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Le blog de Dasola
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Pour les challenges de l'année en cours, 
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30 mars 2024

La salle des profs - Ilker Çatak

Ta d loi du cine m'a accompagnée pour voir La salle des profs, un film allemand réalisé par un cinéaste d'origine turque. J'avais vu la bande-annonce mais je n'avais rien lu à son sujet. De nos jours, dans un lycée (gymnasium) allemand, Carla Nowak (d'origine polonaise) vient d'être nommée professeur de mathématiques et de sport. Dans sa classe d'une trentaine d'élèves, il y a une mixité entre enfants issus de l'immigration et Allemands de souche. Depuis quelque temps, il y a des vols d'argent au sein du lycée et en particulier dans la grande salle des profs. Ali, un jeune immigré, est mis en cause mais l'accusation ne tient pas. Carla imagine un stratagème pour "coincer" la personne qui dérobe l'argent. Elle laisse une certaine somme dans son porte-monnaie rangé dans sa veste qu'elle laisse sans surveillance dans la salle des profs, tout en branchant la caméra de son ordinateur. Et le vol a lieu. Carla est très embêtée car elle voudrait que le ou la coupable se dénonce. Je ne vous dirai pas qui, ni quel lien professionnel il peut y avoir entre Carla et l'auteur du larcin. En tout cas, la vie du lycée est chamboulée, les autres professeurs deviennent presque hostiles envers Carla, tout comme les élèves de cette dernière. L'histoire monte en tension très vite et ce d'autant plus que l'on ne quitte guère l'enceinte du lycée. C'est un vrai huis-clos qui devient étouffant. Il faut noter que les acteurs sont tous excellents, en particulier les jeunes qui interprètent les élèves. Un film qui a été un succès mérité en Allemagne et qui a représenté ce pays aux derniers Oscars. Lire les billets de MHF, Le bleu du miroir, Pascale, Selenie, Chris, Shangols

27 mars 2024

Comme un fils - Nicolas Boukhrief

Comme un fils de Nicolas Boukhrief n'est déjà presque plus à l'affiche et c'est bien dommage. Jacques Romand (Vincent Lindon, très bien comme souvent) est un professeur qui vient de se mettre en retrait de l'enseignement suite à une rixe qui s'est mal terminée entre élèves. Il est désabusé et n'a plus la "niaque" pour enseigner. Ce veuf qui a une fille qui vit à Toronto est bien seul dans sa grande maison. Sa fille voudrait qu'il s'en sépare mais lui hésite encore. Un jour, il fait des courses dans un supermarché et il se trouve mêler à un vol à l'étalage dont lequel Victor, un jeune de 14 ans, est impliqué. Victor, qui est déscolarisé, est arrivé en France avec son oncle qui le bat comme plâtre au cas où le garçon ne ramène pas d'argent. Et par ailleurs, Victor qui est très intelligent et observateur, est mal considéré par ceux qui cohabitent avec lui car il est né d'un père Roumain et d'une mère Rom. Jacques et Victor vont se retrouver à différentes reprises car Jacques voudrait faire quelque chose pour sortir Victor de sa condition mais ce n'est pas facile car le garçon ne se laisse pas faire. J'ai trouvé l'histoire intéressante. Cela se laisse voir. Lire le billet de Pascale (qui en dit beaucoup).

19 mars 2024

Scandaleusement vôtre - Thea Scharrock

Juste après Chroniques de Téhéran, j'ai enchaîné avec Scandaleusement vôtre de Thea Scharrock, un film délicieusement british qui se passe à Littlehampton, une petite ville d'Angleterre dans les années 20. Quand l'histoire commence (tirée de faits qui se sont vraiment déroulés), Edith Swan reçoit sa énième lettre anonyme d'injures. Edith est une "vieille fille" qui vit encore avec ses parents. Elle leur sert de factotum. Les lettres ont commencé à arriver juste après qu'Edith se soit brouillée avec Rose Gooding, leur jeune voisine, veuve de guerre et mère d'une petite fille appelée Nancy. Rose, une Irlandaise, parle dans un langage de charretier et bien entendu elle est suspectée d'avoir écrit ces lettres. Elle nie tout en bloc mais rien n'y fait. Pourtant, Gladys Moss, une femme, agent de police de la petite ville, est convaincue que Rose est innocente grâce à la graphologie qui n'est pourtant pas reconnue pour confondre un coupable. Je ne vous dirai pas qui est le "corbeau" mais on l'apprend sans surprise aux deux tiers du film. C'est très bien interprété par Olivia Colman (qui est co-productrice du film) et Jessie Buckley. On passe vraiment un bon moment. Je note avec plaisir que les spectateurs sont revenus dans les salles. Les derniers films que j'ai vus étaient projetés dans des salles presque pleines.

16 mars 2024

Chroniques de Téhéran - Ali Asgari et Alireza Khatami

Voici un film que je vous conseille absolument : Chroniques de Téhéran d'Ali Asgari et Alireza Khatami qui est sorti le mercredi 13 mars 2024. Il s'agit de neuf saynètes avec des hommes et des femmes dans différentes situations à Téhéran aujourd'hui. 

Le film commence avec un plan fixe de Téhéran, immense mégalopole et il se termine par un tremblement de terre qui fait s'écrouler des bâtiments

Un homme déclare la naissance de son fils David, un prénom occidental qui est proscrit en Iran.

Une mère dans un magasin habille sa fille pour la rentrée. Il faut voir la gamine Selena qui, au départ, danse avec un casque sur les oreilles et qui se retrouve presque voilée.

