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Le blog de Dasola
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28 juillet 2022

Les premiers hommes dans la lune - H. G. Wells

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Et voilà que nous arrivons au bout des six titres d'H. G. Wells (en cinq volumes) que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) possédais déjà dans ma bibliothèque depuis les années 1980, et que j'ai scrupuleusement relus à l'occasion de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Les premiers hommes dans la lune, publié en 1901 en anglais et traduit en français la même année, constitue probablement l'un des premiers "planete opera", ce qui rend le livre éligible au 13e Summer Star Wars proposé par le RSF Blog et aussi, bien sûr, au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque), tout autant qu'au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine).  

P1150424Les premiers hommes dans la lune, Le Livre de Poche N°1430, 254 p. (DL 1965 pour mon édition - avant Apollo 11!). 

Qui sont donc ces "premiers hommes"? Le narrateur, Bedford, avoue être un affairiste, mais ne peut qu'attirer notre sympathie, puisque le plus sûr moyen de gagner de l'argent qu'il imagine d'abord consiste à ... rédiger une pièce de théâtre. Dès le premier jour de rédaction, sa concentration est perturbée par un promeneur trop bruyant. Le quatorzième jour, il n'y tient plus et l'interpelle... Et voici notre binôme de choc (savant + homme pratique) constitué. Le promeneur distrait cherche à mettre au point une substance révolutionnaire, qui serait "opaque à la gravitation". Il n'a jamais vraiment réfléchi à en tirer un éventuel profit. C'est ce qui attire par contre notre compère. Je vous passe les travaux pratiques nécessaires: p.60, après une traversée de l'espace de quelques jours dans une sphère revêtue de "cavorite", ils assistent à un lever de soleil sur la lune. Il faut laisser prise au merveilleux pour savourer ce livre. Un peu comme quand on admet, chez Jules Verne, que les "colons" de l'Ile mystérieuse arrivent à disposer, dans leur île volcanique, de quantité de ressources naturelles (minerais, flore, faune) répondant à leurs besoins et qu'il n'y a plus qu'à transformer "artisanalement". Ici sur la lune, donc, la planète se réveille, l'atmosphère se dégèle, la végétation pousse à toute allure...  Après des jours et des jours d'enfermement, nos premiers hommes à fouler le sol lunaire sautent gaiement, le souffle un peu court... Malheureusement, leurs gambades (sous 1/6 de la gravité terrestre) leur font perdre de vue leur sphère: ils se sont écartés... et ils découvrent qu'il n'y a pas que de la flore. Affamés, ils ont le tort de goûter des champignons inconnus... et se réveillent prisonniers dans les entrailles de cette lune creuse. Alors qu'ils ont réussi à regagner la surface, ils se séparent pour retrouver leur chaloupe de sauvetage terrestre. Au lieu de rendez-vous prévu, Bedford ne trouve qu'un message de Cavor laissant deviner qu'il a été capturé de nouveau (ou pire), et se résoud à sauver sa propre existence en quittant notre satellite avant que toute vie l'abandonne à cause de la nuit lunaire. Il ramène tout de même de leur expédition un bon poids d'or à son retour sur terre. A peine a-t-il eu le temps de le débarquer que la sphère disparaît à jamais (avec un garnement touche-à-tout à son bord...). Après cela, notre Bedford n'a plus guère comme ressource que de publier le récit de son aventure, sous le nom, tiens, d'H. G. Wells. Et fin de l'histoire... ah non, puisque du coup un "radioamateur" avant la lettre l'informe avoir reçu des messages en provenance de la lune: Cavor y est toujours vivant.
Mais je m'arrêterai là.  

J'ai trouvé plusieurs blogs qui ont écrit sur ce livre: Oncle Paul (dernier billet en avril 2021), un vieux billet de Lina Carment. L'article d'Erwelyn évoque aussi le film qui a été tiré du livre en 1919 (Wells ayant été sollicité pour participer au scénario). Du coup, je peux aussi citer pour ce qui concerne le film Bob Morane (blog Glandeur nature) ou encore le blog de Kalev (dernier billet en janvier 2021). 

Enfin, je signalerai que la cavorite a été par la suite réutilisée par au moins un "continuateur" de Wells: Laurent Genefort a écrit Les temps ultramodernes, et un court texte de lui intitulé Abrégé de cavorologie a paru en même temps, à titre promotionnel. Je ne les ai pas lus... encore.

27 juillet 2022

Voyage découverte en Sicile - 5 (et fin)

Comme toutes bonnes choses ont une fin, voici mon dernier billet sur la Sicile, plus exactement sur Palerme qui est une ville attachante. Je n'ai pas pu visiter les Catacombes des Capucins (celles que l'on voit dans Cadavres Exquis de Francesco Rosi), un lieu où sont rassemblées plus de 3000 momies dont beaucoup de moines. La plupart des corps embaumés l'ont été au XIXème siècle. Le lieu n'est pas actuellement ouvert à la visite à cause du Covid.

Mais j'ai visité quelques bâtiments religieux dont l'entrée de certains est payante: L'église de San Cataldo, siège des chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem, une église arabo-normande du XIIème siècle reconnaissable avec ses trois coupoles rouges.

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FEA0E0A5-A777-4636-A486-21169031B284 Les trois coupoles vues de l'intérieur

BCC1F31F-ACB6-4B79-8E48-891D51D42B35 L'intérieur très sobre. L'église est relativement petite

97C9A360-CB67-4D0C-82E1-391DBB588A41 Intérieur de l'église

Puis, on a visité l'église de la Martorana qui est tout à côté. Elle date aussi du XIIème siècle. 

6802F1D7-B58F-46C8-9DE9-E96F8DDDB120 Le campanile roman

48E4C902-7157-4FA9-800B-EA4650B14E33 Le portail est baroque

3D66525E-8E75-4178-9E4D-769821076BA3 L'intérieur est recouvert de mosaïques, de fresques et de stucs baroques.

69050854-8C2E-4FAA-898A-7274EC252588 Une mosaïque représentant le Christ couronnant le roi normand de Sicile Roger II.

La troisième église est celle de Santa Caterina. Elle date du XVIème siècle. Elle jouxte un ancien couvent dominicain.

E5F4012F-B8C2-4069-B419-09E55294D959 Marbre et bas-relief représentant l'histoire de Jonas...

BFCB777D-D9EC-4397-A030-14388A2070F4  ... et le sacrifice d'Isaac

 

356EE8D5-30C5-4E25-B9F8-438C81A54430 La nef

J'ai terminé avec l'église San Domenico qui n'a rien de remarquable si ce n'est que c'est là qu'a été inhumé le juge Giovanni Falcone, un Sicilien né à Palerme, assassiné il y a 30 ans, en 1992. Un attentat commandité par la Mafia. L'épouse du juge et quatre ou cinq autres personnes furent aussi tuées. A l'occasion de ce triste anniversaire, une cinquantaine de chiens, oeuvres de Velasco Vitali étaient disséminés dans l'église. 

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A propos de la Mafia qui semble se faire plus discrète même si elle est toujours présente, on peut voir une sculpture, un monument en métal rouillé rendant hommage aux victimes de la Mafia.

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Pour terminer, voici le théâtre Massimo Vincenzo Bellini, le plus grand d'Italie qui fut contruit à la fin du XIXème siècle.

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Et voilà, j'espère que le voyage vous aura plu. Je vous souhaite d'aller un jour en Sicile, et arrêtez-vous à Palerme au moins 2 ou 3 jours. Il y a tant de choses à voir et c'est agréable d'y flâner. 

25 juillet 2022

Le pays des aveugles - H. G. Wells

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Notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline) touche à sa fin, et il me reste pour ma part trois livres à chroniquer. Dépêchons! Ce livre Le pays des aveugles (Folio N°1561, 182 pages), je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) me le suis procuré il y a déjà un mois (le 25 juin 2022), mais je l'ai ouvert et lu le week-end dernier. C'est alors seulement que j'ai constaté de visu qu'il s'agissait, en fait, non pas d'un roman, mais bien d'un recueil de nouvelles, dont celle qui lui donne son nom compte moins d'une quarantaine de pages. Il a en tout cas sa place dans le Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine), et sans doute dans le "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque): les nouvelles que contient ce recueil sont suffisamment variées pour que l'une ou l'autre se rattache à ce thème, même si on est aussi dans le registre du conte, du merveilleux, de l'humour ou du fantastique.

P1150423Je vais donc lister ces nouvelles pour parler de chacune.

* Le pays des aveugles (pp.7-45). La nouvelle (publiée en 1904) se déroule dans les Andes, et le héros en est un guide montagnard (éduqué: il sait lire). Au cours d'une expédition où il accompagnait des Anglais venus faire de l'alpinisme, il tombe dans une vallée légendaire et coupée du monde extérieur depuis des siècles (quinze générations). Atteinte de cécité, la population locale s'est organisée au point de se croire seule au monde et d'imaginer une culture où ne pas "bénéficier" de la vue constitue la norme. Notre guide, Nunez, se raccroche d'abord à l'adage "au pays des aveugles les borgnes sont rois". Cependant, le coup d'Etat auquel il rêve s'avère plus difficile que prévu! Il envisage malgré tout de faire souche dans la vallée, séduit par une jeune fille avenante (aux orbites moins creuses que les autres), mais le sacrifice demandé excède ses forces... La fin du conte est ouverte.

