Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Dasola
Le blog de Dasola
Archives
Derniers commentaires
Challenges terminés

Pour les challenges de l'année en cours, 
voir colonne de droite

litterature francophone
16 novembre 2021

Astérix et le Griffon - Jean-Yves Ferri et Didier Conrad

P1140106

Cet album est plutôt un bon cru. Dans Astérix et le Griffon (Editions Albert René), les deux auteurs nous entraînent cette fois-ci dans l'Est profond, quelque part où il y a de la neige, des loups, des amazones (aux longs cheveux roux ou blonds), un chaman et un griffon, un animal sacré pour les Sarmates. Sur les conseils de Terrinconus (le sosie de Michel Houellebecq), César envoie plusieurs légions romaines dans cette contrée barbare pour capturer un specimen de griffon. Une jeune Sarmate qui a été faite prisonnière est chargée de les guider auprès de cet animal fabuleux qui serait présenté par la suite aux jeux du cirque. Cela permettrait d'augmenter la popularité de César auprès de la "Rome d'en bas". Pendant ce temps-là, Astérix, Obélix, Panoramix (très enrhumé) et Idéfix sont aussi en route vers l'Est. Ils vont aller rendre visite à un chaman, Cekankondine, qui a demandé de l'aide à Panoramix grâce à la magie et au rêve. En effet, les Sarmates ont appris que les Romains arrivent pour s'approprier le griffon. Les femmes Sarmates sont des guerrières nomades, "vraies femmes d'extérieur", tandis que les hommes s'occupent des enfants. Ils pratiquent même la garde alternée. C'est elles qui vont partir combattre les Romains. Sinon, une meute de loups (avec Idéfix) va contribuer à la déroute des Romains, et je vous laisse découvrir ce qu'il en est du griffon. Un album très sympa. Lire le billet d'Henri Golant.

7 novembre 2021

La divine sieste de papa (2) - Maryse Wolinski / illustrations de Georges Wolinski

Ca y est, j'ai (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) enfin déniché d'occasion (dans une bouquinerie où il était en vente depuis près de trois mois, selon date sur l'étiquette) ce livre dont je connaissais l'existence depuis plusieurs années, et dont j'avais chroniqué le volume précédent ici. Curiosité!

P1120418

Maryse Wolinski, La divine sieste de papa (2), illustrations de Georges Wolinski, Massidor / La Farandole, 1986, 61 pages

En 2e de couverture, un court texte d'introduction et remerciements de Maryse Wolinski explique que lorsqu'elle avait publié en 1981 le premier livre, elle ne pensait pas que cette histoire d'un père amateur de sieste et de sa fille passionnée de contes serait adaptée pour la télévision - ce qui a été le cas (sur FR3 en 1985). 

P1120419Le livre présente les textes de six contes déjantés: Joe l'Enfer, Ricardo Siesto, XR 315, Carlus Premier, Oeil de Bille, Maître Mysterius. Leur thème commun? Un personnage de papa ventripotent autant qu'omnipotent n'aspire qu'à une chose: siester en paix. Mais sa fillette maligne et gourmande ne l'entend jamais de cette oreille dès que les ronflements s'élèvent. Et s'ensuit le récit truculent d'aventures pétaradantes et bonbonesques aux quatre coins de l'unvers, à la recherche de butins, de cités perdues, de trésor de pirates (avec un crocodile!), ou de planètes exotiques... (que d'histoires!). 

Chacun des contes bénéficie d'une belle illustration en couleurs, dont les principaux éléments (père et fille...) sont repris dans les pages suivantes en N&B en simili ainsi que dans une autre situation. 

P1120421

On nage en plein imaginaire... Au lieu d'un "Georges" comme dans le livre précédent, le papa ventripotent est figuré par un "Carlus aénobarbus" (Carlos oblige).

 P1120422

Car j'oubliais les textes de chansons qui s'intercalent entre chaque conte. Le générique de l'émission (paroles de Maryse Wolinski et Claude Lemesle, chanté par Carlos, Sarah Mesguish et Bernadette Lafont), dont le texte ouvre le bouquin en p.5, est déjà kitchissime (le clip ici en vidéo!). Je vous laisse chercher si l'on peut (ou non) dénicher les autres chansons voire les contes eux-mêmes, diffusés semble-t-il un soir de Noël 1985...

*** Je suis Charlie *** 

10 septembre 2021

L'enfant de Mars - Cyril M. Kornbluth & Judith Merril / Le Marquis de la Dèche - Roland Dorgelès

                                          cli9-3  

Encore de la littérature pour le Challenge de la planète Mars (lancé par moi-même, ta d loi du cine, "squatter" chez dasola). Comme je l'avais fait naguère pour des livres de Paul Féval ou Howard Fast, je vais profiter d'achats en bouquineries pour présenter deux livres.

Je suis tombé sur le premier par hasard, il y a quelques semaines, en fouillant dans les bacs d'une librairie d'occasion boulevard Saint-Michel, rayon SF / Fantaisy. Aux côtés d'ouvrages très contemporains (pas mal de volumes du Trône de Fer, d'autres "Fantaisies", et de la SF "classique" en Pocket, J'ai Lu et autres Présence du Futur [Denoël]), sur un des "format poche" dont ma main rendait visible un titre après l'autre, un mot m'a accroché l'oeil: "... Mars"! Je l'ai bien sûr sorti du bac et amené jusqu'à la caisse.

 P1120556

L'enfant de Mars, Cyril M. Kornbluth & Judith Merril,
collection Le Masque - Science Fiction (N°84), Librairie des Champs-Elysées, 1979.

La collection tout d'abord. Je ne la connaissais pas (n'y avais jamais porté attention). Quelques recherches suffisent à n'importe qui pour découvrir que "Le Masque - Science Fiction", créée en 1974 et clôturée en 1981, a publié 116 titres". J'ai eu de la chance en tombant sur le seul volume de cette collection à comporter "Mars" dans son titre. Parmi les auteurs publiés: Philip K. Dick (8 titres), Jack Vance (3 titres), Isaac Asimov (2 titres), Frank Herbert (2 titres), Arthur C. Clarke (1 titre), Robert Heinlein (1 titre)... et bien d'autres auteurs connus (dont quelques Français) dont je n'ai jamais rien lu encore. On y trouve encore Le fusilier Cade, des mêmes Kornbluth & Merril (N°100). Quant à la "Librairie des Champs-Élysées", cette Maison d'édition fut fondée en 1925 par Albert Pigasse, et perdura jusqu'à sa radiation en décembre 1995, après avoir rejoint Hachette en 1971. Sa plus célèbre collection fut celle du Masque.
Aujourd'hui, la marque « Éditions du Masque » est déposée par les Éditions Jean-Claude Lattès, appartenant au groupe Hachette, depuis le 22 février 1996. Pour ma part, j'ai collectionné jadis les 247 tomes de la collection "Western" - ils doivent désormais gésir dans des cartons dans une résidence secondaire à usage de garde-meuble...

J'en viens (enfin!) à L'enfant de Mars. Pour une exégèse du titre, je dirai juste que ça aurait tout aussi bien pu s'appeler "Les enfants de Mars" (il existe au moins un autre livre portant ce dernier titre - rien à voir). On est tout de suite plongé dans l'action sur Mars, alors que le médecin, Tony Hellmann, héros principal, vient de veiller à la mise au monde (martien) d'un nouveau-né tout ce qu'il y a de plus humain, puisque né de colons d'origine terrienne. C'est en suivant le docteur dans ses pensées, ses actions, ses rencontres... que nous est brossé par petites touches, rappelées incidemment par l'un ou l'autre des personnages principaux ou secondaires, l'univers dans lequel ils évoluent, dans un futur indéterminé où la terre est surpeuplée. A noter que les tout premiers colons à avoir "atterri" sur Mars y étaient morts de faim, car le vaisseau-cargo qui devait les précéder avec tout le matériel nécessaire avait été détruit à l'atterrissage.

