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Le blog de Dasola
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31 mars 2022

La brigade - Louis-Julien Petit

Après Discount et Les invisibles, La brigade est le troisième film que je vois de Louis-Julien Petit. Et c'est une réussite. Cathy (Audrey Lamy) vient de démissionner de son poste de chef de cuisine dans un restaurant haut de gamme. Elle veut être son propre patron comme cuisinière et avoir son restaurant. Pour en arriver là et réunir assez d'argent, elle postule à une annonce. En fait de restaurant d'un certain standing, elle devient cuisinière dans un foyer pour jeunes migrants sans papiers qui risquent l'expulsion à tout moment. Ce foyer est dirigé par Lorenzo (François Cluzet) qui fait tout pour que ces jeunes s'en sortent car dès que l'Administration décrète que ces jeunes sont majeurs, leur sort est scellé.  Après des débuts cahotiques, Cathy prend les choses en main et les jeunes vont l'aider à préparer des plats, tout en apprenant eux-mêmes à cuisiner. Ils vont y prendre goût. C'est à l'occasion d'une émission télévisée qui ressemble à Top Chef que Cathy va faire connaître ces jeunes. Cette toute dernière partie du film est très sympathique. Un film que je conseille. La brigade du film, c'est bien entendu une grande équipe en cuisine.

30 mars 2022

Planète rouge / Monsieur Sourire - Ray Bradbury (& divers dessinateurs / adaptations par Albert Feldstein)

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Pour clore ma participation à la première édition du Challenge de la planète Mars, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente deux albums d'adaptations en bande dessinée de nouvelles écrites par Ray Bradbury. Si le second album, Monsieur sourire, n'en contient qu'une seule qui provienne de Chroniques martiennes, il en contient tout de même une. Quant à l'album Planète rouge, il est un peu plus riche avec quatre nouvelles tirées du célèbre ouvrage. Et quatre autres récits où Mars est mentionné. Si trois de ces derniers parlent de fusées, le quatrième est plutôt du genre horrifique. Précisons encore que les deux illustrations de couverture des albums ne figurent dans aucune des nouvelles dessinées (elles doivent provenir d'ailleurs!). Les nouvelles, en noir et blanc, font le plus souvent 7 ou parfois 8 pages (exceptionnellement 6). Ces BD ont été publiées, à l'origine (début des années 1950), dans les magazines de la société EC Comics, adaptées par le rédacteur-en-chef Albert Feldstein (cf. Wikipedia, page consultée le 27 mars 2022) et dessinées par différents auteurs (qui avaient le droit de signer leurs oeuvres, ce qui n'était pas si courant à l'époque dans le système des Comics américains).

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Planète rouge
(1984) et Monsieur sourire (1985) ont été édités chez Albin Michel / Special USA.
Un 3e volume est parfois mentionné dans la littérature spécialisée (il aurait été titré Chroniques terriennes), je ne l'ai jamais vu.   

P1140247Listons d'abord ce qui provient des Chroniques martiennes. En page de titre de cet album [p.7] figure une vignette tirée de la nouvelle Les villes muettes. Puis il s'ouvre (p.11, pour 7 pages) par Il viendra des pluies douces (dessiné par Wallace Wood). Nous avons ensuite Les villes muettes, par Reed Crandall (p.18-25). Le pique-nique d'un million d'années (Severin & Elder, pp.55-61) est tiré d'une des nouvelles "douces-amères" des Chroniques. Les longues années (Joe Orlando, pp.76-82) est très fidèle à la nouvelle de Bradbury, même si elle a été adaptée de manière à ce que les 8 pages de BD se suffisent à ellles-mêmes, alors que la nouvelle faisait référence à plusieurs autres du recueil dans le texte original de Bradbury.

Moi, fusée (Al Williamson) n'est pas tirée des Chroniques martiennes, mais il y est question d'une guerre avec "les Martiens". En découvrant ce "récit à la première personne" plaisant à lire, on apprécie de ne pas savoir quelle est la part du fantasme ou de la réalité. Dans Celui qui attend (Al Williamson), Mars apparaît encore sous un autre jour. La vérité sortira-t-elle du puits? Pour de bon! (Wallace Wood, pp.90-95) évoque l'attrait du métier de pilote spatial sur un père qui verra tout juste grandir son enfant entre deux livraisons de cargaison sur Mars. La chute finale est douloureuse. Dans L'heure zéro (Jack Kamen, pp.83-89), où des enfants jouent à l'invasion de la terre par les Martiens, nous sommes au croisement de la science-fiction et du conte d'horreur (autre spécialité d'EC Comics). Il n'y a plus d'enfants, pourrait-on dire (ou bien, il n'y en a que trop)! Par contre, Paria des étoiles, dessiné par Joe Orlando (pp.40-46), est un très beau conte familial qui relate une expédition vers Mars offerte par un père à ses enfants (la mère refuse de participer - dans un premier temps). Dans le recueil L'homme illustré de Ray Bradbury, cette dernière nouvelle est sobrement titrés La fusée, tandis que la précédente, L'heure zéro, s'y nomme L'heure H.

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Il n'est pas question de Mars dans Le roi des espaces gris (Severin & Elder, pp.47-54), uniquement de Vénus... Cette nouvelle évoque la sélectivité requise pour les futurs pilotes de fusées (1000 jeunes gens chaque année sur les millions de la terre). Cela devait être très frappant dans les années 1950. Mais aujourd'hui (XXIe s.), lorsqu'on regarde le nombre d'astronautes (cosmonautes, taikonautes et autres spationautes) en 2022, 1000 "appelés" par an, cela paraît bien optimiste...

Enfin, dans Châtiment sans crime (pp.33-39) et dans Paquet surprise (pp.62-68), Jack Kamen illustre deux nouvelles où il est question de la société "Marionnettes Inc.".

La 4e de couv' raconte que l'éditeur a reçu, à l'époque (années 1950) une gentille lettre de notre jeune auteur (Ray Bradbury), qui s'y montre ravi de l'adaptation de [deux de] ses nouvelles, mais fait remarquer que c'est sûrement par oubli qu'EC Comix ne lui a pas versé de royalties... Une fois ce détail réglé, ils ont par la suite collaboré jusqu'en 1954 (époque où les Comics ont dû se plier à une "Charte" qui impliquait une forme d'autocensure, après avoir été accusés de mauvaise influence sur la jeunesse).

P1140246Je ne dirai pas grand-chose du second album, Monsieur Sourire. Il comporte 13 nouvelles totalisant 91 pages de bandes dessinées, mais ne contient même pas la table des matières avec les noms des dessinateurs que l'on trouve dans le premier. Les nouvelles semblent pour la plupart tirées de publications spécialisées en d'histoires d'épouvante, et peut-être avoir été publiées dans une série appelée "Contes de la crypte"?. Elles se déroulent en majorité sur terre.

Seule exception martienne dans cet album, la nouvelle Mars, le paradis (Wallace Wood, p.p.65-72), tirée de la nouvelle titrée La troisième expédition des Chroniques martiennes.

Pour le reste, je peux essayer de reconstituer une "table des matières"... (avec des "points d'interrogations" quand j'ai des doutes sur le dessinateur, dont on ne trouve pas toujours la signature!):

  • p.9: Le cercueil (Jack Davis)
  • p.16: L'empreinte (pas de signature?)
  • p.24: Time Safari (Al Williamson), d'après la nouvelle Un coup de tonnerre du recueil Les pommes d'or du soleil
  • p.31: La grande roue (Jack Davis), d'après une partie du livre La foire des ténèbres
  • p.38: Tante Tildy (G. Harstly)
  • p.45: La dame qui hurlait (Jack Kamen ?)
  • p.52: Le lac (RC ?)
  • p.58: Poison, poison (Jack Davis ?)
  • p.73: Regardez, les oiseaux (B. Krigstein)
  • p.78: Croque-mort (G. Harstly)
  • p.86: Le petit assassin (?)
  • p.93: Halloween (Jack Kamen ?)

  P1140255 p.65

Enfin, je signalerai que j'ai acheté les recueils de Bradbury cités ci-dessus et photographiés ci-dessous (dans la collection "Présence du futur" chez Denoël) entre 2001 et 2004 (certains à Bécherel), mais je ne suis pas certain de les avoir intégralement lus à l'époque (ce coup-ci, j'ai parcouru les sommaires sans lire toutes les pages!). Et il doit exister encore une dizaine d'oeuvres (romans, recueils, théâtre...) que je ne possède pas: rappelons que Ray Bradbury est décédé à 91 ans.

Trois_livres_Bradbury

****

Comme annoncé plus haut, le présent article constitue ma dernière contribution au Challenge de la planète Mars, qui se termine demain avec ce mois de mars 2022. Peut-être un autre Challenge sera-t-il lancé l'an prochain, de mars 2023 à mars 2024?

27 mars 2022

Avec la permission de Gandhi - Abir Mukherjee

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Paru en janvier 2022, voici le troisième volume de la série. Après L'attaque du Calcutta-Darjeeling et Les princes de Sambalpur, Avec la permission de Gandhi (Liana Levi, 314 pages) nous permet de retrouver le capitaine britannique Sam Wyndham et le sergent Sat Banerjee. L'addiction à l'opium de Wyndham s'aggrave. L'histoire se passe entre la soirée du 21 décembre et le 25 décembre 1921. Le 21 décembre, suite à une descente de police, Wyndham est obligé de s'enfuir d'une fumerie d'opium et en s'enfuyant, il voit un homme énucléé et poignardé qui rend son dernier soupir. Wyndham pense que c'est un Chinois. Pendant ce temps là, des foules de manifestants pacifistes sous l'instigation de Gandhi décident de défiler dans les rues de Calcutta alors que le prince de Galles (le futur Edouard VIII) vient en visite officielle. Un jour plus tard, c'est une femme que l'on retrouve énucléée de la même façon. Un troisième crime similaire suivra. Le point commun entre les victimes est qu'elles ont travaillé ensemble lors d'expériences sur le gaz moutarde juste après la première guerre mondiale. Il y a un assassin qui veut se venger. Bien entendu, les deux histoires vont se télescoper. Un très bon cru qui permet à Wyndham de se distinguer une fois de plus, même s'il n'est pas au top de sa forme et si sa hiérarchie lui met des bâtons dans les roues. Vivement le quatrième tome!

