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Le blog de Dasola
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grand classique
2 février 2021

Film vu en DVD en attendant la fin du couvre-feu et la réouverture des cinémas (8)

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Cela faisait longtemps que je voulais revoir Le troisième homme (The Third Man en VO) de Carol Reel (1949). C'est Princecranoir qui m'a donné envie de parler du DVD. Je me rappelais plusieurs séquences du film qui se passe dans la ville de Vienne en ruines, la rencontre d'Harry Lime et Holly Martins sur la roue du Prater et la poursuite finale dans les égouts très étendus de la capitale de l'Autriche. L'histoire est adaptée d'un roman de Graham Greene. Quand Holly Martins (Joseph Cotten), un écrivain sans le sou, débarque en train à Vienne, c'est pour rencontrer Harry Lime (Orson Welles), un vieil ami qui lui a proposé un travail. Dès qu'il arrive chez Harry, il apprend que ce dernier est mort après avoir été renversé par une voiture. Pendant la première moitié du film, Holly mène l'enquête avec Anna Schmidt (Alida Valli), la petite amie d'Harry, car il y a des zones d'ombre dans cet accident. Des témoins de l'accident sont tués et un mystérieux troisième homme, qui a transporté le corps d'Harry, a disparu. Holly découvre pendant sa recherche qu'Harry était un trafiquant sur le marché noir. Puis Holly retrouve Harry bien vivant. De ce dernier, on voit d'abord ses chaussures cirées sous un porche d'immeuble. Puis la caméra s'élève, et on voit le visage d'Harry surgir de l'ombre. Le plan est inoubliable. La photo en noir et blanc a été justement récompensée par un Oscar. Un film d'1H44 qui "vieillit" bien.

30 janvier 2021

Film vu en DVD en attendant la fin du couvre-feu et la réouverture des cinémas (7)

  P1120184

Lors d'une émission Le Masque et la Plume où les critiques donnent leur opinion, une semaine sur deux, sur des films plus ou moins récents, il a été question des deux versions de Elle et Lui (Love Affair en VO) de Leo McCarey. Je me suis empressée de me procurer les deux versions. La plus récente (avec Cary Grant et Deborah Kerr) date de 1957 (An Affair to Remember en VO). C'est la version la plus connue. Je préfère pour le moment évoquer la version de 1939 en noir et blanc avec Irene Dunne et Charles Boyer. Avec mon ami, on eu la larme à l'oeil à la fin. En préambule, je dirai que la copie disponible en DVD est magnifique. C'est grâce au MoMa (Museum of Modern Art) de New York, qui possédait une vieille copie du film en 35 mm, qu'une restauration a pu se faire, assez récemment. Je ne me rappelais plus bien l'histoire. Terry McKay (Irene Dunne) et Michel Mornayn (Charles Boyer, avec un accent irrésistible), tous les deux fiancés chacun de leur côté, se rencontrent sur un paquebot naviguant vers New-York. Terry est chanteuse et Michel artiste-peintre pas très riche. Ils tombent amoureux et se donnent rendez-vous dans six mois en haut de l'Empire State Building à Manhattan. Six mois plus tard, Michel qui a annulé ses fiançailles, est au rendez-vous, Terry, qui est prête à se marier avec Michel, n'y sera pas... J'ai découvert qu'Irene Dunne avait une très belle voix et j'ai trouvé que Charles Boyer était touchant. Il ne faut pas oublier un troisième personnage qui apparaît dix minutes dans le film, la grand-mère de Michel qui vit à Madère. Elle est en possession d'un beau châle que l'on retrouvera à la fin du film. Un très beau mélo pas mièvre que je vous recommande vivement. 

27 janvier 2021

Film vu en DVD en attendant la fin du couvre-feu et la réouverture des cinémas (6)

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Avec Robert Mitchum, Paul Newman a été mon grand béguin de cinéma dès mon adolescence. Dans Luke la main froide (Cool Hand Luke en VO) de Stuart Rosenberg (1967) que je n'avais pas vu depuis très longtemps, Paul Newman interprète Luke Jackson, un homme condamné à deux ans de travaux forcés pour avoir vandalisé des parcmètres. A priori, l'histoire se passe dans les années 50. Luke ne quitte jamais son petit sourire en coin. Il est rebelle à l'autorité, il ne supporte pas d'être en prison. Il n'a de cesse de s'évader pour mieux être rattrapé. Comme punition, il va connaître le cachot et ensuite, il va être enchainé à d'autres prisonniers qui se mettent à l'admirer pour sa tenacité. Il devient un héros sauf aux yeux de sa mère qui vient le voir. La scène entre le fils et la mère, qui décède peu de temps après, est un moment fort du film, tout comme le pari de Luke d'avaler 50* oeufs durs en une heure. Face à Luke et aux autres prisonniers, il y a le directeur du camp et ses adjoints qui sont particulièrement retors et sadiques. A un moment donné, le directeur parle d'échec dans sa communication avec Luke quand celui-ci s'évade pour la énième fois. Bien entendu, l'histoire se termine mal pour Luke. Mais pendant la durée du film, on aura passé un bon moment. Paul Newman est magnifique avec ses beaux yeux bleus. 

*Et non 70, comme Laurent et Ronnie me l'ont fait justement remarquer.

24 janvier 2021

Film vu en DVD en attendant la fin du couvre-feu et la réouverture des cinémas (5)

