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Le blog de Dasola
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23 février 2020

La cravate - Etienne Chaillou et Mathias Théry

Et voici la chronique "Cinéma" annoncée hier.

La cravate est un documentaire qui brosse le portrait de Bastien, un jeune homme d'une vingtaine d'années, entre octobre 2016 et juillet 2017, pendant la campagne présidentielle. A Amiens, il distribue des tracts et colle des affiches pour le Front National. C'est un fan de Marine. Il a même un poster de son idole au-dessus de son lit. C'est un garçon dont les parents sont agriculteurs. Malgré qu'il ait fait des études dans un collège privé, il n'a pas été un bon élève. Il avoue devant la caméra qu'il est devenu un skinhead au côté de néonazis. Il avait 14 ans. Maintenant, avec son unique costume et une cravate, il veut faire bonne figure devant les huiles du parti. Il devient même proche de Florian Philippot, le n°2 du parti à l'époque. Le parti pris des réalisateurs est d'alterner les séquences où l'on voit Bastien, militant actif, et les séquences avec Bastien dans un fauteuil, qui lit un texte littéraire écrit par les auteurs. Ce texte rassemblerait des réflexions de Bastien dites avant et pendant le tournage. On voit Bastien souvent étonné et ne reconnaissant pas toujours ce qu'il a dit. J'ai un sentiment mitigé sur ce film qui n'est pas dérangeant, qui pose des questions et ne donne pas beaucoup de réponses. Un film intéressant.

5 septembre 2020

Les nouveaux mutants - Josh Boone / Citoyens du monde - Gianni di Gregorio

Le lendemain du jour où j'ai vu Tenet, je suis allée voir Les nouveaux mutants qui a failli ne jamais sortir en salles aux Etats-Unis. C'est d'ailleurs un "bide" au box-office. Le film conte l'histoire de quatre jeunes mutants adultes (deux hommes et deux femmes) qui ne sont pas encore capable de maîtriser leurs superpouvoirs. Ils sont retenus dans un genre d'institut psychiatrique / prison entouré d'un parc, le tout protégé par un bouclier électromagnétique. Une cinquième patiente arrive, suite au massacre de ses parents dans la réserve où ils vivaient. Danielle Moonstar est une amérindienne. Ces cinq mutants sont pris en charge et surveillés par une femme docteur, Cecilia Reyes, qui n'est pas aussi bienveilante qu'on pourrait le croire au début. A priori, c'est le dernier film appartenant à la franchise des "X-men". J'ai d'ailleurs vus tous les films de la franchise. Celui-ci est dans un style "horrifique". Il y a une unité de lieu et d'action. A partir du moment où Danielle Moonstar arrive, des phénomènes effrayants surviennent et les pouvoirs des mutants se révèlent parfois insuffisants. Les effets spéciaux ne sont pas mal, les trois jeunes actrices sont bien. Le film dure 1H30. Je ne me suis pas ennuyée. Un film un peu sanglant mais pas trop effrayant à voir un samedi soir.

Je voulais aussi évoquer Citoyens du monde de Gianni di Gregorio (qui a écrit le scénario et qui joue l'un des trois rôles principaux). Il s'agit d'un film italien plutôt sympathique qui raconte l'histoire, pendant une semaine, de trois hommes mûrs plus ou moins retraités. Ils vivent à Rome ou aux environs. L'un d'entre eux n'a semble-t-il jamais travaillé. Le deuxième, appelé "Le professeur", a enseigné le latin et le grec [ancien, NDLR]. Le troisième vit seul dans une grande maison. Il a une fille et aime faire la cuisine. Il répare aussi des objets qu'on lui confie. Ils décident, sur un coup de tête, de partir s'installer ailleurs qu'en Italie et surtout ailleurs qu'à Rome. Ils souhaitent trouver un pays où prendre un café à une terrasse sera moins onéreux, et puis ils se considèrent comme des citoyens du monde. Après avoir reçu quelques conseils, ils décident de partir aux Açores. Pour ce faire, ils doivent constituer une cagnotte, qui bien entendu servira à tout autre chose, car au bout du compte, ce n'est pas si mal de vivre à Rome. C'est un film qui donne envie de passer un long week-end dans la ville éternelle. Je conseille.

4 octobre 2020

Honeyland - Tamara Kotevska, Ljubomir Stefanov

Plutôt que d'évoquer le dernier film d'Emmanuel Mouret, Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait, qui ne m'a pas passionnée, que j'ai trouvé bavard et beaucoup trop long, je préfère écrire un billet sur un documentaire macédonien (si, si). Il s'agit d'Honeyland de Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov. Ce documentaire dépeint la vie d'Hatidže Muratova, une apicultrice d'une cinquantaine d'années qui vit, avec sa maman de 85 ans, dans une masure faisant partie d'un hameau abandonné, au milieu d'un paysage macédonien somptueux. Pour moi, Hatidže est une femme hors du commun qui collecte à mains nues (!) le miel d'abeilles sauvage. Parfois, elle porte un petit voile devant le visage pour se protéger des abeilles qui se comptent par centaines, et elle a un petit enfumoir dont elle se sert peu. Elle vit en bonne intelligence avec les insectes en ne prélevant que le miel qui lui est nécessaire. De temps en temps, elle part en train vers la ville voisine où elle vend ses pots de miel. C'est son moyen de subsistance à elle et à sa mère qui se lève rarement de son lit. C'est une vieille dame très fragile pratiquement grabataire. Sa fille s'occupe d'elle comme elle peut. Ce fragile équilibre entre l'humain et la nature (la cohabitation entre Hatidže et les abeilles) va être très perturbé avec l'arrivée de la société de consommation incarnée par une famille turque, le père, la mère et leur huit enfants, accompagnés d'un grand troupeau de vaches. Ils s'installent pas très loin de la maison d'Hatidže et une sorte de chaos s'installe surtout quand le père se met en tête d'avoir ses propres ruches pour récolter du miel. J'ai oublié très vite qu'il s'agissait d'un documentaire tellement les protagonistes font comme s'ils n'étaient pas filmés par une caméra. Un beau film que je vous conseille s'il passe par chez vous.

11 décembre 2020

Billet de (très) mauvaise humeur

Je ne décolère pas depuis les annonces du gouvernement hier soir (jeudi 10 décembre 2020). La culture en prend un coup: pas de cinéma, pas de théâtre, pas d'expos, pas de musées, pas de bibliothèque (?)... Qu'est-ce qu'il nous reste? Nos yeux pour lire (heureusement que le livre existe). Je ne comprends pas que l'on accepte que certains grands magasins soient ouverts en cette période des Fêtes dans lesquels il y a beaucoup de monde, et que l'on considère que les lieux de spectacles soient considérés comme dangereux. Moi qui suis allé deux fois au théâtre et plus de 40 fois au cinéma entre fin juin et fin octobre 2020, je peux témoigner que la distanciation physique y était respectée, et les gens gardaient leur masque pendant toute la durée du spectacle ou pendant la projection. J'adorais aller au cinéma pendant les fêtes de fin d'année. C'était un bon remède pour ceux qui ont tendance à déprimer pendant cette période (et il y en a). S'il faut aller manifester pour que les spectacles revivent, je suis partante. Après les grèves des transports à la fin de l'année dernière et la Covid cette année 2020... Vivement que cette période de "m...de" se termine.