Une élève est convoquée par la directrice. Cette lycéenne a réponse à tout et surtout elle nie être venue sur une moto conduite par un jeune homme. 

Une jeune femme chauffeur de taxi au crâne presque rasé conteste une contravention car son hijab aurait glissé pendant qu'elle conduisait.

Une jeune femme de trente ans pas encore mariée se présente à un entretien d'embauche dans une société privée dans le domaine du béton. Cette jeune femme a du courage et ne se laisse pas faire face à quelqu'un de très entreprenant et qui a la fin l'injurie.

Un homme tatoué sur les bras et le corps avec les vers d'un poème, vient retirer son permis de conduire. Il est délirant de constater que du fait d'être tatoué, on peut ne pas obtenir son permis.

Un homme au chômage depuis cinq mois qui vend des chaussettes sur un marché pour vivre, répond à une annonce. L'entretien est surréaliste puisque, étant musulman chiite, on lui demande des choses comme quels sont les piliers de l'Islam, ou s'il connaît par coeur des sourates. Et en fin de compte, il doit mimer sa manière de faire ses ablutions.

Un réalisateur demande une autorisation de tournage devant un fonctionnaire qui fait des remarques sur le scénario, c'est génial et d'une tristesse infinie car à la fin, il n'y a plus de scénario.

Une femme cherche à retrouver son chien (animal impur en Iran).

Il y a neuf saynètes pendant 1H15, j'en aurais voulu au moins neuf de plus. 

Lire les billets d'Henri Golant et Pascale

9 mars 2024

Inchallah un fils - Amjad Al Rasheed

Je vous conseille d'aller voir Inchallah un fils, un film (du réalisateur Amjad Al Rasheed) venu de Jordanie. L'histoire se passe de nos jours, à Amman la capitale. Un matin, Nawal, une femme dans la trentaine, prépare le petit déjeuner. Elle est mariée et a une fille, Noura. Le mari semble encore dormir. En réalité, il est décédé dans son sommeil. La vie de Nawal est chamboulée, elle a perdu un mari, un amant et elle n'est plus grand-chose. Tout de suite, la famille se manifeste, en particulier le frère de Nawal et son beau-frère. Ce dernier lui réclame assez vite la fin des paiements d'un pick-up appartenant au mari décédé et surtout, comme Nawal n'a pas de garçon, elle devra vendre l'appartement où elle habite et le montant obtenu sera partagé entre elle et la famille du beau-frère. Et elle risque de perdre la garde de sa fille Noura qui serait confiée à l'oncle Rifqi qui régente tout. Nawal travaille sans être déclarée comme aide-soignante dans une famille chrétienne. Elle s'occupe d'une femme impotente qui souffre de démence. Elle gagne très peu et ne peut évidemment pas rembourser les traites du pick-up, qu'elle ne veut pas vendre, même si elle ne sait pas conduire. Pour retarder l'inévitable, Nawal déclare qu'elle est enceinte. La tension monte de plus en plus. Le réalisateur ne perd jamais Nawal de vue. Elle est de tous les plans. Mouna Hawa qui interprète Nawal est formidable. Le réalisateur décrit bien la condition féminine dans un pays régi par le patriarcat. J'ai vu ce film le jour de la journée de la femme. Lire le billet de Pascale et celui de Selenie.

8 mars 2024

A man - Kei Ishikawa

J'avais vu A man de Kei Ishikawa l'année dernière dans le cadre d'une semaine de cinéma japonais dans un grand multiplex parisien que je fréquente. J'avoue que l'histoire ne m'avait pas emballée, je n'avais pas compris les tenants et les aboutissants. Je pense que j'étais fatiguée à l'époque. Après avoir lu le billet de Pascale, je me suis décidée à le revoir cinq semaines après sa sortie en 2024. Bien m'en a pris. J'ai mieux apprécié cette histoire d'échange d'identité entre le fils d'un aubergiste et le fils d'un meurtrier et tout ce qui s'ensuit et les réactions des proches ainsi que l'enquête menée par un avocat tenace engagé par l'épouse d'un des protagonistes pour avoir la fin mot de l'histoire. Les spectateurs, dans la salle où je me trouvais, étaient plus attentifs que d'habitude. Un beau film avec des comédiens inspirés. Je recommande. Lire le billet de Carole Nipette.

28 février 2024

Sans jamais nous connaître - Andrew Haigh

Après avoir lu le billet de Pascale et sur les conseils d'un collègue, je suis allée voir Sans jamais nous connaître (All of us Strangers) du britannique Andrew Haigh. Le scénario est adapté d'un roman d'un romancier japonais Taichi Yamada décédé en novembre dernier qui est intitulé Présences d'un été. C'est le seul roman de l'auteur qui a été publié en français en 1988. Pour en venir au film, il m'a paru silencieux à part une scène dans une boîte de nuit. Il y a quatre personnages; d'une part, Adam (écrivain et scénariste) et Harry qui vivent dans une tour d'immeuble à Londres et ils semblent en être les seuls occupants et d'autre part, les parents d'Adam qui vivent dans une maison dans une banlieue éloignée de Londres. Il se trouve que les parents sont décédés des années plus tôt dans un accident de voiture alors qu'Adam avait 12 ans. Cela n'empêche pas Adam d'aller les voir. Ces visites à des fantômes lui font du bien. Il a désormais le même âge qu'eux mais il reste le petit garçon de ses parents. Quant à la relation homosexuelle entre Adam et Harry, elle évolue un peu mais cela reste distant sauf à la fin. Après avoir lu les commentaires chez Pascale, je n'avais pas forcément tout compris mais ce n'est pas grave. C'est une histoire d'amour filial, de deuil et peut-être d'amour tout court. Un beau film.

