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Le blog de Dasola
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hommages
7 mai 2018

Cabu à la Comédie Française (salle Richelieu)

Dasola et moi (ta d loi du cine, "squatter") avons eu l'occasion récemment d'aller à la Comédie Française. Je vais m'appuyer sur cette sortie théâtrale (qui n'est pas le sujet du présent billet) pour mon billet "Charlie hebdo" du mois de mai 2018.

Depuis le 10 mars et jusqu'au 25 juillet 2018, la salle Richelieu expose 200 dessins de Cabu sur la thématique "Vive les comédiens" (dont un certain nombre de croquis inédits), à voir "pendant l'entr'acte" (dans la pratique, il est difficile d'en faire le tour en ce laps de temps sauf à marcher très vite!).

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Plutôt que de la paraphraser, voici les photos de la petite plaquette.

P1090422   P1090421 Il paraît donc qu'il y a des photos jusque dans les toilettes. Question sans réponse à ce jour: dessins différents pour les hommes et les femmes?

Il existe aussi, disponibles en téléchargement, deux riches "Dossier pédagogique" (pour les scolaires) et "Dossier à destination des enseignants".

Durant sa carrière, Cabu a illustré les affiches de plus d'une d'une centaine de pièces de théâtre. Une douzaine sont visibles dans le grand escalier (pas de photos ici).

Lors de notre visite (avant la pièce, à l'entracte, et enfin à contresens lorsque le gros des spectateurs sortaient en fin de spectacle), j'ai fait une sélection "à la volée" des dessins qui me "parlaient" le plus, et Dasola a bien voulu les capter au vol pour que je puisse les citer dans le présent billet. N'oublions pas, bien entendu, de préciser que toute l'oeuvre de Cabu est désormais "copyright Véronique Cabut".

20180429_134121 Je me rappelle avoir vu Bernard Tapie dans cette pièce naguère. Il n'a plus la même tête aujourd'hui (pour la faconde, je ne sais pas!).  

20180429_134402 Il faut prêter attention à tous les textes (accessoirement, je ne savais pas que Cabu avait illustré la chronique théâtrale du Figaro à la fin des années 60...).

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20180429_134621 Bien trouvé, pour l'intermittence! ...

20180429_152933 ... et comme quoi, Cabu est toujours d'actualité (tout est dans le choix parmi ses dizaines de milliers de dessins...).

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20180429_153114 Que n'aurait-il pu encore dessiner, Macron président, en terme de "comédies du pouvoir", ce grand Cabu!

20180429_153925     20180429_134014 [vérification faite, Marivaux, c'est un choix de dasola, pas de moi...]. 

20180429_163622 Ah, et pour finir, ma souffleuse me signale qu'elle voulait faire un petit "coucou" à Claudialucia via ces derniers dessins!

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*** Je suis Charlie ***

7 avril 2018

La légèreté - Catherine [Meurisse]

Sans raison particulière, ce n'est qu'aujourd'hui que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) publie, dans la série de mes hommages suite à "l'attentat" commis contre l'équipe de Charlie Hebdo, un billet sur ce livre, La légèreté, sorti en avril 2016 (date sur le dernier dessin: février 2016), et que j'avais déjà évoqué ici.

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Catherine a travaillé sur le "numéro des survivants" de Charlie Hebdo, et cette BD (thérapeutique, cathartique?) raconte comment elle s'est ensuite "reconstruite" elle-même après le massacre de ses collègues et amis, alors que seul le hasard (elle était en retard pour cause de panne de réveil pour cause d'insomnie pour cause de chagrins personnels...) a fait qu'elle a "raté" de peu l'irruption des assassins devant les présents en salle de rédaction.

Sur les 132 pages de cette bande dessinée atypique, les pages 11 à 33 constituent un terrible "témoignage/reportage vécu" sur l'événement. De la totalité du livre, j'extrais juste les quelques citations graphiques ci-dessous.

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Je n'en dirai pas plus sur le contenu que je laisse chaque lecteur découvrir avec sa propre sensibilité. Je préciserai juste que l'album est préfacé par Philippe Lançon, qui, lui, s'est mangé de la balle durant l'attentat (le "massacre", comme exprimé plus haut).

J'ai aussi fait, comme cela m'arrive parfois, une petite recension de blogs ayant publié une chronique sur ce livre, sans prétendre à l'exhaustivité. Vous pouvez donc aussi lire, par ordre alphabétique: Amandine (les lectures d' - ), Jean-Noël Leblanc, Joëlle (Les livres de - ), Le marque-pageLili Galipette, Lisou (Les pipelettes en parlent), Mo' (Chez - ), Nicole (Mots pour mots), Noukette, Romanthé (Vie de - ), Sandrine (Promenades et méditations), Sophie (Les tribulations d'une quinqua), Violette.

*** Je suis Charlie ***

7 mars 2018

Police partout - Charb

Mon billet-hommage de ce mois-ci me ramène loin en arrière dans le temps.

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J'ai (ta d loi du cine, squatter chez dasola) rencontré Charb à une séance de dédicace à Sciences Po Paris (où était aussi présent Tignous), il y a près de vingt ans (51e journée dédicaces Sciences Po, le 5 décembre 1998). Je crois me souvenir que j'avais profité de l'occasion pour prendre rendez-vous et pouvoir passer à la Rédaction (alors rue de Turbigo), pour une histoire de t-shirt - mais c'est une autre histoire, qui n'a pas débouché sur grand-chose. Ils ne m'avaient pas dit non (à mon projet de tee-shirts avec des dessins "de presse") après notre rencontre, c'est juste moi qui n'ai pas donné suite à ce dossier, pour des raisons bien extérieures à Charlie Hebdo.

Toujours est-il que j'avais obtenu deux dédicaces (dont l'une est restée inédite), pour le journal étudiant dont je faisais partie à l'époque, dont l'une sur Police partout.

Ce recueil (Bichro, coll. Le cri du crayon, août 1998) contient uniquement des dessins en N&B, pas de numéro de page! Je n'ai pas trouvé d'article ou critique concernant cet album sur des blogs ou sites en 2018: c'est vrai que, 1998, c'est antédéluvien, pour la Toile... La dernière annonce au Journal Officiel concernant Bichro éditions (association loi 1901) remonte à l'an 2000. L'album doit être épuisé aujourd'hui, je suppose. En tout cas, il ne figure pas sur la page wikipedia concernant Charb.

44 dessins mettent en scène des forces de l'ordre, essentiellement dans les 20 premières pages de l'album après la page de titre "Police partout". Suivent une partie titrée "FN partout" (11 pages) puis une dernière "Béton partout" (15 pages). Trois doubles pages, plusieurs pages composées de plus d'une vignette...

La "provocation" qui m'avait frappé en tant qu'étudiant reste présente. Je vous laisse apprécier (dans le désordre) ma petite sélection.

P1050528 du sociétal P1050522  de l'air du temps...  P1050526 du culturel 

P1050525 du bienveillant  P1050524 de l'historique  P1050527 du citoyen

(Soupir...)

*** Je suis Charlie ***

7 février 2018

Ni Dieu ni eux - Tignous

Ce mois-ci, dans la série des hommages que je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) rédige aux tués de Charlie Hebdo, je vais présenter Ni Dieu ni eux, février 2017 [DL 01/2017], éditions du Chêne, 96 pages.

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Il s'agit d'un recueil thématique de dessins de Tignous, cette fois encore un livre posthume. Voici un extrait du texte de Chloé Verlhac (la veuve de Tignous) en postface: "Nous sommes en 2017 mon amour et tu n'auras pas vu les attentats des 8 et 9 janvier 2015, du Bataclan, de Nice et du prêtre, les avions qui se crashent, la tuerie homophobe au Pulse, l'assassinat de Jo Cox, le Brexit, le courage du peuple Kurde, Alep, le désespoir des peuples qui fuient la guerre, le bronzage de Donald Trump... La liste est tellement longue que je vais m'arrêter là au risque que cela m'empêche d'aller plus loin. (...) Nous sommes en 2017 et tu nous manques. Mais tu es avec nous tout le temps. Tu sais comme cette histoire que tu nous racontais avec ton propre papa, qui n'était pas mort parce qu'il était là, dans ton coeur. (...) Nous sommes en 2017 et j'ai décidé qu'ils ne te feront pas taire. Et puis... qu'on allait continuer à rire. Parce que cela non plus ils ne nous l'enlèveront pas. En fait, on va se battre, Tignous. Avec nos armes: l'humour, l'amour, la tendresse, la lucidité et... tes dessins. "

Une centaine de "croquis" ont donc été regroupés pour cet album. Tout le monde en prend pour son grade (qui a dit, déjà, qu'on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui?): près de la moitié des dessins concernent, de près ou de loin, la religion catholique, une vingtaine la religion musulmane, cependant qu'une dizaine mettent sur le même plan (dans le même sac?) les trois grandes "religions du Livre". Sikhs, boudhistes, chrétiens orthodoxes ou protestants, sectes diverses ne sont pas totalement oubliés, mais évoqués à la marge. Une certaine place est faite aux déboires de la "laïcité à la française". Je dirais que, dans ce livre, c'est surtout la bêtise qui est livrée en pâture à nos regards de lecteurs éclairés. Au fond, le "eux" du titre, c'est qui? Des "maîtres" (à penser) qui prétendent avoir barre sur leurs ouailles?

