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Le blog de Dasola
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28 juin 2022

El buen patrón - Fernando León de Aranoa

Après 16 jours sans être allée au cinéma (aucun film ne me tentait), je me suis décidée à aller voir El buen patrón, un film espagnol récompensé par 6 Goya (l'équivalent des César en Espagne). Cette tragi-comédie se passe de nos jours. Julio Blanco, PDG de l'entreprise Les balances Blanco, semble être un patron modèle. Il dit et redit à tous ses employés qu'ils forment tous une grande famille. Avec sa femme qui tient une boutique de prêt-à-porter, il forme un couple uni mais sans enfant. L'histoire se déroule sur un peu plus d'une semaine. L'entreprise fait partie des trois finalistes pour obtenir le trophée de la meilleure entreprise de la région. Julio est sur les starting-block mais rien ne va se dérouler comme prévu. Un employé récemment licencié fait un sit-in en face de l'entrée de l'usine sur un bout de terrain qui n'appartient à personne. Il n'y a rien à faire pour le déloger. Miralles, le bras droit et ami d'enfance de Julio, a "pété un câble : sa femme le trompe et elle voudrait le quitter. Miralles fait de graves erreurs dans la passation des commandes. Sinon Julio ne se montre pas insensible aux charmes et à la jeunesse des nouvelles stagiaires qui restent plus ou moins longtemps. Parmi elles, il a jeté son dévolu sur Liliana, spécialiste en marketing. Il va se rendre compte à la fin que ce n'était pas un bon choix. Julio, sous ses airs débonnaires, est un homme qui n'a pas d'état d'âme et il fait tout pour arriver à ses fins. Il peut éprouver de l'empathie mais avec des limites. Il est bon et méchant "en même temps". Comme pour ses balances, il faut que tout s'équilibre, même en trichant. Ce film est une comédie acide. Le dernier plan en est une bonne illustration. Tous les acteurs (pas ou peu connus en France sauf Javier Bardem) sont formidables. Un film de deux heures que je conseille. 

26 juin 2022

Un rêve d'Armageddon / La porte dans le mur - H. G. Wells

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Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) présente aujourd'hui le dernier des quatre volumes que j'avais achetés au mois de mai, spécifiquement pour le "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Il peut également participer au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine) et au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque). Il s'agit d'un petit "Folio" à deux euros (N°4048, premier DL dans la collection en 2004), de 109 pages, qui regroupe deux nouvelles, Un rêve d'Armageddon, précédé de La porte dans le mur.

P1150327La porte dans le mur, la nouvelle qui ouvre le livre, compte 38 pages et date de 1906 (trad. française en 1914). Le narrateur retranscrit le récit que lui fit, quelque trois mois auparavant, son ami Lionel Wallace. C'est un peu comme dans Le grand Meaulne: toute sa vie, Lionel a regretté un séjour que, enfant, il aurait fait dans un jardin enchanteur, en franchssant une "porte dans un mur". Mais cette porte-là ne se laisse pas retrouver facilement... Et de recherches vaines en occasions ratées, Wallace a réussi sa vie professionnelle tout en nourrissant un regret au fond du coeur pour ce qui aurait pu se passer si... 

La chute est inattendue et sujette à diverses interprétations. 

La seconde nouvelle, Un rêve d'Armageddon (qui donne son titre au volume), est plus longue (57 pages). Ici aussi, il est question d'un décalage entre vie vécue et vie rêvée. L'Armageddon dont il est question (la fin du monde, l'écroulement d'une civilisation) se déroule dans un univers alternatif, que le personnage principal (qui raconte son histoire au narrateur-témoin) rejoint lorsqu'il n'est plus en état de veille. Il s'avère que, homme d'Etat à fort potentiel, il a fait le choix de cultiver son petit jardin de l'amour, en abandonnant les hautes fonctions auxquelles il était destinées en tant que leader charismatique. Et, quand les tempêtes politiques se lèvent, il refuse de reprendre la barre. Le génie de Wells est ici, à mon avis, de nous faire toucher du doigt le point de basculement entre un moment où une situation pourrait être rattrapée par la bonne personne agissant au bon endroit et au bon instant, et les temps suivants, où personne ne peut plus arrêter une marche inéluctable des événements lorsque le chaos est en marche. Wells lui-même a connu deux guerres mondiales, rappelons-le. Cependant, je dois préciser que, contrairement à ce que j'ai pensé à première lecture, cette nouvelle est bien antérieure à la première ou à un rôle de "guide intellectuel" dont Wells a pu rêver un temps: en effet, elle date de 1901 (et a été traduite en français dès 1906). 
La fin de cette aventure est d'un cruel réalisme. Univers "rêvé" pour univers "rêvé", celle-ci m'a davantage "parlé" que la précédente. 

J'ai trouvé en cherchant sur internet plusieurs billets de blogs présentant ce petit livre, mais la plupart ont plus d'une douzaine d'années et les blogs sont rarement encore actifs. Certains en disent davantage que moi (en voici quelques-uns, à vous de voir!): Decifer (2008), Illman (2010), Pikachu (2010). On peut lire une bonne présentation d'Un rêve d'Armageddon dans La bibliothèque de Gloubik (qui n'est pas exactement un blog!), il en propose même le téléchargement en .pdf!

PS: hier, je me suis offert encore deux livres d'H. G. Wells que je n'avais encore jamais lus (ci-dessous). Je pense qu'ils fourniront matière à deux des six ou sept billets que j'espère avoir le temps de rédiger d'ici la fin de notre Mois Wells au 31 juillet 2022 (mois qui porte sur ses livres, ses biographies, les adaptations d'oeuvres au cinéma, en bande dessinée, les "continuateurs" et "suites" de ses oeuvres, ...).

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Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

25 juin 2022

Voyage découverte en Sicile - 2

Il n'y a pas que des églises ou des cathédrales à visiter en Sicile, il y a aussi des sites archéologiques à admirer ainsi que de beaux temples grecs. Je commencerai par le temple dorique de Ségeste qui date du Vème siècle avant J.-C. C'est un temple inachevé mais très bien conservé. 

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D'autres temples du côté de Selinonte ont été retrouvés par terre. Quelques-uns ont été remontés comme le temple d'Héra.

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Le temple de Zeus est complètement par terre. 

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Les temples ont subi certainement des pillages mais aussi vraisemblablement à cause de secousses sismiques. La Sicile a été victime de tremblements de terre. Le manque de volonté politique et surtout le manque d'argent font que certains temples resteront par terre.

Ci-dessous, le temple le mieux conservé de Sicile se situe dans la Vallée des Temples d'Agrigente: le temple de la Concorde.

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Ci-dessous, le temple de la Concorde vue du temple d'Héra à Agrigente.

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Et ci-dessous, le temple d'Héra (nettement en moins bon état que celui de Selinonte).

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Je terminerai mon billet avec des photos du village médiéval d'Erice.