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Je me rappelle très bien quand je suis allée voir Les trois jours du Condor (Three Days of the Condor en VO) de Sydney Pollack. Ma maman qui m'a donné le virus du cinéma m'accompagnait. Le film est sorti en France en novembre 1975. J'avais 13 ans et demi. Je sais que je n'avais pas tout compris de l'histoire à l'époque mais c'était le plaisir de voir Robert Redford à l'écran. Et l'histoire se passe à New-York... Je rappelle, pour ceux qui l'ignorent, que l'histoire est inspirée du roman de James Grady Les six jours du Condor, paru en 1974. Joseph Turner travaille avec le nom de code "Condor" pour une unité clandestine de la CIA. Ses six collègues et lui sont installés dans une maison de ville avec l'enseigne "American Literary Historical Society" dans une rue de Manhattan. Ils épluchent journaux, livres, diverses publications, afin de découvrir des messages secrets et/ou des informations utiles. Un jour, à l'heure du déjeuner, Joseph part chercher à déjeuner pour tout le monde. Quand il revient, il constate que ses collègues ont tous été assassinés. Il s'enfuit immédiatement. Il se rend compte qu'il est poursuivi en particulier par un tueur froid et méthodique, Joubert (Max Von Sidow). Dans sa fuite, Joseph va enlever Kathy Hale (Faye Dunaway), une photographe indépendante qui est plus ou moins forcée à l'aider. Cela va déboucher sur une relation amoureuse qui n'apporte pas grand-chose et qui ralentit le rythme. Dommage car l'intrigue est haletante, et New-York bien filmée (on voit les tours du World Trade Center). C'est un fim américan comme on n'en voit plus beaucoup. Je conseille et je constate qu'après Yakuza, c'est le deuxième film de Sydney Pollack que je chronique en trois jours.

21 janvier 2021

Film vu en DVD en attendant la fin du couvre-feu et la réouverture des cinémas (4)

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Parmi mes films préférés avec Robert Mitchum, je vous conseille Yakuza de Sydney Pollack (1974), sorti en 1975 en France. Robert Mitchum interprète Harry Kilmer, un ancien policier militaire pendant la Seconde guerre mondiale devenu ensuite détective privé (mais il est maintenant à la retraite). Il a quitté le Japon vingt ans auparavant après y avoir vécu quelques années au côté d'une Japonaise, Eiko et de sa fille Hanako, dont il avait sauvé les vies quand la ville de Tokyo avait été bombardée. Quand l'histoire débute, Georges Tanner (Brian Keith), un ami d'Harry, demande à ce dernier de partir au Japon. En effet, la fille de Tanner a été enlevée par un gang de yakuzas car Tanner n'a pas respecté son engagement de livrer des armes alors qu'il a été payé. Arrivé à Tokyo, Harry commence par aller voir Eiko et Hanako avant d'aller jusqu'à Kyoto pour revoir Tanaka, le frère de Eiko. Tanaka a été yakuza pendant plusieurs années après la guerre, mais il ne l'est plus. Cela ne l'empêche pas d'aider Harry dans son entreprise. Je ne me rappelais pas que l'image était si belle. Pollack donne envie d'aller visiter le Japon. Il y a des plans d'intérieurs superbes. Robert Mitchum est très bien et il n'écrase pas ses partenaires japonais qui sont tous excellents. La fin du film est très émouvante. J'ai bien apprécié la musique de Dave Grusin qui donne un côté jazzy au film. 

18 janvier 2021

Film vu en DVD en attendant la fin du couvre-feu et la réouverture des cinémas (3)

Grâce au DVD, on peut (re)voir des films devenus des classiques.

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Je recommande vivement La maison du Diable (The Haunting) de Robert Wise. Ce film datant de 1963 et tourné en Angleterre en noir et blanc est une adaptation filmique d'un roman de Shirley Jackson. Il s'agit d'une sorte de huis-clos horrifique qui se passe dans un vieux manoir dans le Massachussetts sur la côte est des Etats-Unis. Dans les années 1870, Hugh Crain fit bâtir une demeure pour sa femme qui mourut quand l'attelage où elle se trouvait s'est renversé juste à l'entrée du manoir. La deuxième femme de Crain mourut en tombant dans des escaliers. Abigail, la fille unique de Crain resta confinée dans la nursery pendant toute sa vie sans sortir. Elle eut une dame de compagnie qui faisait office d'infirmière. Cette dernière se pendit en se servant de l'escalier en colimaçon menant à la bibliothèque. Après tous ces tragiques événements, la maison resta inhabitée jusqu'au jour où, 90 ans plus tard, un certain Professeur Markway décide de mener des expériences de parapsychologie pour vérifier si ce manoir est hanté. Il est accompagné par trois personnes : Luke (Russ Tamblyn), le neveu de la propriétaire, Théodora (Claire Bloom), une médium, et Eleanor (Julie Harris), une femme très perturbée après la décès de sa mère.

Bien entendu, dès la première nuit, des coups sourds, des portes dont les poignées tournent, des voix d'enfant et des rires vont effrayer nos quatre personnages ainsi que le (télé)spectateur. Quand une force surnaturelle pousse une porte menant au salon jusqu'à ce qu'elle se torde vers l'intérieur, cela fait très peur. Il y a un travail admirable sur les ombres et la lumière, sur la manière dont sont filmés les acteurs. Il n'y a pas d'effets spéciaux à proprement dit mais tout est dans les sons. Les coups sourds et sonores avec la caméra qui suit le mouvement restent toujours effrayants. Je ne vous dévoilerai rien de plus de l'histoire, mais si vous ne connaissez pas ce film, essayez de le voir.

17 décembre 2020

Films vus en DVD en attendant la fin du deuxième confinement et du couvre-feu

Ayant un grand nombre de DVD chez moi, j'en profite pour voir des films pas vus depuis longtemps.

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Je commence par Chaînes Conjugales de Joseph L. Mankiewicz (1949) que je viens de me procurer tout récemment. Chaînes conjugales se passe quelque part dans une petite ville américaine. C'est l'histoire de trois femmes qui apprennent par une lettre écrite par une amie commune, Addie Ross, que celle-ci va partir avec le mari de l'une d'entre elles. Par des retours en arrière, on découvre la vie de Deborah, Lora Mae et Rita. Deborah a rencontré son mari alors qu'ils étaient tous les deux engagés dans la marine pendant la guerre. Depuis, Deborah a du mal à s'adapter à la vie civile et elle dépend financièrement de son mari. Lora Mae, elle, issue d'une famille pas très riche, a été longtemps courtisée par son employeur mais elle ne s'est pas laissée facilement séduire. Quant à Rita, elle écrit des feuilletons radiophoniques, elle gagne plus que son mari, simple professeur de collège (Kirk Douglas tout jeunot). Le film montre que la vie des femmes américaines de cette époque (et encore un peu aujourd'hui) n'était pas facile. En ce qui concerne Addie Ross, on ne la voit jamais mais on l'entend surtout quand le film débute et à la toute fin. Un film que j'ai beaucoup apprécié. Je ne vous dévoilerai bien évidemment pas quel est le mari qui sera infidèle (?) à sa femme. Dans les bonus du DVD, il y a la deuxième partie de l'interview de 1983 de Joseph L. Mankiewicz débuté dans Le château du dragon. Je l'ai trouvé très intéressante car il parle d'Hollywood, de sa rencontre avec Josef von Sternberg, Fritz Lang, W. C. Fields. On sent sa frustration de ne plus tourner. Il dit que les robots et les vaisseaux spatiaux, ce n'était pas pour lui. C'est un réalisateur qui aimait les grands acteurs et Dieu sait s'il en a fait tourner, de Brando à Liz Taylor, de Gene Tierney à Kirk Douglas, de Katharine Hepburn à Montgomery Clift, et Bette Davis, Ava Gardner, James Mason et son dernier film que j'aimerais bien revoir, Le limier (un chef-d'oeuvre, Sleuth en VO, 1972) réunissait Laurence Olivier et Michael Caine. Mankiewicz est décédé en 1993.