Comme à mon habitude, voici une sélection subjective de dessins qui ont attiré mon attention (m'ont fait rire / réfléchir / ricaner / hocher la tête / soupirer [rayez les mentions inutiles]). Sans autre commentaire, mais si cela peut vous donner envie de voir l'ensemble par vous-même...

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Pour finir, j'ai eu du mal à dénicher sur internet des articles (de blog) qui aillent plus loin que la reprise de la 4e de couv' ou du communiqué de presse officiel, et me rabats donc sur la presse en ligne. La rédaction de Vsd mettait l'accent sur les quelque 20 000 croquis qu'a laissés Tignous. Daniel Muraz a signé un bel article sur Le Courrier picard. De l'article paru dans Marianne (où Tignous travaillait par ailleurs), j'extraierais la phrase suivante: "[Toutes les religions. (...)] Il les conchiait avec une seule conviction: ce n'est pas celui qui croit qui est à condamner, mais celui qui oblige à croire." Enfin, pour donner un point de vue différent, je retiendrais une critique très... critique (mais loin d'être inintéressante) publiée en juin 2017 sur le blog collectif Zebra

 *** Je suis Charlie ***

7 janvier 2018

Festival "Rendez-vous du carnet de voyage" - Michel Renaud

Ce mois-ci, je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) vais rendre hommage à l'une des personnes assassinées il y a trois ans dans les locaux de Charlie Hebdo, mais moins médiatisée, depuis, que l'équipe rédactionnelle proprement dite. Michel Renaud s'est retrouvé sous les balles des assassins par malchance, au mauvais endroit, au mauvais moment (il ramenait à Cabu des dessins originaux de celui-ci). Je ne savais pas trop par quel biais l'évoquer: cet homme d'écriture ne semble pas avoir publié de livre? Né en 1945, après un début de carrière comme journaliste, il a ensuite gagné sa vie à partir de 1982 comme Directeur de la communication de la mairie de Clermont-Ferrand. C'est dans cette ville qu'il a créé (en tant que Président fondateur, et avec trois autres membres) l'association Il faut aller voir (IFAV), déclarée le 16/12/1997, avec comme objet de faire partager une certaine approche du voyage fondée sur la recherche de l’authenticité, notamment par la manière de voyager. Elle "regroupe des personnes attachées à découvrir d’autres cultures et d’autres horizons. L’IFAV promeut une forme de voyage qui privilégie l’autonomie et l’indépendance, qui permet de s’éloigner du tourisme traditionnel au profit d’une approche très centrée sur l’Homme, la découverte et le respect des différences. (...) Depuis l’an 2000, l’association Il Faut Aller Voir organise une manifestation artistique et littéraire autour du carnet et du récit de voyage :" le Rendez-vous du Carnet de Voyage [je cite le site internet]. "L’objectif de la manifestation est d’ouvrir une fenêtre sur ce support particulier qu’est le carnet de voyage, de donner à voir les nouveautés du genre, mais également de récompenser les plus remarquables." J'avais vu passer dans Charlie Hebdo n°1321 du 15/11/2017 l'annonce de la 18e édition, du 17 au 19 novembre, avec notamment la mention du prix de l'écriture Michel-Renaud. L'événement a ainsi survécu à son fondateur. Les rédacteurs de la page wikipedia consacrée à Michel Renaud ont fait le choix (argumenté) de mettre en avant sa passion des voyages plutôt que ses professions de journaliste ou de communicant. Toujours dans Wikipedia, la définition du carnet de voyage comme "genre littéraire" parle de croquis, dessins ou photos accompagnés de textes dispersés dans la page. Lors du "Rendez-vous" annuel, ce sont donc différents événements qui ont lieu: expositions de carnets, rencontres, tables rondes, attribution de plusieurs Prix... Ainsi, en 2014, lors de la 15e édition, Cabu avait remporté le Prix spécial du jury, pour l'ensemble de ses carnets de voyage. Par ailleurs, un autre festival sur le thème des carnets de voyages a aussi été créé à Venise à partir de 2011, "Matite in Viaggio", avec la participation de Michel Renaud.

Sa veuve, Gala Renaud-Romanov, rencontrée en 1988 en URSS lors d'un de ses voyages, avait contesté l'usage fait par Charlie Hebdo des fonds disponibles après l'attentat. Je n'entrerai pas dans le débat stérile de prétendre juger ce que vaut, financièrement parlant, la vie d'un homme. Mais je signalerai l'existence d'un livre d'entretien de Gala Renaud-Romanov par Marc Alexis Roquejoffre (sic), Michel Renaud, besoin du monde. Dans cet ouvrage édité en novembre 2017 à compte d'auteur (et qui semble très peu présent sur la Toile - peu de photos de couverture disponibles), Gala raconte son histoire avec Michel et l'amour qu'il portait aux voyages, aux rencontres et aux personnes. Une interview avec le co-auteur (via sa société de production), publiée sur youtube depuis le 16 novembre 2017, en était, hier 6 janvier 2018, à 104 vues.

Livre_sur_MichelRenaud     Lien Youtube - interview

Texte et photos. 112 pages. 15 €. Sous réserve que j'arrive à me le procurer, peut-être pourrai-je en parler davantage un de ces mois?

*** Je suis Charlie ***

10 décembre 2017

La villa - Robert Guediguian / Le brio - Yvan Attal / Johnny

Comme je l'avais annoncé dans mon billet précédent, j'ai vu quatre films français depuis mon retour du Chili. Voici les deux manquants.

Avec La Villa, je me suis réconciliée avec le cinéma de Robert Guédiguian. La villa est celle où vit un vieux monsieur dans une calanque près de Marseille. En introduction, on voit cet homme qui a une attaque. Paralysé, il ne pourra se débrouiller tout seul. A l'occasion de ce triste événement, ses trois enfants, Joseph, Armand et Angèle (interprétés par Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan et Ariane Ascaride), reviennent pour s'occuper de lui. Surtout ses deux fils. Joseph est accompagné par Bérangère (Anaïs Desmoutiers), une "jeunette" qui pourrait être sa fille et qu'il présente comme sa fiancée. Le jeune médecin qui s'occupe du père en profite pour rendre visite à ses parents, qui sont des voisins du père. Raconté comme cela, on pourrait croire qu'il ne se passe pas grand-chose, et bien on aurait tort, car on s'attache tout de suite aux personnages, on se sent en famille. On apprend un élément tragique sur la vie d'Angèle. Il y a quelques retours en arrière dans le passé. L'histoire nous raconte le temps qui passe sur un ton mélancolique avec une pointe de tristesse. Elle nous évoque aussi la vie d'aujourd'hui où les migrants cherchent refuge en Europe. J'ai aimé la manière dont Guediguian filme la calanque et la mer. Je me suis sentie dépaysée. Cela donne des envies de voyage. Pas forcément le film de l'année mais une belle histoire. Lire les billets de Pascale, ffred, larroseurarrose.

