Impressions sur l'Est canadien (3)
Je vais dire quelques mots de la faune du Canada.
Ce pays compte paraît-il 75000 ours bruns. J'en ai aperçu un seul, nous étions en car, il a semblé aussi surpris que nous. Le temps que le chauffeur effectue une marche arrière, l'ours s'était évidemment éclipsé. Quant au grand herbivore nommé orignal, je n'en ai pas vu un seul. Il paraît qu'il y a aussi 1.000.000 de castors. J'en ai aperçu... au biodôme de Montréal! Dans la nature, nous avons "seulement" vu leurs barrages ou des arbres abattus, car la bête est nocturne. N'en déplaise à Mme B*rdot, je me suis ramenée une magnifique étole en castor, très douce et très chaude. Il semble que le castor soit aujourd'hui bien davantage menacé par le rétrécissement de son habitat (urbanisation humaine) que par la convoitise pour sa fourrure. La "trappe" est très règlementée (avec des quotas de prises pour les castors, mais aussi les visons ou les rats musqués...), et il ne doit plus être possible de vivre de ce seul métier, selon le trappeur qui nous a fait une conférence (il gagne moins de 1000$ canadiens par mois, nous a-t-il dit).
Les fous de Bassan
Le Québec abrite la plus grande colonie de fous de Bassan au monde en 2008 (avant celle des îles Kilda en Ecosse) sur l'Ile Bonaventure. En pleine saison, plus de 121 000 oiseaux sont rassemblés, du côté de l'île opposé à celui où les bateaux accostent. Dans cette réserve naturelle, il n'y a ni eau courante ni électricité (mais toilettes sèches, et vaisselle et couverts recyclables dans le restaurant à touristes). Plusieurs sentiers, plus ou moins longs, permettent de se rendre vers les colonies. On entend les cris des oiseaux bien avant de les distinguer, en raison de la végétation. Ensuite, on longe à quelques dizaines de mètres, séparés par une simple barrière, ces rassemblements impressionnants. Les fous sont organisés en couples, possesseurs d'un nid qu'ils se relaient pour garder ainsi que leur unique jeune de l'année. Celui-ci doit impérativement naître au bon moment (en même temps que tous les autres), car il devra être capable de migrer pour redescendre vers le sud (ces fous-là hivernent en Floride). Et d'autre part, leur séjour sur l'Ile Bonaventure est synchronisée avec la présence des bancs de poissons dont ils se nourrissent. Quand nous sommes passés, il nous a été dit qu'une partie de la colonie était déjà partie (les derniers n'allaient pas tarder). La population croît de 3% par an sur l'île.
Les baleines du Saint-Laurent
A la frontière des eaux du lac Saguenay (eau douce) et des eaux du Saint-Laurent (eau salée), au large de la ville de Tadoussac, figurait au programme une mini-croisière d'observation des baleines en vedette. Et, effectivement, nous en avons aperçu, mais rapidement et pas de très près. D'autres les approchaient de plus près en Zodiac, mais c'était plus cher! Pour les observer, j'ai l'impression que la "noria" des embarcations n'arrêtait pas de la journée. Les guides étaient capables d'identifier chaque animal par la forme de son jet. A ce qu'on nous a dit, il y avait 3 baleines à bosse en début de saison, mais il n'en restait plus que 2 à ce moment-là. En ce qui concerne les rorquals, on les entendait d'abord souffler, puis, quand on tournait les yeux et l'objectif dans la bonne direction, on observait comme un petit jet d'eau vaporisé (mais ça n'a pas donné grand-chose sur mes photos). Pour les belugas, on voyait leur dos émerger, ils sont blancs. Une des deux baleines à bosse nous a montré sa nageoire caudale au moment de replonger. Tout le monde a déjà vu des images spectaculaires en photo, à la télévision ou au cinéma. Les voir "en vrai", c'est quand même impressionnant. Mais cela permet de comprendre la patience (et le matériel) nécessaires pour obtenir des images impeccables.