25 mars 2022

Sabotage sur la planète rouge - Christian Grenier / Les poisons de Mars - Isaac Asimov / Oms en série - Stefan Wul

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Les trois livres que je présente aujourd'hui ont pour caractéristiques communes d'être plutôt des livres "pour la jeunesse" et d'avoir été chinés par moi (ta d loidu cine, "squatter" chez dasola) dans le même bac d'une bouquinerie. Les deux premiers rentrent dans le cadre du Challenge de la planète Mars. Leur date de publication permet d'en catégoriser deux sur trois comme des "classiques" pouvant compter pour le challenge "2022 en classiques", tandis que les trois s'inscriront dans le 10e Challenge de l'imaginaire.

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P1140241Le premier roman, Sabotage sur la planète rouge, est paru en 1972, dans une collection Jeunesse-Poche "pour tous les 10-15 ans passionnés d'action" chez Hatier GT Rageot (ce titre est classé "10-12 ans"). L'auteur, Christian Grenier, est né en 1945 (son dernier livre publié semble remonter à 2017). L'action démarre sur les chapeaux de roue (à 100 à l'heure). En ...2045, un jeune Français, Phil Laumet, revient de l'école en "uniscoot", lorsque celui-ci tombe en panne, en pleine plaine picarde. Notons en passant que son modèle "écolier" d'engin sur coussin d'air, qui peut être piloté à partir de 10 ans, est bridé de manière à ne pas pouvoir dépasser les fameux 100 km à l'heure. Et que remarque alors notre jeune héros, dans un creux, pas loin de la route? Une curieuse lueur rouge, qui l'amène à un non moins curieux appareil. Mais il est temps de rentrer chez lui. Au cours du repas familial, absorbé par la conversation paternelle, Phil en oublie de parler de sa découverte. M. Laumet père, ingénieur en astronautique, s'efforce depuis une dizaine d'années de mettre au point Terra 9, la fusée internationale dont l'objectif serait Mars. Aucune tentative pour atteindre Mars n'a réussi depuis 60 ans. Mais il est temps de retourner au collège, où Phil dispute régulièrement la première place en classe à un prénommé José. Lors de son premier jour de congé, il accompagne son père sur son lieu de travail, et est le seul à voir une curieuse petite silhouette rouge, qui s'éclipse une fois ses méfaits accomplis. Course-poursuite (cette fois, Phil a "emprunté" le quadriscoot paternel, qu'il n'avait jamais conduit à 300 à l'heure... jusque-là). Et on retrouve la fameuse soucoupe volante. Notre jeune curieux se glisse dedans. Piégé! Et en route vers la planète rouge (non sans quelques surprises intermédiaires). Nous n'en sommes qu'à la page 32 (sur 157), mais je vais vous laisser le plaisir de découvrir la suite. Sachez juste que notre héros regagnera le bercail sain et sauf (avec un nouvel animal de compagnie), non sans avoir rencontré deux espèces extra-terrestres et sauvé le monde en passant. Le roman m'a fait penser au livre Le vagabond de l'espace de Robert Heinlein (1958): encore un jeune garçon surdoué (mais ici, Phil utilise un ordinateur et non plus une règle à calcul comme Kip - même s'il ne s'agit que de terminaux de saisie eux-mêmes reliés à un "serveur" central", et non de "PC" autonomie - ou a fortiori "portables"). 
Voir le blog de l'auteur.

P1140244J'arrive ensuite au premier tome de la série "David Starr" écrite par Isaac Asimov dans les années 1950 et qui visait clairement un jeune public. Seul le premier volume de la série touche la planète Mars. Ce premier titre (en anglais David Starr, Space Ranger) a été traduit successivement par Sur la planète rouge chez "Fleuve Noir anticipation" en 1954, puis par Jim Spark, le chasseur d'étoiles en "bibliothèque verte" chez Hachette en 1977, avant d'être enfin réédité sous le titre Les poisons de Mars chez Claude Lefrancq en 1991 (nous y voilà!) et en 155 pages. Asimov, dans une préface écrite un quart de siècle après le roman, prend soin de rappeler qu'en 1951, on croyait encore qu'il y avait des canaux sur Mars et que cette planète pouvait abriter ou avoir abrité une forme de vie intelligente... Ici, nous sommes au croisement du roman d'anticipation et du polar. Le héros n'est plus un enfant, mais un jeune surdoué surdiplômé (et sûr de lui, aussi). Pourquoi certains terriens meurent-ils empoisonnés après avoir avalé des aliments produits par les Terriens sur Mars? Ses deux "pères adoptifs" du Conseil scientifique (une appellation bien anodine pour ce qui ressemble un peu à un Interpol interplanétaire) l'envoyant en mission sur la Lune, il prend sur lui de partir pour Mars. Après quelques épisodes très "western", il va se retrouver "superhéros" grâce aux Martiens qu'il va découvrir (les vrais). Et, ayant démasqué les empoisonneurs, il ne lui restera plus qu'à poursuivre ses aventures extraterrestres (Vénus, Saturne, Jupiter, Mercure...) dans les cinq autres tomes (que je n'ai pas lus). L'éditeur Claude Lefrancq a semble-t-il cessé ses activités en 1998. Je n'ai pas non plus lu l'adaptation en bande dessinée qui y était éditée, laquelle semble avoir été réalisée par le même dessinateur que celui ayant illustré la couverture ci-dessus (Eric Loutte).

P1140242D'aucunes pourraient dire que ça manque un peu de nénettes, ces romans pour jeunes garçons. Heureusement, dans le troisième livre que je vais chroniquer, on va changer de paradigme... Je dirai juste quelques mots concernant Oms en série. Au cours de cette année de challenge où j'ai eu l'occasion de butiner sur pas mal de blogs de littérature SF et "Fantaisy", je suis tombé plusieurs fois sur ce titre de Stefan Wul, que je n'avais jamais lu (il date de 1957), alors que j'ai vu et revu le film qui en a été tiré en 1973, La planète sauvage, de René Lalou et Roland Topor. J'ai donc fini par en savourer la découverte. Les Oms sont, à l'époque du récit, élevés en captivité comme animaux de compagnie des géants bleus, les "Draags", sur la planète Ygam. Mais ça peut être dangereux, ces petites bêtes-là... Un certain Terr mènera la révolte individuelle puis collective, l'émancipation et enfin l'exode, en retournant contre les Draags leurs propres technologies, mais cette fois, Moïse et Pharaon arriveront à conclure la paix après le conflit. Sans oublier que nos Oms et nos Omes feront souche. Je préciserai encore que les oeuvres de Stefan Wul ont, ces dernières années, été adaptées en bande dessinée (déjà une dizaine, parfois en plusieurs tomes, sous le titre générique "Les univers de Stefan Wul", chez deux éditeurs successifs). A voir en bibliothèque?

Les deux premiers livres n'apparaissent guère que sur des sites "marchands" ou bien sur lesquels on ne peut pas poster de commentaires. Pour le troisième, je rajouterai les liens au fur et à mesure que je retomberai dessus!

24 mars 2022

Films vus et non commentés depuis le 4 mars 2022 - 2ème partie

Voici un deuxième billet sur trois films (après celui du 17 mars 2022).

Je commence par Nightmare Alley de Guillermo del Toro qui est sorti en janvier dernier. J'ai tardé à aller à le voir au vu de de sa durée, deux heures trente. J'avoue être assez mitigée sur ce film malgré la distribution prestigieuse : Bradley Cooper (qui est coproducteur du film), Cate Blanchett, Willem Dafoe, Toni Collette, Rooney Mara... L'histoire se passe à la fin des années 30. Il est divisé en deux parties distinctes. Dans le Midwest, Stanton Carlisle (Bradley Cooper), après avoir dissimulé un corps dans le sol et quitté sa maison qu'il fait brûler, prend un autocar et descend à un arrêt. Là, se trouve un cirque assez miteux. Il se fait embaucher et apprend la "fausse" télépathie. On le retrouve deux ans plus tard à New-York. Il est accompagné par Molly, une des artistes du cirque. Cette jeune femme timide (Rooney Mara) est l'assistante de Stanton mais elle réchigne de plus en plus à faire ce qu'il lui dit lors de leur spectacle. C'est au cours d'une de ses prestations que Stanton rencontre une femme mystérieuse, Lilith Ritter (Cate Blanchett, très femme fatale) qui est psychologue. A partir de là, les ennuis commencent pour Stanton qui enfreint une règle alors qu'il n'aurait pas dû: "parler aux morts". Je suis mitigée car on peut admirer le soin apporté à l'image, aux décors et aux costumes, mais le film m'a laissé froide car les personnages sont tous plus ou moins antipathique, et deux heures et demie, c'est un peu long. Lire les billets de Pascale, Princecranoir et Selenie.

Je serai très brève sur Murder Party de Nicolas Pleskof: cette comédie policière est nullissime et plus grave, elle n'est pas drôle. Je me demande ce qu'Eddy Mitchell, Miou Miou et Zabou Breitman sont venus faire dans cette galère. Lire le billet de Selenie.

Goliath de Frédéric Tellier traite du problème des pesticides en général et de la tétrazine (produit fictif) en particulier. D'un côté, les entreprises toutes-puissantes et les "lobbies", et de l'autre un avocat qui prend fait et cause pour des personnes souffrant de cancers incurables à cause des pesticides. C'est Goliath contre David, et cette fois-ci, c'est Goliath qui gagne. Du côté des méchants, il y a Mathias (Pierre Niney, très bien) et Paul, deux lobbyistes de talent qui travaillent pour Phytosanis, une entreprise agro-chimique. Du côté des gentils et des victimes, Patrick (Gilles Lellouche très mal coiffé), un avocat endetté (oui, ça existe) voudrait bien arriver à faire indemniser les victimes. Le duel est inégal. J'ai trouvé dans son ensemble que le film était mou, voire flottant. Il n'a pas la force d'un film américain comme Dark Waters. J'ai été globalement déçue. Lire le billet de Pascale qui est plus enthousiaste que moi.

