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Le blog de Dasola
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30 avril 2021

Double étoile - Robert Heinlein

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Voici ma première contribution pour le Challenge de la planète Mars (en tant que ta d loi du cine, "squatter" chez dasola). J'espère arriver à la treizième dans maintenant moins d'un an (le challenge court jusqu'à fin mars 2022, rappelons-le!)... Mais ce billet devrait aussi pouvoir compter pour le 9e Challenge de l'imaginaire proposé par Ma Lecturothèque!

Kagemusha. Le prisonnier de Zenda. Aventure à Manhattan (la BD, pas le film!). Le sceptre d'Ottokar. Les cinéphiles bédévores (ou l'inverse!) auront peut-être compris l'intrigue de Double étoile par ces seules allusions. Ici aussi, un sosie est amené à remplacer un dirigeant dans une période cruciale. Mais là où Heinlein innove, c'est que le remplaçant est un acteur professionnel (même s'il n'a jamais obtenu le succès qu'il estime mériter), et dispose de tout un fichier pour lui faciliter son rôle... Quel rapport avec la planète Mars, me direz-vous? L'homme d'Etat disparu mettait la dernière main à une négociation pour faire admettre les Martiens à l'équivalent du Parlement planétaire des terriens. Or les Martiens sont une "race" belliqueuse et aussi susceptibles que ... [je ne citerai pas d'insulaires métropolitains, pour ne vexer personne]. Si la négociation capote, comme le souhaitent les factions conservatrices, d'un bord ou de l'autre, qui s'activent en sous-main, c'est le conflit dévastateur assuré! Nous suivons donc la progression de la performance du "remplaçant de fortune" pour tenir sa place, avec des hauts et des bas, et toutes les péripéties que cela comporte, jusqu'au rebondissement final.

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Ce court roman (220 pages, publié en anglais sous le titre Double Star en 1956 et traduit en français en 1958) s'inscrivait dans un futur qui a peu de chances d'arriver en l'état actuel de nos connaissances sur la planète Mars. D'autres auteurs ont eu une approche différente (et j'aurai l'occasion d'en reparler dans d'autres billets dans le cadre de ce challenge), en évoquant plutôt les relations souvent tendues entre des colons terriens sur Mars, et leur planète d'origine. 

Je vais conclure par la citation de quelques-unes des dernières phrases du livre:

"J'ai été au pouvoir et dans l'opposition trois fois de suite, maintenant. Et c'est peut-être ma dernière législature. La première fois, je suis tombé quand nous avons finalement ouvert la Grande Assemblée aux T.E. (1). Mais les non-humains sont toujours à la Chambre, et je suis revenu au pouvoir. On accepte une certaine dose de réforme, puis on a besoin d'un peu de repos.
Les réformes subsistent.
Mais, en réalité, personne ne désire vraiment que quoi que ce soit change, aucun changement du tout.
Et la xénophobie est un sentiment profondément enraciné.
Mais le Progrès ne s'en réalise pas moins."

(1) Territoires Extérieurs [note p.221]

Robert Heinlein (1907-1988 - mon édition du bouquin date d'avant sa mort, mais je l'avais acquis après!) a écrit de nombreux ouvrages de SF ou "d'anticipation", et on peut croiser la planète Mars dans d'autres de ses oeuvres. Peut-être y reviendrai-je au cours des 11 mois qu'il reste pour ce Challenge!

Lire aussi la chronique d'Erwelyn.

29 avril 2021

Black Rain - Ridley Scott / Collateral - Michael Mann

Voici deux films que je n'avais pas revus depuis leur sortie. 

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Je commence par Black Rain (1989) qui n'est pas le film le plus connu de Ridley Scott. L'action se passe un peu à New-York mais beaucoup à Osaka et dans sa région. Nick (Michael Douglas), flic divorcé, père de famille et motard à ses moments perdus assiste, avec son collègue Charlie (Andy Garcia), à l'assassinat en direct de deux Japonais dans un restaurant new-yorkais. Le moment de sidération passé, ils se lancent à la poursuite des meurtriers (Japonais eux aussi). Ils parviennent à appréhender l'un des tueurs, Koji Sato, un Yakuza. Nick et Charlie sont chargés de ramener Sato au Japon pour y être jugé. A l'arrivée à Osaka, grâce à un subterfuge, Sato arrive à s'enfuir. Nick et Charlie, aidés par un inspecteur japonais qui parle anglais, vont tout faire pour le retrouver et ils vont découvrir la pègre japonaise. C'est un bon film d'action qui se passe essentiellement à la nuit tombée quand la ville d'Osaka et ses gratte-ciel sont illuminés. Cela fait pas mal penser au décor de Blade Runner du même réalisateur. 

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Collateral de Michael Mann date de 2004. J'ai été très contente de le revoir car je ne me rappelais pas toute l'histoire. Vincent (Tom Cruise, impressionnant) est un tueur à gages sans état d'âme. Venu d'on ne sait d'où, il débarque d'un avion à l'aéroport de Los Angeles. Max (Jamie Foxx) travaille comme chauffeur de taxi de nuit et rêve de se mettre à son compte. Tout le film se passe durant la nuit entre 22h et 4h du matin. Le destin va faire se rencontrer Max et Vincent. Max accepte de prendre Vincent dans son taxi. Ce dernier lui demande de le conduire dans cinq endroits où il doit rencontrer des personnes afin de conclure un contrat. La première personne, un homme que devait rencontrer Vincent, tombe malencontreusement sur le toit du taxi. Il a reçu une balle dans la tête. A partir de là, Max se rend compte que Vincent est un homme dangereux, et il ne sait pas quoi faire pour s'en débarrasser. Désormais, à l'insu de son plein gré, il doit conduire Vincent vers les quatre autres victimes, dont une se produit dans un club de Jazz. La confrontation finale entre Max et Vincent se passe dans le métro. Los Angeles, la nuit, est superbement filmée. On sent que Michael Mann connaît et aime cette ville (aire urbaine) de 17 millions d'habitants. Un très bon film. Lire le billet de Vincent

26 avril 2021

Trois recueils de nouvelles sur le Klondike - Jack London

Challenge jack london 2copie

Dans le cadre du Challenge Jack London proposé de mars 2020 à ... "plus soif, je veux dire plus lire!" par ClaudiaLucia, je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) poursuis mes relectures. J'ai un peu de retard puisque mon billet précédent est paru il y a plus de deux semaines... Je me suis replongé cette fois-ci dans les trois recueils de nouvelles parlant du Klondike que je possède (de longue date) dans ma pochothèque parisienne.

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Le fils du loup est le premier livre publié par Jack London, en avril 1900, alors qu'il avait 24 ans. Ce recueil reprenait 8 nouvelles publiées entre janvier et décembre 1899 dans le mensuel culturel Tho Overland Monthly à San Francisco, et une neuvième nouvelle publiée en janvier 1900 dans The Atlantic Monthly de Boston. Ces nouvelles ont lancé la carrière littéraire de Jack London. Elles lui ont été payées de 5 dollars à 7,50 dollars de l'époque. Louis Postif, Paul Gruyer ou "S. Joubert" ont traduit en français telle ou telle des nouvelles, selon la préface et la bibliographie de l'édition de Francis Lacassin en 10-18, qui a aussi repris l'introduction de Pierre Mac Orlan a la première édition française de 1920. Bref. London avait quitté Dawson en juin 1898, lesté de toutes les conversations qu'il avait eues dans les bars avec des pionniers de la ruée vers l'or pour laquelle il était arrivé trop tard, en même temps que des milliers de nouveaux venus dans le pays. Il exploitera ce matériau, ainsi que ses propres expériences de la vie dans le grand nord (piste, marche, conduite d'un traineau, bivouac, froid, faim, maladie...) pour en tirer une grande partie de son oeuvre écrite.

