Sans pitié - Sung-hyun Byun / Le jour d'après - Hang Sang-Soo

Voici deux films coréen, le premier que j'ai beaucoup aimé (j'ai suivi le conseil de Pascale) et le deuxième qui m'a un peu ennuyée.

Sans pitié de Sun-hyun Byun fait penser au film de Martin Scorcese Les Infiltrés (2006), qui était lui-même un remake du film hong-kongais The Internal affairs (2002). Dans Sans Pitié, un jeune flic, Hyun-soo (j'ai cru à un adolescent) accepte une mission d'infiltration, qui consiste à passer trois ans en prison et à se rapprocher du "caïd" Jae-ho qui fait la loi dans la prison. On apprend que Hyun-soo est flic bien après le début du film, quand il l'avoue à Jae-ho. Sans pitié joue avec la chronologie: 2 ans avant, 3 mois après, etc. Cela permet aux spectateurs de se repérer dans les méandres de l'intrigue. J'ai été intéressée par les relations entre le jeune n'ayant peur de rien, se battant avec plus fort que lui, et l'ainé. C'est une relation père-fils voire plus si affinités. Je me suis posé la question. Il y a un doute qui plane jusqu'au bout. Quand les deux sortent de prison, ils s'associent. Ils court-circuitent un autre Coréen, ce qui leur permet de faire affaire avec un gang de Russes lors d'un achat de cachets de méthamphétamine. Par ailleurs, une femme-flic pas sympathique (la chef de Huyn-soo) s'en mêle. Elle n'a aucun état d'âme et compte bien "coincer" tout le monde. Je le répète, le rythme du film est haletant grâce à sa rupture dans la chronologie de l'histoire. Pour un presque premier film, le réalisateur a fait du bon travail. Lire le billet enthousiaste de Pascale.

Je n'en dirais pas autant pour Le jour d'après réalisé par Hang Sang-Soo. Ce film en noir et blanc m'a paru statique bien qu'il y ait aussi des flash-back: quatre personnages sont à l'écran (pas forcément en même temps). Le décor se résume pratiquement à l'intérieur d'une maison d'édition. Bongwan, éditeur et écrivain primé, est marié. Il a une maîtresse qui vient de le quitter. Elle était son employée dans la maison d'édition. Areum, une jolie jeune femme prend sa place, et c'est elle qui est giflée par la femme de Bongwan qui croit qu'il s'agit de l'amante de Bongwan. Cette gifle arrive largement au tiers du film. Avant, il ne se passe pas grand-chose, ça parle, ça crie, ça pleure. Et Bongwan ne réagit pas beaucoup. Il m'a paru sans épaisseur. On se demande comment deux femmes ont pu lui tomber dans les bras, sans compter que la nouvelle ne semble pas non plus le laisser indifférent. Le noir et blanc est certes beau, mais c'est un peu long, et j'ai trouvé la fin (où Bongwan ne se rappelle plus d'un visage) assez étrange. Lire le billet de Strum.

Comments

[dasola]

09/07/17 - 10:43
Bonjour Pascale, j'ai fait les deux corrections, merci. Quant au "spoil", j'avoue que je ne savais pas que c'en était un (spoil) car j'ai lu des critiques comme celle de Télér@ma qui dévoile que le jeune est un flic. Quand je suis allée voir le film, je savais qui était qui. Mais j'ai trouvé la réaction du Jae-ho intéressante. D'où mon interrogation sur ce qu'il éprouve pour Hyun-soo. Bon dimanche.

[Strum]

Bonjour Dasola et merci pour le lien. Le Jour d'après n'est certes pas le plus amusant des films de Hong Sang-soo, mais reste intéressant. Comme souvent dans ses récents films, l'homme n'a pas le beau rôle. Bongwan est un peu perdu et le personnage d'Areum vient le remettre d'aplomb par le regard moral qu'elle porte sur ses aventures vaudevillesques.

[yuko]

Bonjour Dasola je note Sans pitié. Le cinéma sud-coréen a décidément de jolies perles à nous offrir !

[Aurore]

J'ai vu Le jour d'Après et il en effet un peu étrange ... il a été filmé en 3 semaines, dans l'ordre du scénario, donc quasi sans montage !

[Pascale]

Pour moi qui ne savais rien ce fut une surprise qu'il soit infiltré surtout que comme tu le dis on dirait un enfant.

Bonne journée.

[Alice In Oliver]

je prends bonne note de Sans Pitié. S'il est au même niveau qu'Infernal Affairs, je suis preneur !

[Pascale]

Je suis contente de t'avoir donné envie. Mais dis donc tu spoiles grave. Il faut du temps avant de savoir que le jeune est infiltré. J'avais rien vu venir. ..

Je n'ai pas vu la tentation homo des garçons mais ai été touchée par leur relation.

C'est vraiment une réussite pour un presque 1er film en effet.



Hartung : dans ta 1ere phrase tu as écrit aufil de Martin...



Quant au Jour d'après on se demande effectivement ce qui rend ces femmes hystériques. Il doit avoir des talents cachés. ..

Et je n'ai pas osé dire à quel point la fin était surprenante voire débile. .. Pourquoi revient elle postuler ? Elle doit aimer les baffes.

Et comment peut-il ne pas la reconnaître ? Une amnésie. .. ces femmes le fatiguent ce mollasson !!!



Et là tu as ecrit : qui croit que il s'agit :-)

[matchingpoints]

Nous aimons beaucoup de le cinéma coréen et le cinéma asiatique en général. Merci pour cet avis, on va aller à la recherche du premier film.

Bon weekend

[maggie]

J'avais déjà lu les billets de Pascal. Je suis tentée par Sans pitié mais il ne passe près de chez moi quant au jour d'après, j'ai une collègue qui n'a pas du tout aimé. PS : moi aussi, je suis en plein cinéma coréen ( j'ai vu Féroce et j'ai rencontré le diable. Breaking news de J. To est excellent mais il est hong kongais...)

[Simone]

Ah ! Je note Sans pitié, si par bonheur il arrive dans ma contrée !