus grand. Déjà le troisième enfant, un garçon, n'était pas le bienvenu au départ. Ahmed veut qu'Isra'a avorte. Mais ce n'est pas simple de trouver un médecin qui l'accepte quand le foetus est viable. Le couple va dépenser pas mal d'argent et connaître des déconvenues avant peut-être d'y arriver. Le réalisateur vit à Aden et on sent qu'il aime sa ville toute délabrée avec des immeubles abîmés par la guerre. On remarque des bâtiments encore très beaux malgré tout. Aden, c'est aussi un port que l'on peut admirer vu du ciel avec des montagnes en arrière-plan. Les habitants, qui sont solidaires entre eux, se débrouillent comme ils peuvent pour survivre entre les pannes d'électricité fréquentes, l'eau qu'il faut aller chercher à la citerne et les prix exhorbitants de toutes choses, alimentation et autre. Le film dure moins d'1H30 et il en dit beaucoup sur l'état d'un pays en guerre et un peu oublié. S'il passe par chez vous, ne le manquez pas. Je trouve l'affiche très belle.

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1 février 2024

Captives - Arnaud des Pallières

Je suis allée voir Captives d'Arnaud des Pallières après avoir vu la bande-annonce et pour les actrices présentes au générique. 

Ce film fut une vraie déception car je me demande ce que le réalisateur a voulu nous raconter. Il paraît que c'est inspiré d'une histoire vraie. Cela se passe en 1893-1894 à Paris dans un asile où il y a 5000 femmes (on n'en voit que peu), des folles, des idiotes, des hystériques, des prostituées, etc. Fanni, âgée d'une trentaine d'années, se fait interner volontairement. Elle espère retrouver sa mère internée depuis 29 ans. A l'arrivée, les femmes sont déshabillées, comme dans une prison. Elles ont droit à la baignoire d'eau glacée. Elles dorment dans une soupente à plusieurs. La nourriture est peu ragoûtante. Les femmes enceintes accouchent toutes seules et leurs bébés "disparaissent" pour être baptisés. Quand Fanni arrive, il est question d'organiser le bal annuel à l'occasion duquel les femmes de l'asile et les notables de la ville se rencontrent. L'ensemble est décousu, Fanni retrouvera peut-être sa mère. Marina Foïs joue un personnage très antipathique, Yolande Moreau fait du Yolande Moreau, un peu rêveuse. Josiane Balasko est bien en surveillante-chef qui se trouve être plus humaine que prévu. Un film que vous pouvez éviter de voir (selon moi). Lire les billets de Pascale et Selenie

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