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832A956E-4908-4424-A5F4-F74A229DA925 Une rue

8402B6E2-4750-4025-BE80-26944A571CAD Une rue

D71CCDE7-CEDE-4668-91AF-8CD4BFEBCFF2 Une rue avec le pavage ancien

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Un endroit où les amoureux doivent s'embrasser...

C'est sur cette petite note sympathique que je termine mon deuxième billet, d'autres vont suivre. 

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Petite précision à mes éventuels commentateurs: Canalblog, depuis quelque temps, est de plus en plus lent, même s'il fonctionne. Lorsque vous faites un commentaire, SVP, merci de bien attendre que l'enregistrement s'en soit fait avant de quitter la page. Un message doit s'afficher, en vert dans un cadre gris, avec deux phrases disant "Votre commentaire est enregistré. Il sera bientôt validé par les responsables de ce blog."
Je ne sais pas si les ralentissements du service, ces derniers mois, sont dûs à des problèmes de bande passante, ou de serveurs, ou de synchronisation entre ceux-ci, ou encore au format de certains des écrans de pub qui vous matraquent... mais je ne peux qu'espérer qu'ils soient transitoires et provisoires! 

22 juin 2022

Jurassic World : Le monde d'après - Colin Trevorrow

Jurassic World : Le monde d'après est le sixième volet de la saga des dinos du crétacé et le troisième de la série Jurassic World. Il m'a beaucoup plu car les bébêtes sont toujours bien là, de plus en plus grosses et avec de plus en plus de dents. J'ai aussi aimé revoir les acteurs du premier volet, c'est-à-dire Sam Neill (Pr Alan Grant), Laura Dern (Pr Ellie Sattler) et Jeff Goldblum (Pr Ian Malcom, spécialiste de la théorie du chaos). Ils ont tous les trois bien vieilli. La jeune génération est encore présente mais ils ont mûri. C'est eux, Owen (Chris Pratt) et Claire (Bryce Dallas Howard), qui sont devenus les parents adoptifs de la petite Maisie (c'est un enfant cloné grâce à l'ADN de sa mère). Maisie est devenue une adolescente en pleine crise. Owen et Claire ont du mal à la protéger et à la canaliser. Pour ceux qui ont vu les deux épisodes précédents de Jurassic World, la femelle velociraptor Blue a un petit que Maisie appelle Beta. Les dinosaures qui se sont éparpillés dans le monde entier cohabitent tant bien que mal avec le monde d'aujourd'hui. 
Mais un autre danger menace l'humanité. Aux Etats-Unis, des nuées d'énormes criquets dévastent des champs cultivés, mais certains sont épargnés par les insectes: pourquoi? Je vous laisse le découvrir. L'action se déplace à Malte où il y a un trafic d'animaux préhistoriques, et puis dans les Dolomites en Italie où l'on trouve une réserve de dinosaures et les bâtiments de la société Biosyin Genetics (laboratoire créateur de ces animaux). C'est là que va se conclure l'histoire avec tous les personnages principaux. C'est une fin comme une autre. Je n'ai vraiment pas boudé mon plaisir. Lire les billets de Pascale, Henri Golant et Selenie qui n'a pas aimé du tout.

21 juin 2022

Les vaisseaux du temps - Stephen Baxter / La machine à explorer le temps - H. G. Wells

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J'ai (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) demandé aux deux blogueuses avec qui je me suis engagé en LC à pouvoir publier le présent billet ce 21 juin (et non le 20), afin que je sois en mesure de l'inscrire au 13e Challenge Summer Star Wars - Obi-Wan Kenobi proposé par le RSF Blog du 21/06 au 23/09/2022. Bien entendu, mon présent billet participe aussi à notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline) ainsi qu'au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Blandine et Nathalie) et au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque). 

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Les vaisseaux du temps - Stephen Baxter / La machine à explorer le temps - H. G. Wells

Qu'est-ce donc que la LC dont je parlais plus haut? Dans le langage des blogs, une LC (pour "lecture commune") a pour objectif la rédaction de billets sur une même oeuvre dans la même "fenêtre de tir". Mais comme je voulais attendre le début officiel du Summer Challenge Star Wars cité ci-dessus, j'avais demandé à Keisha [Edit: billet publié le 23 juin] et A_girl_from_Earth [Edit: billet publié le 28 juin], lorsqu'il s'est avéré que nous pouvions prévoir une LC concernant Les Vaisseaux du Temps de Stephen Baxter, si je pouvais publier mon billet seulement aujourd'hui. 

Les vaisseaux du temps a été rédigé comme une suite de La machine à explorer le temps d'H. G. Wells, suite imaginée par Stephen Baxter et publiée en 1995 (trad. française 1998). Ce roman rentre, à mon avis, dans le cadre du "planet opera" puisqu'il montre des "tranches de vies" sur notre planète terre en différents temps et lieux (et même davantage). Même si le présent billet porte principalement sur le livre de Mr Baxter que je n'avais encore jamais lu, je dirai quelques mots en fin de billet sur l'oeuvre d'origine, que j'ai relue en vitesse pour me remémorer les péripéties auxquelles le héros fait allusion. Après ces loooongs préliminaires, passons aux oeuvres elles-mêmes.Viasseaux_du_temps

A peine de retour dans son siècle d'origine, le "voyageur du temps" (non nommé dans l'oeuvre d'H. G. Wells) prend juste le temps d'une courte "remise en condition" avant de se dépêcher de repartir vers l'avenir qu'il croit avoir déjà connu, afin d'y modifier l'issue de ses malheureuses aventures. Bien entendu, en 634 pages (édition Le Livre de poche), rien ne se passera comme prévu.

Les "êtres du futur" qu'il rencontre ne sont pas ceux qu'il a connus lors de son tout premier voyage. C'est accompagné de l'un d'eux qu'il entamera une longue errance à travers les paradoxes temporels jusqu'à leur résolution (non sans être quelque peu aidé pour cela).

Son contact avec un "érudit" de cette civilisation-là n'est pas sans rappeler le "reportage" du professeur Cavor sur les Sélénites (dans Les premiers hommes sur la lune d'H. G. Wells). Il m'a également évoqué tel ou tel des Voyages de Gulliver. Par ruse, notre "voyageur" arrive à sauter sur sa machine pour repartir... non sans embarquer, à l'insu de son plein gré, le malheureux Nebogipfel! Mais l'intelligence de celui-ci lui permet de comprendre que le simple fait de "voyager" dans le présent ou le futur a modifié ceux-ci (comme disait déjà le philosophe grec, "on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau"). Tout le roman est donc axé sur différences étapes uchroniques en lien, en cherchant à résoudre ce paradoxe temporel initial. Parti de 1891 (paraît-il), le héros est retourné vers l'an 1873, afin de se rencontrer lui-même, jeune et avant d'avoir construit sa machine. Celui-ci lui raconte (ce qu'ignore le lecteur) comment il a réussi à faire fonctionner celle-ci, grâce à une substance mystérieuse (qui n'est pas sans rappeler la "cavorite" du professeur Cavor dont j'ai parlé ci-dessus).