PS : depuis lundi après-midi, je suis dans le plus grand désarroi car canalblog a basculé chez overblog sans prévenir (surtout les blogueurs), des articles avaient disparu mais plus tard ont réapparu mais surtout surtout des commentaires ont disparu. La plateforme est différente, j'ai du mal à m'y retrouver surtout après 17 ans de canalblog. Je sais que Ta d loi du cine ne manquera pas d'écrire sur cet événement.

25 février 2024

La ferme des Bertrand - Gilles Perret

Mon ami Ta d loi du cine m'a emmenée voir La ferme des Bertrand de Gilles Perret le 10 février dernier et je l'en remercie. A l'heure où le monde paysan est en émoi et revendique à juste raison, le film montre une certaine réalité sur le monde paysan depuis 50 ans. C’est un film documentaire sur la transmission de génération en génération. La ferme s'est concentrée sur l'élevage d'une centaine de vaches laitières. Elle se situe en Haute-Savoie et le lait sert à la fabrication du reblochon.

Ta d loi du cine: j'ai retenu que la filière de valorisation du lait s'est organisée après la guerre (AOC Roblochon en 1958), sous forme de coopérative qui achète le lait et le transforme (avec des statuts faisant qu'aucun acteur de la filière ne puisse à lui seul peser trop lourd aujourd'hui). 

Il y cinq générations: le grand-père, trois de ses fils (André, Joseph et Jean), leur neveu Patrick (et sa femme Hélène qui en 2022, va partir à la retraite), les trois enfants du couple (seul le fils, Marc, travaille à la ferme avec le gendre, Alex) et les petits-enfants. Pour illustrer ces diverses époques, il y a trois films en un. Les images sont en format carré ou format rectangulaire selon que le tournage date de 2022, 1997 (le premier documentaire du réalisateur qui est voisin des Bertrand) ou 1972 (des extraits d’un film réalisé par Marcel Trillat). Les intervenants principaux sont donc, en 1972 et 1997, les trois oncles, des frères restés célibataires. Deux des oncles connaissaient le prénom de chaque vache (presque une centaine). Le troisième qui a fait la guerre d’Algérie pendant son service militaire réparait les clôtures et faisait d’autres travaux (réparations mécaniques...).

Ta d loi du cine: d'une ferme familiale, les trois frères, par leur travail acharné, ont développé leur exploitation agricole. Dans le reportage de 1972, on les voir construire de leurs mains, cassant des cailloux comme des forçats, une grande étable neuve. Ils ont pu récupérer les terres d'autres fermiers qui, eux, partaient à la retraite sans reprise familiale derrière eux. 

Même s'ils ne se plaignent pas, André, celui qui parle le plus, révèle que leur vie (celle des trois oncles) a été difficile. Les trois frères ont les souvenirs de l'Occupation et de la vie en autarcie, quand leur fratrie (ils étaient sept enfants) vivait de rien. Dans tout le film, il est peu question du côté financier ou des relations avec les industriels comme Lactalis. On ne parle pas de chiffre. Ils ne se payent pas vraiment de salaire mais ils vivent correctement sans faire de folie. L’argent qu’ils gagnent sert à investir (dans la terre ou dans l'outillage indispensable). À l'époque, le travail était harassant: les vieillards ont les épaules et les mains abimées. André, l’oncle survivant est tout courbé, les deux autres sont morts relativement jeunes.

Ta d loi du cine: c'est touchant de voir comme la jeune génération prend soin de mettre des copeaux sur la pente enneigée qui conduit à l'étable pour qu'il puisse, ensuite, grimper tout seul (sans qu'on ait à lui tenir le bras) mais sans risque. Le côté financier est abordé sous l'angle de la valeur du "patrimoine foncier" accumulé et conservé au fil des décennies, malgré les pressions financières liées à la spéculation sur ces terres aujourd'hui agricoles en Haute-Savoie.

Il considère que ce n’est pas un travail pour les femmes même s’ils ont bien accepté que la femme de Patrick les aide pour les veaux. En 2022, il est question de traite avec des robots mais Hélène continue le nourrissage des veaux au biberon avec le lait de leur mère. On garde les génisses mais les veaux partent pour l’abattoir. Dans la partie filmée en 2022, André, l’un de trois oncles, le seul survivant, n’aime pas regarder en arrière. Désormais, il s’occupe de ses poules, et il admire la nouvelle génération. Ils ont repris à leur compte le fait de ne pas abîmer le paysage. 

Ta d loi du cine: j'ai noté la reprise de gestes similaires, d'une génération à l'autre, mais avec des outils différents: le "fauchage-débroussaillage" autour des pieds des arbres au milieu des pâturages, à la faux pour les premières générations, avec une débroussailleuse à fil ensuite. Mais on retrouve le même geste de l'outil porté par-dessus l'épaule pendant la marche. Ou bien, le foin fané au râteau et à la fourche d'abord, de manière mécanisée ensuite. 

L’entretien des pâturages avec le tracteur est aussi important que la traite des vaches. On ne voit pas les femmes de la famille, elles doivent travailler ailleurs. On voit un peu la ferme sous la neige avec les vaches mais surtout au printemps et en été. Pendant l’hiver (plus de 4 mois), les bêtes sont confinées dans un immense hangar. À certaines périodes, il faut se lever à 5h du matin. A l’heure actuelle, les fermiers peuvent s'accorder une semaine de vacances dans l’année maximum. Dommage que l’on ne voit pas assez les filles du neveu (mort à 50 ans) même si elles interviennent deux fois, en 1997 et 25 ans plus tard. En tout cas, la 5ème génération fera ce qu’elle veut: continuer ou arrêter. 

