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Le blog de Dasola
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29 novembre 2012

Royal Affair - Nikolaj Arcel

Royal Affair est un film historique très agréable à regarder. Il narre une page d'histoire dont je n'avais jamais entendu parler qui se passe au XVIIIème siècle, entre 1766 et 1775. Un Allemand, Johan Friedrich Struensee, devint le médecin personnel du roi Christian VII du Danemark et de Norvège (qui avait un comportement excentrique), et, par la même occasion, l'amant de la jeune reine Caroline Mathilde dont il tomba follement amoureux (et c'était réciproque). "Ce ménage à trois" sous l'influence de Struensee (ce dernier imprégné des écrits des philosophes français du siècle des Lumières comme Voltaire, Rousseau et Diderot) a essayé de changer les choses pour le bien des Danois. Pendant une courte période, 30 ans avant la Révolution française, ils vont mener une politique libérale et humaniste dans un pays où l'Eglise et les nobles possèdaient les terres et avaient droit de vie et de mort sur les serfs. Comme dans beaucoup d'autres pays à cette époque, la liberté d'expression n'existait pas - au contraire de la torture et de la peine de mort. La plus grande partie du film se passe dans le château de Christianborg à Copenhague. Ce film a été l'occasion de voir Mads Mikkelsen, un de mes acteurs "chouchous", dans un rôle qui le change de ses dernières prestations. Il joue un personnage amoureux - mais pas seulement. Cette histoire passionnante dont l'issue est tragique nous permet d'admirer de beaux décors et l'on sent qu'il a été apporté beaucoup de soin aux costumes. Je vous recommande ce film, très bien filmé. Lire les deux billets de ffred et Wilyrah.

26 novembre 2012

Frankenweenie - TIm Burton

J'ai adoré Frankenweenie (1), filmé en noir et blanc, qui rend hommage aux films d'horreur des années 30 et des années 50, ainsi qu'aux acteurs Boris Karloff, Elsa Lanchester (qui interpréta la fiancée de Frankenstein), Bela Lugosi et Vincent Price. C'est l'histoire d'un jeune garçon, Victor Frankenstein, qui perd accidentellement le seul ami qu'il avait: Sparky, son chien. Il arrive à le ramener à la vie dans des circonstances que je vous laisse découvrir, avec un petit quelque chose en plus: l'amour. Visuellement, le film est magnifique. Un grand soin a été porté à l'éclairage dans les rendus du noir et blanc. Sparky et Persephone (autre personnage) forment un couple touchant. Pour les blogueuses qui aiment les chats, celui que l'on voit dans le film, apathique et médium, n'est malheureusement pas très sympathique surtout après sa métamorphose digne de La mouche (The fly), en "chat-garou". Il y a aussi d'autre animaux effrayants, comme une tortue devenue un dragon digne de "Godzilla". C'est bourré de références et de clins d'oeil. La petite ville où se situe l'histoire m'a fait penser à celle d'Edward aux mains d'argent. Je sais que ce film ne fait pas l'unanimité (lire Captain Navarre et Wilyrah par exemple), mais mon ami et moi avons aimé. Je vous le conseille en 2D (c'est comme ça que je l'ai vu pour ma part).

 (1) OUPS, j'avais laissé passer la coquille "Franekenweenie" relevée ci-dessous par le puriste Fabior, désolé [(s) ta d loi du cine, secrétaire de rédaction].

23 novembre 2012

Une place à prendre - J. K. Rowling

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Et bien oui, je me suis laissée prendre dans les mailles du filet "Rowling". N'ayant lu aucun Harry Potter, je n'avais pas une envie particulière de me plonger dans ce gros "pavé". Mais c''est parce que j'ai acheté ce roman, Une Place à Prendre (Editions Grasset), pour la bibliothèque "loisirs" dont je m'occupe (il y avait des demandes), que je l'ai feuilleté puis commencé et que je suis arrivée au bout des 680 pages comme un rien, au bout d'une semaine à peine. Car il faut reconnaitre que Mme Rowling sait captiver ses lecteurs et raconter une histoire avec de nombreux personnages, peu sympathiques à une ou deux exceptions près. J. K. Rowling semble avoir une vision noire et pessimiste de l'humanité (réaliste?). Il faut noter que certains des personnages les plus vulnérables ont une fin tragique.