Je termine avec Le brio d'Yvan Attal. Neïla Salah, une jeune banlieusarde de Créteil issue de l'immigration, arrive en retard pour sa première journée en fac de droit d'Assas - à la réputation de "droite". Dans l'immense amphi où Pierre Mazard (Daniel Auteil) débute son cours, il l'interpelle. Leur relation débute mal. Leur altercation est filmée et diffusée très vite sur Internet. Les propos de Mazard à caractère raciste le mènent au conseil de discipline. Il bénéficiera néanmoins d'un sursis s'il arrive à faire que Neïla remporte le prochain concours d'éloquence, qu'Assas n'a pas gagné depuis plusieurs années. Mazard n'est pas un homme facile. Il m'a fait l'impression d'être un misanthrope plutôt qu'un raciste. Pour débuter l'entraînement de Neïlah, Mazard lui demande de lire L'art d'avoir toujours raison (ou La Dialectique éristique) de Schopenhauer (on le trouve en français pour 2 euro en collection Librio). Dans ce petit ouvrage, Schopenhauer décrit 38 stratagèmes pour sortir vainqueur de tout débat. Pour revenir au film, on suit avec un certain intérêt la confrontration entre les deux protagonistes. Cela se laisse voir, et j'ai aimé vers la fin le discours de Neïlah face à quelques personnes. Le film semble avoir trouvé son public. Lire le billet de Pascale.

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Sinon, je pense que tout le monde est au courant: Johnny, l'idole des jeunes, est parti, la France est en pleurs, les funérailles furent nationales. Voici une photo prise chez un marchand de journaux dans une gare parisienne avant-hier. Je ne sais pas ce que vous en pensez mais n'est-ce pas un peu exagéré? Même si je l'aimais bien, Johnny...

journauxjohnny

7 décembre 2017

Noël, ça fait vraiment chier! - Elsa Cayat

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J'ai davantage apprécié Noël, ça fait vraiment chier! que le précédent livre que j'avais lu d'Elsa Cayat. Sous-titré "Sur le divan de Charlie hebdo", l'ouvrage (octobre 2015, 122 pages) reprend 25 chroniques parues dans l'hebdomadaire entre février 2014 et janvier 2015. Il s'agit donc de textes courts, illustrés par ("portés par des dessins de") Catherine [Meurisse]. Elsa Cayat tenait sa rubrique "Charlie divan" dans un numéro sur deux (tous les 15 jours).

Si j'ai donc davantage "accroché", c'est sûrement parce qu'il s'agissait de textes courts avec un début, un milieu et une fin (exercice de style). A ce propos, dasola me souffle souvent de faire court, quand je rédige un de mes billets. Alors je [Ta d loi du cine, "squatter" chez dasola] vais juste m'autoriser à compiler quelques citations dans un patchwork réducteur, mais toujours révélateur: L'autorité, comme le dit si bien la consonance du mot, c'est autoriser à se taire (p.63). Lorsque l'argent est un instrument d'échanges de biens matériels, le but de l'homme est l'humanité. En devenant le but et la fin de la vie, les biens matériels sont devenus ce par quoi l'homme s'attribue de la valeur (p.111). Le problème de l'homme commence quand lui-même devient un système, car un système c'est avant tout insiste, aime, et oublie-toi! (p.109). C'est quand l'homme souffre qu'il s'aperçoit qu'il aime. Non quand il est heureux avec l'autre (p.28). Proust n'aurait pas dit mieux (mais sûrement plus long!).

Et, ci-dessous, quelques-uns des dessins qui accompagnent les chroniques, où reviennent souvent les thèmes des relations familiales, des mères abusives, etc. Le plus souvent, Catherine (bien vivante) met en scène la psychanalyste.

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Pour la bande dessinée publiée en fin du livre, j'ai préféré reprendre ici la version publiée dans le "numéro des survivants" en janvier 2015.  

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Par souci de précision, j'aurais bien aimé que soient mentionnées les dates où les chroniques d'Elsa Cayat avaient été publiées, mais c'est vrai qu'on peut s'en passer. Je n'ai en tout cas pas vu ce livre mentionné sur beaucoup de sites ou blogs (à part ceux de la presse, ceux de librairie ou vente en ligne), excepté ici.

Pour la petite histoire, depuis la mort d'Elsa Cayat, Yann Diener [APE 8690D et non F?] a pris la suite pour Charlie hebdo, en matière de psychanalyse / d'une certaine manière, avec une chronique hebdomadaire intitulée "Les histoires du père Sigmund".

*** Je suis Charlie ***

PS du 09/12/2017 (15h00): suite aux différents commentaires déjà suscités par ce billet, quelques compléments.
Voici une citation extraite de la première chronique d'Elsa Cayat, celle qui donne son titre au recueil: « Une femme me dit: "Noël, ça fait vraiment chier. J'adore préparer Noël pour mes enfants mais voir mon père, assister à l'atmosphère mortifère qu'il fait régner, ne me dit rien". Elle rit et se rend compte qu'elle attend depuis toujours qu'il lui parle enfin... ». [Je ne mets pas la chronique entière, bien entendu, car elle fait trois pages. Mais elle serait à lire intégralement].
Je pense que j'aurais dû mettre cette citation dès la première mouture de mon billet, même si cela le rallonge un peu. Quant au choix de la date (publier en décembre [2017] un billet sur ce livre paru en octobre 2015), je l'assume.

9 novembre 2017

Carbone - Olivier Marchal / Logan Lucky - Steven Soderbergh / Hommage

Avant de m'envoler aujourd'hui pour le Chili pendant une dizaine de jours, je voulais chroniquer deux films. 

Je commence par Carbone d'Oliver Marchal, que je résumerai par "bof". Je n'ai rien compris à la fraude à la taxe carbone qui a fait perdre à la France plus d'un milliard d'euros en 2008-2009. En revanche, le film permet à Dani de trouver un rôle intéressant. Laura Smet dit à peine trois mots et joue les utilités en étant très maltraitée. Depardieu, en patriarche juif qui veut avoir la garde de son petit-fils, est égal à lui-même. Quant à Benoît Magimel, dont on connait le destin dès l'ouverture du film, on a l'impression qu'il souffre beaucoup. C'est un film violent qui n'apporte pas grand-chose. Lire le billet de Pascale plus enthousiaste que moi.

J'ai nettement préféré Logan Lucky de Steven Soderbergh, dans lequel Daniel Craig (James Bond) joue le rôle d'un taulard que deux frères font évader afin qu'il les aide à faire un casse: siphonner les recettes d'une course automobile sur un circuit fréquentés par des milliers de gens. Les deux frères Logan, l'un manchot, l'autre boiteux, avaient connu jusqu'au casse de méchants coups du sort. Les choses vont peut-être enfin s'arranger. Ce film sympathique a un rythme lent au début, puis tout s'accélère dans la dernière demi-heure. Il n'y a ni violence ni armes, mais les compiices, volontaires ou non, sont nombreux. Le casse est bien organisé. Les coupables seront-ils punis? Je vous laisse le découvrir.

Et enfin, je voulais rendre un petit hommage à un blogueur disparu cet été (je l'ai appris par l'intermédiaire de chez Sentinelle). Depuis le 17 août 2017, il n'écrivait plus de billet. Il est décédé le 22 août. Pour ma part, j'avais échangé avec lui quelques mois auparavant. Il m'avait envoyé le manuscrit d'un roman policier qu'il avait écrit en demandant mon avis. Il s'agit d'Alex-6, son blog "Y a quoi à chercher" est encore ouvert. Une nouvelle qui m'a rendue très triste.

Sur ce, je vous dis à bientôt avec plein de photos.

7 novembre 2017

Le street art et CHARLIE - Collectif / Marie Christian

Ce mois-ci mon hommage aux tués de Charlie Hebdo est particulier, puisque la présente chronique (signée ta d loi du cine, squatter chez dasola) n'est pas consacrée à l'un de leurs livres ou albums, mais à un recueil d'hommages, Le street art et CHARLIE, sous-titré "La mémoire des murs" (éditions Omniscience, avril 2015, 128 pages, 230 illustrations, rassemblées par Marie Christian).

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Extrait de l'Avant-propos des éditions Omniscience: "Dans les jours qui suivirent les événements dramatiques du mois de janvier 2015 une évidence s'imposait à nous: il fallait faire un livre. (...) pour conserver une trace des innombrables messages, peintures et dessins posés dans la rue par tant d'anonymes et d'artistes du street art." Extrait du texte de 4ème de couv': "Ce livre forme un précieux inventaire de ce qui a été exprimé dans l'urgence, dans l'émotion, sur les murs des villes. C'est aussi et surtout un livre de combat contre toute forme de fanatisme." Je suis bien entendu en accord avec une citation que je relève p.5: "Assassiner pour un dessin qui raille et qui déplaît, une religion qui n'est pas la sienne. Ne nous habituons pas à cela. Jamais." Les photos sont celles d'affiches, tags, pochoirs, et d'autres oeuvres éphémères, avec des motifs liés aux attentats.