Il semble exister une adaptation théâtrale de cette nouvelle?

Cette description d'une communauté vivant en autarcie et dont, en principe, on ne peut s'échapper m'a fait penser à deux oeuvres de Kipling: L'homme qui voulut être roi [du Kafiristan], bien sûr; mais aussi une autre nouvelle du même recueil, L'étrange chevauchée de Morrowbie Jukes. J'évoquerais également la communauté des Mormons dans l'Utah dans la seconde moitié du XIXe siècle telle que décrite par Conan Doyle dans Une étude en rouge (pure littérature, bien sûr). Enfin, le roman Inoa de Joseph Peyré décrit une cité perdue dans les Andes, protégée par les tribus indiennes locales...

* La porte dans le mur (pp.46-70), et
* Un rêve d'Armaggedon (pp.71-109): 65 pages "stérilisées" (scrogneugneux!), car j'ai déjà commenté les deux nouvelles concernées ("Folio à 2 euros"...) le 26 juin 2022...

* La vérité concernant Peycraft (pp.110-126, nouvelle datant de 1903): ici, le narrateur se revendique d'une arrière-grand-mère hindoue, qui lui a légué diverses recettes et formules. Suite à l'insistance d'un gros raseur, il lui communique un moyen de "perdre du poids". Mais le résultat obtenu n'st pas celui imaginé. Cette nouvelle-là donne davantage dans l'humour et le "merveilleux" que dans la science-fiction (les ingrédients de la recette évoquent furieusement un "brouet de sorcière").

Si je raisonne encore en terme de "littérature comparée", ce conte m'a fait penser au recueil titré Azazel d'Isaac Asimov, où toutes les nouvelles tournent autour de formulations de voeux exaucés trop "au pied de la lettre"... J'avais lu ce recueil il y a quelques mois, histoire de bien vérifier que strictement rien ne concernait la planète Mars dedans.

* L'oeuf de cristal (pp.127-152): une sorte d'antiquaire fait tout ce qu'il peut, en résistant aux pressions de sa famille, pour ne pas vendre un "oeuf de cristal" dans lequel il distingue des images (avec bien plus de facilités que d'autres personnes). Cet oeuf semble être mystérieusement "connecté" à la planète Mars. Erwelyn et Sibylline avaient déjà attisé ma curiosité à propos de cette nouvelle rédigée en 1897, dont je ne vous révèlerai pas la fin.

Cet oeuf peut faire songer aux "palantiri" de J.R.R. Tolkien dans Le seigneur des anneaux. Par ailleurs, dans Les trois yeux, Maurice Leblanc imagine qu'un savant a découvert une substance permettant aux Vénusiens d'envoyer aux Terriens des projections cinématographiques sur un écran ad hoc.

* L'étoile (pp.153-169, nouvelle de 1897). Il se passe des choses du côté de Neptune, selon les astronomes. Dans le ciel apparaît un nouvel astre. Il grandit à une telle allure qu'il devient évident qu'il va impacter notre planète. Wells fait état des cataclysmes (éruptions volcaniques, raz-de-marée, fonte des glaciers...) qui frappent notre malheureuse planète ici ou là avec beaucoup de détachement et sans du tout insister. J'ai bien apprécié le "clin d'oeil" final aux astronomes qui, dans leurs lunettes, n'ont pu en percevoir qu'une infime partie. Sibylline en a parlé, Erwelyn aussi (plus anciennement), ainsi que Bidib.

On songe, bien entend, à l'album L'étoile mystérieuse des aventures de Tintin par Hergé.

* La pomme (pp.170-182): encore un conte, publié en 1896. Au départ plutôt dramatique (massacres de populations en Turquie...), la nouvelle devient assez sarcastique sur la fin. Cette pomme serait celle de la connaissance, en provenance indirecte du jardin d'Eden. Mais aucun de ses propriétaires successifs n'ose y mordre... Et le jeune enseignant à qui elle est échue craint tellement le ridicule qu'il finit par la jeter! Je n'ai pas trouvé de blog qui l'ait commentée.

24 juillet 2022

Lëd - Caryl Ferey

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Je viens de terminer Lëd (Edition Pocket, 541 pages), un bon thriller de Caryl Férey, un écrivain français dont je n'avais encore rien lu. Lëd (qui signifie Glace en russe) est un roman haletant qui se passe de nos jours à Norilsk en Sibérie. Norilsk est située au nord du cercle polaire arctique. Elle est considérée comme la ville de plus de 100 000 habitants la plus septentrionale du monde (source wikipedia). C'est aussi une ville très polluée à cause de l'extraction du nickel, du cuivre, du cobalt et du charbon. Le complexe sidérurgique et minier de Norilsk est le premier au monde. Quand le roman commence, il fait -64° dehors, on est en plein hiver polaire. Dans ces conditions extrêmes, on fait la connaissance de Gleb Berenski qui est mineur dans un mine de nickel et photographe à ses heures. Il vit une relation amoureuse avec un autre mineur appelé Nikita, qui est son voisin de palier Ils se cachent car l'homosexualité n'est pas vue d'un bon oeil en Russie. Gleb et Nikita ainsi que d'autres personnages du roman comme Dasha, Lena et son mari Sacha vivent dans des barres d'immeubles. Le blizzard souffle et le toit entier d'une de ces barres est sur le point de s'effondrer. Gleb est témoin de cette catastrophe et il découvre parmi les décombres le corps décapité et démembré d'un Nenets (un autochtone) éleveur de rennes. La police se rend compte que le Nenets était mort avant l'effondrement du toit. Il a été assassiné. Boris Ivanov, un policier originaire d'Irkoutsk, est chargé de l'enquête qui va se révéler difficile. Il va se trouver impliquer de manière très personnelle dans l'enquête pendant laquelle d'autres meurtres sont commis. Je ne dirai rien de plus sur cette histoire bien menée qui parle de corruption à haut niveau. On sent que Caryl Férey a bien étudié son sujet, il évoque Poutine et sa politique. Un livre qui se lit bien et que je recommande tout comme Eva.

21 juillet 2022

La machine à explorer l'espace - Christopher Priest / L'amour et M. Lewisham - H. G. Wells

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Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui, pour l'un de mes deux ou trois derniers billets dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline), deux livres parlant de deux jeunes couples anglais. Mais les deux oeuvres sont assez différentes! 

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Folio SF N°69, 443 pages / Folio N°1050, 347 pages

Le second livre de ce billet, L'amour et M. Lewisham, a bien été rédigé par H. G. Wells. Le premier, lui, reconstitue un "chaînon manquant" entre deux des ouvrages d'H. G. Wells. La machine à explorer l'espace a été rédigé en 1976 par Christopher Priest. Seul ce livre-là peut s'inscrire dans le cadre du 13e Summer Star Wars proposé par le RSF Blog et au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque). Les deux livres pourront par contre participer au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine)

P1150420La machine à explorer l'espace de Christopher Priest, auteur de SF, publié et traduit en français en 1976, reconstitue ce qu'on pourrait nommer un "chaînon manquant" entre La machine à explorer le temps et La guerre des mondes. L'auteur s'est efforcé de restituer l'ambiance et les mentalités du tout début du XXème siècle, époque où sont censées se dérouler les aventures de ses héros. Comment dire? On sent que, si l'auteur a une connaissance théorique des convenances et des conventions de l'époque (interdisant par exemple à un jeune homme de se trouver dans la chambre d'une jeune fille seul avec elle), il ne les "respecte" pas et même s'en moque gentiment. Jamais Maupassant n'aurait écrit ainsi. Bref. Le jeune Edward, voyageur de commerce, imagine (à tort) que le "contact" de celle qu'il prend pour une collègue pourra avancer ses affaires, et ce quiproquo l'amène à... passer la nuit dans la chambre de celle-ci (en tout bien tout honneur!). Leur hôtesse le fiche à la porte dès le lendemain. Par chance, il avait dû avoir le temps de donner son adresse personnelle, à laquelle la demoiselle lui envoie une invitation fort professionnelle. Elle travaille chez un inventeur... et bénéficie de toute sa confiance. Les véhicules à moteur que le savant a inventés ne l'intéressent déjà plus, il est passé à un autre projet. Et que pensez-vous qu'il va arriver? La demoiselle ne peut s'empêcher de "frimer"... (c'est mon interprétation masculine, en tout cas!). Et au lieu de ramener son invité à la gare dans le "véhicule à tout faire", les voici partis... à travers non seulement le temps, mais aussi l'espace: sur Mars. Ils vont y séjourner quelques temps, le temps de découvrir que les humanoïdes locaux travaillent, pour la plupart, comme des esclaves, si ce n'est pire, et d'être pris dans les remous de ce qui semble être une guerre entre cités martiennes (c'est un peu plus compliqué que cela). Toujours est-il qu'ils sont séparés. Quand Edward rejoint enfin Amelia (avais-je dit qu'elle se prénommait Amelia?), celle-ci est devenue l'égérie d'un mouvement visant à la libération des esclaves. Et c'est sous l'amicale pression des esclaves que la messie révolutionnaire et son nain osent enfin "passer à l'acte". Mais attention! L'invasion de la terre par des Martiens vampires se prépare: il est temps pour nos héros de regagner leurs pénates. Les révolutionnaires ayant infiltré la flotte d'invasion, les voici passagers clandestins, puis de retour sur terre, où la guerre va faire rage. Par chance, ils rencontrent un certain M. Wells, qui connaît très bien l'employeur (l'inventeur) d'Amelia. Il suffit donc de réunir leurs talents à tous trois pour contribuer à gagner la guerre (il est vrai aussi que boire le sang anglais ne réussit pas aux Martiens...).