De nos jours, à Pagford, petite ville du sud-ouest de l'Angleterre, Barry Fairbrother, un jeune notable, meurt d'un anévrisme. Il était né dans la cité ouvrière "Les Champs" (où les logements sociaux sont nombreux), aux abords de Yarvil, ville voisine et rivale de Pagford. Barry (1), qui se battait pour améliorer de la vie des gens en difficulté comme la jeune Krystal Weedon, était un des 16 membres du conseil paroissial de Pagford (très conservatrice). Une bataille électorale s'engage pour le remplacer. Parmi les habitants de Pagford impliqués dans la vie de la commune et les élections prochaines se trouvent Howard Mollison et sa femme Shirley, Miles, leur fils, et sa femme Samantha, Gavin Hugues et sa petite amie, assistante sociale, Kay Bawden (qui a une fille, Gaia), Ruth et Simon Price (ainsi que leurs deux fils), Parminder et Vikram Jawanda et leur trois filles, et enfin Tessa et Colin Wall ainsi que leur fils. Tout ce petit monde s'estime plus ou moins. Des jalousies et des rancoeurs font surface. Les enfants ne valent guère mieux que leurs parents. En revanche, ils sont presque tous d'accord pour estimer que la cité des Champs ne doit être plus dans leur juridiction et que la clinique Bellflower, qui traite les toxicomanes, doit fermer. Je le répète, Mme Rowling écrit un roman noir. On se sent un peu prisonnier dans Pagford (petite ville étriquée où tout se sait). J'ai vraiment apprécié ce roman que je comparerais, excusez du peu, aux romans victoriens comme ceux de Trollope avec tous ces personnages qui évoluent dans une unité de lieu et d'action. A part ça, je trouve que la couverture rouge et jaune n'est pas terrible.

Lire aussi les billets de Noukette, Catherine, Stephie, Manu, Yuko, Lystig, Le papou, Isa, Joelle, Mango, Brize et Sybille.

(1) Le prénom du décédé est bien Barry et non Brian comme je l'avais écrit par erreur (merci à Keisha qui me l'a signalé ci-dessous).

20 novembre 2012

Le capital - Costa Gavras

Voici un film, Le capital de Costa-Gavras, à voir pour constater une fois de plus que le monde des banques d'affaires et de la finance en général joue un jeu en se servant de la bourse. Ces banques n'ont aucun état d'âme à licencier des milliers de membres de leur personnel, et se dévorent les unes les autres à coup d’OPA sauvages et de délits d'initiés. Personne ne se fait de cadeau. C'est un monde cruel et vorace qui vit dans le virtuel (les gens communiquent par écrans interposés). On est proche du néant. Le narrateur du film est Marc Tourneuil (Gad Elmaleh). Homme jeune et ambitieux, il devient président de la banque Phenix, une banque d'affaires internationale qui emploie de par le monde plus de 100 000 personnes. Cette banque est en proie aux rivalités et on croit que Tourneuil sera celui qui "paiera les pots cassés". L'histoire est bien menée même s'il y a quelques séquences de trop (celles avec la mannequin par exemple). Ceci mis à part, les acteurs sont tous parfaits dans leurs rôles. Il faut noter que les personnages féminins (interprétés entre autres par Natacha Régnier et Céline Salette) humanisent cette histoire dominée par le cynisme et le mépris. Retenez l'une des dernières répliques du film: "Continuons de prendre aux pauvres pour donner aux riches", énoncée devant une assistance hilare qui applaudit pendant que nous, spectateurs, riont jaune. Film à voir, à mon avis (je me répète).

17 novembre 2012

1100ème billet

Coup de force: ce [vendredi] soir, je (ta d loi du cine, statisticien chez dasola) viens d'autorité de repousser au 20 novembre 2012 le billet que dasola avait programmé pour aujourd'hui [samedi]. Les billets "centaines", c'est mon dada!