On peut trouver des définitions du "street art" sur un site spécialisé ou sur wikipedia bien sûr. Le livre a bénéficié d'un financement participatif: 5614 euros apportés par 171 contributeurs pour une demande initiale de 3300 euros (couverte, donc, à 170%) via KissKissBankBank. Les droits d'auteurs de cet ouvrage sont versés à l'association Les Bâtisseuses de paix

La sélection d'illustrations que j'en tire ci-dessous est bien plus étriquée que le vaste contenu du livre, car je ne cite ci-après (pour rappel, les droits des illustrations appartiennent aux éditions Omniscience ou aux artistes concernés) que ce qui m'a vraiment semblé représenter les dessinateurs assassinés à Charlie hebdo. Même si la Toussaint est passée depuis quelques jours, ils n'en sont plus à cela près je pense. Je n'ai pas repris toutes les oeuvres représentant Cabu (qui a souvent symbolisé l'ensemble des artistes et journalistes assassinés).

P1050599 Ces portaits magnifiques sont dûs à Morèje.

P1050598 Jef Aérosol a rendu hommage à toutes les victimes (connues ou anonymes) de ces jours massacrants.

P1050597 Cabu et Wolinski sont représentés par Big Ben comme rigolant de voir Hollande tagué par un pigeon le 11 janvier 2015...

P1050600 Pochoir de Nice Art ("on a assassiné mon Grand Duduche (...) [qui] pour moi est comme un cousin.").

Mon ressenti, à la lecture de ce que disent les artistes qui ont pu s'exprimer dans le livre, c'est que les trois jours d'attentats sont parfois entrés en résonance avec les causes qui, chacun et chacune, leur tiennent à coeur, au-delà de Charlie Hebdo. Par ailleurs, j'ai aussi trouvé quelques autres oeuvres (non répertoriés dans le livre sauf erreur de ma part) sur le blog Piwee

Pour l'anecdote, ce livre, dasola me l'a offert lors de notre visite au Musée de l'Homme (qui porte notamment des thématiques humanistes et anti-racistes). Il figurait parmi les titres proposés par leur petite librairie, dont j'ai trouvé la sélection fort pertinente. Le Musée de l'Homme, inauguré en 1938 et rénové de 2009 à 2015, conserve aujourd'hui "l'objectif de présenter une synthèse de l’histoire de l’espèce humaine par un discours allant du biologique au culturel et de l’universel au particulier. (...) Il aborde aussi bien l’étude des périodes les plus anciennes que la période contemporaine qui questionne le devenir de l’Homme", selon son site internet.

Pour en revenir au livre, en conclusion, j'ai été frappé par le témoignage d'un artiste, qui dit (p.116) travailler "depuis deux ans sur un projet contre le racisme et l'incompréhension entre communautés. (...) En ce moment je travaille avec des jeunes en difficulté. (...) J'ai essayé de leur faire comprendre qu'on ne tue pas les gens avec qui ont n'est pas d'accord. Ils ont peu à peu modifié leur raisonnement, et ils ont été touchés à leur tour". Misère de misère! Tout ça pour ça! Et qu'en sera-t-il des milliers et milliers d'autres "jeunes", qui, eux, ne bénéficient pas d'un tel programme de sensibilisation, certainement financés par des fonds publics (qui se font rares à l'heure actuelle)? Ne risquent-ils pas de ne jamais "modifier leur raisonnement"?

*** Je suis Charlie ***

25 octobre 2017

Le goût des livres - présentation d'Aifelle (à l'occasion de ses 750 commentaires chez Dasola)

Voici une deuxième présentation de blogueuse fidèle commentatrice du présent blog, après Dominique de A sauts et gambades le 28 avril 2017. Sollicitée par moi (ta d loi du cine, squatter chez dasola) quand elle avait passé le cap des 500 commentaires sur le Blog de dasola (fin août 2014), Aifelle n'avait pas alors souhaité inaugurer la présente rubrique. Elle a eu la gentillesse de prendre un peu de hauteur pour répondre à son tour au questionnaire, après avoir passé son... 750e commentaire ici. Nous le publions aujourd'hui, exactement 9 ans après sa première manifestation chez dasola!

Banniere_blog_AIFELLE

Bonjour Aifelle, pour que les lecteurs comprennent qui vous êtes, pouvez-vous vous présenter ? Derrière ce pseudonyme, pouvez-vous nous livrer quelques éléments biographiques? Dans quelle tranche d’âge vous situez-vous (car un lecteur de 20 ans n’ayant pas le même ressenti qu’un de 60, cette information a son importance)? Avez-vous fait des études ou exercé une profession ayant un rapport avec la littérature ?

J’aurais dû répondre au questionnaire plus tôt. J’aurais encore pu être dans la tranche soixante. C’est fini depuis cette année (et ça ne me fait pas plaisir).

Non aux deux questions. Je n’ai pas fait d’études et je n’ai pas exercé de métier proche de la littérature. Mes goûts se sont forgés au petit bonheur la chance d’abord, puis se sont affinés au fil des années.

* Parlons un peu de vous et de votre site: Le goût des livres. Quand et pourquoi avez-vous souhaité le créer?

J’ai commencé à fréquenter la blogosphère il y a une dizaine d’années ; je suis tombée par hasard sur le site de Cathulu (toujours parmi nous) et j’ai ouvert la boite de Pandore en suivant ses liens. Toutes ces passionnées de lecture, c’était inespéré. J’ai d’abord laissé des commentaires à droite à gauche pendant un an avant de me lancer moi-même (sous la pression amicale de quelques-unes qui se reconnaîtront).

* Malgré son titre, vous y parlez d'autre chose que de livres (avec des billets cinéma, photos, des vidéo musicales): pourquoi?

Je n’ai pas un rythme de lecture effréné, je prends mon temps et je pensais au début que mon blog n’était pas assez alimenté. Comme je fréquentais aussi des blogs ciné et photos, tout naturellement j’ai inclus quelques billets plus diversifiés. J’ai d’ailleurs remarqué que j’avais davantage de commentaires sur les billets photos que sur les autres. Au fil du temps j’ai ralenti et maintenant les billets viennent comme ils veulent et comme je peux.

* En ce qui concerne la lecture: quel est votre but avec ce blog ? Débroussailler le champ immense des lectures possibles, faire partager vos émotions de lectures…?

Mon souhait était surtout d’échanger sur mes lectures et d’élargir mon horizon. Objectif pleinement rempli, surtout au début, les échanges étaient vifs et porteurs. Je déplore depuis quelque temps le peu de retour sur les blogs, peu de commentaires et peu de réponses aux commentaires. Les échanges se tarissent. La faute à Facebook, Twitter, Instagram et autre??

Un point positif que je ne voyais pas au départ est que je me sers aussi du blog comme aide-mémoire !

* En moyenne et à titre indicatif, combien lisez-vous de bouquins par mois? Et pour rester dans les chiffres, quelle est la moyenne de fréquentation de votre blog par jour? Suivez-vous les statistiques de votre blog? Avez-vous une idée du nombre de vos visiteurs?

Je suis fâchée avec les chiffres et avec les statistiques! Je ne vais jamais les regarder. Je lis à peu près 5-6 livres par mois, évidemment ça dépend de leur nombre de pages. Je ne cherche pas à faire plus ou moins. J’ai en général deux lectures en cours. Un broché chez moi, un poche pour mes sorties (ne jamais sortir sans un livre, on ne sait jamais...).

* En tant que lectrice, comment vous définiriez-vous? La lecture tient-elle un rôle important dans votre vie?

La lecture a toujours tenu un rôle important dans ma vie. Je crois que l’apprentissage de la lecture a été un moment merveilleux pour moi. Je n’avais pas de livres à ma disposition à la maison. En primaire, j’ai lu 5 ou 6 fois la bibliothèque de l’école, assez restreinte à l’époque. Dès que j’ai gagné quelques sous, j’ai acheté des livres. Je me souviens encore de mes deux premiers achats en livre de poche: L’adieu aux armes d’Hemingway et Vipère au poing d’Hervé Bazin, en poche. L’un m’a marquée plus que l’autre, je vous laisse deviner lequel.

* Combien de temps consacrez-vous à la lecture chaque jour?

Je lis à peu près deux heures par jour, réparties sur la journée. Evidemment, c’est variable selon mon emploi du temps. Contrairement aux idées reçues, je ne lis pas davantage depuis que je suis à la retraite, je lis autrement.

* Salons du livre, rencontres avec les auteurs et séances de dédicaces … Les recherchez-vous?

