L'aube est bleue sur Mars - Florence Hinckel
C'est grâce à la première contribution de ClaudiaLucia au "challenge marsien" que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente à mon tour L'aube est bleue sur Mars. Je l'avais déjà noté parmi ce que je prévoyais de lire ou voir d'ici au 31 mars de l'an prochain (2025), mais son billet m'a amené à regarder s'il était disponible en bibliothèque: deux exemplaires sur Paris, dont l'un emprunté... je me suis rué vers l'autre! Voici donc ma deuxième participation au challenge, et mon premier livre. Attention, hein, je ne vais pas m'engager à lire tous les livres chroniqués par les participant(e)s: j'espère bien qu'ils seront en trop grand nombre pour cela! ;-)
L'aube est bleue sur Mars, Florence Hinckel, éd. Nathan, 2022. 17,95 euros.
J'ai donc lu ce pavé léger (504 pages avec les "sources") en moins d'un week-end. "Imprimé en juin 2022" mais avec un copyright indiquant "août 2022", L'Aube est bleue sur Mars tire pourtant davantage du côté de la dystopie que de l'anticipation de par son contenu rédactionnel. En effet, aucune allusion n'y est faite au conflit russo-ukrainien, et les Russes y sont présentés comme coopérant activement avec les Occidentaux dans le secteur spatial - au contraire des Chinois.
De quoi s'agit-il? De la première expédition humaine vers la planète Mars, dans une coopération internationale impulsée par la Nasa qui, pour des raisons de communication, a souhaité embarquer, aux côtés de quatre astronautes "professionnel(le)s", trois "astronautes stagiaires" chargé(e)s de commenter l'expédition afin d'intéresser à l'aventure toute la jeunesse... Le "récit à la première personne" nous est raconté par Esther, jeune Française de 22 ans au départ, qui a pu être sélectionnée parmi les "happy fews".
Très maligne, à l'inverse des datations qui jalonnent les Chroniques martiennes (par exemple), l'autrice ne donne strictement aucune indication de date (d'année). Tout au plus peut-on spéculer, ce à quoi je me suis essayé, bien entendu. La covid-19 est encore un souvenir relativement récent lorsque survient un nouveau fléau, et puis 10 ans passent... avant que (re)commence véritablement l'action, ce qui amène la suite de l'histoire, je dirais, dans les années 2040, mais sans qu'aient eu lieu de véritables "ruptures" géopolitiques, technologiques ni sociétales, juste le "prolongement" de notre société du début des années 2020. Un univers très classique, donc, un peu comme Seul sur Mars auquel il est plusieurs fois fait allusion.
Avant son départ, Esther a eu une histoire avec un prénommé Hugo (j'ai beaucoup aimé l'histoire du "petit pas en arrière" lors de leur cheminement amoureux, p.77). J'ai apprécié à sa juste valeur une réflexion d'Esther qui se présente comme "athée" (p.281-282): "les Américains sont ainsi. Ils parlent pour tout le monde, mais en imposant leur point de vue. Et même leur dieu. On ne peut rien objecter, sur une mission à moitié financée par les Américains, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que le dieu le plus puissant, dans une mission comme la nôtre, est celui de l'argent." [ce qui se confirmera d'ailleurs plus tard!]. p.407, on a une vision de ce qui aurait pu être un autre titre de l'ouvrage: "un coucher de soleil martien est bleu. Presque violet. Le bleu se disperse plus vite du fait de ses longueurs d'onde plus grandes. C'est pour cette raison que l'atmosphère martienne, composée de particules très fines, laisse passer la lumière bleue plus facilement que les autres couleurs".
À la différence de la plupart de ses "collègues", Esther revient sur terre après bien des péripéties (500 pages, même écrites gros et avec un large interligne, cela en permet). Elle nous a exposé son vécu mais aussi ses états d'âme durant l'expédition, y compris un moment plutôt gore - brrr! - qui m'a fait songer au massacre d'astronautes dans le film Life - Origine inconnue. Mais je ne veux surtout pas tout vous dévoiler (ce qui se passe sur terre "pendant ce temps-là n'est pas non plus trop réjouissant...).
Pour moi, ce roman se situe dans la catégorie du "Young adult", avec une jeune héroïne peut-être identificatoire pour certaines lectrices? J'avais déjà lu et chroniqué de la 'littérature jeunesse" à l'occasion de la première édition ("challenge de la planète Mars"), mais les ouvrages que j'avais alors dénichés étaient nettement plus anciens... d'autant que L'aube... n'avait pas encore paru lors de sa clôture. Ca se laisse lire! L'histoire appellera-t-il une suite? La fin est quelque peu abrupte, et on aimerait connaître la suite tant du "vécu" d'Esther que de l'aventure martienne... et de la vie sur terre aussi, tout simplement! Il y a encore de quoi écrire.
Changeons de sujet: d'un point de vue matériel, je voudrais préciser que j'ai fait le constat, sur l'exemplaire que j'ai eu entre les mains, d'une "couture", pour renforcer la solidité du "dos collé" et éviter que les pages de cet ouvrage de bibliothèque se détachent. C'était la première fois que je remarquais cela. L'opération semble avoir été pratiqué à titre préventif et non curatif (sous la couverture plastifié autocollante). Je ne sais pas si cela a été fait avec ce qui pourrait être une grosse "machine à coudre" ou bien à la main. Je n'avais jamais vu cela je crois bien (ou n'y avais-je jamais prêté attention?). Ci-dessous, on peut apercevoir la "couture" côté 4e de couverture sur la droite.
Outre le billet de ClaudiaLucia, d'autres blogs en avaient parlé avant même le début du challenge, essentiellement au moment de la sortie du livre: Judith (du blog Les chasseuses de livres), Tampopo24 (Les blablas de Tachan), Joy Halt-Roen, Le nocher des livres, Ororia, Mylène, Tchatcho (Les lectures de Ju) - liste non exhaustive. À noter que l'auteure en répertorie la plupart sur son propre site internet. Depuis L'aube est bleue sur Mars, elle a déjà publié, ou s'apprête à publier, plusieurs ouvrages...
Edit du 28/03/2024: en ce qui concerne la couture de cet exemplaire, je me suis renseigné en le rendant à la bibliothèque. Voici ce que j'en ai retenu: ils ont un budget "réparation de livres", mais celui-ci est insuffisant. Du coup, ils font du "préventif" (et non du "curatif"), notamment pour les livres "jeunesse" qui "sortent" beaucoup, en interne. "Des collègues" ont été formées, elles ont un outil (une machine?) qui leur permet de faire les trous, puis elles passent le fil...
PS: et bien entendu, ce billet rentre aussi dans le cadre du 12e Challenge de l'Imaginaire repris en 2024 par Tornade.