Bon d'accord, onze cents, c'est un chiffre moins symbolique que lors du précédent billet statistique. Mais ça montre que le blog de dasola continue, alors que tant et tant de blogs s'arrêtent. Sans parler de ceux qui, officiellement "en pause" ou tout simplement avec leur plus récent billet qui remonte déjà à quelques mois ou quelques années, ont cessé d'alimenter régulièrement l'intérêt de leurs fidèles lecteurs mais sont toujours consultables, certains blogs ne sont tout simplement plus "en ligne" désormais. Répertoriés pour ceux qui avaient fait au moins 5 commentaires ici dans la colonne de droite, je vais citer, par ordre alphabétique, les disparus du champ des blogs: Adaptator, Aldor, Aleks, Anne, Aurélia, Betty, Big-Cow, Carbro40, Cayoux33, Cuné, El Pibe, Eric, Filo Filo, Freehug, Fritzlangueur, Gérard Rocher, Hathaway, Lune de pluie, M, Nain Dien, Pivoine, Stéphane, Sylvie, XL. Difficile de savoir ce qui "leur" est arrivé, dans la vraie vie ou sur internet. Ont-ils rouvert un autre blog? Sont-ils passés sur Facebouque ou sur Touiteur? Pas d'information...

Depuis le 1000ème billet cité ci-dessus, la plateforme canalblog a connu d'importantes évolution (début octobre 2012, en fait). Entre autres "nouveautés", les "dates" des commentaires ne sont plus visibles sous les billets qu'en "valeur relative" (il y a xxx heures, ... jours, ... mois, ... ans), ce n'est pas très malin et en tout cas pas très informatif (ça tourne même à l'approximation, plus l'ancienneté s'accroît). Mais il ne semble pas y avoir d'alternative de paramétrage (dommage). En outre, il n'est par exemple plus possible, en mode "administrateur", de trier les commentaires par pseudo. Il serait donc sans doute difficile de "reconstituer" des statistiques aussi précises que celles que je tiens sur les 11 471 (au 16/11/2012) commentaires sur les 1099 (jusqu'à hier) billets de ce blog. Malgré canalblog, je peux quand même dire que, pour cette année 2012 (enfin, pour les 21/24èmes déjà écoulés), 1763 commentaires ont été faits par 261 personnes différentes, dont 86 personnes venues pour la première fois en 2012. Au vu des chiffres des années précédentes, je ne suis pas sûr que cette année on atteigne les 2000 commentaires par 300 personnes différentes dont 100 nouveaux venus (chiffres en baisse par rapport à 2011, donc), le nombre de commentaires mois par mois étant à peu près systématiquement en baisse d'une année sur l'autre.

En ce qui concerne mes petits comptages de "top 50" (des billets du blog de dasola ayant eu le plus de commentaires; des blogueurs ayant fait le plus de commentaires sur ce blog...), il est de plus en plus difficile d'y "rentrer" pour les nouveaux billets (il leur faut minimum 26 commentaires) ou nouveaux blogueurs (au moins 55 commentaires sont nécessaires - aucun des disparus ci-dessus n'en faisait partie [mais, avec mon commentaire mensuel en tant que "ta d loi du cine", j'y figure!]). Aifelle semble désormais indétrônable avec les quelque 352 commentaires en un peu plus de 4 ans qu'elle a rédigés sur ce blog. Pour ce qui touche les "journées les plus productives en commentaires", il en faut au moins 16 (commentaires) pour qu'elles soient prises en compte.

Un chiffre original: le blog compte théoriquement 33 abonnés à la "Newsletter". Mais 8 d'entre eux ont demandé à ne pas être informés de la parution de chaque billet - et comme le blog ne publie pas de "vraie" Newsletter, leur abonnement tel qu'il est paramétré ne sert à rien du tout. Il faudra quand même le leur signaler, un de ces jours.

Je voudrais finir en disant un mot "statistique" sur les billets signés "ta d loi du cine" sur ce blog (qui le remarque? Pas tous les commentateurs/trices apparemment. S'en vexer, ou non?): il y en a eu une vingtaine (22 sans celui-ci - plus de 2% donc, désormais, quand même). Mais leur nombre de commentaires ne fait pas spécialement remonter la moyenne (138 au total).

PS: et seuls ceux qui auront lu jusqu'au bout ce billet sauront, en avant-première, que le billet de dasola portera, mardi 20 novembre 2012, sur le film Le capital de Costa Gravas.

14 novembre 2012

Ravel - Jean Echenoz / Viviane Elisabeth Fauville - Julia Deck

Voici deux romans qui ont en commun d'être publiés aux Editions de Minuit et je vous les recommande tous les deux.

