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Le blog de Dasola
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31 janvier 2007

Du comportement de certains spectateurs

Depuis la création des cartes d'abonnement de cinéma dans les grands circuits comme UGC et Gaumont-Pathé-MK2, j'assiste à un phénomène assez fréquent et pas très agréable, la sortie pas toujours discrète de certains spectateurs au bout d'un quart d'heure, d'une demi-heure ou même d'une heure, ayant décidé qu'ils en avaient assez vu. Comme quelqu'un me l'a dit, ils "zappent". En ce qui me concerne, je ne comprends pas cette attitude. J'ai une carte d'abonnement, je décide de voir un film, je le vois jusqu'au bout, même si je regarde ma montre tous les 1/4 d'heure, que le film ne me plaît pas, et qu'à la sortie, je suis furieuse parce que je me dis que j'aurais dû voir autre chose. C'est un principe auquel je tiens car parfois, par exemple, le dernier quart d'heure du film est très bien. Et rien que pour ce dernier quart d'heure, je suis contente d'être restée jusqu'au bout. Pour en revenir aux "zappeurs", je considère qu'ils consomment des films, mais je ne suis pas sûre qu'ils soient vraiment cinéphiles. Moi, quand je ne veux pas voir un film, je n'y vais pas même avec ma carte d'abonnement.

30 janvier 2007

Little Children - Todd Field

Sur les conseils de deux collègues, je suis allée voir Little Children. Je dois dire que j'ai un avis mitigé. Tout d'abord, le film aurait dû être interdit aux moins de 12 ans, sans se limiter à un simple avertissement, vu le sujet et certaines scènes. Il y a deux films en un, dans une petite ville américaine comme tant d'autres, nous assistons à la rencontre et la liaison entre une femme (Kate Winslet) qui s'ennuie profondément (incarnation de Mme Bovary), elle est mariée et mère au foyer d'une petite fille, et Brad (Patrick Wilson) qui n'arrête pas d'échouer à un examen, père au foyer d'un petit garçon, marié à une sorte de wonderwoman,  il traîne son spleen. En parallèle, un pédophile, Ronnie, après un séjour en prison, revient vivre dans cette même ville. Il vit avec sa mère qui cherche à le marier. Ceci étant dit, il émane du film un malaise réel qui vient d'un je ne sais quoi, et la fin est très moraliste, très américaine et c'est dommage. A voir mais avec des réserves.

29 janvier 2007

Théâtre filmé

Quand on ne peut pas aller au théâtre, pour cause d'éloignement géographique ou parce que le prix des places est onéreux, ou alors au contraire, quand on a adoré un spectacle et qu'on aimerait le revoir, une solution existe : le DVD ou la retransmission télévisuelle. Je sais que beaucoup de metteurs en scène n'aiment pas que leurs spectacles soient "captés" car ce n'est pas facile à faire à moins de mettre la caméra un peu éloignée de la scène et qu'elle reste immobile ; mais alors dans ce cas, le spectateur n'arrive pas, me semble-t-il, à être captivé ou même intéressé. En revanche, quand un réalisateur s'en donne la peine, il décide de filmer de manière subjective et même si le téléspectateur ne peut pas se rendre compte de toutes les nuances d'un spectacle, quelque chose reste quand même et c'est ce qui compte. Même s'il est vrai que pour beaucoup, le théâtre est un art éphémère. Une pièce se donne et quand la représentation est terminée, bienheureux sont les gens qui l'ont vue.

28 janvier 2007

Black Book - Paul Verhoeven

Selon l'un de mes journaux de cinéma qui n'est plus mon préféré, je viens d'apprendre que le dernier film de Paul Verhoeven, Black Book, a été un "bide" en France. Et bien quel dommage ! Les acteurs ne sont pas connus, certes, mais quel talent dans la narration et la réalisation. L'histoire est enlevée, haletante, l'héroïne (messieurs) est belle comme le jour. On sait que tout finit bien pour elle dès le début donc nous ne sommes pas inquiets pour elle, même dans les pires situations. L'histoire se passe pendant la deuxième guerre mondiale en Hollande. Le traître est vraiment traître, les Allemands ne sont pas tous "méchants" et les Hollandais ne sont pas tous "gentils" surtout quand ils sont responsables de la mort de dizaines de juifs pour récupérer leurs bijoux, or, argent... Malgré la gravité du sujet, le film est un excellent divertissement hautement recommandé, il méritera sa seconde carrière en DVD.

