La transparence du temps - Leonardo Padura
Avant que j'évoque des polars plus ou moins réussis, je veux vous convaincre de lire le nouveau Leonardo Padura, La transparence du temps (428 pages, Editions Métailié) dans lequel on retrouve Mario Conde, l'ancien policier devenu un commerçant de livres anciens. Le roman se déroule entre le 4 septembre et le 9 octobre 2014 (le jour des 60 ans de Conde), et un épilogue se passe le 17 décembre 2014 (le jour où Obama et Raùl Castro ont entamé des négociations pour la normalisation des relations entre les USA et Cuba et la restauration des relations diplomatiques). Comme Keisha, j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Conde qui rêve toujours de boire du bon café, qui fume des cigarettes et ne boit pas toujours du bon rhum. Entouré de ses amis fidèles et de son amoureuse Tamara, ainsi que son chien Basura II, Conde va reprendre son métier d'enquêteur pour rendre service à Bobby, un ancien camarade de lycée. Bobby, amateur d'art, s'est fait plaquer par son petit ami Raydel qui en a profité pour vider l'appartement qu'ils partageaient. lI a en particulier dérobé une très ancienne vierge noire en bois de grande valeur, importée d'Europe au moment de la guerre civile espagnole dans les années 30. Cette vierge va malheureusement provoquer quelques morts violentes. Pour Padura, ce roman est surtout l'occasion de faire une description de Cuba et de ses habitants en pleine décrépitude où la richesse côtoie la misère. Même pour Conde et ses proches, les produits de première nécessité manquent. Pour se déplacer, Conde prend les taxis collectifs ou marche longtemps. Il y a des descriptions de quartiers où les maisons sont des simples assemblages de tôles. Le récit est ponctué par l'histoire de la vierge noire et ses origines datant au moins de la chute de Saint-Jean d'Acre en 1291. Un magnifique roman avec un Conde un peu bougon qui n'est pas pressé de fêter ses 60 ans. Lire aussi le billet de Clara.