21 mars 2022

Notre-Dame brûle - Jean-Jacques Annaud

Le réalisateur Jean-Jacques Annaud a réussi à faire un film au suspense assez haletant sur l'incendie qui a failli détruire la cathédrale Notre-Dame de Paris en avril 2019. Notre-Dame brûle commence par l'entrée en fonction d'un gardien de la cathédrale à peine formé (deux heures). Il est chargé de regarder les voyants de tableaux électriques et de prévenir s'il y a un message d'alerte. Il fait beau à Paris, ce jour-là. On ne sait toujours pas quelle fut la cause de l'incendie: un mégot de cigarette jeté négligemment ou un pigeon qui provoque un court-circuit dans une installation électrique assez vétuste. On assiste à une course contre la montre des voitures de pompiers qui sont coincées dans les embouteillages. Le film intègre très bien des images d'archives sur lesquelles on voit la cathédrale brûler, les hommes politiques dont le président assister impuissant l'iincendie. On suit avec angoisse le sauvetage de la "vraie couronne d'épines" après que le conservateur de la cathédrale arrive péniblement en RER, en métro et à vélo. Mais les héros de ce film sont les pompiers, ces soldats du feu qui mettent leur vie en danger pour sauver un édifice de 850 ans. Peut-être n'y a-t-il pas beaucoup d'émotion, mais cela ne m'a pas dérangée. Un film que je conseille. Lire les billets d'Henri Golant (qui a moyennement aimé), Pascale et Selenie (qui n'a pas aimé). 

20 mars 2022

Cap sur Mars - Albert Weinberg

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Il ne me reste plus beaucoup de billets à publier (signés ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) avant la fin officielle de mon Challenge de la planète Mars, laquelle avait été annoncée, il y a déjà plus d'un an, pour le 31 mars 2022. Aujourd'hui, j'utilise le prétexte "martien" pour présenter un album de bande dessinée. J'ai trouvé le volume ci-dessous, d'une série "classique" que je connais de très longue date, mais dont je n'avais, je crois bien, jamais lu cette histoire-ci, sous forme du tome 2 d'une intégrale, et ai sauté donc dessus. Il s'agit d'une aventure de Dan Cooper, un héros aviateur militaire canadien créé par Albert Weinberg, Cap sur Mars

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L'intégrale Dan Cooper t.2, février 2001, 188 pages

Dan Cooper constitue la principale série dessinée par Albert Weinberg (1922-2011). Quarante-et-un albums sont parus entre 1947 et 1992 (j'en possède une dizaine, achetés sur plusieurs décennies, depuis le début des années 1990). Les scénario sont quasiment tous dûs à Albert Weinberg. Publiées dans le journal Tintin à l'origine, certaines de ces aventures apparaissent bien évidemment quelque peu datées aujourd'hui. Les 62 pages de Cap sur Mars constituent la quatrième aventure de Dan Cooper, publiée dans le journal en 1958-59 et parue en album en 1960. Mais en fait, Mars y tient fort peu de place... 

Page d'ouverture de la partie concernant cet album P1140238

P1140232 p.187, la couverture du journal Tintin du 16/07/1958

 P1140233 p.122, la dernière page de l'album

Mais que se passe-t-il donc dans cet album, à part Mars? Il s'ouvre sur la présentation de "l'année sidérale". [Vérification faite, la première "année internationale" sous l'égide de l'ONU a été organisée en 1959, et la première "année de l'espace" date, elle, de 1992. Quelle prémonition!] C'est dans ce cadre que Dan Cooper (en p.2) est invité à piloter un prototype d'avion-satellite, le X-100, pendant que le Canada prépare un engin capable d'aller jusqu'à Mars. Et comme 62 pages, c'est long, les 25 premières sont consacrées par Dan Cooper à "guérir" de sa phobie aérienne le pilote-ingénieur chargé de la mise au point de l'engin, qui se trouve être un vieux copain de la Seconde guerre mondiale (pas si lointaine alors). Que d'aventures! Par exemple, Dan passe en plein vol, de la cabine d'un action à réaction à celle d'un bimoteur à hélice, en rampant sur les ailes (!). Quant au X-100, il préfigure de loin le vrai X-15 que pilotera Buck Danny (autre héros pilote) pour le journal Spirou, quelques années plus tard (en 1965 - le véritable appareil a volé de 1960 à 1968). Bref, tant de péripéties dans Cap sur Mars justifient sans doute qu'une grande case rappelle à la fin de cette séquence que le vrai but reste Mars (p.96).

P1140239Mais, hop, débarquent d'autres vieux ennemis (d'un album précédent) qui vont chercher à mettre des bâtons dans les roues de l'expédition. Et c'est seulement dans les huit dernières pages que se réalise l'expédition vers Mars. Nous commençons par voir - enfin - l'engin spatial, qui n'a pas été sans me rappeler les vaisseaux qui permettent aux énigmatiques Atlantes d'Edgar P. Jacobs de quitter définitivement notre planète (L'Enigme de l'Atlantide, publié dans Tintin en 1955-56 et paru en album en 1957). Cet engin à corps sphérique fonctionne en captant l'oxygène atomique contenu dans les hautes couches de l'atmosphère, puis grâce à l'effet répulsif de la terre - n'oublions pas qu'un kilog (sic!) d'électrons à chaque pôle se repousseraient avec une force de 200 000 milliards de tonnes (si, si! C'est écrit p.118-119). P1140235Les paysages sidéraux des dernières pages ne sont pas sans ressemblance, ai-je trouvé, avec des images de l'espace traversé par la fusée pointue dessinée par Hergé dans l'aventure de Tintin On a marché sur la lune, qui date, pour sa part, du début des années 1950. Et si au final nos héros (Dan Cooper et ses deux acolytes) n'arrivent pas à débarquer sur Mars (pourquoi? Mystère...), ils vont cueillir quelques lichens sur un de ses satellites, Deimos. Et on en reste là. Après ce simple aller, on ignore tout du retour, puisque le cinquième album parlera de tout autre chose.

 

P1140236 (p.115, au sol...) P1140234 (... et p.118, en vol) L'appareil piloté par Dan Cooper...

... et ceux des Atlantes cités plus haut P1140237 (L'Enigme de l'Atlantide, p.64)

Par la suite, les aventures de Dan Cooper tourneront autour de l'aviation, civile ou militaire, de l'espionnage, d'aventures pleines de traitres ou de saboteurs, de quelque patrouilles acrobatiques, d'une idylle plus ou moins dramatique... Je noterai tout de même que plusieurs autres albums de la série seront encore en lien avec le spatial: SOS dans l'espace3 cosmonautesApollo appelle Soyouz. Mais c'en sera fini de Mars.

Je signalerai encore qu'à l'époque lointaine (je n'étais pas né!) où paraissait Cap sur Mars, la France n'était pas encore sortie du "commandement intégré" des forces de l'Otan et accueillait des bases militaires utilisées par ses alliés sur son sol. Comme à la base aérienne de Mar... ville, où stationnaient des escadrilles canadiennes, équipées notamment de l'avion CF-100 Canuck (seul avion militaire de chasse canadien construit en série), que l'on voit dans cette BD. Aujourd'hui, signe des temps, c'est une centrale solaire photovoltaïque qu'accueille l'aéroport de Marville-Montmédy, qui appartient désormais à la communauté de communes du pays de Montmédy. Bref. 

A ce jour, aucune Maison d'édition ne semble avoir souhaité faire reprendre la série Dan Cooper après la mort de son créateur (à moins que ce soit celui-ci ou ses ayants-droits qui s'y soient opposé? Je l'ignore). Il est vrai que les séries toujours actives aujourd'hui sur le thème de l'aviation sont déjà nombreuses sur le marché. Si je n'ai pas réussi à trouver de blog qui parle Dan Cooper (difficile de chercher, avec des moteurs de recherche qui semblent ne plus trop bien référencer les blogs?), j'ai par contre découvert une page internet très complète sur la BD et l'aviation, qui liste des dizaines de séries (bravo!)

19 mars 2022

A plein temps - Eric Gravel

Avant mon billet suivant sur les "films vus non commentés", j'écris deux billets sur deux films que je viens tout juste de voir et qui m'ont énormément plu. Je commence par A plein temps d'Eric Gravel dont j'avais apprécié le premier long-métrage qui date de 2017, Crash Test Aglaé (2017). Dans A plein temps, il donne un rôle sensationnel à Laure Calamy, une mère qui élève seule ses deux enfants dans une maison à des dizaines de kilomètres de Paris. Quand le film commence, on entend la respiration d'une femme qui dort. Il y a un gros plan sur ses lèvres. Un réveil sonne et c'est parti pour 1H25 trépidante.  Il fait encore nuit, Julie (Laure Calamy, extraordinaire) fait lever sa petite famille, le petit déjeuner avalé, elle emmène ses enfants Nolan et Chloé chez sa voisine Madame Lusigny qui réchigne de plus en plus à les garder aussi longtemps. Jule prend le train et, arrivée vers Paris, on annonce que le trafic est arrêté. Des grèves de transports sur Paris commencent et Julie va vivre plusieurs jours de galère - et cela tombe évidemment mal. Julie, en attendant de retrouver un emploi selon ses diplômes et ses compétences, est premère femme de chambre dans un palace parisien. Le rythme pour faire chaque chambre est effrené et tout doit être parfait pour un clientèle exigeante qui paye cher la nuit. Elle semble bien s'entendre avec ses collègues, mais elle se rendra compte que c'est chacun pour soi. Elle doit passer un entretien d'embauche qui, espère-t-elle, aboutira, et pendant ce temps, la grève se durcit et se déplacer devient compliqué. Julie a des problèmes de fin de mois et son ex tarde à lui payer la pension alimentaire. Mais cela n'empêche pas Julie de fêter l'anniversaire de son fils Nolan. Pendant que l'histoire se déroule, Julie court beaucoup, mais c'est une battante, une guerrière, elle ne "craque" pas et on se demande comment elle fait. La salle où j'ai vu le film était presque pleine, je pense que les spectateurs l'ont bien apprécié. Je le répète, Laure Calamy est formidable. Le film à voir cette semaine. Lire le billet de Selenie. Mon second billet sera publié dans deux jours.

17 mars 2022

Films vus et non commentés depuis le 4 mars 2022 - 1ère partie

Je suis allée voir plusieurs films depuis début mars mais je n'ai pas encore eu le temps de les chroniquer. Voici donc un premier billet sur trois films.