Désormais, les humains ont découvert une substance, l'oxygène enzyme (OxEn), produite à grand frais sur Mars même, qui, prise régulièrement, leur permet de survivre sur cette planète (atmosphère, atmosphère... et autres inconvénients). Mais tous ne s'y acclimatent pas. Parmi les produits exportés vers la Terre depuis Mars figure une une substance, la "marcaïne", qui peut devenir une drogue dont raffolent les Terriens, et qui rapporte de gros bénéfices - légaux - à ses producteurs. Pour sa part, le docteur Tony Hellmann fait partie d'une communauté, "Sun Lake", qui semble en autogestion, contrairement aux autres implantations terriennes sur Mars (un centre administratif, des mines appartenant à de grandes entreprises, des usines privées, quelques fermes familiales des "pionniers"...). L'équipement dans lequel ont investi les colons de Sun Lake, leur outil de travail et leur moyen d'existence, un laboratoire de chimie, est convoité par d'autres, et une crise éclate avec les autorités.

Après diverses péripéties (la pression ne se relâche pas un instant!), le "deux ex machina" sera un journaliste qui "n'est pas un simple rapporteur reporter" [p.109]. Son quatrième pouvoir l'emporte, très symboliquement, sur les autres: il éclaire le judiciaire, et il se permet de "manipuler" l'exécutif lorsque celui-ci exerce un "excès de pouvoir" règlementaire sinon législatif. Quant à l'enfant, disons juste qu'il a muté...

En deux mots, j'ai trouvé ce roman écrit à l'origine en 1952 particulièrement attachant et facile à lire. Je n'ai rien de spécial à dire sur les auteurs (dont j'ignorais jusqu'au nom avant de découvrir ce livre). Je vous renvoie donc à internet (et notamment à Wikipedia) si vous voulez d'autres informations sur Kornbluth et Merril!

*

*      *

L'autre titre chroniqué dans ce billet contient un mot qui commence par "MAR" et finit par un "S". Le lien peut paraître un peu ténu pour en parler ici, alors je vais user d'une pirouette et arguer du privilège de l'organisateur du Challenge! Plus sérieusement, je rapproche les deux ouvrages parce que j'ai aussi "chiné" celui-ci dans une librairie d'occasion (pas la même).

L'étal de celle-ci (qui s'affiche "Livres anciens et modernes") m'avait attiré depuis l'autre côté de la rue, avenue Denfert-Rochereau. Pour fouiller dans les bacs de "Poche", il fallait écarter les livres à la couverture passée, posés à l'horizontale, qui les protégeaient du soleil. Le libraire m'a rappelé que les livres craignaient l'humidité, la moisissure, ...et aussi le soleil. En ce qui concerne l'humidité, son arrière-boutique et les livres qu'elle contenait ont subi un dégât des eaux l'an dernier, en provenance du voisin du dessus qui était parti se confiner en province sans couper son arrivée d'eau... Depuis, ça sèche péniblement. Bref.

Je n'avais, je crois bien, jamais croisé (ou, en tout cas, jamais prêté attention à) un "Poche" de Roland Dorgelès autre que son célébrissime Les croix de bois. Alors, quand je suis tombé par hasard sur celui-ci, Le Marquis de la Dèche, bradé à 1,50 euro, je me le suis offert. 

P1120552

Il s'agit d'un livre dont le copyright Editions Albin Michel est millésimé de 1971 (du vivant, donc, de Roland Dorgelès), cependant que l'édition "poche" semble avoir été imprimée en octobre 1974 (après son décès - même si celui-ci n'est pas mentionné dans la présentation de l'auteur en page de garde). A l'époque (pas encore un demi-siècle, alors que j'étais collégien), quatre titres étaient mentionnés "Dans Le Livre de Poche" en début de livre, et une vingtaine étaient listés en fin d'ouvrage comme "Oeuvres de Roland Dorgelès". Je reviendrai sur l'auteur plus bas, intéressons-nous donc au livre pour commencer. Ce fameux Marquis de la Dèche, notre héros (ou presque!), campe un personnage pittoresque parmi d'autres qui ne le sont pas moins, sur une Butte Montmartre imprécisément datée de "peu avant la Grande Guerre". Le livre se présente en 13 (oui, 13! Superstition?...) chapitres dont on imagine tout à fait la publication en feuilleton. Les bons mots fleurissent, les "types" sont parfois quelque peu caricaturaux: la bohème et ses artistes fauchés, géniaux, méconnus, enragés de réussite; les anarchistes; les indics; les (petites) crapules, et autres filous ou escroc (personnage attachant!); les "bourgeois" qui viennent s'encanailler; et tout un monde de bars et autres bouges plus ou moins interlopes (souvent tenus par des femmes). Mais tout tourne autour d'un jeune... non pas futur écrivain, mais chansonnier qui rêve d'écrire une opérette sinon un opéra (et d'y trouver la fortune!). Ses amis ou compagnons sont sculpteur, peintre, danseuse, chanteuse, accordéoniste... On sent parfois que Dorgelès a la plume facile du journaliste, avec de grands "morceaux de bravoure" sous forme de discours ou de descriptions, tandis qu'ailleurs quelques phrases suffisent à marquer les jours qui passent et/ou à faire avancer l'action... En ce qui concerne le "genre", il n'y a guère de mise en avant d'homosexuel(le)s - je n'ai pas dit qu'il n'en était nulle part fait mention! Les hommes apparaissent plutôt soucieux de leurs intérêts ou de leur orgueil d'artiste, mais aussi intéressé par la bagatelle, cependant que les femmes semblent plutôt volages... On est davantage dans le registre comique que tragique. Bref, c'est une pochade qui se laisse lire, même si le monde décrit paraît aujourd'hui bien suranné.

Par associations d'idées, je lierais ce livre à deux autres que j'ai lus dans le temps. L'un, pour la jeunesse, Fanchette (le jardin de l'espérance), de Saint-Marcoux, est aussi situé sur la Butte Montmartre, mais dans les années 1950. L'autre, Nuits de princes de Joseph Kessel, se déroule à Pigalle, après la 1ère guerre mondiale.

Je reviens à Roland Dorgelès, dont je ne savais pas grand-chose, comme -je suppose- la plupart des lycéens puis lecteurs de ma génération. Un coup d'oeil sur Wikipedia consulté le 16 août 2021 (je vous laisse vous y reporter - je ne veux pas allonger la sauce davantage!) m'en a appris bien plus que la biographie succincte du livre de poche. J'avoue ne pas m'être reporté à une biographie de Dorgelès, qui m'en aurait sans doute encore appris davantage sur mon livre du jour et son auteur. En tout cas, ce sont une cinquantaine d'ouvrages qui semblent avoir été publiés par notre prolifique auteur, membre de l'académie Goncourt de 1929 à sa mort, et qui l'a même présidée de 1954 à sa mort en 1973. J'ai l'impression que tout cela est bien oublié aujourd'hui. Pour son passage dans le domaine public et une éventuelle exhumation, attendons 2044: peut-être assistera-t-on à un retour à la surface éditorial(e) de toute son oeuvre?

Et pour finir ce long billet, une question subsidiaire: d'ici 2044, l'homme aura-t-il, ou non, posé le pied sur la planète Mars? 