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Je continue ma découverte de Jean Echenoz avec Ravel (Les éditions de minuit, 124 pages) [voir mes trois autres billets ici, ici et ], un roman écrit en 2006 sur les dix dernières années de la vie de Maurice Ravel (un musicien que j'apprécie énormément). Le roman débute fin 1927, période où Ravel entama une tournée triomphale aux Etats-Unis. Pendant les dix ans qui suivirent, il connait la consécration avec le Boléro, le Concerto pour piano en sol majeur et le Concerto pour la main gauche. Je salue à nouveau le style précis et concis de l'écrivain, qui s'attarde sur certains détails, comme l'habillement du mucisien (toujours élégant), ou des descriptions comme la décoration et l'ameublement d'un paquebot, ou le nom des oiseaux qui chantent dans le jardin de la villa du musicien à Montfort L'Amaury. Echenoz cite des noms des gens proches de Ravel sans aller plus loin. Les 4 dernières années de la vie de Ravel m'ont paru très tristes (il n'est mort qu'à 62 ans). Gardant son intelligence, lui qui a souffert d'insomnie toute sa vie, il perdit l'usage de la parole et de ses mains. Il ne pouvait plus ni composer ni écrire. Il semble avoir été atteint d'une maladie neurologique aggravée par un traumatisme crânien lors d'un accident. Il a même subi un genre de trépanation. Les dernières lignes du roman donnent une idée du style d'Echenoz: "Il se rendort, il meurt dix jours après, on revêt son corps d'un habit noir, gilet blanc, col dur à coins cassés, noeud papillon blanc, gants clairs, il ne laisse pas de testament, aucune image filmée, pas le moindre enregistrement de sa voix".

 

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Après avoir lu des billets flatteurs sur des blogs, et ce roman étant recommandé par quelques libraires, je me le suis procuré. Pendant les 150 pages de Viviane Elisabeth Fauville (Les éditions de Minuit), un narrateur emploie le "vous" de politesse (2ème personne du pluriel) comme dans La modification de Michel Butor (que je n'ai pas lu). C'est un roman agréable à lire qui se passe à Paris, entre le 12ème et le 18ème arrondissement (et un peu le 19ème et le 5ème). Viviane Elisabeth Fauville (Mme Hermant) est mère pour la première fois à 42 ans d'une petite fille. Celle-ci a douze semaines. Son mari de 43 ans vient de la quitter "...après deux ans d'horreur conjugale...". Dans ce livre aussi, les descriptions sont nombreuses et précises. Le narrateur s'attarde sur les itinéraires en métro que prend Viviane pour aller d'un point à un autre. Victime d'une crise nerveuse "post-partum" (je suppose), Viviane (que le narrateur appelle de temps en temps Elisabeth) croit avoir tué le psychanalyste qui la suivait depuis quelques semaines. Je ne vous dirais pas, bien sûr, ce qu'il en est mais il y a un certain suspense. Je crois que c'est un premier roman, bravo! Voir les billets de Cathulu, Isa, Ys.

11 novembre 2012

Le jour des corneilles - Jean-Christophe Dessaint / Une famille respectable - Massoud Bakhshi / Augustine - Alice Winocour

Chaudement recommandé par Alex, Le jour des corneilles de Jean-Christophe Dessaint est un film d'animation français visuellement très beau qui parle d'amour, d'une histoire en particulier, celle de Courge qui a perdu sa bien-aimée (morte en couches). Vivant comme un ermite dans la forêt, cet homme fort comme un bûcheron élève son fils à la dure. Le fils de Courge vit presque comme un enfant sauvage. Avec trois poils sur le caillou, il découvre néanmoins un jour, avec l'aide des esprits de la forêt, que la vie existe ailleurs. Il va se frotter à la civilisation en la personne de la jeune Manon, la fille d'un docteur, et aussi à des gens hostiles. La période où se passe l'histoire est assez indéfinie. Dans le village pas loin de la forêt, on voit des soldats blessés, et des poteaux électriques font partie du paysage. Les corneilles du titre sont capables de prononcer deux mots et jouent un rôle important vers la fin de l'histoire. Je ne suis pas sûre que le film soit compris par les tout-petits mais je le conseille à tous les autres.