Dans ce recueil, par un procédé que London réutilisera, on retrouve dans la plupart des nouvelles Malemute Kid, acteur, deus ex machina, ou seulement cité. Il s'agit d'"un des premiers pionniers du Klondike (...). C'était un véritable colosse, aussi bon et doux qu'il était fort. Son aménité native, et la cordiale bienveillance qu'exhalait tout son être, étaient aussi propres à lui gagner la confiance d'un chien-loup qu'à lui attirer, sans qu'il les cherchât d'ailleurs, les confidences de l'homme le plus rude". Il peut être amené à agir "en équité" plutôt qu'à s'appuyer sur la légalité des autorités. Je noterais que le chien de traîneau "malamute de l'Alaska" ne supporte pas la solitude, et a besoin d'être en meute pour se sentir bien dans ses pattes (jolie formule trouvée sur le site wamiz). On voit aussi ici ou là agir Sitka Charley, le guide indien, ou le prospecteur Bettles, le jeune ingénieur des mines Stanley Prince, ou encore le Père Roubeau, à qui son état de prêtre interdit de mentir... 

Je m'étais offert en 1988 ce livre imprimé en 1975. Lu et relu, il tombe aujourd'hui en morceaux... L'ordre des nouvelles dans le recueil n'est pas celui de publication. J'ignore si c'est celui de The Son of the Wolf (en anglais). Tâchons de dire deux mots de chacune. 

P1120224Dans Le grand silence blanc (à ne pas confondre avec le livre de Louis-Frédéric Rouquette qui a repris ce titre en 1920), un couple et Malemute Kid affrontent les dangers de la piste en pays inconnu, alors que les vivres et les forces s'épuisent dans le désert glacé. Le fils du loup dépeint le mariage d'un "bushman", vivant depuis 25 ans dans l'ombre du cercle polaire arctique, avec la "squaw" qu'il vient chercher au sein de sa tribu. "Fils du loup" désigne ici le blanc, par opposition au "fils du corbeau" qu'est l'indien. Le blanc a tendance à prendre tout ce dont il a envie... Dans Ceux de Forthy-Mile (première ville créée au Yukon, aujourd'hui "ville fantôme"), Malemute Kid dissuade deux prospecteurs de se battre en duel pour un motif futile. En pays lointain (titre d'un des recueils que je lisais en bibliothèque verte) parle du naufrage de deux paresseux laissés pour compte dans une cabane isolée par l'expédition d'"argonautes" (un groupe de chercheurs d'or citadins) dont ils faisaient partie. A l'homme sur la piste étant ma nouvelle préférée, je la garde pour la bonne bouche. La prérogative du prêtre, c'est un peu Bérénice au Klondike, avec le père Roudeau contraint de conseiller une mauvaise solution. Sitka Charley est le justicier fataliste de La loi de la pisteBal masqué correspond à une des possibilités ouvertes par le Fils du loup, sous la responsabilité de Malemute Kid. Pour Une odyssée au Klondike, je ne trouve pas le titre si juste que cela au premier abord. Disons seulement que Malemute Kid est capable de prêter 1,7 kg de poudre d'or à un inconnu, un peu comme le journaliste de L'homme qui voulut être roi de Kipling accueille les deux aventuriers. Et puis, c'est vrai, ça parle d'une longue attente de l'être aimé, et de grands voyages... Pour en revenir à l'homme sur la piste, l'histoire se déroule comme un conte de Noël, et a été la première publiée, en janvier 1899. Elle dépeint magnifiquement les fatigues des voyages en traîneau dans la nuit polaire. J'ai toujours trouvé magnifique le rude toast: "A la santé de l'homme qui, cette nuit, avance sur la piste! Puissent ses chiens garder leur vigueur, sa nourriture lui suffire et ses allumettes toujours prendre! Que Dieu lui soit propice! Que le bonheur l'accompagne!". Et que le diable emporte la police montée. 

Pas loin du quart du volume (pp.341-441) est constitué d'extraits des mémoires, titrés "Dawson tel qu'il fut", d'un certain Jeremiah Lynch, un aventurier (ancien sénateur, tout de même) qui n'a pas croisé London puisqu'il est arrivé à Dawson quelques semaines après le départ de ce dernier, mais qui a écrit Tree Years in the Klondike ("Trois années au Klondike") sur sa propre expérience là-bas entre 1898 et 1901.  

Pour en revenir à Jack London, L'amour de la vie est le deuxième "bouquin à couverture orange" (imprimé en 1974 et acheté par moi 17 ans plus tard) de ce billet. On connaît l'anecdote: Lénine grabataire demandant de la lecture, deux jours avant sa mort, sa femme lui a lu la nouvelle qui donne son nom au recueil.  

P1120223Nous avons ici huit nouvelles publiées entre 1904 et 1907, rassemblées dans le recueil titré Love of Life & Others Stories en septembre 1907 (l'avant-dernier recueil consacré par London au Grand Nord). L'amour de la vie retrace la longue piste sur laquelle se traînent deux hommes affamés, puis un seul, et le loup famélique qui le guette. Suit la nouvelle Le logement d'un jour: un professeur d'université donne une coûteuse leçon de savoir-vivre à un médecin et à sa patiente. La manière des blancs met en évidence l'incompatibilité de deux cultures: celle de l'indien, qui agit toujours de la même manière, année après année, tandis que le blanc traitera le meurtre de deux manières différentes... selon que le crime a été commis avant ou après l'organisation administrative de l'Alaska en district. L'histoire de Keesh a pu se dérouler à de nombreuses reprises au cours des millénaires: un jeune homme intelligent développe une nouvelle technique de chasse... L'Imprévu met plutôt en évidence la capacité, variable selon les êtres humains, à réagir et à s'adapter à une situation nouvelle lorsque les circonstances l'imposent. Jusqu'à aller devoir rendre la justice, toute la justice et rien que la justice. Dans Loup brun, en Californie, un chien du Klondike découvre le libre arbitre, alors que trois humains ont promis de ne pas tricher. La piste des soleils dépeint (c'est le mot) le récit par Sitka Charley d'une poursuite à mort d'un inconnu par un couple, on ne saura jamais pourquoi. C'est hallucinant à lire, on réalise seulement à la fin le but de la course folle qui nous est décrite. On ne peut qu'imaginer que le pourchassé a commis un acte inexpiable. Cette nouvelle est très habile, et attise la curiosité, je trouve, avec l'indien qui ne sait ni lire ni écrire, mais cherche à illustrer la différence entre l'image figée d'une gravure et les histoires de "vraie vie" qui doivent avoir un début, un milieu et une fin connus. Enfin, Negore le lâche montre le courage nécessaire pour accomplir une ruse de guerre et finir, peut-être, quasiment en épectase (oui je sais, j'ai parfois l'esprit mal tourné). 

Dans ce volume, le "document" est constitué d'un article racontant une histoire vraie qui a inspiré London pour au moins l'une de ses nouvelles: un homme affamé perdu dans le Grand Nord - et qui réussit à survivre. ll s'agit de Perdu dans le pays du soleil de minuit, par Augustus Bride et J. K. Mac Donald, publié en décembre 1901.

Je finis mon billet avec le recueil titré L'Appel de la forêt. Il faut lire la très belle présentation par Francis Lacassin de ce volume (une trentaine de pages) imprimé en 1974 et que j'ai acquis en 1992. J'ignore si nos éditions du XXIe siècle la reprennent. L'ouvrage contient quatorze nouvelles publiées entre 1901 et 1926 (Jack London étant mort en 1916), suivies par les 90 pages de L'appel de la forêt proprement dit, le tout dernier texte étant une réponse assez polémique au naturaliste John Burroughs, qui semble avoir critiqué les écrits de London mettant en scène des animaux.  