Les blogs m’ont donné l’idée d’aller dans les salons du livre, ce que je ne faisais pas avant. Je fuis la foule, mais je ne déteste pas l’effervescence autour de la chose littéraire de temps en temps. Et c’est surtout l’occasion de rencontrer en vrai des blogueuses (pardon aux Messieurs qui sont très rares) et de faire plus ample connaissance. J’avais par contre déjà l’habitude d’aller aux rencontres organisées par ma librairie. Je les trouve en générale intéressantes, même les auteurs que je n’ai pas l’intention de lire. Et j’ai quelquefois de belles surprises.

* Votre endroit favori pour lire?

Je suis capable de lire partout (sauf dans ma chambre). Dedans, dehors, dans les transports en commun, dans les cafés, dans les jardins, dans les salles d’attente.

* Etes-vous plutôt livre papier ou liseuse électronique?

Je suis résolument papier. J’ai fait un essai de liseuse lorsque j’ai été opérée des yeux. J’ai apprécié les gros caractères et de pouvoir continuer à lire, mais je me suis empressée de la rendre à la bibliothèque lorsque j’ai pu reprendre la lecture normale. Il est possible que je revienne vers la liseuse quand mes articulations ne pourront plus supporter le poids des pavés, mais ce ne sera pas de gaîté de cœur.

* Comment choisissez-vous vos lectures? (bouche-à-oreille, cadeau, article de presse, hasard…)? Avez-vous un genre favori? Un auteur – vraiment – préféré?

Je ne sais pas si je choisis mes lectures ou si ce sont elles qui me choisissent maintenant. Je suis une grande fan de radio et j’y entends constamment des auteurs et des thèmes qui me font fébrilement noter. Ces temps-ci je reviens davantage vers des récits de vie ou de voyage, j’aime les alterner avec des romans. Je ne peux pas dire que j’ai un auteur préféré, j’ai des goûts éclectiques; j’essaie de suivre les auteurs que j’aime, le problème c’est qu’ils se multiplient au fil des années et je n’y arrive plus.

* A quoi êtes-vous sensible lorsque vous avez un livre en main?

J’aime les livres qui se tiennent bien en main, au format pratique, je suis sensible aussi à la qualité du papier (qui se fait rare). Lorsque le texte est aussi de qualité, c’est un plaisir total.

* Offrez-vous des livres? Si oui comment les choisissez-vous?

Il m’arrive d’offrir des livres; je les choisis soigneusement en fonction de ce que je sais de mon interlocuteur. Mais j’ai hélas peu de vrais lecteurs dans mon entourage immédiat.

* S’il ne fallait en retenir qu’un? Quel livre vous a le plus profondément marquée, parmi tous ceux que vous avez pu lire? Pourquoi celui-ci?

Retenir un seul livre ? Ça me paraît impossible. Un livre cependant que je voudrais relire tellement il m’avait secouée: Une vie bouleversée d’Etty Hillesum. Il ne peut pas s’explorer en une seule fois. C’est  un témoignage sur la vie des juifs à Amsterdam dans les années 40, une recherche spirituelle, une réflexion sur les camps où elle est morte à 27 ans, sur l’humain en général.

* Avez-vous un souvenir (bon ou mauvais) marquant d’une lecture enfantine ou adolescente?

Dans mes lectures enfantines, j’ai été déchirée par l’épopée de Rémy, le petit orphelin d’Hector Malot. Ah là là, qu’est-ce que j’ai pu l’aimer celui-là et le relire indéfiniment. Je n’ose pas l’aborder maintenant, j’ai peur de ne rien y retrouver de mes émotions d’enfant.

SansFamille

* Comme d’autres «dévoreuses de bouquins», êtes-vous vous aussi tentée par l’écriture?

Je ne suis pas tentée du tout par l’écriture, je sais que je ne suis pas douée pour cela. J’ai écrit quelquefois pour moi, plus pour clarifier certaines situations que pour le plaisir pur d’écrire.

* Un dernier mot pour conclure cet échange? Quelle question auriez-vous voulu que l'on vous pose?

La question qui se pose régulièrement: vais-je continuer le blog? Je suis dans l’expectative, si les échanges continuent à se raréfier, aura-t-il encore un intérêt? Je réfléchis. Pour le moment il est urgent d’attendre...

Merci Aifelle!

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Prochaine présentation: ... 1 de celles et ceux qui ont d'ores et déjà franchi le cap des 400 commentaires, sans doute!

19 octobre 2017

Danielle Darrieux (1917-2017)

Encore une disparition, Danielle Darrieux nous a quittés à l'âge de 100 ans. Née à Bordeaux, le 1er mai 1917, elle avait commencé sa carrière dans les années 30. Je l'avais appréciée dans Madame D. de Max Ophüls (1953), dans L'affaire Cicéron de Joseph Mankiewicz et La vérité sur Bébé Donge (1952) d'Henri Decoin (qui fut son mari), dans Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara (1954) où elle interprétait Mme de Rénal. On peut aussi retenir Marie-Octobre de Julien Duvivier (1959) et plus récemment Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy (1967). François Ozon l'a fait tourner dans 8 femmes en 2002 et et Pascal Thomas dans L'heure zéro en 2007 (d'après Agatha Christie). Après Jeanne Moreau et Jean Rochefort, Gisèle Casadesus, le cinéma français est en deuil une nouvelle fois.

9 octobre 2017

Jean Rochefort (1930-2017)

Le cinéma français a perdu un acteur qui avait beaucoup d'élégance. Jean Rochefort nous a quitté et il nous manque déjà. J'avais revu tout récemment en DVD Un éléphant ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977) que je vous conseille. Ce passionné d'équitation fut un grand monsieur du cinéma et du théâtre. Je suis trop jeune pour l'avoir vu dans les pièces d'Harold Pinter comme l'Amant, C'était hier et La Collection où il donnait la réplique à Delphine Seyrig. Je l'avais beaucoup aimé dans Ridicule de Patrice Leconte, Que la fête commence de Bertrand Tavernier, Le Crabe-tambour de Pierre Schoendoerffer, Cible émouvante de Pierre Salvadori.

7 octobre 2017

Scoopette - Wolinski

Je repasse à Wolinski sous l'angle (arrondi) d'une de ses héroïnes féminines (pas seulement une silhouette). Après avoir évoqué des oeuvres "gentilles", je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) voulais revenir à un peu plus de truculence wolinskienne. Voici donc Scoopette, la nympho de l'info (Canal+ éditions, DL avril 1994).

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Si j'ai bien compris, cet album reprend des dessins réalisés pour Canal Plus, dans le cadre de l'émission Nulle part ailleurs lors de la saison 1993-94 (?). Faute d'avoir regardé cela à l'époque, j'ignore quel est le volume publié par rapport à la production. En 2017, il semble qu'on ne puisse trouver sur la Toile d'images des dessins présentés lors de l'émission (en tout cas, je n'ai pu en trouver).

En couverture de cet album, la litanie des 10 prénoms évoque pour moi le charme suranné d'une chanson de Marie Laforêt (Boris, en dernier lieu...), empreinte du temps qui passe. En feuilletant les pages, les décomptes de fréquence d'apparition donnent: François 7 (Mitterrand 5 et/mais Bayrou 2!), Helmut [Kohl] et John [Major] zéro (publicité mensongère! - mais Wolinski aurait pu [me] répondre que c'était les prénoms des "anonymes" représentés par ailleurs...), Charles [Pasqua] 2, Edouard [Balladur] une douzaine, loin devant Jacques [Chirac] (5 - mais ce dernier a les honneurs - prémonitoires? - de la 4ème de couv'), Valéry [Giscard d'Estaing] 2, Bill [Clinton] 4, Boris [Eltsine] 5. Je suppose que mettre en avant Bernard [Tapie] (4 apparitions) aurait été malvenu, tandis que Georges (Marchais - 2 ou même l'auteur, une fois!) aurait été ambigu... L'ironie pouvait viser le personnage public concerné, ou une situation. Plus de 20 ans après, les politiciens concernés ont pour la plupart disparu du paysage politique actif... mais les situations peuvent perdurer. 