Justement, à propos à propos de Michael Caine, j'ai revu un film "noir" anglais qui se passe à Newcastle, La loi du milieu (Get Carter en VO) de Mike Hodges (1971) où l'acteur interprète le rôle de Jack Carter, un tueur qui exécute ses contrats sans état d'âme et avec méthode dans la région de Londres. Il apprend que son frère Franck, qui vivait à Newcastle, vient de mourir. Carter se rend aussitôt dans cette ville du nord-est de l'Angleterre et il se rend compte que la mort de son frère n'est pas accidentelle. Il mène une enquête qui va le faire devenir un justicier sans pitié. Je ne dirai rien de plus sur cette histoire car il y a du suspense jusqu'au bout, même si on peut deviner que tout cela va mal se terminer. Michael Caine est vraiment bien et il faut noter que l'histoire est ancrée dans l'époque avec les femmes court vêtues, les voitures, la musique très années 60. Un très bon film. 

26 novembre 2020

Network - Sidney Lumet

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Plus de 40 ans après, j'ai revu Network de Sidney Lumet (1976). A l'époque, j'étais adolescente et j'avais trouvé le film un peu long. Pour tout dire, j'avais été moyennement emballée. Et bien, en le revoyant en 2020, j'ai changé d'avis. Le film n'a rien perdu de son actualité. En 1976, la télévision était le moyen de communication principal pour informer les gens. A l'époque, la presse écrite commençait à être un peu en perte de vitesse. Le réseau de chaînes de télé UBS vient de virer Howard Beale (Peter Finch) après vingt ans de bons et loyaux services en tant que présentateur du journal du soir. Et ce, malgré les protestations de Max Schumacher (William Holden). Le soir même à l'antenne, Howard annonce que dans une semaine, il va se suicider en direct. Cette nouvelle provoque une hausse immédiate de l'audimat. Flairant une aubaine, la nouvelle directrice des programmes très ambitieuse, Diana Christensen (Faye Dunaway) donne carte blanche à Beale qui devient un gourou pour des millions de spectateurs. Tout ce que Beale demande ou énonce provoque des réactions dans tout le pays. Jusqu'à ce que Beale devienne hors de contrôle. Aujourd'hui, la télévision a été supplantée par les réseaux sociaux pour en arriver à des résultats similaire. Le film est très bien réalisé avec des acteurs remarquables. Il faut noter la qualité des dialogues : c'est devenu rare. Le film a raflé quatre Oscars en 1977 dont l'Oscar du meilleur acteur amplement mérité à Peter Finch à titre posthume. L'acteur était décédé à 60 ans d'une crise cardiaque peu de temps avant la cérémonie. Je recommande vivement ce film. 

17 novembre 2020

Le château du Dragon / L'aventure de Mme Muir - Joseph L. Mankiewicz

Je sors de ma torpeur confinée pour évoquer deux films de Joseph L. Mankiewicz que j'ai revus récemment en DVD. A défaut de cinéma grand écran, heureusement qu'il y a le cinéma "en boîte".

Je chronique les deux films ensemble pour une raison: Gene Tierney est l'actrice principale des deux.

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Le château du dragon date de 1946, L'aventure de Mme Muir de 1947.

Je ne me rappelais pas trop Le château du dragon (Dragon Wyck en vo) qui est le premier film du réalisateur. Il se passe dans les années 1840 dans le Connecticut. Miranda, l'une des filles d'un fermier est invitée par un cousin éloigné de sa mère. Nicholas Van Ryn (Vincent Price) est un riche propriétaire terrien qui vit dans un château avec sa femme alitée, sa fille adolescente (dont Miranda doit s'occuper) et des domestiques. Miranda est ravie dès son arrivée de vivre dans cette demeure mais Nicholas se révèle vite être un homme tyrannique qui rêve d'avoir un garçon. Il méprise les fermiers qui vivent sur ses terres. La femme de Nicholas décède assez brutalement et bien évidemment Nicholas épouse Miranda. L'histoire fait penser à Rebecca et Jane Eyre mais c'est tout de même assez différent dans le ton et la fin est plus sombre. J'ai aimé le film sans plus mais Gene Tierney est bien jolie.
En revanche, il y a quelques bonus intéressants dont la première partie d'un documentaire sur Joseph L. Mankiewicz: All about Mankiewicz qui date de 1983 dans lequel le réalisateur évoque sa vie avant son arrivée à Hollywood.

L'aventure de Mme Muir (soit The Ghost and Mrs. Muir) est un bien joli film qui raconte l'histoire d'une jeune veuve et de sa petite fille (interprétée par Natalie Wood toute gamine). Lucy Muir quitte Londres et sa belle-famille pour s'installer au bord de mer avec sa fille et une domestique dévouée dans une belle maison qui a appartenu à un capitaine de la marine (Rex Harrison) décédé par accident. Le fantôme du capitaine avec sa voix de stentor a fait fuir tous les locataires avant elle. Mais Lucy ne s'en laisse pas compter. Elle se met à converser avec lui. Cela durera un an, le temps que le capitaine dicte à Lucy un manuscrit qui devient un best-seller. Puis le capitaine s'efface devant Miles Fairley (George Sanders) qui courtise Lucy. Cette dernière va découvrir que Miles n'est qu'un coureur de jupons, marié et père de famille. Elle restera seule le reste de sa vie en attendant de rejoindre un jour son capitaine. Par un simple plan de mer agitée, le temps passe et Lucy vieillit. Elle se promène le long du rivage. La fin m'a tirée des larmes aux yeux. Un film à (re)voir. Mon DVD ne comporte aucun bonus.

