Une séparation du réalisateur iranien Asghar Farhadi, récompensé par l'Ours d'or du meilleur film et de deux Ours d'argent aux deux acteurs principaux à l'issue du dernier festival de Berlin, est bien à mon avis le chef-d'oeuvre annoncé. Courez le voir. D'ailleurs, deux semaines après sa sortie, c'est un triomphe en France.
Tout est réussi dans ce film: le scénario très bien écrit, la réalisation, l'interprétation. Je retiens la première séquence où Nader et Simin, assis devant le juge (que l'on ne voit pas), se déchirent face à la caméra. Simin veut partir à l'étranger avec sa fille de 11 ans. C'est pourquoi elle demande le divorce. Nader, qui s'occupe de son père atteint de la maladie d'Alzheimer, la laisse partir du foyer conjugal, mais garde sa fille, Termeh. A partir de là, on assiste à un enchaînement d'événements dans lesquels un autre couple (avec une petite fille) joue un rôle essentiel: Hodjat, le cordonnier chômeur souffrant de dépression, et Razieh, sa femme, très attachée aux préceptes de l'Islam, embauchée par Nader pour s'occuper de son père. Un drame survient. On peut noter qu'en Iran, les conflits entre les êtres, la lutte des classes, les problèmes de couple sont les mêmes que partout ailleurs dans le monde. L'histoire montre que les gens vont volontiers devant le juge pour plaider leur cause. Le juge, c'est chaque spectateur qui doute de ce qu'il entend ou de ce qu'il croit voir. C'est tellement bien que je pense retourner le revoir une deuxième fois rien que pour certains scènes du film dont celle que j'ai considéré tout de suite comme la scène-clé: Razieh part à la recherche du père de Nader qui s'est enfui de l'appartement. Cette scène est coupée avant la fin. La séquence finale (une attente) est remarquable. Un des films de l'année 2011 et un réalisateur à suivre après A propos d'Elly. Lire les billets de Chris et Jérémy.
vendredi 17 juin 2011
Une séparation - Asghar Farhadi
Commentaires sur Une séparation - Asghar Farhadi
- Je partage ton avis, un excellent film et un des meilleurs de l'année c'est certain
- Bonsoir Dasola, si nos avis divergent sur "L'affaire Rachel Singer" ils se rejoignent dans ce film, "Une séparation". J'ai profité d'être sur la côte pour le voir une deuxième fois. L'émotion a été encore plus forte, j'ai vu des détails de mise en scène que je n'avais pas remarqués la première fois et pu admirer, plus en détail l'incroyable jeu de tous les Acteurs. Je suis sorti encore plus bouleversé que lors de la première vision. En ce qui me concerne ce film
est un chef d'oeuvre magnifique. - C'est un film magnifique, indispensable... Que dire de plus ? Tu l'as bien dit dans ton billet, tout y est réussi. pas une fausse note, pas une sq de trop ni un seul manque ! L'ensemble est d'une telle justesse... Je suis heureuse de constater qu'il obtient un réel succès, autant critique que public
- J'adoré "Une Séparation" ; c'est le talent de ce film d'être un film universel, où les Occidentaux peuvent se reconnaître aussi bien que les Iraniens.
Je suis d'accord pour la scène-clé que tu désignes ; pour moi, il y en a une autre : celle où Simin, au début, est obligée de payer un supplément de 300.000 je-ne-sais-plus-quelle-monnaie pour le déménagement de son piano... - Le réalisateur a bien montré la différence entre les classes sociales, ceci dit je ne savais pas qu'en Iran les femmes ( enfin certaines) pouvaient demander le divorce, et quitter le foyer conjugal, c'est donc moins répressif que je ne le pensais. Tous les personnages sont crédibles, et on se passionne pour eux. J'aime beaucoup la séquence où le vieux monsieur erre dans les rues, et la pauvre Razieh tente de le rattraper.
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