Pour savoir "ce qui s'est passé ensuite", je suppose qu'il faudrait que je lise encore d'autres "continuations"... Je crains de ne pas avoir le temps de le faire avant la fin du "Mois Wells", mais je le ferai peut-être en 2023, dans le cadre d'un nouveau "Challenge de la planète Mars".

En lisant ce livre, je me suis dit qu'il faudrait vraiment que je reprenne l'écriture de nouvelles: après tout, en matière de "pastiches", j'arriverais peut-être à en rédiger, aussi, de pas trop mal?

En tout cas, j''ai identifié plusieurs blogs qui avaient déjà chroniqué ce livre. Liste non exhaustive: Le chien critique. Mr K, du blog Cafards at home. Spooky, du blog Ansible. Jean-Yves, du blog Mondes de poche. Enfin, AcrO, de Livrement, n'a pas aimé ce Priest-là (qu'il a dû lire en diagonale?). 

Passons maintenant à L'amour et M. Lewisham rédigé par H. G. Wells.

P1150421Ce livre a été publié en anglais en 1900 et traduit en français dès 1903. Wells, né en 1866, avait donc la trentaine bien avancée lorsqu'il a rédigé cette fiction sur les débuts dans la vie d'un jeune couple dont les deux protagonistes sont à peine âgés d'une vingtaine d'années. La première page pose que la situation présentée remonte à "il y a dix ans". Mr (Mister, en VO) Lewisham était alors âgé de 18 ans, et déjà jeune étudiant prometteur et qui s'était fixé tout un plan d'étude devant le mener à une carrière dans les sciences, grâce à un travail acharné (il est en même temps employé dans un établissement secondaire). Par malheur surgit une donzelle... mais il ne se passe rien. Deux ans plus tard, l'étudiant (devenu boursier) continue à étudier, croise le chemin du socialisme, mais n'en devient pas moins prétentieux pour autant (il s'imagine déjà leader éclairant la classe ouvrière sur le chemin de la lutte...). Mais quand il recroise par hasard la jeune fille qui lui avait tapé dans l'oeil, ça ne traîne pas: on séduit, on enlève, on épouse! Par contre, la réalité de l'époque est impitoyable: les dépenses d'un ménage de deux personnes excèdent celles qu'une bourse prévue pour soutenir les dépenses d'une personne suffit à peine à couvrir, c'est mathématique. Le jeune héros ne manque pas d'illusions sur sa propre valeur (intellectuelle, mais aussi "sur le marché"). Lorsqu'il cherche à augmenter ses revenus, il prend conscience bien tardivement du fait que son cas (jeune étudiant qui pense que grâce à ses diplômes et certificats les établissements d'enseignement, supérieur ou même secondaire, en pleine année scolaire, n'attendent que lui...) est extrèmement commun... et qu'il n'est pas "seul sur le marché". Ces soucis budgétaires ne sont pas sans répercussion sur la paix du ménage, d'autant plus que M. Lewisham doit aussi compter avec sa belle-famille. Et il lui manque sans doute un peu de dialectique et de cynisme pour répondre autre chose que "c'est pas bien!" à l'escroc jovial (beau-papa...) qui lui expose sa conception de la vie. Illusions perdues... J'ose espérer que, en bon écrivain, Wells n'a pas repris trop de faits autobiographiques, mais a su transposer et transmuter ce que lui-même, étudiant pauvre, avait pu vivre.

Ce récit m'ayant quelque peu fait penser au Petit Chose (d'Alphonse Daudet), lu naguère, j'y ai, du coup, jeté de nouveau un oeil. Le parallèle est moins pertinent que je ne croyais. "Le petit chose" se prend pour un poète, et fait par faiblesse de caractère le malheur de sa famille et de ceux qui l'entourent. Tandis que M. Lewisham se confronte, simplement, à la réalité sociale de son époque. Alors certes, il aurait pu laisser l'amour de côté tant que sa position n'était pas assurée. mais dans ce cas, il n'y aurait pas eu de livre!

Je n'ai pas réussi à trouver de blogs ayant parlé de L'amour et M. Lewisham. Mais j'ai en tout cas trouvé ce livre très "vrai", et bien plus facile à lire que Au temps de la comète que je n'ai pas encore terminé (peut-être parce que les caractères en sont plus petits?). 

20 juillet 2022

Les nuits de Mashhad - Ali Abbasi

Le même jour où j'ai vu La nuit du 12, j'ai enchaîné avec Les nuits de Mashhad d'Ali Abbasi. Pour des raisons que l'on peut deviner, le film a été tourné en Jordanie et il n'est pas près d'être diffusé en Iran dans un avenir proche. Grâce à ce film, l'actrice principale Zar Amir Ebrahimi, qui vit en exil en France depuis 2008, a reçu le prix d'interprétation féminine au dernier festival de Cannes en 2022. L'histoire est tirée d'un fait divers réel qui s'est passé en 2000-2001. Saeed, maçon de son état, ancien combattant du conflit Iran/Irak, vit dans la ville sainte de Masshad située à 900 km à l'est de Téhéran. Il est marié et père de trois enfants. Saeed, sans que l'on apprenne ses motivations profondes, est devenu un "serial killer" surnommé "l'araignée". Il a assassiné en tout seize prostituées dont la plupart étaient droguées. Quand il a été arrêté, il a dit qu'il voulait purifier la ville de ces femmes corrompues. Pendant le film, on assiste à au moins trois meurtres par strangulation, ce qui est le modus operandi du tueur. Ce sont des scènes très dures qui se passent chez lui. Rahimi (Zar Amir Ebrahimi), une journaliste venue de Téhéran, souhaite mener son enquête car la police piétine. Quelques scènes édifiantes montrent qu'être une femme seule en Iran n'est pas une sinécure. Quand Rahimi arrive à l'hôtel où elle doit loger, l'employé lui affirme qu'il n'y a aucune réservation à son nom. Dès qu'elle présente sa carte de journaliste, miracle, il y a bien une chambre à son nom. Plus tard, elle est importunée par un policier qui ne comprend pas qu'elle puisse lui dire non. Plus tard encore, quand elle se décide à devenir un appât pour attraper le tueur, on devine les regards concupiscents des hommes. La dernière partie du film nous montre que l'on est une rien du tout, que l'on n'existe pas lorsque l'on est une femme de mauvaise vie. Quand il est enfin arrêté, Saeed rallie beaucoup de monde malgré ce qu'il a fait. Même sa femme et son fils aîné le soutiennent. Saeed se croit sauvé. J'ai aimé ce film très dense et très fort, sans temps mort. Une fois de plus, les acteurs sont tous excellents. Un film que je recommande. 

18 juillet 2022

Voyage découverte en Sicile - 4

Mon dernier billet sur la Sicile date de 2 semaines, il est temps que je termine bientôt. Mon voyage découverte m'a permis de faire un tour en s'arrêtant dans des villes emblématiques comme Syracuse, Taormine, Messine, Cefalu et retour à Palerme. On a fait une halte à l'Etna qui est toujours en activité. Quand on y était, il y avait eu une éruption la semaine précédente. Les visites sont très cadrées, on ne peut pas aller au-dessus de 2900 mètres d'altitude. L'Etna qui s'étend sur 200 km en surface a une altitude de 3357 m (depuis 2021).

933870B1-8224-42B2-BB8B-FC9738EC2D27 Télécabine qui permet de monter à 2700 mètres d'altitude.

7C4FD624-4FF9-4012-80C3-8CC9036FE982 4x4 qui emmène les visiteurs un peu plus haut.

A889344F-9D1F-4A61-B8DC-C4350F3B3480 Pente de l'Etna où l'on voit de la glace.

A0ADE90A-CBE5-44B8-B18C-3E5671D7BD6A Une coccinelle sur une roche. Pendant ma mini-promenade, j'en ai vu deux. Il paraît que cet insecte se plait dans ce paysage désolé.

E37DB0EF-EBAC-4BFB-BD8E-F76F7D55CA92 Paysage vu de l'Etna.