9 juillet 2020

Une étrange affaire - Pierre Granier-Deferre

Depuis la réouverture des cinémas le 22 juin dernier, concernant la programmation, il y a quelques nouveautés et beaucoup de reprises. Dans un cinéma du 5ème arrondissement à Paris, un hommage à Michel Piccoli permet de (re)voir quelques-uns de ses films et j'ai sauté sur l'occasion pour revoir Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre (une adaptation d'Affaires étrangères de Jean-Marc Roberts publié en 1979) que je n'avais pas revu depuis sa sortie fin 1981! Le film n'est plus disponible en DVD. C'est l'occasion de voir Gérard Lanvin et Nathalie Baye tout jeunes: ils avaient 30 ans. Et de reconnaître quelques seconds rôles que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître comme Dominique Blanchar, Madeleine Cheminat, Victor Garrivier ou Pierre Michaël. Le film fleure bon les années 80 avec les automobiles de l'époque et les téléphones à cadran. Louis Coline (Gérard Lanvin) travaille au service de la publicité (on ne disait pas encore marketing) d'un grand magasin parisien. Il est marié à Nina (Nathalie Baye). Tous les deux forment un joli couple qui s'entend bien. Bernard Malair, un homme d'affaires, est nommé comme nouveau directeur pour reprendre les rênes du grand magasin. Quand on le voit pour la première fois, il est assis au bureau de Louis dont il a vidé les tiroirs. Louis, fasciné par Bernard, prend du galon, travaille de plus en plus et délaisse Nina qui a éprouvé de l'aversion pour Malair au premier regard. Bernard Malair est en permanence accompagné par deux hommes, François Lingre (Jean-Pierre Kalfon, ambigu à souhait) qui sert de factotum et Paul Belais (Jean-François Balmer). Malair, sans rien faire ou presque, va provoquer le rupture de Nina et Louis. Malair est très fort dans la manipulation des gens qui sont sous sa coupe comme Louis. Piccoli dans le rôle de Malair est extraordinaire avec son petit sourire en coin. Il n'écrase pas ses partenaires. Un film que j'ai revu avec beaucoup de plaisir. C'était un cinéma "made in France" comme on n'en fait plus beaucoup avec des bons dialogues et des bons acteurs pour les dire.

16 juin 2019

Symphonie pour un massacre - Jacques Deray

Une fois n'est pas coutume, je veux évoquer un film de 1963 que j'ai découvert grâce au DVD. Je n'avais jamais entendu parler de ce film jusqu'à présent sauf sur le blog de Bob Morane. Symphonie pour un massacre de Jacques Deray est un excellent film "noir" servi par une distribution solide.

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Quatre hommes, des truands d'un certain standing, décident d'investir une grosse somme dans une affaire de "connexion française" à Marseille avec des Américains. Clavet (Michel Auclair) est directeur d'une salle de jeu, Valoti (Claude Dauphin) est gérant d'un restaurant night-club, Paoli (Charles Vanel) semble mener une retraite sans problème dans un appartement bourgeois, quant à Jabeke (Jean Rochefort), il est l'amant de la femme de Valoti et trempe dans des affaires un peu mystérieuses. C'est par Jabeke que tout capote. Il met au point un plan astucieux et au timing parfait afin de récupérer l'argent. Sa belle voiture de sport un peu voyante va beaucoup l'aider. Il n'aura aucun état d'âme à supprimer ses complices les uns après les autres en commençant par Moreau, interprété par José Giovanni, le 5ème homme, chargé de livrer l'argent et la marchandise à destination. Jean Rochefort est excellent dans un rôle d'homme glacial et rusé. Il est surprenant et il fait passer beaucoup de choses avec son regard. La réalisation de Jacques Deray (c'était son 3ème film) permet de suivre sans se perdre tous les rebondissements de cette histoire. Il n'y a aucun plan de trop. Le scénario (de Jacques Deray, José Giovanni et Claude Sautet [pour les dialogues]) est une adaptation d'un polar d'Alain Reynaud-Fourton (je ne connais pas) paru sous le titre Les Mystifiés en 1962 dans la Série Noire. Une excellente surprise en ce qui me concerne. Et c'est  toujours un plaisir de revoir des comédiens comme Charles Vanel, Michel Auclair ou Claude Dauphin. Il faut noter la présence de Michèle Mercier (future Angélique). Un film à emprunter en médiathèque (le livre, lui, ne semble pas disponible dans les bibliothèques parisiennes).

3 juin 2019

Qui a tué le chat? - Luigi Comencini

Cette semaine, j'ai vu, avec mon ami, une reprise bien sympathique. Qui a tué le chat? de Luigi Comencini (Il gatto en VO) date de 1977 et je ne pense pas l'avoir vu à l'époque. Quand le film commence, on prend l'histoire en route. Amedeo et Ofelia, un frère et une soeur qui n'arrêtent pas de se chamailler, sont possesseurs d'un chat et propriétaires d'un immeuble décrépit mais plein de charme (selon moi). Très âpres au gain (et tirant le diable par la queue), ils ont accepté de vendre leur bien dès qu'il sera libre de tous occupants à un groupe immobilier qui le démolira pour construire à la place un immeuble de 22 (!) étages en plein coeur de la Rome historique. Une partie des locataires a déjà dû quitter les lieux, mais il y a quelques réfractaires comme un prètre (en retard sur le paiement de son loyer), une "princesse", un couple de musiciens, un homosexuel et une jolie jeune femme. Ofelia est une lectrice passionnée de romans policiers. Pour la faire enrager, Amedeo arrache systématiquement les dernières pages du roman en cours et il les avale. Et le chat, me direz-vous? On le voit beaucoup au début du film en train d'aller d'une gouttière à l'autre provoquant quelques court-circuits, ou alors voler un bar copieux qu'Ophelia s'empresse de prendre pour le faire cuire pour elle. Amadeo et Ofelia espionnent leurs locataires pour mieux les piéger afin d'arriver à les faire partir. Ils sont sans pitié pour les autres mais attachants quand même. Amedeo (Ugo Tognazzi) a des tendres sentiments pour la jeune femme (Dalila di Lazzaro), tandis qu'Ofelia harcèle un commissaire de police (Michel Galabru, doublé en italien) afin qu'il mène l'enquête pour savoir qui a tué son chat. En effet, le matou a été retrouvé sans vie. Je ne dévoilerai rien d'autre. La salle où j'ai vu le film était pleine. Un film caustique, à voir.