24 août 2021

La vallée - Bernard Minier

P1120553

J'ai lu plusieurs romans de Bernard Minier, dont les deux premiers, Glacé et Le cercle. Avec La Vallée (Editions Pocket, 569 pages), on retrouve à Toulouse Martin Servaz, qui a été suspendu de ses fonctions de commandant de police. Cette sanction est survenue lors d'une enquête précédente. Il n'a plus de plaque, plus de revolver, mais il s'occupe de son petit garçon Gustav et partage la vie d'une femme doctoresse de grande valeur. Néanmoins, au beau milieu d'une nuit, le télephone sonne et une voix l'appelle. Cette voix féminine le renvoie à un passé douloureux. Il devine assez rapidement d'où la femme, Marianne, son ex-compagne, l'a appelé. Il se rend dans une petite ville, Aigues-Vives, aux confins de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées où se trouve une abbaye. Aux alentours d'Aigues-Vives, des meurtres violents sur des hommes ont été commis. Près de chaque cadavre sont disposés une croix, un triangle, un cercle et un X. Martin qui cherche Marianne va prêter main-forte à une femme policier, Irène Ziegler, qu'il connaît depuis longtemps. L'enquête s'avère difficile, d'autant plus qu'un glissement de terrain sur l'unique route qui mène à Aigues-Vives va isoler la population. Gabrielle Dragoman, une psychiatre et pédopsychiatre, va jouer un rôle essentiel dans l'intrigue. Je ne dirai rien de plus à part que j'ai trouvé le roman un peu long. Ce roman, qui m'a permis de participer au challenge "Pavé de l'été" de Brize, aurait pu être plus court d'au moins cent pages. Mais l'intrigue tient suffisamment en haleine. 

pave2021_a_moy

13 août 2021

Secouez la neige... - Alain Rémond

P1120544

Dans une des bibliothèques parisiennes que je fréquente, mon oeil a été attiré par un petit livre de 76 pages (éditions des Busclats) écrit par Alain Rémond qui ne publie pas beaucoup, et ce fut un plaisir de découvrir à nouveau sa prose puisqu'il n'écrit plus de chroniques dans des journaux depuis quelques années. Il avait publié seulement deux livres depuis Les romans n'intéressent pas les voleurs que j'avais chroniqué début 2008.

Avec Secouez la neige..., on fait la connaissance de Jérôme Epilogue, qui apprend par son smartphone que Brigitte, son amoureuse depuis six ans, le quitte. Lui est bouleversé. "Quoi? j'ai dit à mon téléphone.... - On ne quitte pas quelqu'un par téléphone, j'ai dit à Brigitte, surtout si c'est sérieusement. Mais Brigitte s'en foutait complètement, que ce soit au téléphone ou quoi que ce soit." (p7).

Jérôme avait connu Brigitte à la banque de Romorantin dans laquelle il travaillait. Elle avait rendez-vous avec Mme Arsenaut, la chef de Jérôme. Une vraie peau de vache selon Jérôme, qui ne comprenait pas comment une aussi belle jeune femme blonde aux longues jambes pouvait avoir rendez-vous avec Mme Arsenaut. Avec un grand sourire, Brigitte lui répondit : C'est ma mère. Jérôme en était resté comme deux ronds de flan. 

Le dialogue au téléphone continue et on apprend pourquoi Brigitte veut quitter Jérôme même si elle l'aime toujours. Comme indice, je vous dévoilerai que Jérôme a un homonyme, pilote automobile.

Le titre et la photo du livre se réfèrent au seul objet que Brigitte a laissé à Jérôme après qu'elle ait pris toutes ses affaires : une boule de neige avec un couple d'esquimaux qui se font le baiser du papillon quand on la secoue.

C'est un livre qui se lit très agréablement. Alain Rémond dédie ce livre à "l'inventeur du smartphone sans qui ce livre n'aurait jamais existé."

22 juillet 2021

Le bonheur est au fond du couloir à gauche - J.M. Erre

 P1120449

En cette période estivale mais un peu morose, je vous conseille de lire les 181 pages de Le bonheur est au fond du couloir à gauche de J.M. Erre (Editions Buchet Chastel), un écrivain que je lis avec délectation depuis Série Z en 2010. Dans ce roman, le narrateur s'appelle Michel H. (comme Michel Houellebecq), son auteur de chevet. Depuis sa naissance, Michel est sujet à des troubles de l'humeur. Cela s'est passé lors de la première tétée. "Il paraît que je refusais obstinément de prendre le sein, sans doute par volonté de boycotter l'hypocrite pot de bienvenue offert après mon expulsion sauvage". Le roman débute quand Michel a 25 ans. Il vient d'être quitté par sa copine Bérénice (qui revient quelques minutes plus tard pour récupérer son Camus L'Etranger). En partant, elle l'a traité de "taré". Dès que l'on frappe à la porte de son studio, Michel croit que Bérénice revient. Mais non, c'est son voisin, Monsieur Patusse, qui lui demande de ne pas claquer les portes, surtout un dimanche matin quand les gens ont besoin de se reposer après une semaine de travail, pour ceux qui travaillent bien sûr. Michel saisit l'allusion, lui qui "n'exerce pour l'heure nulle activité salariée destinée à m'épanouir socialement trente-cinq heures par semaine, ... à cotiser cent soixante-douze trimestres avant de mourir à taux plein, mais je tiens à à rassurer mon voisin: cet état n'est que provisoire". Il tranquillise Monsieur Patusse, les portes ne claqueront plus, car Bérénice l'a quitté. Selon Houellebecq, il y a une impossibilité ontologique d'une relation de couple satisfaisante et pérenne. On peut estimer les chances d'un retour de Bérénice entre le peu probable et le carrément foutu. Le narrateur conseille aux personnes traversant des moments de déprime de visionner les vidéos de meetings électoraux. En particulier les discours des candidats à la présidentielle. Et dans les moments les plus noirs, il n'y a qu'un qui lui apporte du réconfort. Le jeune président aux dents du bonheur qui annonçait l'arrivée du nouveau monde pendant la campagne de 2017. Le remède ultime. Emmanuel. Dont le sens littéral est "Dieu est avec nous". Michel considère qu'après vingt-cinq ans de vie en forme de malentendu, l'heure est venue de poser un acte fort. Cette fois, c'est décidé: je vais me suicider. Mais avant cela, il est tout de même décidé à reconquérir Bérénice en lisant des traités de développement personnel. Je m'arrête là. Le roman est très amusant de bout en bout. J.M. Erre a le sens de la formule qui fait du bien. Un remède contre la tristesse. Vous pouvez lire tous les romans précédents de J.M. Erre sans modération. Mes billets ici, ici, ici et . Lire les billets de Pierre D, Cathulu et Titine.

12 juin 2021

Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel

P1120404

Je viens de terminer Dans la brume écarlate (Livre de poche, 534 pages) le cinquième roman de Nicolas Lebel qui m'a permis de retrouver avec plaisir le capitaine Merhlicht et ses deux lieutenants Sophie Latour et Mikaël Dossantos qui dépendent du commissariat du XIIème arrondissement de Paris. J'ai lu les quatre précédents. Voici mes billets sur trois d'entre eux, ici et .

Avec Dans la brume écarlate, Nicolas Lebel revisite le thème du vampire, de Dracula et des personnages du roman de Bram Stoker. De nos jours, des jeunes femmes de toutes nationalités et pour la plupart des sans-papiers, appartenant au groupe sanguin rhésus O négatif (7% de la population française) disparaissent sans que l'on sache ce qu'elle sont devenues. Il y a plusieurs récits en parallèle: Taleb et Noura, un frère et une soeur d'origine syrienne dans un camp de migrants à la porte de la Chapelle. Un jour, Noura partie pour une consultation dans un dispensaire ne revient pas. Un soir, Lucie revient d'une soirée. Elle est seule dans la nuit. Elle sent que quelqu'un la suit dans un boulevard du XXème arrondissement. Elle disparaît. Cathy, sa meilleure amie, va connaître plus tard une mésaventure qui aurait pu mal se terminer. On fait aussi la connaissance de Roumains, Yvan qui depuis vingt-huit ans poursuit un homme qu'il désigne par un surnom "le Monstru". Yvan avait une épouse appelée Mina qui est morte sous la dictature de Ceauscescu victime du vampire de Gherla (nom d'une prison roumaine). Quelques scènes du roman se déroulent au cimetière du Père-Lachaise où l'on va trouver le corps d'une des disparues. Je vous laisse découvrir où d'autres victimes sont "entreposées". Sinon, la demeure d'un des personnages principaux se trouve rue Edgar-Poe dans le XIXème arrondissement (j'ai vérifié, la rue existe). C'est un roman plaisant à lire qui rend bien hommage aux romans de vampires.