Je commence par Belfast de Kenneth Branagh, réalisateur et acteur né à Belfast en 1960, qui rend plus ou moins hommage à ses parents et à ses grands-parents. Pendant l'été 69, dans un des quartiers de Belfast où vivent des catholiques et des protestants, des actes de violence ont lieu. Buddy, un petit garçon de huit ans, assiste à cette violence. Heureusement que Buddy vit dans une famille unie. Pourtant le père est souvent absent pour son travail. Cette absence est compensée par l'affection que Buddy porte à sa mère et surtout à ses grand-parents. Ils vivent tous dans la même maison. Le film a été tourné dans un beau noir et blanc. Judy Dench et Ciaran Hinds qui interprètent les grands-parents sont vraiment bien. Ce n'est pas un film sur le conflit entre protestants et catholiques dans les années 60 mais plutôt l'évocation de l'enfance du réalisateur. J'ai trouvé le film très touchant.

Je continue avec Blacklight de Mark Williams où Liam Neeson (vous ai-je déjà dit que je vais voir les films avec Liam Neeson?) interprète Travis Block, un homme seul contre tous. Là, il agit en secret pour le compte du FBI. Il est chargé de sortir des agents infiltrés de situations dangereuses. Dusty Crane, le dernier agent dont Travis doit s'occuper, semble avoir "pété un câble". En effet Dusty est poursuivi par d'autres agents qui sont aux ordres d'un agent du FBI haut placé et corrompu. Il y a.quelques courses-poursuites en voiture ou à pied. Travis a aussi une vie privée puisqu'il est père d'une fille et grand-père d'une petite-fille dont il voudrait s'occuper plus souvent. A la fin du film, on devine que son souhait va être exaucer. Le film américano-chinois et tourné en Australie se laisse voir.

Je termine avec Les poings desserrés de Kira Kovalenko. Ce premier film de la réalisatrice a reçu le prix Un certain Regard au dernier Festival international du film de Cannes. L'histoire se passe de nos jours en Ossetie du nord, à proximité du Caucase. Ada est une jeune fille qui rêve de s'évader de son milieu familial étouffant entre son père, un de ses deux frères et un jeune qui en pince pour elle. Ada veut récupérer son passeport  que son père a camouflé. On va apprendre petit à petit ce qui est arrivé à Ada et pourquoi elle est surprotégée par sa famille, mais malgré tout Ada veut partir loin de tout ça, quitter ce paysage que j'ai trouvé sinistre et angoissant. On peut la comprendre. La caméra suit au plus près les acteurs. On a l'impression d'étouffer comme Ada. C'est un film dur mais avec des moments de douceur. A vous de voir.

Suite dans un billet du 24 mars 2022.

15 mars 2022

Chroniques martiennes - Ray Bradbury

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logochallengeWinterSFFStoriesJe (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vais encore présenter deux éditions différentes pour la même oeuvre, mais cette fois-ci (contrairement au recueil de nouvelles de Philip K. Dick de mon billet précédent), c'est parfaitement volontaire. 

Les Chroniques martiennes de Ray Bradbury constituent-elles un recueil de nouvelles? Sa préface à la seconde édition les qualifie de "mythologie à l'état pur". Ma première édition (dans la regrettée collection "Présence du futur" chez Denoël) a été imprimée en 1978, je pense qu'elle a dû m'être offerte cette année-là ou peu après (pour ma première lecture). La datation des nouvelles nous projetait alors de janvier 1999 à octobre 2026. Et c'est l'an dernier (pour anticiper le présent billet!) que je me suis procuré la seconde, imprimée en 2008 (Folio SF N°45, 1ère éd. 2001). La chronologie de cette édition dite "de 1997" (publiée en 1990 aux Etats-Unis) s'étend désormais de janvier 2030 à octobre 2057 (je ne sais pas si je verrai cette date!). Ray Bradbury est pour sa part décédé en juin 2012 (à 91 ans). Contrairement à certaines des oeuvres que j'ai déjà présentées, les Chroniques martiennes sont toujours éditées et disponibles en "neuf" aujourd'hui. 

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Mon volume de chez Denoël comportait 26 nouvelles, traduites par Henri Robillot. Relevons que mon volume, s'il porte bien toujours le numéro 1 dans la collection, affiche la présentation en vigueur en fin des années 1970 (une illustration dans un cercle, sur un fond de couleur), et non plus la couverture originale datant de 1955 (je n'étais pas né!). Ma seconde édition (traduction de l'américain par Jacques Chambon et Henri Robillot) compte deux nouvelles de plus. Et pour information, quand on lit les deux éditions en même temps, on s'aperçoit que les traductions diffèrent presque à chaque phrase. La seconde est-elle vraiment plus précise (traduction, trahison)? Je ne me suis pas reporté aux textes originaux, bien entendu, et serai bien incapable de rédiger une thèse là-dessus, rassurez-vous! Signalons juste que certains titres de nouvelles eux-mêmes ont changé en français. Je vais, déjà, essayer d'apporter des éléments différents de ceux que n'importe qui peut lire dans le très bon article de Wikipédia (consulté le 11 mars 2022), mais ça ne va pas être facile. Foin donc de l'ordre chronologique, essayons des regroupements par thèmes, et peut-être davantage compréhensibles à ceux qui ont déjà lu l'oeuvre, puisque, comme chacun sait, ce "recueil de nouvelles" constitue une oeuvre cohérente (et inversement). Le livre est constitué de nouvelles écrites d'abord de manière indépendante, et dont certaines avaient été publiées dans des magazines américains entre 1945 et 1950, mais aussi de nouvelles écrites spécialement aux fins de "compléter l'histoire".

Les expéditions humaines de la terre à Mars. Les férus de numérologie pourront relever que la première expédition qui "réussit" (ne disparaît pas corps et biens) est la quatrième, mais aussi celle dont le nombre d'équipiers est un nombre impair et romp la progression géométrique: 2, 4, 16 hommes arrivés vivants sur Mars, ... puis enfin 17? On aurait rêvé d'une nouvelle expliquant ce passager surnuméraire: passager clandestin? Fruit des cogitations d'un scientifique illuminé? Le "17ème" serait-il l'archéologue Spender, ou le capitaine Wilder? Ensuite, en un rien de temps, 90 000 personnes débarquent... Et jusqu'à des vieillards! Les nouvelles concernées sont: Ylla; Les hommes de la Terre; La Troisième expédition; ... Et la lune qui luit; Les sauterelles; Les vieillards.

Les Martiens tels qu'en eux-mêmes. Ces humanoïdes aux yeux jaunes, télépathes, ne sont pas toujours sympathiques pour autant. Le Martien peut être empathique avec une personne à la fois. Mais face à la foule... Une foule de Martiens peut être glaçante d'ironie amère, comme dans Morte-saison.

Le retour à la terre. La guerre venue, les émigrants ne partent pas dans le désert, non, ils songent à regagner leur planète d'origine. Cela s'anticipe dans Le marchand de bagages, se précise (donc) dans Morte-saison, puis Les spectateurs... Tout ça (y compris la destruction d'une civilisation millénaire?), pour ça...

Ceux qui restent. Dans Les longues années, on retrouve, plusieurs décennies après le début de la colonisation de Mars, certains des survivants de la quatrième expédition... Et aussi le solitaire qui a décidé de ne plus répondre au téléphone dans Les villes muettes.

Les histoires les plus fantastiques. Usher II attend de pied ferme, sur Mars, les inspecteurs de l'Ambiance morale qui, sur terre, ont imposé la censure au tournant du XXIe siècle - dans la chronologie alternative des Chroniques bien entendu. Comme en écho, on trouve sur terre la maison de Viendront de douces pluies, dont la domotique perfectionnée a survécu à ses habitants humains.

L'espoir. Les rencontres qui auraient être paisibles, en partage, sans violence (le temps de la violence est passé ou reste à venir). Rencontre nocturne, entre un Terrien et un Martien, pacifiques, qui ne partagent pas la même vision... mais se séparent en se souhaitant "au revoir". Le matin vert: le lecteur de 2022 pourrait songer au Printemps silencieux (Rachel Carson), ou à Matin brun (Franck Pavloff). Il s'agit juste, ici, d'une "terraformation" accomplie par un Terrien opiniâtre. Pique-nique dans un million d'années: peut-être, enfin, des terriens respectueux de la nouvelle planète où il ont choisi de vivre?

Les deux nouvelles nouvelles. Les ballons de feu témoigne d'une philosophie plutôt irrévérencieux, pour les WASP, je suppose. Les grands espaces, ou l'angoisse que peuvent ressentir les fiancées restées au pays en s'apprétant à rejoindre leur futur.

Je n'ai cité que les deux tiers des titres des nouvelles. Une épopée, ça a un début, un milieu et une fin. Ici, cette oeuvre part un peu dans tous les sens, et dans tous les genres aussi (fantastique, dramatique, satirique, mélancolique...). Chacun, je suppose, peut y trouver un texte qui lui parlera davantage que les autres, peut-être un personnage à qui s'identifier... Mais ça doit être très personnel. A découvrir!

Et pour finir, voici quelques liens vers différents blogs ayant chroniqué les Chroniques et que font remonter les moteurs de recherche. Beaucoup ne sont plus mis à jour en 2022. Par ordre plus ou moins alphabétique (liste non exhaustive), j'ai trouvé: AnnbourgogneArkantz (dernière MAJ en 2020), Aventuriers (dernière MAJ en 2019), Belykhalil, La bibliothèque éclectique, Blackwolf (dernière MAJ en 2019), Le Bouddha de JadeCapitaine Café (dernière MAJ en 2020), Carolivres, Lisou sur le blog Les pipelettes en parlent, une couverture en anglais chez Nathalie de Pages à pagesPhilippe (dernière MAJ en 2019), Santifike (dernière MAJ en 2019), Thomas (dernière MAJ en 2021), Yvan, un vieux billet de Zaroff sur le blog collectif ZLLT.