Peu après, une "autre" machine temporelle vient les capturer (l'explorateur N°1, son lui-même jeune, l'érudit des siècles futurs...), pour les emmener en... 1938 (troisième étape!), dans un univers en pleine guerre, alors que l'ennemi, pense-t-on, va lui-même acquérir la maîtrise du voyage dans le temps et tout détruire... Ennemi qui fait la preuve de sa puissance, et les contraint à chercher refuge, avec quelques soldats de 1938 (mais sans son malheureux jeune double), aux temps préhistoriques, dans le Paléocène. Heureusement, cette armée est mixte. Car, durant plus d'une centaine de pages, nos "robinsons du temps" vont s'évertuer à "reconstruire l'humanité", à partir de leur groupe de quelques dizaines d'hommes et femmes... (une robinsonnade qui se lit agréablement en elle-même). Notre explorateur, nouvel Enée, s'en arrache pourtant - car tel est son destin! - pour un nouveau retour vers le futur. Là, il va croiser des êtres "parfaits" (à peu près comme les robots d'Asimov). Avec leur soutien, notre explorateur va pouvoir "boucler la boucle" pour remettre son monde dans le bon ordre, et - il est obstiné, le bougre! - mener à bien la mission qu'il s'était donnée à la fin du roman d'H. G. Wells. 

J'ai relevé quelques "références" que Mr Baxter s'est manifestement amusé à glisser dans son livre. On entendu d'ailleurs parler d'un certain Orwell au détour d'une page, et tel ou tel univers n'est pas sans évoquer 1984. Plus subtilement, il est aussi question de "La guerre dans les airs", qui se serait déclenchée plus tard (en... 1914), et aurait tournée différemment en 1918. Notre explorateur du temps croise lors de son séjour en 1938 un ingénieur nommé Wallis (oui, celui qui a inventé les Tallboys et autres bombes classiques géantes "dans la vraie vie"), qui, ici, est très intéressé à découvrir, au profit de l'Angleterre impériale, le secret de la machine à voyager dans le temps, qui pourrait bouleverser le cours de cette guerre éternelle. Mais à quelles fins? Il ne semble pas afficher des idéaux très démocratiques (p.275). A se demander si Mr Baxter veut faire passer un message... 

Pour finir, voici quelques liens vers des blogs qui avaient parlé des Vaisseaux du Temps bien avant que germe l'idée de notre Mois Wells

AsmoderolleBardalyves (dernier billet en 2020), Bibiotrope (qui note assez sévèrement le livre), le blog Le chien critiqueFaenor, Rachel17.

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Maintenant, je voudrais aussi dire quelques mots de l'oeuvre "originelle". Encore une occasion de re-parcourir le vieux "Poche" qui figure à "W" dans ma pochothèque depuis 1982.

P1150314J'avais déjà montré la couverture de ma vieille édition de La machine à explorer le temps dans un billet précédent. Notre roman du jour y couvre les pages 7 à 191 (sur 437). Dans ce court roman publié en volume en juin 1895 en Angleterre (après avoir été publiée en feuilleton de janvier à mai 1895) Wells se donnait sans doute le personnage de l'Ecrivain. Il semble que la première idée sue ce thème lui était venue en 1888, mais Wells a racheté pour les détruire tous les exemplaires disponibles de sa première version. Le livre est traduit en français dès 1895 pour Le Mercure de France, et devient un classique de la littérature d'anticipation, pessimiste comme presque toujours chez Wells. 

Un hôte, après avoir régalé ses habituels convives, leur présente sa théorie sur ce qu'il nomme la quatrième dimension: le Temps. Puis, après les avoir "épatés", il les convie à un prochain rendez-vous chez lui, à Richmond. ils s'y retrouvent à 4 ou 5 le jeudi suivant (8 jours plus tard), mais doivent dîner sans leur hôte. Celui-ci ouvre soudain la porte... dans un état qui les étonne. Il leur promet de tout leur raconter une fois qu'il se sera changé et restauré. Le récit commence p.38.

Grâce à la machine qu'il a inventée, il a... exploré le temps. En fait, il a atterri en l'an huit cent deux mille sept cent un, dans le futur (il avait muni sa machine de cadrans susceptibles de lui fournir cette information). Et, "en ce temps-là", il a fait la connaissance des frêles et gentils Elois vivant à la surface de la terre, et des Morlocks, vivant sous terre, qui élèvent les précédents comme nous élevons du bétail... Après de tristes aventures, il a encore poursuivi sans véritable but son voyage vers le futur, avant de revenir vers "son" présent, à temps pour croiser ses convives. Mais... il repart (et le roman de Wells finit par un épilogue "philosophique" de deux pages, cependant que le chapitre qui le précède se finit comme suit: "L'explorateur du temps disparut il y a trois ans, et, comme tout le monde le sait maintenant, il n'est jamais reparu". 

Je crois qu'on a dû déjà proposer une grille de lecture assimilant les gentils Eloïs à la bourgeoisie intellectuelle "parasite" et futile, et les Morlocks, tapis dans l'ombre, au prolétariat qui fait "fonctionner le système"...

Voici quelques blogs qui ont évoqué, plus ou moins récemment, ce roman d'H. G. Wells (liste non exhaustive, classement par ordre alphabétique): 

A girl from Earth, Le blog l'Antre de la curiositéDona SwannFaenor (encore), KeishaLorkhan, Marc, auteur des Chroniques du chroniqueurNoctenbulleOcéanePeluche0706 du blog Le temps de la lecture, Steven sur Maven Litterae, les Blablas de Tachan.   

Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

18 juin 2022

Jean-Louis Trintignant (12 novembre 1930 - 17 juin 2022)

Je viens d'apprendre avec une grande tristesse le dècès de Jean-Louis Trintignant, l'un des derniers géants du cinéma français. C'était un acteur discret avec une voix reconnaissable entre toutes. Je n'ai pas eu le bonheur de le voir sur scène et je le regrette. Il semble qu'il a tourné presque 120 films. Je ne les connais pas tous, en particulier Z que je n'ai jamais vu (mais je vais me rattraper). Il a interprété des premiers et seconds rôles toujours avec talent.

Je retiens parmi sa très longue filmographie Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, Eté violent de Valerio Zurlini, Ma nuit chez Maud d'Eric Rohmer, Un homme et une femme de Claude Lelouch, Le conformiste de Bernardo Bertolucci, Le désert des Tartares de Valerio Zurlini, Le train de Pierre Granier-Deferre, Eaux profondes de Michel Deville, Le bon plaisir de Francis Girod, Regarde les hommes tomber de Jacques Audiard, Ceux qui m'aiment prendront le train de Patrice Chéreau et Amour de Michael Haneke. 