4 juin 2021

L'ami - Tiffany Tavernier

P1120402

Je viens de terminer L'ami de Tiffany Tavernier (Edition Sabine Wespieser, 257 pages). Le roman se décompose en deux parties : la première est un roman noir où Thierry et sa femme Elisabeth découvrent que les voisins qu'ils fréquentaient presque tous les jours depuis quelques années n'étaient pas ce qu'ils paraissaient: un couple "normal. Quand, un samedi matin, Thierry et Elisabeth voient la police arriver dans la maison voisine, ils apprennent que leur voisin Guy est un dangereux serial killer de petites filles. Sa femme Chantal était sa complice. Thierry, qui est le narrateur de l'histoire, tombe des nues et voit sa vie fracassée. Lui et sa femme ne se doutaient de rien. C'est d'autant plus terrible que Guy était le seul ami proche de Thierry, qui un homme assez fermé aux autres et qui ne se lie pas facilement. Pendant les 157 premières pages, on assiste au délitement du couple formé par Thierry et Elisabeth. Leur fils Marc, âgé de 23 ans, est parti dans le sud-est asiatique comme barman. Elisabeth, qui est une personne fragile, pleure sans arrêt jusqu'au moment où elle décide de partir en laissant Thierry. Elle voudrait vendre mais lui qui a fait tant de chose dans la maison ne veut pas. Autour d'eux, c'est aussi le chaos. Thierry est odieux avec ses collègues. On lui conseille de prendre des vacances. Ils sont aussi harcelés par les journalistes, les parents des victimes, et la police n'est pas d'une grande aide. Elle se contente de faire des trous dans le jardin du voisin pour trouver d'autres petites victimes. Dans les 100 pages suivantes, Thierry décide de partir sur les traces de son enfance en Corrèze. Il fait une sorte d'instrospection qui m'a moins intéressée que le début. Mais c'est un roman qui se lit vite et que je vous conseille tout comme Belette, Krol et Une comète

9 mai 2021

Adultère - Yves Ravey

P1120391

Après le "pavé" de 634 pages de Laurent Mauvignier chroniqué le 3 mai, j'ai continué avec les éditions de Minuit en lisant un roman nettement plus court (140 pages), le dernier en date d'Yves Ravey. Adultère est le cinquième roman que je lis de cet écrivain au style bien à lui [cf., dans la col. de droite, l'Index des livres], avec toujours un narrateur qui est le "méchant" de l'histoire. Le narrateur, Jean Seghers gère une station-service qui vient d'être déclarée en faillite. Il a eu affaire avec Walden, le président du tribunal de commerce qui est en charge du dossier de la faillite. Seghers soupçonne sa femme Remedios (quel prénom étrange) d'avoir une liaison avec Walden et avec Ousmane (lui-même marié à Amina et père de deux enfants), le veilleur de nuit de la station-service. Ce même Ousmane attend de Seghers qu'il lui verse ses indemnités de licenciement. Comme il n'a pas l'argent nécessaire, Seghers donne à Ousmane, en gage de bonne volonté une gourmette en or, que sa femme Remedios lui avait offerte lors d'un voyage à Venise. En parallèle, Seghers lui signe une reconnaissance de dettes. Mais Seghers se sent floué et trahi et il commet un homicide, d'une manière que je vous laisse découvrir. C'est là qu'intervient Brigitte Hunter, une experte en assurances qui va mener à bien son enquête. Un roman qui se lit vite: peu de pages et des phrases relativement courtes. La trame de l'histoire ressemble assez aux romans précédents de Ravey. Il narre plus ou moins la même chose mais dans un contexte différent. 

3 mai 2021

Histoires de la nuit - Laurent Mauvignier

P1120329

Je viens de terminer les 634 pages d'Histoires de la nuit de Laurent Mauvignier (Editions de Minuit). Quel formidable roman superbement écrit! Je n'avais encore rien lu de cet écrivain français. J'ai été éblouie par son style, des phrases parfois longues avec une ponctuation atypique. L'histoire en elle-même peut se résumer en peu de phrases. Dans un hameau appelé La Bassée quelque part en France, il y a trois maisons: celle de Patrice Bergogne, son épouse Marion et leur fille Ida âgée de 10 ans, une maison vide à louer et une troisième où vit Christine, une peintre sexagénaire aux cheveux rouges qui vit avec un berger allemand appelé Radjah. Depuis quelque temps, Christine reçoit des lettres anonymes dont on ne connaîtra pas la teneur. Patrice est éleveur et possède plusieurs vaches. Il est marié depuis quelques années avec Marion dont on va découvrir le passé agité. On devine que le couple formé par Patrice et Marion n'est pas très harmonieux, mais Ida est le ciment de leur relation. L'histoire se passe sur environ une demi-journée. On va fêter les 40 ans de Marion. Patrice, Christine et Ida s'occupent des préparatifs de la soirée qui s'annonce bien. Mais des éléments perturbateurs surgissent, en les personnes de Denis, Christophe et Le Bègue, trois frères qui ont des comptes à regler et vont apporter la violence. Le chien est rapidement éliminé. Par petites touches, Mauvignier nous dévoile pourquoi les trois frères sont là. Ils ont préparé leur venue depuis un certain temps. 634 pages pour raconter cette histoire peut paraître long? Et bien, pas du tout, en ce qui me concerne. L'écrivain prend son temps mais je n'ai pas trouvé de longueurs, une vraie gageure! Pour information, "Histoires de la nuit" est un livre de contes que Marion lit à Ida.

Lire les billets de Krol, Choup, Keisha, Pierre D, Une comète, Christw, dominique, Sandrion et Shangols

17 avril 2021

Les enfants sont rois - Delphine de Vigan

P1120320

Avec Les enfants sont rois de Delphine de Vigan (Editions Gallimard, 347 pages), vous allez faire la connaissance de Mélanie Claux (il s'agit d'une fiction). En juillet 2001, avec ses parents et sa soeur et onze (!) millions de téléspectateurs, l'héroïne avait suivi la finale de "Loft story". Quelques années plus tard, elle s'était présentée pour participer à ce genre d'émission. Sa candidature avait été retenue mais elle avait été éliminée dès le premier jour. On retrouve Mélanie en 2019, mariée avec Bruno Diore qu'elle a rencontré grâce à un site de rencontre sur Internet. Désormais mère de deux enfants, Sammy (8 ans) et Kimmy (6 ans), Mélanie va créer une chaîne vidéo sur YouTube, "Happy récré", où ses enfants sont filmés par elle plusieurs heures par jour. Les vidéos de ses enfants devenus "influenceurs" sont suivies par plusieurs milliers de gens qui mettent des "like". Car vu le succès de cette chaîne, des marques ont contacté Mélanie, et désormais cette mère et ses enfants promeuvent et placent des produits divers et variés comme des vêtements, des chaussures ou de la "junk food". Tout semble aller bien pour cette famille qui est devenue très riche, jusqu'au jour où Kimmy disparaît. Elle a été enlevée. A partir de là, Mélanie a l'occasion de rencontrer Clara Roussel, jeune femme petite par la taille mais avec une capacité de travail phénoménale, qui travaille à la brigade criminelle comme procédurière. Cette dernière avait elle-même regardé à l'époque le "Loft" en même temps que Mélanie. Elle se met à visionner des dizaines d'heures de vidéos avec les enfants pour essayer de comprendre le phénomène et elle s'aperçoit, par exemple, que Kimmy rechignait et n'était pas plus enthousiaste que cela d'être filmée de cette manière. C'est le premier roman que je lisais de Delphine de Vigan car j'ai été attirée par le sujet. Je l'ai trouvé très intéressant sur cette époque où l'on vit parfois pour être vu. Je trouve cela terrifiant. Lire les billets d'Eva et Les yeux dans les livres, Gambadou, Anne.