27 janvier 2007

Confidences trop intimes - Patrice Leconte

Une adaptation étant jouée dans un théâtre à Paris, je me permets de faire un commentaire sur le film tourné précédemment qui aurait mérité un plus grand succès critique qu'il n'en a eu. Confidences trop intimes est une très belle histoire avec un scénario bien construit. Les dialogues sont brillants, plutôt drôles. Les deux comédiens principaux, Sandrine Bonnaire et Fabrice Luchini sont remarquables, surtout lui qui est d'une grande sobriété, et les rôles secondaires sont très bien. Le décor est important, un long couloir avec des portes qui ont une grande importance dans l'histoire puisque Sandrine Bonnaire se trompe de porte et frappe chez Fabrice Luchini, conseiller fiscal, en croyant que c'est un psychanalyste chez qui elle a pris rendez-vous. Le piquant de l'histoire est que même quand la méprise est découverte, ils font comme si de rien n'était et des rapports amoureux naissent entre eux. Ils ne pourront plus se passer l'un de l'autre. Film très intelligent à voir si vous ne pouvez pas assister à la pièce de théâtre. Quant à la pièce, aussi mise en scène par Patrice Leconte, j'ai constaté, ayant acheté le texte, qu'il n'y a plus que quatre personnages, cela doit permettre d'aller à l'essentiel.

26 janvier 2007

Robert Hirsch - Le Gardien - Harold Pinter

Récemment, j'ai eu le plaisir de voir le retour sur scène de Robert Hirsch dans la pièce Le Gardien d'Harold Pinter dans une adaptation de Philippe Djian. Quel bonheur d'aller au théâtre où les acteurs sont en chair et en os et le plaisir est décuplé quand des acteurs comme Robert Hirsch sont sur scène, le moment est magique. Même les silences sont parlants. Ce monsieur, qui est aujourd'hui octogénaire, a une jeunesse, une souplesse qui donne la joie de vivre. Il donne tout au public qui le lui rend bien. Il fait partie de cette génération d'acteurs qui ont appris à dire les textes, à articuler. La diction est très importante, on entend la moindre syllabe jusqu'au poulailler. Tout cela pour dire, si vous êtes à Paris, courez voir la pièce pour apprécier ce qu'est le talent.

25 janvier 2007

Short cuts - Robert Altman

Ce soir, jeudi 25 janvier 2007, sur Arte, est diffusé le film Short Cuts de Robert Altman (décédé récemment) d'après des nouvelles de Raymond Carver. Je l'ai vu au moment de sa sortie en 1993 en salle. Les critiques ont été très élogieuses à l'époque et je me suis toujours posé la question de savoir pourquoi. J'avoue avoir trouvé le film interminable (3h). J'avais lu à l'époque, avant de voir le film, des nouvelles de Raymond Carver parues en biblio poche, Les Vitamines du bonheur (12 nouvelles) et Parlez-moi d'amour (17 nouvelles). Les deux recueils se lisent très vite puisque les nouvelles ne dépassent pas 10 pages chacune et encore. Chaque nouvelle est concise et dépeint la vie d'Américains ordinaires. Je conseille à tout le monde de les lire plutôt que de voir le film.