30 juillet 2020

Lands of murders - Christian Alvart / Impression post-confinement sur la fréquentation des cinémas

C'est en voyant la bande-annonce de Lands of Murders de Christian Alvart que j'ai eu envie de voir ce film allemand sorti le 22 juillet 2020. Il s'agit d'un remake réussi de La Isla Minima de l'espagnol Alberto Rodriguez (sorti l'été 2015). Dans Lands of Murders, nous sommes en 1992, trois ans après la chute du Mur et en pleine réunification des deux Allemagne. L'histoire se passe dans une zone marécageuse de l'ex-Allemagne de l'Est. Deux jeunes femmes sont portées disparues depuis quelques jours. Patrick Stein (Trystan Pütter) et Markus Bach (Felix Kramer), le premier venant de Hambourg et l'autre de Rostock (dans l'ancienne Allemagne de l'est), vont enquêter pour découvrir ce qu'elles sont devenues et par là même qui les a tuées, après que l'on ait découvert leurs corps mutilés. Stein est inquiet d'avoir laissé sa femme enceinte et près d'accoucher, tandis que Bach, un ex-policier de la Stasi, pisse du sang. Il n'est pas en très bonne santé et il a des méthodes musclées pour interroger les gens. En revanche, il sait très bien dessiner. J'ai aimé l'atmosphère inquiétante, les décors tristes et désolés (certaines scènes ont été tournées en Ukraine). Mention spéciale à l'hôtel minable où logent les deux policiers. Les plans de marécages filmés vus du ciel sont impressionnants. Les deux acteurs principaux sont très bien. Un bon thriller qui, j'espère, aura du succès. Lire les billets d'Anne et Henri Golant.

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Depuis le 22 juin jusqu'à aujourd'hui 30 juillet 2020, j'ai vu 17 films dans des salles au public plutôt clairsemé. Je suis triste de ce constat, alors que j'ai remarqué que les gens font bien attention de laisser un siège libre. La distanciation physique est une évidence pour les spectateurs. Je pense que les sorties ne sont pas au rendez-vous. Où sont, par exemple, les films qui devaient être présentés à Cannes? A part le François Ozon, il n'y a pas eu d'autres sorties annoncées. Il est vrai que les mois d'étés sont des mois de "vaches maigres" pour les sorties cinéma, mais quand même! J'ai appris que le Grand Rex à Paris allait fermer au mois d'août, que le cinéma Le Balzac, toujours à Paris, fermait aussi durant 15 jours. C'est la première fois que cela arrive. Espérons que l'abandon des spectateurs n'est que provisoire, car c'est quand même bien, le cinéma sur grand écran.

5 juillet 2010

Romans lus et non commentés (été 2010)

Et oui, pendant cette période estivale, je fais la même démarche que pour des billets cinéma, je vais chroniquer dans des billets communs deux ou trois romans lus mais qui ne m'ont pas forcément convaincue.

D'abord, Le goût des pépins de pommes de Katharina Hagena que j'ai lus suite à de nombreuses critiques élogieuses sur des blogs (il y a déjà quelque temps). Publié aux Editions Anne Carrière, ce roman a été écrit par une auteure que je ne connaissais pas. C'est l'histoire de trois générations de femmes en Allemagne du Nord, d'avant les années 1940 jusqu'à nos jours. Je me suis un peu perdue dans les méandres du passé et du présent. Pendant 60 ans, des bonheurs et des drames jalonnent la vie de Bertha, la grand-mère, ainsi que d'Inga, Harriet et Christa, ses filles. Tout ceci est narré par petites touches sous la plume d'Iris, la petite-fille de Bertha, qui hérite de la maison familiale suite justement au décès de Bertha. En revanche, la mort frappe aussi des jeunes femmes de la famille: une tante et une cousine d'Iris. La maladie d'Alzheimer n'est pas absente. Les hommes sont peu présents et/ou pas forcément sympathiques. Je n'ai pas été touchée par ces personnages. Je trouve le roman un peu sage, conventionnel, et je le regrette.

Concernant Julius Winsome de Gerard Donovan (Editions du Seuil et en poche Points Seuil), je n'ai pas eu non plus le coup de foudre. Comme Aifelle, je suis restée à l'extérieur. Julius vit comme un ermite entouré de livres dans un chalet au fond d'un bois en compagnie de son chien, Hobbes, qui est abattu dès le début du roman. Par un chasseur? A partir de cet événement dramatique, Julius, si je peux employer une expression familière, "pète un câble". Il se met à abattre tout homme qui lui semble suspect sans même vérifier si la victime est coupable ou non. Je n'ai pas compris pourquoi Julius (qui est le narrateur du roman) agit comme cela même si je comprends son chagrin. Il n'explique rien. Les péripéties de l'histoire m'ont semblé répétitives et le roman se termine en point d'interrogation.

Pour ces deux romans, c'est à vous de juger.

PS: Suite à la remarque de Keisha ci-dessous, je propose ces deux romans en livres voyageurs si cela vous intéresse.

6 mai 2024

Petites mains - Nessim Chikhaoui

Avec Petites mains de Nessim Chikhaoui, j’ai passé un bon moment en compagnie de quelques femmes de chambre très sympathiques travaillant dans un palace à Paris. On ne voit aucun client mais les femmes de chambre sont bien là, travaillant à des cadences infernales pour des clopinettes. Elles doivent nettoyer et préparer une chambre en moins de trois quarts d’heure. Quand je dis chambre, il s'agit plutôt de suites immenses qui coûtent pour une nuit l’équivalent de presque un an de salaire d’une de ces femmes courageuses. Certaines sont en CDI et d’autres des externes employées par des sous-traitants. Ces « externalisées » souhaiteraient être « internalisées » pour vivre moins dans la précarité ou pour obtenir des papiers en règle. Il faut noter que ces femmes sont pour la plupart africaines ou antillaises. On remarque que ces «invisibles», ces «petites mains» ont leurs quartiers au sous-sol du palace. Quand Eva, une jeune femme blonde, trouve un emploi dans l’établissement (elle doit passer par la porte de service), c’est pour remplacer une femme de chambre en grève. En effet, la colère gronde. Plusieurs femmes de chambre manifestent devant l’hôtel mais cela n’a pas beaucoup d’effet. Elles réclament de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Quant à Simone (Corinne Masiero, vraiment très bien), elle va être reconnue inapte au travail à cause de son dos en compote. C’est elle qui forme Eva quand cette dernière est embauchée. J’ai trouvé le film sympathique avec un moment savoureux quand les femmes de chambre défilent devant l’hôtel dans de belles tenues au moment de la « fashion week ». Si vous avez un moment, allez voir ce film. 

Dameskarlette en a parlé. Lire un entretien avec le réalisateur sur le "webzine" Baz'Art. Pour le blog "Où va la CGT?", au terme d'une longue critique, c'est "un film à voir".