Si j'arrive à conserver un bon rythme de rédaction avant le 31 mars 2022, je tâcherai de vous présenter une adaptation que je me suis procurée récemment. [Cf. billet du 30/03/2022]

14 mars 2022

William Hurt (1950-2022)

Je viens d'apprendre que l'acteur américain William Hurt était décédé et cela m'a rendue très triste. Il a été un de mes béguins de cinéma. En effet, dans les années 80 que les jeunes de 20 ans ne peuvent pas connaître, il y a eu de très bons films américains où les acteurs interprétaient des personnages dignes de ce nom. J'avais découvert cet acteur dans Body Heat (La fièvre au corps - 1981) de Lawence Kasdan, un polar noir d'une grande sensualité. Face à lui, Kathleen Turner lui donnait la réplique. J'ai vu ce film au moins six ou sept fois. Je vous le recommande. J'avais retrouvé ce couple de cinéma dans The Accidental Tourist (Voyageur malgré lui) en 1988, encore de Lawrence Kasdan (avec un scénario tiré d'un roman d'Anne Tyler). William Hurt faisait partie de la distribution de The Big Chill (Les copains d'abord) en 1983, toujours de Lawrence Kasdan. Je l'avais aussi apprécié dans Children of a lesser God (Les Enfants du silence) de Martha Haynes (1986), Gorky Park de Michael Apted (1983), Broadcast News de James L. Brooks (1987), Altered States (Au delà du Réel) de Ken Russell (1980), Le baiser de la femme araignée d'Hector Babenco) dans un rôle pour lequel il avait reçu le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes et l'Oscar du meilleur acteur en 1985. Il a participé à des films européens comme celui de Wim Wenders Jusqu'au bout du monde (1991) ou Un divan à New-York de Chantal Akerman (1996). 

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Les deux photos font partie de ma collection personnelle

12 mars 2022

The Batman - Matt Reeves

Après avoir entendu uniquement des bonnes critiques à l'émission du Masque et la Plume, je me suis décidée à aller voir The Batman avec, dans le rôle du justicier masqué, Robert Pattinson. J'avoue à ma grande honte que je n'avais pas encore vu Robert Pattinson sur grand écran. L'oubli est enfin réparé (1). C'est lui qui est un des atouts du film qui dure presque 3 heures. Dès le départ, j'ai aimé l'atmosphère lourde de l'histoire et son côté inquiétant. L'ensemble est beau formellement, l'image est sombre comme l'histoire mais cela ne m'a pas dérangée du tout. Toute l'histoire ou presque se passe de nuit et Batman veille. Il arrive sur les lieux d'un meurtre, le maire de Gotham City vient d'être tué. Plus tard, c'est le procureur de la ville qui va trouver une mort explosive. Chaque fois le méchant de de l'histoire appelé The Riddler (L'homme-mystère) laisse un message en forme de devinette pour Batman. Pendant son enquête, Batman va croiser la route de Catwoman, du Pingouin et d'un certain Falcone. On découvre une fois de plus qu'il y a quelque chose de pourri à Gotham City. Robert Pattinson porte très bien l'habit de la chauve-souris. Il joue beaucoup avec ses yeux, sa voix basse. Son masque met en évidence la beauté de sa mâchoire et de son menton. Le rôle du majordome est tenu par Andy Serkis en personne. Il n'y a pas beaucoup de gadgets. Un film qui m'a vraiment plu. Lire les billets de Pascale, Henri GolantSelenie et Mymp.

(1) Comme me l'a rappelé Pascale, je l'avais vu en son temps dans The lost city of Z, mais il ne m'y avait pas laissé un souvenir impérissable (film non chroniqué).

10 mars 2022

Minority Report / Total Recall - Philip K. Dick

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logochallengeWinterSFFStories Mon article du jour va vous présenter des nouvelles de Philip K. Dirk - dont certaines en lien avec la planète Mars. Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) fais donc d'une pierre plusieurs coups en terme de challenges... avec tous ceux dont vous voyez les logos ci-dessus (et le lien correspondant lorsqu'on y clique!): Challenge de la planète Mars, mais aussi 10e Challenge de l'Imaginaire, challenge "2022 en classiques", et challenge "Winter short stories of SFF". D'une pierre deux coups aussi, encore d'une autre manière, avec les deux volumes en question, titrés respectivement Minority Report et Total Recall. C'est tout simple, peut-on penser?

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Sauf que... il y a un piège. Et j'ai sauté dedans à pieds joints. J'avais acheté en 2008 le premier volume, paru en 2002 (l'avais-je ou non lu à l'époque, impossible de me le rappeler). Et c'est il y a quelques semaines que j'ai acquis le second, publié, lui, en 2012. Voici les 4e de couv', mettant chacun en avant le film affiché en couverture.

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Et voici maintenant la tranche des deux livres. Vous aviez sans doute deviné...

P1140225P1140226... qu'il s'agit d'un pur relookage marketing du "Folio SF N°109", et que les contenus sont quasi exactement les mêmes, si ce n'est que le second paru comporte quatre pages en moins, celles d'une introduction par Malcolm Edwards. Celle-ci était spécifiquement axée sur Minority Report, alors troisième blockbuster hollywoodien tiré de l'oeuvre de Dick, après Blade Runner et Total Recall (mais attention, hein, celui de 1990, pas celui de 2012 - vous suivez?), et a donc disparu de la nouvelle édition.

Le texte n'a même pas été relu d'une réédition sur l'autre, il contient toujours, par exemple, quelques petites coquilles orthographiques dans Nouveau modèle: "laine" au lieu de "lame" p. 343 et 347, "un section" (au lieu d'"une section"), p. 361 & 365.

Bref, ce petit décryptage achevé, tournons la page, pour en venir maintenant aux nouvelles (traductions de l'américain revues et harmonisées par Hélène Collon). Leurs copyrights en VO s'étendent de 1953 à 1969.

Commençons par celles en rapport avec Mars.

Souvenirs à vendre a inspiré les deux films Total Recall. La nouvelle est moins spectaculaire. Que faire lorsque vous êtes dans la peau d'un minable petit salarié, et que vous rêvez de vous rendre sur la planète Mars (ce qui est totalement hors de vos moyens financiers, bien entendu)? Ce qu'a décidé de faire Douglas Quail (en cachette de sa femme, qui, elle, a les pieds sur terre): recourir aux services d'une société spécialisée dans l'illusion, Mémoire S.A. Comme le vante son patron, "dans votre mémoire, ce sera un vrai voyage; nous vous le garantissons. Quinze jours de souvenirs, remémorés dans le moindre détail". Et accompagnés d'un "kit" de "preuves" du voyage. Mais tout ne se passe pas comme prévu...

Ah, être un Gélate... : la nouvelle commence par une consultation psychanalytique (glissez 20 dollars dans la fente de l'appareil...). Le problème du patient, Georges Munster, ancien combattant? Lors du conflit avec les Gélates, extra-terrestres déjà installés sur Titan et sur Mars avec lesquels les Terriens sont entrés en concurrence (sur fond de changements climatiques visant la planète Mars), il a fait partie des... je dirais "agents de renseignement" que nos scientifiques terriens avaient "transformé" pour leur faire prendre l'apparence (ô combien disgracieuse!) des Gélates. Mais une fois le conflit terminé... que faire?
Pour ma part, j'ai trouvé cette nouvelle assez savoureuse.

Et quelques mots sur les sept autres nouvelles:

Rapport minoritaire (d'où a bien entendu été tiré Minority Report): un jeune loup aux dents longues (Witwer) arrive dans le bureau d'Anderton, le fondateur de la société Précrime. Il est clair qu'il pense devenir le successeur d'Anderton après son départ à la retraite. Une visite de la société s'impose, pour faire la connaissance des trois "précog", des "idiots" dont le seul et unique talent (mais ô combien précieux) est de pouvoir "visualiser" les crimes avant qu'ils se commettent - ce qui permet aux équipes de Précrime d'intervenir "en amont". Depuis des années, tout va bien (un seul meurtre en 5 ans!). Mais le système va dérailler...

Un jeu guerrier: comment de simples jeux de société peuvent-ils risquer de subvertir, justement, la société? C'est pour se prémunir de tous risques qu'un "agrément" doit être donné, par L'Office terrien des critères d'importation, avant la commercialisation de tout produit importé "d'ailleurs". Par exemple, les jeux en provenance de Ganymède. Mais le plus dangereux n'est pas toujours celui qu'on croit... tout au moins aux yeux de l'Américain moyen.

Ce que disent les morts: Louis Sarapis, milliardaire et leader d'opinion, est passé "de l'autre côté". Avant d'être morts, certains (plutôt les riches!) se font "metre en conserve", de manière à ce que ce qui reste de leur "cerveau" puisse converser avec leur famille, sur rendez-vous. Mais Louis ne réduisait pas ses ambitions à cela, apparemment...

La foi de nos pères: dans un univers à peu près aussi contrôlé que celui du 1984 de Gorges Orwell, un fonctionnaire en quête d'avancement social va de découverte en découverte, sous l'influence de drogues ou non...

La fourmi électrique (à ne pas confondre avec Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques): et si chaque univers et les personnes qui le peuplent n'existaient qu'en fonction des données que contient la "mémoire" d'un robot? Et si celui-ci met fin à ses jours?...
Une lointaine inspiration pour Matrix?

Nouveau modèle: dans un monde post-apocalyptique où des soldats perdus persévèrent à s'affronter après un conflit nucléaire Russie-Occident, des intelligences artificielles s'en prennent aux derniers survivants humains. Avant de...

L'imposteur: la Terre lutte contre les "spatiaux" depuis des années, et nos vaisseaux doivent reculer de plus en plus vers notre planète, face à ceux venus d'Alpha du Centaure. Si la défense terrienne paraît assurée grâce à un écran de protection, de nombreux scientifiques travaillent en vain, dans leurs laboratoires de recherche, sur un projet d'arme offensive. Spence Olham est l'un d'eux. Mais voici qu'on l'accuse d'être un espion et que son meilleur ami vient l'arrêter...

Ces nouvelles, pour la plupart, ne dépeignaient pas (litote) un monde où l'on a envie de vivre. Aujourd'hui, nous sommes cependant au seuil de certaines des évolutions que la littérature dickienne anticipait dès les années 1950.

D'autres blogueurs (parfois désormais inactifs) ont pu bien sûr parler de l'une ou l'autre version de ce recueil. Beryl Eastern a rédigé un résumé très complet de Rapport minoritaire. Le site (professionnel) Le Tourne page présente le recueil de nouvelles. Curtis aussi. Aniouchka également (dernière MAJ en 2017). Voir aussi Encre et bannière, Cherry livres (dernière MAJ en 2016), Julien le naufragé (dernière MAJ en 2019). Aude comparait nouvelle et film pour Minority report (dernière MAJ en 2016).