22 mars 2021

Fils du soleil - Fabien Nury & Eric Henninot (d'après Jack London)

Challenge jack london 2copie

Dans le cadre du Challenge Jack London proposé de mars 2020 à mars 2021 par ClaudiaLucia, je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) viens de relire une BD achetée il y a déjà quelque temps... et sur laquelle j'ai eu du mal à remettre la main!

 FilsduSoleil

Si cet album porte le même titre que le livre dont il est adapté, Fils du soleil, il ne s'agit pas d'une simple "mise en image "de celui-ci, mais bien d'une création originale "d'après Jack London". La page de garde, encore plus explicite, dit "Librement adapté des nouvelles de Jack London". Je parlerai plus bas du recueil de nouvelles en question, qui narre les aventures de David Grief aux Îles Salomon. Ce personnage, jeune homme déjà riche à son arrivée, aussi bon marin qu'homme d'affaires, administrateur ou négociant, est venu dans les Mers du Sud par goût du romanesque (un London idéalisé?). Ses moyens, son intelligence et son dynamisme lui ont permis de développer un véritable empire basé sur le commerce et la mise en valeur, à son profit, des ressources des îles (dans une logique de type colonialiste, bien évidemment).

Dans la bande dessinée parue en 2014, le scénariste (Fabien Nury) a pris les personnages (parfois en leur donnant le nom d'un autre), le cadre, et telle ou telle des anecdotes (cure de désintoxication pour ivrogne, naufrage provoqué, pantalon obligatoire dans un endroit perdu...) qui sont chacune au centre de l'une ou l'autre nouvelle, pour les évoquer d'une phrase ou en tirer quelques pages, et resserrer les péripéties d'une tragédie que l'on pressent dès les deux pages de prologue. Dans celui-ci, un capitaine reçoit mission de convoquer vers une île mystérieuse les plus hardis négociants des Îles Salomon - à l'exception de David Grief. L'action se concentre sur quelques jours, l'intrigue a été recentrée autour d'un fil conducteur tiré de la nouvelle qui clôt le recueil, avec quelques "morceaux de bravoure" pêchées par-ci-par-là. L'album est divisé en deux parties: Livre I, la dette (29 planches), et Livre II, les perles de Parlay (39 planches). L'Epilogue n'en comporte que trois. La vignette finale fait écho à celle qui concluait le prologue.

Venu exiger le remboursement d'une dette par un capitaine mauvais payeur (qui se nomme Jacobson - un autre personnage chez London), David Grief s'en tire, dans un premier temps, avec une blessure qui le plonge dans le délire: occasion de se remémorer ses débuts dans les îles, et d'entrevoir une mystérieuse silhouette féminine. Une fois Grief debout, la traque de la vengeance commence. On apprend le nom de son navire: le Wonder, commandé par le capitaine Ward. Parmi les personnages qui joueront un rôle jusqu'à la fin de l'album: le subrécargue (chargé de cargaison, mais sans rôle dans la navigation), Pankburn, et un indigène, Mapouhi. C'est à Goboto (d'où vient de repartir deux jours avant le Willi Waw de Jacobson) que David Grief arrache une information capitale, au terme d'une partie de cartes épique dont ce secret était l'enjeu: "le vieux Parlay vend ses perles". Ce qui le remet aussi sur la piste de son escroc. Il va le précéder et faire échouer le Willi Waw par ruse. Après avoir réglé cette affaire, direction l'île de Parlay. 

Le livre II commence par six pages de flash-back qui évoquent le triste destin d'Armande, fille chérie de Parlay, et femme aimée par David avant sa mort tragique. Une fois arrivés à Hirihoko, tous les candidats au rachat des perles se retrouvent dans le palais décrépit de Parlay, à admirer ces perles fabuleuses arrachées au lagon, au prix de nombreuses vies. Mais la tempête menace. Elle servira de détonateur pour exacerber la cupidité de la plupart des protagonistes. Le vieillard, à moitié fou, dénouera le drame tel un véritable maître du temps.

Outre les qualités du dessin et du scénario, on saluera aussi les couleurs dues à Marie-Paule Alluard (par ailleurs coloriste pour Les Maîtres de l'Orge ou pour certains volumes de Largo Winch, séries toutes deux scénarisées par Jean Van Hamme). Le style de dessin de Hennicot me fait penser à ceux de Christophe Bec ou de Christian Rossi. Le capitaine Ward (barbu brun) a un peu la même tête que le Joe du Chariot de Thespis dessiné par Rossi. Quelques vignettes évoquant les préludes d'un duel au couteau m'ont amené à visionner celui entre Feyd Rautha et Paul Muad'Dib dans le film Dune de David Lynch (1984): à l'occasion, jugez-en par vous-même... Enfin, j'ai déniché après quelques recherches sur internet une photo de Jack London, renversé dans un fauteil dans son bureau, tête nue et cheveux bouclés, où j'ai trouvé que son visage allongé rappelait celui du dessin de couverture (en plus souriant). Mais la photo semble ne pas être libre de droits (Getty...!), je ne la mets donc pas ici.

Sur la blogosphère, des chroniques datant de la sortie de l'album en 2014 sont toujours en ligne (même si certains blogs ne sont plus en activité en 2021). Par exemple, Le Merydien (janvier 2015) [dernier billet en avril 2018], Sin City (2014) ou Litoulalu (dernier billet en juin 2020). On trouve encore sur le blog Sine linea un entretien avec le dessinateur Eric Henninot dont quelques paragraphes donnent un bon éclairage sur le travail "d'extraction" d'une BD à partir de l'oeuvre originale. 

De son côté dasola s'est procurée le recueil de nouvelles Fils du soleil, l'oeuvre originale de Jack London (merci!). Je peux donc en dire quelques mots après l'avoir relu.

P1120228 (traduction Louis Postif, revue par Frédéric Klein)

Dans les huit nouvelles (publiées à l'origine dans The Saturday Evening Post, de mai à décembre 1911), David Grief navigue d'île en île, presque à chaque fois sur un navire différent (tous lui appartiennent, bien sûr). Ce sont tous des goëlettes (schooner en anglais: navires à deux mâts dont le mat arrière est plus grand que le mât avant...). Voici les titres de ces nouvelles, avec le navire concerné. Pratiquement tous les noms de lieux cités semblent fictifs.

