Pororoca, pas un jour ne passe - Constantin Popescu
Avant qu'il ne disparaisse des écrans, je voudrais évoquer Porocora du réaiisateur roumain Constantin Popescu. Comme l'écrit si bien Pascale dans son billet, on sort rincé du film. Je dirais même plus, on est sonné. Le film dure 2H30 et pendant ce laps de temps, on assiste à la descente aux enfers d'un homme "monsieur tout-le-monde", Tudor Ionescu. Cet homme, la trentaine, est marié et père de deux enfants, Ille, 7 ans, et Maria, 5 ans et demi. Pendant les vingt premières minutes du film, on voit Tudor sur un banc qui parle au téléphone à propos de son boulot pendant que ses deux enfants jouent pas loin de lui. Ils sont dans un grand parc à Bucarest avec un lac ou une rivière en contrebas. Tout à coup, Tudor se rend compte que Maria, qu'il a perdue de vue quelques instants, a disparu. Malgré la police qui fait au mieux (l'agent qui est son interlocuteur est un homme posé qui fait tout pour raisonner Tudor), malgré des affiches de Maria scotchées un peu partout, elle est introuvable. C'est là que le couple formé par Tudor et sa femme Christina explose. Cristiana repart chez ses parents avec Ille et ne manquant pas d'accuser Tudor d'être parti avec deux enfants et d'être revenu avec un seul. Au fur à mesure que les jours passent, Tudor se transforme physiquement, il se laisse aller. Il n'a de cesse de revenir régulièrement dans le parc pour observer les gens et en particulier un homme. Tudor est convaincu que cet homme que l'on voit souvent de loin est responsable de la disparition de la fillette. La dernière séquence d'une violence inouïe dure une dizaine de minutes et s'achève sur un écran noir et le silence. Il faut noter l'interprétation exceptionnele de Bogdan Dumitrache dans le rôle de Tudor qui a reçu un prix d'interprétation amplement mérité au festival du film de San Sébastian, en septembre 2017.