5 juin 2018

Une certaine rencontre - Robert Mullligan / Foxtrot - Samuel Maoz

Voici deux films qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre sauf que je les ai vus le même soir de la semaine dernière l'un après l'autre. Je suis rentrée chez moi vers 23 heures sous une pluie battante à Paris et je n'avais bien entendu pas de parapluie... Mais quant on aime le cinéma, on met de côté ces détails.

Je commence par Une certaine rencontre de Robert Mulligan (1964), j'y suis allée pour Natalie Wood et Steve McQueen. C'était la première fois que j'entendais parler de ce film invisible depuis 1964. J'ai été un peu mitigée même si la séquence d'ouverture est très réussie: une grande salle pareille à une salle de spectacle sans les fauteuils. Tout à coup, elle commence à se remplir. Des musiciens de toutes sortes qui courent le cachet attendent qu'on les appellent pour une prestation. Parmi eux, Rocky (Steve McQueen) en quête d'un contrat d'un soir. Peu de temps après, on voit arriver une jeune femme Angie (Natalie Wood) Elle profite de sa pause déjeuner (elle est vendeuse dans un grand magasin new-yorkais). Elle se dirige vers Rocky et lui annonce qu'elle est enceinte et qu'elle veut avorter. Rocky est stupéfait et ne sait pas quoi faire. Leur aventure a duré une nuit et lui l'a déjà oubliée. Angie est issue d'une famiile italienne très protectrice envers elle. Ses frères la surveillent de près. Elle fait tout pour s'émanciper mais sa grossesse n'était pas prévue. Rocky va accepter de l'aider. Pour ce faire, il renoue avec sa propre famille qui lui donne de l'argent. La séquence où Angie doit se faire avorter est marquante. Je pense que c'était assez osé pour l'époque et pour l'Amérique. L'ensemble du film est un enchaînement de scènes qui n'ont pas beaucoup de lien entre elles. Il manque un scénario structuré. Le couple McQueen/Wood est sympathique mais ils ne jouent pas sur le même registre. Natalie Wood en fait un peu beaucoup dans certaines scènes (elle manque un peu de retenue, elle est même parfois crispante) et Steve McQueen n'est pas mal dans son rôle d'homme dépassé par les événements mais qui assume quand même. Une partie du film se passe en extérieur avec les acteurs filmés au milieu de figurants. L'épilogue "happy end" avec le baiser final au milieu de la foule n'est pas forcément crédible. Comme Strum le fait remarquer, la musique d'Elmer Bernstein est belle. Ce film est une curiosité et vaut la peine d'y aller pour le couple Wood/McQueen.

Les photos de la brochure à l'entrée de la salle.

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Je passe maintenant à Foxtrot du réalisateur israélien Samuel Maoz. Le film se donnait dans le cinéma juste à côté de l'autre dans une rue du Quartier Latin. J'en profite pour remercier Pascale de m'avoir convaincue d'aller le voir. Je me joins à son avis très positif: Foxtrot qui a reçu le Grand prix du jury au festival de Venise en 2017 vaut la peine d'être vu.

Le film se décompose comme une pièce en trois actes. Acte 1, Michael Feldmann, la presque cinquantaine, habitant dans un grand appartement pas très gai, apprend que son fils Yonatan qui faisait son service militaire est mort à un poste frontière en Israël. Cet homme est dévasté tout comme sa femme Daphna qui est mise sous sédatif. Pendant plus d'une demi-heure, on peut ressentir ce que des parents peuvent éprouver à la perte de leur enfant. Ils n'osent même pas dire à leur fille ce qui s'est passé. Michael ne pleure pas mais il s'auto-mutile. Cette disparition est d'autant plus terrible que l'armée, qui organise les obsèques, refuse que Michael et Daphna voient le corps de leur fils mort.

Acte 2: On découvre Yonatan et quelques soldats comme lui qui gardent un poste frontière au milieu de nulle part où s'arrêtent quelques voitures à contrôler. Ils dorment dans un baraquement qui a tendance à s'enfoncer dans la boue. Quand un dromadaire tout seul surgit sur la route, ils lèvent la barrière sans hésiter. Ils passent le temps comme ils peuvent, en dansant le foxtrot par exemple ou en dessinant. Il leur arrive malheureusement de commettre de tragiques bavures lors de contrôles.

Acte 3 : Retour dans l'appartement où l'on retrouve Michael et Daphna moins abattus alors que...

J'ai trouvé les images et certains plans magnifiques, comme les vues plongeantes sur les personnages. C'est un film qui parle de l'absurdité des guerres en général. J'ai trouvé l'ensemble terrible et poignant. Pendant le générique de fin, j'ai entendu une femme sangloter dans la salle. Un film à voir, pour l'histoire, pour les partis pris de mise en scène et aussi pour les acteurs, s'il passe encore par chez vous.

23 juillet 2017

Nuages épars - Mikio Naruse

AF_nuages

Avant de rechroniquer des films récents plus ou moins emballants,  je vous conseille absolument Nuages épars de Mikio Naruse (1905-1969). Nuages épars qui date de 1967 est le dernier long-métrage tourné par le réalisateur japonais aux presque 100 films dont beaucoup ont disparu. Il était resté inédit en France (et ailleurs en Europe sauf dans quelques festivals). Il vient de sortir en version restaurée dans 5 ou 6 salles à Paris le 19 juillet 2017. Nuages épars est un beau mélo comme on n'en fait plus, peut-être plus subtil que certains films de Douglas Sirk (c'est dire). C'est tout ce que j'aime au cinéma. L'image couleur est splendide et l'histoire m'a touchée.