16 juin 2022

Le bureau des affaires occultes - Eric Fouassier / Disparition d'Avraham Yehoshua (1936-2022)

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Avant de partir en Sicile, j'ai lu avec plaisir Le bureau des affaires occultes d'Eric Fouassier (Le Livre de Poche, 431 pages). Cette histoire policière se passe à Paris en 1830, à l'avènement de Louis Philippe, roi des Français. Valentin Verne, un jeune inspecteur de police féru de médecine et de chimie, est appelé sur le lieu d'une mort suspecte. Lucien Dauvergne, l'héritier d'une riche famille, devait se fiancer et puis épouser une jeune fille de dix-sept ans, riche héritière elle aussi. Lucien aspirait à être poète plutôt que de s'occuper de la bonne marche d'une manufacture. Lucien, après s'être regardé dans un miroir, se jette par une fenêtre donnant sur la cour de l'hôtel particulier où il vivait avec ses parents. Cette mort est inexplicable car Lucien n'était pas suicidaire. La soeur du mort demande à Valentin de mener son enquête dans les milieux républicains. Il était membre d'une confrérie secrète dont faisait aussi partie Evariste Galois. Valentin va être aidé dans son entreprise par une actrice qui tombe sous le charme de l'inspecteur. François Vidocq, encore en activité dans le secteur privé, se sert de son réseau de renseignements pour donner des infos à Valentin. Ce dernier est un policier solitaire dont on découvre l'enfance mouvementée à cause d'un criminel nommé le Vicaire que Valentin n'a de cesse de traquer. Le roman s'achève en point d'interrogation: Valentin va-t-il trouver le Vicaire? Je me suis procurée le deuxième tome. Je n'ai plus qu'à le lire.

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Je profite de ce billet pour rendre hommage à Avraham Yehosha, un écrivain israélien que j'avais découvert il y a presque 20 ans avec La mariée libérée (2001), très bien. Depuis, j'avais lu Un feu amical (2008) et Le Directeur des Ressources Humaines (2005). C'était un contemporain d'Amos Oz dont il était proche. 

15 juin 2022

Enfants des étoiles - H. G. Wells

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Enfants des étoiles est déjà le troisième des quatre livres que je (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) me suis procuré il y a quelques semaines dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline). Je l'inscris aussi au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine) et au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque).

Star Begotten est paru en 1937 et a été traduit en français par Armand Pierhal en 1939. Ce petit Folio (N°1572) compte 152 pages.

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Non, cette illustration signée Philippe Poncet de La Grave ne représente pas un personnage portant un masque au concombre (contrairement à ce que l'on peut croire à première vue).

Les titres des 10 chapitres que compte Enfants des étoiles m'ont un peu fait penser à certaines oeuvres de Jules Verne. Je crois savoir qu'il est arrivé à Wells de se comparer à son devancier français, mais en insistant sur le fait que lui-même (Wells) s'intéressait davantage aux conséquences sociales du progrès technologique dans sa littérature "d'anticipation". Côté humain, justement, le premier chapitre, Mr. Joseph Davies est bien perplexe, nous montre un enfant (puis un jeune homme) confronté à une bonne éducation anglaise et à ses premières interrogations sur l'ordre établi (Dieu et la religion, l'ordre social, l'Empire britannique...), avant d'entamer une carrière d'intellectuel. Mais ce, bien davantage pour s'occuper (l'esprit) que par nécessité de gagner sa vie (contrairement à notre auteur dans sa vraie vie - il ne mangeait pas toujours à sa faim dans sa jeunesse, paraît-il). Incidemment marié, bientôt parent, il se plonge dans moult interrogations. Peut-être cette perplexité est-elle liée à l'angoisse de la paternité (fils conducteurs...). En tout cas, les pas de notre héros l'amènent vers le Planetarium Club. Dans ce cénacle (second chapitre), Mr. Joseph Davies entend parler des rayons cosmiques.

Rassurez-vous, je ne vais pas vous infliger le titre de tous les chapitres, ni vous raconter ligne à ligne le roman. Qu'il vous suffise de savoir que de brillants esprits, chacun expert en son domaine, vont faire assaut de vulgarisation à propos d'une théorie, peut-être farfelue, expliquant le développement d'esprits contestataires (notamment les "surdoués" capables de "ruptures", comme on dirait aujourd'hui): et si les Martiens cherchaient à faire évoluer les Terriens? Il m'a paru que, jusqu'à la fin du roman, les différents locuteurs constituent presque des "caractères" à la La Bruyère, des "types". Wells sort de son chapeau le personnage dont il a besoin au moment où il en a besoin (parution en feuilleton, aussi, ou pas?). Les "discussions" sont bien plutôt des successions de monologues par des "spécialistes" qui abordent une même question sous leur angle à eux (en faisant parfois questions et réponses). Du coup, je ne saurais trop dire si Wells lui-même ne pourrait pas être représenté par un peu tous les personnages qui interagissent ou dialoguent ensemble dans ce roman. Je l'imagine bien s'identifier, à différents âges de la vie, à un gamin, un journaliste, un directeur d'école, un docteur, un conférencier, un coureur, un mari, un futur papa... Je me suis encore amusé à relever que le gynécologue de la femme de notre héros pratique la maïeutique envers celui-ci (p.132).

Au final, on se retrouve avec la "photo" intéressante d'une certaine société. La place de la femme, dans ce roman pourtant visionnaire sous plus d'un aspect, fera sans doute hurler les féministes de 2022... Si, à l'époque où écrivait Wells, on pouvait constater l'existence d'un retard éthique et social par rapport au progrès matériel (p.111), celui-ci a-t-il (ou non) été rattrapé de manière adéquate depuis? N'oublions pas non plus le contexte de la rédaction de cette oeuvre, la marche à la guerre... Hitler (p.116), Goering, Mussolini sont nominalement cités, cependant que l'antisémitisme se voit légèrement abordé (p.85 "un léger parfum d'antisémitisme"...). Il est à noter qu'une des incarnations de Wells recommande expressément le dictatoricide (p.128)! Notre auteur survole son époque comme un "témoin", qui, peut-être, cherche à provoquer son lecteur: "à peine aviez-vous dit qu'une certaine chose était irréalisable, vous la voyiez réalisée" (p. 61), en traitant dans son sujet d'un glissement (visionnaire?) du plausible vers le probable.

Sans en dire davantage, je terminerai en résumant, de manière abrégée, un dialogue (dont la version complète figure p.142):

- Etes-vous sûr que le monde, après quelques décades troublées, un siècle ou deux, au plus, deviendra raisonnable?
- Non!
- Mais vous n'êtes pas non plus sûr du contraire?
- Non plus!

Et j'ai moi-même encore de nombreuses interrogations après lecture. Par exemple, je me demande si ce vulgarisateur de Wells rebondissait sur un article réel, ou pas, quand il a rédigé cet opuscule. Je m'interroge aussi pour savoir s'il ne serait pas possible de tirer de ce livre un bon sujet de Philosophie pour le Bac. Je ne vous ai même pas parlé des Martiens. Ils semblent pourtant omniprésents dans ce livre (disons qu'il est fait mention p.108 d'associations promartiennes ou antimartiennes). Mais je ne sais pas si Erwelyn avait déjà eu connaissance de ces Martiens-là, méconnus, sous la plume d'H. G. Wells?