D58E5B64-EB91-4D22-928C-42CC537804A2 Une pente de l'Etna lors de la redescente avec de l'Astracantha sicula.

98A4E140-4494-4B7F-B323-5AB53916CB9B Deux cratères du volcan.

Avant l'Etna, on a passé une journée à Syracasue qui vaut la peine d'être vue. La ville s'étend surtout sur l'île d'Ortygie et on a visité le site archéologique où se trouve l'Oreille de Denys, une grotte artificielle dans laquelle Denys l'Ancien enfermait ses prisonniers et dont l'acoustique permettait d'écouter les conversations. Nous sommes entrés dedans et c'est vrai qu'il y a une caisse de résonance.

335A131B-1F3C-4B1C-9BC6-F370BE562E5F L'entrée de la grotte.

F14B21C8-F4D7-47FE-B7D2-1A7A2335B281 Cette grotte mesure 65 mètres de long.

Quant à Syracuse, en voici quelques photos :

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6844FF7B-3A6E-4944-8E25-73123DA2DAD4 Un côté de la cathédrale.

5DCF28E2-35AA-4D6D-96E7-805C812C1E16 Le devant de la cathédrale.

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Nous avons poursuivi notre périple avec Taormine. Sur place, on nous a annoncé que le théâtre grec (le lieu emblématique de la ville) était fermé pour cause de tournage de film! Notre guide n'avait pas été prévenue.

445BFA46-4410-4687-94E9-BAF86D79D102 Taormine

F23E1BA3-C004-4F38-94A8-9B7BD7465B6A Taormine

On a continué par Messine, plusieurs fois détruite par des tremblements de terre. Du peu que j'ai vu, j'ai trouvé que c'était une ville à visiter. Je conseille la visite de la cathédrale avec son horloge astronomique, la plus grande du monde, construite en 1933.  Tous les quarts d'heure, on voit le déplacement des statues du carrousel des âges et un carillon sonne.

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428228C5-7A28-47BE-909B-9E68FE5D4784 Carrousel des âges.

ECCBB89D-D616-45AE-944C-4E2E68B58538 Le calendrier perpétuel.

7544F415-4B1B-40AF-8CE0-F6D636DCD657 Le planétaire qui représente le système solaire.

Avant de revenir à Palerme, on a fait une halte à Cefalù avec sa belle cathédrale dans le style arabo-normand qui date de l'époque de Roger II au XIIème siècle.

E7F36BCA-5696-4CF2-BD47-2A65D9671870 La façade de la cathédrale.

D5D66FA1-03F2-445E-ACB0-8A358A7E9FCC L'intérieur avec des mosaïques comme le Christ Pantecrator de style orthodoxe-byzantine.

 2268CC62-BB6D-416E-A7EE-78200C859CDE Cefalù et sa cathédrale.

A bientôt avec un billet sur Palerme.

15 juillet 2022

L'Ile du docteur Moreau (volume 1) - Tamaillon / Legars (bande dessinée d'après H. G. Wells)

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Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) fréquente régulièrement à une librairie spécialisée en BD d'occasion, et c'est grâce à l'un de ses vendeurs que j'ai pu mettre la main sur le premier tome d'une adaptation de L'île du Docteur Moreau. Je le chronique donc dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline), même s'il s'agit seulement du tome 1 (sa parution date de moins d'un an, et j'espère que le tome 2 ne tardera pas trop?). Il pourra aussi participer au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine) et au "10e challenge de l'Imaginaire". Outre celui d'H. G. Wells, un quatrième nom est cité parmi les auteurs après ceux de Stéphane Tamaillon (scénario) et Joël Legars (dessin), à savoir celui d'Anna Conzatti (couleur).

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L'Ile du docteur Moreau, volume 1, éd. Delcourt, coll. Ex-Libris, achevé d'imprimer en août 2021, 48 pages.

Je trouve cette couverture magnifique. A l'intérieur, l'adaptation est très fidèle à l'oeuvre de Wells. Trop, peut-être? Dans les planches que je cite ci-dessous, j'ai essayé de préserver les "mystères" des créatures (alors que l'album, en les dessinant, les "fige" trop précisément, avec un style qui hésite entre le réalisme et l'anthropomorphisme animal. Je pense que je préfère personnellement les planches où les créatures n'apparaissent pas, mais où planent les mystères, plutôt que leur révélation. Mais commençons par le commencement. La transposition en bande dessinée, en s'adaptant aux contraintes (nombre de pages limitées, nombre d'images par pages aussi...) est intelligente, avec deux premières pages du héros perdu en mer (Edward Prendick) presque muettes. Ses relations avec son sauveur ("simplement" Montgomery) sont très fidèles au livre, jusqu'à un moment (un ajout?) où l'on comprend (p.30) que les motivations de ce dernier peuvent être troubles... C'est seulement à ce moment qu'il avertit Prendick qu'il n'est pas recommandé de s'aventurer seul dans l'île mystérieuse du docteur Moreau. 

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Un bref retour chez Montgomery, un réveil dans sa propre chambre, un affrontement avec Moreau, et voilà Prendick reparti à l'aventure...

P1150397 p.38 (extrait)

...jusqu'à la découverte d'une étrange communauté. Comme je l'évoquais plus haut, j'avoue n'être pas totalement convainu par son traitement graphique (soyons clair: je suis bien incapable de dessiner, à plus forte raison de créer une bande dessinée!). Mais je sais qu'il y a une énorme subjectivité dans l'appréciation d'une bande dessinée, a fortiori lorsqu'il s'agit d'adapter une oeuvre déjà connue sous une autre forme (livre, film...).

P1150398 p.44 (déjà presque la fin de l'album)

Alors que Prendick ne sait plus bien où il en est, on voit surgir Moreau et Montgomery, pour un nouveau face-à-face... et l'album s'achève avant qu'une explication puisse être donnée. Suite et fin dans le prochain épisode (comme précisé p.48). Je relève que, par rapport à mon édition de poche, ce premier volume a couvert 105 pages, et qu'il en reste quelque 137 pour le second.

En attendant, je précise que, chez Delcourt, cette collection Ex-libris (dirigée par Jean-David Morvan) semble ne plus être très loin de la quarantaine d'albums tirés d'oeuvres très diverses, par des dessinateurs qui ne le sont pas moins. Les adaptations sont livrées, le plus souvent, en un seul volume. On y trouve des titres aussi ecclectiques que La guerre des boutons, Les trois mousquetaires, Frankenstein, La ferme des animaux, Tartuffe, Candide... (bref, plutôt des classiques, en fait!).

***

Puisque on est sur de la BD, j'en profite pour montrer ces quelques pages de détournement, au hasard du troisième volume de la série Pacush blues de Ptiluc. L'intéressant est que nos héros rats sont assaillis, sur quelques pages, par des envahisseurs escargots, entre autres délires de cet album... La guerre de deux mondes, quoi. Mais ces molusques gastéropodes voient leur toute-puissance (juchés sur leurs ...tripodes) mise en défaut par un minuscule grain de sable imprévu: la sécheresse! 

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Mises à part cette planche et demi, l'ensemble de l'album (46 pages tout de même), titré L'importance majeure des accords mineurs, est globalement délirant et/ou philosophique. 

14 juillet 2022

La nuit du 12 - Dominik Moll

Parmi les sorties cinéma du 13 juillet 2022, je vous conseille d'aller voir La nuit du 12 de Dominik Moll (le réalisateur d'Un ami qui vous veut du bien [2000] et Lemming [2005]). En guise d'introduction, on nous informe qu'en France, 800 homicides ont lieu par an dont 20% ne sont malheureusement pas résolus. Le film narre une de ces affaires. Tout commence le soir du 12 octobre 2016, à Grenoble, dans un poste de police. On assiste au pot de départ d'un policier qui part à la retraite. Il va être remplacé par un collègue, Yohan Vivès, un jeune homme solitaire qui aime faire du vélo. A Saint-Jean de Maurienne, un peu plus tard dans la nuit, vers 3h, Clara Royer, une jeune femme de 21 ans, quitte un pavillon où elle passait la soirée avec sa meilleure amie. C'est une jeune femme qui semblait heureuse et épanouie. Peu de temps avant d'arriver chez elle à pied, elle se retrouve nez à nez avec quelqu'un dont on ne verra pas les traits. Elle ne semble pas le reconnaître. Il l'attendait sur un banc. Il lui lance un liquide au visage et allume un briquet. Elle s'enflamme. On la voit courir et s'écrouler brûlée vive. La police judiciaire de Grenoble est chargée de l'affaire. Yohan et un de ses collègues, Marceau (Bouli Lanners), commencent à enquêter. Ils découvrent des suspects au fur et à mesure qu'ils fouillent dans la vie de Clara, qui était "une jeune femme pas compliquée, mais pas une fille facile". Le film montre bien que certaines affaires peuvent affecter des policiers de manière profonde, quand, après plusieurs semaines d'investigations, aucune preuve tangible ne débouche sur l'arrestation d'un coupable. Les trente dernières minutes se passent trois ans plus tard, en 2019. Le constat de Yohan devant la juge d'instruction (Anouk Grinberg) est plutôt désabusé. J'ai aimé le ton du film. Le réalisateur prend son temps, mais le rythme est suffisamment soutenu pour que l'on ne s'ennuie pas. Il n'y a pas de scène de trop et le tout est bien interprété. Le film traite du féminicide en filigrane. Je le répète, allez voir ce film qui a été sélectionné hors compétition au dernier Festival de Cannes, en 2022. Lire le billet de Selenie.