24 janvier 2007

L'armée des ombres - Jean-Pierre Melville

Adapté d'un roman de Joseph Kessel (disponible en édition de poche), L'Armée des ombres sorti en 1969 en France vient de remporter un vif succès aux Etats-Unis où il n'avait jamais été distribué. Il vient même d'obtenir le prix du meilleur film étranger 2006 auprès des critiques New-Yorkais avec une mention de part des critiques de Los Angeles. Après avoir parcouru différents articles en anglais, cette carrière américaine est beaucoup due à la magnifique restauration de la couleur par Pierre Lhomme (chef opérateur du film). Les copies présentées ont retrouvé les nuances de vert et bleu qui permettent de rendre l'atmosphère oppressante qui régnait à l'époque. Le film, en 1969, a été un échec provoqué certainement par le fait que De Gaulle avait quitté le pouvoir et que le sujet n'était plus à l'ordre du jour. Après plusieurs visions grâce à la TV ou au DVD, l'Armée des ombres peut être considéré comme un chef-d'oeuvre représentatif d'une certaine qualité française. Il est à noter que ce film aurait pu représenter la France aux Oscars de cette année au même titre qu'Indigènes. On leur aura préféré Fauteuils d'orchestre de Danièle Thompson qui n'est pas sélectionné, et Indigènes va représenter l'Algérie. Peut-être faudrait-il changer les membres du comité de sélection.

23 janvier 2007

La métamorphose - Franz Kafka

Je ne sais pas si on lit encore de nos jours Franz Kafka (1883-1924). En tout cas, je conseille pour découvrir cet auteur de lire la nouvelle La Métamorphose, l'histoire de Grégoire Samsa, homme ordinaire qui, un matin, se réveille en se rendant compte que quelque chose ne va pas. Seul dans sa chambre, il constate qu'il n'a plus un aspect humain mais qu'il s'est transformé en un gros insecte, genre cafard. Il a une carapace. Ne pouvant plus sortir de cette chambre, il mourra comme un insecte desséché rejeté par toute sa famille qui ne cherche pas à le soulager de ses maux. On peut considérer que c'est une parabole sur la condition humaine dès que l'on n'est pas dans la norme, que l'on n'est pas comme les autres, tant physiquement qu'intellectuellement. Cette Métamorphose est une bonne initiation à l'univers fantastique absurde de Kafka et certainement le livre le plus accessible. Ses autres oeuvres célèbres comme le Château, l'Amérique et le Procès sont inachevées et ont été publiées après la mort de Kafka.

22 janvier 2007

The Touch of Evil - Orson Welles - Voir les films en DVD

Récemment, j'ai commencé de voir des films en DVD que j'ai achetés depuis un certain temps déjà. Il est certain que l'ambiance n'est pas la même que dans une salle de cinéma, mais en ayant le matériel adéquat pour le visionnage (écran LCD et ampli), j'éprouve tout de même une grande joie et quand on les regarde au moins à deux, le plaisir s'accroît. Et j'ai remarqué qu'on ne perçoit pas toujours la même chose entre un film en salle et un DVD dans son salon. Pas plus tard qu'hier soir, j'ai vu The Touch of Evil (La soif du mal) d'Orson Welles. Dans la version que je possède, en forme d'avant-propos, nous sommes prévenus que la version du DVD est celle qui est la plus fidèle à celle que voulait Orson Welles. Quand j'écris "vu", cela veut dire que j'avais vu le film, il y a très longtemps, et des scènes m'ont semblé avoir été ajoutées dans le DVD, en particulier, les scènes avec Marlène Dietrich, brune, très gitane. Le film est une très bonne redécouverte avec sa lumière en noir et blanc, son ambiance moite et la musique d'Henri Mancini. Le support DVD est utile pour faire connaître à un public plus jeune et pourquoi pas plus large, ce genre de film.

