Lucky Luke - James Huth
[Attention, ceci n'est pas un billet de Dasola, mais bien le 2ème signé par "Ta d loi du cine" (le précédent est ici).]
Dasola ayant catégoriquement refusé de m'accompagner (la bande-annonce lui avait suffi, ai-je cru comprendre), j'ai été au bout de mon souhait d'aller voir l'oeuvre en question, quelque temps après sa sortie (qui a eu lieu le 21 octobre 2009). Du coup, je me fends d'une critique pour raconter l'aventure. Premier challenge: réussir à trouver un cinéma qui passait encore ce film: ils sont deux, sur Paris, en cette 6ème semaine depuis sa sortie. Effectivement, j'avais laissé passer le gros des spectateurs (QUI est gros?); c'est pas une blague, j'ai eu droit à la salle pour moi tout seul: j'étais LE spectateur du jeudi soir.
Côté parodie, ce n'est pas du léger. J'ai plus souvent fait la grimace que souri. Le plus réussi, ce sont les bottes, tout à fait dans l'esprit de la BD. Et je retiendrai le "Ouaip!" de Dujardin. Mais, dans les scénarios de Goscinny (tu parles d'un hommage!), ça allait de pair avec l'allumage d'une cigarette. Ici, on a droit à du brin d'herbe fumeux qui a tout du pétard mouillé. Le seul gag qui m'a fait rire était plutôt gore. Hé non mesdames, il ne faut pas ôter les bottes d'un cow-boy, surtout dans une baignoire (gare au gremlin des familles). Le film semble hésiter au croisement de différents univers: celui du cartoon à la sauce franco-belge, et celui du post-western spaghetti-paëlla. Au final, ça donne du Guignol. Ce n'était certes pas facile de trouver la bonne distance parmi cinq ou six influences. D'où peut-être l'impression d'une succession de tableaux, de morceaux de bravoure. Un peu comme à la guerre: pendant 95% du temps, on ne fait qu'attendre qu'il se passe enfin quelque chose (avec des méchants anonymes un peu statiques en figurants qui font nombre, le genre qui a vocation à se faire massacrer par paquet de six - en principe?); puis tout se passe effectivement trop vite pour qu'on puisse voir et comprendre (à part l'unique ralenti du film). Et c'est pas mal elliptique. N'ayant pas lu les deux tomes de la série "dérivée" Kid Lucky (désolé!), j'ignore si des éléments y ont été repris, ou non, pour l'enfance de LL. Pour dire quelques mots des personnages: Billy the Kid m'a fait penser à Sylvestre (à cause du zeveu sur la langue?). Je ne sais pas si Dujardin a le menton assez pointu par rapport au LL "classique"? Il semble s'être calqué sur - ou cantonné à (j'ai pas dit Cantona!) - celui des (disons) 12 premiers albums parus chez Dupuis? Soyons juste, il y a tout de même des réminiscences dans ce film. "Pat Poker" a une tête de O'Sullivan dans Phil Defer, et le coup de la fausse sortie provient peut-être de cet album. On aurait peut-être au moins pu avoir droit à la mention du seul "sept-coup" de l'Ouest, modèle spécial créé par un vieil armurier: même pas! OSS Luke nous refait le coup du chargeur inépuisable déjà vu dans Rio ne répond plus (à moins que ce soit dans Le Caire nid d'espion?). Il pourrait nous dire "il faut quand même que je pense à recharger, un de ces jours": pas non plus. Pour finir, je me demande un peu s'il n'y a pas eu une erreur sur le bon format: peut-être aurait-il fallu en faire une série TV en épisodes de 2 ou 3 minutes? [C'est bon, je sors]. Et, c'est pas pour spoiler, mais restez donc jusqu'au bout du générique: vous pourrez apprendre (si, si!) que Ran-Tan-Plan n'apparaît pas dans ce film! Bien, pour pouvoir comparer les sorts faits à Goscinny, il me reste à voir les 4 Astérix, et Le Petit Nicolas (ou Iznogoud, avec Billy the Kid), dont je n'ai encore vu aucun. A ma connaissance, personne ne s'est attaqué à Oumpapah. Qu'attend Dany Boon? Mais, après tout, peut-être reverrai-je avec plaisir ce Lucky Luke 2009, d'ici une quinzaine d'années...