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Ceci n’ayant rien à voir avec cela, je viens d’apprendre la disparition de Bernard Pivot (1935-2024) le lendemain de ses 89 ans. C’était un homme qui en animant l’émission « Apostrophe » entre 1975 et 1990 a fait connaître la littérature au plus grand nombre. C’était au temps où la télévision ne prenait pas les téléspectateurs pour des idiots. 

1 janvier 2010

Mon Palmarès cinéma 2009 - Meilleurs voeux 2010

Vous l'attendiez tous, le voici. J'ai trouvé que cette année cinématographique avait recelé quelques très bons films que je vous recommande. Parmi les 141 films que j'ai vus, en voici 10 choisis au pied levé à voir et à revoir dans l'ordre de préférence:
Le ruban blanc de Michael Hanecke
(chroniqué le 07/11/2009)
Mary et Max de Adam Eliott
(chroniqué le 13/10/2009)
Il divo de Paolo Sorrentino
(chroniqué le 23/01/2009)
Un prophète de Jacques Audiard
(chroniqué le 27/08/2009)
Still walking de Hirokazu Kore-Eda
(chroniqué le 07/06/2009)
Departures de Yojiro Takita
(chroniqué le 11/06/2009)
The Chaser de Hong-jin Na
(chroniqué le 19/06/2009)
Gran Torino de Clint Eastwood
(chroniqué le 03/03/2009)
Fish Tank d'Andrea Arnold
(chroniqué le 07/10/2009)
Katyn de Andrzej Wajda
(chroniqué le 05/04/2009)

...et deux petits en plus que je ne dois pas oublier: Katalin Varga de Peter Strickland (chroniqué le 25/10/2009) ainsi que Morse de Tomas Alfredson (chroniqué le 07/02/2009).

Je constate à la relecture que je n'ai mis qu'un film francophone mais je voudrais mentionner tout de même A l'origine de Xavier Giannoli (chroniqué le 21/11/2009), Rapt de Lucas Belvaux (chroniqué le 11/10/2009) et Qu'un seul tienne et les autres suivront de Léa Fehner (chroniqué le 31/12/2009).

Je n'oublie pas non plus les reprises de grande qualité projetées à Paris (et que peut-être certains provinciaux ont eu la chance de voir), qui valent largement des films plus récents:
Victime de Basil Dearden
(chroniqué le 19/10/2009)
Tortillard pour Titfield de Charles Crichton (délicieuse comédie des studios Hammer)
The Molly Maguires de Sidney Lumet
(chroniqué le 13/09/2009)
Signore y Signori de Pietro Germi
(chroniqué le 11/08/2009)
Divorce à l'italienne de Pietro Germi (billet que je dois rédiger)
Le démon des femmes de Robert Aldrich
(chroniqué le 31/10/2009)
Les poupées du diable de Tod Browning avec l'immense Lionel Barrymore.

[Pour un "Top 10" annoncé initialement, on aboutit, tout compris, à 22, soit plus de 15% des 141 films vus en salle! (Note du statisticien)]

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A tous mes lecteurs,

Je  souhaite une bonne et heureuse année 2010, la santé, du travail, de l'amour et pleins de gentils commentaires sur vos blogs respectifs.

15 janvier 2010

Delirium tremens / Toxic Blues - Ken Bruen

Après avoir lu Le dramaturge (mon billet du 05/12/09), j'avais décidé de reprendre la série policière de Ken Bruen dans l'ordre. Je viens de terminer les deux premiers romans (parus en folio policier) où apparaît Jack Taylor, ancien policier de la garda Siochana (la police irlandaise), d'où il été viré. Il est maintenant détective privé (profession mal vue en Irlande) et déjà en proie aux démons de l'alcool. Delirium Tremens et Toxic blues se passent à Galway en Irlande (avec un aller-retour à Londres). En plus de Jack Taylor, des personnages récurrents nous sont décrits (on les retrouve dans ces deux romans, et même dans les autres) dont un tenancier de pub où Jack a son bureau, ou une vieille dame gérante d'un hôtel dans lequel Jack s'installe. Dans Delirium Tremens, une femme, Ann Henderson, demande à Jack de faire la lumière sur le "suicide" de sa fille Sarah. Elle est en effet convaincue que sa fille a été tuée. Comme Jack n'est pas insensible à son charme, il s'ensuit un début de relation intime entre Jack et Ann qui se termine vite. Mais cela n'empêche pas Jack d'arriver au détour d'un chapitre à savoir par qui et pourquoi Sarah a été tuée. A la fin du roman, il part s'installer à Londres. Toxic Blues se passe quelques mois après: pour diverses raisons, Jack est revenu de Londres (il est maintenant "accro" à la cocaïne). Un grand costaud lui demande d'enquêter sur le meurtre de quatre "Tinkers" (littéralement "rétameurs"). Ce terme péjoratif désignent des "gens du voyage" qui n'ont aucun lien avec les gitans, les roms ou les tsiganes. A l'origine, il s'agit de colporteurs qui ont été rejoints par des petits paysans et des métayers chassés de leur terre à l'époque d'Oliver Cromwell ou expulsés par les grands propriétaires terriens anglais ou écossais au moment de la grande famine de 1845. Depuis, aucun gouvernement n'a réussi à les sédentariser. Les quatre victimes ont eu le crâne défoncé à coups de marteau. En plus de cette enquête, un protecteur des oiseaux lui demande de découvrir qui coupe la tête aux cygnes de Galway. Il y a quelques fils conducteurs dans les romans (que je conseille donc de lire dans l'ordre): d'abord la veste "tout temps" d'agent de la circulation, nommée l'article 8234, que Jack ne se résout pas à rendre et qui lui sert de temps en temps lors d'une enquête, le fait que Jack soit un grand lecteur (ce qui me le rend éminemment sympathique), et qu'il n'arrive pas à avoir de vie sociale stable. J'ai hâte de lire les deux derniers parus avec Jack Taylor comme personnage principal: La main du diable et Chemin de croix. Je suis contente que K(numberk) apprécie autant que moi ces romans qui se lisent très vite.

20 novembre 2007

De l'autre côté - Fatih Akin

Après Head on (2005)(cf. mon billet du 15/01/07), Fatih Akin nous offre un très beau film, De l'autre côté, où s'entrecroisent des êtres qui auraient pu ne jamais se rencontrer. Le dernier plan du film est magnifique: en Turquie, sur les bords de la Mer Noire, un fils, assis sur le sable, attend son père qui doit revenir de la pêche. Le film est divisé en trois parties grâce à des intertitres par lesquels on sait que la mort est au rendez-vous. La première partie se déroule en Allemagne, à Brème. Un vieil homme d'origine turque va voir les prostituées; il décide l'une d'entre elles, turque elle aussi, à se mettre en ménage avec lui. Il est déjà père d'un fils, professeur de littérature allemande. Une mort plus ou moins accidentelle change le destin de ces personnages. Dans la deuxième partie qui se passe en Turquie, à Istanbul, une jeune femme, membre d'un groupe révolutionnaire, est obligée de s'enfuir. Elle part rejoindre sa mère dont elle n'a aucune nouvelle en Allemagne, à Hambourg. Sur place, elle fait la connaissance d'une jeune Allemande avec qui elle se lie d'amitié et même plus. Des circonstances malheureuses mettent un terme à cette relation. Dans la troisième et dernière partie, on retrouve, à Istanbul, ceux qui restent et se soutiennent. Le scénario de Fatih Akin est bien écrit avec des personnages bien campés. Quel plaisir de revoir Hannah Schygulla, une des égéries de Fassbinder et de Ferreri. Ce réalisateur germano-turc est vraiment un talent à suivre. J'attends avec impatience son prochain long-métrage.