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Quel "gimmick" caractérise notre Scoopette? C'est évidemment un peu répétitif en terme de dialogue (question / réponse - qui s'adresse rarement à elle-même), tandis que les situations sont variées (dedans, dehors, en l'air, sur l'eau...). On remarquera que le Père Noël est seul (dans l'album) à l'appeler de son nom et à la tutoyer. Le reste du temps, Scoopette tend son micro phallique à tel ou tels interviewés (quand elle n'a pas les deux mains occupées). Notre intervieweuse de charme (soit voyeuse, soit actrice) se frotte à des hommes politiques politiques, des anonymes, des people, des sportifs, quelques missionnaires (dont 1 en apesanteur), masculins le plus souvent... On trouve de très rares interview en tête-à-tête avec des femmes (Simone Veil, sévère (x2!); Diana, sous les objectifs des photographes; Margaret Thatcher, des patineuses sur glace; une ménagère russe... ou la petite-fille de Mussolini - plus hard). Et en terme de zoophilie? Scoopette n'interroge pas de raton laveur (seulement Mickey!), mais quelques animaux: ours, flamand rose, kangourou... Ses principaux accessoires? le micro sus-évoqué, et un nagra - j'ai bien écrit nagra).

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La publication remontant aussi à un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître (avant le "décollage" d'internet), on trouve très peu de critiques spécifique à Scoopette sur la Toile. Et plus de 20 ans avant le massacre de Charlie Hebdo, les seuls religieux mis en situations sont l'abbé Pierre et le pape.

Sans transition, voici encore quelques dessins picorés dans cet album sans numéro de pages.

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Pour finir, j'ai aussi pioché quelques jolies journalistes préfigurant Scoopette, ou les réflexions sur le journalisme visibles ci-dessous, dans les albums Le programme de la droite (1986, Denoël), Bonne année (1987, Denoël) et Il n'y a plus d'hommes (1988, Flammarion). Le personnage même de Scoopette a été réutilisé dans quelques planches en couleur de Trop beau pour être vrai (1998, Albin Michel), montrant ses aventures phantasmées en tant que journaliste à L'Echo des savanes (je n'ai pas pris les planches avec Chirac lubrique ou Jospin soporifique). Bien entendu, je ne m'interdis nullement de revenir moi-même sur chacun de ces albums, ultérieurement.

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*** Je suis Charlie ***

26 septembre 2017

Barry Seal - Doug Liman / Patti Cake$ - Geremy Jasper / Good Time - Benny et Josh Safdie / Hommage

J'ai décidément été beaucoup au cinéma pendant le mois de septembre (2017).

Voici trois films américains très différents vus la même semaine.

Barry Seal de Doug Liman permet à Tom Cruise de montrer ses talents de pilote d'avion. Le scénario est tiré d'une histoire vraie. Barry Seal fut commandant de bord dans des avions de grandes lignes d'une compagnie américaine dans les années 70. Puis, par un concours de circonstances, on le voit devenir pilote de petits avions transportant des armes et de la drogue pour le cartel de Medellin. Marié et père de deux enfants, il s'installe dans une petite ville de l'Arkansas. Il est rapidement repéré par la DEA, le FBI, etc qui lui demandent de collaborer. Il accumule des millions de dollars mais aura une mort violente assez attendue. Le film lorgne vers le docu-fiction. C'est bien fait. Tom a l'air de s'amuser (ce n'est que du cinéma). Ca se laisse voir. Après, quant au message et à la morale du film, je vous laisse juge.

Patti Cake$ raconte l'histoire de Patricia Dombrowski, aussi connue sous le nom de Killa P et Patti Cake$, qui vit dans le New Jersey. Cette jeune femme blonde, pas très mince (elle a comme surnom "Dumbo" comme l'éléphant), exerce des petits boulots tout en composant du rap. Les paroles sont souvent assez crues. Elle rêve de gloire et de gagner un peu mieux sa vie. Elle trouve du soutien de la part de sa grand-mère et d'un jeune Noir qui devient son amant. Une histoire sympathique à la fin attendue. Mais pas de quoi fouetter un chat.

Good Time permet à Robert Pattison d'interpréter un malfrat plutôt attachant. Connie Nikas (Robert Pattison) commet un braquage avec Nick, son frère un peu attardé. Au moment de s'enfuir, Nick se blesse et se faire prendre par la police. Connie passe une nuit à essayer de trouver de l'argent pour le faire libérer. Il faut prévenir que la caméra est au plus près des acteurs. L'image n'est pas belle. Les couleurs sont parfois saturées. C'est assez particulier. J'avais lu des critiques positives. Bon, bof. Sans plus.

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Ceci n'ayant rien à voir avec cela, je voulais rendre un petit hommage à une dame de théâtre (elle fut Sociétaire de la Comédie Française) qui vient de disparaître à 103 ans, Gisèle Casadesus. Elle nous a quittés dimanche 24 septembre 2017. Elle vivait dans le XVIIIème arrondissement de Paris et la mairie de cet arrondissement lui avait rendu hommage pour son centenaire en 2014. En plus du théâtre, elle avait tourné au cinéma jusqu'à récemment. Je l'avais vue dans La tête en friche (en 2010) ainsi que dans Sous le figuier (2012).

7 septembre 2017

Petite anthologie du dessin politique - Honoré

J'avais déjà (ta d loi du cine, squatter chez dasola) rendu hommage au dessinateur Honoré dans un de mes billets précédents (le 25 janvier 2015), après son assassinat à Charlie Hebdo. Cette fois-ci, je me suis intéressé au recueil des dessins d'Honoré qu'a édité sa fille, sous le titre Petite anthologie du dessin politique (La Martinière, avril 2016, 288 pages). De coups d'oeils dans des dictionnaires, je retiens qu'une anthologie est un recueil de morceaux choisis (des vers, de la prose, de la musique: ici, donc, des dessins de presse).

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Quelle logique, autre que subjective, a présidé au travail d'édition? J'aurais aimé en lisant le livre en apprendre davantage sur les modalités de choix, savoir si Honoré lui-même avait pré-sélectionné ses dessins préférés, ou si la sélection (par Hélène Honoré, par l'éditeur?) est intégralement posthume. J'ai constaté qu'Hélène Honoré avait répondu en avril 2016 à certaines questions que je me posais lors de son passage (12 minutes) sur le 14/16 de LCI pour présenter le livre (elle a voulu un livre qui puisse rester intemporel, avec les thématiques chères à son père, en choisissant de beaux dessins dont parfois l'élégance n'exclut pas la férocité...).

J'ai compté 201 (?) dessins (de juin 1995 au célèbre dessin envoyé quelques minutes avant sa mort - le dessin de couverture date, lui, de septembre 2009). Ces dessins sont essentiellement en noir et blanc, il n'y en a jamais plus d'un par page, mais beaucoup de pages de gauche sont blanches (72!), sans que j'aie trouvé la logique correspondante (mise en valeur du dessin unique de la double page? - j'espère qu'il ne s'agit pas de censure). Les années 1995 et 1996 ne comportent qu'un dessin chacune, 1997 en a deux, du mois de juin (double page). Il peut y avoir des "retours en arrière" (pour 1998, on a janvier, juin, avril-août, décembre; ou bien un dessin de décembre 2006 entre deux de mars 2007), et beaucoup de mois de production (plusieurs dessins chaque semaine dans Charlie?) non représentés, tout comme des mois dont plusieurs dessins ont été choisis (6 pour octobre 2008), surtout pour les périodes les plus récentes. Une double page contient un dessin de décembre 1999 et à droite un de mars 2000... Je suppose que le parti pris a vraiment été de faire se suffire à lui-même chaque dessin, plutôt que de le remettre dans le contexte de l'hebdomadaire. Je n'ai choisi aucun des 9 dessins comportant de la couleur (majoritairement du rouge).

Dans ma propre sélection (qui peut-être en dit autant sur moi que sur Honoré?), je cite seulement quelques dessins qui m'ont particulièrement "parlé":  

l'environnement...   P1050573    P1050563    P1050568    P1050562

des pastiches BD (Tintin, Milou, Pif...) ou références culturelles P1050561    P1050569     P1050574

quelque peu de provocation, de religion voire de politique...  P1050564    P1050566    P1050570    

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Dans son texte introductif, Hélène Honoré parle du perfectionnisme artistique de son père, qui revenait sur ses dessins, même après publication, jusqu'à en être satisfait. Je me suis aperçu que j'avais déjà cité un dessin de l'album dans mon billet sur Je hais les petites phrases: la phrase au-dessus de la vignette est différente...

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On peut aussi lire un article du vénérable Yves Frémion (critique et écrivain sur la BD) à l'occasion de la sortie de ce recueil. Je vous invite bien entendu à feuilleter la Petite anthologie... vous-même. 