21 janvier 2007

Trilogie Millenium - Stieg Larsson

Les deux premiers tomes sont parus et j'attends avec une grande impatience le 3ème qui doit sortir à la fin de l'année. L'auteur, Stieg Larsson, a remis cette trilogie à son éditeur en 2004 et est décédé peu après d'une crise cardiaque. Cette trilogie parue aux Editions Actes Sud est à lire toutes affaires cessantes. Les intrigues des deux premiers tomes sont passionnantes de bout en bout. L'auteur suédois situe ses intrigues en Suède. Les principaux protagonistes sont un journaliste et une jeune femme qui semble être désaxée mais qui dans les deux premiers tomes se révèle être pleine de ressources et une "hacker" hors pair, ce qui lui permet de se sortir de situations inextricables. Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, T1, et La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, T2 (les titres sont singuliers surtout le deuxième) vous laissent un sentiment de frustration car on n'attend qu'une chose, le 3ème tome, qui doit paraître sous le titre La reine dans le palais des courants d'air. (chroniqué le 15/11/2007)

20 janvier 2007

Les Thibault - Roger Martin du Gard

Certaines personnes doivent avoir peur de la longueur du roman Les Thibault de RMdG, et bien ils ont tort. Quand on commence à le lire, on ne lâche plus. L'histoire se déroule de l'été 1914 et se conclut à la fin de 1918. Ce livre, pendant les deux tiers, est d'abord un excellent témoignage sur les prémices de la Grande Guerre, nous avons l'impression d'être les acteurs des événements qui se déroulent, RMdG a un grand talent de raconter une petite histoire dans la grande et quelle écriture! Les personnages du père, et des deux fils Antoine et Jacques aussi antinomiques que peuvent l'être deux frères sont attachants, nous nous sentons proches d'eux. Livre magnifique des années 20-30 que l'on relit très volontiers (ce qui a été mon cas).

19 janvier 2007

Babel - Alejandro Gonzalez Inarritu

Babel, qui vient de gagner le Golden Globe du meilleur film (prix décerné par la presse étrangère à Hollywood) après le prix de la mise en scène 2006 à Cannes, raconte comment un simple coup de carabine, tiré au jugé, peut bouleverser la vie de plusieurs personnes dans trois endroits dans le monde (Maroc, Mexique/USA et Japon). Le film est composé de flash back, on va d'un endroit à l'autre. Ce film forme un puzzle qui semble se résoudre peu à peu. La construction du film est très proche des deux films précédents du même réalisateur (Amours Chiennes et 21 grammes). Le film vire au tragique avec la mort d'un jeune garçon au Maroc et la reconduite à la  frontière mexicaine d'une femme que l'on découvre être une travailleuse clandestine. Le réalisateur volontairement ou non rend un des personnages américains au Maroc peu sympathique malgré ce qui lui arrive. Le personnage incarné par Brad Pitt veut absolument donner de l'argent à l'homme qui a sauvé sa femme. Ce dernier refuse. C'est très symbolique d'une certaine mentalité américaine où on considère que tout s'achète et se paye. La générosité désintéressée lui semble inconnue. Malgré les 2h25, le film passe vite et on ne l'oublie pas.

18 janvier 2007

Les Rois maudits - Claude Barma (1972) - Josée Dayan (2005)

En 1972, j'avais 10 ans et je me rappelle un peu la diffusion de ce que je considère comme de la très grande télévision au temps où, quand nous étions devant le poste, nous n'avions pas l'impression de perdre de notre temps et de nous abêtir, et même qu'on apprenait beaucoup.
Les comédiens, Jean Piat et Louis Seigner en tête, jouaient à la perfection et disaient les dialogues avec une verve et un talent à nul autre pareil. C'était vraiment l'honneur de la télévision française. Ces Rois Maudits ont d'ailleurs été à l'époque diffusés 2 fois en Angleterre à 6 mois d'intervalle. Quelle ne fut pas ma surprise, quand j'ai appris qu'on avait re-tourné cette série avec des comédiens de talent. Ma déception fut grande. Il n'y a rien à sauver ; il n'y a aucune âme, les trois-quarts des dialogues sont inaudibles et Philippe Torreton n'arrive pas à la cheville de Jean Piat (tout au moins dans le rôle de Robert d'Artois). Donc si vous avez un doute, n'hésitez pas une seconde à acheter le DVD de la première et seule version digne de ce nom.