Yumiko doit accompagner son mari fraîchement promu à Washington. Peu de jours avant le départ, le mari de Yumiko est renversé par une voiture. Il meurt sur le coup. Le chauffard, Shiro Mishima, reconnu innocent, tombe amoureux de Yumiko. On le comprend, Yumiko est une très jolie femme et lui n'est pas mal non plus. Pendant presque 1H30, on voit ce couple qui se croise et se sépare. Yumiko ne pardonne pas à Shiro. Lui l'aide financièrement. A force, Yumiko ressent quelque chose pour lui, à son corps défendant. Une grande partie de leur histoire se passe dans le nord du Japon vers le lac Tazawa. J'ai adoré ce film. J'espère qu'il sera projeté dans quelques villes de province.

Mon billet sur les quatre autres films de Naruse vus cette année.

7 juillet 2015

Le trou - Jacques Becker / Valley of Love - Guillaume Nicloux / Le monde de Nathan - Morgan Matthews

J'aurais pu écrire un billet sur Valley of Love, de Guillaume Nicloux, avec Depardieu et Huppert, mais je n'ai pas grand-chose à en dire si ce n'est que Depardieu qui déborde de partout est touchant face à Huppert qui semble physiquement bien frêle. J'ai compris que dans la Vallée de la mort en Californie, il fait très très chaud. C'est un film qui parle de la difficulté de faire son deuil d'un être cher. Ici, il s'agit de faire celui du fils du couple formé par Depardieu et Huppert. J'ai été un peu perplexe sur le côté surnaturel vers la fin. Je mets en lien Tinalakiller et ffred qui parlent très bien de ce film.

J'aurais pu aussi écrire un billet sur Le Monde de Nathan (X + Y en VO) de Morgan Matthews, qui raconte l'histoire de Nathan, un jeune autiste surdoué en mathématiques. Il écrit des maths à longueur de journée et se sent très proche de son père. Malheureusement, ce dernier meurt dans un accident de voiture (Nathan était sur le siège passager). L'existence de Nathan est chamboulée car il tolère tout juste sa mère qu'il trouve nulle en maths. J'ai trouvé que Nathan n'était pas gentil avec sa mère. Cette dernière est une brave femme qui fait tout pour lui. Grâce à une olympiade internationale en mathématiques, Nathan va s'ouvrir aux autres et se lier d'amitié et certainement plus avec une jeune Chinoise. Le film m'avait été conseillé par une collègue que je remercie. J'ai moins été emballée qu'elle.

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J'en arrive au film de Jacques Becker (revu en DVD) dont j'avais déjà fait un billet (commenté seulement 3 fois) il y a plus de 7 ans et demi (je l'avais pratiquement oublié). Le trou, dont le tournage s'est terminé début 1960, fut le dernier du réalisateur qui mourut peu de temps après d'une crise cardiaque. Pendant les 2H12 passionnantes que dure le film qui ressemble à un documentaire, on fait la connaissance de cinq détenus dans une cellule spartiate dans la prison de la Santé à Paris. Nous sommes en 1947. Ils s'apprêtent à creuser un trou dans le plancher de leur cellule afin de s'évader. Parmi les cinq, quatre d'entre eux en détention préventive, se connaissent bien (ils risquent chacun une lourde peine). Quant au cinquième, Claude Gaspard, il vient d'être transféré dans leur cellule. Il est vite mis au parfum sur l'évasion et accepte de participer à l'opération. Aucune musique ne trouble l'action que l'on suit avec grand intérêt. C'est du grand cinéma avec une réalisation remarquable. Plus de la moitié du film se passe dans la cellule. On espère qu'ils vont arriver à s'évader. On admire les ressources de Roland (Jean Keraudy) pour arriver à ses fins, c'est du grand art. Il se sert de tout ce qu'il trouve pour fabriquer une clé passe-partout, scier un barreau, fabriquer un sablier, etc. Il ne perd jamais son sang-froid. Il n'y aucune violence. Le scénario est tiré d'un roman de José Giovanni qui a été co-détenu avec Jean Keraudy (pseudonyme de Roland Barbat). Cet homme, le cerveau du plan d'évasion dans le film, fut réellement impliqué dans la tentative d'évasion de 1947, et c'est lui qui introduit le film au tout début avant le générique. Un film à voir et à revoir.

24 février 2015

Le reptile - Joseph L. Mankiewicz / New-York 1997 - John Carpenter

A force de chroniquer deux ou trois films sur le même billet, je viens de me rendre compte que ma réserve de films nouveaux vus s'épuisent (ou presque). Je ne vois pas tout par manque de temps et surtout certains films récents ne m'attirent pas du tout. Je n'ai pas encore vu le Eastwood (mais j'irai). Heureusement que les films "en boîte" (DVD) existent.

Voici deux films que j'ai revus avec plaisir en compagnie de mon ami pour qui ce fut une découverte.

Je commence avec l'avant-dernier film de Joseph L. Mankiewicz (1909-1993), Le reptile (There was a crooked man en VO), qui date de 1970. Il est l'occasion de voir s'affronter Kirk Douglas et Henry Fonda, entourés de quelques têtes connus comme Hume Cronyn, Warren Oates ou Burgess Meredith. C'est l'histoire savoureuse de Paris Pitman Jr (Kirk Douglas), une canaille sans foi ni loi, qui, après avoir dévalisé une famille de notables avec l'aide de quelques complices, cache le gros magot récolté dans un nid de serpents à sonnette (tous les complices sont morts). Arrêté tandis qu'il était en compagnie de deux demoiselles dans une maison close, il est envoyé dans une prison perdue en plein désert de l'Arizona. Paris Pitman n'a de cesse de vouloir s'évader. Ses camarades de cellule proposent de l'aider moyennant une part du magot dissimulé. Les péripéties sont nombreuses et Henry Fonda, le directeur de la prison à l'air nonchalant, veille. Il y a beaucoup d'humour, c'est une mécanique bien huilée. Un très bon film avec une fin "piquante".