In fine, je voudrais revenir sur une anecdote dont parle Hélène Honoré ici: quelques jours après l'attentat de Charlie Hebdo, un tagueur a rendu hommage à Cabu, Wolinski, Tignous et Charb, en oubliant Honoré. Elle-même, ainsi que la dessinatrice Catherine et Sigolène Vinson, ont monté un véritable "commando" pour rajouter au pochoir le visage de son père près de ses pairs. Ci-dessous l'anecdote racontée par Catherine [Meurisse] dans son album La légèreté (Dargaud, 2016), qui narre comment elle "s'est retrouvée" après le massacre de ses amis.

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*** Je suis Charlie ***

7 août 2017

Je suis très tolérant - Charb

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Le poids des mots, le choc de l'image: une provocation, bien charbienne (est-ce que cela se dit, est-ce comme cela qu'on dit? Ou faut-il utiliser "charbesque"?). Ce livre paru en 1996 (peut-être l'un de ses premiers albums, sauf erreur de ma part?), Je suis très tolérant!, je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) me l'étais offert en 1998 (avant de rencontrer Charb lors d'une séance de dédicaces - je raconterai cela une autre fois).

Dans ce recueil de dessins, les "victimes" de "l'intolérance" du dessinateur sont (pêle-mêle): les fumeurs, les forces de l'ordre, les Corses, quelques politiques, des religieux, les vacanciers, sans oublier tous les braves concitoyens ou sommés de consommer que nous sommes... La violence est omniprésente - sur le papier (ah, la souffrance de la brave voiture défoncée à coup de masse par le garagiste retors...). Ca flingue, ça explose, ça cogne... Je suis loin d'avoir choisi les dessins les plus terrifiants pour illustrer mon propos. En metttant l'accent sur la violence symbolique ou l'antiphrase (le texte ou la légende), parmi cette diversité de dessins parus il y a plus de 20 ans, j'en extrais quelques-uns plus ou moins intemporels.

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Le compteur à air, ça n’existe pas encore: patience, je suis sûr que ça viendra! J'ai juste pris quelques-uns des dessins en N&B ou en couleur; l'album comporte également des cases formant une histoire suivie ou des gags de répétition (plus ou moins une page?).

Est-ce qu'il y aurait déjà plus de 20 ans que le PS ne savait plus ou il devait siéger [Charb ne posait pas la question en ces termes, bien sûr]? 

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Voici deux dessins de saison...

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... en attendant la rentrée... et l'automne qui, peut-être, sera chaud (ou chiant?).

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En tout cas, en 1996, la liberté du dessinateur de presse ne posait pas question: même pour un dessin sur Chirac et son cerveau, dont on va dire (méchamment) que c’était prématuré, à ma connaissance, Charb n’a pas été inculpé d’outrage au Chef de l’Etat… Il est vrai que Chirac était déjà le "héros" de plusieurs albums de Cabu (j'en parlerai aussi, à l'occasion...). Pour terminer, je signalerai pour ceux qui l'ignorent que Charb rédigeait par ailleurs des "chroniques", dans Fluide glacial ou dans Charlie Hebdo (exemple de titre de rubrique: "Charb n'aime pas les gens"). Plusieurs recueils en ont été publiés, dont les Petit traité d'intolérance et Nouveau petit traité d'intolérance (Librio) que je finirai bien par chroniquer aussi un jour [chroniqués le 07/09/2018]. En attendant, continuez à découvrir (si pas déjà fait) les dessins de Charb, ils ne vieillissent pas... si je puis dire.

*** Je suis Charlie ***

7 juillet 2017

Murs murs - Tignous

Encore un livre de Tignous (pour le second mois consécutif), me direz-vous? Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola] pense qu'on n'en parlera jamais assez. Je viens pour ma part tout juste de me procurer Murs murs, sous-titré "La vie plus forte que les barreaux" (Glénat, 2015, 119 pages). 

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Alors que la presse va bientôt commercer à nous parler de la montée en température estivale au sein des prisons françaises, avec surpopulation carcérale, absence de perspective pour les détenus (le temps de la grâce présidentielle du 14 juillet est loin!), et grogne des personnels pénitenciaires, ce peut être le moment de mettre à l'honneur cet ouvrage - posthume - de Tignous. Ce livre était encore en cours de mise en forme quand notre dessinateur a été assassiné avec ses collègues et amis de Charlie Hebdo. L'avant-propos de la compagne de Tignous et la préface de Christiane Taubira (alors Ministre de la justice) en contextualisent la réalisation.

Cabu, jadis, effectuait des "reportages dessinés" avec beaucoup de dessins et du texte. Aujourd'hui, dans Charlie Hebdo, Riss, Juin, Foolz, ... ont repris le flambeau. Le présent album de Tignous s'inscrit dans cette veine: du dessin illustratif, comme support aux phrases rapportées, et non du dessin de presse ou du dessin d'humour. Il est bâti autour de cinq "reportages dessinés - documentaires", concernant le centre pénitenciaire de Lannemezan, celui pour femmes de Rennes, l'établissement pénitenciaire pour mineurs de Porcheville, les maisons d'arrêt de Douai et de Fleury-Mérogis. On y voit des détenus, des "surveillants", des directeurs... (hommes ou femmes), qui s'expriment, plus ou moins librement... ainsi que leur cadre de vie tel que le dessinateur l'a capté.

Je ne vais "citer" qu'une dizaine de planches. En voici deux qui donnent juste un aperçu d'ambiance à Fleury Mérogis.

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Mais surtout, pour ma part, dans cet album, ce qui m'a frappé, c'est le témoignage sur les jeunes en prison (et je ne parle pas des bébés qu'on laisse à leurs mères jusqu'à 18 mois, mais bien des mineurs incarcérés à l'EPM de Porcheville): c'est quelque peu désespérant à mon avis (impression d'un autre univers)... Je vous laisse vous faire votre propre opinion d'après les extraits ci-dessous.

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A noter pour finir que, lorsque l'album est paru en novembre 2015, plusieurs blogs en ont parlé. Entre autres, vous pouvez lire les chroniques de Sabeli, Livrelibre, Bado, Jean-Luc Truc et même un blog "juridique", Sine lege.

Décidément, je ne serais sans doute pas capable de m'engager dans une association intervenant en prison, comme certains de mes proches avaient su le faire en leur temps. Tignous était vraiment bien plus courageux que moi!

*** Je suis Charlie ***

7 juin 2017

Le fric c'est capital - Tignous

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Lorsque j'avais [ta d loi du cine, "squatteur" chez dasola] découvert Le fric c'est capital (ramené par dasola d'une librairie en province en février 2015, il me semble), j'avais été un peu frustré. En effet, il n'y a dans ce "pavé" aucun texte d'accompagnement ou de "contexte": ni préface, ni introduction, ni postface, ni texte en 4ème de couv' - que du dessin, que du dessin, que du dessin... Tignous s'exprimait avec ce qu'il savait faire le mieux. La première édition de ce recueil est parue en 2010 chez 12Bis, Maison dont quasiment tout le catalogue a été racheté par Glénat en 2013. Le tirage à ma disposition est daté de janvier 2015. Il s'agit du deuxième livre de Tignous que je chronique (après Pandas dans la brume), je viens de le reparcourir pour programmer le présent billet dans la suite de mes "hommages". Si je devais citer tous ceux des quelque 500 dessins qui ont particulièrement éveillé mon attention, il faudrait que je mette des photos d'une trentaine de pages (sachant qu'on compte 2 ou 3 dessins par page), je me suis limité à une douzaine (avec parfois un commentaire de mon cru).    

       P1050308  Un clin d'oeil vers le "nouveau beauf' de Cabu?  

Je pourrais dire que je trouve presque le dessin de Tignous "moëlleux", tout en courbes (là où celui d'un Charb apparaît plus "sec"). Mais les rondeurs du trait n'enlèvent rien à l'âpreté comme à l'alacrité du propos. Les dessins du livre sont regroupés en 4 thèmes: les riches (les patrons et la finance), les pauvres (la société et le travail). J'y ai donc choisi pour les citer ici seulement quelques-uns des dessins qui me paraissaient particulièrement éloquents ou en tout cas qui m'ont "parlé".

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  P1050312  Roi du monde (roi du gaz de schiste?) ou bonnet d'âne?

  P1050313     P1050314     P1050315  

Je n'ai pas trouvé tant de références que cela à ce livre sur internet, j'ai quand même pu dénicher de rares informations complémentaires. J'ai appris grâce à ToutenBD.com que les dessins avaient été publiés notamment dans Marianne, tandis qu'Auracan.com parle plus précisément d'une anthologie de près de 500 dessins de Marianne et Charlie Hebdo.