  • Fils du soleil: le Wonder (sous les ordres du capitaine Ward) navigue du côté de Guadalcanal... Cette nouvelle introduit le personnage de David Grief et de ses règles d'existence: dur, mais juste, capable d'être aussi implacable qu'il l'estime nécessaire, et tout autant généreux que bon lui semble.
  • L'amour-propre d'Aloysius Pankburn: sur le Kittiwake, David Grief va mener en parallèle la cure de désintoxication d'un alcoolique, "à la dure", et la recherche d'un trésor que ce dernier affirme avoir été enfoui sur l'île Francis, ou Barbour, dont je ne suis pas certain qu'elle existe! On y évoque en passant un croiseur allemand venu canonner la jungle insulaire...
  • Les diables de Fuatino: le Rattler (le capitaine Glass y est victime de la crise de malaria attribuée dans la BD au capitaine Ward). Il faut bien chercher pour trouver dans la BD le nom de Fuatino, et l'intrigue de cette nouvelle (des pirates se sont emparés d'une île, provoquant de nombreuses morts) n'y figure pas.
  • Les plaisantins de New Gibbon: on y revoit le Wonder (qui a un subrécargue nommé Denby). Morale de l'histoire? "Abstenez-vous sérieusement de plaisanter avec les noirs. C'est un divertissement qui attire toujours des ennuis et qui revient très cher". 
  • Un petit règlement de compte avec Swithin Hall: David Grief commande en personne l'Oncle Toby (avec comme second un certain Snow). Ce dernier a fait faillite suite à une mauvaise spéculation sur une épave (il s'est fait "doubler" par un champion de billard). Les perles dont il est ici question ne sont pas celles de Parlay.
  • Une nuit à Goboto: le Gunga (capitaine Donovan). David Grief arrive à bord du navire, qui repartira probablement sans lui. Peter Gee apparaît dans cette nouvelle. On y suit une partie de cartes haletante avec pour enjeu quelques années de la vie d'un jeune prétentieux. Mon épisode préféré.
  • Plumes-du-soleil: le Cantani (capitaine Boig, et second Willie Smee). Ou comment un escroc commence par vous faire perdre votre chemise avant d'y perdre son fromage. 
  • Les perles de Parlay: le Malahini (capitaine Warfield). On y retrouve Peter Gee. Le gros de l'intrigue de la bande dessinée provient de cette dernière nouvelle. Le moteur de la goëlette y jouera son rôle.

Jack London a lui-même possédé successivement plusieurs voiliers, du sloop Rattle-Dazzle, qu'il a acheté à l'âge de quinze ans et dont il commandait l'équipage, au ketch le Snark, qu'il a fait construire en 1906 et avec lequel il navigue dans le Pacifique jusqu'aux Îles Salomon de 1908 à 1909. Côté navigation, encore une fois, il savait de quoi il parlait. Enfin, dans plusieurs de ces nouvelles (et comme dans Jerry chien des Îles), il est fait allusion à la "politique de la canonnière" lorsque telle ou telle des puissances occidentales qui se partageaient la souveraineté sur ces milliers d'ilots envoyait un croiseur tirer quelques obus sur un village, pour venger le massacre d'un gérant de plantation, d'un bateau de trafiquant ou de missionnaires... en opposant les "indigènes de l'eau salée" aux "indigènes du fond de la brousse". On y retrouve encore, presque mot pour mot, l'observation ethnologique des objets divers que les indigènes mettent dans les lobes de leurs oreilles percés de trous (douilles d'armes à feu, pipes en terre, ...).

19 mars 2021

Les enquêtes de Nicolas Le Floch - 3. Le fantôme de la rue Royale - Parot - Corbeyran - Chaiko

P1120259

Je n'ai toujours pas lu les romans de Jean-François Parot mais je suis fan des adaptations télévisées, et maintenant je découvre les BD adaptés des romans. Trois tomes sont déjà parus. Je n'ai pu emprunter que le troisième tome en bibliothèque, même si les deux premiers avaient été rendus. Car vous devez être au courant que, quand les livres sont rendus, ils sont mis en quarantaine pendant 4 jours (enfin, c'est ce qui se passe à Paris). Ils sont mis de côté plus ou moins en vrac en attendant que les virus ou microbes disparaissent. Pauvres livres! Qu'est-ce que l'on ne leur fait pas subir... Pour en revenir à la troisième enquête de Nicolas Le Floch, Le Fantôme de la rue Royale (Hachette livre - Robinson, 64 pages), l'histoire commence le 31 mai 1770, le lendemain de la fête nocturne qui permettait aux Parisiens de célébaer le mariage du dauphin, futur Louis XVI, et de Marie-Antoinette. Le Floch, qui est dans le bureau de de Sartine, est très en colère à propos de ce qui s'est passé. Il en veut à un certain Bignon qui n'a pas été à la hauteur de l'événement: une fusée de feu d'artifice a provoqué un incendie dans un bâtiment. Il y a eu une panique générale qui a entraîné de nombreux morts et blessés. Un peu plus tard, le commissaire Le Floch et son adjoint Bourdeau remarquent, parmi les corps sans vie, une jeune fille qui a des marques autour du cou et une pierre d'obsidienne dans la main. Transportée à la basse-geôle, elle va être autopsiée par deux fidèles connaissances de Le Floch, Sanson et Semacgus. On procède à son ouverture. Elle a bien été étranglée et ils découvrent qu'elle venait d'accoucher tout récemment. Après une courte enquête, Le Floch apprend son nom, Elodie Galaine: elle habitait avec sa famille qui a priori ignorait qu'Elodie était enceinte. Et on ignore ce qu'est devenu le bébé. Dans cette BD tout public, on ne voit pas Nicolas faire des galipettes. Les auteurs se sont concentrés sur l'enquête. On notera que, comme dans les romans de J.-F Parot, on peut lire en 2ème page des albums la liste des personnages figurant dans chaque aventure. J'ai beaucoup aimé cet album. J'espère pouvoir lire les deux premiers tomes quand ils ne seront plus confinés.

P1120261

P1120260

17 février 2021

Sept jours - 17-23 juin 1789 - La France entre en révolution - Emmanuel de Waresquiel

P1120203

C'est en entendant l'historien (Emmanuel de Waresquiel) invité un matin sur une chaîne de radio nationale que j'ai eu envie de lire son ouvrage. Cela faisait du bien d'entendre parler d'autre chose que de la covid et des vaccins. 

Je commencerai par dire que la période révolutionnaire m'a toujours beaucoup intéressée et ce livre, Sept jours - 17-23 juin 1789 - La France entre en révolution (Tallandier, 477 p., 2020), se lit comme un roman. Il est composé d'un avant-propos qui résume les 380 pages qui suivent. C'est une très bonne synthèse. Le 5 mai 1789, Louis XVI ouvre les Etats-Généraux dans la salle des "Menus-plaisirs", juste à côté du château. On a pu y accueillir 1200 personnes. Quand les Etats-Généraux ont débuté, les gens ignoraient qu'ils dureraient aussi longtemps. C'était les premiers Etats-Généraux depuis 1614, et ce furent les derniers de l'Ancien Régime. Dans cette assemblée, on retrouve les trois ordres, le clergé, la noblesse et le tiers état. Pour son récit, E. de Waresquiel s'est appuyé sur des écrits, des lettres et des journaux, ainsi que sur des Mémoires d'observateurs étrangers comme l'ambassadeur des Etats-Unis, Gouverneur Morris ("Gouverneur" était le patronyme de sa mère). Il a aussi trouvé beaucoup de documents intéressants sur les Etats-Généraux dans les "fonds perdus des travées de réserves de la bibliothèque municipale de Versailles" (sic!). E. de Waresquiel nous fait remarquer que la révolution de juin 1789 fut une révolution sans écrivains. Stendhal avait 7 ans et Chateaubriand était loin, Restif de la Bretonne n'était pas présent, Sade est à la Bastille, Laclos trop occupé de politique et Beaumarchais trop pris par ses affaires. En revanche, cette révolution de juin est servie par la peinture et l'image avec David. La semaine du 17 au 23 juin 1789 est celle où tout se joue. Le mercredi 17 juin, les députés du tiers état se constituent en Assemblée nationale. Le samedi 20, ils jurent de ne jamais se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France (pendant ce temps-là, le roi est parti à la chasse à Marly [!]). C'est le serment du Jeu de paume et le mardi 23 juin, ils envoient promener le roi, sa Cour et ses soldats: "Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes." C'est la fin de la monarchie absolue.
Depuis 1786, les caisses étaient vides. Le surcroit de dépenses occasionné par la guerre d'indépendance américaine n'avait rien arrangé. Ce déficit a été d'abord gardé secret mais quand il fut rendu public, ce fut l'indignation. C'est une des raisons de la tenue des Etats-Généraux pendant lesquels on a néanmoins peu parler d'économie mais beaucoup de politique. Au fil de très courts chapitres, E. de Waresquiel nous fait entrer dans l'action de ce qui s'est passé, entre les princes de sang, les membres du haut et du bas clergé et les membres du tiers état. On croise bien entendu, pour les plus connus, Necker que Louis XVI détestait, le docteur Guillotin, Bailly (premier maire de Paris et et premier président de l'Assemblée nationale, guillotiné en 1793), l'abbé Sieyès (auteur en 1788 d'Essai sur les privilèges et d'une brochure en 1789, Qu'est ce que le tiers état?), Mirabeau, Robespierre, Talleyrand, et des centaines d'autres qui me sont inconnus mais qui semblent avoir joué des rôles de premier plan pendant cette semaine-là. Je me suis un peu perdue parmi tous ces personnages dont certains finiront sur l'échafaud quelques années plus tard. D'autres partiront en exil. Marie-Antoinette, le roi et ses frères Provence (futur Louis XVIII) et Artois (futur Charles X) sont aussi très présents ainsi que le cousin Orléans (futur régicide). Même si on sait à peu près comment cela se termine, le récit est passionnant. Je n'en dirai pas plus sauf qu'à la fin de l'ouvrage, il y a presque 50 pages de notes et quelques illustrations.