P1120222Trop d'or, ou tel est pris qui croyait prendre (c'est l'histoire d'une déveine qui se partage entre deux vieux durs à cuire et un nouvel arrivant, de la vente d'une mine d'or, et du respect de la parole donnée). La nouvelle titrée La Toison d'or est tirée, à peine embellie, de l'expérience personnelle de London en route pour arriver à Dawson, si j'ai bien compris (Liverpool-London: j'ai mis un certain temps à saisir la blague...). On y retrouve, ainsi que dans la nouvelle Les mille douzaines d'oeufs (qui auraient pu valoir 5000 $ si...), certains éléments que London a réutilisés plus tard dans Belliou la fumée, traités sur le mode comique ici, ou plus tragique là. La foi des hommes délivre un message ambigu sur le respect de la parole engagée en même temps que sur la capacité à croire en celle d'autrui. A mes yeux, elle est contrebalancée par celle titrée L'histoire de Jees-Uck (tiens, je n'avais pas songé jusqu'à maintenant à la manière dont ce "nom" pouvait sonner en terme de religiosité...). Bâtard, qui intervient avant dans le recueil, se range cependant dans la catégorie des histoires de chiens, le héros canin étant ici à la fois victime et bourreau. Le mariage de Lit-Lit traite, en gros et en détail, de l'émancipation féminine (vis-à-vis de la puissance paternelle) chez les indiens. On trouve aussi dans le recueil quelques histoires de chasse pas piquées des vers (quand il ne s'agit pas de chasse au dahu). Dans Un survivant de la préhistoire, c'est un malheureux mammouth qui sera la victime. Son cruel chasseur est aussi le héros d'Un breuvage hyperboréen, ou comment se rendre maître d'une tribu soiffarde grâce à un alambic bricolé, ainsi qu'à quelques pincées de bicarbonate de soude pour éliminer la concurrence. Gueule chauve est mis dans la bouche d'un Tartarin local, qui raconte comment il est arrivé à faire se battre à mort deux grizzlis (il sufit de courrir entre les deux!). Dans Le val tout en or, le filon dont rêvait tout mineur est déniché à force de peine. Mais la nouvelle peut aussi faire penser aux mots de Clint Eastwood dans Le bon, la brute et le truand, quelque chose comme: "dans la vie, il y a ceux qui ont un flingue et ceux qui creusent". La fin de l'histoire est de la même veine que L'histoire de Jess-Uck ou que la nouvelle Le logement d'un jour cité plus haut pour un autre recueil: adultère et pardon... L'enfant de la nuit, aventure de rêve, date de 1910. A la lecture de la description du héros masculin, vieilli prématurément par l'alcool 12 ans après son retour du Grand Nord, on ne peut qu'espérer que ce n'est pas trop autobiographique! Miracle dans le Grand Nord enfin, c'est l'histoire de quatre hommes à court de vivre, dont l'un (John Thornton) est accusé du vol de lard commis par un autre (Bertram Cornell, "un mauvais homme et un raté") - qui finira par faire le sacrifice de sa vie pour se racheter (la nouvelle semble dater d'entre 1900 à 1905, mais n'avoir été publiée qu'en 1926, à titre posthume?). Et puis, l'on arrive au plat de résistance: L'appel de la forêt. Il faudrait un billet entier pour parler de cette oeuvre très connue (court roman publié en 1903 en anglais et traduit en français dès 1906), divisée en six chapitres. Le chien Buck passe de main en main, depuis la Californie où il est né (dans un domaine qui rappelle celui où Croc-blanc - postérieur - finit ses aventures), et vit de longues aventures comme chien de traineau, jusqu'au retour à la vie sauvage après la mort violente de son dernier maître, John Thornton (le même, peut-être, qui avait été sauvé de justesse dans le Miracle... précédent). Notons qu'au fil des traductions successives, The Call of the Wild a aussi été titré L'appel du grand nord, L'appel sauvage, et enfin L'appel du monde sauvage (pour l'édition "Pléidade" en 2016).

Poour conclure ce billet, je voudrais au moins mentionner une nouvelle que je n'ai pas sous la main (le bouquin se trouve dans une "résidence secondaire" à bien plus de 10 kilomètres de Paris et que je ne peux donc pas fréquenter pour le moment), mais qui m'a toujours bien plu lorsque je l'ai lue et relue en "Bibliothèque verte" dans le recueil Les enfants du froid. Jack London y évoque de manière littéraire, dans la fiction, un combat désespéré. Pour The League of the Old Men, la traduction de Louis Postif donnait "La ligue des vieux" (dans les années 1930). Je ne connais pas les deux traductions suivantes, celle de Simone Chambon, "La ligue des vieillards" (1989), ni celle de Marc Chenetier, "La conjuration des anciens" (1989). Qu'en pensez-vous? Pour ma part, ayant essayé de "caractériser" toutes ces histoires de chiens ou d'êtres humains, blancs ou indiens, sans les raconter ni même les résumer, j'espère vous avoir donné envie de les lire vous-même...

Je remarquerais encore qu'aujourd'hui, les prospecteurs (autres que les grandes sociétés) s'acharnent et meurent, pour de l'or ou d'autres minéraux, en Amazonie, en Afrique... Mais on attend encore l'écrivain qui nous fera rêver en contant leurs aventures humaines. Nous sommes surtout sensibles aux rivières empoisonnées au cyanure et à l'environnement "naturel" détruit à jamais.

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Un zeste de bande dessinée encore. Pour qui aime bien les "histoires de canard" (Duck), je voudrais juste signaler que Picsou (Uncle Scrooge) a commencé sa fortune au Klondike, selon les histoires racontées par le dessinateur Don Rosa après Carl Barks. Dans son Intégrale publiée chez Glénat à partir de 2012, on peut dénicher quelques pépites. On y croise même Jack London en mémorialiste... affublé d'une truffe de chien! 

P1120325  P1120327  P1120328 (Don Rosa conclut chaque "aventure" d'un texte explicatif sur ses sources d'inspiration - ici p.146 du tome II)

23 avril 2021

Compartiment tueurs - Constantin Costa-Gavras

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Je n'avais jamais vu Compartiment tueurs, le premier long-métrage de Costa-Gavras qui est sorti en 1965, un film policier sur le ton de la comédie malgré les nombreux cadavres. Le film se caractérise par sa distribution: Yves Montand, Simone Signoret, Jacques Perrin, Catherine Allegret, Jean-Louis Trintignant, Pierre Mondy et quelques seconds rôles que l'on remarque comme le regretté Charles Denner, ou encore Bernadette Lafont, Michel Piccoli, Claude Mann, Christian Marin, Monique Chaumette, Pascale Roberts, André Valmy et Jacques Dynam (ouf!). C'est adapté d'un roman de Sébastien Japrisot que je n'ai pas encore lu. Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, je résume: sur la ligne Marseille-Paris, dans un wagon-couchette à six places, une passagère est retrouvée morte à l'arrivée en Gare de Lyon. Pendant le voyage, on fait la connaissance des passagers, une actrice sur le retour (Simone Signoret), un père de famille, un représentant de commerce (Michel Piccoli), Georgette (Pascale Roberts), une jeune femme aux jolies jambes un peu aguicheuse, Benjamine Bombat dite "Bambi" (Catherine Allégret) et un passager clandestin, Daniel (Jacques Perrin) qui n'est pas insensible au charme de Bambi et réciproquement. Et donc, une fois le train arrivé, Georgette est retrouvée étranglée. L'inspecteur Graziani (Montand) est chargé de l'enquête. Pour l'occasion, l'acteur a repris un accent du sud assez prononcé. Le rythme du film est haletant ; Simone Signoret qui interprète une actrice parle des fonctionnaires de manière irrésistible. Il faut noter la prestation haute en couleur "et tout le toutim" de Pierre Mondy en supérieur hiérarchique de Graziani et celle de Charles Denner en amant de la victime: très drôles tous les deux. J'ai écouté une émission récente Le Masque et la Plume dans laquelle l'un des critiques a dit que Japrisot pouvait s'être inspiré d'ABC contre Poirot d'Agatha Christie. Cela peut vous donner un indice sur le mobile du ou des tueurs.