   P1050316  Dans un des rares blogs que j'ai identifié comme ayant publié un hommage à Tignous, Etsivoulisiez, j'ai retrouvé parmi les citations des recueils précédents (que je lirai bien un jour), Tas de riches et Tas de pauvres (Denooël, 1999 et 2000), un dessin colorié dont la version "au trait" (en noir et blanc) figure dans Le fric c'est capital

   P1050317     P1050318  

Certains de ces dessins (datant de 2010 voire d'avant, rappelons-le!) sont tellement intemporels que, en 2017, il conservent une brûlante actualité... Je les ai gardés pour la bonne bouche. 

 P1050319  C'est pas forcément la même usine...

  P1050320  C'est pas forcément à cause du même produit...

  P1050321  ... C'est toujours le même PS (mais ça ne va pas forcément mieux chez LR, au FN, au FdG, ou demain à REM!).

Que puis-rajouter? Votre propre sélection serait peut-être différente. Un seul moyen de le savoir: faites l'effort de trouver et de feuilleter ce livre!

*** Je suis Charlie ***

24 mai 2017

Roger Moore (1927-2017)

Hier, le 23 mai 2017, j'ai appris avec beaucoup de tristesse que Simon Templar (Le Saint), Lord Brett Sinclair (Amicalement vôtre) et un des James (Bond) n'étaient plus. Roger Moore incarnait une certaine classe britannique. Il va nous manquer d'autant plus qu'il s'était impliqué dans des causes humanitaire au sein de l'Unicef et dans la défense des animaux.

Personnellement, je vous conseille l'intégrale de la série du Saint (1962-1969) : 118 épisodes que j'ai vus il y un ou deux ans. Chacun des 24 épisodes de la série "culte" Amicalement vôtre (1971) se revoit sans fin. Le duo Roger Moore / Tony Curtis était génial.

Il ne fut pas le meilleur des James Bond mais L'homme au pistolet d'or (1974) ou Dangereusement vôtre (1985) sont réussis.

7 mai 2017

Le journal des présidents - Cabu

Ce 7 mai 2017 au soir, nous aurons élu une 8ème Présidence à la tête de notre Vème République (un Président ou beaucoup plus hasardeusement une Présidente). Je me rappelle avoir repéré en décembre 2014, en solde chez une librairie rue du Faubourg Saint-Antoine, Ma Vème République (de Cabu), et ne pas me l'être acheté sur le moment. On pouvait penser, à l'époque, que les 3ème et 5ème Présidents de la Vème République décèderaient peut-être avant leur dessinateur, naturellement. Inutile de dire que, courant janvier 2015, le livre n'était plus en stock. Quatre des cinq dessinateurs assassinés dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 étaient eux-même plus âgés que la Vème République (pour l'un d'eux, de quelques mois seulement). Wolinski était né en 1934, Cabu en 1938, Honoré en 1941, Tignous en 1957 et Charb en 1967. Je [ta d loi du cine, squatter chez Dasola] cède évidemment à la facilité en choisissant de publier le présent billet billet aujourd'hui (toujours dans la série des "hommages" que je leur rends).

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C'est Dasola qui a acheté, tout récemment, Le journal des présidents signé Cabu.

Comme nul ne l'ignore, Jean Cabut, né en janvier 1938, a vu son 1er dessin publié à 14 ans (via un concours), et on peut dire qu'il est passé "pro" à 16 ans avec ses dessins publiés dans des journaux. La 4ème de couv' mentionne qu'il était titulaire de la carte de presse n°21991. Si tous les dessins de cette publication sont bien évidemment de sa main (sur une période de plus de 60 années de vie professionnelle de dessinateur de presse), il est peu probable que cette compilation en ait été choisie par lui (à moins qu'il en ait eu personnellement l'idée - si c'est le cas, le lecteur n'en est pas informé). Le "Cabu" de ce livre (posthume) est devenu une marque déposée (comme précisé en 4ème de couverture).

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Une petite recherche dans les bases de données de l'INPI (Institut national de la propriété industrielle) m'a permis de repérer deux dépôts successifs, l'un simplement du mot "Cabu" (N°4166821, le 21 mars 2015), l'autre de la signature elle-même (N°4220387, le 26 octobre de la même année). Je préciserai juste que les "marques" Tignous ou Wolinski n'ont pas été enregistrées. Quant aux nombreuses réponses pour Honoré ou à celle sur Charb, elles sont non-pertinentes.

J'ai regardé cette somme de dessins avec beaucoup d'intérêt, parfois un brin de nostalgie. J'étais loin de les connaître tous. Si j'ai dû voir passer dans Le Canard Enchaîné que je lis depuis plusieurs décennies chaque dessin qui y est paru, je ne me rappelais bien entendu pas tout. Quelques dessins ont déjà été repris dans les recueils brochés que Cabu publiait régulièrement, mais ce n'est pas forcément la majorité. Et il est à noter que le présent livre est en couleurs. Enfin, j'ai compté plus d'une vingtaine de mentions "croquis inédits." Sur les 175 pages, je me permets juste de "citer" la double page ci-dessous (si cela peut vous mettre en appétit de lire vous-même le reste).

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Concernant le nombre de dessins par président, il n'est pas non plus directement proportionnel au nombre d'années de mandat pour chacun. Mais des anciens présidents, des présidents en exercice, ou de futurs présidents, pouvaient aussi cohabiter - dans la même vignette, ce qui fausse mes comptes... Allons-y: pour l'anecdote, Coty 1 et Auriol 3 (sous la IVème République, notre K-bu débutait!). De Gaulle 28 (pour 11 ans de Présidence), Pompidou 21 (pour un quinquennat involontaire), Giscard 37 (seul représentant du septennat unique sous la Vème), Mitterrand 91 (en 14 ans - j'ai compté seulement pour "1" la vignette où on le voit vieillir d'année en année, comme les autres cas de vignettes à figures multiples pour un même Président). Chirac bat (sauf erreur de ma part) les records avec 94 dessins (il a aussi été deux fois premier Ministre, deux fois candidat avant de l'emporter en 1995, et a eu, à l'heure où je rédige, des rapports avec deux de ses successeurs de son vivant). Sarkozy est représenté 76 fois pour un quinquennat (Cabu se doutait-il qu'il échouerait à recandidater?), et Hollande 54 fois (pour un peu plus de la moitié de son quinquennat à lui).

Pour en revenir au présent et à nos élections de cette année 2017, la 4ème de couverture de ce livre paru en mars 2017 a donné le quinté dans le désordre pour le 1er tour.

P1050271

Cabu avait bien entendu eu l'occasion de croquer ces personnages politiques, comme je suppose des milliers d'autres de la Vème République. Ne serait-il pas intéressant de faire un corpus complet (une base de données...), avec le nombre de dessins pour chacun? Ou alors, il faudra attendre une thèse universitaire, le genre d'ouvrage visant à l'exhaustivité qu'on ne peut guère réaliser du vivant d'un artiste productif.

Alors que dire encore sur ce livre? Bien évidemment, je suis content de pouvoir regarder ensemble ces dessins réunis sur un même thème (et conscient qu'il peut y avoir un intérêt "patrimonial" à cet ouvrage). Mais, non moins évidemment, j'aurais de loin préféré (comme tout le monde sauf quelques malheureux décervelés) qu'il puisse encore, de longues années, nous faire partager avec humour ses réactions aux événements et fur et à mesure que ceux-ci se produisent...

J'aurais aimé en tout cas qu'il y ait dans ce beau volume une page bibliographique avec la liste de l'intégralité des livres parus du vivant de Cabu, même si certains sont (aujourd'hui, peut-être plus demain?) épuisés. J'avais apprécié la présence d'une telle page pour Wolinski dans Ca, c'est moi quand j'étais jeune (lettre ouverte à ma femme). Pour ma part, je n'étais pas encore revenu sur l'oeuvre cabuesque depuis mon 1er billet évoquant les albums que je possédais sur Le Grand Duduche. Mais peut-être trouverai-je un angle pour parler de tel ou tel autre titre dans les mois à venir? Les intégrales Mon Beauf (octobre 2014 chez Michel Lafon) ou Le Grand Duduche (1ère édition en novembre 2008 chez Vents d'Ouest), toutes deux parues du vivant de Cabu, m'intéresseraient certainement. [cf. billet du 07/07/2018]

*** Je suis Charlie ***

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