11 février 2021

Un papa, une maman - Une famille formidable (la mienne!) - Florence Cestac

 P1120190

C'est mon ami Ta d loi du cine qui m'avait appris qu'un nouvel album de Florence Cestac venait de paraître. Je me suis précipitée pour me le procurer et je l'ai lu avec grand plaisir même si l'histoire n'est pas très gaie. Les deux premières images résument ce qui va nous être raconté dans Un papa, une maman... (Editions Dargaud, 56 pages).

P1120191

Je dirais que Florence Cestac règle ses comptes avec son père décédé depuis plusieurs années. Le père Jacques est ce qu'on appelle un tyran domestique qui traitait sa femme comme sa boniche. Jamais content, toujours à critiquer. Il a repeuplé la France en faisant trois enfants, deux filles et un garçon, mais les couches et les biberons, très peu pour lui. 

P1120194

P1120193

Florence Cestac raconte la vie de ses parents, Jacques et Camille, depuis leur rencontre jusqu'au décès du père. Elle lui reproche dans les dernières planches de ne pas avoir donné assez d'amour à ses enfants. Car non seulement il disait des choses désagréables à sa femme, mais il n'était pas tendre avec sa progéniture dont il se serait bien passé. Il ne savait pas s'y prendre avec eux. Alors que Camille a été une maman en or qui savait tout faire et arrondissait les angles. Jacques a eu de la chance d'être son mari, même s'il l'a trompée au moins une fois. Et autant il savait être charmant en société, autant il pouvait être odieux en famille. En vacances, les trois enfants préféraient quand leur père n'était pas présent. Evidemment, quand Florence est rentrée aux Beaux-Arts en 1965 et qu'elle s'est mise à avoir le look "Gauloise bleu, coiffure cocker, gilet afghan, pull marin, sacoche PTT, pattes d'eph et sabots suédois" et qu'elle a eu une bande de potes, cela n'a pas plu à Jacques qui voulait à tout prix lui trouver un mari convenable... Je vous laisse découvrir la suite. Cet album autobiographique se termine avec les photos des parents de Florence Cestac prises en 1942. Je pense que cette BD lui a servi de catharsis. C'est dessiné avec talent. Je vous conseille tous les albums de Florence Cestac qui a reçu le grand prix du Festival d'Angoulême en 2000. Lire le billet de Pierre D et celui de Canel.

28 décembre 2020

Coquelicot et autres mots que j'aime - Anne Sylvestre

P1120146

Je sais que Noël est passé mais si vous voulez faire un joli cadeau à des gens que vous aimez, je conseille de vous procurer Coquelicot et autre mots que j'aime (Editions Points, 215 pages). Je n'étais pas familière des chansons d'Anne Sylvestre mais avec ce livre, je me suis rendue compte que Mme Sylvestre avait une jolie plume et qu'elle aimait les mots pour eux-mêmes, leur signification et ce qu'ils lui rappelaient de sa vie, en particulier son enfance en Bourgogne. Il y a environ 90 mots: verbes, noms communs, préposition (Hormis) et adverbe (Pourtant). Pour "Escogriffe", elle raconte qu'elle n'en connaissait pas de petit. L'expression courante est "un grand escogriffe" comme l'était le cher Jacques Brel. Elle nous dit aussi que quand elle était petite, elle aimait l'"édredon" de son lit même si désormais, elle est adepte de la couette. Elle décortique ce mot ("E-dre-don", ce "é" ouvert comme un bâillement, dre-don, deux fois le "d", consonance douce et délicate, dre-don, dre-don, comme un ronronnement, un fredon, une berceuse). L'édredon était gros, rebondi, lourd même s'il était rempli de plumes. (En Bourgogne, on l'appelait un "plumon"), il venait par-dessus en plus des couvertures bordées pour mieux nous clouer, nous condamner à sa chaleur... (p.49 et 50) Pour "Frangipane", elle nous annonce, que "des mots existent que l'on doit expliquer, recoiffer, mettre en scène avant de les présenter... "Frangipane", lui, n'est pas de ceux-là. Il vous saute aux narines et au palais, sans ambages, il éclate de sucre, d'amandes et de fleur d'oranger, se faufile sous les croustillances, se cache sous les pâtes quadrillées qu'on effeuille, il vous enrobe, ou mieux vous remplace le coeur, et le sourire qu'il vous façonne ferait penser au paradis s'il existait" (p.57).

Tout l'ouvrage est de cette qualité. C'est un très bel hommage à la langue française. Merci Mme Sylvestre.

8 décembre 2020

Histoire du fils - Marie-Hélène Lafon

P1120134

Récompensé justement par le prix Renaudot cette année, Histoire du fils de Marie-Hélène Lafon (Buchet-Chastel, 170 pages) m'a énormément plu. L'histoire est ancrée dans le Cantal, le Puy de Dome et le Lot. On retrouve la très belle écriture de la romancière qui narre l'histoire de plusieurs personnes pendant tout le XXème siècle et qui se termine en 2008. 100 ans plus tôt, en 1908, Armand, un petit garçon de presque 5 ans meurt ébouillanté dans la cuisine familiale. Il avait un frère jumeau (Paul) et un petit frère (Georges). A 16 ans, Paul qui est en internat comme son frère Georges va séduire une jeune infirmière, Mlle Léoty, de 16 ans son aînée. Gabrielle (tel est son prénom) va se retrouver enceinte des oeuvres de Paul et accouchera d'un petit André en 1924 à Paris. Le fils du titre, c'est André, qui sera élevé par sa tante Hélène et son oncle Léon. J'ai aimé la construction du roman avec ses va-et-vient dans le temps. Et puis Marie-Hélène Lafon, c'est un style, une écriture fluide. Elle ne perd jamais son lecteur en route. Elle joue avec la ponctuation. On s'y habitue très vite.
"Les natifs de la Préfecture et de ses entours immédiats toisent volontiers les ressortissants des quatre cantons du haut pays, Allanche, Condat, Murat, Riom-ès-Montagnes, qu'ils appellent les gabatch, autrement dit les sauvages ; un mot craché, on l'écrit à peine et on le prononce à l'arrache, même si le pays bas ne saurait se départir tout à fait d'une sorte d'admiration sourde, mâtinée de crainte, pour les précieuses qualités d'endurance, de ténacité, voire d'opiniâtreté que l'on dit échues en rude partage aux sommaires indigènes du haut pays. Paul et Georges Lachalme échappaient en partie à ces étalonnages subtils, moins par leur extrace, on les savait peu ou prou fils d'aubergiste prospère, entiché de politique locale, et petits-fils de paysans, que par un charme qui n'avait pas de nom et leur tenait au corps." (p. 31).