Une famille respectable de Massoud Bakhshi est un film iranien très noir que l'on pourrait sous-titrer "Laisse l'oseille et tire-toi". C'est une histoire de captation d'héritage (une grosse somme est en jeu) au sein d'une famille iranienne plutôt ordinaire. Un professeur d'université (c'est lui qui doit hériter), parti depuis plus de 20 ans à l'étranger (conséquence de la révolution islamique de Khomeyni ) et revenu à Chiraz afin de donner des cours, attend qu'on lui délivre son passeport pour qu'il puisse repartir. Il retrouve sa mère qui reste inconsolable de la mort de son autre fils mort adolescent et martyr de la révolution. Le réalisateur brosse un portrait peu reluisant de cette famille où les femmes portent le foulard et les gants même chez elles. Cela n'empêche pas la jeune génération de vivre avec son temps: le portable et internet. Le neveu du professeur, personnage avide, cache bien son jeu. Ce cinéma ne ressemble pas du tout à celui d'Asghar Farhadi. On ne ressent aucune sympathie pour aucun des personnages.

Augustine d'Alice Winocour commence bien, car j'ai été tout de suite prise par cette histoire qui se déroule pour une grande part à l'hôpital de La Salpétrière à Paris dans le service du docteur Jean-Martin Charcot dans les années 1880. Une jeune femme de 19 ans, employée de maison, souffre de crises nerveuses (elle souffre d'hystérie) qui la laissent paralysée de l'oeil droit (sa paupière ne s'ouvre plus) et plus tard de la main gauche qui se rétracte. Le docteur pratique l'hypnose et elle fait partie des malades auscultées lors de séances presque publiques. J'ai été interloquée que le docteur fasse un diagnostic sans jamais ni regarder ni s'adresser à ses patientes (comme si elles n'étaient pas douées de raison). Il ne considère que le cas clinique. Vincent Lindon dans le rôle du docteur et Soko dans le rôle d'Augustine sont très bien ainsi que Chiara Mastroianni qui joue la femme du docteur (que l'on voit assez peu). J'ai été un peu déçue par la fin. Le docteur n'aurait pas dû agir comme il le fait. Sinon, il faut quand même dire que ce n'est pas du grand cinéma du point de vue de la réalisation. Un film que je conseille pour ce qu'il raconte et pour la prestation de la jeune Soko.

La réalisatrice a dû s'inspirer d'un tableau, semble-t-il assez célèbre, qui montre Charcot et une de ses patientes hystériques. Cette scène ressemble assez à une de celles du film.

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PS : Sinon, n'allez pas voir Paperboy de Lee Daniels, un film épouvantable à tout point de vue (et je n'ai rien d'autre à dire). J'ai souffert pendant la projection.

8 novembre 2012

Nous... La cité - Rachid Ben Bella / Sylvain Erambert / Riadh Lakhéchène / Alexandre Philibert / Joseph Ponthus

Nous... La cité: voici un livre qui, pour un lecteur qui comme c'est mon cas, ne fréquente guère les "cités" ni les "quartiers", vous estomaque un peu: impression - exacte - de vivre dans un autre univers que celui qui y est évoqué. Suite à un article du Canard Enchaîné du 3 octobre 2012 qui en faisait une critique plutôt élogieuse (1), je [ta d loi du cine, "squatter" chez dasola] me l'étais fait acheter dans (tant qu'à faire) une librairie cigalée.