12 juillet 2022

L'affaire Lerouge - Emile Gaboriau

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C'est allant d'un blog à l'autre que j'avais noté chez une blogueuse le fait qu'elle chroniquait des polars "classiques". Et cela a été l'occasion pour moi de lire un deuxième roman d'Emile Gaboriau (1832-1873) - je n'avais pas chroniqué le premier. L'Affaire Lerouge (Edition France Loisirs, 455 pages) débute en mars 1862. Une femme, Claudine Lerouge, est retrouvée assassinée dans son pavillon dans le hameau de la Jonchère qui dépend de Bougival, à l'ouest de Paris. La victime n'avait semble-t-il pas d'ennemis. Ce n'est pas un crime crapuleux car des pièces d'or sont retrouvées dans un tiroir d'un meuble. Un juge d'instruction appelé Daburon est chargé de l'instruction de l'affaire. L'enquête elle-même est menée par un homme appelé Tabaret, dit "Tirauclair", que connaît l'inspecteur Lecoq (personnage que l'on retrouve dans d'autres romans de Gaboriau). Tabaret, après quelques investigation, est sûr que l'assassin (homme ou femme) est jeune. Je ne vous dirai rien de plus de l'histoire qui est racontée en détail sur W.K.pedia. Je veux seulement donner quelques-unes des mes impressions. J'ai trouvé que l'histoire se traînait un peu en longueur. J'ai mis du temps à lire ce roman. Il faut dire que l'Affaire Lerouge a d'abord été publié en feuilleton. L'histoire est tirée d'un fait divers qui s'est passé à la même époque, sous le Second Empire. On n'y parle pas du tout de politique, mais dans l'épilogue il est question d'abolition de la peine de mort. Car on a été à deux doigts de l'erreur judiciaire. L'intrigue est concentrée sur une dizaine de personnages de toutes conditions sociales. Un roman que j'ai été contente d'avoir lu.

10 juillet 2022

H. G. Wells. Parcours d'une oeuvre - Joseph Altairac

wells_NOIRAprès [J. M.] Keynes (ou l'économiste citoyen) le 7 juillet 2022, voici H. G. Wells (parcours d'une oeuvre). Encore un livre sur un Britannique, écrit par un Français, que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui. Mais cette fois-ci, c'est dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Par contre, mon billet sur cette biographie ne pourra, je pense, pas prétendre participer aux différents autres challenges sur les littératures de l'imaginaire (ou autres) auxquels j'inscris depuis quelques semaines les oeuvres de Wells que j'ai lues, au fur et à mesure que je les chronique.

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Joseph Altairac, H. G. Wells, parcours d'une oeuvre, Encrage, coll. Références, 1998, 207 pages.

Ce livre a été lauréat du Grand prix de l'imaginaire en 1999, catégorie Essai. Précisons encore que le titre est toujours en vente (10 euros, contre 65 F jadis) aux éditions Encrage. Et ce alors même que désormais, pour le lire à Paris via une bibliothèque municipale, on est obligé de le faire venir de la "réserve centrale" (?). 

Dans son introduction, Joseph Altairac évoque les "suites" qu'ont connues, jusqu'à peu avant la parution de son propre ouvrage (1996 - 50ème anniversaire de la disparition d'H. G. Wells [1866-1946]), les oeuvres de celui-ci. J'y ai retrouvé tel film vu ou tel livre lu. Une courte biographie s'étend de la p. 8 à la p. 12 (complétée par une "chronologie" pp. 204-207). La "bibliographie commentée" d'H. G. Wells couvre plus de 60 pages (133-194), complétée par 4 pages listant les adaptations (cinéma, télévision et radio). Avoir mis à disposition du lecteur ces données en fin d'ouvrage permet à l'auteur de consacrer la plus importante partie de son livre à l'analyse de l'oeuvre de notre Herbert George Wells, et à son évolution, "de la science-fiction au réformisme social". La dernière partie fait l'historique de la "réception critique" de l'oeuvre wellsienne en France. 

Wells a écrit de nombreux articles en tant que "journaliste scientifique" dans les années 1890, cependant que ses premiers récits de fiction publiés semblent remonter à 1887 dans un journal étudiant (?) dont il était cofondateur. La renommée - et la réussite financière - sont arrivées en 1895, avec la publication de La machine à explorer le temps (qui a connu, avant comme après, plusieurs versions). Fort de sa notoriété, au XXème siècle, Wells nourrira désormais l'ambition de réformer la société. Sa production (nouvelles ou romans) se prolonge jusque dans les années 1940, avec un succès inégal. Est-ce que, dans ses écrits, on peut relever un "glissement" qui l'amènerait à passer de la prospective à la posture d'un prophète (ce qui pourrait arriver / ce qui doit ariver)? Personnellement, je n'en ai pas encore lu suffisamment (contrairement à M. Altairac!) pour trop m'avancer. Dans l'ouvrage, la "carrière" de l'écrivain (qui se voudrait "maître à penser") Wells est bien mise en perspective avec l'histoire du siècle. Il a fréquenté Lénine, Staline, a espéré en le progrès humain... et s'est, sans doute, beaucoup trompé. Si j'ai bien compris, il était aussi capable, dans ses livres, d'humour (la comédie ou la satire lui permettant de critiquer la vie britannique contemporaine) et même parfois d'auto-dérision. Mais certains des romans seront parfois prétexte à de longs exposés, par les personnages, des propres idées de Wells - lesquelles pouvaient évoluer au fil des ans.

Pour faire suite à une question sous mon billet du 5 juillet 2022, concernant la position de Wells par rapport à l'eugénisme, je "pioche" deux citations. 
p.26: dans un texte publié en 1903, "Wells [y] critique ironiquement les conceptions de sir Francis Galton sur sur la transmission prétendument héréditaire de qualités aux dimensions aussi incertaines que la beauté, la vigueur physique, la santé mentale, l'intelligence et même le génie!". 
p.94-95: "Si Wells appelle de ses voeux une forme d'eugénisme modéré, il se distingue radicalement de Francis Galton (1822-1911), cousin de Darwin et grand initiateur du mouvement eugéniste, et dont Jean-Paul Thomas, dans Les fondements de l'eugénisme (1995) synthétise si clairement la pensée fondamentale en écrivant que, pour Galton: "Les membres de différentes classes sociales ne sont pas biologiquement assimilables, ils appartiennent à des "races", à des lignées différentes, et il faut lutter contre les effets néfastes des promotions et des déclassements sociaux, c'est-à-dire du brassage des sangs". C'est très exactement le contraire des idées de Wells pour lequel, dans son utopie [Une utopie moderne, 1905], les classes sociales sont tout sauf héréditaires. Wells s'oppose absolument au concept de "classes biologiques" défendu par certains sociaux-darwiniens." 

En France, Wells a (forcément) souvent été comparé à Jules Verne, mais sa notoriété a surtout reposé sur les quelques incontournables "classiques" qu'il avait publié dès la fin du XIXe siècle, les oeuvres "de la maturité" y ont ensuite été publiées avec parfois un retard considérable sur leur publication anglaise.

Pour conclure, je vais encore relever une citation de M. Altairac (p.114): "La force d'évocation de Wells est telle que le plus obtus des lecteurs fera toujours son miel des meilleurs scientific romances, même s'il passe à côté du message de l'écrivain".

C'est grâce à Sibylline que j'ai découvert l'existence de cette biographie. J'ai pu trouver ensuite d'autres liens sur la blogosphère. Nebal en avait parlé. Et j'ai fini par découvrir sur le blog de l'oncle Paul que Joseph Altairac était décédé le 9 novembre 2020. Enfin, je me permets de mettre un lien vers le blog de Christian Grenier, qui a consacré une conférence à H. G. Wells en 2016 (j'avais chroniqué un des livres de cet "auteur jeunesse" il y a quelques mois). 