Ta d loi du cine: j'aimerais vraiment qu'il y ait un quatrième volet, en 2047. Je ne suis pas certain d'être encore là pour le voir... Parmi les critères pour le maintien de l'intérêt pour ce métier, il y aura sans doute l'assurance d'un revenu décent, et la possibilité de passer à une vie avec moins de contraintes (et davantage de congés possibles qu'une seule semaine par an?). 

D'autres billets sur le film: Pascale, Henri Golant, Chris, ou Wilyrah (chez qui, depuis bien longtemps, on ne peut plus mettre de commentaires). Et sinon, le lien à propos du film avec en particulier le dossier de presse. 

Et voici le logo de l'activité chez Ingannmic sur le monde ouvrier et les mondes du travail
(lire, mais aussi voir, donc):
 
LOGO_MONDE_OUVRIER_&_MONDES_DU_TRAVAIL

20 février 2024

Nuit noire en Anatolie - Özcan Alper

La bande-annonce m'avait paru prometteuse et en effet, je n'ai pas été déçue par Nuit noire en Anatolie de Özcan Alper. Le film se déroule de nos jours (avec un retour en arrière) en Anatolie. Ishak, les cheveux hirsutes, est un joueur de luth qui joue de son instrument à l'occasion de mariages ou dans des boîtes de nuit. Un jour, on l'appelle pour qu'il revienne assister sa mère mourante. Il a quitté son village natal sept ans plus tôt et on apprend pourquoi au fur et à mesure du déroulement de l'histoire. La disparition suspecte d'Ali, un jeune garde forestier, est en effet survenue à cette époque. Ali venait d'Istanbul, il avait dans l'idée de croiser un caracal, un félin pratiquement disparu dans la région. Il s'est mis presque tout de suite les hommes du village à dos car il enlève les pièges à ours et arrête sans ménagement les contrevenants. Par ailleurs, plutôt beau garçon, il séduit Sultan, la jolie fille à marier du village, en lui donnant des leçons de maths. Les rumeurs circulent dans le village sur le fait qu'Ali "en est" d'autant plus qu'un jour lui et Ishak se baignent ensemble dans un point d'eau. Je vous laisse découvrir les péripéties de ce film qui aborde le sujet de l'homosexualité avec délicatesse et plein de non-dits. Les images sont magnifiques. Il faut dire que le paysage pentu est extraordinaire. Il est escarpé avec des gouffres abyssaux. Les pierres et les conifères se côtoient. On sent le danger en permanence. Un très beau film qui m'a fait penser à Burning days dans le traitement du sujet. Lire le billet de Mymp qui a aimé autant que moi.

17 février 2024

Daaaaaali! - Quentin Dupieux

Autant je n'ai pas trop apprécié Yannick, autant j'ai souvent souri en visionnant Daaaaaali! *, le nouveau film du réalisateur Quentin Dupieux qui a aussi écrit, monté et éclairé le film qui dure 1H19. Judith (Anaïs Demoustiers), une jeune journaliste travaillant pour un magazine, est arrivée à obtenir un interview de Salvador Dali qui a accepté. La première séquence est irrésistible car Judith attend le maître dans une chambre d'hôtel. Le couloir est interminable pour parvenir à la chambre. Et l'on voit Salvador Dali marcher et avancer mais il n'approche pas vraiment, d'un plan à l'autre, on le voit toujours au fond du couloir. La séquence dure plus de cinq minutes et c'est très amusant. C'est le premier Dali interprété par Edouard Baer (très bien). Il y en a trois autres (interprétés par Pio Marmaï, Jonathan Cohen et Gilles Lellouche) et un Dali âgé (d'où certainement les 6 "a" du titre). Dali s'attendant à être filmé repart comme il est venu laissant la pauvre Judith désemparée. Dans ce film surréaliste, on assiste au déroulement d'un cauchemar qui débute en enfer, on voit un cow-boy tirer sur un évêque et d'autres péripéties. En parallèle, Judith arrive à obtenir un nouvel entretien cette fois-ci filmé, mais rien ne se déroule comme prévu. Sous son aspect brouillon, le scénario tient la route. Le film est réjouissant. Un bon moment de cinéma où l'on voit Romain Duris manger des pâtes comme un cochon et jouer un producteur de film assez détestable en traitant Judith de boulangère (une insulte dans sa bouche) alors qu'elle a été pharmacienne pendant quatre ans avant de changer de voie.

Lire les billets de Pascale, Selenie et Princecranoir et je n'oublie pas Henri Golant.