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Et maintenant je passe à New York 1997 (Escape from New York en VO) de John Carpenter, qui est un réalisateur que j'apprécie énormément. Il tourne des films qui ressemblent à des westerns (dont il connait les codes). New York 1997 a été tourné en 1981 (déjà!). En 1997, l'île de Manhattan est devenue une prison haute sécurité dont nul ne peut s'évader. Les prisonniers sont livrés à eux-mêmes, ils ont leurs propres lois. La statue de Liberté sert de poste de commandement pour la police qui surveille l'île. Snake Plissken (Kurt Russell), un ancien militaire qui devait être incarcéré dans la prison pour un hold-up, est chargé d'aller secourir le président des Etats-Unis dont l'avion personnel vient de se "crasher" quelque part dans l'île. En échange Plissken sera gracié. Il a 24 heures pour effectuer sa mission, sinon il mourra. On lui a injecté une capsule explosive. Le film est l'occasion de revoir les deux tours jumelles dominant l'île plongée dans le noir (il n'y a plus d'électricité). La loi de la jungle règne. Manhattan dévastée est devenue un "no man' land". Les détenus sont comme des ombres. On sent la menace partout mais la violence est plus suggérée que montrée. Le suspense est tenu jusqu'au bout. Outre Kurt Russell et Harry Dean Stanton, on a le plaisir de revoir les regrettés Lee Van Cleef, Ernest Borgnine (qui parcourt les rues de Manhattan à bord de son taxi) et Donald Pleasence. Ce film qui dure 1H34 se voit et se revoit volontiers. On retrouvera le personnage de Snake Plissken dans Los Angeles 2013 (1996), toujours de John Carpenter. Personnellement, je n'ai pas trop aimé cette sorte de suite.

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3 septembre 2014

Huit heures de sursis (Odd Man Out)- Carol Reed / Mon épouse favorite - Garson Kanin / Violence à Park Row - Samuel Fuller

Comme je l'ai annoncé dans un billet précédent, la période de l'été est l'occasion de (re)voir de "vieux" films qui sont projetés certains jours dans des salles "Art et Essai" à Paris. Le cinéma Action Christine dans le 6ème arrondissement à Paris remplit très bien sa mission. C'est mon ami qui a eu envie de voir Huit heures de sursis (Odd Man Out en VO) de Carol Reed (1947), un film qui dure presque deux heures. Le film tourné dans un très beau noir et blanc est d'une grande densité et âpreté. A Belfast, Johnny McQueen (James Mason), chef d'un groupe irlandais clandestin, vit caché depuis plusieurs mois dans la maison de Kathleen et sa mère. Johnny organise le hold-up d'une banque avec quelques comparses. Les choses tournent évidemment mal, un homme est tué et Johnny gravement blessé. Une chasse à l'homme est organisée, Belfast est quadrillée et Johnny est en train de se vider de son sang. Se réfugiant d'un endroit à l'autre, Johnny rencontre des personnes plus ou moins bien disposées à son égard. La ville vit dans la peur, la police est partout présente mais cela n'empêche pas qu'une certaine solidarité de la part de quelques individus se fasse jour pour essayer de sauver Johnny. La fin du film où Johnny est acculé par les forces de polices est un moment poignant. James Mason livre une prestation inoubliable qui lui a ouvert les portes de Hollywood. Le film existe en DVD. Je vous conseille de le voir.

Je continue avec un film nettement plus léger, Mon épouse favorite de Garson Kanin (1940), où Irene Dunne donne la réplique à Cary Grant. Irene Dunne (1898-1990) est une actrice que j'ai découverte grâce à ce film. Elle avait un grand tempérament comique. Quand le film commence, Nick (Cary Grant) vient de se remarier et part en voyage de noces. C'est à ce moment là qu'Ellen, sa première épouse portée disparue depuis 7 ans (elle était naufragée sur une île déserte) fait sa réapparition. Le pauvre Nick se retrouve donc bigame. C'est une comédie enlevée et vraiment très sympathique que je vous conseille aussi.

Je termine par Violences à Park Row de Samuel Fuller (1952). Dans les années 1880, plusieurs journaux de presse sont établis dans le périmètre de Park Row à New York, Etats-Unis. Phineas Mitchell, un journaliste qui a une certaine éthique de son métier, décide de fonder son propre journal. Il rencontre immédiatement le succès, au grand dam d'un journal rival (dirigée par une femme) pour qui il travaillait auparavant. Le succès de ce nouveau titre est d'autant plus grand que l'Allemand Ottmar Morgenthaler, l'inventeur de la première machine linotype, se met à son service, et que Mitchell a l'idée de soutenir la souscription qui permettra l'édification du socle de la statue de la liberté. Toute cette histoire est racontée en 1H20 sans temps mort. C'est passionnant. Un très bon film qui n'est sorti en France qu'en 1971.

7 janvier 2014

Gun crazy - Joseph L. Lewis / Rendez-vous avec la peur - Jacques Tourneur

Avant de continuer dans les nouveautés cinéma, je fais un billet sur deux "vieux" films ressortis en coffret DVD et Blu-Ray édition "collector" (je me suis offert ces deux plaisirs pour Noël). Le point commun de ces deux films (mis à part qu'ils sont très bien) est que le premier rôle féminin est interprété par une actrice peu connue: Peggy Cummins.

D'abord Gun Crazy (Le démon des armes) de Joseph L. Lewis (1950), un excellent film "noir" de série B qui fut un échec commercial à sa sortie et qui fut redécouvert (notamment par moi) sur grand écran à la fin des années 90. Bart et Laurie ont une passion commune, les armes à feu. Ils se rencontrent dans une fête foraine: elle, championne de tir, est une des attractions de cette fête. Bart, qui aime les armes et est aussi excellent tireur (mais sans aimer tuer) est fasciné par cette femme qui l'entraînera à sa perte. C'est un film haletant, très moderne dans sa narration. Ces deux amants maudits (préfigurant Bonnie and Clyde, béret et lunettes noires compris) commettent une série de braquages où personne n'est blessé. Mais comme Laurie veut toujours plus, ils vont commettre le braquage de trop. On se souvient longtemps de Laurie (Peggy Cummins), très femme fatale et aguicheuse. Bart (John Dall), lui, n'arrête pas de tergiverser, mais comme il aime Laurie, il la suit jusqu'au bout dans leur escalade criminelle. Leur histoire d'amour impossible est belle et tragique. Pour compléter le DVD, on trouve un livre intégré dans le coffret. Il comporte beaucoup de photos, du texte sur le tournage, le script, des fac similé (je n'ai pas tout lu). Dalton Trumbo qui n'est pas crédité au générique est l'auteur du script final. Si vous avez l'occasion, essayez de voir ce film...