8 juillet 2022

La maman et la putain - Jean Eustache

Que dire de ce film qui dure 3H39, soit 219 minutes? La maman et la putain, longtemps invisible, date de 1973. Il vient de bénéficier d'une ressortie sur grand écran depuis le 8 juin dernier. Il avait été récompensé du Grand Prix du Festival de Cannes en 1973. Il a été écrit, réalisé et monté par Jean Eustache (1938-1981). Personnellement, je ne l'avais jamais vu. Alexandre (Jean-Pierre Léaud), un oisif intellectuel qui a une vie très occupée, vit aux crochets de Marie (Bernardette Lafont) qui tient un magasin de mode. Alexandre parle beaucoup et a un coeur d'artichaut. Il décide sur un coup de tête de demander en mariage Gilberte, une ancienne petite amie, qui refuse sa proposition. Plus tard, elle lui apprend qu'elle va très bientôt se marier. Alexandre fréquente beaucoup le café des Deux Magots ou le café de Flore, en plein coeur de Saint-Germain des Prés. C'est aux Deux Magots qu'il croise le regard de Veronika (Françoise Lebrun), infirmière anesthésiste à l'hopîtal Laennec (aujourd'hui, cet hôpital n'existe plus). Il demande son numéro de téléphone. A partir de là, on assiste à un genre de ménage à trois houleux entre Alexandre, Marie et Véronika. Chacune des deux femmes voudrait garder Alexandre pour elle seule. 

Je voudrais faire quelques remarques générales: les personnagess n'arrêtent pas de boire de l'alcool fort (je ne donnerai pas de marque), de fumer du tabac blond ou brun. Ils ne font pratiquement que cela. Ils parlent de sexe en passant de la théorie à la pratique, ils écoutent de la musique et des chansons sur un électrophone 33 tours. Le téléphone à cadran est aussi présent. Dans une séquence, on peut admirer le très beau corps de Bernadette Lafont, et dans plusieurs scènes, le sublime sourire de Françoise Lebrun: quand elle sourit, son visage irradie. Sinon, quand il est aux Deux Magots, Alexandre lit La prisonnière de Proust, les quotidens Le Monde et France-Soir (ce dernier quotidien a cessé de paraître depuis plusieurs années). Et Alexandre roule dans une 4L empruntée à une voisine.
Du point de vue technique, l'image noir et blanc est carrée. Le film est une suite de scènes plus ou moins liées.

Mon sentiment personnel est que le film est un peu long, surtout vers la fin. Jean-Pierre Léaud m'a paru jouer faux dès le début, mais au bout d'un moment, on s'habitue. Je suis contente de l'avoir vu mais je ne suis pas sûre de le revoir.

7 juillet 2022

Keynes ou l'économiste citoyen - Bernard Maris

== À nos lecteurs
La mise en ligne du présent billet a été retardée par les "indisponibilités" à répétition de la plateforme Canalblog. Je ne vous cache pas que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) ressens une intense frustration à l'idée de tous vos "commentaires" que vous n'avez pu déposer ces jours-ci lors d'une éventuelle tentative de passage sur le blog de dasola. Frustration d'autant plus intense que nous, blogueurs, n'y pouvons mais... alors que ne s'affiche même pas toujours le message fatidique disant: "Oups! Une erreur s'est produite. Nous en sommes avertis. Si le problème persiste, contactez notre support technique"... ==

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Bref. Depuis le 7 janvier 2015, cela fait bien le dixième livre de Bernard Maris que je chronique, dans le cadre de mes "hommages du sept". Dans celui-ci, Keynes ou l'économiste citoyen, Bernard Maris nous présentait l'un de "ses" trois grands économistes. Je cite (p.57): "S'il fallait choisir trois noms dans l'histoire de la pensée économique, indiscutablement, ce seraient Marx pour sa vision du processus d'accumulation et de crise, Walras pour avoir révélé les concepts d'interdépendance des actions et d'équilibre, Keynes pour avoir introduit le déséquilibre, la monnaie et le temps en économie (et leur corollaire: l'incertitude)."

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Presses de Sciences Po, coll. La bibliothèque du citoyen, 1999, 93 pages.

Il s'agit donc d'un livre court, mais dense. Bernard Maris commence par des éléments biographiques, pour expliquer le cheminement de Keynes (1883-1946) vers sa position de "maître à penser" (théoricien, mais aussi praticien) de l'économie telle que mise en action par le pouvoir politique (notamment pour résoudre la "crise de 1929"). Fils d'enseignants universitaires, il a d'abord été un élève brillant à Eton, puis à Cambridge où il a fréquenté un certain nombre de jeunes peintres ou écrivains (qui constitueront le "groupe de Bloomsbury"), avant d'avoir un coup de foudre, vers l'âge de 21 ans, pour une jeune discipline: l'économie.

John Maynard Keynes devient rédacteur en chef de The Economic Journal en 1911, et commence à publier différents ouvrages de théorie économique. En 1919, son pamphlet Les conséquences économiques de la paix, critique du traité de Versailles rédigée en moins de deux mois, lui valent renommée et aussi aisance financière. Les grands thèmes keynésiens sont déjà présents dans ce livre. Selon Maris, ce n'est qu'ensuite qu'il devient un théoricien dont on s'inspirera (publication de sa Théorie générale en 1936). Il est intéressant d'apprendre que Keynes revendiquait un droit pragmatique au changement: "quand les circonstances changent, je change mon point de vue" (citation p.59). Au final, Keynes avait compris que le "doux commerce" et l'enrichissement mutuel apportent la paix aux nations, cependant que la concurrence sauvage (le libéralisme...) apporte la guerre, et il était donc partisan d'une régulation de l'économie. Concernant sa place dans la "vie de la cité", Maris nous signale la "défaite" qu'ont constitué les accords de Bretton Woods où, à la solution que Keynes préconisait (un système monéraire mondial basé sur une monnaie non-nationale, le "bancor") a été préférée la solution proposée par l'Américain White, à savoir l'utilisation du dollar (en principe rattaché à l'or) comme étalon international. Keynes est mort peu après. Il est bon de savoir que notre Pierre Mendes France national (né en 1907) avait lié amitié -professionnelle- avec Keynes à cette conférence de Bretton Woods. 

Le livre est divisé en 5 chapitres et 25 sous-chapitres (inégalement répartis). Je n'ai pas pris la peine de tout retenir (voire de tout comprendre) dans ce livre (après tout, un 07 à l'écrit dans la spécialité "Sciences économiques et sociales" m'a largement suffi pour obtenir mon Bac de cette année 2022). En le lisant, j'ai eu par moments le sentiment que, tout en nous présentant sa vision de Keynes (personnalité complexe), Bernard Maris y mêlait ses propres "dadas" (la place de la psychologie humaine, sinon de la psychanalyse, dans les décisions prises par les acteurs économiques et leurs conséquences). Bernard Maris n'était pas pour rien un économiste hétérodoxe. La conclusion du livre laisse à penser que Keynes aurait pu inspirer ce que les économistes "sérieux" qualifient d'"utopie".

Je vous mets la fin d'une citation, faite par Maris, de l'essai rédigé par Keynes sur son maître Marshall (ça va, vous suivez?): "(...) le maître en économie doit posséder une rare combinaison de dons... Il doit être mathématicien, historien, homme d'Etat, philosophe à un certain niveau. Il doit comprendre les symboles et parler en mots. Il doit observer le particulier en termes généraux et toucher l'abstrait et le concret du même élan de la pensée. Il doit étudier le présent à la lumière du passé et à l'usage de l'avenir" (p.83). Et encore une autre, sous forme d'une boutade pour supprimer le chômage par le crédit et l'investissement: "si le Trésor était disposé à emplir de billets de banque de vieilles bouteilles, à les enfouir à des profondeurs convenables dans des mines désaffectées qui seraient ensuite comblées avec des détritus urbains, et à autoriser ls entreprises privées à extraire de nouveau les billets selon les principes éprouvés du laisser-faire [...] le chômage pourrait disparaître [...]. À vrai dire, il serait plus censé (sic!) de construire des maisons ou quelque chose de semblable, mais, si des difficultés politiques et pratiques s'y opposent, le moyen précédent vaut mieux que rien" (p.75). Si j'ai bien compris, la monnaie doit être employée, circuler, et non être stockée et stérilisée...

J'ignore par combien de mains l'exemplaire que je possède est passé. Le même jour, j'ai acheté (d'occasion aussi) d'autres bons titres, épaves manifestes d'une bibliothèque d'intellectuel... ou de journaliste (Arnaud Spire, qui était-ce?). En tout cas, je vous invite à lire ce court essai, écrit d'une plume brillante.

Pour finir, voici quelques liens vers des blogs ayant jadis mentionné ce livre: Bernard Ligot (dernier billet en 2007), Le blog du Shadokk (dernier billet en 2008). On en trouve aussi des citations sur divers blogs spécialisés en économie, dans des hommages très érudits rendus à Bernard Maris après janvier 2015...

Lors de mes recherches, en rebondissant sur d'autres liens, j'ai fini par tomber sur un documentaire sur Bernard Maris diffusé (le 3 janvier 2016) sur Public Sénat (une cinquantaine de minutes, un peu moins d'un an après son assassinat). Vers la 18e minute, Philippe Val (ancien dirigeant de Charlie) évoque l'origine du pseudonyme d'Oncle Bernard sous lequel Bernard Maris rédigeait ses articles. Keynes est cité peu avant la dernière minute. 