* avec six "a" [Edit du 22/02/2024]

9 février 2024

La zone d'intérêt - Jonathan Glazer

Quand la projection de La zone d'intérêt du britannique Jonathan Glazer démarre, l'écran est noir et on nous fait entendre une musique plutôt oppressante. Quelques minutes après, une image bucolique apparaît, un groupe d'hommes, de femmes et d'enfants finissent de pique-niquer au bord d'une rivière. Ils repartent en voiture et on se retrouve dans une maison agrémentée d'un grand jardin (avec piscine et verger) entourés d'un mur. Derrière ce mur, c'est l'enfer sur terre. Nous sommes à Auschwitz en 1942 et Rudof Höss et sa femme Hedwig vivent dans cette maison mitoyenne du camp avec leur cinq enfants dont un bébé, servis par de jeunes polonaises corvéables à merci qui ne disent pas un mot. Rudolf Höss règne sur le camp et Hedwig règne sur la maison d'une main de fer. Le film se passe essentiellement dans la maison et le grand jardin qui ressemble à l'Eden. Mais néanmoins, on entend des sons dont les fours crématoires qui fonctionnent à plein régime jour et nuit. Même quand il fait beau, les fenêtres restent fermées car en en plus de l'odeur nauséabonde, cela permet d'atténuer le bruit des fours, des détonations, des cris, des pleurs, des aboiements de chiens et des vociférations. Il faut saluer le travail de l'ingénieur du son. Il y a relativement peu de dialogues dans ce film, sauf quand Höss se fait expliquer sur un plan comment raccourcir les délais pour exterminer le plus de gens possible. Ou quand Höss quitte le camps quelques semaines pour se rendre à Orianenburg pour une réunion que je vous laisse découvrir. A la fin du film, une séquence marquante nous permet d'entrer dans le camp de nos jours, avec des femmes de ménage qui passent l'aspirateur devant des vitrines remplies de chaussures, valises et autres béquilles ou qui balaient dans une chambre à gaz et autour de deux fours crématoires délabrés. Les acteurs sont filmés plutôt de profil et de loin. Le personnage d'Hedwig m'a paru aussi épouvantable que le mari. Elle n'a aucune empathie pour personne. Elle ne comprend même pas que sa mère venue lui rendre visite quelques jours reparte sans rien dire. Les enfants du couple n'ont pas grand-chose à faire. Le réalisateur arrive à désincarner ces personnages. C'est effrayant. Le film est une expérience sensorielle qui met mal à l'aise car si on ne voit rien de ce qui se passe derrière le mur, on entend tout. Pendant la projection, un jeune couple assis à côté de moi mangeait du popcorn: ils se sont arrêtés de le faire. En ce qui me concerne, j'ai recommencé à respirer normalement en sortant de la séance. Cela n'empêche pas que je conseille ce film.

Lire les billets de Pascale (pas convaincue), Princecranoir et Selenie. Sinon, même si certains critiques (comme Xavier Leherpeur au cours de l'émission du Masque et la Plume qui a traité le film de "dégu... asse") sont durs avec ce film, La zone d'intérêt a déjà été vu par plus de 200 000 spectacteurs depuis sa sortie le 31 janvier 2024. 

3 février 2024

Les lueurs d'Aden - Amr Gamal

Cela m'intéresse toujours d'aller voir des films venus de pays où l'industrie du cinéma est pratiquement inexistante. Les lueurs d'Aden d'Amr Gamal est un film yéménite qui se passe à Aden, la deuxième ville plus importante du Yemen, pays qui est en guerre depuis des années. On fait la connaissance d'Isra'a et Ahmed, un couple marié avec trois enfants. Ahmed travaille à la télévision Aden TV, mais il n'est pas payé depuis quelques mois. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il est devenu chauffeur de taxi collectif. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, Isra'a est à nouveau enceinte pour la quatrième fois et ce n'est plus une bénédiction dans ce pays profondément religieux, mais un avenir de misère encore plus grand. Déjà le troisième enfant, un garçon, n'était pas le bienvenu au départ. Ahmed veut qu'Isra'a avorte. Mais ce n'est pas simple de trouver un médecin qui l'accepte quand le foetus est viable. Le couple va dépenser pas mal d'argent et connaître des déconvenues avant peut-être d'y arriver. Le réalisateur vit à Aden et on sent qu'il aime sa ville toute délabrée avec des immeubles abîmés par la guerre. On remarque des bâtiments encore très beaux malgré tout. Aden, c'est aussi un port que l'on peut admirer vu du ciel avec des montagnes en arrière-plan. Les habitants, qui sont solidaires entre eux, se débrouillent comme ils peuvent pour survivre entre les pannes d'électricité fréquentes, l'eau qu'il faut aller chercher à la citerne et les prix exhorbitants de toutes choses, alimentation et autre. Le film dure moins d'1H30 et il en dit beaucoup sur l'état d'un pays en guerre et un peu oublié. S'il passe par chez vous, ne le manquez pas. Je trouve l'affiche très belle.

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1 février 2024

Captives - Arnaud des Pallières

Je suis allée voir Captives d'Arnaud des Pallières après avoir vu la bande-annonce et pour les actrices présentes au générique. 

Ce film fut une vraie déception car je me demande ce que le réalisateur a voulu nous raconter. Il paraît que c'est inspiré d'une histoire vraie. Cela se passe en 1893-1894 à Paris dans un asile où il y a 5000 femmes (on n'en voit que peu), des folles, des idiotes, des hystériques, des prostituées, etc. Fanni, âgée d'une trentaine d'années, se fait interner volontairement. Elle espère retrouver sa mère internée depuis 29 ans. A l'arrivée, les femmes sont déshabillées, comme dans une prison. Elles ont droit à la baignoire d'eau glacée. Elles dorment dans une soupente à plusieurs. La nourriture est peu ragoûtante. Les femmes enceintes accouchent toutes seules et leurs bébés "disparaissent" pour être baptisés. Quand Fanni arrive, il est question d'organiser le bal annuel à l'occasion duquel les femmes de l'asile et les notables de la ville se rencontrent. L'ensemble est décousu, Fanni retrouvera peut-être sa mère. Marina Foïs joue un personnage très antipathique, Yolande Moreau fait du Yolande Moreau, un peu rêveuse. Josiane Balasko est bien en surveillante-chef qui se trouve être plus humaine que prévu. Un film que vous pouvez éviter de voir (selon moi). Lire les billets de Pascale et Selenie