Un film divertissant que j'ai eu grand plaisir à découvrir. Je le conseille vivement.

20 avril 2021

Trois films "Collection Film noir" en attendant que les cinémas rouvrent

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Je dois dire que je n'ai jamais vu autant de films en DVD que ces derniers mois. Comme je ne suis abonnée à aucune plate-forme comme Netflix ou OCS, je profite du support DVD qui est bien pratique, même si le cinéma grand écran, c'est mieux.

Voici trois films ressortis récemment et qui sont brillamment présentés par un trio de choc: le regretté Bertrand Tavernier, Patrice Brion (Le cinéma de minuit) et François Guérif qui livrent leurs  sentiments sur des films peu vus ou peu connus (en tout cas, en ce qui me concerne). 

Je commence par Du plomb pour l'inspecteur (Push-over en VO) de Richard Quine qui date de 1954 (et sorti en février 1955) où apparaît pour la première fois Kim Novak qui avait 21 ans à l'époque. On a fait des comparaisons avec le film de Billy Wilder, Assurance sur la mort, réalisé dix ans plus tôt. Ce n'est pas tout à fait du même niveau, à part le fait que le rôle principal est tenu par le même acteur Fred McMurray, mais la comparaison s'arrête là. Dans Du plomb pour l'inspecteur, il interprète Paul Sheridan, un policier qui tombe amoureux de Lona McLane, une jeune femme, maîtresse d'un gangster qui vient de commettre un hold-up. Evidemment, le policier ne sait pas trop quoi faire entre son devoir et et ses sentiments. Kim Novak est bien et il faut noter la présence de Dorothy Malone, dans un rôle pas si secondaire que cela. Pour l'anecdote, le réalisateur est tombé amoureux de Kim Novak et il l'a fait tourner dans trois fims par la suite dont L'adorable voisine en 1958. 

Je passe à Des pas dans le brouillard (Footsteps in the Fog en VO) d'Arthur Lubin (réalisateur américain qui m'est inconnu mais qui a fait débuter Clint Eastwood au début des années 50). Le film est sorti en France en 1955. Il réunit Stewart Granger et Jean Simmons qui étaient mari et femme à l'époque. Il faut noter que le chef opérateur de ce film, Christopher Challis, a travaillé sur les films les plus connus de Michael Powell et Emeric Pressburger à la fin des années 40. Tout cela pour dire que ce film de genre "gothique" se laisse voir agréablement, avec une très belle photo. Au tout début des années 1900, Stephen Lowry vient d'assister à l'enterrement de son épouse morte subitement. Revenu dans sa grande demeure, Stephen Lowry, en regardant un tableau représentant sa femme défunte, se met à sourire. C'est lui qui l'a empoisonnée. Il va pouvoir profiter des biens que sa femme lui a laissés. Mais il néglige le fait que Lily Watkins, la servante de la maison, avec ses jolis yeux et son air mutin, sait ce qui s'est passé. Et elle va le faire le faire chanter en lui demandant de devenir la gouvernante de la maison. Je vous laisse découvrir la suite. 

Je termine avec Le Dahlia bleu (The Blue Dahlia) de George Marshall, d'après un scénario de Raymond Chandler (qui été nommé aux Oscars). Le film sorti en 1948 en France réunit Veronica Lake et Allan Ladd. Johnny Morrison (Alan Ladd) vient d'être démobilisé. Il revient à Los Angeles avec deux camarades de la marine dont l'un a quelques troubles neurologiques. Il porte une plaque de métal à un endroit de son crâne. Johnny s'empresse d'aller retrouver sa femme qui semble s'être consolée de la mort de leur jeune fils dans les bras d'un autre, Eddie Harwood (Howard da Silva), patron d'un club, "Le dahlia bleu". Johnny très en colère part très vite, et le lendemain, la femme de Johnny est retrouvée morte chez elle. Evidemment, tout accuse Johnny qui va trouver un soutien inattendu en la personne de Joyce Harwood (Veronica Lake), séparée de son mari. Bertrand Tavernier rappelle qu'Howard da Silva était un très bon acteur qui a été victime du McCarthysme. On n'a pas manqué de nous rappeler qu'Allan Ladd étant petit par la taille, ses partenaires féminines étaient filmées souvent assises face à lui, ou alors, il était filmé sans que l'on voit le bas de ses jambes car il était monté sur quelque chose pour le surélever. Raymond Chandler a été obligé de reécrire la fin car la marine des Etats-Unis ne pouvait pas accepter que l'un des leurs soit un meurtrier. 

Je vous suggère de voir les suppléments avant de visionner chaque film de cette "Collection film noir". Ils situent bien chaque oeuvre.

17 avril 2021

Les enfants sont rois - Delphine de Vigan

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Avec Les enfants sont rois de Delphine de Vigan (Editions Gallimard, 347 pages), vous allez faire la connaissance de Mélanie Claux (il s'agit d'une fiction). En juillet 2001, avec ses parents et sa soeur et onze (!) millions de téléspectateurs, l'héroïne avait suivi la finale de "Loft story". Quelques années plus tard, elle s'était présentée pour participer à ce genre d'émission. Sa candidature avait été retenue mais elle avait été éliminée dès le premier jour. On retrouve Mélanie en 2019, mariée avec Bruno Diore qu'elle a rencontré grâce à un site de rencontre sur Internet. Désormais mère de deux enfants, Sammy (8 ans) et Kimmy (6 ans), Mélanie va créer une chaîne vidéo sur YouTube, "Happy récré", où ses enfants sont filmés par elle plusieurs heures par jour. Les vidéos de ses enfants devenus "influenceurs" sont suivies par plusieurs milliers de gens qui mettent des "like". Car vu le succès de cette chaîne, des marques ont contacté Mélanie, et désormais cette mère et ses enfants promeuvent et placent des produits divers et variés comme des vêtements, des chaussures ou de la "junk food". Tout semble aller bien pour cette famille qui est devenue très riche, jusqu'au jour où Kimmy disparaît. Elle a été enlevée. A partir de là, Mélanie a l'occasion de rencontrer Clara Roussel, jeune femme petite par la taille mais avec une capacité de travail phénoménale, qui travaille à la brigade criminelle comme procédurière. Cette dernière avait elle-même regardé à l'époque le "Loft" en même temps que Mélanie. Elle se met à visionner des dizaines d'heures de vidéos avec les enfants pour essayer de comprendre le phénomène et elle s'aperçoit, par exemple, que Kimmy rechignait et n'était pas plus enthousiaste que cela d'être filmée de cette manière. C'est le premier roman que je lisais de Delphine de Vigan car j'ai été attirée par le sujet. Je l'ai trouvé très intéressant sur cette époque où l'on vit parfois pour être vu. Je trouve cela terrifiant. Lire les billets d'Eva et Les yeux dans les livres, Gambadou, Anne.