17 janvier 2007

Sophie Scholl, les dernières heures - Marc Rothemund

Pour les personnes intéressées par la période de la Seconde Guerre Mondiale, je recommande vivement Sophie Scholl, les dernières heures qui raconte comment de simples étudiants allemands ont été broyés par la machine nazie. L'histoire est tirée de faits réels, des archives de la Gestapo. A Munich, en 1943, un frère, Hans et une soeur, Sophie, de confession protestante font partie d'un groupe d'étudiants "La Rose Blanche" qui font de la résistance en diffusant des tracts dans des universités. Ils vont être arrêtés pendant une de leurs actions. Au début, on peut croire qu'ils vont être libérés mais tout à coup, tout s'accélère et Sophie Scholl, la soeur, est au centre de l'interrogatoire. Le personnage qui questionne Sophie pose des questions pouvant déranger. En effet, il fait remarquer que tous ces étudiants ont pu faire leurs études grâce au régime nazi et qu'ils en ont bien profité. Elle ne perd pas ses moyens, elle répond toujours et encore avec calme et intelligence aux mêmes questions d'un employé zélé qui la pousse dans ses derniers retranchements. Après qu'elle ait avoué, on assiste à un simulacre totalement terrifiant de procès avec une mention spéciale pour le juge. Elle sera condamnée à mort avec son frère et un autre étudiant, jeune papa. De nos jours, beaucoup de lycées en Allemagne portent le nom de Sophie Scholl. Le générique de fin est émouvant parce que nous pouvons voir des photos d'archives de la vraie Sophie Scholl.

16 janvier 2007

Billet de mauvaise humeur

Parisienne de naissance, j'ai pu noter la diminution alarmante d'année en année du nombre des salles de cinéma, le phénomène est identique pour les librairies. Pour moi, une librairie ou un cinéma qui disparaît, c'est la mort d'une certaine idée de la culture pour tous, de la culture tout court. Prenons le cas, par exemple, des Champs Elysées, "la plus belle avenue du monde", dans ma jeunesse pas si lointaine, il y avait, de mémoire, presque 15 complexes de cinéma, il n'en reste plus que 6 et il paraîtrait que 2 vont encore disparaître d'ici fin 2007. Pour les personnes qui n'ont pas connu, les salles étaient souvent très grandes, les files d'attente immenses surtout le dimanche après-midi, jour de la sortie familiale. On sentait une ferveur. Maintenant, on apprend que les loyers sont trop chers, des boutiques de "fringues" ou des banques prennent la place. Le problème est que les rues ou avenues concernées n'en sortent pas grandies. Les promeneurs ne peuvent plus qu'acheter ou aller ailleurs, on est vraiment dans une société "consumériste".
Pour en revenir au cinéma, rien ne remplacera jamais l'obscurité d'une salle, l'ambiance, les spectateurs qui lèvent la tête pour regarder un écran, et le son stéréo, et l'ouvreur(se) qui vend les eskimos juste avant le film. (A suivre).

15 janvier 2007

Head on - Fatih Akin

On a cru le cinéma allemand moribond surtout depuis la disparition de Reiner Werner Fassbinder. Il semble que l'on se soit trompé. Head on ou Gegen die Wand (titre allemand original) est l'exemple de la qualité du cinéma tout court. C'est un film déjanté comme les personnages mais on reçoit le film comme un uppercut. Un homme et une femme se rencontrent dans le service d'urgence psychiatrique, ils ont voulu tous les deux se suicider. Elle s'appelle Sibel, elle a 18 ans, soumise à une famille turque émigrée et musulmane. Il se nomme Cahit, il a 40 ans, turc lui aussi, et musulman. Pour mener une vie sans entrave, elle lui propose de faire un mariage blanc. Elle sera libre et lui pourra avoir toutes les relations extra-conjugales qu'il veut. Oui mais voilà, Cahit tombe amoureux d'elle et il tue par inadvertance un des amants de Sibel. Il fait quelques mois ou années de prison et quand il sort, il se met à sa recherche. L'action se déplace à Istanbul, car pendant la détention de Cahit, Sibel doit gagner sa vie et beaucoup d'événements dramatiques s'y déroulent (à mon avis, cette partie est moins intéressante que la partie "allemande"). Néanmoins, Cahit et Sibel seront changés pour toujours par leur expérience même s'ils se séparent à la fin.