Coïncidences: hier mercredi 6 juillet 2022, Jacques Littauer, qui rédige désormais les rubriques "économiques" dans Charlie Hebdo, y citait aussi Keynes, à propos des prix de l'énergie qui devraient inciter aux économies d'énergie: "(...) les prix ne peuvent pas tout. Ou, plus exactement, comme le savent les économistes keynésiens ou marxistes, le libre ajustement entre l'offre et la demande peut conduire à des situations très douloureuses". Ce même jour, Charlie a entamé la publication d'une rubrique "Un été avec Honoré", dont le dessin ci-dessous met en scène Keynes (et Marx).

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Charlie Hebdo N°1563 du 06/07/2022 (p. 8-9).

Ça me rappelle qu'il y a trois ans, j'avais eu le culot d'écrire à Riss pour lui proposer une rubrique hebdomadaire, consistant en la "repasse" commentée du dessin d'un des "anciens" dessinateurs de Charlie Hebdo, y ayant déjà été publié dans l'une ou l'autre série du journal, mais mis en lien (anachronique) avec l'actualité de la semaine courante... Je n'ai jamais eu de réponse. 

*** Je suis Charlie ***

5 juillet 2022

Futur imparfait (Les enquêtes de Murdoch, saison 3, épisode 8)

wells_NOIRJe (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) rédige encore un petit billet dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Cette fois-ci, ce n'est pas un livre, mais un épisode d'une série télévisée, où apparaît Herbert George Wells, en tant qu'auteur célèbre, à la fin du XIXe siècle et/ou au début du XXe. Il s'agit de la série canadienne Les enquêtes de Murdoch, et plus particulièrement du 8ème épisode de la 3ème saison (titré Futur imparfait).

Le thème de la série: à Toronto, l'inspecteur Murdoch travaille au sein du Poste de policet n°4 à résoudre des enquêtes criminelles diverses, variées et complexes. Passionné de sciences, William Murdoch met en application bien des inventions "prémonitoires", tout en restant dans les limites technologiques de son époque. Il a aussi l'occasion de croiser maints savants ou écrivains célèbres à son époque (de véritables personnages historiques). Dasola avait parlé de cette série il y a quelques années. On a pu voir les personnages et leurs relations entre eux évoluer au fil du temps, puisque cette série fait preuve d'une longévité certaine. Elle est diffusée depuis 2008, la 15e saison est en cours de diffusion au Canada, cependant que le tournage de la 16e a commencé. Nous en suivons régulièrement, avec dasola, la diffusion de nouveaux épisodes, et elle s'est procuré toutes les saisons qui sont disponibles en DVD.

Ainsi, nous avons pu revoir spécialement cet épisode-ci dans le cadre du "Mois Wells". Pour ce Futur imparfait, la rencontre avec l'écrivain Herbert George Wells s'inscrit dans un arc narratif plus complexe. Murdoch et le médecin-légiste de la police de Toronto (le docteur Julia Ogden, qui laisse deviner un tendre penchant pour lui) sont invités à assister à une conférence sur l'eugénisme. Celle-ci est organisée (et financée) par un adversaire de Murdoch, et l'invité d'honneur est ... H. G. Wells. Un chien interrompt la conférence en ramenant un trophée macabre... et l'enquête commence. Parallèlement, l'agent Crabtree (fidèle "adjoint" de Murdoch dans ses enquêtes) se voit interdire par leur supérieur, l'inspecteur-chef Brackenreid commandant le Poste de police n°4, d'enquêter sur de mystérieux enlèvements de chiens. Enfin, Wells est accompagné, à Toronto, par la jeune soeur du Dr Ogden (déjà vue dans des épisodes précédents), Ruby, qui souhaite interviewer l'illustre écrivain.

H. G. Wells est joué par un acteur moustachu - que personnellement je ne trouve pas si ressemblant que ça aux photos de notre écrivain. Son rôle ne fait pas vraiment avancer l'intrigue, il est là comme personnage secondaire. Mais plusieurs faits historiques sont bien mis en évidence: ses positions sur l'eugénisme (Wells a adhéré en 1907 à la Société eugénique, mais rejette vite les thèses du fondateur de celle-ci, Francis Galton [1822-1911], dont les théories ont inspiré les idées et les pratiques nazies visant une "race supérieure"). Il se comporte comme un séducteur (sans cacher sa situation: marié, divorcé et re-marié), l'oeil qui frise ou adepte du baise-main (sauf erreur de ma part), mais n'en est pas moins gentleman: il accepte de bonne grâce le fait que, quand une femme dit non, c'est non. Il met aussi l'oeil au microscope pour confirmer à Murdoch l'identification de pollens relevés sur un cadavre (victime d'un meurtre). Enfin, l'affaire de l'enlèvement des chiens résolus (ceux-ci servaient à un docteur qui pratiquait la vivisection de chiennes gravides pour étudier le développement de l'embryon), et accessoirement le meurtre aussi, on le voit quitter le commissariat en prenant des notes en vue d'un roman qui se passerait sur une île et mettrait en scène un docteur...

Parfois, certaines "célébrités" réapparaissent dans la série Murdoch: rien ne dit qu'on ne reverra pas H. G. Wells dans un épisode ou un autre!

De mon côté, j'ai mis la main sur une biographie de Wells. Je tâcherai d'en tirer prochainement un billet. [livre chroniqué le 10/07/2022]

4 juillet 2022

Voyage découverte en Sicile - 3

Après les temples grecs, je veux évoquer la Villa Romaine du Casale construite entre Agrigente et Catane à 5 km de Piazza Armerina. Cette somptueuse villa fut construite à la fin du IIIème siècle après J.-C. Elle resta habitée jusqu'en 1160. Ravagée par un incendie, elle fut enfouie pendant sept siècle sous un glissement de terrain. Elle fut remise au jour au XIXème et fit l'objet de fouilles dans les année 30. Cette villa inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco a conservé 3500 m2 de mosaïques que l'on peut admirer. 

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Une mosaïque qui date du IVème siècle, les jeunes filles en bikini (nous n'avons rien inventé).

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La suite du voyage, c'est pour bientôt.

2 juillet 2022

Irréductible - Jérôme Commandeur

Voilà un film français qui fait passer un bon moment. Irréductible est une comédie qui dure 1H26 dans laquelle Vincent Peltier (Jérôme Commandeur lui-même) est devenu fonctionnaire à l'office des Eaux et Forêts de Limoges. On a le plaisir d'admirer par deux fois la gare de Limoges (classée monument historique). Tout va bien pour Vincent qui, par ses fonctions, reçoit des pots-de-vin, commence sa journée à 11 heures, mène une vie pépère, etc. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, une mauvaise nouvelle chamboule sa vie. Un vaste plan lancé par le gouvernement décide de "dégraisser le mammouth". On demande à une certaine catégorie de fontionnaires dont il fait partie (il est célibataire sans enfant ni parents handicapés à charge...) de démissionner en échange d'un chèque d'indemnités de licenciement. Mais Vincent s'accroche à son emploi "à vie", d'autant plus qu'il est conseillé par un syndicaliste cégétiste du rail qui lui dit de ne céder en aucune façon. Dans le rôle du syndicaliste qui prône la semaine de 18 heures (en attendant celle de 14 heures), Christian Clavier est génial. Face à Vincent, il y a une employée du ministère, Isabelle Bailliencourt (Pascale Arbillot, très bien) qui, pour le convaincre de démissionner, le fait muter dans des endroits improbables, comme le fin fond du Groenland où il doit défendre les scientifiques contre les attaques d'ours polaires. Bien entendu, Vincent ne désarme pas et il va même rencontrer l'amour. C'est un film vraiment sympathique avec une jolie fin. Les acteurs ont l'air de beaucoup s'amuser. Il faut noter une apparition de Gérard Depardieu, ainsi qu'une courte séquence où Valérie Lemercier est une fois de plus irrésistible de drôlerie. Je conseille ainsi que Pascale ou Henri Golant.

1 juillet 2022

L'homme invisible (bande dessinée) - Pontarolo (d'après l'oeuvre de H. G. Wells) / (quelques) mots vides - N°27

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Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui, dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline), une adaptation en bande dessinée (en deux volumes) de l'un des romans d'H. G. Wells, L'homme invisible. Ce billet devrait pouvoir également participer au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine) et au "10e challenge de l'Imaginaire". Pour en revenir à notre Mois Wells, je rappelle que Sibylline s'occupe de répertorier les contributions concernant tout ce qui est "livres", cependant que ma partie concerne les billets sur les bandes dessinées, les films, etc.

P1150334Il n'est pas nécessaire d'avoir lu l'oeuvre de Wells pour apprécier la bande dessinée de Frédéric Pontarolo (deux volumes aux éditions du Long Bec, 74 pages chacun, parus en 2018 et 2019). Cette version de L'homme invisible en bande dessinée est bien ce qu'on appelle une "adaptation": une oeuvre dérivée d'une autre oeuvre, mais une création "à part entière" (et Frédéric Pontarolo ne s'en cache pas, sur son blog). Les trente premières pages (des planches somptueuses, mais aux couleurs ternes, tristes, volontairement) nous exposent les débuts dans la vie d'un enfant puis d'un jeune homme que sa différence (il est albinos!) fait rejeter par les autres, et en premier lieu par son père. 

