Comment parler des livres que l'on n'a pas lus - Pierre Bayard

Difficile de parler de Comment parler des livres que l'on n'a pas lus qui est un essai très érudit et dont le style est complexe, ce qui le rend, à mon avis, peu accessible à des lecteurs lambdas. On ne peut pas le survoler, chaque phrase et chaque mot sont importants. L'auteur, Pierre Bayard, s'appuie sur des exemples d'oeuvres littéraires différentes pour expliquer que l'on peut parler de livres que l'on n'a pas lus, que l'on a oubliés, que l'on ne connaît pas, dont on a entendu parler. Il parle de "bibliothèque collective", "bibliothèque intérieure" et "bibliothèque virtuelle", de "livres-écrans", "livres intérieurs" et "livres-fantômes". En revanche, cet ouvrage donne envie de lire ou de relire les livres évoqués comme Je suis un chat de Soseki, Illusions perdues de Balzac, le Troisième homme de Graham Greene, les livres de David Lodge, et Le Nom de la rose d'Umberto Eco.

Comments

[ta d loi du cine]

Ce livre m’a été offert lors d’un « repas de famille à effectifs réduits ». J’ai la flemme de rédiger un billet dessus. Autant mettre mes quelques « notes de lecture » sous ce billet de dasola (qui ne figurait pas parmi les convives auxquels j’ai demandé de mettre chacun quelques mots de « dédicace-souvenir »…).

Le « comment » du titre ne s’entend pas comme simplement « opératoire » (comme je le croyais avant d’avoir lu le livre), mais davantage analytique voire philosophique (presque comme un « pourquoi »…), avec même quelques doses de « psy » (bouh!).

J’avoue l’avoir lu à la fois très attentivement et de manière très linéaire, au point d’être tombé dans au moins un des quelques pièges que l'auteur s’amuse à tendre. Au fil du livre, l’universitaire dépeint avec insistance « un certain milieu intellectuel où l’écrit compte encore » (par exemple à propos de livres de David Lodge).

Pierre Bayard s’amuse en effet à picorer des œuvres très diverses, faisant preuve d’une culture conséquente dans ce qui constitue sans doute une coquette « mise en abyme », et on ressort de là avec l’envie de dire à l’auteur : « vraiment, vous avez pratiquement cessé de lire des livres ? Prouvez-le donc ! ». Même si, p.95, j’ai bien noté que si l’on a le malheur d’être confronté à l’auteur d’un livre que l’on a lu, il vaut mieux lui dire qu’on l’a aimé, mais surtout sans entrer dans le détail.

En tout cas, Pierre Bayard m’a donné envie de lire in extenso les Essais de Montaigne, dont je crains de ne jamais avoir lu que les quelques extraits qu’e donnait le Lagarde & Michard de ma jeunesse. Et pourtant, je fais du Montaigne sans le savoir, puisque depuis bientôt 20 ans que j’ai commencé à me constituer une bibliothèque d’essais sur l’ESS (+ de 600 références à ce jour), je marque en fin de chaque volume la date d’achèvement de ma lecture et quelques mots sur ce que j’en retiens…

[keisha]

En effet, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce livre est un essai très bien fait et intelligent sur la littérature et les livres. On le voit peu sur les blogs. je l'ai lu mais il y a longtemps...