13 décembre 2007

Nous les vivants - Roy Andersson

Après réflexion, j'ai décidé de faire un billet séparé pour Nous les vivants de Roy Andersson : film iconoclaste qui ne raconte pas une histoire, mais où l'on assiste à un enchaînement de saynètes sans début, ni fin, des instants de vie baignés parfois dans le brouillard suédois mais qui laissent perplexe. Je n'ai pas ri mais je n'ai pas été émue non plus. Je me demande ce que le réalisateur veut nous dire à part que la condition humaine est à la fois tragique et comique. Tous les décors sont dans les tons beige et vert qui donnent à l'ensemble un sentiment de claustrophobie et de tristesse infinie. Je retiens la très belle scène vers la fin du film (digne de E la nave va de Fellini) où une grande maison à un ou deux étages, occupée par deux jeunes mariés, quitte un quai comme si elle était sur des rails. Des gens lancent des "viva" à ce départ. Cette scène est inoubliable. Le reste est déjà presque sorti de ma mémoire à part la dame grassouillette, coiffée d'un casque à pointe, en train de faire l'amour pendant que son partenaire parle de ses placements financiers. Je crois que j'achèterai le film quand il sortira en DVD pour revoir (et pourquoi pas apprécier) certaines séquences.

1 mars 2008

There will be blood - Paul Thomas Anderson

Je rédige ce billet immédiatement après avoir vu There will be blood de Paul Thomas Anderson. Je suis encore sous le choc. C'est un chef-d'oeuvre à ne manquer sous aucun prétexte, adapté (d'après ce que j'ai lu) des 150 premières pages du roman Le sang de la terre d'Upton Sinclair (1927), premier volet d'une trilogie qui vient de reparaître aux Editions Gutenberg. Tout d'abord, j'évoquerai l'interprétation de Daniel Day Lewis digne d'éloges, il est à l'écran de la première à la dernière image de ce long film de 2h40 qui passe très vite et qui est très riche sur le plan visuel. DDL ne surjoue jamais, il a plus que mérité son Oscar, il a pris l'intonation de voix (paraît-il) de John Huston. Il est habité par le personnage de Daniel Plainview. Tout commence en 1898, Plainview est en train de creuser tout seul un trou pour trouver du pétrole. Il prospecte sur des terrains désertiques en Californie et au Nouveau-Mexique. La seconde séquence se déroule en 1902, Plainview a maintenant de l'aide et ses recherches prennent tournure. Un de ses compagnons, qui a un bébé sur les bras, meurt à la suite d'un accident de forage. Ces deux séquences sont sans parole mais avec une musique crissante que l'on n'oublie pas. Toute la bande-son est un mélange de musique classique (3ème mouvement du concerto pour violon de J. Brahms ) et de musique contemporaine de Radiohead. Plainview recueille l'enfant qu'il élèvera comme son fils. C'est le seul moment de tendresse du film qui est aussi dur que le personnage principal dans un monde sans femme. Lors d'une scène, il déclare qu'il déteste le genre humain et que c'est pour cela qu'il veut devenir riche pour s'éloigner de ses semblables. En 1911, Plainview a gagné sa réputation de pétrolier mais il cherche toujours et encore. Il achète à bas prix des terrains à forer, dont un qui appartient à un membre très pieux d'une congrégation religieuse fondamentaliste. Pour conclure l'affaire, il accepte de faire partie de la dite congrégation et de se faire baptiser. Nous assistons à la confrontation entre Plainview et le jeune prêtre évangéliste (l'argent et la religion), Eli Sunday qui se trouve être aussi le fils du propriétaire du terrain convoité. Plainview, qui a des péchés à se faire pardonner (le meurtre d'un  homme qui s'est fait passer pour son frère), est sauvé, alléluia. C'est une des nombreuses scènes d'anthologie du film. En revanche, le fils adoptif de Plainview devient sourd suite à une explosion de gaz. Toute la dernière partie du film se passe en 1927. Plainview, fortune faite, vit retiré, tel Citizen Kane ou Howard Hughes. Il s'entraîne à la carabine sur des objets de son salon. Son fils adoptif, qui a appris la langue des signes, s'est marié avec la soeur d'Eli. Il décide de s'affranchir de la tutelle de son père. Connaissant le métier de pétrolier, il annonce à son père qu'il part au Mexique. Plainview le prend très mal. Ce fils devient un concurrent dans le business et il lui dit qu'il n'était qu'un bâtard dans un panier, "a bastard from a basket", phrase répétée de façon lancinante. Eli vient aussi lui réclamer de l'argent, ne sachant pas que Plainview n'a plus besoin de lui. Plainview lui fait dire qu'il est un faux prophète: dernière scène magistrale. La dernière réplique du film: "J'ai fini", après qu'il a tué à nouveau un homme, termine de façon abrupte There will be blood, film sans concession, dur comme du roc et qui n'a pas un plan inutile. A peine sorti, déjà un classique, à mon humble avis.

19 mars 2008

Le cahier - Hana Makhmalbaf

 

 

 