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Entre quatre "djeun's" et un animateur de rue (Joseph - qui l'était à l'époque, qui ne l'est plus aujourd'hui), lui-même blogueur occasionnel (2) et possédant une plume bien affutée, ça a commencé par un article pour Le Canard et fini par ce livre. Son intérêt vient de ce qu'il ne s'agit pas d'une oeuvre linéaire mais composite, d'un tissage de témoignages thématiques rédigés chacun à l'opposé d'une dissertation, dont le "fil de chaîne" comme le contexte sont apportés par le récit de l'animateur. Déjà, rien que trouver des jeunes acceptant de participer à "l'expérience" n'était pas évident (trouver UNE rédactrice n'a pas été possible), pour qu'ils osent débiter devant nous leurs tranches de vie. Sur la forme, il est intéressant de relever l'appropriation progressive de l'écrit, depuis les débuts où l'on était davantage dans un cadre d'interviews collectives, jusqu'aux textes remis peu avant le "bouclage" que chaque jeune rédigeait désormais seul. Chacun a suivi son propre cheminement personnel pour devenir écrivain - mais aussi s'approprier l'écrit dans la vie de tous les jours: accessoirement, comme le souligne Joseph, écrire un courrier de type "lettre de motivation" ou un courrier au juge d'application des peines est parallèlement devenu une formalité facile. Le début de la route a aussi été parsemé de quelques expériences plus ou moins gratifiantes: se rendre à une conférence par les époux Pinçon (sociologues, auteurs notamment du Président des riches et de L'argent sans foi ni loi) au milieu d'un public "militant"; ou découvrir qu'être absorbé par un livre dans le RER peut permettre de se tirer d'un contrôle sans mal... Et le lecteur découvre, lui, des parcours de vie: depuis le gamin qui "provoque" le prof (pour ma part, je trouve personnellement cela affligeant! Pourquoi? Effet d'une "bêtise de groupe"? Qu'y gagner?), ou suit ensuite plutôt les cours de "l'école de la rue", puis (pour les sous ou pour l'adrénaline) tombe (monte, étape par étape) tout naturellement dans ce que les observateurs extérieurs nomment (à juste titre, je dirais) dans la délinquance, et qui semble à ces jeunes des cités un quotidien ordinaire (ou inversement): l'embrouille pour un regard, le vol, le "business" de la drogue ("shit" - il faut lire ce qui est presque un cours de marketing, exposant comment l'emporter face à la concurrence - en bichonnant la clientèle et par la qualité du service [et non par la kalachnikov, rajouterais-je!]). Et puis, la vingtaine bien tassée et après des séjours en prison pour "des conneries", arrive la volonté de "s'en sortir", en trouvant un boulot, une copine, et en mettant le gamin en route... avec les sursis qui courent pour tout un tas d'autres bêtises faites avant, parfois oubliées et qui vous rattrapent au mauvais moment (la justice peut être trop lente parfois). Car ces jeunes "de banlieue" surfent en permanence sur une ligne de crête: pas de filet de sécurité (si ce n'est les animateurs de quartier qui se (dé)vouent à la tâche sur le terrain - terrain qui les use, certainement, en une dizaine d'années, passés à faire en permanence du marquage "à la culotte" pour éviter les bêtises, lors d'une permission de sortie de prison par exemple). Pour les jeunes, le moindre accroc et c'est la dégringolade: retard à un RV judiciaire parce qu'un membre de la famille était malade et qu'il n'y avait personne d'autre pour le garder; ou un souci de santé qui empêche de travailler... souvent, le couperet tombe et c'est la révocation de sursis (affaire récente, mais aussi affaires plus anciennes... - "additionner les peines et les sursis rendrait fou un comptable"), donc la tôle, alors même qu'il y avait (eu) beaucoup d'efforts pour une "réinsertion" en cours dans la société. Même si leurs "codes" ne sont pas forcément les miens, ni leurs rapports à l'enseignement, Rachid, Sylvain, Alex ou Riadh nous ouvrent des fenêtres sur leur humour, leurs déconnades en bande, leurs savoir-vivre et règles à respecter, et leurs savoir-faire aussi. Je vais me permettre de distinguer (artificiellement?) ces compétences en "positives" et "négatives". Positif, le développement du sens de l'observation, le soin apporté à la qualité de l'information et, presque, les techniques d'enquête (journalistiques, je veux dire): savoir qui interroger pour reconstituer des faits; la solidarité (en prison...). Scène savoureuse où l'un des lascars expose dans le cadre d'un emploi potentiel ses expériences en commerce international (gestion de stock, marketing, relations clientèle...): le lecteur fait immanquablement (même si ce n'est pas écrit) le lien avec les [pages précédentes / quelques pages plus tôt] où sont dépeints le "terrain" et la "clientèle". Négatif: voler, maîtriser (pour la pratiquer) la violence et ses techniques, bafouer l'autorité et admirer ceux qui pratiquent le mieux ces défis... Je ne dis pas que ces témoignages se lisent comme un polar (on voit des personnes vivre leur quotidien, davantage que des mystères se résoudre); mais qu'il y aurait dans ce "vécu sociologique" de quoi donner des accents de vérité à bien des polars. J'ai également découvert dans ce livre un vocabulaire que je ne connaissais guère - mais est-ce celui de l'animateur ou de la cité? -: "moisi" employé dans un sens figuré, "avoir le chat noir", "vanner" (ce n'est pas séparer le bon grain de l'ivraie)...