9 mars 2022

Un autre monde - Stéphane Brizé / Robuste - Constance Meyer

Après La loi du marché (le parcours du combattant d'un chômeur longue durée), En guerre (la difficulté d'être un chef syndicaliste), voici Un autre monde. On assiste à la souffrance d'un cadre dirigeant (il y en a) face aux lois du capitalisme qui broie les individus. Le point commun de ces trois films, c'est Vincent Lindon, qui est une fois de plus excellent. Rien ne va plus dans la vie de Philippe Lemesle (Vincent Lindon). Il est en plein divorce, sa femme Anne (Sandrine Kiberlain) n'arrête pas de pleurer et son fils a des problèmes psychologiques. Philippe Lemesle est mis au pied du mur, il doit liciencier 58 salariés pour en sauver 500. L'entreprise fait partie d'un grand groupe industriel international très bénéficiaire dont le siège est aux Etats-Unis. Il faut enrichir encore plus les actionnaires. Face à Philippe Lemesle, il y a la responsable France du groupe en la personne de Cécile Bonnet-Guerin (Marie Drucker, une révélation), une femme sans état d'âme et assez effrayante mais qui obéit aux ordres. Le film suit Philippe Lemesle dans son entreprise où il ment à tout le monde, en particulier aux responsables syndicaux. Il cherche des moyens pour sauver ces emplois. Et l'on voit Philippe Lemesle désemparé face à son fils qui a été placé dans une institution médicalisée. Je trouve que cela parasite un peu le reste de l'histoire et c'est dommage. Mais néanmoins, le film vaut la peine d'être vu, rien que pour la scène finale où Philippe Lemesle écrit une lettre bouleversante. Lire le billet de Pascale.

Je voudrais écrire un mot sur Robuste de Constance Meyer, qui nous permet de voir Gérard Depardieu à l'oeuvre pour la quatrième fois en peu de temps. Dans Robuste, il joue le rôle de Georges, un acteur vieillissant qui doit tourner un film. Georges est un être hors norme avec son ventre qui dépasse. Il est incontrôlable, il fait de la moto, il est en permanence essouflé et il n'arrête pas de manger. Son "homme à tout faire garde du corps" doit s'absenter. Pour le remplacer, arrive Aïssa, une jeune femme noire très dodue mais musclée qui s'exerce à la lutte. Entre Aïssa et Georges, des liens d'amitié vont se nouer, peut-être parce qu'ils se ressemblent sur bien des points. Il n'y a pas vraiment d'histoire. Pourquoi pas? Vous pouvez quand même attendre la sortie du film à la télé.

7 mars 2022

Dessiner encore - Coco

Le livre que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui m'a été offert en 2021, plus ou moins à l'occasion de mon anniversaire. J'avais évoqué la "campagne de communication" (affichage dans le métro) qui avait accompagné son lancement, lors d'un billet, l'an dernier, qui concernait Coco: nature, culture et poil à gratter. Cette fois, c'est bien l'ouvrage de Coco que j'évoque.

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Dessiner encore, Coco, Les Arènes éditions, 346 pages, 2021

Ce livre est l'oeuvre cathartique -encore une- d'une dessinatrice de l'équipe de Charlie Hebdo qui a subi intimement le traumatisme du massacre du 7 janvier 2015. Le livre commence par des images d'une grande vague bleue (vague d'Hokusai, vaque scélérate?) qui emporte une petite silhouette noire avec un crayon à la main - celle de la dessinatrice, qui l'engloutit, qui la fait couler... Et puis? Dessiner, dessiner pour ne plus penser (p.21)? On voit ensuite Coco tenter, sur les conseils de quelques membres de l'équipe de Charlie, l'EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing), sans être convaincue: ce n'est pas son truc comme thérapie. Elle n'a pas été au-delà de la seconde séance. Un autre thérapeute, plus classique, est capable, lui, de l'entendre, d'écouter le récit explicatif qui constitue une grande partie du livre, et de lui tendre en silence le mouchoir nécessaire au bon moment (p.299).  

Entre autres exemples, Coco se remémore à un moment un débat sur les banlieues entre Onc' Bernard et Tignous, le matin du 7 janvier, Bernard Maris disant qu'on avait tout tenté et injecté des milliards, Tignous répliquant "je connais la banlieue, j'y vis... Il n'y a pas de crèche, en banlieue!" (p.100-101). Et puis (p.108) déboulent l'horreur, les horribles (des silhouettes noires qui font penser au masque de Scream, sans la bouche...). Face à elles/à eux, une silhouette bleue, pitoyable, qui ne cesse pas d'être sous les gueules des fusils d'assaut. Et des pages remplies de hachures noires. Ensuite, on vit / on vit des enchaînements "et si" de plus en plus rapides de la petite silhouette féminine sous la menace des deux fanatiques armés, en alternance avec des cases à aplat d'un rouge de sang, sur une douzaine de pages (pp.133-144). Aucune alternative viable. Puis revient le bleu insondable qui engloutit la petite silhouette, couleur qui tourne au marronnasse (de la dépression?), avant que reviennent à la surface des images auxquelles se raccrocher: celles du collectif préparant le "journal des survivants", à partir du 9 janvier, chez Libération (p.154-155). Et des réminiscences d'un premier hébergement dans les locaux de cette rédaction engagée. Occasion de se repasser le film des précédents "problèmes" et jugements divers subis par Charlie, en retournant aux origines de l'affaire des caricatures", à partir de 2005-2006 (p.180 et suivantes). Sur une page, elle clame: "Les dessinateurs ne se cachent pas derrière des cagoules, eux. Ce sont des pacifiques, qui s'amusent, tout en défendant leurs idées. Un dessin ne tue pas ...". Cela m'a fait repenser aux mots que j'ai lu quelque part (Philippe Lançon? Riss?), "notre petit journal qui n'avait fait de mal à personne" (ou quelque chose comme ça...). Ci-dessous quelques-unes des pages que j'ai citées.

P1140208 p.154-155

P1140209 p.100-101

P1140211 p.142-143

P1140212 p.198-199 (un mouvement oculaire?).

P1140213 p.273 (une belle réinterprétation de la fable "Le loup et l'agneau" illustrée par Gustave Doré - sur la page précédente figurait le héron que j'ai déjà montré dans un précédent article). Tout le monde connaît la mauvaise foi du loup, bien sûr. 

P1140216 p.171 

P1140215 p.299. 

Coco évoque encore, dans ces jours sombres, le traumatisme du massacre de l'hyper-Cacher à Vincennes, le 9 janvier. Et la manifestation du dimanche 11 janvier 2015. J'y étais, et je sais qu'y étaient aussi un certain nombre des "anciens" du petit canard étudiant dont j'ai fait partie dans les années 1980-2000. Avec, évidemment, des millions d'autres personnes.

Le livre se termine sur le premier "reportage dessiné" de Coco, sur une autre crèche, la "crèche vivante" de Civitas, dans les beaux quartiers, en décembre 2014.

Je n'ai bien évidemment pu citer que quelques-unes des pages de cette longue BD. Lisez-la, et même relisez-la. Vous trouverez d'autres choix d'images sur d'autres blogs. Par exemple, sur L'Apostrophée (près de 10 minutes d'entretien de Coco avec Léa Salamé pour France Inter, sur son "récit graphique", le 8 mars 2021), Encoreunetranche, Collectif polar: chroniques de nuit, Culture VsNews, Carnets 2 Wees-ends, le blog de Noctenbule (avec un long entretien sur France Culture). Ou juste d'autres textes de chroniques, comme chez PativoreJadorelalecture, Trouble bibliomane, Au fil des livres, Le coin lecture de Nath, Athalie, avec une mention spéciale pour le court texte du blog Nouveautés littérature jeunesse... (liste non exhaustive).

Je tâcherai de me procurer avant la fin de l'année la BD de Luz, Indélébiles.

*** Je suis Charlie ***

6 mars 2022

Les derniers jours des fauves - Jérôme Leroy

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Je voulais remercier l'écrivain de ce roman, Monsieur Jérôme Leroy, de m'avoir fait passé un excellent moment de lecture. C'est le cinquième roman que je lis de cet auteur. Les derniers jours des fauves (Editions La manufacture de livres, 429 pages haletantes) se passe de nos jours en France en plein confinemenet (à cause de la pandémie) et en pleine canicule (depuis plusieurs mois) pendant le quinquennat de Nathalie Sechard, 58 ans, à la tête du parti Nouvelle Société (centre droit). Elle a décidé de ne pas se représenter aux prochaines élections qui auront lieu dans moins d'un an. Elle ne veut plus être la présidente d'un pays riche peuplé de pauvres. Peut-être veut-elle profiter de son mari Jason Perros, qui a vingt-six ans de moins qu'elle. Ils se connaissent depuis onze ans. Parmi les membres du gouvernement, il y a Patrick Beauséant, 71 ans, le ministre de l'Intérieur, de l'Outremer, des Collectivités territoriales, de l'Immigration, de la Lutte antiterroriste et des Cultes. C'est un homme de droite voire très à droite qui n'a aucun état d'âme ou presque. Il élimine tout ceux qui le gênent dans son entreprise de devenir le prochain président de la République. Son principal rival s'appelle Guillaume Manerville, la cinquantaine, veuf inconsolé depuis vingt ans qui ne vit que pour sa fille Clio. Maire d'une petite ville du nord appelée Cournai, il est aussi le ministre d'Etat de l'Ecologie sociale et solidaire. Lui aussi souhaite se présenter à la présidence de la république. Agée de 21 ans, Clio, normalienne aux idées de gauche, est une jeune femme assez exceptionnelle. C'est elle qui va devenir la cible de Beauséant mais Le capitaine, surnom d'un dénommé Joseph, le meilleur ami de Guillaume et de sa défunte femme Pauline, veille sur Clio. C'est un ancien militaire et mercenaire. Le rythme du roman est trépidant sans temps mort. Comme les romans précédents, c'est très bien écrit et je trouve qu'il y de l'humour même s'il y a quelques cadavres. C'est aussi un roman qui parle d'amour. Il y des références au cinéma et des allusions à des écrivains par l'intermédiaire des lieux où ils sont nés ou ont vécu: Combourg, Illiers Combray, Bellac, Chateau-Thierry, Charleville-Mézières, Saint-Brieuc, etc. Un roman que je recommande chaudement.