Y a-t-il ou non un hasard dans la programmation en salle de deux films sur l'Afghanistan? Je les ai vus pour ma part à bref intervalle. Après Les cerfs-volants de Kaboul (mon billet du 15/03/08), voici donc Le cahier. Je ne suis pas prête d'oublier le visage de Bachti, petite fille en tenue afghane haute comme trois pommes, dont le seul but est d'aller à l'école pour écouter des histoires drôles, pareilles à celles que lui raconte Abbas, petit bonhomme aux cheveux ras qui est en train d'apprendre l'alphabet sur un manuel. Nous sommes dans la région de Bâmiyân sur la Route de la soie, au pied de l'emplacement où les bouddhas de Bâmiyân se trouvaient avant qu'ils ne soient pulvérisés à la dynamite par le régime des Talibans en 2001. D'ailleurs, la première et la dernière séquence sont tirées du même document d'archives où l'on voit les deux bouddhas pulvérisés. Quand commence Le cahier (dont le titre original en anglais peut être traduit en français par "les bouddhas ont explosé de honte"), Bachti est chargée par sa mère de garder son petit frère. Pas très loin, Abbas, un petit voisin, récite à haute voix son alphabet. Nous sommes dans des habitations troglodytes. En entendant Abbas, Bachti, après avoir attaché le bébé par un pied pour qu'il ne s'enfuie pas, s'en va acheter un cahier qui lui permettra d'aller à l'école. Grâce à des oeufs qu'elle vend sur le marché (non sans mal), elle arrive à avoir un cahier à couverture jaune contre dix roupies. Elle n'a pas assez pour s'acheter un crayon. Pour le remplacer, elle prend le rouge à lèvres de sa mère. Et la voilà partie avec Abbas. Elle arrive d'abord dans une école de garçon en plein air, où le maître ne l'accepte pas parce qu'elle est une fille. L'école de fille se situe de l'autre côté de la rivière. Mais avant d'y arriver, elle sera malmenée (pour rire ou non) par une bande de garçons guère plus âgés qu'elle, qui jouent les "durs" avec des morceaux de bois (simulant des armes) dans les mains. Ils menacent de la lapider et lui mettent un sac en papier sur la tête. J'ai eu peur qu'ils mettent leur menace à exécution. Bachti, courageusement, arrive à s'en sortir (mais avec un cahier réduit à sa plus simple expression), etfait un passage bref dans une salle de classe, où la maîtresse a l'air de se désintéresser totalement de ce qui s'y passe. Puis retournant vers chez elle, à l'ombre où furent les bouddhas, Bachti est à nouveau menacée par les mêmes garçons. Ils veulent la tuer "pour rire". Abbas qui l'accompagne lui dit "de faire la morte comme cela, elle sera libre" (dernière réplique du film)... Hana Makhmalbaf, jeune cinéaste de 20 ans (une des filles, comme Samira, la réalisatrice de A 5h de l'après-midi (2003), et de La Pomme (1998), du cinéaste iranien Mohsen Makhmalbaf), dont c'est le premier film, montre une grande maîtrise de son sujet. La petite fille est de tous les plans et la cinéaste s'est mise à sa hauteur. C'est un beau film très fort où les adultes sont à peu près absents ou sans visage (à part le vendeur de cahiers aux yeux dorés ou un agent de la circulation). Une belle surprise et une révélation qui dure 1h20.

3 avril 2008

Richard Widmark avait 93 ans

J'aimais bien Richard Widmark, né le 26 décembre 1914 et qui vient de décéder le 24 mars dernier à 93 ans. C'était pratiquement le dernier grand acteur de l'âge d'or d'Hollywood. Il a commencé tard sa carrière d'acteur au cinéma après avoir fait de la radio et du théâtre. Il avait 33 ans quand il a débuté devant la caméra dans Kiss of death d'Henry Hathaway (1947). Il y jouait avec beaucoup de conviction le rôle d'un tueur qui lui a valu l'Oscar du meilleur second rôle masculin. Je le connaissais surtout dans des films noirs, Panique dans la rue (Panic in the streets) d'Elia Kazan (1950), Les forbans de la Nuit (Night and the City)(1950) de Jules Dassin (qui vient aussi de disparaître ces jours-ci) et Le port de la Drogue (Pickup on South Street) de Samuel Fuller (1953), des drames psychologiques comme La Toile d'araignée (The cobweb) de Vincente Minnelli (1955), avant de l'avoir vu comme acteur de westerns (cité dans mon billet du 25/11/07). Plus récemment, suite au succès de Madigan, long métrage de Don Siegel en 1968, une série télé éponyme de 6 épisodes, dans lequel Widmark jouait un détective, a été tournée en 1972-73. J'avais vu cette série en son temps, c'était très bien. Il est dommage que les chaînes de télévision n'aient pas rendu un hommage digne de ce nom à cet acteur qui ne fut jamais une star mais un bon acteur, tout simplement.

5 août 2008

Serge Gainsbourg aurait eu 80 ans...

... cette année (il était né le 2 avril 1928 pour être précise). Cela ne nous rajeunit pas. Avant que j'oublie et que l'année s'achève, je voudrais rendre hommage à l'homme à la tête de chou, Gainsbarre. Je l'avais vu en concert au Casino de Paris peu d'années avant sa disparition le 2 mars 1991. C'était l'époque de la Guerre du Golfe et moi je travaillais dans une maison d'édition qui a maintenant disparu. Ce n'était pas mon chanteur préféré mais je reconnais qu'il était un très bon musicien. Provocateur: il a brûlé un billet de 500 francs (à l'époque) devant une caméra de télévision, mais à côté de cela, il s'était montré ému quand sa fille Charlotte a reçu un César pour l'Effrontée. Gainsbourg s'était créé un personnage public qui devait cacher un homme timide et pudique. Pour en revenir au concert auquel j'avais assisté, son petit Lulu était venu sur la scène: touchant. Gainsbourg avait chanté ses classiques comme La Javanaise que le public connaissait par coeur. Cinéaste un peu sulfureux: Je t'aime moi non plus (1976) ou Equateur (1983), il a même été acteur chez Claude Berri dans Je vous aime (1980) ou dans quelques puplums des années 60. Ses chansons ont été reprises depuis par de nombreux musiciens et chanteurs. 17 ans après sa mort, Gainsbourg est toujours bien vivant.

3 juin 2008

Et puis les touristes - Robert Thalheim

Et puis les touristes, de Robert Thalheim (1), est un film allemand qui dure 1h15. Le titre original est "Am Ende kommen Touristen" (traduction approximative "A la fin les touristes arrivent"), ce qui pour moi est plus parlant (2)(3). Un jeune berlinois, Sven, a choisi de faire son service civil (et non militaire, on a le choix entre les deux en Allemagne). Il avait choisi les Pays-Bas mais il se retrouve malgré lui en Pologne, à Oswiecim (Auschwitz), petite ville banale et proprette qui vit du tourisme et d'une usine allemande IG Farben implantée depuis peu et qui permet d'employer des Polonais. Mais on sent encore une certaine rancune de la part des Polonais envers l'"envahisseur" allemand. Sur place, en dehors de loger dans une auberge de la jeunesse, Sven doit s'occuper d'un vieux polonais, Stanislaw, au très mauvais caractère mais qui parle allemand (alors que Sven ne parle pas un mot de Polonais). Stanislaw est un ancien déporté qui vit toujours dans le passé. Il se sent un devoir de mémoire. Quand sa santé le lui permet, il fait des conférences soit à des élèves (qui trouvent que le matricule tatoué sur le bras n'est plus très visible), soit à des officiels. Son passe-temps est de réparer des valises d'anciens déportés conservées au musée attenant au camp (et qui s'abîment). Mais il n'est pas doué et le remède est pire que le mal. Sven fait aussi la connaissance d'une jeune autochtone, Ania, guide du musée d'Auschwitz, qui rêve de partir de cette ville pour aller voir ailleurs. Suite à son absentéisme, le frère d'Ania vient de se faire renvoyer de l'usine IG Farben et il en conçoit une certaine amertume. Quand j'y pense, on ne sait pas ce qu'a voulu dire le réalisateur, ce qu'il veut montrer, prouver. Le scénario est original mais le traitement un peu maladroit, il y a des idées mais qui ne sont pas développées et l'histoire finit en queue de poisson. Pour le coup, le film est peut-être trop court.

(1) En réponse à la question de Baccawine (voir son commentaire ci-dessous), le film a été tourné en 28 jours pendant l'été 2006.
(2) En réponse à la remarque de Gérard Rocher (voir son commentaire ci-dessous), les touristes ne sont pas le sujet du film (ou si peu). Il n'y a qu'un plan où on les voit débarquer d'un car.
(3) On vient de me signaler que le "Canard Enchaîné "du 14 mai 2008 proposait comme traduction: "Et puis les touristes arrivent en dernier lieu".