14 avril 2021

Le professeur - Valerio Zurlini

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Je viens de découvrir un très beau film, Le professeur de Valerio Zurlini qui date de 1972. Si vous doutiez qu'Alain Delon est un grand acteur, je pense que ce film va vous faire changer d'avis: il y est sublime sans écraser ses partenaires. L'histoire se passe à Rimini (ville natale de Federico Fellini), une ville au bord de l'Adriatique, en hiver: c'est triste, gris et froid. Surgi d'on ne sait d'où, on voit Daniele Dominici (Alain Delon) qui marche sur une digue au bord de l'eau. Alain Delon porte un manteau à poil de chameau et un pull à col roulé vert qu'il ne va pas quitter (ou presque) pendant tout le film. Durant quelques mois, pour remplacer un professeur souffrant, il va donner des cours de littérature dans un établissement scolaire où les élèves sont presque des adultes. Parmi ceux-ci, il remarque Vanina, une jeune fille brune avec de très beaux yeux. Marié avec une femme (Léa Massari) qu'il n'arrive pas à quitter, il éprouve pour Vanina un amour sombre et douloureux. Amoureux de la littérature et des beaux-arts, il va lui offrir un exemplaire de la nouvelle de Stendhal, Vanina Vanini. Il va aussi l'emmener voir, à Monterchi, La Madonna del Parto de Piero della Frencesca. Cela ne l'empêche pas de fréquenter les oisifs (vitelloni) aisés de Rimini avec qui, entre autre chose, il joue (et perd) au poker. C'est à ce moment-là qu'il découvre que Vanina fréquente l'un d'entre eux. Chaque plan du film est travaillé. J'ai aimé la photo, la lumière, les décors avec quelques demeures décrépites. Un très très grand film de 2H10 (je n'ai pas vu le temps passer), que je vous recommande. A noter que le titre original italien du est La prima notte di quiete (litt. « La première nuit de quiétude ») d'après un vers de Goethe. Il s'agit de la mort. 

Lire le très beau billet de Strum.

11 avril 2021

Rocco et ses frères - Luchino Visconti

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Je viens de revoir ce film que mon ami ta d loi du cine n'avait jamais vu. Rocco et ses frères, le sixième long-métrage du réalisateur Luchino Visconti (1906-1976), se passe à Milan à la fin des années 50. Rosaria Parondi, veuve depuis peu, vient de quitter le sud de l'Italie pour s'installer à Milan. Elle est accompagnée par quatre de ses cinq fils, Simone, Rocco, Ciro et Luca. Ils ont prévu de s'installer chez Vincenzo, le fils aîné qui s'apprête à se marier. Malheureusement, ils ne sont pas les bienvenus chez la future belle-famille. Ils doivent s'installer dans un logement social pas chauffé. Le film est divisé en 5 segments qui portent le prénom des frères Parondi. Les deux parties les plus importantes sont celles qui concernent Simone (Renato Salvatori) et Rocco (Alain Delon). Simone, c'est le fils indigne qui a le malheur de rencontrer Nadia (Annie Girardot) en rupture avec sa famille. Rocco, lui, est bon et trop gentil, il pardonne tout à son frère, même l'impardonnable. Simone se met à la boxe, mais par manque de travail et d'assuiduité, il devient un boxeur raté et un vrai délinquant au comportement violent. Il joue, il perd et il constate que son frère Rocco débute une carrière prometteuse de boxeur et qu'en même temps, il fréquente Nadia, séparée de Simone depuis quelque temps. Ce film dans la veine du cinéma néo-réaliste italien est filmé dans un très beau noir et blanc avec des contrastes qui accentuent la dureté de l'histoire. Annie Girardot est remarquable dans le rôle de Nadia. Alain Delon m'a paru tout frêle. On le sent un peu écrasé par le poids de son rôle qui l'apparente à un saint. Il faut noter la belle musique de Nino Rota. Dans les suppléments du DVD, il y a une interview émouvante d'Annie Girardot en 2001 et des anecdotes sur le tournage dont les deux scènes censurées à l'époque, le viol de Nadia, et le meurtre de Nadia. Un film de 2H49 à voir et revoir.

8 avril 2021

Maudit printemps / Un homme seul - Antonio Manzini

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Neuf mois après son arrivée au Val d'Aoste, on retrouve dans Maudit printemps (Folio policier, 346 pages) le sous-préfet Rocco Schiavone qui va être confronté à une enquête difficile. En effet, Chiara Berguet, une jeune fille de 19 ans issue d'une famille d'industriels locaux, a été enlevée. Son enlèvement n'est pas signalé tout de suite à la police car les parents ont peur des conséquences. En parallèle, deux hommes perdent la vie dans un accident de voiture dans la région d'Aoste. L'un d'eux était un employé de chez Berguet. On apprendra que ce sont eux, les ravisseurs de Chiara. La société de Berguet a connu momentanément des problèmes pour payer ses factures aux fournisseurs ou pour payer les salaires. Même si tout semble être rentré dans l'ordre grâce à une banque de la région qui a fait un prêt, il n'empêche que l'entreprise de Berguet est convoitée, et Chiara est en danger de mort puisque personne ne sait où elle est séquestrée, ses ravisseurs ne pouvant plus rien dire. Heureusement que Rocco Schiavone, aidé par ses collègues, n'aura de cesse de retrouver Chiara. Quand arrive la conclusion de l'histoire, un drame survient. Schiavone était en ligne de mire d'un tueur. C'est malheureusement une femme de sa connaissance venant de Rome qui sera tuée par erreur de plusieurs balles d'un pistolet 6,35. C'est pourquoi l'on retrouve Schiavone, quatre jours après, dans Un homme seul (Folio policier, 417 pages). Il mène plusieurs enquêtes en même temps: qui a voulu le tuer? Qui a tué en prison, et sur l'ordre de qui, Mimmo Contrera (membre de la N'drangheta - la mafia calabraise) et organisateur de l'enlèvement de Chiara Berguet? Schiavone est toujours bien épaulé par ses collègues et désormais, il a une chienne, Lupa, qu'il a recueillie et qui lui tient compagnie. Elle n'a pas de race définie. Il déclare qu'elle appartient à la race des "saint-rhemy-en-Ardennes" (appellation totalement inventée). Quand le roman se termine, le tueur au 6,35 n'a toujours pas été arrêté. L'enquête devrait se continuer dans 07-07-2007 chez Denoël (et pas encore paru en poche), et quatre autres romans avec Schiavone sont encore inédits en français. Pour résumer, j'aime beaucoup le personnage d'Antonio Manzini, ce Schiavone aux méthodes peu orthodoxes mais efficaces, et qui aime se fumer un joint le matin dans son bureau pour se mettre en train pour le travail. 

7 avril 2021

Coco: nature, culture et poil à gratter - Virginia Ennor

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) surfe sur l'actualité pour rendre aujourd'hui hommage à une dessinatrice de Charlie Hebdo, Corinne Rey dite Coco. Depuis le 1er avril 2021, elle a pris la suite de Willem (autre dessinateur de l'équipe de Charlie, qui a eu... 80 ans le 2 avril!) dans Libération. J'avais déjà eu l'occasion de citer quelques-uns des dessins de Coco à l'occasion d'un article sur le recueil collectif Tout est pardonné (2015).

Coco: nature, culture et poil à gratter, l'opuscule que j'ai choisi aujourd'hui comme "point d'encrage" de ma chronique, remonte à 2016 (Critère édition, coll. Les Iconovores, 95 p.).

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Les Iconovores, collection sur les dessinateurs de presse, "réaffirme que dans un monde bousculé, la liberté d'expression est une nécessité" (extrait de la présentation en 2e de couv'). L'ouvrage, le premier de la collection, contient 88 dessins de Coco. J'ai noté avec intérêt que l'ouvrage mentionne en p.96 les références des publications pour chacun des dessins (y compris, parfois, "proposé non publié"...). J'en citerai ci-dessous moins de 10%, ceux que j'ai le plus appréciés (au regard des années 2020-2021...). Selon le texte (signé Virginia Ennor) figurant en p.5, "dessinatrice de presse, [Coco] aime penser qu'un jour les cons cesseront de pourrir la planète, de maltraiter les animaux, de tuer et de torturer des innocents, de détruire vie et nature pour de l'argent (...)".