Pour cette approche "sociologique", il ne m'a pas suffi de lire ce livre - tout est bien écrit dans son avant-propos. Mais j'ai eu le réflexe de consulter mon "autorité", en l'occurrence Wikipedia, avant de lire une deuxième fois le bouquin pour en "assimiler" la signification concrète. Et notamment, en filigrane dans le texte, les enjeux du secteur social (et plus particulièrement de la "prévention spécialisée"): restructuration des associations qui gèrent les éducateurs de rues, restrictions budgétaires, voire changement de la philosophie de leurs "missions"... Pendant ma lecture, je repensais à Chiens perdus sans colliers de Gilbert Cesbron (écrit il y a près de 60 ans - donc bien après l'ordonnance du 2 février 1945 sur l'enfance délinquante -, et que j'ai moi-même lu il y a plus de 30 ans): à l'époque, était concernée une autre population (je veux dire, pas forcément de la même "religion" ou avec la même "couleur de peau" - on les qualifierait aujourd'hui de "français de souche"), avec les mêmes problèmes (les mêmes causes produisant les mêmes effets?) - [des gosses de l'Assistance Publique]. La "couleur de peau" a changé (?). Mais pas le mal-être.

En conséquence, pour conclure, je me permets de citer le passage de l'article de Wikipedia sur la prévention spécialisée qui me paraît le plus pertinent pour montrer le travail accompli:
"Le public concerné par la prévention spécialisée:
Il est plus difficile à identifier aujourd'hui qu'il ne l'était dans les années de sa fondation. À l'époque, il s'agissait surtout d'un public d'adolescents perturbateurs, souvent organisés en bandes. Aujourd'hui, les équipes sont en présence d'une dégradation des relations sociales à la fois plus diffuses et de plus grande ampleur qui concernent les enfants, les jeunes et les adultes. Le public de la prévention spécialisée se caractérise par de faibles perspectives d'avenir, ou parfois même par une absence totale, par des difficultés à s'approprier son histoire et ses expériences. Les rapports au temps, à l'espace, à la réalité sont souvent perturbés. Le jeune vit dans l'immédiat, ne peut concevoir un projet à plus ou moins long terme."

(1) J'ai préféré vérifier pour ne pas donner une fausse référence comme cela m'était déjà arrivé. Il s'agit bien d'un article du Canard, signé Jean-Luc Porquet. Et j'ai en prime pu y relever l'explication en note sur la locution "Wesh" qui revient assez souvent dans le livre: "expression passe-partout fréquemment utilisée dans les quartiers populaires".

(2) On trouve des articles de lui, entre autres, sur le site de Article11.

5 novembre 2012

Skyfall - Sam Mendes

J'ai trouvé Skyfall, ce 23ème James Bond, d'excellente tenue. En prenant le contrepied des affirmations de Chris, voici, selon moi, les 15 raisons pour ne pas être déçu par James Bond.

1/ Le film n'est pas très innovant comme film d'action mais je ne demande pas à un James Bond de l'être. 

2/ Craig arbore toujours le même masque crispé assez conforme au James Bond de Ian Fleming, qui est un professionnel qui ne s'attache pas. Ce n'est pas un "rigolo".

3/ Le générique vaut largement celui de Millenium (version Fincher) et même celui de Demain ne meurt jamais (par exemple).

4/ La "James Bond Girl", la française Bérénice Marlohe (qui a un faux air d'Eva Green et Anna Mouglalise réunies) disparaît trop vite à mon goût, mais elle n'est pas une "petite chose" plus tremblante que Jane Seymour dans Vivre et Laisser mourir.

5/ J'ai trouvé le film rythmé avec quelques pauses bienvenues. La séquence qui se passe en Ecosse est digne d'un très bon "gunfight" de western.

6/ Aux deux tiers du film, quand l'Aston Martin grise de James Bond ressort du garage, on entend un "ah" ravi dans la salle. Comme dans Dark Knight (où on nous rappelle les origines de Batman), dans ce film-ci il y a une allusion aux parents de James Bond (et on voit leur tombe). Toutes les séquences qui se passent en Ecosse se déroulent dans l'ancienne demeure familiale gardée par Kincaid (Albert Finney). Le paysage est grandiose dans sa nudité.