24 janvier 2024

Godzilla minus one - Takachi Yamazaki

Je suis allée voir Godzilla minus one de Takachi Yamazaki sans connaître l'histoire. J'ai surtout lu que le film ne serait projeté que pendant deux semaines dans différentes salles à Paris et en Province. Avant le 31 janvier 2024, essayez d'aller voir, si vous pouvez, ce film très bien fait avec une vraie histoire. En 1945, le Japon est exsangue. Sur l'île d'Odo, un avion kamikaze se pose après avoir simulé une panne. Le pilote, Kōichi Shikishima n'a pas pu se résoudre à se sacrifier. Sur l'île, il y a une base aérienne qui va être détruite par un étrange monstre sorti de l'eau: une bête énorme avec une gueule toute dentue, qui écrase tout sur son passage avec ses grosses pattes. Kōichi et un mécanicien qui le traîte de lâche restent les seuls survivants. On retrouve Kōichi en 1946 à Tokyo. Il habite dans une maison délabrée au milieu des ruines de Tokyo qui a été bombardée. Un jour, une jeune femme, Noriko, s'invite chez lui. Elle tient un bébé dans ses bras, c'est une petite fillle appelée Akiko qui a perdu ses parents lors d'un bombardement. Pour subvenir aux besoins de Noriko et d'Akiko, Kōichi accepte de faire partie d'une équipe de dragage de mines dans l'océan. C'est lors d'une sortie en mer que Godzilla, qui est devenu de plus en plus grand et de plus fort, refait son apparition en émergeant de l'eau. A partir de là, le monstre va montrer de quoi il est capable. Je vous laisse le découvrir. Face à lui, quelques Japonais courageux dont Kōichi (pour se racheter) vont l'affronter et ils ont fort à faire face à une bête capable de cracher du feu atomique. J'ai été bluffée par les effets spéciaux (nommés aux prochains Oscar). L'histoire est bien menée. C'est nettement plus subtil que ce qu'aurait pu faire les Américains. Un film que je recommande avant qu'il ne soit trop tard. Lire les billets de Princecranoir, Henri Golant et Selenie (pas très enthousiaste). 

20 janvier 2024

La tête froide - Stéphane Marchetti

Après Le prix du passage de Thierry Binisti vu en avril 2023 sur un sujet ressemblant, je suis allée voir La tête froide, le premier long-métrage de fiction de Stéphane Marchetti. L'histoire se situe dans les Hautes-Alpes du côté de Briançon, pas loin de la frontière italienne. Marie (Florence Loiret-Caille, très bien), la quarantaine, vit seule dans un mobil home à l'année, dans un camping au milieu des bois. Elle a du mal à régler son loyer malgré son travail dans un bar la nuit et le fait qu'elle fasse du trafic de cigarettes entre la France et l'Italie. Pour éviter les contrôles, elle est aidée par son amant Alex qui est policier des douanes. Une nuit, au retour d'un voyage d'Italie, elle manque de renverser Souleymane, un immigrant clandestin qui souhaite rejoindre Calais pour retrouver sa petite soeur Awa. Souleymane n'est pas un garçon facile, il a du caractère et il arrive à convaincre Marie de faire passer des clandestins d'Italie vers la France avec sa petite voiture. Marie accepte pour une seule fois, uniquement parce qu'elle a besoin d'argent. Mais bien entendu, il y aura d'autres passages et les choses vont se dégrader pour Marie, car elle se met à dos Alex, et sa fille, qui ne vit pas avec elle, lui en veut beaucoup. Le paysage enneigé donne un côté sombre et angoissant à l'ensemble. J'ai aimé le film très bien interprété, mais la fin que je ne dévoilerai pas m'a laissée perplexe car on ne s'y attend pas du tout, après une séquence qui se passe dans une tempête de neige en montagne. Il y a une vraie ellipse avant l'épilogue. 

17 janvier 2024

Bonnard, Pierre et Marthe - Martin Provost

En ayant vu la bande-annonce, j'ai eu envie de voir Bonnard, Pierre et Marthe, le nouveau film de Martin Provost. J'avoue ne pas connaître les peintures de Pierre Bonnard (1867-1947). Ce n'est pas bien grave, car plus qu'un film sur un peintre ou la peinture, c'est l'histoire d'un couple, Pierre et Marthe (1869-1942), qui ont vécu 49 ans ensemble avec des hauts et des bas à partir de 1893. Ils se sont mariés en 1925 jusqu'à la mort de Marthe. Ils se sont rencontrés dans la rue, il lui a demandé de poser pour lui, elle a accepté et leur histoire d'amour a commencé. Pierre Bonnard, à la différence de Claude Monet qu'il connaissait, peignait en intérieur, et Marthe a servi de modèle dans beaucoup de ses oeuvres, avant qu'elle ne se mette elle-même à la peinture. Tout n'a pas toujours été rose dans leur union, quand par exemple Pierre a rencontré Renée qui est tombée amoureuse de lui. Marthe était une personne fragile et asthmatique. Pierre Bonnard a cotoyé Vuillard, Signac et Monet ainsi que Misia, mécène de nombreux peintres et accessoirement pianiste à ses heures. Pierre et Marthe ont vécu longtemps dans une jolie maison en bord de Seine, un fleuve dans lequel Pierre et Marthe se baignaient tout nus. Pierre ne désirait pas d'enfant, alors Marthe a adopté des teckels. Cette histoire d'amour m'a beaucoup touchée, j'ai eu presque la larme à l'oeil à la fin. Je voudrais saluer tout particulier les deux acteurs principaux, Vincent Macaigne et Cécile de France, qui sont absolumemt formidables. Rien que pour eux, il faut aller voir le film. Lire les billets de Pascale et Selenie.