5 mars 2022

Cycle "John Carter" - Edgar R. Burroughs

2022-en-classiques-Logo1                          10e_ChallengedeLImaginaire 

J'ai poursuivi mon Challenge de la planète Mars (lancé par moi-même, ta d loi du cine, "squatter" chez dasola), en relisant cinq volumes que j'avais achetés dans les années 1980. Il s'agit des cinq tomes du cycle John Carter, d'Edgar Rice Burroughs, publié par Edition spéciale, sous la responsabilité de Jean-Claude Lattès, au tout début des années 1970. Nettement moins que connu du grand public que Tarzan, l'un des autres héros créés par Burroughs, John Carter a pourtant fait rêver plusieurs générations d'adolescents depuis plus d'un siècle. Il a donc aussi toute sa place dans le Challenge "2022 en classiques".

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Publié aux Etats-Unis en feuilleton en 1912 puis en volume en 1916, le premier tome du cycle a été traduit en français dès 1937 (parution chez Hachette en 1938-39 sous le titre Le conquérant de la planète Mars, c'est dans cette édition que je le lisais quand j'étais gamin)... Mais c'est surtout Jean-Claude Lattès qui a relancé d'abord l'édition de Tarzan, puis de John Carter, et d'un troisième cycle, Pellucidar, sans pourtant les mener à terme. Ainsi, le sixième tome annoncé en 4ème de couv' des T.4 et 5, Le cerveau de Mars, semble ne jamais être paru... 

P1130999Le premier épisode du cycle, Les conquérants de Mars (dans cette édition!), pose les postulats. Notre héros, John Carter, est sorti du néant. Le livre utilise le vieux ressort d'un manuscrit récupéré de "l'oncle Jack", qui fréquentait, paraît-il, avant la guerre de Sécession, la maison familiale de celui qui le publie. Il est parti participer à cette guerre avant de revenir inopinément une bonne quinzaine d'années plus tard, riche d'argent. Le portait du "splendide échantillon d'humanité" est brossé: plus d'un mètre 90, large d'épaules et étroit de hanches, cheveux noirs et drus, yeux d'un gris métallique. Il semble mourir en mars 1886, en laissant des instructions pour que son corps soit déposé dans un cercueil ouvert, dans un caveau qu'il a fait construire et dont la serrure ne peut s'ouvrir que de l'intérieur (ciel, un vampire? NDLR). Quant au fameux manuscrit, il devait rester cacheté pendant 10 ans, et n'être divulgué que 20 ans après la date de la mort (ce qui nous amenait vers 1906 ou 1907?). Nous y voilà, le fameux manuscrit est un récit à la première personne. Mars est vivable, et habitée. Mais foin d'un humanisme pacifique, les créatures martiennes les plus proches des hommes "terriens" ne sont pas les moins belliqueuses. Et si les armes sont plus avancées que celles utilisées pendant la guerre de Sécession, c'est qu'elles sont le fruit d'une science qui remonte à des millions d'années... Et vu la compatibilité génétique qui semble conclure l'ouvrage, on peut se demander (même si ce n'est jamais explicité) si, par hasard, nos lointains ancêtres sur terre ne découleraient pas d'une expédition martienne. Je dirai juste que le terrien (?) John Carter a plus que bien mené sa barque (ou son aéroplane) durant ses aventures martiennes alors qu'il séjournait sur la planète rouge, sans trop savoir comment il y était arrivé ni comment il en est revenu (mystères...).

P1130997L'épisode suivant avait également été traduit et publié en 1937. Pour Les dieux de Mars (qui reprend l'histoire de John Carter exactement là où la fin du 1er volume de la saga l'avait laissé), notre auteur adopte des solutions sacrément culotté. Bien entendu, notre héros n'est pas revenu sur la planète rouge à l'endroit d'où il en avait disparu pour rejoindre la terre, ce serait trop simple. Ayant besoin, dans le fil du récit, d'arriver presque à la fin d'un délai d'un an avant les pires supplices pour l'épouse de son héros, Mister Burroughs met celui-ci en prison chez ses ennemis... Et un paragraphe de six lignes (p.212) le laisse se morfondre pendant des mois à essayer en vain d'user ses chaînes ou de trouver une idée pour s'en sortir, avant que l'action accélère de nouveau et que, quelques pages plus loin, il se soit libéré et ait réuni une armée d'un ou deux millions de guerriers (je m'y perds...)! Dans les grandes scènes de bataille, dans ce volume comme dans d'autres, on peut trouver des réminiscences homériques (L'Iliade), avec d'un côté des héros nommément cités pour lesquels on suit les détails haletants du moindre duel, et de l'autre la piétaille qui se massacre joyeusement, par milliers de guerriers, dans l'anonymat le plus complet. Et ce volume (rédigé en feuilleton au 1er semestre 1913) se clôt encore dans un suspense insoutenable (mais comment ont-ils pu le supporter, les lecteurs français de 1937?).   

P1130998Le troisième tome a été publié en français en 1971 seulement. Le feuilleton américain s'était, lui, étiré sur 1913-1914. Dans Le guerrier de Mars, John Carter poursuit son exploration des arcanes cachées de Mars (il n'a manifestement pas réussi à faire tomber toutes les superstitions qui avaient cours sur la planète rouge avant son arrivée, si grande soit la place qu'il y a prise!). Il continue aussi à chercher son épouse, toujours aussi enlevée que précédemment. Il ne faut pas chercher trop d'épaisseur psychologique ou de sens de la nuance aux caractères des différents personnages, alliés ou ennemis. Les héros ne meurent jamais. A la fin, notre terrien (?) est nommé, en quelque sorte, généralissime de toute la planète Mars. On se demande bien comment rebondir encore après cela (... et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants?).

P1130996Ah bah ça tombe bien, place aux jeunes, le quatrième tome de la saga, La princesse de Mars, est centré sur Thuvia, la "promise" du fils de John Carter (hé oui, Carthoris est adulte, comme le temps passe... On peut aussi noter que le titre anglais du tout premier volume de la série était A Princess of Mars (mais visait Dejah Thoris, princesse d'Helium), cependant que le titre anglais de ce quatrième opus est Thuvia, Maid of Mars (alors que le mot "vierge n'était peut-être plus trop à la mode en France, lors de la parution en 1971?). Je ne sais pas si l'auteur aurait pu dire "je crois aux forces de l'esprit" en étant sincère, ou bien s'il use juste d'artifices littéraires pour expliquer comment une cité quasi-déserte peut résister durant des siècles à des hordes d'envahisseurs potentiels. 

P1140001Dans le cinquième tome paru dans cette collection, Echecs sur Mars, John Carter n'est plus non plus le "héros principal". La planète rouge n'a pas fini de dissimuler des surprises. Ainsi, cette fois, c'est... la fille de John Carter et de Dejah Thoris que nous découvrons comme nouvelle héroïne, via un prologue de trois pages qui se passe sur terre (John Carter a résolu le problème des voyages Mars-Terre, et peut désormais venir se présenter au narrateur, non pas tout nu, mais avec son harnachement "guerrier de Mars" complet: épée et pistolet). Mais quand donc cette Tara est-elle sortie de l'oeuf ("la terre rouge de Tara", moi, ça me fait songer à Autant en emporte le vent)? Comment se fait-il que l'on n'ait jamais entendu parler d'elle dans les volumes précédents, si elle est juste "un peu plus jeune que Carthoris"? Mystères des feuilletons (cette histoire-là a été publiée en 1922). En tout cas, durant les moult aventures qu'elle va connaître, elle aura tôt fait de se trouver un chevalier servant, voire même plus d'un... La locution "la tête et les jambes" trouve une illustration plus ou moins hideuse dans ce roman. Dans les deux dernières pages, "son histoire terminée, John Carter se leva du siège placé en face de moi" avant de repartir, non sans avoir expliqué en quelques mots au narrateur les points du récit qui avaent pu rester obscurs dans le fil de la narration... (astuce à retenir!). 

On peut encore noter que ce cinquième tome contient beaucoup plus de "matière" que les précédents. Je ne peux évidemment pas compter le nombre de mots ou de caractères "sur le papier" (et je n'ai pas regardé ce qu'il en serait dans des versions électroniques), alors j'ai pris des photos (ci-dessous). Je ne sais pas si le résultat en est très lisible/visible, mais je voulais mettre en évidence la différence de corps de police de caractères ainsi que le nombre de lignes à la page entre le tome 4 (30 lignes, p.10) et le tome 5 (38 lignes, p.20)... 

P1140006 t.5 (p.20)  P1140007 t.4 (p.10)  P1140005

Je viens aussi de faire quelques vérifications sur le catalogue en ligne de la BnF (Bibliothèque nationale de France). John Carter a ensuite, plus récemment (et plus complètement), été publié aux Editions Lefrancq. En 1994, le premier tome de son "Cycle de Mars" (1269 p.) correspondait à ces cinq premiers titres. Le tome 2 paru en 1995 (1175 p.) donnait à lire les six dernières aventures participant de ce cycle. Et c'est tout! S'il a aussi écrit d'autres cycles (de la lune, de Vénus...), s'il a emmené Tarzan à Pellucidar, Burroughs n'a jamais (d)écrit les aventures de Tarzan sur Mars ou (de) John Carter dans la jungle. Peut-être ses "successeurs" l'ont-ils fait (je n'ai pas vérifié)?

Si j'ai relu pour le présent billet les 5 tomes que je possédais déjà, je n'ai pas cherché à me procurer les 6 opus suivants. Je ne m'interdisais pas de les emprunter en bibliothèque pour un éventuel second billet sur John Carter... en espérant qu'il y aurait eu suffisamment de manifestations d'intérêt sur ce billet-ci pour me motiver, mais je pense que le temps va désormais me manquer d'ici la fin du mois de mars 2022. La dernière actualité autour de ce héros de roman remontant à 2012 (avec la sortie du film John Carter d'Andrew Stanton - que je n'ai jamais vu), je risque de ne pas avoir beaucoup de commentaires sur ce billet... 

Pour ceux qui voudraient en savoir davantage sur ce "Cycle de Mars", ils peuvent consulter le blog Crimes à la belle époque. Il est aussi décortiqué avec pas mal d'ironie par Nébal. On trouve encore une longue chronique par Infocomète (plus de MAJ de ce blog depuis 2017).

En terme de postérité, quelques décennies séparent Edgar R. Burroughs de Jack Vance et son cycle de Tshaï, mais je pense que le héros vancien, Adam Reith, n'aurait jamais existé sans John Carter. Comme lui, humain fort et intelligent perdu sur une planète hostile, il finit après moult aventures par changer celle-ci et le sort de ses habitants. Mais comme ce n'est pas Mars, je n'en dirai pas davantage ici!