13 août 2008

Gomorra, dans l'Empire de la Camorra - Roberto Saviano

Comme promis dans mon billet du 19/07/2008 sur le film, voici ma chronique sur le livre de Roberto Saviano, Gomorra, Dans l'empire de la Camorra, très dense et étoffé. L'auteur nous plonge tout de suite dans le vif du sujet en commençant par nous parler du port de Naples devenu la plaque tournante de tous les trafics du monde entier. La Camorra (la mafia napolitaine) a la mainmise sur la drogue venant d'Amérique du Sud et sur sa transformation finale (dans des labos), les travailleurs clandestins, la contrefaçon (vêtements et accessoires), etc. L'enquête se finit par une description, qui fait froid dans le dos, du devenir des déchets toxiques d'une partie de l'Europe qui finissent dans les sous-sols de la magnifique province de Campanie (au mépris de toutes les lois en vigueur); et en attendant de trouver d'autres endroits, cela s'étend comme la gangrène, contaminant les terres (où poussent les arbres fruitiers et autres cultures) et faisant augmenter le taux de cancers chez les habitants. Je rappelle que la Campanie comprend Naples et sa région. Roberto Saviano ne révèle pas comment il peut donner autant de données précises sur ce qu'il raconte. Il nous croque la Camorra en panoramique en s'attachant à quelques "rouages" humains de cette machine inhumaine. J'ai eu l'impression qu'il se trouvait toujours sur le terrain au bon moment pour décrire les méthodes cyniques des trafiquants qui testent la drogue sur des héroïnomanes pour trouver les dosages optimums. Les Camorristes ont aussi des manières musclées voire sanglantes pour se faire attribuer des marchés publics immobiliers. Ils sont responsables du bétonnage de la région napolitaine et d'ailleurs. Les chiffres communiqués sont édifiants. Je comprends que Roberto Saviano ait désormais une garde rapprochée pour le protéger car il donne des indications vraiment précises et nominatives. Et quand on referme le livre, on ne regarde plus la mozzarella de la même façon puisque l'élevage des bufflones est aussi un des revenus conséquents de la Camorra.

23 octobre 2008

L'homme de Londres - Béla Tarr

L'homme de Londres de Béla Tarr (en compétition au dernier festival de Cannes) est avant tout une oeuvre sensorielle, visuelle et auditive. Filmés dans un très beau noir et blanc, nous avons une suite de plans fixes avec la caméra qui suit les personnages alors que le décor ne bouge pas, cela donne une drôle d'impression. Dans une petite ville de bord de mer, du haut d'un genre de plate-forme fermée (phare?), un homme appelé Maloin assiste à un meurtre d'un individu qui a le temps de se débarasser d'une mallette que Maloin récupère par la suite. L'homme de Londres, adapté d'un roman de Simenon, peut se voir comme une expérience éprouvante. Par exemple, il y a les voix des acteurs (hongrois pour la plupart) qui crient leur texte. Ils sont tous doublés et ce doublage est volontairement asynchrone. Le doublage selon les personnages est soit en français, soit en anglais. Autre impression bizarre, dans certains plans, des acteurs de dos ne bougent pas d'un millimètre mais on les entend parler. L'intrigue, à mon avis, a peu d'importance en regard de l'objet cinématographique qu'est ce film. On aime ou on n'aime pas mais cela ne peut pas laisser indifférent. Cela dure 2h15 et très peu de personnes sont partis avant la fin. Il faut être prévenu, ce n'est pas un film grand public, c'est une oeuvre d'art comme l'a dit alex. Ce film, je ne l'ai ni aimé, ni détesté mais je suis contente de l'avoir vu. L'homme de Londres est projeté dans des salles "Art et Essai".

3 janvier 2009

Trois courts-métrages d'Harold Lloyd

Si vous passez par Paris, que vous soyez petits ou grands, allez voir trois courts-métrages d'Harold Lloyd qui sont projetés dans une belle salle Art et Essais, le "Grand Action" dans le 5ème arrondissement. Les 3 films, Get out and Get under (1920), The Eastern Westerner (1920) et Never Weaken (1921) narrent des aventures délirantes bourrées de gags visuels dans lesquelles the Boy (le garçon) (Harold Lloyd) est le héros récurrent. Il y a aussi the Girl (la fille) (Mildred Davis). Chaque aventure dure environ une vingtaine de minutes. Dans Get out and Get under, the Boy, acteur amateur, doit rejoindre un théâtre le plus vite possible (car il est en retard). Il doit jouer le rôle principal. Pour ce faire, il prend une voiture (genre torpédo d'époque) légèrement récalcitrante. Dans the Eastern Westerner, il est envoyé dans l'ouest du far west: the Boy est en costume de ville. Il sauve une jeune fille des griffes d'un homme, croise des "méchants" portant cagoules genre KKK, mais triomphe de toutes les embûches qu'on lui tend. Dans Never Weaken, à New-York ou une autre grande ville qui lui ressemble, the Boy veut se suicider croyant que sa belle est prête à convoler avec un autre. Il occupe un bureau dans un étage élevé d'un building, et on assiste pendant tout le film à ses tentatives ratées qui l'entraînent à des acrobaties vertigineuses. Je ne connaissais pas du tout, et cela a vraiment été une belle découverte. La salle était réceptive à ce qu'elle voyait à l'écran, les adultes comme les enfants. Harold Lloyd a un physique de "jeune premier" avec des lunettes, est plutôt bien habillé, et durant toutes ses (més)aventures, il ne perd rien de son assurance. Il n'est jamais une victime, il ne se laisse pas "démonter" comme on dit. Il se tire avec brio de toutes les situations. Harold Lloyd a créé un personnage très différent de Chaplin, de Buster Keaton ou de Laurel et Hardy.

15 février 2008

La flibustière des Antilles - Jacques Tourneur

Anna of the Indies (titre original à Hollywood du film de Jacques Tourneur en 1951) est un film où le pirate... est une femme. Je ne connaissais pas cette oeuvre, mais, grâce au DVD, cette lacune est réparée. Tous les ingrédients du film de pirates y sont: la mer des Caraïbes, les beaux bateaux (pareils à celui de l'ancêtre du Capitaine Haddock), une jolie musique qui accompagne très bien l'histoire, des combats à l'épée et des abordages au canon. Je ferai un aparté sur le mot "flibustier". Selon le "Petit Robert", on a donné le nom de "flibustiers" aux aventuriers de l'une des associations de pirates qui aux 16ème, 17ème et 18ème, écumaient les côtes et dévastaient les possessions espagnoles en Amérique. Pour en revenir à l'histoire, Anne (Jean Peters), "élevée" par le pirate Barbe Noire, est le capitaine Providence du "Sheba Queen" (La Reine de Saba). Elle est la seule femme sur le bateau parmi tous ces hommes qui lui obéissent au doigt et à l'oeil. De plus, ce n'est parce qu'elle est une femme qu'elle a plus de pitié au moment des abordages et du partage des butins. Même les prisonniers qui se sont rendus sont jetés par-dessus bord. Cependant, quand elle trouve dans le dernier bateau attaqué un marin mis aux fers à fond de cale (le beau Louis Jourdan), Anne l'épargne pour cette fois car elle a le coup de foudre. C'est une première pour elle. L'espace d'une scène avec une robe jaune-doré, elle se métamorphose en vraie femme. Mais Anne connaît les affres de la jalousie (le traître faux prisonnier et vrai capitaine LaRochelle est déjà marié) et elle veut se venger... Ce film, sans autre prétention que de distraire et sans temps mort, peut être vu par tous les publics. Comme d'habitude, je ne raconterai pas la fin. En revanche, je conclurai en disant que le personnage d'Anne dans La Flibustière des Antilles a été inspiré par deux femmes-pirates qui ont réellement existé : Anne Bonny et Mary Read.