14 janvier 2024

Oppenheimer - Christopher Nolan

Je l'ai enfin vu. Quoi? Oppenheimer de Christopher Nolan. Dans une salle bien pleine, 26 semaines après sa sortie, j'ai passé 3H passionnantes. On n'a pas le temps d'aller aux toilettes car sinon, on peut perdre le fil de l'histoire. Le montage est brillantissime, il n'y a pas une image de trop mais c'est vrai que tout va très vite d'une image à l'autre. Je veux saluer tous les acteurs qui interprètent leur rôle de manière très convaincante. Dès le tout début du film, on est déconcerté car l'histoire n'est pas racontée de manière linéaire mais grâce à des séquences temporelles: le parcours du physicien J. Robert Oppenheimer ("le père de la bombe atomique") de Cambridge à Berkeley en passant par l'Allemagne de la fin des années 1920 à 1940, où sont évoquées sa vie privée et ses amours ainsi que ses idées politiques de gauche; son audition en petit comité dans les années 50 pour le maintien ou non de son habilitation "secret défense", au vu de ses sympathies pour le parti communiste. Nous sommes en effet en pleine Guerre Froide et c'est le temps du McCarthysme. Et enfin, il y a une très belle séquence en noir et blanc où, en 1959, Lewis Strauss passe une audience de confirmation pour le poste de secrétaire d'Etat au Commerce, pendant laquelle il est interrogé au sujet de la révocation de l'habilitation d'Oppenheimer. Les deux audiences et leurs coulisses s'entremêleront au long du film. Je me suis dit que ce début était un peu brouillon et puis non. J'ai été captivée de bout en bout. Pour en revenir à l'histoire, le moment le plus important est le recrutement d'Oppenheimer par le Général Richard Groves (ce dernier a supervisé la contruction du Pentagone en 1943) pour le projet Manhattan. Ainsi, pour fabriquer la bombe atomique, Oppenheimer demande à des scientifiques de le rejoindre et de s'installer à Los Alamos au Nouveau-Mexique dans un camp créé tout spécialement avec un laboratoire. Les cibles pour les bombes seront des villes du Japon qui tarde à capituler. Ces bombes de destruction massive feront 220 000 morts en tout (sur le moment et par la suite). Quand j'avais vu la bande-annonce au début de l'année dernière, j'étais restée dubitative car je ne garde pas un bon souvenir de certains films de Christopher Nolan comme Tenet ou Inception. Je ne m'attendais vraiment pas à si bien. Bravo Monsieur Nolan.

Lire les billets de Pascale, Selenie, Henri Golant, Princecranoir, Martin K, Carole Nipette, Wolvy128, Strum pas très convaincu tout comme Mymp

11 janvier 2024

Winter break - Alexander Payne

Je suis enfin allée voir Winter Break d'Alexander Payne, sorti en France le 13 décembre 2023. Il semble que le scénariste se soit inspiré de l'histoire de Merlusse écrite par Marcel Pagnol dans les années 30. Là, nous sommes à la fin de l'année 1970 dans le collège/lycée Barton en Nouvelle-Angleterre. Le professeur Hunham (Paul Giamatti), un professeur d'histoire antique très porté sur la boisson, est autant détesté de ses élèves que de ses collègues. Il est dur dans ses notations, considérant que ses élèves sont des incultes. A la veille des vacances de fin d'année, il apprend qu'il sera de corvée pour garder cinq élèves qui ne peuvent pas rejoindre leurs familles respectives. Il doit rester sur place en leur compagnie et celle de la cuisinière-chef, Mary. Cette dernière vient de perdre son fils tué au combat au Vietnam. Au bout du compte, il n'a plus qu'un élève à surveiller, Angus Tully, presque adulte. C'est un garçon rebelle malheureux, qui n'hésite pas à être insolent envers son professeur. L'histoire se passe entre le 17 décembre et le tout début de 1971. Pendant ce laps de temps, les trois personnages vont apprendre à se connaître et même à s'estimer. C'est vrai que ce changement d'attitude les uns envers les autres est rapide, mais cela ne m'a pas gênée. Le film dans son ensemble fleure bon une certaine nostalgie, un côté passéiste. Dominic Sessa, dont c'est pratiquement la première apparition à l'écran, est très bien. Paul Giamatti et Da'Vine Joy Randolph (qui interprète Mary) ont tous les deux été récompensés à juste titre à la dernière cérémonie des Golden Globes (en attendant les Oscars?). Un film qui m'a plu même si je l'ai trouvé un chouïa long sur la fin. Je l'ai vu dans une salle archi-pleine. Lire le billet de Pascale, pas trop enthousiaste. En revanche, Selenie le recommande chaudement.

4 janvier 2024

Une affaire d'honneur - Vincent Perez / Chasse gardée - Antonin Fourlon et Frédéric Forestier

Voici deux films vus à la toute fin de 2023 et qui m'ont plu tous les deux, chacun dans leur genre.