7/ L'histoire dans son ensemble est très noire mais ce n'est pas un défaut. On n'oublie jamais que c'est du cinéma.

8/ Pour une fois, j'ai trouvé que ce film était moins envahi par les marques que d'habitude. Il y a un petit moment que je ne vois plus James Bond boire du champagne dans les films. Mais le fait qu'il boive de la bière au goulot ne m'a pas frappée. D'ailleurs il est tellement occupé qu'il a peu de temps pour le faire.

9/ Les décors ne sont pas laids mais sont surprenants comme cette île où il n'y a que des bâtiments en ruine (un paysage d'apocalypse).

10/ La réalisation sans temps mort de Sam Mendes m'a agréablement surprise car je ne m'attendais pas à cela de la part du réalisateur de American Beauty, Away we go et Les noces rebelles.

11/ Les scènes d'actions spectaculaires sont vraiment réussies. On en prend plein les yeux: entre la rame de métro qui défonce tout pour se retrouver dans un tunnel sous Londres, et l'hélicoptère qui atomise un manoir.

12/ Le méchant joué par Javier Bardem n'est pas vraiment sous-exploité. Teint en blond avec une coupe de cheveux improbable, chacune de ses apparitions impressionne. Je vous laisse découvrir son histoire de rats et et ce qui se passe quand il enlève la prothèse qu'il a dans sa bouche.

13/ Daniel Craig est musclé mais cela n'a rien d'exceptionnel.

14/ La vision que donne le film du hacking, de l'informatique et de la technologie en général n'a rien de ridicule. Même s'il manque peut-être le génie de Lisbeth Salander..

15/ Je n'ai jamais trouvé que les films de James Bond étaient très humoristiques.

Toujours est-il que l'on ne voit pas passer les 143 minutes que dure le film. James Bond est capable d'avoir des sentiments quand quelqu'un qu'il estimait disparaît (je ne vous dis pas qui). Pour une fois les gadgets qui servent à James Bond sont réduits (un pistolet et une mini-radio). Les rôles de Q et Miss Moneypenny sont bien renouvelés. Quand commence le générique de fin, on nous annonce bien que c'est le 50ème anniversaire du premier film et que James Bond reviendra... Allez-y. Personnellement, parmi les trois "James Bond" avec Daniel Craig, c'est mon préféré.

Lire aussi les billets de Wilyrah, Trillian, Ffred, Mymp, Kaal et cie, Ariane, Choupynette, Nio.

2 novembre 2012

Pourquoi être heureux quand on peut être normal? - Jeanette Winterson

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Après avoir lu un billet élogieux chez Aifelle, je me suis décidée à lire Pourquoi être heureux quand on peut être normal? de Jeanette Winterson (Editions de l'Olivier, 267 pages). Ceci n'est pas un roman mais le récit par l'écrivain de sa vie d'enfant adoptée au berceau (le mauvais berceau comme dit sa mère adoptive, Mrs Winterson, si peu charitable). Dans le nord de l'Angleterre, Jeanette va grandir entre cette femme (que Jeanette n'appelle jamais maman ou ma mère mais toujours "Mrs Winterson"), lectrice de la Bible et obsédée par l'Apocalypse, qui ne s'aime pas et n'aime pas non plus les autres, et son mari, Mr Winterson, personnage falot sans volonté propre. C'est l'histoire d'une petite fille qui s'épanouit grâce à la littérature: elle adore lire et écrire depuis toute petite. Elle se rend compte aussi qu'elle préfère les filles aux garçons, au grand désarroi de Mrs Winterson. C'est cette dernière qui prononce la phrase interrogative qui forme le titre de l'ouvrage. Jeanette Winterson ne se laisse jamais abattre. Ce n'est pas une histoire triste. Elle mène un combat qui va la faire devenir ce qu'elle est. Elle va faire des recherches pour retrouver sa vraie mère. Je vous laisse découvrir ce qu'il en est. Sauf erreur typographique, le point final est manquant à la fin du livre. Peut-être un peu moins enthousiaste qu'Aifelle (je n'ai pas été passionnée tout du long), je vous le conseille néanmoins, et ne manquerai pas de lire Les oranges ne sont pas les seuls fruits que l'auteur mentionne souvent.

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