14 janvier 2007

Just a Kiss - Ken Loach

Quand j'ai vu Just a Kiss de Ken Loach qui est une leçon de tolérance, je suis sortie de la salle assez euphorique. A Glasgow, les deux héros sont jeunes, beaux, musulman (lui), catholique (elle). Lui, Casim, résistera contre sa famille, son mariage arrangé prévu de longue date, les traditions. Elle, Roisin, devra affronter l'église catholique ; en effet, elle enseigne la musique dans une école privée et sa liaison va faire scandale : elle est divorcée et elle vit avec un musulman, cela n'est pas tolérable. Elle devra démissionner et sera acceptée dans une école publique. Casim, quand il tombe amoureux, n'ose pas dire à Roisin qu'il doit bientôt se marier (même contre son gré). Et il ne dit rien à sa famille pakistanaise émigrée depuis 1948. Leur liaison sera connue de manière fortuite. Casim a 2 soeurs : l'aînée très attachée aux traditions fait tout pour que la relation entre Casim et Roisin cesse. En revanche, la plus jeune profite de l'occasion pour annoncer à ses parents qu'elle est admise dans une école de journalisme au grand dam de ces derniers. Quoi qu'il en soit, quand le film se termine, il y a l'espoir que Casim et Roisin puissent vivre heureux. Le film m'a énormément touchée et je l'ai beaucoup mieux aimé que Quand le vent se lève du même réalisateur, Palme d'or 2006 à Cannes.

13 janvier 2007

Blade Runner - Ridley Scott

N'étant pas une immense fan de science fiction, je peux d'autant plus dire que ce film fait partie des films à voir au moins une fois dans sa vie rien que pour le côté visuel qui était à l'époque révolutionnaire en 1983. Il est devenu une référence absolue pour les effets spéciaux et il faut rappeler que c'est adapté de Philip K. Dick qui est un très grand dans la science-fiction. Je me permets de dire que depuis, beaucoup de réalisateurs ont "pompé" sur cet univers visuel, en particulier Luc Besson pour Le 5ème élément (et c'est nettement moins bien). Dans Blade Runner, il n'y pas vraiment de "méchants" mais plutôt des êtres qui voudraient être maîtres de leur destin mais qui ne peuvent pas. Leur mort est programmée. On est touché par la mort de ces "répliquants" qui ne sont pas uniquement des êtres créés pour être les esclaves des humains, mais des êtres capables de sentiments. C'est donc un film à voir, il vient de reparaître depuis peu en DVD et il serait bien qu'un jour on le redonne sur grand écran. Moi qui l'ai vu ainsi, je pense que cela en vaudrait la peine.

12 janvier 2007

La Strada - Federico Fellini / Une Journée particulière - Ettore Scola

La Strada et Une Journée particulière ont en commun qu'ils ont été produits par Carlo Ponti qui vient de disparaître. Les années 50, 60 et 70 ont été les grandes années du cinéma italien. La Strada, c'est par-dessus tout la musique jouée par Gelsomina à la trompette, musique de Nino Rota. Le visage lunaire de Giuletta Masina est inoubliable. Et qu'est-ce que l'on pleure à la fin.
Dans Une Journée Particulière, Sophia Loren et Marcello Mastroianni jouent à contre-emploi comme on dit. Elle, elle est mère de 6 enfants, dans cet appartement à Rome. L'action se déroule le jour où Hitler rend visite à Mussolini. Tout Rome est dans la rue sauf Sophia Loren et Marcello Mastroianni, dont on découvre assez vite qu'il est homosexuel, la rencontre inopinée des deux va donner lieu à l'une plus belles histoires d'amour qu'il m'ait été donnée de voir, même si c'est une des plus brèves (1 journée). Magnifique !

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