Pour conclure et ouvrir sur d'autres sujets, je dirai que j'aimerais bien chroniquer aussi quelques adaptations en BD d'H. G. Wells: encore faut-il que j'arrive à y avoir accès!

Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

13 juin 2022

Voyage découverte en Sicile - 1

Je pense que vous vous demandiez pourquoi je ne donnais plus signe de vie depuis quelques jours. La cause en est un voyage de huit jours en Sicile. J'ai fait un circuit qui a commencé à Palerme (ville qui m'a plu) et qui s'est terminé à Palerme (avec un goût de revenez-y). Le tour m'a emmnenée à Segeste, Agrigente et la vallée des Temples, Selinonte et Erice, Syracuse et son site archéologique. Nous avons visité aussi la villa romaine du Casale construite au IIIème siècle, comportant 3500 m2 de mosaïques et retrouvée 700 ans après son enfouissement dans la boue à la suite d'un glissement de terrain. Nous avons continué par une ascension partielle de l'Etna, un arrêt à Taormine (le célèbre théâtre grec était fermé à cause d'un tournage de film) puis un autre à Messine sans oublier Cefalù avec sa cathédrale.

La Sicile est la plus grande île de la Méditerranée avec une superficie de 25708 km2 et est peuplée de 5 millions d'habitants. Evidemment en sept jours, on est loin de tout voir et de tout connaître de cette île mais c'est un début. Pendant la semaine, les conditions climatiques étaient rudes: les quatre premiers jours, les températures sont montées jusqu'à 37° à 38°. Je n'ai jamais bu autant d'eau. A propos d'eau, on ne boit pas l'eau du robinet mais de l'eau en bouteille plastique ou en verre (ce n'est pas très cher). Les réserves d'eau sont à ciel ouvert dans des citernes et donc pas très potables. J'ai remarqué que l'essence était aussi chère qu'en France. Les commercants et les restaurateurs siciliens n'ont pas beaucoup de monnaie. Il fallait faire l'appoint le plus possible. Proposer de régler les achats par carte bleue n'est pas quelque chose de spontané. Des personnes de mon groupe ont trouvé que Palerme était sale. Cela ne m'a pas sauté aux yeux. En revanche, depuis dix ans, il semble que la ville a amélioré ses conditions de circulation en "piétonnisant" beaucoup de rues touristiques. On voit peu de cars et presque pas de poids lourds. Nous avons pas mal marché dans les rues de Palerme mais cela valait le coup malgré la chaleur. Et j'ai remarqué qu'il y avait encore des cabines téléphoniques dans les rues.

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La Sicile a été colonisée par les Phéniciens au VIIème siècle avant J.-C. Elle fut occupée ensuite par leurs successeurs les Carthaginois, puis les Romains, les Byzantins et les conquérants musulmans, sans oublier les Normands avec Roger II devenu roi de Sicile. Plus tard, à la fin du XIIème siècle, Palerme passa sous l'autorité des Haustaufen, puis de l'Anjou, ce qui se termina en bain de sang le 31 mars 1282 (quelques milliers de Français furent tués lors des "Vêpres siciliennes"). Enfin, il y a eu d'autres occupations, aragonaise, autrichienne et bourbonnaises. Plusieurs églises dans Palerme représentent bien ces différentes influences.

17CF6AFE-AE5A-4446-848F-160E1E14E3BE Le Palais des Normands date du XIème/XIIème siècle (façade)

CFDD4376-6EB9-4597-AC80-3CBEA0EFC900 Intérieur du Palais des Normands

B6F1A2AC-76AD-4CB2-8690-BBAD44152630 La chapelle palatine catholique construite pour Roger II de Sicile. Elle est entièrement recouverte de mosaïques sur fond doré. Il y en a qui diront que c'est un peu chargé.

672B7F16-277C-4AB1-A289-5B55D4943141 Le plafond de la chapelle

 

315E078A-1616-44DD-A7F3-E3A56921E409 La chapelle

 31351196-7D44-4FC5-8CF2-CA3C39050D41 La chapelle

B10C9614-0CF9-44AE-BBBB-B293E4E1B798 La chapelle

On a ensuite visité la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption, que j'ai trouvée belle à l'extérieur mais beaucoup moins intéressante à l'intérieur. D'origine, elle date du XIIème siècle, avec des ajouts architecturaux au fur et à mesure que les siècles ont passé.

EC445A37-9A6B-40EB-906F-9FC47C4BE5BD La cathédrale

843475DC-035B-4B60-88C8-F01F21556283 Le portique

28BA7287-4395-4FE4-8275-3C241EF5D56C Un pilier à l'entrée où est gravé un verset du Coran 

164A8BC7-32C5-471D-81BC-0342A7936E4B La nef vue de l'extérieur

A huit kilomètres de Palerme, on arrive à la ville de Monreale où se trouve aussi une cathédrale, Sainte-Marie-la-Nouvelle, dans laquelle on trouve des mosaïques byzantine comme dans la Chapelle palatine.

D0CAB51D-364A-4F09-9CDA-8D57A3C3BDCA La façade

325DFBF7-A1B4-4798-8B26-848E21B4BE83 Une des absides

4D07C52A-CC5B-45D4-867D-5668DE19FDD5 Le portail en bronze

6631EDD2-1B71-4AE0-8934-5F9F4A732377 Le Choeur

21BA06D4-D5E1-468D-BEA6-5914BD350127 L'intérieur de la cathédrale

A9960391-8EE1-4224-903E-707FD71D1C29 Le plafond

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La suite très bientôt, mais je vous laisse admirer un jacarandas, ces arbres venus du Brésil aux fleurs violette, un kapokier avec des fleurs de kapok et un citronnier en pleine ville, un amandier, et je n'oublie pas un olivier qui est âgé de 600 ans!

8AEA4D0F-AA49-4134-BA1B-C853AD49C42C Un amandier avec des amandes

 CA3A9104-36C1-4CCB-8A16-84B1073E48B7 Un olivier vieux de 600 ans

9B4AB977-E2B7-44B2-98B8-64EC76EF3DDB Un citronnier

D293AD41-7E0C-482C-A74F-CEED4490D995 Un kapokier avec du kapok

5895C1C2-005B-4A92-944C-65D7ED5DDA18 Des jacarandas qui fleurissent deux fois par an.

10 juin 2022

L'île du Docteur Moreau - Don Taylor (film) / H. G. Wells (livre)

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Deux média pour une oeuvre: je (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) continue notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline) avec un roman d'H. G. Wells, et l'une de ses adaptations au cinéma. Ce billet comptera aussi pour le Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Blandine et Nathalie) et le "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque).

J'ai visionné récemment avec dasola, en DVD, le film L'Ile du Docteur Moreau de Don Taylor (1977). Depuis le début du Mois Wells, j'ai reparcouru la plupart des livres de poche d'H. G. Wells que je possédais de longue date. D'où ce petit billet pour présenter l'adaptation et mettre en évidence les différences avec l'oeuvre originale.