P1120275 p.86 (qui? [en 2015, pas en 2020])

P1120277 p.37 (et, en 2016, on ne parlait même pas encore du télétravail-covid-19!). P1120276 p.35 (c'est moi qui inverse l'ordre des deux dessins)

P1120278 p.40 (je me rappelle aussi que Coco a fait, il y a quelque temps, toute une série de dessins hebdomadaires dans Charlie autour de l'Origine du monde...).

P1120279 p.51 (le 22 septembre 2014, Patrick Bruel chantait au Royal Albert Hall de Londres la chanson de David Bowie Life on mars)

P1120280 p.61 (oui! "De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur / (...) un cri qui vient de l'intérieur!"[comme chantait à peu près Bernard Lavilliers])

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Je finis par la préface du livre. Elisabeth Quin y évoque à bras-le-corps la journée du 7 janvier 2015 et l'irruption des deux assassins à Kalachnikov dans la rédaction de Charlie, et surtout l'anecdote navrante d'un malotru (un lourdaud) qui interpelle Coco un an plus tard en sa présence. Je suppose qu'on a dû être des milliers et des milliers à se demander ce qu'on aurait fait, soi-même, sous la menace des armes des tueurs à la porte de Charlie. Réponse impossible. Et Coco, dans cette situation, a eu la présence d'esprit de commencer par tâcher de les balader vers une fausse destination (respect!). On peut lire un entretien publié par Marianne en deux parties, les 10 mars et 11 mars 2021, où elle explique comment elle s'est reconstruite, six ans après le massacre. 

Je voulais encore rappeler que la dessinatrice, entrée à Charlie en 2008, avait été primée aux 29e et 34e Salon de la caricature et du dessin de presse de Saint-Just-le-Martel en octobre 2010 puis 2015 ("Grand prix de l'humour vache"). 

Je n'ai pas trouvé beaucoup de mentions de ce livre sur internet aujourd'hui. A l'époque, le blog de Sophie Dauphin l'avait chroniqué. On peut encore apprécier la version de Coco d'une "Colombe de la paix" qui lui avait été demandée en 2017 par le Mouvement [du même nom].

P1120273 ci-contre, ce qu'elle disait en novembre 2019 au sujet du premier dessin satirique qui l'avait marquée.

Et si vous voulez découvrir régulièrement de nouveaux dessins de Coco, achetez Libé et Charlie.

Coco_Libe_01-04-2021_p23 Libération du 1er avril 2021, p.23

Surtout, Coco, continuez à nous produire des dessins mordants! 

PS : j'ai découvert dans le métro, alors que j'allais "boucler" mon billet, la campagne d'affichage pour le récent livre de Coco Dessiner encore (éd. des Arènes) dont elle parle dans l'entretien cité ci-dessus. Voici quelques photos cintrées des deux affiches. J'aurai certainement l'occasion de chroniquer ce livre un mois ou l'autre... [chroniqué le 07/03/2022].

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*** Je suis Charlie ***

5 avril 2021

La Corée en feu - Jack London / Corto Maltese, la jeunesse 1904-1905 - Hugo Pratt

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Dans le cadre du Challenge Jack London proposé de mars 2020 jusqu'après mars 2021 par ClaudiaLucia, je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) chronique encore un "10/18", que j'avais acheté en 1996. Et je fais ainsi d'une pierre deux coups avec le Challenge coréen proposé par Cristie (jusqu'au 21/04/2021 - il était temps!). Et même - hop! - trois coups avec le Challenge "Des histoires et des bulles" commencé le 1er avril 2021 chez Noctenbulle.

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La Corée en feu, c'est le titre sous lequel ont été regroupés et publiés en anglais en 1970, dans le volume Jack London Reports, 24 articles rédigés par notre auteur dans le cadre d'un reportage comme "correspondant de guerre" durant la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Le volume français comprend également une trentaine de lettres à Charmian Kittredge, secrétaire et future épouse de London (après son divorce d'avec sa première épouse et mère de ses filles). Le copyright indique "Union Générale d'édition, 1982" (le traducteur, Jean-Louis Postif [fils de Louis], adresse ses vifs remerciements à M. Michael Aaron, qui a bien voulu l'aider à résoudre certaines difficultés de traduction). Dans cet ouvrage, les articles écrits "sur le terrain" sont chapitrés de I (1) à XXII [22]. Ils ont été rédigés pour le quotidien de San Francisco The Examiner (appartenant à William Randolph Hearst). Oui, le même Hearst qui aurait dit quelques années plus tôt à son illustrateur Frederic Remington, à propos de la guerre hispano-américaine de 1898 à Cuba: "vous fournissez les images et moi je vous fournirai la guerre". Plusieurs journaux dont celui de Hearst avaient proposé à London, quelques semaines avant que la guerre, prévisible, n'éclate entre la Russie et le Japon, de partir la couvrir sur place. Dans ce livre, nous pouvons donc découvrir une autre facette de l'auteur Jack London, outre les oeuvres militantes, les fictions inspirées par ses propres aventures, les récits de croisières... Ici, ce sont la vie et les mésaventures d'un correspondant de guerre "embedded" par l'armée japonaise qui "montait", en Corée, à la rencontre des Russes, qui nous sont surtout racontées. 

Ouvrons une parenthèse que les blogueurs-euses qui ne s'intéressent pas à l'Histoire peuvent ne pas lire. Pour dire deux mots de l'arrière-plan historico-politique (l'actualité de l'époque, que tout le monde connaissait il y a 117 ans, et qu'il était donc inutile de rappeler aux lecteurs contemporains des faits): le Japon s'était révélé au monde comme puissance montante lors d'une guerre contre la Chine en 1894-95 pour le contrôle de la Corée. Mais il avait l'impression de s'être fait dépouiller de sa victoire sous les pressions de puissances européennes ("triple intervention" de la Russie, la France et l'Allemagne). La Russie y avait obtenu de la Chine la concession de Port-Arthur (à l'extrême sud de la péninsule du Liaodong) pour 25 ans. Moins de neuf ans plus tard, au début de 1904, le Japon cherche à se faire reconnaître comme puissance régionale à part entière face aux impérialismes européens, cependant que la Russie poursuit sa politique ancestrale d'accès aux "mers chaudes". La Corée, disputée entre les deux pays, était dirigée par Kojong (né en 1852, roi depuis 1864, empereur depuis 1897, il abdiquera en 1907 et mourra en 1919). Les raisons immédiates du conflit qui finit par éclater en 1904 sont le contrôle de la Corée et surtout de la Mandchourie (ultimatum du Japon à la Russie au sujet de la Mandchourie le 13 janvier 1904). Fin de la parenthèse historique, revenons à London.