Un roman dont j'ai savouré chaque ligne.

4 décembre 2020

Silex and the city volumes 7, 8 et 9 - Jul

Venant de terminer le nouveau Silex and the City, je viens de me rendre compte que je n'avais pas chroniqué les deux précédents.

Je vais réparer ces oublis.

P1120116

Je commence avec Silex and the City - 7. Poulpe fiction (Dargaud, 2016, 46 pages) dans lequel on retrouve la famille Dotcom, soit Blog, sa femme Spam, sa fille Web et son fils URL. Ils ont décidé d'accueillir un poulpe, un des nombreux invertébrés demandeurs d'asile qui viennent du Jurassique. Nous sommes toujours en 40 000 avant JC. Ils font cette bonne action après que Blog et Spam ont assisté à un naufrage de crustacés, reptiles et autres batraciens. Comme d'habitude Jul a pris un sujet dans l'air du temps et, en 2016, on avait beaucoup parlé du petit garçon échoué sur une plage turque. Jul évoque aussi le "Front Néanderthal" qui risque de gagner les prochaines élections. J'ai bien apprécié cet album que je n'avais pas relu depuis sa parution.

P1120117

Je continue avec Silex and the City - 8. L'homme de Cro-Macron (Dargaud, 2018, 46 pages) où sont mis à l'honneur E. Cro-Macron et Brigitte ainsi que la disparition de Johnny Habilis, que Blog trouvait ringard. Il est fait mention de la Zad de Roybon en Isère (Zone Arboricole à Défendre). Le pauvre Blog se retrouve en prison après avoir quitté le foyer conjugal. Spam aurait voulu que Blog soit un peu plus tendre envers elle plutôt que de s'endormir tout de suite. Heureusement qu'elle a "50 nuances de graisse" à lire. Les inégalités entre hommes et femmes est un des autres thèmes de cet album "En marche". Enki Bilal a participé à cet album pour deux planches.

P1120118

Je termine avec Silex and the City - 9. La dérive des confinements (Dargaud, 2020, 46 pages) qui bien entendu nous plonge dans un quotidien pas très drôle mais que Jul traite de manière humoristique. On retrouve les masques, la "mise en quaternaire", et les chasseurs-livreurs qui ne reçoivent aucune considération. Web vit mal d'être confinée avec ses parents. D'autant que Blog et Spam vont avoir quelques symptômes à cause du virus (perte d'odorat et du goût). Blog arrive à faire des réserves de paquets de "pattes" mais il n'arrive pas assez tôt pour cueillir des feuilles pour les toilettes. Un album distrayant malgré le sujet.

P1120115

13 novembre 2020

Les vieux fourneaux 6. L'oreille bouchée - Lupano & Cauuet

P1120106

Grâce aux librairies indépendantes à Paris, en cette période de reconfinement, j'ai pu commander le nouveau Les vieux fourneaux 6. L'oreille bouchée de Lupano et Cauuet (Editions Dargaud, 56 pages). J'ai récupéré mon exemplaire le jour de sa parution, le 6 novembre 2020. Ce "passer commande et récupérer" est pratique et permet aux librairies de continuer leur activité.  

Dans ce sixième tome, on retrouve Pierrot qui est de très mauvaise humeur. Dans le cadre de l'association "Ni yeux, ni maître", il continue ses attentats avec d'autres contre les "flics" coupables de violence policière. Dans sa maison à la campagne, Antoine a reçu une invitation pour partir en Guyane rejoindre Emile, "Mimile". Antoine a du mal à joindre Pierrot qui est très réticent à quitter Paris et sa pollution. Cependant, arrivés à Cayenne, Antoine et Pierrot font un long périple, en particulier en pirogue, pour parvenir à destination où ils retrouvent Emile, son ami Errol, l'Australien dont on fait la connaissance dans le tome 3 (Celui qui part) et Sophie. Ce tome évoque l'orpaillage et les dégâts écologiques que cette quête de l'or provoque. Il est fait mention du projet "Montagne d'or" qui, pour le moment, a été abandonné. Un tel projet détruirait la biodiversité (oiseaux, végétaux, etc.), qui est une des grandes richesses de ce département français. Ce séjour en Guyane permet à Pierrot de faire une rencontre inattendue qui le fait remonter dans son passé. Un tome sympathique assez différent des précédents. A quand la suite? 

P1120107

10 novembre 2020

Le cerbère blanc - Pierre Raufast

P1120101

Quand j'ai acheté Le Cerbère blanc (Editions Arpège, 282  pages), je m'attendais à découvrir une histoire distrayante dans la veine de ce qu'a écrit Pierre Raufast jusqu'à présent. Et bien, ce n'est pas vraiment le cas. J'ai trouvé l'intrigue assez triste. Mathieu et Amandine naissent à un jour d'intervalle en juin. Ils grandissent ensemble dans la vallée de Chantebrie. Les parents s'entendent très  bien. Malheureusement, un jour les parents de Mathieu meurent tragiquement dans un accident de téléphérique. Mathieu qui a quinze ans se sent coupable. Peu de temps avant, il avait échangé un premier baiser avec Amandine. Quelque temps après, c'est au tour du père d'Amandine de décéder. Sans donner d'explications, Mathieu quitte la Chantebrie et Amandine pour partir vivre à Paris dans le but de suivre des études de médecine. Afin de payer ses études, il trouve un travail d'assistant chez un taxidermiste qui a créé un cerbère blanc. Mathieu et Amandine qui formaient un couple parfait vont vivre l'un sans l'autre plusieurs années. Je ne vous révélerai rien d'autre sauf le fait que la fin de l'histoire tire vers le paranormal. Le roman se lit bien mais j'ai nettement préféré les romans précédents comme Habemus piratam, La baleine thébaïde, La fractale des raviolis ou La variante chilienne. Krol et La chèvre grise ont nettement plus apprécié ce roman que moi. Alex-mot-à-mots a un avis aussi mitigé que le mien. 

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (216 commentaires, du 17/01/07 au 30/04/24)].
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
83 abonnés
Liens (en cours de mise à jour)

** INDEX AUTEURS (LITTÉRATURE), FILMS & REALISATEURS (CINÉMA) **

*** CHALLENGES DE L'ANNEE EN COURS ***


** LE SITE DU STATISTICIEN **


*** LIENS ***
(BLOGUEURS COMMENTANT SOUVENT LE MIEN)

  • = Dix blogueuses et blogueurs ayant fait au moins 500 commentaires chez dasola se présentent =
  • On crée un lien lorsqu'un blogueur a commenté au moins cinq billets en venant à (au moins) deux dates différentes sur ce blog. 
  • Une adresse de mail (xxx@yyy.fr ou com...) [non publiée!] est exigée par Canalblog pour enregistrer votre commentaire. 
  • Vous ne voyez pas tout de suite apparaître votre commentaire, car je dois d'abord le valider (cela peut prendre quelques heures)
CINÉMA (22 blogs en activité)

DIVERS - CULTURE (57 blogs en activité)

LIVRES (70 blogs en activité)

QUELQUE TRISTESSE

QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2715 billets (au 12/05/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 257 commentaires (au 12/05/24 [+ 4 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 261 dasola] par au moins 1275 personnes, dont 107 (re)venues en 2024
  • 408 blogueurs [dont 157 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1213 (au 12/05/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
Pages