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Le DVD à gauche, le livre de poche à droite... 

P1150315Images de mer lorsque le film commence. Trois hommes dans un bateau (une barque), semblant mal en point (soif, faim, épuisement...). Deux finissent par accoster une île providentielle et se traîner sur le rivage. Le plus valide des naufragés (joué par Michael York) a le tort de quitter l'autre pour s'enfoncer dans la jungle. Car manifestement, cette île mystérieuse n'est pas déserte, même si elle ne contient pas le château du Comte Zaroff. Après une course dans la jungle, poursuivi par des ombres qu'on devine menaçantes, et une chute dans un piège, notre héros se réveille dans un lit douillet. Son infortuné compagnon est mort et enterré, lui dit-on. Ses hôtes? Un homme à tout faire alcoolique, le fameux Docteur Moreau (Burt Lancaster), une ravissante jeune femme, et quelques serviteurs indigènes et muets. La maison (en bois) est entourée d'une haute palissade, et il est déconseillé de se rendre dans la forêt... Mais les interdictions sont faites pour être contournées, n'est-ce pas (et les lois pour être violées...).

Le docteur Moreau possède une vaste bibliothèque, et toute une ménagerie. Mais il ne convainc pas notre naufragé d'adhérer à ses expériences après lui avoir exposé ses théories. Alors, si ce n'est de bon gré, ce sera donc de force (avec peut-être un brin de jalousie de la part du docteur). Lorsque l'alcoolique prétend trouver la rédemption en s'opposant au docteur, mal lui en prend. Et la situation dégénère (elle aussi!)... Au final, les deux seuls rescapés (le naufragé du début, et la ravissante Eve) se retrouvent dans la même barque qu'au début. Le film se termine alors qu'un navire les a aperçus (ce qui est une fin différente de celle du roman).

Je n'ai pas (encore) découvert la version de 1932 avec Charles Laughton (il existe encore d'autres adaptations), mais peut-être que je pourrai le dénicher avant fin juillet!

*

*          *

P1150314Comme je le disais plus haut, j'ai parcouru les 242 pages consacrées à L'Ile du Docteur Moreau dans le vieux Livre de poche que je possède depuis 1982 (paru en 1961, il m'avair été offert par une de mes grand-mères). Sa seconde partie, consacrée à notre Île..., couvre les pages 195 à 437. Il n'est même pas précisé qui a fait la traduction en français de cet ouvrage paru en anglais en 1896 (on a juste un copyright Mercure de France 1959). Dans le livre (question d'époque?), le fameux docteur opérait au scalpel (et non à la seringue comme dans le film). Mais commençons par le début. Dans cette version "poche", lorsqu'un navire le recueille, le naufragé est seul à bord de sa barque. Il s'agit d'un certain Edward Prendick, qui occupe ses loisirs à s'occuper d'histoire naturelle. Quant au navire (une goëlette), il est chargé de toute une ménagerie que convoie un ancien étudiant en médecine. Arrivé dans l'île sans nom qui est sa destination, le capitaine (antipathique au possible) y débarque ses passagers, y compris l'infortuné Pendrick. Le propriétaire de l'île (vieil homme aux cheveux blancs) accueille bon gré mal gré notre malheureux héros, qui s'interroge vite sur l'étrangeté des domestiques de son hôte. Entendant le nom de celui-ci (Moreau), il se souvient... d'un docteur que la presse avait voué aux gémonies à cause de ses expériences de vivisection sur des animaux. 

Le reste est assez bien repris dans le film (à l'exception notable de l'absence de personne du sexe). Une bonne petite scène quand le Docteur s'adresse au naturaliste en latin de cuisine (p.306). Ce qui est expliqué dans les pages qui suivent (je ne crois pas dévoiler un si grand secret que cela en le disant), c'est que la matière première à partir de laquelle ce Frankenstein travaille, ce sont des animaux - et non des cadavres. Sur les quelque 120 créatures plus ou moins chimériques créées en 20 ans, une soixantaine survivent quand se déroulent ces aventures. Le Docteur exerce sa domination par la terreur - et la Loi qu'il impose à coup de fouet - sur cette étrange tribu, et tout ne peut, bien entendu, que mal finir. 

Finalement, donc, seul survivant humain, Prendick quitte l'île à bord d'une barque providentielle. Trois jours plus tard, un navire le recueille et le ramène vers la civilisation - mais jamais le narrateur ne pourra oublier son séjour traumatisant de plusieurs semaines sur L'île du Docteur Moreau

Adlyn avait parlé du livre. Ça sent le book aussi.

Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

7 juin 2022

Bonne fête Nicolas - Catherine, Cabu, Charb, Jul, Luz, Riss, Tignous, Wolinski

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) sors ce mois-ci de ma besace un petit bouquin plutôt politique... datant d'il y a déjà trois législatures. Rappelons, pour ceux qui ont voté pour la première fois en 2022 (aux Présidentielles), qu'en 2007 Nicolas Sarkozy (UMP) avait gagné contre Ségolène Royal (PS). Je ne sais pas si, lorsque en février 2007 il avait soutenu Charlie Hebdo dans le procès concernant la publication des "caricatures" (comme évoqué ici), il s'attendait à avoir les honneurs, à peine 9 mois après, une fois devenu Président, d'un recueil constitué d'une sélection gratinée des dessins satiriques le visant.

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Ce recueil de dessins, Bonne fête Nicolas, a donc été publié en novembre 2007 (il y a un peu moins de 15 ans / trois quinquennats). Comme le dit la page de garde, "les dessins rassemblés dans cet ouvrage ont été majoritairement publiés dans Charlie Hebdo, ainsi que dans Le Canard enchaîné et Le Journal du Dimanche."

Il ne comporte aucune pagination, mais j'ai compté (à la main!) 126 pages, et au moins autant de dessins: si certains "bandes dessinées" en occupent deux ou trois, plus nombreuses (9) sont les pages à contenir deux dessins, parfois de deux dessinateurs différents. Je vous ai mis ci-dessous certains de ceux qui me font le plus rigoler. J'ai aussi assouvi encore une fois ma manie de compter les dessins, et j'en ai trouvé 26 de Charb, 23 de Jul, 18 de Luz, 17 de Catherine, 14 de Riss et autant de Tignous, 12 de Cabu et 4 de Wolinski (avec toujours le biais que le style de Wolinski comporte surtout des "planches" composées de plusieurs vignettes avec un texte abondant). Je suppose qu'il s'agissait d'un recueil sans autre prétention que de faire rire, et pas forcément de prendre date pour être relu encore quinze ans après? 

Comme promis, voici quelques dessins savoureux (à mon avis). Je pensais à un échantillonnage d'au moins 8 dessins (un de chacun), mais je m'aperçois que certains auteurs me font davantage rire que d'autres. Peut-être que ça en dit davantage sur mon humour à moi que sur celui de chacun de nos huit dessinateurs?