Je commence par Une affaire d'honneur de Vincent Perez (vu le 31/12/2023) qui interprète un des rôles principaux. En 1887, les duels sont monnaie courante, même s'ils sont plus ou moins interdits, car ils permettaient de laver différents affronts. Les duellistes étaient souvent des militaires et des gens de la presse, en tout cas pas des prolétaires. Pendant le film, on assiste à quatre duels, deux à l'épée, un au pistolet et un au sabre. Dans trois d'entre eux, il y a le colonel Berchère (Vincent Perez), un militaire vindicatif qui par jalousie va affronter dans un premier duel un jeune homme de 19 ans qui a eu le malheur de le gifler. Le duel devra s'arrêter au premier sang. Ce jeune homme est le neveu de Clément Lacaze (Roschdy Zem), un maître d'armes aguerri. Ce maître d'armes va provoquer à son tour Berchère qui ayant eu le choix des armes, choisit le pistolet. Dans le troisième duel, une femme entre en jeu, il s'agit de Marie-Rose Astié de Valsayre (Doria Tillier), une femme ayant existé, qui a milité entre autre pour le port du pantalon par la gente féminine, car c'était interdit à l'époque. Le quatrième duel voit s'affronter à nouveau Berchère et Lacaze. J'ai aimé ce film ponctué par ces duels très bien filmés. Il y a une belle reconstitution d'époque. Un film agréable à voir qui ne m'a pas ennuyée et que je conseille tout comme Selenie. En revanche, Pascale l'a peu apprécié. 

Je passe à Chasse gardée, film (vu le 29/12/2023) auquel la bande-annonce ne rend pas justice. J'ai trouvé le film plus subtil, bon enfant et beaucoup mieux que ce à quoi je m'attendais. J'ai d'abord trouvé le film très amusant. Il se passe dans l'Orne. Un couple de Parisiens, Adélaïde et Simon, leurs deux enfants turbulents et une chatte appellée Cachette s'installent dans une vieille maison à retaper. Cette maison a un jardin et elle est attenante à un bois où abondent des sangliers et autre gibier. L'agente immobilière a omis de dire que le bois était une servitude de chasse pour les chasseurs du village voisin. Pendant cinq mois, les chasseurs ne manquent pas de venir tous les jours et de tirer à tout-va. Bien entendu, la famille est affolée et Adélaïde fait appel à son père pour résoudre le problème. Bien entendu, rien ne se passe comme prévu. J'ai trouvé le film amusant avec des moments touchants. C'est un film très sympathique qui vous permettra de faire la connaissance de Moshe. Je vous laisse découvrir qui c'est. 

29 décembre 2023

Palmarès cinéma 2023

En cette fin d'année où je n'ai pas été au top de ma forme, je n'ai pas été beaucoup au cinéma mais en 2023, j'ai vu presque 100 films, 96 exactement, ce qui est moins que d'autres années. Je note que les films de mon palmarès sont sortis pour la majorité d'entre eux durant le premier semestre de 2023. J'en ai choisi une vingtaine dont voici la liste par ordre de préférence. 

Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese: du grand cinéma comme on n'en voit plus beaucoup.

Les feuilles mortes d'Aki Kaurismaki: une petite chose admirable avec un bel hommage au cinéma.

Le retour des hirondelles de Li Ruijun: une histoire bouleversante dans la Chine rurale.

Le capitaine Volkogonov s'est échappé de Natalia Merkoulova et Alexei Tchoupov: une histoire déchirante au temps des purges de Staline avec un acteur principal exceptionnel. 

La femme de Tchaikovski de Kirill Serebrennikov: l'actrice principale Alena Mikhailova est extraordinaire. 

L'enlèvement de Marco Bellochio, ce film opératique dont l'histoire tirée d'une histoire vraie qui se passe au XIXème siècle, ne peut laisser indifférent. 

La dernière reine de Damien Ounouri et Adila Bendimerad: une histoire qui se passe au XVIème siècle en Afrique du nord, qui bénéficie de décor et de costumes somptueux.

Burning days d'Emin Alper: cela se passe de nos jours dans un climat angoissant en Anatolie, en Turquie.

Le théorème de Marguerite d'Anna Novion: un film à recommander même quand on est nul en math.

Dernière nuit à Milan d'Andrea di Stephano: rien que pour l'ouveture avec la ville de Milan de nuit vue du ciel et l'interprétation impeccable de Pierfrancesco Favino. 

Divertimento de Marie-Castille Mention-Schaar: ce film d'après une histoire vraie vous rend optimiste.

The Old Oak de Ken Loach: un film qui fait du bien.

Hinterland de Stefan Ruzowitzky: un film expressionniste avec un travail superbe sur l'image et les décors.

Perfect days de Wim Wenders: pour l'acteur découvert (pour ce qui me concerne) dans The Third Murder

Wahou! de Bruno Podalydès: très divertissant.

Limbo de Soi Cheang: un polar glauque filmé dans un noir et blanc magnifique.

Migration de Benjamin Renner et Guylo Homsy: un dessin animé épatant.

La famille Asada de Ryôta Nakano: ce film japonais bourré d'humour narre trente ans de la vie de Masashi Asada, un photographe connu uniquement au Japon.

About Kim Sohee de Kim Sohee: un film sur les dures conditions de travail de stagiaires et autres en Corée du sud - édifiant.

La passion de Dodin Bouffant de Trân Anh Hùng: pour l'histoire d'amour-amitié entre Dodin et Eugénie et pour la fabrication de différents plats qui donnent envie de manger. 

Je n'ai pas éprouvé le besoin de mettre certains films français comme Anatomie d'une chute de Justine Thieret ou Le procès Goldman de Cedric Kahn (films estimables mais que je n'ai pas adorés).

Aquarelles_de_Manou_decembre-2023Pour voir les cartes originales sur le blog de Manou ("bulles de Manou"), cliquez ici

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