Une étoile m'a dit - Fredric Brown
Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) continue mes explorations via le challenge marsien. Dasola m'a déniché dans son fonds de bibliothèque (avant déménagement) un recueil de nouvelles publié chez Denoël (coll. Présence du futur, N°2, 1954 pour la 1ère édition), Une étoile m'a dit, de Fredric Brown. La fois précédente, c'est une autre oeuvre de cet auteur de SF qui avait été lue et chroniquée (son célèbre Martiens, go home!).
Fredric Brown, Une étoile m'a dit, 1981 [imprimé en], 252 p.
Mars est citée dans ce recueil (sinon, bien sûr, je ne pourrais pas en parler ici), mais n'en forme pas le sujet principal. Seules deux nouvelles y font référence.
* Dans Quelque chose de vert..., la planète rouge dont il est principalement question, et où erre un pilote perdu, n'est pas Mars. Mais quand son sauveteur y arrive enfin, celui-ci lui propose, à défaut de la Terre, de lui faire gagner Mars, "les belles collines jaune et brun de Mars"...
* La nouvelle Cauchemar cite incidemment le dégoût d'être "souillé par du sang martien". Nous sommes sur la colonie de Callisto, un des satellites de Jupiter. En principe, est déjà lointaine l'"époque où les peuples se prenaient à la gorge les trois quarts du temps, à l'époque des guerres, des haines, de la lutte pour la suprématie. Ceci s'était passé avant que le Conseil Solaire, réunit d'abord sur une planète inhabitée, puis sur une autre, eût ramené l'ordre et l'union grâce à son arbitrage. Maintenant, la guerre appartenait au passé. Les différentes parties habitables du système solaire (la Terre, Vénus, Mars, et deux des lunes de Jupiter) se trouvaient toutes régies par un seul gouvernement. Jadis, au cours de cette période sanglante, les peuples avaient dû éprouver les mêmes sentiments auxquels il avait été en proie pendant son rêve: au cours de cette période où les nations de la Terre, unies par la découverte des voyages intersidéraux, avaient conquis la planète Mars, la seule qui fût déjà habitée par une race intelligente, pour fonder ensuite des colonies partout où l'Homme avait pu prendre pied."... Mais cette looongue citation n'est, bien sûr, qu'une des éléments de contexte de cette nouvelle. La bête immonde (du racisme, du fascisme) risque toujours de resurgir si nul ne réagit...
Je vais dire deux mots des six autres nouvelles du recueil (sans rapport, elles, avec Mars).
* Anarchie dans le ciel m'a fait songer au roman La chasse au météore de Jules Verne. D'autres lecteurs (plus ou moins jeunes?) y verront peut-être les prémices de Z comme Zorglub (album de la série Spirou dû à Franquin).
* Tu n'as point tué est une jolie nouvelle psycho-policière. Le détecteur de mensonges favorise la rédemption...
* Mitkey est en partance pour la lune (et non pour Mars), lorsque la fusée est déviée...
* Les Myeups utilise le même argument que Martiens, go home! : un auteur en proie au syndrome de la page blanche est amené à divaguer...
* Tu seras fou se déroule, en grande partie, à l'asile...
* Enfin, figurez-vous que la découverte d'Un coup à la porte a représenté, pour moi, une jolie petite madeleine: j'y ai enfin lu une "nouvelle" que mon père nous racontait, lorsque j'étais gamin, alors qu'il avait sans doute dû la lire lui-même à parution, une vingtaine d'années auparavant... Quel plaisir de lire cette "nouvelle d'épouvante": Le dernier homme sur la terre était assis tout seul dans une pièce. Il y eut un coup à la porte...
Comme à mon habitude (et même si c'est c'est plus en plus pénible à réaliser), j'ai cherché d'autres chroniques de ce livre. Nebal avait consacré à une autre édition de ce recueil un billet en 2009. Baroona aussi, plus récemment (en 2020). Si d'autres font leur apparition plus tard, je ne m'interdis pas de les rajouter!
Avec ce titre, je participe encore au "12e challenge de l'imaginaire" repris par Tornade en 2024 et au challenge "2024 sera classique aussi!" chez Nathalie.