Notre journaliste a quitté San Francisco le 7 janvier 1904 à destination de Yokohama avec "de belles idées sur ce que devait être le travail d'un correspondant de guerre. (...) En bref, je suis venu à la guerre dans l'attente d'émotions. Mes seules émotions ont été l'indignation et l'irritation" (article du 2 juin 1904). Ses articles ont été rédigés entre le 3 février 1904 et le 1er juillet 1904, mais publiés parfois plus de trois semaines après leur rédaction (ou même jamais publiés, pour le N°XIII du 13/03/1904). La guerre a officiellement débuté le 8 février 1904. Le premier article de London, écrit quelques jours avant au Japon, dans le port de Shimonoseki, a été publié à San Francisco seulement le 27 février. Il retrace ses mésaventures pour quelques photos prises au Japon (interrogatoire, appareil confisqué, jugement...). Le suivant date du 26 février: London est enfin parvenu en Corée, ayant débarqué à Chemulpo (aujourd'hui Incheon). Les différents épisodes du reportage sont d'abord traité sur le mode comique (la montée "au front" s'avérant... plus que difficile pour les correspondants de guerre!): London raconte essentiellement ses problèmes de la vie quotidienne, les différences de langue, de culture... Il faut se rappeler que la transmission de ses articles était soumise au bon vouloir des Japonais et de leur censure. Dans certains articles, il mentionne les deux collègues les plus proches de lui (Jones / Dunn, et McLeod / Mackensie), seuls à avoir pu passer du Japon en Corée - cependant que leurs confrères restés au Japon s'arrangeront pour les faire "ramener vers l'arrière" au nom de l'égalité de traitement. Les officiels japonais exigent des autorisations pour tout voyage, qualifient toute information de "secrète", ... et empêchent ainsi nos reporters de "faire leur travail" sur les opérations des belligérants, London "meuble" donc avec le récit de son propre quotidien.

La vraie guerre (avec des morts et des prisonniers - des "blancs aux yeux bleus" dont London se sent plus proche que des soldats Japonais qu'il accompagne) arrive au chapitre XVII (alors que le précédent, 10 ans avant la guerre de 14, annonçait avec optimisme "quand les machines de guerre deviendront pratiquement parfaites, il n'y aura plus du tout de massacres". Le tournant terrestre de cette guerre "en" Corée est la bataille du fleuve Yalou: London n'en a pas vu grand-chose (pas plus que Fabrice del Dongo à Waterloo - mais le héros de Stendhal n'était pas "correspondant de guerre"!). Pour ma part, c'est l'article on ne peut plus clair de Wikipedia "Bataille du fleuve Yalou (1904)", consulté le 28/03/2021, qui m'a permis de comprendre comment les combats s'étaient déroulés. London sera rentré en Amérique bien avant la capitulation de Port-Arthur en janvier 1905: son dernier article, dicté à San Francisco le 1er juillet 1904, est titré "Comment le Japon rend inutile la mission des correspondants de guerre". Il fait état d'observations que l'on peut aujourd'hui juger oiseuses sur les différences de mentalités entre Japonais et "blancs". L'ambiance locale en Corée contient parfois des considérations dignes des premiers Tintin d'Hergé (avant sa prise de conscience pour Le Lotus bleu). Concernant la présence à éclipse des villageois coréens dans les articles, on peut supposer que ceux-ci se rappelaient sans doute les ravages et exactions de la guerre sino-japonaise moins d'une décennie auparavant. Après les "Lettres de Corée à Chamian Kittredge", parfois redondantes avec les articles, le volume se termine par deux articles rédigés ultérieurement: "Le péril jaune", septembre 1904 (encore pour The Examiner), et "Si le Japon réveille la Chine..." (publié en 1910 dans le Sunset Magazine). Ce dernier n'est pas sans lien avec la nouvelle d'anticipation "L'invasion sans pareille" dont j'ai déjà parlé (1910 aussi). 

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Mais ce reportage de London sur la guerre russo-japonaise a aussi donné lieu, des décennies plus tard, à une oeuvre fictionnelle, dont je vais dire quelques mots. 

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Pour mémoire, l'album de BD d'Hugo Pratt Corto Maltese, la jeunesse 1904-1905 (Casterman 1983, réédité plus tard sous le titre La jeunesse de Corto) évoque la rencontre (fictive, bien sûr) de Jack London avec le héros prattien Corto Maltese. Dans cet album que j'avais acquis il y a plus de 20 ans auprès d'une collègue qui liquidait la BDthèque de son ex après leur séparation, le personnage de Jack London apparaît dès la 6ème planche (p.17), cependant qu'on ne découvre Corto Maltese, en pricipe le héros, qu'à la 17ème planche. Ensuite, il n'y a plus que quatre planches où l'on ne voit pas au moins une fois London. Corto, lui, figure au total dans à peine deux douzaines de vignettes (si, je vous jure, j'ai compté!), contre plus de 180 pour Jack London.

Dans cette fiction, notre reporter risque à plusieurs reprises sa vie dans des aventures qu'il n'a certes pas écrites. Pratt lui fait dire: "moi, j'écris des romans d'aventure, donc je dois vivre l'aventure" ou encore "j'ai souvent dû faire face à des situations difficiles. Avec les pêcheurs grecs, italiens, chinois. Avec les contrebandiers d'huîtres à San Francisco... On y mourrait facilement, dans ce port... En Alaska aussi, il était facile de mourir pendant la ruée vers l'or, ou bien de désespoir après un mariage raté...". 

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Selon ce que j'ai trouvé sur internet, cette aventure de Corto Maltese, publié en 1981-82 dans Le Matin de Paris, aurait dû avoir une suite, couvrant les années 1905-06, mais un désaccord avec le quotidien a empêché leur parution. Il semble que des éditions plus récentes que la mienne en contiennent les 27 premières pages? Je ne sais pas si London y apparaissait, sans doute que non, il devait suffire à Pratt de l'avoir "inséré" sur le front de Moukden, en Mandchourie, bien des mois après son retour réel en Amérique...

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Enfin, pour ceux et celles qui chercheraient chez les bouquinistes de vieilles éditions de London en français, je signale qu'on peut trouver pas mal d'informations sur une page web déjà ancienne.

Je sais, cet article est bien trop long. Si j'écoutais dasola, je devrais tout jeter, et recommencer en 20 lignes maximum!

(1) Je suppose que, si on les rééditait aujourd'hui, ils seraient numérotés en chiffres arabes et non en chiffres romains... alors que j'ai lu dans la presse l'abandon par le musée Carnavalet de cette "numérotation savante", suivant l'exemple (?) du Louvre. Quelle bêtise... 

4 avril 2021

Les enchaînés - Alfred Hitchcock

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Les enchaînés (Notorious en VO) d'Alfred Hitchcock est un film de 1946, année où se déroule l'intrigue. A Miami, Alicia Huberman (Ingrid Bergman) assiste au procès de son père accusé de haute trahison envers les Etats-Unis. C'est un espion d'origine allemande. Peu de temps après, le père d'Alicia se suicide en prison. Alicia, qui n'avait pas les mêmes idées que son père, est approchée par le FBI en la personne de Devlin (Cary Grant). Celui-ci tombe sous le charme d'Alicia. Ils échangent un baiser de cinéma devenu célèbre car c'est le baiser le plus long du cinéma. Envoyée au Brésil, à Rio, avec Devlin, Alicia est chargée de séduire Alex Sebastian, le chef d'un groupe d'hommes qui ont encore des sympathies nazies. Ce groupe semble préparer quelque chose de terrible. Je n'avais pas revu le film depuis longtemps et je ne me rappelais plus l'enchainement des événements dont une visite dans une cave à vin bien fermée et que l'on ouvre grâce à une clé échangée de main à la main. Il y a aussi l'empoisonnement d'Alicia à petit feu par Alex devenu son époux et la mère de celui-ci. Le film dure 1H37. Et c'est du très grand Hitchcock avec un très beau noir et blanc. Ingrid Bergman et Cary Grant sont bien, même si j'ai trouvé celui-ci un peu plus terne que dans d'autres films. Je ne sais pas comment dire. Sinon, en bonus, il y a une conversation entre Hitchcock et Truffaut qui est reprise dans le livre connu "Hitchcock Truffaut" que je vous conseille. Cela dure 29 minutes, on n'est pas allé jusqu'au bout car on entend surtout parler François Truffaut qui est traduit par Helen Scott, et Alfred Hitchcock, en guise de réponses, émet plus de borborygmes qu'autre chose. Au bout de 10 minutes, on a arrêté, c'est crispant. Dommage. 