2 mars 2022

Le chêne - Laurent Charbonnier et Michel Seydoux

Le Chêne est un documentaire épatant plein de suspense qui se passe dans et autour d'un arbre bicentenaire dans la région de Chambord en Sologne. Dans le documentaire sans paroles mais avec des sons et de la musique, on fait la connaissance pendant quatre saisons des habitants de cet arbre majestueux, plein de racines et de cavités. Des mulots, des geais, des pic-épeiches, des mésanges, un écureuil roux facétieux... Parmi les insectes, j'ai découvert le balanin du chêne (un charançon) avec une trompe qui sert à percer le cuticule d'un gland de chêne pour pondre un oeuf. J'avoue que je ne ne connaissais pas cet insecte singulier. Sinon quand un orage éclate, c'est la panique à bord du côté des mulots, car l'eau arrive jusqu'à eux en passant sous l'arbre. L'écureuil d'un très beau roux est vraiment chez lui dans cet arbre. Avec ses griffes, il s'y agrippe pour monter à grande vitesse. Pas loin du chêne rôde le renard, et le sanglier vient se frotter contre notre arbre. La nuit tombée, un hibou observe des proies éventuelles de manière intéressée. Le printemps arrivant, les naissances sont nombreuses, en particulier des oisillons, mais le danger les guette, par exemple une couleuvre qui grimpe le long du tronc. Je vous laisse découvrir ce qui arrive. C'est un documentaire qui convient aux petits et aux grands. Je l'ai vu dans une salle pleine avec quelques bambins. 

1 mars 2022

Tocsin pour un vaccin? - N°23

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) continue mes petites "revues de presse" subjectives sur Coco. L'actualité du jour (fin février 2022)? De vraies ou fausses questions sur le fait de savoir si le vaccin de Sanofi arrive, ou non, trop tard... sur le marché. De toutes manières, rappels, rappels...

Mais reprenons depuis le début... 

03/02/2022: Véran annonce qu'un tiers des près de 33 000 malades actuellement diagnostiqués "Covid-19" à l'hôpital sont des gens qui ont été testés positifs une fois hospitalisés pour autre chose (quoi, ces mauvais citoyens ne se faisaient pas tester au moindre soupçon de maladie?), et que le pass vaccinal pourrait être levé bien avant juillet 2022. Là, je me dis que Manu lit ma chronique... Bon, sur ce sujet de la levée, attendons de voir ce que vont en dire MM. Attal, Castex, Macron, ainsi que la Haute autorité de santé, le Conseil scientifique, l'Académie de médecine, l'UFML-Syndicat [présidé par le fameux Dr Jérôme Marty, rarement crédité ès qualité lorsqu'il intervient dans les médias], sans parler du Sénat, du Conseil Constitutionnel et (ah, j'oubliais - fin de la session parlementaire!) de l'Assemblée nationale...

C'est merveilleux. De même que le nuage de Tchernobyl s'était arrêté à nos frontières fin avil 1986, de même en 2022 le virus va arrêter de nous emmerder entre le début officiel de la campagne présidentielle et la fin des élections législatives.

09/02/2022: selon M. Attal, le pass vaccinal pourrait être levé, si tout va bien, fin mars ou début avril 2022 (quelques semaines avant les élections présidentielle, autrement dit). Aujourd'hui, la question est plutôt de savoir si les élections ne seront pas repoussées...

Selon Le Point du 27/01/2022 (p.16), une députée européenne bien connue à droite (LR) a suggéré à Macron, échangeant quelques mots avec lui après son intervention devant les députés européens à Strasbourg, de proposer un "pass sérologique" pour ceux dont l'organisme dispose de suffisamment d'anticorps et qui n'ont "pas besoin de se voir imposer un vaccin administratif"... Le Président de la République en a paraît-il pris bonne note: "nous y réfléchissons et il y aura d'autres annonces à venir". Ce pass sérologique existe en Suisse et à Monaco.

11/02/2022: chez les personnes vaccinées, le risque de forme grave est lié à l'âge ou à la comorbidité. Et attention, il a quand même fallu une étude portant sur 28 million de personnes (vaccinées) pour arriver à ces certitudes... 

03/01/2022: les frères Bogdanoff sont décédés du Covid-19 à six jours d'intervalle. Et voilà ce qu'en disait le Docteur Marty le 12/01/2022. Alors, qu'en déduire (ou non) sur l'importance du facteur génétique en ce qui concerne la possibilité de développer une forme grave? Y a-t-il eu déjà des études scientifiques portant sur des vrais jumeaux? 

Dans le prolongement de mes interrogations (et doutes), le mois dernier, sur la bonne volonté des vaccinés "malgré eux" après la mise en place du pass sanitaire en France (été 2021), je me demande si les ordinateurs qui nous gèrent sont capables de "suivre" le devenir de chaque "cohorte": depuis les personnes jamais vaccinées jusqu'au petit nombre de million de primo-vaccinés après la mise en place du pass vaccinal, en passant par ceux qui en seraient restés à une ou à deux piqûres (du vaccin de marque chose, truc ou bidule), en ayant ou non été malades à cause de l'un ou l'autre variant...

Et, plus largement, est-ce que des "tris croisés" permettent, avec des données aussi proches de la situation qu'il est possible de la suivre pour les millions de personnes gérées par "big data", de comparer le "réalisé" prenant en compte toutes ces "sous-ventilations" d'utilisateurs, avec les pourcentages de protection ou d'expression de formes graves ou non, et autres conséquences? Je n'oublie pas qu'on nous inondait (nous matraquait?), à l'avance, à coup de "modèles prédictifs" toujours plus péremptoires les uns que les autres? Vaccinez-vous, revaccinez-vous, qu'ils disaient... 

C'est quand même pas drôle... Avec les élections qui approchent (sans parler des JO!), on oublie presque que, en ce début 2022, l'épidémie est actuellement stabilisée à environ 200 décès quotidiens (ce qui, si je sais compter, fait 1000 morts tous les 5 jours, soit une trajectoire extrapolable à quelque 6000 morts par mois et 72 000 morts par an!). Et cela semble supportable à la fois par notre système hospitalier et par l'opinion publique. Mais si l'on prend la peine d'y réfléchir avec un peu de recul, n'est-ce pas effrayante, cette "insensibilité" qui s'est développée parmi nous, à partir du moment où nous ne craignons plus directement pour nous ou nos proches, à l'écart de tout péril immédiat (sacro-saint vaccin!), mais où ceux qui meurent sont "les autres", des inconnus... (non vaccinés ou "à risque"), presque des chiffres abstraits?

01/02/2022: les tests avec des prélèvements nasopharyngés à répétition pourraient-ils s'avérer dangereux? Dès le 8 avril 2021, il y avait eu un communiqué de presse de l'Académie de médecine... Se tester, pro-tester...?

Ces dernières semaines, les cas de contamination diminuent...? Mais le nombre de tests effectués aussi, non? Cela me fait vraiment penser au moyen infaillible de gagner aux courses...

15/02/2022: les pots au bureau devraient bientôt être de nouveau autorisésVoilà une nouvelle qui va être abondamment commentée autour de la machine à café!

15/02/2022: "quand on pense à la dangerosité de Delta et à la contagiosité d’Omicron, le mot Deltacron est absolument effrayant! Pour le moment, les cas de Deltacron sont extrêmement rares et le cas britannique est le seul cas officiellement répertorié." Tout est dit...

Plus grave encore: un nouveau variant du virus circule chez les rats new-yorkais! Ah, les rats, sales bêtes!

22/02/2022: selon une étude (encore), le covid-19 causerait des lésions testiculaires aiguës chez les hamster. Aïe! Et chez les lapines?
Selon une autre (étude), les personnes contaminées feraient davantage de cauchemars. Non mais on rêve?

16/02/2022: 71% des Français favorables à la levée du Pass sanitaire (dont 41% "tout à fait" favorables)! Selon une étude? Non, selon un sondage...

17/02/2022: auditionné par la Commission d'enquête sénatoriale sur le passe vaccinal, le directeur de Doctolib a évoqué le chiffre de "3,9 millions de nos concitoyens non-vaccinés". Mais tout ne passe pas par Doctolib (youpi).

02/02/2022: l'appétence à se faire vacciner ou non serait liée au passé familial (un traumatisme infantile), "selon une étude"? Quand il n'y en a plus, il y en a encore... l'imagination des "étudieurs" est sans limite!

Et encore un peu d'éthologie: les femelles babouins maltraitées dans l'enfance sont moins sociables à l'âge adulte. Elles sont réticentes à se faire vacciner contre le Covid-19 malgré la pression sociale et les emmerdements afférents? [désolé, je ne pouvais pas laisser passer un tel rapprochement ...]. 

11/02/2022: un vaccin à base de plante, maintenant? J'avoue que je suis loin de comprendre - il est vrai que je n'ai même pas pu lire complètement l'article...  

04/01/2022: le viagra aurait des vertus insoupçonnées? Quelle belle histoire, hein, ô laboratoire Pfizer!

25/02/2022: enfin, une étude révèlerait pourquoi certains patients jeunes et sans comorbidités meurent du Covid-19 (et la plupart des autres, non): ce serait génétiqueUn Prix Science 2022 bien mérité. En tout cas, ça valait bien la peine de vacciner tout le monde indistinctement avec les mêmes vaccins. Non? Maintenant, reste plus qu'à leur trouver un traitement sur mesure, à ces potentiels patients spécifiques... 

Bon, ce sera tout pour ce deuxième mois de l'année 2022. Précisons encore que, ce lundi soir, on trouve toute une série de chiffres sur Wikipedia (page consulté le 28 févrer 2022). Nombre de personnes contaminées par le Covid-19 en France: 22 742 043. Nombre de décès: 138 204. Population totale: 67 422 000. Et maintenant, pour la Russie et l'Ukraine: 16 055 851 contre 5 040 518 (contaminations). 343 934 contre 112 459 (décès). 145 912 022 contre 43 466 822 (population totale). Une fois que j'ai dit ça, est-ce qu'on en est plus avancé? 

Ah, et pour finir, je reviens sur le moyen infaillible de gagner aux courses évoqué plus haut. Tout le monde n'ayant pas la référence, je vais rappeler le "truc" utilisé par Lavarède pour se procurer quelques sous dans le livre de Paul d'Ivoi, Les cinq sous de Lavarède (en appâtant les crédules): "ne jouer que sur les gagnants"!

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