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... tout comme Rendez-vous avec la peur (Night of the demon) de Jacques Tourneur (1957). Je l'ai adoré la première fois que je l'ai vu au" cinéma de minuit", il y a quelques années. Je suis contente qu'il soit sorti en DVD. L'histoire tourne autour de la démonologie, de runes sur un parchemin, d'un monstre cornu que l'on voit au début et à la fin, de superstitions et de cartésianisme. Ce film fantastique est un des meilleurs tourné par le réalisateur. Il y a une atmosphère pesante pendant tout le film, du fait que l'on sait dès le début qui est le "méchant" de l'histoire. Il a beau se déguiser en clown pour distraire les petits enfants, on sent le danger. Une angoisse sourde plane en permanence. Pour résumer l'intrigue: John Holden, un psychologue américain cartésien (Dana Andrews) est chargé de démasquer un charlatan anglais, le docteur Julian Karswell, qui terrorise ses détracteurs, jusqu’à provoquer leur mort. La première victime du docteur est le professeur Harrington. Joanna (Peggy Cummins), la nièce du professeur, demande à John Holden d'enquêter sur cette mort. Comme pour Gun Crazy, un livre (144 pages) accompagne le DVD: il comporte du texte, des photos, des anecdotes. Vraiment intéressant.

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Deux films à voir et à revoir

5 septembre 2013

Quatre films "polars" américains des années 40

L'Action Christine, cinéma d'art et d'essai du VIème arrondissement à Paris, programme pendant l'été, et le reste de l'année d'ailleurs, plein de (vieux) films selon un genre précis. Comme j'ai encore été très moyennement tentée par les nouveautés ces temps-ci, j'ai vu quatre films que je ne connaissais pas et qui sont vraiment très bien.

Angoisse (Experiment Perilous) de Jacques Tourneur (1944, 91 mn) avec Hedy Lamarr, George Brent et Paul Lukas: une histoire d'un garçonnet mal-aimé par son père (la maman étant morte en couches). A Londres, en 1903, cet homme (Paul Lukas) devenu adulte devient le meurtrier de sa soeur et de l'homme qu'il croit être l'amant de sa femme. Dommage que la séquence finale très "happy end" soit mièvre. Paul Lukas en mari et père torturé est remarquable et Hedy Lamarr était bien jolie.

Le suspect (The Suspect) de Robert Siodmak (1944, 85 mn) avec Charles Laughton qui interprète Philip, un homme mal marié à une mégère qui leur fait une vie impossible à lui et à leur fils, lequel s'en va habiter ailleurs. L'histoire se passe à Londres en 1902 dans un quartier cossu qui abrite un maître-chanteur, une femme battue et un meurtrier. Face à eux, on trouve un inspecteur tenace de Scotland Yard. Je ne vous en dis pas plus si ce n'est que Charles Laughton a une coiffure plutôt excentrique et qu'il joue tout en retenue. La fin du film m'a plu.

L'Impasse tragique (The Dark Corner) d'Henry Hathaway (1946, 99 mn) avec Lucille Ball, Clifton Webb, William Bendix et Mark Stevens, met en scène un détective qui va tout faire pour se disculper (il est accusé d'un meurtre) avec l'aide de sa secretaire. L'intrigue où un mari jaloux va imaginer un plan machiavélique pour se débarrasser de l'amant de sa femme est complexe. C'est vraiment bien fait.

L'assassin sans visage (Follow Me Quietly) de Richard O. Fleisher (1949) avec William Lundigan, Dorothy Patrick. Ce film très curieux dure 56 minutes, c'était le troisième film de fiction du réalisateur. Un homme se faisant appeler "Le juge" en est à son 7ème crime quand le film commence. Il frappe sans mobile apparent les jours de pluie. On ne connaît que sa silhouette de dos. Grâce à un mannequin grandeur nature, "Le juge" sera démasqué. A découvrir.
PS: A noter que ce film va être diffusé sur France 3, dimanche 08 septembre à 00H25, dans le cadre d'un cycle polar au cinéma de minuit.

25 août 2013

Fedora - Billy Wilder

Parmi les ressorties à ne pas louper avant la rentrée, on trouve Fedora, l'avant-dernier film de Billy Wilder, qui date de 1978.

Produit par la France et l'Allemagne (Wilder n'avait pas trouvé le financement à Hollywood), Fedora parle de cinéma, d'une actrice mythique appelée Fedora (une star - allusion à Greta Garbo - qui vit recluse car elle ne supporte pas de vieillir), des ravages de la chirurgie esthétique, d'usurpation d'identité, de folie, du temps qui passe, de l'Hollywood d'antan qui se meurt (nous sommes à la fin des années 70), d'une époque révolue où l'argent ne primait pas sur le reste (en particulier la qualité), où l'on produisait un film sur le seul nom d'un acteur. Dans Fedora, on sent que Billy Wilder, qui est aussi l'un des scénaristes, dévoile son amertume et sa rancoeur envers le "Nouvel Hollywood" des "barbus" (comme il les appelle). Le film, tourné en Grèce et en France (au musée Jacquemart-André), bénéficie d'une musique sublime de Miklos Rozsa. Les quatre acteurs principaux, Marthe Keller, William Holden, Hildegarde Knef et Jose Ferrer, sont remarquables. Il y a aussi une apparition d'Henry Fonda en président de l'académie des Oscars. J'avais vu ce film à sa sortie, en 1978. 35 ans après, je le trouve toujours aussi bien si ce n'est que c'est un film qui file "le bourdon". Il m'a presque donné envie de pleurer, surtout quand on voit l'état du cinéma hollywoodien actuel. Sans être nostalgique, je dirais que c'était quand même autre chose, le cinéma américain "d'avant". Qu'en pensez-vous?

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