Ocean's 8 - Gary Ross / Bécassine - Bruno Podalydès
Ocean's 8 de Gary Ross n'est certes pas le film de l'année, mais je ne me suis pas ennuyée lors de sa projection. J'ai lu que le scénario est paresseux, pas vraiment original et bourré d'invraisemblances, que la fin est prévisible, que les actrices principales ne sont pas à leur avantage, que certaines scènes sont peu ragoûtantes (celle où l'un des personnages vomit dans les toilettes): et, oui, je suis plutôt d'accord avec ces remarques. Mais comme je suis assez fan de Sandra Bullock, Cate Blanchett, Helena Bonham-Carter, je n'ai pas boudé mon plaisir. L'une des premières séquences, qui montre comment Sandra Bullock, tout juste sortie de prison après avoir purgé une peine de cinq ans pour vol, "achète" des produits de beauté et autres "babioles" dans des magasins de luxe new-yorkais sans débourser un dollar, m'a paru jubilatoire. Elle le fait avec un certain culot et beaucoup de classe. A voir un samedi soir ou quand il passera un dimanche soir à la télé.
C'est en visionnant la bande-annonce de Bécassine! de Bruno Podalydès (dont je n'ai pourtant pas trop apprécié les productions précédentes) que j'ai eu envie de voir ce long-métrage, qui est une libre adaptation des aventures de Bécassine, écrites par Jacqueline Rivière, Emile-Joseph-Porphyre Pinchon et Caumery et parues dans La Semaine de Suzette pour la première fois en février 1905. Bruno Podalydès en fait un personnage plein de poésie et de tendresse. C'est d'abord une petite fille ayant perdu une de ses dents de lait cachée sous son oreiller qui attend un cadeau de la petite souris. Bécassine (Emeline Bayart, étonnante), devenue une jeune femme simple (mais pas simplette), rêve de partir à Paris. Elle est soutenue dans son projet par son oncle Corentin (Michel Vuillermoz): c'est lui qui trouve au fond d'une armoire, la tenue verte et la coiffe qui rendront célèbre Bécassine. Peu après son départ, elle est engagée par la marquise de Grand Air (Karine Viard, très bien en marquise), qui vit dans un château avec quelques domestique et son homme d'affaires, Adelbert Proey-Minans), qui souhaiterait l'épouser. Bécassine devient la nounou de Loulotte, une petite fille que la marquise vient d'adopter par un concours de circonstances que l'on ne nous dévoile pas. Les années passent, Loulotte grandit et Bécassine se révèle une jeune femme pleine d'idées, qui voit le bon côté des choses malgré les revers de fortune de la marquise. Le rythme du film est parfois un peu lent, on se demande où Bruno Podalydès, qui joue un des rôles principaux, veut nous emmener. Certaines scènes sont féériques comme celle des ballons lumineux dans la nuit étoilée. Ne vous attendez pas à vous esclaffer, mais vous passerez un moment sympathique en compagnie de Bécassine. Un film idéal pour petits et grands.
Pour un autre avis (très négatif) sur ces deux films, lire le billet de Pascale.