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Aujourd'hui, seul Riss est toujours à Charlie Hebdo. Catherine et Luz ont quitté le journal en 2015, après l'attentat du 7 janvier lors duquel Cabu, Charb, Tignous et Wolinski (entre autres) ont été assassinés. Quant à Jul, il ne travaillait plus pour l'hebdomadaire depuis 2010 (ou environ). Il trace aujourd'hui son sillon dans des contes et récits d'une mythologie grecque ou d'une préhistoire aux saveurs contemporaines, via deux célèbres séries BD déclinées en dessins animés télévisés.

Enfin, en cette année 2022, récemment, j'avoue ne pas avoir pu m'empêcher de ricaner quand la presse a annoncé que Valérie Pécresse avait refusé le don de 2000 euros fait par Nicolas Sartkozy pour combler le déficit dû au fait qu'elle n'a pas atteint les 5% des voix à la présidentielle. Ces gens-là s'adorent, messieurs-dames!

*** Je suis Charlie ***

5 juin 2022

Miss Waters - H. G. Wells / La sirène des pompiers - Hubert & Zanzim

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Je (ta d loi du cine, squatter" chez dasola) continue notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline) avec un roman publié en volume en 1902 par H. G. Wells, Miss Waters. Je l'inscris aussi au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine). L'autre ouvrage présenté dans ce billet (une bande dessinée) n'a pas de lien direct avec H. G. Wells, mais je l'avais acheté il y a déjà quelques mois, et j'ai trouvé que son sujet donnait un bon écho au premier livre. Les deux oeuvres peuvent figurer au "10e challenge de l'Imaginaire" (de Ma lecturothèque).

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Voici donc le Folio n°1559 (mon édition date de 1984), et un album de BD.

P1140477Miss Waters, c'est l'identité qu'adopte, pour s'intégrer dans une bonne famille anglaise, la sirène que le père et le fils de la maison croient initialement avoir sauvée de la noyade. La description des dispositions matérielles prises pour gérer cette situation incongrue (une sirène chez des humains!) est intéressante. Mais en fait, celle-ci a des vues sur le fiancé d'une invitée de la famille qu'elle avait aperçu sur le rivage... (vous suivez?). Celui-ci est en voyage, mais dès son arrivée... Séduction! Scandale! Rupture! Echanges de lettres! Le jeune homme laisse tomber le destin tout tracé que lui avait préparé sa propre famille - quelque peu étouffante (une bonne alliance matrimoniale, une candidature à la Chambre des Communes...), et cela pour une "créature". Et c'est le "cousin du narrateur", un certain Melville (!), qui est chargé de s'entremettre (de séparer la main et la nageoire), sans trop savoir comment s'y prendre, ni même de quel droit...

Pour ma part, autant j'ai apprécié la partie avec de l'action concrète (au début) ou de l'humour (en gros, la première moitié du livre), autant la partie des angoisses philosophiques, avec des non-dits, des hésitations, des phrases inachevées pleines de sous-entendus où chacun peut ou doit restituer ce qui reste éventuellement informulé, m'a un peu ennuyé. C'est nonchalant, il ne se passe pas grand chose. Unetelle parle à untel pour le charger de parler à une tierce personne... Les états d'âmes de la bonne société du XIXe siècle ou du début du XXe, ce n'est pas trop mon truc. Franchement, j'ai eu l'impression que Wells s'amusait un peu, ici, à tirer à la ligne en faisant confiance à l'imagination de ses lecteurs. Mais bon, peut-être des lectrices de livres anglais que je n'ai pas lus (Jane Austen? Les soeurs Brontë?) seraient-elles davantage amenées à rêver sur ces pages, sur les difficultés de l'entente entre personnes de milieux si divers? On peut aussi se demander si Wells, qui n'a pas eu une vie sentimentale extrèmement rangée, ne se défoulait pas, en quelque sorte, dans les situations incongrues de ce livre... Il faudrait que je lise une de ses biographies pour en savoir davantage.

En tout cas, le roman est paru en feuilleton en 1901 (fin de l'époque victorienne, donc) et a été traduit en français dès 1906.

Edit du 26/06/2022: je viens juste de (re)découvrir que Praline en avait parlé en 2007. J'ai l'impression que les moteurs de recherche répertorient de plus en plus mal les blogs (au prétexte de "protection des données personnelles"?).

*

*          *

La bande dessinée La Sirène des Pompiers nous dépeint une autre sirène, qui vit aussi la plus grande partie de son aventure terrestre durant la Belle époque, mais en France (native de Bretagne, elle "remonte" à Paris par la Seine). Hubert (scénariste, décédé en 2020) et Zansim (dessinateur) ont collaboré sur de nombreux albums (en plus de celui-ci, je n'ai lu que Peau d'homme, paru en 2020, et une réédition de L'Ile aux femmes [1ère éd. 2015]).

P1140476La sirène... a été publié en 2006. L'album met en scène une  jeune sirène inadaptée (outre qu'elle meurtrit les oreilles de ses soeurs en chantant comme une casserole, elle ne prend pas sa queue en regardant les marins attirés se noyer entre ses bras). Soupirant à la lecture de magazines des épaves récentes, elle ne rêve que falbalas parisiens et danses de bals... Mais prenons les choses dans le bon ordre: qui est le pompier? Raté, ce n'est pas un bon samaritain, ni son sauveur. A l'arrivée de la sirène (jamais prénommée) dans nos eaux, Gustave Grelinet lui tombe littéralement dans les bras. Et c'est elle qui fera bouillir la marmite. Indépendante financièrement, elle commence par jouer la mécène auprès de l'homme qu'elle s'est appropriée (artiste peintre qui cherche... le succès), avant d'encourager d'autres peintres dont la peinture lui "parle" davantage. Endosser sa "peau de femme" ne s'avère pas si facile (foutue queue!). Comme chez Wells, nous retrouvons une chaise roulante, diverses astuces vestimentaires pour dissimuler l'appendice, et la servante dévouée. Et si les personnages masculins accumulent les destins tragiques - parfois entre les bras de notre créature -, la fin de l'album (de notre temps) reste ouverte.

Ci-dessous quelques pages de la BD, pour vous en donner une idée. L'album compte 62 planches + une dizaine de pages de présentation de "l'oeuvre de Gustave Grelinet". Cliquez sur les vignettes pour les agrandir.

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P1140473 p.40-41

L'ancien blog de Yuko en avait parlé. Vous pouvez aussi lire un avis sur le blog BloCoLi.

Enfin, je signale que j'ai en vue une "lecture commune" du livre Les vaisseaux du temps de Stephen Baxter, suite de La machine à explorer le temps d'H. G. Wells.

Edit du 9 juillet 2022: je rajoute rétrospectivement le logo du "11e Mois anglais 2022"... qui avait lieu en juin!

