Bestiaire - Alexandre Vialatte (dessins d'Honoré)
Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) ne connaissais le nom de Vialatte que très vaguement, sans savoir ce qu'il avait pu écrire. Et voilà que je découvre qu'Honoré l'a illustré! C'est dasola qui m'avait procuré (le jour même, au prix d'un léger détour vers une bibliothèque sur son chemin de retour du boulot) un exemplaire de ce livre qu'elle avait repéré chez Keisha.
Alexandre Vialatte, Bestiaire, dessins d'Honoré, éd. Arléa, 2002, 120 p.
Comme je le disais en introduction, je n'avais jamais rien lu d'Alexandre Vialatte (1901-1971). J'ai choisi de parler de ce livre à cause d'Honoré. Mon dernier billet sur ce dessinateur assassiné en même temps que ses quatre confrères dessinateurs de Charlie Hebdo et injustement méconnu remonte à 2017. Il est vrai que ses ouvrages publiés à son seul nom sont beaucoup moins nombreux que ceux de ses collègues de la rédaction assassinés le même jour. Je peux seulement le citer, de temps en temps, dans des recueils collectifs...
Cette fois-ci, c'est un "vieux livre" qui me permet de le mettre à l'honneur. Les 63 chroniques qui mêlent humour, sens de l'absurde et ironie ont été choisies par Michaël Lainé. Certains animaux sont évoqués plusieurs fois, comme l'Homme avec trois articles là où la Femme n'en a qu'un - je pressens que ça va encore râler dans les chaumières... ("d'autant plus" qu'y est évoquée l'existence... d'un homme de sexe féminin), ou le Cheval avec deux articles, classés dans la Table (p.119) de A comme Albatros à V comme Vialatte, Alexandre (les chroniques, elles, apparaissent "dans le désordre"). Je ne sais pas comment a travaillé Honoré (délais, textes fournis...). En tout cas, avec ses trois douzaines d'illustrations, Honoré nous offre davantage de subtilités qu'un simple illustrateur: dans ses compositions composites, on s'amuse à chercher le détail inattendu et son sous-entendu.
Il partait d'une bonne "matière première", tant les textes de Vialatte foisonnent de précisions incongrues. On peut regretter que tous n'aient malheureusement pas été illustrés, tel celui sur le Russe qui élève des colombes de la Paix pour les manger (dommage!). En tout cas, P**t*n* ne viendra pas buter les auteurs..., ils sont déjà morts.
Dans mes quelques autres citations ci-dessous, j'ai surtout choisi des animaux "de labeur" ou du moins domestiques (y compris un "animal à longues oreilles" qui n'est pas dans son milieu naturel!).
Le boeuf qui se dirige vers la gauche a l'air plus civilisé que le taureau (?) qui se rend à droite (sans vouloir faire de la peine à Luce Lapin...).
Dans l'une des chroniques, j'ai même déniché le mot "Martien" (p.49), mais cela ne justifie malheureusement pas que je l'inscrive dans mon challenge marsien en cours: il n'y a même pas d'entrées entre "Marabout" et "Mouton" dans la table! Mais on trouve p.101 un perroquet qui peut faire songer à Martiens, go home! de par sa sincérité débridée...
En conclusion, il s'agit d'un livre "intemporel", toujours plaisant à découvrir. La "note de l'éditeur" explique que les éditions Arléa ont rêvé de ce livre durant 15 ans avant qu'il voie le jour, et remercient Pierre Vialatte (fils de...) pour ses encouragements et sa constance.
Mon côté "gestionnaire de bases de données me conduit une fois de plus à émettre un petit reproche: à mon avis, les "références bibliographiques" des textes cités (p.111-114) sont incomplètes. Elles citent uniquement les recueils (sous copyright) où ils sont "actuellement" accessibles, sans donner la date de la publication initiale dans un périodique...
Calmeblog (dernier billet en 2018) avait publié en 2012 un billet qui parlait surtout des textes de Vialatte. Une exposition avec les dessins d'Honoré avait eu lieu à Clermont-Ferrand en 2018.
*** Je suis Charlie ***