P1150336 p.12 Images funêbres... deuil de l'amour paternel (ils viennent d'enterrer leur mère et épouse).

Je trouve que le dessinateur-scénariste, qui signe seulement "Pontarolo", a énormément développé les explications de la misanthropie de notre héros, Mr Griffin. C'est une déception sentimentale qui plonge celui-ci dans ses recherches après l'obtention d'une médaille en Chimie. La mise en place du vagabondage dramatique est expédié en quelques planches superbes. 

P1150337 p.22 du T.1

L'arrivée dans le village d'Iping (Sussex) intervient seulement p.32 (du 1er tome, toujours). La vie du village est fortement perturbée par cet "intrus", regardé avec suspicion par tous, y compris par sa logeuse, Mme Hall. Dessins et textes s'enchevêtrent pour expliquer (je n'ose dire de manière limpide et transparente) qui est cet homme mystérieux et ce que lui préparent les villageois (pas besoin d'être un Jérémie... comme chantait Brassens).

P1150338 p.45, réminiscence de son enfance...

Il est même soupçonné d'être... Jack l'éventreur!  Et - mobilisation générale - le voici chassé de l'asile où il avait cru trouver refuge. Fin du tome 1. 

Dans le t.2, nous voyons notre homme (toujours invisible) essayer de se trouver un assistant, quelque peu malgré les réticences de celui-ci. Mauvais choix. Il va passer les pages suivantes à se débattre contre la fatalité. Le hasard le conduit, blessé, chez son ancien condisciple aperçu dans le T.1, le docteur Kemp. Le récit qu'il lui fait de ses mésaventures occupe seulement quelques pages. Au départ, Griffin n'est pas le plus méchant de la bande. Mais la trahison le fait basculer dans la folie vengeresse. Finalement, poursuivi et pourchassé par son ancien collègue et ami, le docteur Kemp l'attire dans un nouveau guet-apens, qui sera la perte de l'homme invisible, seul contre tous et au désespoir: il se fait massacrer. Ces dernières pages sont poignantes.

P1150335 t.2, p.68-69. A quoi ces images peuvent-elles faire songer? Pour moi, à la fois à un écorché, à un gisant... et à une "descente de croix". 

Ah, il est sûr que cette version de l'invisibilité est bien différente de celles des "Comics" de mon enfance (Les Quatre Fantastiques de Stan Lee et Jack Kirby, avec Jane, la femme invisible... à la silhouette matérialisée par des pointillés - je n'ai pas souvenir que cette super-héroïne se dévêtait avant de passer en mode "invisible").

Précisons enfin que la page Wikipedia sur L'homme invisible, consultée le 1er juillet 2022, ne contient pas, à ce jour, mention de cette adaptation en bande dessinée-là (que l'on trouve, bien entendu, dans la page consacrée à Frédéric Pontarolo - dont l'adaptation de 1984 de George Orwell est citée dans la page concernant cette dernière oeuvre...).

***

En parallèle, j'ai relu (une fois de plus!) mon vieux livre de poche (offert par une de mes grand-mères il y a plus de 40 ans!).

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Je cite les premières phrases du livre L'homme invisible (The invisible man, publié en 1997, traduction Achille Laurent en 1901): "L'étranger arriva en février, par une matinée brumeuse, dans un tourbillon de vent et de neige. Il venait pédestrement, par la dune, de la station de Bramblehurst, portant de sa main couverte d'un gant épais, une petite valise noire. Il était bien enveloppé des pieds à la tête, et le bord d'un chapeau de feutre mou ne laissait apercevoir de la figure que le bout luisant de son nez."

Parmi les hypothèses chuchotées par les villageois sur l'hôte mystérieux de Mme Hall est mentionnée au détour d'une page celle qu'il s'agit d'un criminel en fuite (p.34). Finalement, l'étranger se démasque (p.56)... et disparaît de l'auberge (p.65). C'est seulement à partir de la page 118 que L'homme invisible, Griffin, ancien étudiant de l'University College, va raconter son histoire à l'ancien condisciple chez qui il s'est réfugié par hasard, le docteur Kemp. Ce n'est qu'après un premier récit que celui-ci lit dans un journal la relation des mésaventures nées des précédentes rencontres de son hôte. Lors du récit, on comprend que Griffin était déjà quelque peu paranoïaque à l'idée que d'autres (son maître de thèse - ou l'équivalent anglais?) lui volent ses découvertes. Et l'on a droit à un tout autre aspect des relations père-fils que dans la bande dessinée ci-dessus. La description de l'expérience sur le premier être vivant devenu invisible (le chat) prend quatre pages (à partir de la page 150). On comprend dans quel état de folie l'inventeur a pu décider de s'appliquer son traitement à lui-même (drogue...). Devenu invisible, Griffin ne songe qu'à tirer tous les avantages possibles de cette situation ("ma tête fourmillait déjà de projets insensés et merveilleux que je pouvais dès lors mettre à exécution impunément", p.162). On ne saurait songer à tout! Or, il avait "brulé ses vaisseaux" avant d'avoir pris conscience des handicaps causés par la nudité, l'hiver... Il ne doit pas rester à Londres (trop salissant!). Son récit à Kemp, qui s'étend jusqu'à la p. 200, témoigne d'un certain manque d'empathie pour autrui (ce qui ôte tout remord... à Kemp). "Cet homme s'est mis hors de l'humanité (...) Il s'est retranché lui-même du genre humain: que son sang retombe sur sa tête!". N'oublions pas qu'un animal traqué peut mordre... Mais enfin, seul contre une contrée entière (forces "de l'ordre" comprises), fût-on invisible, c'est bientôt l'hallali.

Mon exemplaire contient aussi une "notice" biographique sur Wells signée Arlette Rosenblum (avec la liste des oeuvres de Wells, une dizaine de pages - sur 250).

L'homme invisible a déjà été chroniqué par trois des billets répertoriés chez Sibylline dans le cadre du Mois Wells. Géraldine en avait parlé il y a plus longtemps [attention, son blog fait "sonner" des antivirus?]. Voir aussi Le chien critique

*

*          *

Enfin comme nous sommes le 1er du mois, je vais rajouter "quelques mots" (collectés dans la presse depuis mon billet précédent du 1er juin 2022) pour un 27e billet d'humour / humeur à propos de notre covid-19 national... dont on recommence vaguement à revoir trace dans les média, une fois les élections passées (après une phase de quasi-invisibilité...)?

Dès début juin, ça y est, c'est (re)parti en Allemagne (comme en 14?), ça nous pend au nez en France!  Peut-être que nous aussi, on se contentera d'exhorter les personnes âgées ou malades à demander un énième rappel...

Les députés et sénateurs membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) ont adopté un rapport d’étape et y regrettent une communication trop discrète sur les effets indésirables des vaccins contre le covid. 

Le covid serait bien capable de toucher le cerveau? C'est grave docteur? Comment se protéger? Le vaccin, vous êtes sûr?

Septième vague? J'ai dû en louper une... Toujours pareil, les premières victimes sont les personnes âgées, "trop peu nombreuses à ne pas avoir eu leur deuxième rappel" (oui, celui qui précède le troisième rappel, quelques mois plus tard, une fois que le deuxième ne servira décidément plus du tout à rien...). Mais bon, je crois qu'on va quand même un peu arrêter de nous emmerder, là...

La barre des deux millions de tests en une semaine de nouveau franchie (alors que cela avait baissé à un million)? Ben oui, avant de confier les enfants aux grands-parents pour les vacances... on vérifie qu'ils ne leur flanqueront pas la vérole (pardon, pas la variole du singe mais pas le covid-19 non plus, surtout!).

Bah oui, pour les personnes à risques (15 à 20 millions), ce sera une à deux piqûres par an. Pour les plus fragiles (les plus âgés ou immunodéprimés), ce devrait même être plus fréquent.

Le nouveau vaccin Moderna est cinq dois plus puissant que le précédent, paraît-il. Je suppose aussi qu'il est cinq fois moins puissant que celui qui sortira dans six mois!

Une étude estime que les vaccins contre le covid-19 auraient sauvé près de 20 millions de vies dans le monde. C'est bien!

Un vaccin allemand en spray nasal avec des résultats prometteurs, ... en Allemagne? 

Pour revenir en France, on commence quand même à nous recommander, avec le plus grand sérieux, des mesures de simple bon sens: porter le masque dans les transports en commun, et dans les espaces clos. Mais rien d'obligatoire (juste un appel aux personnes les plus à risque ou aux non-vaccinés). On nous fait donc confiance. Ça me va!

Maintenant, la maladie à la mode, ça va être la viariole du singe. Variole du singe par-ci (10/06/2022), variole du singe par-là...  Ca commence tout doucement, et un peu comme le SIDA dans ses débuts... On en reparle dans 10 ans (si on est encore là)? 

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