Il y a déjà quelque temps, à l'occasion d'une excursion à Trouville (Deauville), dasola et moi (ta d loi du cine, squatter sur son blog), nous avions découvert (grâce à une grande banderole sur un rond-point!) un événement provincial qui, cette année, mettait à l'honneur Wolinski.
Il s'agissait de la 6ème édition d'un "Salon du dessin satirique" principalement consacré au dessinateur Dubout (1905-1976), organisée par son petit-fils. En 2019, en plus de 55 dessins d'Albert Dubout, le Salon présentait 80 dessins et un dessin animé (qui passait en boucle sur un téléviseur), aimablement prêtés par Maryse Wolinski. Comme il nous l'a gentiment raconté, pour la première édition, en 2012, l'organisateur avait contacté Cabu et Wolinski. Ce dernier ayant eu un empêchement de santé cette année-là, seul Cabu avait été mis à l'honneur lors de l'événement. Et puis il y a eu le 7 janvier 2015... C'est seulement en 2019 que Didier Dubout a proposé à Maryse Wolinski de relancer le projet d'hommage conjoint.
Le Salon a lieu dans l'église Saint-Pierre, située dans la bourgade de Touques. Construite au XIème siècle, elle a pu voir passer Guillaume le conquérant, ou du moins une partie de sa flotte, en route pour aller conquérir l'Angleterre. Cette localité était jadis un port florissant de par sa position dans l'estuaire (aujourd'hui ensablé) du fleuve côtier, la Touques, qui lui avait donné son nom. L'édifice ayant subi un incendie lors de la Guerre de Cent ans, il est de nos jour de dimensions plus restreintes qu'à l'origine. Désaffecté à la Révolution française, l'ancien lieu de culte a ensuite servi d'entrepôt. En 1840, il fait partie du millier d'édifices protégés à la demande de Prosper Mérimée au titre de la première liste des Monuments historiques. Depuis maintenant deux décennies, l'église Saint-Pierre accueille des expositions (et le public qui va avec), à la satisfaction, semble-t-il, des municipalités de Deauville ou Trouville, dépourvues de lieu correspondant.
Il est de notoriété publique qu'Albert Dubout a influencé Wolinski. Ainsi, il me semble qu'on sent nettement l'influence de Dubout sur le dessin titré La jungle visible sur Gallica.
Les personnages de Wolinski sont souvent bavard, là où les "trognes" de Dubout ne s'accommodaient guère de paroles. Mais je suppose que je peux m'essayer à faire rimer les dessins ci-dessous (personnages ou situation aquatique, noir et blanc ou couleur...).
Je précise que nous avons bien entendu demandé l'autorisation avant de prendre des photos de quelques-uns des dessins exposés.
...rejoueront-ils le match en 2022 (dessin muet, sans commentaire)?
Beaucoup de texte, par contre, ensuite.
Société : ils ont bien changé, Monsieur et Madame Anatole...
(vous avez dit Brexit?)
(les Présidents passent...)
(le Salon de l'Agriculture, moi, ça me parle...).
Je ne suis pas persuadé que le changement de tête suffise à induire un changement de politique(s).
Parmi les livres disponibles à la vente dans la petite "boutique" liée à l'exposition, j'ai acquis "Chérie, je vais à Charlie", de Maryse Wolinski, et Les Falaises, compilation thématique de dessins de Georges s'étendant sur plus d'un demi-siècle de création (je pense que j'aurai l'occasion d'y revenir dans de prochains billets) [chroniqués respectivement les 07/12/2019 et 07/12/2020]. Y figuraient aussi deux "anthologies" parues du vivant de Wolinski (et peut-être difficiles à se procurer aujourd'hui), avec deux approches complémentaires, aux dires de l'organisateur de l'exposition : l'un des ouvrages rassemblant des dessins choisis par Wolinski lui-même, qui maîtrisait la réalisation de l'ouvrage. Et le second avec un regard extérieur, apporté par des bibliothécaires et des conservateurs de musée. Georges Wolinski, Le pire a de l'avenir, Le Cherche Midi éditeur, 2012, 928 p., et Martine Mauvieux (dir.), Wolinski, 50 ans de dessins [exposition, Bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand, Paris, 29 juin-2 septembre 2012], Hoëbeke / BNF, Paris, 2012, 158 p.
Pour en terminer avec des éléments bibliographiques, voici un livre sur Dubout que nous avions acheté à l'occasion d'une exposition rue Saint-Honoré à Paris, il y a déjà quelques années (il y est question de Wolinsky [sic!] p.52).
Michel Melot (préf. Frédéric Dard), Dubout, éditions Michèle Trinckvel, 1996.
Il n'était pas en vente au Salon de Toucques (qui mettait en avant d'autres ouvrages sur l'oeuvre de Dubout).
Lors de notre visite, au mois de mai, Didier Dubout nous avait annoncé une exposition "Dessinateurs de presse" aux Greniers à Sel de Honfleur, du 15 juillet au 18 août 2019, en nous précisant que tout restait à finaliser en termes de mise à disposition du local, d'assurances, de conventions avec les auteurs ou leurs ayant-droits... Etait prévu, entre autres, Vuillemin, qui a rejoint en 2015 l'équipe de Charlie Hebdo. Le projet s'est concrétisé, j'en ai reçu il y a quelques jours l'affiche ci-dessous, dans laquelle tout est dit sur les 13 dessinateurs, vivants comme par exemple Trez ou Vuillemin, ou décédés comme Dubout, Wolinski, Jacques Faizant... et les lieux et conditions d'accès pour voir les 280 dessins exposés!
Encore une occasion de s'intéresser au dessin de presse, alors que le New York Times vient récemment de renoncer à en publier dans les colonnes de son édition internationale (à compter du 1er juillet 2019).
*** Je suis Charlie ***