13 mai 2009

La vague - Dennis Gansel

D'après ce que j'ai lu, La vague (d'abord un livre, puis maintenant un film) est inspirée d'un fait divers qui s'est passé aux Etats-Unis. C'est le genre d'oeuvre que j'aurais bien vu dans une émission télé de mes jeunes années, "Les dossiers de l'écran", pendant laquelle on nous diffusait un film suivi d'un débat. En ce qui me concerne, j'ai trouvé La vague (Die Welle) bien écrite avec une montée de tension: on pressent que cela va mal finir. L'histoire se passe en Allemagne dans une classe de jeunes de 16-17 ans dans un lycée. Pendant une semaine, un professeur est chargé d'un cours/séminaire sur le thème de l'autocratie. C'est impressionnant de voir que les jeunes en face du professeur (surtout les garçons) lui obéissent aveuglément en agissant parfois plus que demandé. Il est terrible de constater que les élèves pas encore adultes sont très influençables. Ils ont besoin de repères, de guide. Un en particulier, assez perturbé, prend le professeur comme "maître à penser" et commet un acte irrémédiable. Ce qui n'était qu'une expérience fictive devient une tragédie. A mon avis, le seul vrai fautif est le prof qui n'a pas vu venir (ou qui n'a pas voulu voir) ce qui allait se passer. Il éprouve un sentiment de puissance (même inconscient) face à ses élèves. Il ne martèle pas assez que c'est un cours comme un autre. Il n'a pas mis assez de garde-fous. Lui-même semble avoir des problèmes avec sa compagne (professeur comme lui). Ce n'est pas facile d'expérimenter l'autocratie. Il faut rester vigilant. Le sujet du film m'a beaucoup fait penser à un autre, allemand lui aussi, l'Expérience, d'Olivier Hirschbiegel (2003), où des hommes "jouaient" les rôles de matons et de prisonniers dans une prison. Cela dégénérait très vite.

25 avril 2008

Mataharis - Iciar Bollain

Mataharis, de la réalisatrice et actrice espagnole Iciar Bollain (Ne dis rien), trace des portraits attachants et sensibles de trois femmes détectives à Madrid. La première, Inès, est célibataire et a comme compagnon un chat; la deuxième, Eva, recommence à travailler après un congé de maternité; la troisième, Carmen, a un mari mais ils n'ont plus rien à se dire et sont devenus des étrangers l'un pour l'autre. Les trois femmes travaillent dans une agence de détectives. On charge Inès de trouver des preuves contre un homme qui doit être renvoyé de la société où il travaille. Eva doit retrouver, pour un vieil homme, un amour disparu. Carmen surveille, pour un homme marié, une femme infidèle. Leurs vies privées et professionnelles s'entremêlent. En suivant son mari comme une détective, Eva découvre qu'il a un fils caché, né d'un amour de jeunesse avec qui il renoue des liens. Inès tombe amoureuse de l'homme qu'elle suit. L'homme pour qui travaille Carmen a une inclination pour elle. Tout le film est composé par petites touches et l'ensemble dégage beaucoup de sensibilité. Je suis allée voir ce film parce que j'avais énormément aimé le film précédent d'Iciar Bollain, Ne dis rien (2004), sur la violence conjugale. Mataharis n'est certainement pas aussi abouti mais je le conseille car c'est un très joli film.

21 février 2009

Volt, star malgré lui - Chris Williams et Byron Howard

Après Po (Kung Fu Panda) qui m'a fait craquer, voici Volt (Bolt en VO), le super-chien héros de série qui sauve régulièrement sa maîtresse, la petite Penny. Cette dernière production est une réussite du point scénaristique et animation. J'ai vu le film en VO: il n'y avait que des adultes dans la salle. Ce Volt, petit chien blanc de race indéfinie, est vraiment irrésistible. Tout commence en Californie, dans les studios hollywoodiens. Personnellement, je n'ai pas compris tout de suite que Volt est le héros d'une série policière télévisée. Dans celle-ci, il possède de supers pouvoirs. C'est pratiquement le chien "bionique". Il vit à l'écart de la "vraie vie", enfermé le soir dans un grand mobile-home garé sur un grand plateau d'un studio. Il se croit invincible. Les seuls êtres qui font attention à lui, les lumières éteintes, sont deux chats qui n'arrêtent pas de se moquer de lui. Un jour, par un concours de circonstances, Volt se trouve enfermé dans un colis postal et expédié à New York. Là, des pigeons et une chatte qui "rackette" ces mêmes pigeons lui en font voir de toutes les couleurs car les "supers pouvoirs" de Volt n'ont bien sûr aucun effet. Malgré son désarroi, Volt est déterminé à repartir vers la Californie pour retrouver Penny et reprendre ses habitudes en la sauvant. La chatte l'accompagne à son corps défendant. Sur la route vers l'ouest, ils rencontrent un hamster dans une bulle, "groupie" des exploits de Volt. Tous les trois rejoignent la Californie et Penny. Pendant tout le film, je ne me suis pas ennuyée une minute. Le scénario réserve de très bons moments avec des "piques" sur le milieu artificiel hollywoodien où "the show must go on", quitte à remplacer Volt disparu par un clone. L'une des dernières séquence, le (réel) sauvetage de Penny, est un grand moment d'intensité. Un très bon film qui peut plaire autant aux grands qu'aux petits, et dont Ffred a dit que cela l'avait fait penser à "The Truman Show" que je n'ai malheureusement pas vu.