2 juin 2022

Visite à Guédelon le 28 mai 2022 / Maison de Colette

Nous avons fait une escapade culturelle en Bourgogne le week-end dernier. La visite nous a permis de constater que la construction du château prenait vraiment tournure. Avec mon ami Ta d loi du cine, nous étions allés sur le chantier de Guédelon dans l'Yonne (environ 180 km de Paris) en 2008. Quatorze ans plus tard, le château semble presque terminé même si la grosse tour maîtresse n'a pas encore atteint la taille prévue et n'a pas encore de toit, pas plus que la tour des essarteurs ou la tour de la carrière. A la différence de 2008, il n'y a plus de visite guidée et le prix d'entrée est de 14 euros au lieu de 9 euros. Le chantier devait se terminer entre 2022 et 2025, je pense que cela sera plutôt en 2025 au mieux.  

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Ce qui nous a paru la vraie nouveauté par rapport à notre visite de 2008, ce sont les ateliers animés avec les artisans en train de travailler: forgeron, carrier, tailleurs de pierre, tuilier, vannière, boulanger (accompagné de sa femme qui l'aide à ramasser des glands chaque année!), charpentiers (qui vous manipulent des grumes de chêne avec de simples câbles avant de les transformer en poutres), cordière, potière, gâcheurs (les "morteliers" qui préparent le mortier, la colle qui va permettre de sceller les pierres entre elles), sans oublier le moulin hydraulique qui est situé à quelques centaines de mètres du reste de l'ensemble.

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101A4694-A0F2-4DB7-830C-B5F40F00633E On a vu le moulin fonctionner. Il fournit la farine pour le château... quand l'eau daigne faire tourner la roue.

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C'est aussi à côté du moulin qu'opère le tourneur sur bois, pas très bavard (d'origine anglaise?), mais fabuleusement habile, et capable de faire sous nos yeux, d'une simple buche de bois vert qu'il commence par dégrossir à la hache, avant de s'aider d'un tour qu'il actionne lui-même au pied, un vrai bol en bois tourné (en vente pour 45 à 55 euros à la boutique).

Par-ci-par-là, il y avait quelques animaux comme des ânes, des brebis, des oies et deux coqs (ils n'arrêtaient pas de chanter), ainsi que des chevaux de trait.

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On est resté plus de six heures sur le chantier, on y a passé une très belle journée.

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A six kilomètres de Guédelon, nous avons été le lendemain visiter la maison où l'écrivain Colette est née, à Saint-Sauveur en Puysaye, en janvier 1873. Les visites sont guidées, à 11 euros l'entrée. La maison est gérée par une association depuis 2016. C'est assez émouvant de voir l'endroit où Colette est née et a vécu pendant les dix-huit premières années de son existence entre son père, sa mère Sido, sa demi-soeur et ses deux frères (sauf erreur de ma part). A l'intérieur, parmi les meubles et objets, certains viennent réellement de la famille de Colette, d'autres sont contemporains de ceux que la famille possédait (vendus aux enchères quand elle a été ruinée). C'est une très belle maison bourgeoise entourée d'un splendide jardin dont s'occupait Sido, la mère de Colette. La visite commence aussi par le "Jardin d'en-face", de l'autre côté de la rue (un petit terrain dont la possession permettait d'éviter la construction d'une maison en vis-à-vis).

Pas très loin de la maison, on peut aussi aller visiter le musée Colette qui rasssemble beaucoup de photos (entrée à tarif réduit par accord entre les deux structures). Il y a la reconstitution de l'appartement de Colette au Palais-Royal à Paris et on peut voir un documentaire de 45 minutes (Ecrivains de notre temps) qui narre la vie de Colette de sa naissance à sa mort en 1954. C'est une suite de témoignages où on l'entend elle-même avec sa voix à l'accent bourguignon, mais où s'expriment aussi son troisième mari, Maurice Goudeket, et Joseph Kessel. Avec mon ami, on a noté que ces personnes savaient manier à l'oral avec brio l'imparfait du subjonctif sans que cela soit ridicule. 

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P1140457 La cuisine

P1140458 Un plat donné par la fille de Colette.

P1140459 Colette à 4 ans

P1140462 Le piano sur lequel Colette et les autres enfants ont étudié

P1140464 La salle à manger qui fut d'abord l'ancien bureau du père de Colette lorsqu'il était percepteur des impôts

P1140465 La cuisine

P1140466 La cuisine

P1140467

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Ce devait être la troisième Maison d'écrivains que nous visitons ensemble (après Alexandre Dumas et Maurice Leblanc).

1 juin 2022

Voyages, voyages... - N°26

La France, ton virus f... le camp?
Que devient donc notre pandémie planétaire? Silence radio à l'horizon - ou presque. En l'absence d'état de grâce tant pour un Président réélu que pour une nouvelle Première ministre, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) suppose que le message bien pompidolien d'arrêter d'emm... les Français est, pour le moment, fort bien passé. Nous voilà tranquilles, au moins, jusqu'au 20 juin 2022. Au-delà, je ne jurerais de rien (le déluge?).

Que dire, alors, aujourd'hui?

Fin mai 2022, le sous-variant omicron B5 du covid-19, variant apparu en Afrique du Sud mais dont on a surtout commencé à parler quand le Portugal a été touché, est toujours faiblement représenté parmi les "études flash" (?), mais en augmentation. Bientôt... touché, coulé?

Encore un échappement vaccinal, va-t-il falloir une nouvelle campagne de vaccination/rappel? Pour un lot de 50 millions de doses (je déconseillerais d'en commander 67, ça risquerait d'être du gâchis...), quel prix, coco? Quelque chose comme 20 euros la dose environ en "tarif public" (tarif "direct fournisseur" en août 2021, semble-t-il)? Moins cher quand l'UE négocie en 2022 pour des centaines de millions de quatrièmes doses (je sais que je ne sais pas, hein...)? Allez, mettons qu'ils les touchent à 5 euros la dose... Quoi, ça ferait 250 millions d'euro en un an, en plus ou en moins, pour le budget français?... Combien de lits d'hôpital peut-on créer et pérenniser avec 250 millions d'euros? C'est vache, allez...

Et voici que pointe son museau la "variole du singe" (qui n'est pas une variole et ne concerne pas les singes?). 17 cas en France le 31/05/2022...  Rappelez-moi, déjà, le, nom de la seule maladie que l'OMS se targait d'avoir éradiquée (rendant inutile de vacciner les enfants)? Avec tous les "moins de 45 ans", il y a un GROS marché, coco!

Présentant des symptômes qui y ressemblent, on trouve aussi la "grippe" - ou "fièvre" - dite "de la tomate" qui aurait déjà frappé, en mai, plus de 80 enfants (de moins de 5 ans) dans l'Etat de Kerala, en Inde. 

Ah, et des fraises bio auraient - peut-être - donné une hépatite A à 17 personnes aux Etats-Unis, selon Reuter. A quoi se fier, pauvres que nous sommes... (aux fraises qu'on fait pousser soi-même sur son balcon?).

Bon, j'en reste là, j'ai mieux à faire pour le moment. Relire cet incurable pessimiste d'H. G. Wells, par exemple...

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