1 avril 2021

Tous en Cène (qui pour le mauvais apôtre?) - N°12

Avez-vous remarqué le principal changement intervenu sur ce blog?

Réponse en fin de ce billet signé "ta d loi du cine (squatteur chez dasola)"!

Sans transition, enchaînons sur notre actualité - qui commence à s'éterniser, depuis plus d'un an. Un an, déjà! comme écrivait Anne Roumanoff dans sa chronique Rouge vif du JDD le 14/03/2021. J'ai failli ce jour-là renoncer à mon billet mensuel, tant elle avait tout dit! Et puis allez... Un coup de pied au derrière, et ça repart. Il me suffit de sortir (et noter) quelques mots de réactions face au flux ininterrompu d'infos...

Messages globaux du gouvernement sur la vaccination: "ne vous inquiétez pas, on gère". C'est bien ce qui nous inquiète.

La Ministre de la culture a beau jouer à guichet fermé pour le moment, cela ne l'a pas empêchée de rendre hommage à Bertrand Tavernier quand ce dernier est mort. Au moins, cette ministre-là a un bon cabinet pour la com'?

Relevé dans Charlie Hebdo N° 1493 du 3 mars 2021, dans la chronique de Philippe Lançon, p.11, tout un paragraphe où il raconte comment, après avoir ramassé un livre "à disposition" (abandonné dans la rue), il l'a mis dans un sac plastique (et s'est désinfecté les mains), puis a laissé le bouquin en quarantaine sur son balcon durant plusieurs jours... (non sans s'être relavé les mains après l'avoir sorti du plastique). "Mettre en quarantaine un livre abandonné et se désinfecter les mains après l'avoir touché, avant même de l'avoir lu, il fallait une époque comme la nôtre pour en arriver là". Sinon, on pourrait les chauffer, aussi... à 451 °F?

Autre info essentielle du même jour, dans CNews (N°2580, p.5) cette fois: "Très en pointe, la Corée du Sud a annoncé lundi que les chats et chiens de Séoul, la capitale, pourraient bientôt se faire tester pour le coronavirus". Et les poissons rouges?

Revenons en France: notre président avait bien dit que l'on aurait le choix de se faire vacciner ou non, il me semble (et je m'en réjouissais)... Mais bientôt, le principal choix ne sera peut-être plus qu'entre être piqué avec Pfiszer (mais il n'y en a pas?), Moderna (déjà passé de mode?) ou AstraZéneca (quoi? Mauvaise pub?), non? Justement...

AstraZeneca change de nom! L'histoire ne dit pas s'il y a un lien avec les polémiques trompeuses, pardon, thromboses. Le nouveau nom commercial de la chose serait en tout cas "Vaxzevria". Trop compliqué, beaucoup trop compliqué, moi je dis! Ils auraient dû prendre ViXagra, et ça aurait été la ruée pour au moins une certaine partie de l'humanité...

Les femmes devraient-elle se contenter d'une demi-dose? Ne faites pas la grimace, Mesdames,
c'est très sérieux.

Pour ma part, j'ai rarement été aussi heureux à cause de mes rhumes chroniques: ils me protégeraient de la Covid-19? Jusqu'à preuve du contraire, bien sûr (demain ou après-demain)...

Le gouvernement a-t-il misé sur une immunité "hybride", en laissant circuler le virus chez les plus jeunes qui en s'infectant vont s'immuniser? Je ne sais pas si c'est bien le calcul qui a été fait, mais cette logique me parle.

13/03/2021: résultats faussement positifs en Charente: on soupçonne que le lot de tests antigéniques utilisé dans un lycée n'avait pas été conservé à la bonne température. Vérification (re)faite, les malades ne le sont pas. Ça vaut mieux que la scarlat... pardon, que le contraire.

Le transfert de patients (d'une région à l'autre...) fonctionnerait moins bien que promis? Pour changer, on nous parle du transfert horizontal, qui, lui, serait en plein essor. Mais non, pas les pieds devant! Là où il y a gène, il n'y a pas de plaisir...

Nan mais comment il nous traite, Manu, le 23 mars? La France qui serait plutôt un diesel concernant la vaccination? A cause de la finesse des particules (élémentaires)? Ouais d'accord, elle était un peu facile...

Devinette: qu'est-ce qui émarge à deux pages le [jeudi] soir, à une page le [vendredi] matin, et à aucune page à midi? L'attestation nécessaire pour sortir de chez soi en Île-de-France, pour notre troisième confinement!

Hé oui, ça faisait déjà des semaines que le tout-Paris bruissait de rumeurs pour un 3ème confinement. A force de crier "au loup", le flou a fini par arriver...

Horreur: le variant anglais prend la place de la souche européenne. Et évidemment, il est plus contagieux et plus mortel, surtout pour les jeunes... Vite, fermons les écoles.

20/03/2021: le gouvernement semble se préoccuper de la santé mentale des Français et communique sur sa réelle inquiétude [par rapport à la] "peur" du virus, de la réanimation, de l'enfermement, des conséquences économiques. Peur... ou énervement?

43% des français adhèrent de moins en moins aux mesures restrictives? Les trois quart sont agacés? Pourtant, c'est simple: si vous devez aller travailler, vous le pouvez. Si vous n'avez pas à aller travailler (parce que senior, en arrêt maladie ou sans travail pour toute autre raison), restez chez vous SVP! Juste une question de formulation...

Sur l'air du "quelqu'un m'a dit, j'ai pas été vérifier, mais je vous le répète quand même": que ce soit par le couvre-feu le soir ou par le confinement le WE (qui empêche les gens en général et les jeunes en particulier de faire la fête et de se beurrer la gueule ensemble), le but n'est pas tant d'empêcher la circulation du virus, que d'éviter les incidents stupides causés par l'alcool (accidents de la route, rixes etc.) qui vont venir surcharger les urgences au moment où les personnels sont déjà en nombre réduit et sur les rotules... Si c'est pas vrai, c'est bien trouvé, non? 

Je me suis laissé dire cette année que demain, "vendredi saint", est férié non seulement  en Suisse - ce que m'apprend mon agenda -, mais même en Alsace - ce que j'ignorais. Bientôt un nouveau cluster local du Vendredi saint?

Si le rythme actuel se maintient, je présume que les 100 000 morts seront largement dépassés d'ici la fin du mois d'avril.
Pour ma part, en mars, j'ai pour la première fois eu connaissance d'un décès d'une personne que j'avais croisée dans un cadre professionnel, il y a déjà quelques quatorzaines. Ça s'est joué en deux semaines, mais les nouvelles m'ont atteint seulement la seconde. D'abord, il était "indisponible pour quelque temps" (entré à l'hôpital). Deux jours après, "il est en coma artificiel". Le lendemain, "il est malheureusement décédé". On est peu de choses, tout de même... Je veux qu'on marque sur ma tombe, quand ce sera mon tour: "Fui, non sum, non curo"!

Bon, pour finir sur un peu moins tragique:

Vous aviez remarqué ma petite farce, j'espère? 

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Du calme, c'est juste une blague, et je ne sais pas si la maîtresse de blog l'appréciera * - même si ça ne dure qu'un seul jour! Il avait quand même fallu que je prépare mon coup d'avance pour célébrer mon 135e billet (le sien remonte déjà au 21 mai 2007), ou mon 13e billets sur les 50 (y compris celui-ci) parus en 2021. Je vous rassure encore, c'est provisoire ("donne un poisson à un homme, ...")

Et je vous dis au mois prochain - pour le 1er mai - si tout va bien!

* Pas contente, elle a dès l'aube inversé: "... & de Ta d loi du cine" ! On a frôlé l'incident.
Dasola_&_tadloiducine_010421

Le blog de Dasola
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