17 mai 2010

Dérive sanglante / Casco Bay / Dark Tiger - William G. Tapply

N'ayant lu que de bonnes critiques sur les blogs (Aifelle, Kathel et Amanda entre autres), je me suis décidée (avec du retard) à acheter trois romans policiers de William Tapply, que j'ai lus d'une traite avec grand plaisir. Ils ont été publiés aux éditions Gallmeister. Le personnage central est Stonewall Jackson Calhoun, âgé d'une trentaine d'années, un homme sans passé qui a été frappé par la foudre quelques années auparavant. Devenu sourd d'une oreille et marqué par une cicatrice dans le dos en forme d'éclair, Stonewall a tout oublié suite à ce choc. Il a passé plusieurs mois dans un hôpital. Maintenant, Stonewall s'est retiré dans l'Etat du Maine (à la pointe nord est des USA) couvert de lacs très poissonneux entourés de bois. Il vit dans une cabane en compagnie de son chien Ralph, un épagneul breton. En plus de la pension d'invalidité qu'il reçoit, il travaille dans la boutique de Kate Balaban (dont il est tombé amoureux au premier regard). Plus tard, il s'associera avec elle, il s'agit d'une boutique d'articles de pêche pas très florissante. Les mouches ou tous autres appâts sont leur fonds de commerce. Ils organisent aussi des sorties sur un bateau de pêche pour des clients occasionnels. A la lecture des trois romans, on apprend des choses sur Stonewall mais on reste dans le vague. Stonewall a une mémoire photographique, aime la musique classique, connaît des techniques de combat et sait qu'il peut piloter un avion. En revanche, il ne sait pas s'il a été marié, s'il a des enfants, etc. Un homme que Stonewall a surnommé l'Homme au costume vient régulièrement le visiter pour lui demander, un peu menaçant, s'il a des souvenirs. Stonewall pressent qu'il vaut mieux qu'il ne se souvienne de rien.
Venons-en aux romans proprement dits.

Dans Dérive sanglante (Bitch creek en VO), Stoney (diminutif de Stonewall) enquête (avec l'accord du shérif du coin) sur la mort de Lyle qui était un ami étudiant (qui l'avait aidé à la construction de la cabane et lui avait apporté un jour Ralf, âgé de 8 semaines). Lyle prenait le relais de Stoney et Kate lors des sorties "pêche à la mouche". D'ailleurs au détour des pages des trois romans, l'auteur nous apprend quelques trucs sur la pêche. On sent le plaisir d'attraper un poisson, saumon ou truite, qui est ensuite remis dans l'eau. C'est lors d'une sortie dans la région avec un client que Lyle est retrouvé noyé dans une grande mare peu profonde. Il a aussi une balle dans le corps. Le client a disparu. L'enquête va faire ressurgir un passé tragique remontant à la fin de la seconde guerre mondiale.

Dans Casco Bay (The Gray ghost en VO), Stoney, devenu shérif adjoint bénévole, enquête sur la mort d'un homme qu'il avait emmené à la pêche peu de jours auparavant. Cette sortie avait été abrégée suite à une découverte macabre (un cadavre mutilé et carbonisé) sur une île de Casco Bay (d'autres cadavres vont être découverts). L'histoire se passe deux ans après Dérive sanglante. Entretemps, les relations entre Kate et Calhoun sont devenues houleuses même s'ils continuent de se voir. Kate aime Calhoun mais elle est mariée par ailleurs à Walter. Ce dernier gravement malade accepte la liaison adultère de sa femme qui a du mal à vivre cette situation. Sans dévoiler trop de l'histoire, je peux dire que les cadavres carbonisés n'étaient pas des hommes recommandables. "The Gray ghost" a deux significations dans le roman: c'est le nom d'une mouche qui sert d'appât pour la pêche et c'est aussi le surnom donné aux bonnes soeurs avec des robes grises qui vivaient sur l'île (où l'on a trouvé le premier cadavre) des dizaines d'années auparavant.

Quant à Dark Tiger (le titre original est le même, c'est aussi le nom d'une mouche-appât), l'histoire se passe peu de temps après Casco Bay. L'Homme au costume vient voir Stoney pour lui proposer une mission que ce dernier ne peut pas refuser sous peine de mesures de rétorsion que je vous laisse découvrir. Calhoun est obligé de partir au moins un mois (Katie à qui il ne peut rien dire le prend mal) dans le nord de l'état dans un lodge afin de savoir pourquoi et comment est mort un membre d'une agence gouvernementale mystérieuse. A priori, Stoney a peut-être appartenu à cette agence. Nous plongeons dans un mystère en rapport avec un attentat terroriste chimique. 

Ces trois romans sont vraiment bien et donnent envie d'aller pêcher dans le Maine ou ailleurs. Stonewall Jackson Calhoun est un personnage très attachant avec son chien Ralph qui lui sauve la mise de temps en temps. A la fin de Dark Tiger, on s'attend à ce que Stonewall vive d'autres enquêtes. Malheureusement, cela ne sera pas le cas (William G. Tapply est décédé le 28 juillet 2009).

11 juin 2010

Policier, adjectif - Corneliu Porumboiu

Et voici encore un film à ne pas manquer s'il passe par chez vous. Il s'agit de Policier, adjectif d'un réalisateur roumain qui a déjà été l'auteur de 2h38, à l'est de Bucarest en 2006 (que je n'ai pas vu). Pendant près de 2 heures, cette fiction qui s'apparente presque à un documentaire suit un jeune policier, Cristi, dans son quotidien avec ses collègues, un jeune indic, ses demandes pour faire avancer son enquête, ses filatures et ses attentes. On lit ses rapports écrits (circonstanciés) en temps réel; on le suit chez lui, pendant une soirée avec sa jeune femme qui est institutrice. C'est l'occasion d'assister à l'une des deux longues scènes marquantes du film, pendant laquelle l'épouse de Cristi, Anca, écoute une chanteuse qui chante à tue-tête, sur un site internet, une chanson répétitive un peu mièvre. Elle en fait, par la suite, une explication de texte à son mari. La mission qui occupe tout le temps de Cristi est de surveiller un jeune qui offre du haschisch à deux autres camarades de lycée. Ce délit est puni par la loi en Roumanie. Cristi trouve que les agissements du jeune homme sont relativement anodins et qu'il ne mérite pas d'aller en prison. Ce n'est pas l'avis de son chef hiérarchique qui veut organiser un "flagrant délit". La caméra ne perd jamais de vue Cristi qui est de tous les plans sauf la dernière grande séquence qui est la deuxième longue scène notable dans laquelle son chef, le commandant de police, lui explique le sens des mots "loi", "conscience" et policier" à l'aide d'un dictionnaire de lexicologie roumaine. C'est un film tour à tour silencieux, bavard ou bruyant. J'ai été passionnée de bout en bout par cette histoire où il ne se passe pas grand-chose mais où je n'ai pas vu le temps passer.

Quelques remarques pour terminer: je me rends compte que je vais de plus en plus volontiers voir ce genre de films de qualité qui font réfléchir ou qui m'apprennent quelque chose, où l'on n'a pas l'impression de perdre son temps, où il n'y a pas de violence gratuite ou de vulgarité. Ce cinéma permet de faire connaissance avec d'autres cultures. Il n'a guère d'écho dans la presse, sort souvent en catimini à Paris, je ne sais pas trop quel en est le taux de sortie en province... Moi qui appréciais beaucoup le cinéma américain, je suis perplexe voire inquiète sur les sorties des semaines à venir dans les salles: peut-être est-ce moi qui me lasse, mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup de sorties intéressantes prévues avant un certain temps? Qu'en pensez-vous? Les tout derniers films américains que j'ai vus (et que je déconseille - je ne les ai pas [encore] commentés) sont L'élite de Brooklyn d'Antoine Fuqua (il y en a marre de tout ce sang qui gicle: j'ai failli partir avant la fin même si les comédiens ne sont pourtant pas en cause), et Crazy night de Shawn Levy (nul, pas drôle, consternant de bêtise).

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